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Pénitence

Définitions de « pénitence »

Trésor de la Langue Française informatisé

PÉNITENCE, subst. fém.

A. −
1. THÉOL. CHRÉT., au sing. Regret intérieur et effectif de ses fautes, accompagné de la ferme volonté de les réparer et de ne plus y retomber. Synon. contrition, repentir.Pénitence sincère, véritable. Saint-Cyran prêchait la pénitence plutôt que les pénitences (Bremond, Hist. sent. relig., t.4, 1920, p.247):
1. N'a-t-il pas dit [Jésus] qu'il étoit venu, non pour appeler les justes, mais les pécheurs à la pénitence? Et ne sais-tu pas aussi que quand la pénitence est vraie et entière, elle peut en quelque sorte s'égaler à l'innocence? Repens-toi donc, ma fille... Cottin, Mathilde, t.1, 1805, p.335.
Faire pénitence (de qqc.) Se repentir (de quelque chose). Je ne me donne pas à celui qui est impur, mais à celui qui fait pénitence de ses fautes, je me donne tout entier, comme mon fils s'est donné tout entier (Psichari, Voy. centur., 1914, p.201).
Psaumes de la pénitence. Synon. usuel de psaumes pénitentiaux*.Qu'il [le duc de Bourgogne] y restât [sur l'échafaud] à genou jusqu'à ce que les prêtres assistans aient récité les sept psaumes de la pénitence (Barante, Hist. ducs Bourg., t.3, 1821-24, p.85).
2. RELIG. CATH.
a) Au sing. Sacrement de (la) pénitence ou absol. pénitence. Sacrement par lequel le prêtre remet les péchés et qui comprend la contrition, la confession, la satisfaction du pénitent, le jugement et l'absolution du prêtre. Tous les hommes (...) ont regardé le sacrement de pénitence comme une des plus fortes barrières contre le vice, et comme le chef-d'oeuvre de la sagesse (Chateaubr., Génie, t.1, 1803, p.43).
Tribunal de la pénitence (vieilli). Lieu où le prêtre reçoit la confession. Synon. confessionnal.P. méton., rare. La confession, le prêtre qui confesse. Synon. confesseur.Je sors du tribunal de la pénitence, je ne pensais à rien et vous me remettez l'eau à la bouche, en m'entretenant de ma gourmandise! (Huysmans, Oblat, t.2, 1903, p.268).
b) Pénitence (sacramentelle). Peine expiatoire imposée par le confesseur au fidèle qui reçoit ce sacrement comme sanction des péchés confessés. Imposer pour pénitence; accomplir, faire sa pénitence. J'avais si peu de choses à dire, que cela ne valait pas la peine de déranger un curé; le mien s'en contenta et me donna pour pénitence de réciter l'oraison dominicale en sortant du confessionnal (Sand, Hist. vie, t.3, 1855, p.52).«Vous direz un notre père pour votre pénitence». Et (...) la main droite levée, il murmurait la formule de l'absolution (Martin du G., In memor., 1921, p.566).
HIST. RELIG. CATH. Pénitence publique. Peine imposée par l'Église (jusqu'au xiies.) aux pécheurs scandaleux avant de les absoudre:
2. Si vous étudiez la nature des peines de l'Église, des pénitences publiques qui étaient son principal mode de châtiment, vous verrez qu'elles ont surtout pour objet d'exciter dans l'âme du coupable le repentir; dans celle des assistans, la terreur morale de l'exemple. Guizot, Hist. civilis.,leçon 6, 1828, p.16.
3. P. ext., RELIG. Pratiques pénibles, mortification, que les fidèles s'imposent volontairement ou qui leur sont imposées par l'Église en expiation de leurs péchés. Acte, exercice, rite, temps de pénitence; habit, instrument de pénitence; vivre dans la pénitence; s'infliger des pénitences. [Saint Paul, saint Benoist et saint Jérôme] recouraient à des pénitences furieuses. La douleur est une expiation, un remède et un moyen, un hommage à Jésus-Christ (Flaub., Bouvard, t.2, 1880, p.115).Je tiens à manger ma côtelette, en ce jour de pénitence [le Vendredi Saint], non par bravade, mais pour vous signifier que j'ai gardé ma volonté intacte et que je ne céderai sur aucun point (Mauriac, Noeud vip., 1932, p.57).V. aussi supra ex. de Bremond et cilice ex. 2.
RELIG. JUIVE. Les dix jours de pénitence. La période qui commence avec le Nouvel-An juif et prend fin avec le Jour des Expiations ou Jour du Pardon. Synon. les dix jours de repentance*.Les dix jours de pénitence, l'effort de purification intérieure auquel ils incitent, trouvent leur aboutissement et leur sommet dans la journée de Kippour (E. Gugenheim, Le Judaïsme dans la vie quotidienne,Paris, Albin Michel, 1961, p.102).
[Dans l'appellation de divers ordres ou congrégations] Elle (...) portait l'habit des Soeurs de la Pénitence. Elle ceignait sous sa robe de laine blanche une chaîne de fer, et se flagellait (A. France, Puits ste Claire, 1895, p.250).
Loc. verb. fam. Faire pénitence. Manger peu ou mal. Si vous voulez demeurer à dîner avec nous, vous ferez pénitence (Ac.).
B. − P. ext.
1. Peine imposée en réparation d'une faute. Synon. châtiment, punition, sanction.Faire subir, imposer une pénitence à qqn. La bonne Villeneuve et ma Lucile m'aidaient à réparer ma toilette, afin de m'épargner des pénitences et des gronderies (Chateaubr., Mém., t.1, 1848, p.46).Le vieux, s'il conservait de la rancune, infligerait peut-être des leçons très longues et des pénitences sévères (Adam, Enf. Aust., 1902, p.73).
a) Loc. adv. et fam. En pénitence (de qqc.), pour (ma, ta, etc.) pénitence. En punition, pour peine. C'est la première fois que, pour ma pénitence, J'entends par une femme accuser la constance (Dumas père, Alchimiste, 1839, iii, 4, p.254).Pour votre pénitence de votre retard de l'autre mois, je vous condamne à une avance de jours quant à ce qui concerne les 50 balles de ce mois-ci (Verlaine, Corresp., t.2, 1886, p.48).
b) Loc. verb.
Mettre qqn en pénitence (fam.). Infliger une peine à quelqu'un. Synon. punir, sanctionner.Être en pénitence. Être châtié, puni. La bataille [d'Austerlitz] se donna, comme vous savez; et le Général [Koulouzof] est aujourd'hui en pénitence pour n'avoir pas osé dire la vérité (J. de Maistre, Corresp., 1807, p.291).Flore mettait son maître en pénitence. Ainsi, plus de ces petits mots d'affection dont elle ornait la conversation (Balzac, Rabouill., 1842, p.423).Ne nous mets pas en pénitence. Tes lettres sont notre joie. Continue-nous-les (Hugo, Corresp., 1862, p.381).
En partic. [À propos d'un enfant] Mettre, envoyer en pénitence; être en pénitence. Mettre, être dans un endroit isolé avec défense d'en bouger et de parler, par punition. Synon. être, mettre au coin*, au piquet*.Son père (...) lui donna le fouet et l'envoya en pénitence. Un peu après, je fus député pour l'aller chercher. Je crois encore la voir debout contre le mur, toujours pleurant (Michelet, Mémor., 1822, p.182).
Faire pénitence de qqc. [L'obj. désigne qqc. qui est considéré comme blâmable] Être puni de. Synon. expier.Il s'est abandonné à la débauche dans sa jeunesse, il en fait maintenant pénitence (Ac.).
[P. anal.] Alfieri, dis-je, a voulu donner à ses tragédies le caractère le plus austère. (...) Il semblait qu'il voulût ainsi faire faire pénitence aux Italiens de leur vivacité et de leur imagination naturelle (Staël, Corinne, t.1, 1807, p.349).
c) JEUX (de société). Légère peine, sanction imposée à ceux qui ont manqué aux conditions prescrites ou qui ont contrevenu à la règle du jeu. Synon. gage.Il vaut mieux choisir les pénitences avant le début de la partie; tous les participants donneront libre cours à leur imagination, et le paiement des gages sera en quelque sorte une continuation du jeu (Alleau1964).V. aussi gage I A 3 a ex. de Jouy et pénitent ex. 5.
2. P. ext. Chose désagréable et mortifiante. Elle avait des yeux de romance, le regard preneur, mais un nez solide, un tarin, sa vraie pénitence (Céline, Mort à crédit, 1936, p.21).
3. Austérité, privation. À l'Opéra, tout −disparate du costume, tristesse du décor −proclame la grande pénitence du théâtre lyrique (Levinson, Visages danse, 1933, p.148).Ce sera, certes, une politique d'austérité, de déflation, de pénitence −particulièrement en matière d'équipements collectifs (Le Nouvel Observateur, 1 sept. 1969, p.6, col. 2).
Prononc. et Orth.: [penitɑ ̃:s]. Ac. 1694 et 1718: pe-; 1740: pe- mais ,,Sacrement de Pénitence``; dep. 1762: . Étymol. et Hist.1. a) Ca 1050 «mortification» (St Alexis, éd. Chr. Storey, 546: Ki ad pechet bien s'en pot recorder, Par penitence s'en pot tres bien salver); ca 1165 estre en penitance (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1210); 1174-87 estre en penitance [le Vendredi saint] (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 6090); déb. xiiies. faire penitance [id.] (Chevalier au barisel, éd. F. Lecoy, 88); b) déb. xiiies. cont. non relig. faire greveuse penitance [en parlant d'un amant éconduit par sa dame] (Chastelain de Couci [?], Chansons, éd. A. Lerond, XIII, 8, p.115); 2. ca 1100 «peine imposée au pécheur pour l'expiation de ses fautes» (Roland, éd. J. Bédier, 1138: Clamez vos culpes, si preiez Deu mercit; Asoldrai vos pur voz anmes guarir. ... Par penitence les cumandet a ferir); ca 1165 (Guillaume d'Angleterre, 1215); fin xiies. doner penitance a pechëor (Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 1391); 1174-87 doner penitance du pechié (Chrétien de Troyes, Perceval, 6217); 3. ca 1120-50 «sacrement de réconciliation avec Dieu reposant sur le repentir de ses fautes» prendre penitence (Grant mal fist Adam, I, 64 ds T.-L.); ca 1130 prendre pénitance (Li Vers del Juise, 95, ibid.); 4. 1155 «repentir des fautes commises à l'égard de Dieu» (Wace, Brut, 8494, ibid.); 1174-76 (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, 650, ibid.: Cil se repent forment, de ses mesfaiz se dolt; Itele penitence devant Deu süef olt); fin xiies. venir a penitance (Béroul, op. cit., 2347); 5. 1559 «punition» cont.non relig. (Amyot, trad. Plutarque, Hommes illustres, Caesar, XLIV, éd. G. Walter, t.2, p.450). Empr. au lat. paenitentia, dér. du verbe impers. paenitet (prob. dér. de paene «à peine», Ern.-Meillet) proprement «ne pas avoir assez de; ne pas être satisfait de», de là «avoir du regret, se repentir de» (sens qui entraîne la graphie poenitet, poenitentia par rapprochement avec poena, v. peine). Paenitentia signifie «regret, repentir», spéc. dans la lang. chrét. «regret du péché; démarches, modalités de la pénitence [jeûne, mortification; pénitence publique; signes visibles du repentir]»: paenitentiam implorare, petere, dare; in paenitentiam mittere; «remise des péchés, réconciliation» ves.; plus spéc. «le sacrement de réconciliation [Liber pontificalis, cf. Théol. cath. s.v., 12-1, col. 764-809; xiies. Alain de Lille; de là: forum paenitentiae, terme de théol. «le tribunal de la pénitence»]; peine imposée par le confesseur [Alain de Lille]» v. Blaise Lat. chrét. et Blaise Latin. Med. Aev. L'a. fr. a aussi connu des formes plus francisées: penance (1120-50 fere penance Grant mal fist Adam, II, 1 ds T.-L.), peneance (ca 1135, Couronnement de Louis, éd. Y.G. Lepage, réd. AB, 1392). Fréq. abs. littér.: 876. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1684, b) 1182; xxes.: a) 1413, b) 804. Bbg. Jean-Nesmy (Cl.). La Pénitence et la peine. Foi Lang. 1978, no1, pp.29-33. _Quem DDL t.10.

Wiktionnaire

Nom commun - français

pénitence féminin (pluriel à préciser)

  1. Repentir suivi d’expiation, regret d’avoir offensé Dieu.
    • La pénitence est une vertu chrétienne.
    • Une pénitence tardive.
    • Les fruits de la pénitence.
    • Sacrement de pénitence ou
    • Sacrement de la pénitence, Celui des sept sacrements de l’église par lequel le prêtre remet les péchés à ceux qui s’en confessent à lui.
    • Le tribunal de la pénitence se dit du Prêtre qui confesse et du Lieu où il confesse.
    • Aller porter ses péchés au tribunal de la pénitence.
  2. Ce que le prêtre ordonne en satisfaction des péchés que l’on lui a confessés.
    • Son confesseur lui a donné pour pénitence un Pater et un Avé à réciter.
    • Accomplir sa pénitence, satisfaire à sa pénitence, faire sa pénitence.
    • Les pénitences publiques ne sont plus en usage dans l’église.
  3. Austérités qu’on s’impose volontairement pour l’expiation de ses péchés.
    • Faire pénitence de ses péchés.
    • Vivre dans la pénitence, dans une pénitence continuelle, dans les exercices de la pénitence.
    • Il faut faire pénitence, si l’on veut être sauvé.
    • Le carême est un temps de pénitence.
    • Les psaumes de la pénitence. Voyez « psaume ».
    • (Figuré) Faire pénitence de ses excès, de ses torts, de sa mauvaise conduite, En être puni par quelque maladie, par quelque infirmité, par quelque malheur.
    • Il fait pénitence du passé.
    • Il s’est abandonné à la débauche dans sa jeunesse, il en fait maintenant pénitence.
    • Il s’est perdu par son indiscrétion, et il a maintenant tout le loisir d’en faire pénitence.
  4. (Figuré) (Familier) Mauvaise chère.
    • Si vous voulez demeurer à dîner avec nous, vous ferez pénitence.
  5. Punition imposée pour quelque faute.
    • Voilà une rude pénitence pour une faute bien légère.
    • Faire subir une pénitence.
    • Mettre un enfant en pénitence.
    • Notre sœur Telcide, un jour que le chanoine Buran ne l’avait pas saluée, a décidé de mettre son portrait en pénitence dans le coin du buffet. Il doit y être encore. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, pages 131-132.)
  6. (Jeux) Peine qu’on impose à ceux qui ont manqué aux règles, aux conventions, ou qui n’ont pas deviné quelque chose, qui ont mal répondu.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

PÉNITENCE. n. f.
Repentir suivi d'expiation, regret d'avoir offensé Dieu. La pénitence est une vertu chrétienne. Une pénitence tardive. Les fruits de la pénitence. Sacrement de pénitence ou Sacrement de la pénitence, Celui des sept sacrements de l'Église par lequel le prêtre remet les péchés à ceux qui s'en confessent à lui et qui en ont le repentir. Le tribunal de la pénitence se dit du Prêtre qui confesse et du Lieu où il confesse. Aller porter ses péchés au tribunal de la pénitence.

PÉNITENCE se dit aussi de Tout ce que le prêtre ordonne en satisfaction des péchés qu'on lui a confessés. Son confesseur lui a donné pour pénitence un Pater et un Avé à réciter. Accomplir sa pénitence, satisfaire à sa pénitence, faire sa pénitence. Les pénitences publiques ne sont plus en usage dans l'Église. Il se dit également des Austérités qu'on s'impose volontairement pour l'expiation de ses péchés. Faire pénitence de ses péchés. Vivre dans la pénitence, dans une pénitence continuelle, dans les exercices de la pénitence. Il faut faire pénitence, si l'on veut être sauvé. Le carême est un temps de pénitence. Les Psaumes de la pénitence. Voyez PSAUME. Fig., Faire pénitence de ses excès, de ses torts, de sa mauvaise conduite, En être puni par quelque maladie, par quelque infirmité, par quelque malheur. Il fait pénitence du passé. Il s'est abandonné à la débauche dans sa jeunesse, il en fait maintenant pénitence. Il s'est perdu par son indiscrétion, et il a maintenant tout le loisir d'en faire pénitence. Fig. et fam., Faire pénitence, Faire mauvaise chère. Si vous voulez demeurer à dîner avec nous, vous ferez pénitence.

PÉNITENCE se dit encore d'une Punition imposée pour quelque faute. Voilà une rude pénitence pour une faute bien légère. Faire subir une pénitence. Mettre un enfant en pénitence. Il désigne, à certains Jeux de société, la Peine qu'on impose à ceux qui ont manqué aux règles, aux conventions, ou qui n'ont pas deviné quelque chose, qui ont mal répondu.

POUR PÉNITENCE, POUR VOTRE PÉNITENCE, EN PÉNITENCE DE CELA, loc. adverbiales. En punition, pour peine. Pour pénitence, pour votre pénitence, en pénitence de votre retard, vous ferez un mauvais dîner.

Littré (1872-1877)

PÉNITENCE (pé-ni-tan-s') s. f.
  • 1Retour du pécheur à Dieu, avec une ferme résolution de ne plus pécher à l'avenir. Dieu absout aussitôt qu'il voit la pénitence dans le cœur ; l'Église, quand elle la voit dans les œuvres, Pascal, Pens. XXIV, 62, éd. HAVET. La pénitence n'est autre chose qu'une sainte indignation contre soi-même, Bossuet, 4e sermon, Carême, Pénitence, 2. Ô pénitence impénitente ! ô pénitence toute criminelle et toute infectée de l'amour du monde ! Bossuet, Sermons, Impénit. fin. Variantes, B, dans GANDAR, Choix de sermons. Tremblez, âmes réconciliées, qui renoncez si souvent à la grâce de la pénitence…, Bossuet, Anne de Gonz. Serons-nous fort contents d'une pénitence commencée à l'agonie… ? Bossuet, ib. Nos fausses pénitences qui ne sont suivies d'aucun changement dans nos mœurs, Bossuet, Mar.-Thér. Il est impossible qu'une telle âme soit renouvelée par la pénitence, Bossuet, Anne de Gonz. Les grâces de la pénitence sont les dispositions saintes par où Dieu nous sollicite de renoncer au péché, Bourdaloue, Serm. 18e dim. après la Pentec. Domin. t. IV, p. 120. La pénitence, disent les conciles, est comme le supplément et comme le recouvrement de la grâce de l'innocence, Bourdaloue, Concept. de la Vierge, Myst. t. II, p. 50. Je sais que la pénitence de ceux qui se laissent surprendre à la mort doit être suspecte, Fléchier, Mme de Mont. La pénitence sans laquelle l'homme pécheur ne doit rien prétendre au salut, Massillon, Profess. relig. Serm. 1.

    Ordre de la pénitence de la Madeleine, congrégation de femmes repentantes.

  • 2Le sacrement de la pénitence, ou, simplement, la pénitence, l'un des sept sacrements de l'Église, institué par Jésus-christ lorsqu'il donna à ses apôtres le pouvoir de lier et de délier, et celui de remettre les péchés, et par lequel le prêtre remet les péchés à ceux qui les confessent. Le sacrement de la pénitence est un échange mystérieux qui se fait, par la bonté de Dieu, de la peine éternelle en une temporelle, Bossuet, Sermons, Satisfaction, 1. Elle demande d'elle-même les sacrements de l'Église, la pénitence avec componction, l'eucharistie avec crainte…, Bossuet, Duch. d'Orl. Le prêtre, quoique lieutenant de Dieu et dispensateur de la pénitence, ne peut répondre avec certitude, ni de sa validité, ni de sa nullité, Bourdaloue, Serm. 18e dim. après la Pentec. Dominic. t. IV, p. 100.

    Le tribunal de la pénitence, le prêtre qui confesse ; le lieu où il confesse.

  • 3Tout ce que le prêtre impose, en expiation des péchés. Les pénitences extérieures disposent à l'intérieur, comme les humiliations à l'humilité, Pascal, Pens. XXV, 137, éd. HAVET. À mesure que l'iniquité s'est accrue, la pénitence s'est mitigée, Bourdaloue, Jug. dern. 2e avent, p. 339. Vous contrefaites la pénitence, mais vous ne la faites pas, Bourdaloue, Pénit. Avent, p. 486. L'Évangile à l'esprit n'offre de tous côtés Que pénitence à faire et tourments mérités, Boileau, Art p. III. La seule approche des jours de pénitence vous jette dans l'ennui et dans la tristesse, Massillon, Avent, Mort du péch. Il est bon que les pénitences soient jointes avec l'idée de travail, non avec l'idée d'oisiveté, Montesquieu, Espr. XXIV, 12.

    Pénitence publique, sorte d'expiation que l'Église imposait autrefois aux grands criminels, retenus dans l'état d'excommunication. Louis [le Débonnaire], le visage contre terre, demande lui-même la pénitence publique, qu'il ne méritait que trop en s'y soumettant, Voltaire, Mœurs, 23. Il fallait subir une pénitence publique pour obtenir la rémission des crimes commis après avoir été baptisé, Condillac, Histoire anc. XV, 9.

    Lettres de pénitence, se disait des lettres que recevaient de leurs évêques les pénitents auxquels des pèlerinages étaient imposés.

    Libelle de pénitence, libelle renfermant divers articles de pénitence que des individus coupables d'hérésie ou de prévarication s'engageaient à observer

  • 4Il se dit des jeûnes, des prières, des macérations, en un mot de toutes les austérités qu'on s'impose en expiation de ses péchés. Faites pénitence, parce que le royaume des cieux est proche, Sacy, Bible, Évang. St Math. IV, V. 17. Un beau château, un bel air, de belles terrasses, une trop bonne chère : cette vie est trop douce, et les jours s'écoulent trop tôt, et l'on ne fait point de pénitence, Sévigné, 20 juill. 1694. Les peines qui sont attachées à la tendresse que j'ai pour vous, étant offertes à Dieu, font la pénitence d'un attachement qui ne devrait être que pour lui, Sévigné, 29 mars 1680. Il [David] fit pénitence avec son peuple, Bossuet, Hist. I, 6. Ses remords [de Mme de la Vallière], encore plus que les dégoûts causés par une rivale, la conduisirent aux Carmélites, où elle vécut trente-six ans dans la plus dure pénitence, Duclos, Œuv. t. V, p. 178.

    Fig. Faire pénitence de sa mauvaise conduite, en être puni par quelque malheur. Charles, de mes péchés j'ai bien fait pénitence, Régnier, Sat. VIII. Les Allemands, qui passèrent ensuite et qui sont les meilleures gens du monde, firent une rude pénitence de nos étourderies, Montesquieu, Rom. 23.

    Fig. et familièrement. Faire pénitence, faire mauvaise chère. Vous venez dîner avec nous sans nous avertir, vous ferez pénitence.

  • 5Les psaumes de la pénitence, voy. PSAUME.
  • 6Punition, châtiment d'une faute. Voilà une rude pénitence pour une faute bien légère. Mettre un enfant en pénitence. Des pénitences d'enfant. Adèle ne viendra point avec nous chez Nicolle ; elle est en pénitence aujourd'hui, Genlis, Ad. et Théod. t. I, p. 293, dans POUGENS.
  • 7Il se dit, à certains jeux de société, des punitions infligées à ceux qui ont manqué aux règles. Votre pénitence sera de dire une chanson.
  • 8Pour pénitence, en pénitence, pour votre pénitence, loc. adv. En punition, pour peine ; se dit surtout par plaisanterie. Voyons, lui dit le confesseur : C'est le plaisir qui fait l'offense ; Que donnait-on ? - Le Déserteur. - Vous le lirez pour pénitence, Piron, Épigr. contre Sédaine. Mortifiez vos goûts et vos plaisirs ; Et, si parfois vous avez des désirs, Demandez Gluck pour votre pénitence, Épigr. contre Gluck, sans nom d'auteur, dans l'Acanthologie ou Dictionnaire épigrammatique de Fayolle.

REMARQUE

Voltaire a dit : Devers Pâques on doit pardonner aux chrétiens qui font pénitence ; je la fais…, Lett. Cideville, 13 mars 1741. Suivant la règle, pénitence, sans article, ne devrait pas être représenté par la ; mais la phrase étant claire peut passer.

HISTORIQUE

XIe s. Par penitence [il] les comande à ferir [frapper], Ch. de Rol. LXXXVII.

XIIe s. Tant [je] fais pour lui [elle] greveuse penitance…, Couci, X.

XIIIe s. Pour faire penitance chascuns outremer va, Berte, CVIII. Et si est ague [la crosse] par desous, pour çou que li prelas doit donner penitenche poignante as pecheours, Chr. de Rains, p. 105. Et si soffrit la peneance ; Ice affiert [convient] à telle enfance, Fabliaux mss. dans LACURNE. Après te doins [donne] en penitence, Que nuit et jor sans repentence En bien amer soit ton penser, la Rose, 2243.

XVIe s. Une satiété si lourde, qu'elle equipolle à penitence [repentir], Montaigne, I, 70.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

PÉNITENCE, s. f. (Théologie.) prise pour l’exercice de la pénitence peut être définie, une punition volontaire ou imposée par une autorité légitime, pour l’expiation des fautes qu’une personne a commises. Voyez Punition.

Les théologiens catholiques considerent la pénitence sous deux différens rapports, ou comme vertu, ou comme sacrement. A ne considérer la pénitence que comme vertu, on la définit une détestation sincere des péchés qu’on a commis, jointe à une ferme résolution de n’y plus retomber, & de les expier par des œuvres pénibles & humiliantes : l’écriture & les peres donnent des idées exactes de toutes ces conditions. La pénitence considérée comme vertu a été de tout tems absolument nécessaire, & l’est encore aujourd’hui, pour rentrer en grace avec Dieu.

Ils définissent la pénitence, envisagée comme sacrement, un sacrement de la loi nouvelle, institué par notre Seigneur Jesus-Christ pour remettre les péchés commis après le baptême : c’est pourquoi les peres l’ont appellé une seconde planche qui sauve du nauffrage de la mort spirituelle ceux qui ont perdu l’innocence baptismale, secunda post naufragium tabula est pœnitentia. Hyeronim. in cap. iij. Isaïæ.

L’institution du sacrement de pénitence suppose trois choses ; 1°. que Jesus-Christ a donné à son Eglise le pouvoir de remettre les péchés commis après le baptême : or c’est ce qu’on voit expressément dans S. Jean, c. xx. ℣ 21. 22. & 23. & ce qui est attesté par toute la tradition ; 2°. que ce pouvoir dont l’Eglise est revêtue, est une autorité vraîment judiciaire qui influe réellement dans la remission des péchés commis après le baptême, & non simplement déclarative que ces péchés sont remis, comme il paroit par saint Matthieu, chap. xvj ℣ 19. & par la pratique constante de l’Eglise depuis son établissement ; 3°. que l’Eglise n’exerce judiciairement ce pouvoir qu’en se servant de quelque signe sensible qui en manifeste l’usage & qui en dénote l’effet, ce qui exige une accusation de la part du coupable, & une absolution de la part du ministre qui exerce cette fonction au nom de Jesus-Christ.

Les Théologiens sont partagés sur ce qui constitue la matiere du sacrement de pénitence : le plus grand nombre pense qu’elle consiste dans les trois actes du pénitent, la contrition, la confession, & la satisfaction : d’autres soutiennent que l’imposition des mains du prêtre fait la matiere de ce sacrement. Quant à la forme, on en peut distinguer de trois sortes : l’une indicative, ego te absolvo à peccatis tuis, in nomine patris, &c. c’est celle qui est en usage depuis le xjij. siecle dans l’église latine, qui employoit auparavant la forme déprécative : l’autre déprécative ou conçue en forme de prieres, telle que celle qui est en usage chez les Grecs & qui commence par ces termes, Domine Jesu Christe fili Dei vivi, relaxa, remitte, condona peccata, &c. & enfin une impérative, comme absolvatur, &c. on convient que ces trois formules sont également bonnes.

Le concile de Trente, session 24. de penit. can. 10. a décidé que les prêtres, & par conséquent les évêques, sont les seuls ministres du sacrement de pénitence : mais outre la puissance d’ordre qu’ils reçoivent dans leur ordination, il leur faut encore une puissance de jurisdiction ou ordinaire comme à titre de curé, ou de jurisdiction déléguée, telle que l’approbation de l’évêque, sans quoi ils ne peuvent ni licitement ni validement absoudre, excepté dans les cas de nécessité.

Pénitence se dit aussi particulierement de la peine que le confesseur impose pour la satisfaction des péchés dont il absout. Voyez Absolution, Confession.

Pénitence, chez les Chrétiens, est une peine imposée après la confession des péchés : elle étoit secrete ou publique, selon que l’evêque ou les prêtres par lui commis le jugeoient à propos pour l’édification des Chrétiens : plusieurs faisoient pénitence publique sans que l’on sût pour quels péchés ils la faisoient : d’autres faisoient pénitence en secret, même pour de grands crimes, lorsque la pénitence publique auroit causé trop de scandale, ou les auroit exposés au danger. Le tems des pénitences étoit plus ou moins long, selon les différens usages des églises, & nous voyons encore une grande diversité entre les canons pénitenciaux qui nous restent ; mais les plus anciens sont d’ordinaire les plus séveres. Saint Basile marque deux ans pour le larcin, sept pour la fornication, onze pour le parjure, quinze pour l’adultere, vingt pour l’homicide, & toute la vie pour l’apostasie. Ceux à qui il étoit prescrit de faire pénitence publique, s’adressoient à l’archiprêtre ou autre prêtre pénitencier, qui prenoit leurs noms par écrit ; puis le premier jour du carême ils se présentoient à la porte de l’église en habits pauvres, sales, & déchirés, car tels étoient chez les anciens les habits de deuil : étant entrés dans l’église, ils recevoient des mains du prélat des cendres sur la tête, & des cilices pour s’en couvrir, puis on les mettoit hors de l’église, dont les portes étoient aussi-tôt fermées devant eux. Les pénitens demeuroient d’ordinaire enfermés, & passoient ce tems à pleurer & à gémir, sinon les jours de fêtes, auxquels ils venoient se présenter à la porte de l’église sans y entrer : quelque tems après on les y admettoit pour entendre les lectures & les sermons, à la charge d’en sortir avant les prieres : au bout d’un certain tems ils étoient admis à prier avec les fideles, mais prosternés contre terre ; & enfin on leur permettoit de prier debout jusqu’à l’offertoire qu’ils sortoient : ainsi il y avoit quatre ordres de pénitens, les pleurans, les auditeurs, les prosternés, & les connitans, ou ceux qui prioient debout.

Tout le tems de la pénitence étoit divisé en quatre parties, par rapport à ces quatre états : par exemple, celui qui avoit tué volontairement étoit quatre ans entre les pleurans, c’est-à-dire qu’il se trouvoit à la porte de l’église aux heures de la priere, & demeuroit dehors revêtu d’un cilice, ayant de la cendre sur la tête & le poil non rasé, en cet état il se recommandoit aux prieres des fideles qui entroient dans l’église : les cinq années suivantes il étoit au rang des auditeurs, & entroit dans l’église pour y entendre les instructions : après cela il étoit du nombre des prosternés pendant sept ans : & enfin il passoit au rang des connitans, priant debout, jusqu’à ce que les vingt ans étant accomplis, il étoit admis à la participation de l’Eucharistie ; ce tems étoit souvent abrégé par les évêques, lorsqu’ils s’appercevoient que les pénitens méritoient quelque indulgence ; que si le pénitent mouroit pendant le cours de sa pénitence & avant que de l’avoir accomplie, on avoit bonne opinion de son salut, & l’on offroit pour lui le saint sacrifice. Lorsque les pénitens étoient admis à la reconciliation, ils se présentoient à la porte de l’église où le prélat les faisoit entrer & leur donnoit l’absolution solemnelle : alors ils se faisoient faire le poil & quittoient leurs habits de pénitens pour vivre comme les autres fideles ; cette rigueur étoit sagement instituée, parce que, dit saint Augustin, si l’homme revenoit promptement dans son premier état, il regarderoit comme un jeu la chûte du péché.

Dans les deux premiers siecles de l’église le tems de cette pénitence ni la maniere n’étoient pas reglés, mais dans le troisieme on fixa la maniere de vivre des pénitens & le tems de leur pénitence. Ils étoient séparés de la communion des fideles, privés de la participation & même de la vûe des saints mysteres, obligés de pratiquer diverses austérités jusqu’à ce qu’ils reçussent l’absolution. La rigueur de cette pénitence a été si grande en quelques églises, que pour le crime d’idolâtrie, d’homicide, & d’adultere, on laissoit les pécheurs en pénitence pendant le reste de leur vie, & qu’on ne leur accordoit pas même l’absolution à la mort. On se relâcha à l’égard des derniers, mais pour les apostats cette sévérité a duré plus long-tems. Ce point fut résolu du tems de S. Cyprien à Rome & à Carthage, mais on n’accordoit l’absolution à la mort qu’à ceux qui l’avoient demandée étant en santé ; & si par hasard le pénitent revenoit de sa maladie, il étoit obligé d’accomplir la pénitence. Mais jusqu’au sixieme siecle quand les pécheurs après avoir fait pénitence retomboient dans des crimes, ils n’étoient plus reçus au bénéfice de l’absolution & demeuroient en pénitence séparés de la communion de l’église, qui laissoit leur salut entre les mains de Dieu : non que l’on en desespérât, dit saint Augustin, mais pour maintenir la rigueur de la discipline, non desperatione veniæ factum est, sed rigore disciplinæ.

Au reste, les degrés de cette pénitence ne furent entierement reglés que dans le iv. siecle, & n’ont été exactement observés que dans l’église grecque. Les clercs dans les quatorze premiers siecles étoient soumis à la pénitence comme les autres : dans les suivans ils étoient seulement déposés de leur ordre & réduits au rang des laïcs quand ils tomboient dans des crimes pour lesquels les laïcs étoient mis en pénitence. Vers la fin du v. siecle il s’introduisit une pénitence mitoyenne entre la publique & la secrette, laquelle se faisoit pour certains crimes commis dans les monasteres ou dans d’autres lieux en présence de quelques personnes pieuses. Enfin vers le vij. siecle la pénitence publique pour les péchés occultes cessa tout-à-fait. Théodore, archevêque de Cantorbery, est regardé comme le premier auteur de la pénitence secrette pour les péchés secrets en Occident. Vers la fin du viij. siecle on introduisit le rachat ou plûtôt la commutation des pénitences imposées que l’on changeoit en quelques bonnes œuvres, comme en aumônes, en prieres, en pélérinages. Dans le xij. on imagina celle de racheter le tems de la pénitence canonique avec une somme d’argent, qui étoit appliquée au bâtiment d’une église, & quelquefois à des ouvrages pour la commodité publique : cette pratique fut d’abord nommée relaxation ou relâchement, & depuis indulgence. Voyez Indulgence.

Dans le xiij. siecle les hommes s’étant tout-à-fait éloignés de la pénitence canonique, les prêtres se virent contraints à les y exhorter pour les péchés secrets & ordinaires ; car pour les péchés publics & énormes, on imposoit encore des pénitences très-rigoureuses. Dans le xiv. & le xv. on commença à ordonner des pénitences très-légeres pour des péchés très-griefs, ce qui a donné lieu à la reformation faite à ce sujet par le concile de Trente, qui enjoint aux confesseurs de proportionner la rigueur des pénitences à l’énormité des cas, & veut que la pénitence publique soit rétablie à l’égard des pécheurs publics. Tertull. de pœnit. S. Cypr. epist. & tract. de lapsis. Laubespine, observ. Morin, de pœnit. Godeau, Hislotre de l’Eglise liv. IV. Fleury, mœurs des Chrét. n. xxv.

Pénitence, dans le Droit canon anglois, se dit d’une punition ecclésiastique que l’on infflige particulierement pour cause de fornication. Voyez Fornication.

Voici ce que les canons prescrivent à cet égard. Celui qui a commis le péché de fornication doit se tenir pendant quelques jours de dimanche dans le porche ou le vestibule de l’église, la tête & les piés nuds, enveloppé dans un drap blanc, avec une baguette blanche en main, se lamentant & suppliant tout le monde de prier Dieu pour lui. Il doit ensuite entrer dans l’église, s’y prosterner, & baiser la terre, & enfin placé au milieu de l’église sur un endroit élevé, il doit déclarer l’impureté de son crime scandaleux aux yeux des hommes & détestable aux yeux de Dieu.

Si le crime n’est pas de notoriété publique, les canons permettent de commuer la peine à la requête de la partie en une amende pécuniaire au profit des pauvres.

Pénitence, chez les Juifs, nommée thejourtha, nom qui signifie changement ou conversion. La véritable pénitence doit être, selon eux, conçue par l’amour de Dieu, & suivie de bonnes œuvres. Ils faisoient une confession le jour des expiations, ou quelqne tems auparavant. Ils imposoient des pénitences reglées pour les péchés, & ils ont chez eux des pénitenciels qui marquent les peines qu’il faut imposer aux pécheurs ; lorqu’ils viennent confesser leurs péchés. Cette confession est d’obligation parmi eux ; on la trouve dans les cérémonies du sacrifice pour le péché : celui qui l’offroit confessoit son péché, & en chargeoit la victime. Ils reconnoissoient un lieu destiné à la purification des ames après la mort ; on offroit des sacrifices pour elles, maintenant ils se contentent de simples prieres. Ainsi parmi les péchés ils en distinguent de deux sortes, les uns qui se pardonnent dans l’autre vie, les autres qui sont irrémissibles. Josephe nous apprend que les Pharisiens avoient une opinion particuliere là-dessus. Ils enseignoient que les ames des gens de bien, au sortir d’un corps, entroient dans un autre, mais que celles des méchans alloient d’abord dans l’enfer. Hérode le tetrarque, prévenu de ce sentiment, croyoit que l’ame de saint Jean, qu’il avoit fait mourir, étoit passée dans la personne de Jesus-Christ. Le P. Morin, de pœnitentiâ, le pere Lamy de l’Oratoire, introduction à l’Ecriture-sainte. Voyez Expiation, Resurrection, Sacrifice.

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Étymologie de « pénitence »

Bourg. pegnitance ; provenç. penitencia, penedensa, pentenza ; esp. penitencia ; ital. penitenzia ; du lat. poenitentiam, dérivé de poenitens. L'ancien français avait deux formes : penitence, calqué sur le latin, et peneance qui avait subi l'empreinte française. Peneance s'était contracté aussi en penance.

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Du latin paenitentia, du verbe paenitere
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Phonétique du mot « pénitence »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
pénitence penitɑ̃s

Fréquence d'apparition du mot « pénitence » dans le journal Le Monde

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Évolution historique de l’usage du mot « pénitence »

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Citations contenant le mot « pénitence »

  • La prière s’incarne dans des attitudes du corps qui traduisent les mouvements du cœur. Troisième volet de notre série : la prostration, geste de pénitence et de conversion.
    Numéro 2220 - samedi 01 août 2020 Hélène Carrère d'Encausse : « La mort est devenu un mot interdit ! » - Magazines - famillechretienne.fr
  • MAGAZINE – La prière s’incarne dans des attitudes du corps qui traduisent les mouvements du cœur. Troisième volet de notre série : la prostration, geste de pénitence et de conversion.
    Prier avec son corps : quatre questions sur la prostration - Aide à la prière - Vie chrétienne - famillechretienne.fr
  • La vraie pénitence est ferme et constante : pourtant*, elle nous fait, non pas pour un jour ou une semaine, mais sans fin et sans cesse, batailler contre le mal qui est en nous.
    Jean Calvin de son vrai nom Cauvin — Traité de la sainte Cène
  • Souvent perçu comme désuet ou pénible, l’acte de pénitence souffre, depuis deux siècles, d’une crise de désaffection. Pendant le Carême, l’Église rappelle la pertinence de ce sacrement clé.
    Croire — Faire pénitence
  • Quand il y a des perdrix, on mange des perdrix ; et quand c'est le temps de la pénitence, on fait pénitence !
    Sainte Thérèse d'Avila
  • Huit fois sur la deuxième marche (pas n’importe où, au championnat du Monde, aux Strade Biancheà Valloire sur le Tour, au Ventoux…), six sur la troisième (à Liège, à Laruns, à l’Alpe d’Huez), la dernière fois qu’il a levé les bras, c’était sur la classique de l’Ardèche… 2018, en février de cette année-là. Même s’il ne le crie pas trop fort, il doit trouver la pénitence un peu longue !
    ladepeche.fr — "Il y a forcément beaucoup de plaisir à remettre un dossard" - ladepeche.fr
  • Ce lien entre Saint-Bond et la cathédrale trouve en réalité sa source dans la vie légendaire de Saint-Bond, qui voulait expier le crime d’avoir tué ses parents. En pénitence, il dut chaque jour arroser un bâton planté en haut de la colline avec de l’eau puisée dans l’Yonne. Le souterrain matérialise le lien spirituel entre Saint-Bond et Arthème, archevêque de Sens, qui lui imposa ce châtiment.
    www.lyonne.fr — Le sous-sol sénonais recèle bien des mystères - Sens (89100)
  • Quand le pécheur fait pénitence, ses péchés deviennent des mérites aux yeux de Dieu.
    Le Talmud
  • On ne doit pas avoir d’un pêché deux pénitences.
    Proverbe français
  • La naissance est un péché de jeunesse dont la vie constitue la pénitence.
    Noctuel
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Images d'illustration du mot « pénitence »

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Traductions du mot « pénitence »

Langue Traduction
Anglais penance
Espagnol penitencia
Italien penitenza
Allemand buße
Chinois ance悔
Arabe الكفارة
Portugais penitência
Russe епитимья
Japonais 苦行
Basque penitentzia
Corse penitenza
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Antonymes de « pénitence »

Combien de points fait le mot pénitence au Scrabble ?

Nombre de points du mot pénitence au scrabble : 12 points

Pénitence

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