La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « montrer »

Montrer

Définitions de « montrer »

Trésor de la Langue Française informatisé

MONTRER, verbe trans.

I. − Emploi trans.
A. − Faire voir, faire apparaître.
1. Exposer aux regards.
a) [Le suj. désigne une pers.] Mettre sous ou devant les yeux. Synon. étaler, exhiber, présenter.Relevant un peu le drap de son lit, elle montra à l'artiste ses épaules, son cou et ses bras (Murger,Scènes vie boh.,1851, p.294).Il savait que j'allais l'entraîner dans ma chambre non pas pour lui montrer mes jouets mais pour lui en donner (Cendrars,Bourlinguer,1948, p.145):
1. ... à Paris, presque tout le monde a deux femmes, c'est presque un minimum. Mais on ne les montre pas en même temps. Généralement on montre sa femme et on cache sa maîtresse, ou bien, ça commence à se faire beaucoup, on montre sa maîtresse et on cache sa femme. Flers, Caillavet,M. Brotonneau,1923, III, 5, p.22.
SYNT. Montrer son livret, ses papiers, son passeport; montrer ses bijoux, ses vêtements; montrer un cheval, une vache à un connaisseur; montrer des animaux dressés, la lanterne magique, des marionnettes; montrer un malade ou une blessure à un docteur; montrer son derrière, ses fesses à qqn.
En partic. Faire visiter, faire connaître. Montrer une ville à qqn de passage; montrer sa maison à un ami. Il me reçoit, pourtant, de manière affable et me montre son atelier pendant une heure (Bloy,Journal,1893, p.89).Mrs Edith voulut nous montrer elle-même nos chambres. Elle nous fit traverser des salles aux plafonds effondrés, aux parquets défoncés, aux murs moisis (G. Leroux, Parfum,1908, p.41).
Loc. à valeur souvent fig.
Montrer le poing à qqn/qqc. Faire un geste de menace (à quelqu'un, quelque chose); menacer (quelqu'un, quelque chose). La société recommença à s'impatienter, se fâcha contre l'orage, jurant et montrant le poing aux nuées (Zola,Assommoir,1877, p.440).De la tribune de la chambre à la tribune du Reichstag, des ministres, selon les jours, se montrent le poing ou se tendent les bras (J.-R. Bloch, Dest. du S.,1931, p.186).
Montrer les dents/les gencives. Être menaçant. Vous serez forcé de montrer les dents à votre nouveau parti pour en tirer cuisse ou aile (Balzac,Illus. perdues,1839, p.515).Il se renfrogna pour tout de bon et montra les gencives (Cladel,Ompdrailles,1879, p.47):
2. ... je ne m'en servirai pas: il me suffira de montrer les dents. J'éprouvais pour la première fois de ma vie, le contentement d'être le moins mauvais. Je n'avais pas envie de me venger d'eux. Mauriac,Noeud vip.,1932, p.188.
Montrer les/ses griffes. Manifester de l'agressivité; menacer. Synon. sortir ses/les griffes*.Les gens trop bons, trop doux, trop patients, incapables de montrer les griffes et les dents, font mépriser la vertu au vulgaire (Amiel,Journal,1866, p.205).
Montrer les talons. S'en aller, s'enfuir. Synon. tourner les talons.Comme je me mettais en frais de gestes et de démonstrations pour lui faire comprendre qu'il ne me manquait plus rien et lui épargner de nouvelles fatigues, il m'a montré les talons en gagnant le pays à la course (Nodier,Fée Miettes,1831, p.168).
Montrer la lune en plein midi. Faire croire des choses invraisemblables. Synon. faire voir la lune* en plein midi, faire prendre des vessies pour des lanternes.Ce noble se fâche! Il nous montre la lune en plein midi (Cladel,Ompdrailles,1879, p.70).
Fam. Montre voir. Synon. voyons voir.La religieuse: Montre voir. Mon petit soldat. Premier soldat: C'est trop sale et trop vilain pour vous (Claudel,Soulier,1944, épilogue, 2, p.1093).
b) [Le suj. désigne une chose] Représenter, reproduire. La lithographie à l'aquarelle de ce numéro-spécimen (...) ne peut, dès maintenant, montrer les modes de septembre (Mallarmé,Dern. mode,1874, p.715).Les Libyens que nous montrent les monuments égyptiens de la dix-neuvième dynastie (Vidal de La Bl.,Princ. géogr. hum.,1921, p.128).
2.
a) [Le suj. désigne une pers.] Faire voir au moyen d'un signe ou d'un geste qui attire le regard, l'attention. Synon. désigner, indiquer, signaler.Montrer qqc. avec/de son bras, doigt, index; montrer qqc. avec/de sa main, sa tête. Le suisse les conduisit jusqu'à l'entrée (...), leur montrant avec sa canne un grand cercle de pavés noirs (Flaub.,MmeBovary,t.2, 1857, p.86).Arrachant ses mains aux caresses de Gérard, elle lui montra son père avec un rapide signe des yeux (Theuriet,Mariage Gérard,1875, p.218):
3. − Vous pouvez me dire, dit Marie-Ange. On peut tout me dire. Ça entre par ici − elle désignait ses oreilles − et ça sort par là − elle montrait sa bouche. Beauvoir,Mandarins,1954, p.184.
Montrer un siège à qqn. Inviter quelqu'un à s'asseoir. Elle s'assit et me montra un fauteuil. Je vis l'effort qu'elle faisait pour parler (Musset,Confess. enf. s.,1836, p.235).Il se gardait bien de montrer un siège, sachant par expérience que, debout devant lui, les bras ballants, la gaucherie du pauvre prêtre doublait sa timidité naturelle (Bernanos,Soleil Satan,1926, p.215).
Montrer la porte à qqn. Lui ordonner, lui enjoindre de sortir. Leur montrant la porte avec une autorité, une dignité, une majesté irrésistibles, elle prononça: «C'est à vous de sortir, maintenant» (Maupass.,Contes et nouv.,t.2, Marquis de F., 1886, p.72).Et maintenant sortez! Filez! Elle montrait la porte (Cocteau,Enfants,1929, p.31).
Montrer qqn du/au (vx ou région.) doigt. Désigner (quelqu'un) à la réprobation, à la moquerie. La coupable Marguerite devient grosse, sa honte est publique, tout le quartier qu'elle habite la montre au doigt (Staël,Allemagne,t.3, 1810, p.106).On chuchotait sur son passage, on le montrait du doigt (Lacretelle,Silbermann,1922, p.122):
4. ... il faillit faire un crochet, ainsi qu'autrefois, pour prendre la ruelle derrière les maisons, comme s'il redoutait encore d'être montré au doigt par les gamins. Martin du G.,Thib.,Mort père, 1929, p.1365.
Montrer la voie à qqn. Être le premier, l'initiateur (de quelque chose). Je cesse avec celui-ci mes exemples, certain d'avoir montré la voie aux chercheurs d'équations poétiques nouvelles (Aragon,Crève-coeur,1941, p.79).
b) [Le suj. désigne une chose] Indiquer, signaler. Flèche, pancarte, panneau qui montre le chemin. Mais le vaisseau a son âme, sa boussole, qui le conseille et lui montre toujours le nord (Hugo,Misér.,t.1, 1862, p.446).
3. Laisser voir, laisser paraître. Synon. découvrir, dégager, dénuder, dévoiler; anton. couvrir, camoufler (fam.).
a) [Le suj. désigne une pers.] Montrer ses chevilles, ses jambes. Ses deux yeux retournés ne montrent que le blanc (Barbier,Ïambes,1840, p.197).Les plus grands saluent en se penchant en avant, (...) montrant toutes leurs dents dans un large sourire (Gide,Voy. Congo,1927, p.732).
Montrer (le bout de) son nez. Apparaître, sortir. Un curé qui leur arrive passé minuit (...) et qui disparaît sans avoir seulement montré le bout de son nez (Bernanos,Crime,1935, p.816).J'aimais, au Paraguay, cette herbe ironique qui montre le nez entre les pavés de la capitale (Saint-Exup.,Terre hommes,1939, p.181).
Montrer le bout de l'oreille. Se démasquer, dévoiler ses véritables intentions. Synon. laisser passer le bout* de l'oreille.Ici encore l'homme de parti montre le bout de l'oreille (Bremond,Hist. sent. relig.,t.4, 1920, p.477).Cela se passait sur la frontière italienne, où l'on ne faisait rien d'autre que de belles descentes. Pourtant, de temps en temps la guerre montrait le bout de l'oreille (Triolet,Prem. accroc,1945, p.30).
b) [Le suj. désigne une chose] Robe qui montre les chevilles, les jambes, les épaules; paillasse qui montre son crin, sa paille; fourrure qui montre son cuir; tapis qui montre sa corde. Elle entra doucement dans l'eau son bras nu (...) dont la peau de soie montrait le bleuissement tendre des veines (Zola,Ventre Paris,1873, p.718).Le lit ouvert montrait des draps fins et brodés (Vercel,Cap. Conan,1934, p.71):
5. ... la plage entière est bordée de carcasses de vaisseaux naufragés (...); quelques-uns montrent encore leur haute proue fracassée... Lamart.,Voy. Orient,t.2, 1835, p.57.
Montrer que.Laisser voir (que), révéler. Ses yeux fatigués montraient qu'elle avait pleuré (Musset,Confess. enf. s.,1836, p.297).Un réseau très fin de petites rides (...) montrait qu'elle avait commencé de vieillir (Mille,Barnavaux,1908, p.238).
4. Faire voir, donner à lire (un texte, un document). Synon. communiquer, soumettre.Montrer des papiers, une lettre à qqn. Elles me montraient un jour (décembre 1820) leurs devoirs, avant l'arrivée de leur maître (Delécluze,Journal,1827, p.379).Il me montre un passage de la missive maternelle: «Quand tu recevras ma lettre, épèle-t-il...» (Barbusse,Feu,1916, p.94).
B. − Au fig. Faire connaître.
1. Faire imaginer, représenter à l'esprit.
a) [Le suj. désigne une pers., gén. un créateur, un artiste] Synon. décrire, évoquer, exposer, peindre, rapporter.Un auteur, un historien, un poète qui montre son époque dans son oeuvre. En vous développant le caractère de Valérie, en vous la montrant faisant mon bonheur (...), pourquoi suis-je ramené à ces terribles circonstances (...)! (Krüdener,Valérie,1803, p.231).Il montrait les mineurs exploités, supportant à eux seuls les désastres des crises (Zola,Germinal,1885, p.1378):
6. Mais avant même de revendiquer les droits de la vie, dans notre examen de l'oeuvre de l'artiste (...) il nous faut montrer l'erreur d'une vue superficielle qui attribue aux formes d'art une existence détachée de l'évolution générale de l'esprit humain, produit et facteur de la société. Rolland,Beethoven,t.1, 1937, p.16.
b) [Le suj. désigne une chose, gén. une création artistique] Synon. décrire, dépeindre, relater.Un livre dont le but est de montrer l'état d'un pays, de ses coutumes. Ce volume devait répandre la lumière, montrer l'évidence, amener la perfection, le bonheur (Volney,Ruines,1791, p.146).Léonard de Vinci s'extasie toujours sur ce pouvoir qu'a la peinture «de montrer un corps en relief et se détachant sur une surface plane» (Huyghe,Dialog. avec visible,1955, p.130).
En partic. Faire connaître ce qui était caché. Synon. révéler; anton. masquer.Parfois, ces effets dépendent d'une sorte de perspective et de groupements inconstants (...). Le temps même les montre ou les voile (Valéry,Variété[I], 1924, p.245).
2. Mettre en évidence, souligner.
a) [Le suj. désigne une pers.] Synon. démontrer, établir, signaler.Montrer à qqn ses erreurs, ses torts. Il sera si facile de lui montrer sa propre ébriété idiote! (Valéry,Corresp.[avec Gide], 1894, p.206):
7. Je montrerai les inconvéniens du hachish (...) dont le moindre défaut, dis-je, est d'être antisocial, tandis que le vin est profondément humain, et j'oserais presque dire homme d'action. Baudel.,Paradis artif.,1860, p.333.
b) [Le suj. désigne une chose] Synon. attester, témoigner (de).L'expérience, l'histoire, l'observation, les statistiques montre(nt) la réalité de tout cela. Aurez-vous assez d'esprit pour bien exécuter toutes les choses que cet homme vif vous indiquera à demi-mot? C'est ce que montrera l'avenir (Stendhal,Rouge et Noir,1830, p.240).Un autre fait montre la nécessité d'un modus vivendi entre les États-Unis et nous (De Gaulle,Mém. guerre,1954, p.526).
Montrer que.Démontrer, exposer que. Synon. établir.J'ai déjà montré plus haut que les nouvelles théories faisaient bon marché de ce principe (H. Poincaré, Valeur sc.,1905, p.190).L'histoire montre qu'il n'y a guère d'opposition économique plus clairement sentie que celle-ci (Sorel,Réflex. violence,1908, p.190).
Montrer (combien/comment).Démontrer, exposer (combien/comment). Synon. faire sentir*.Elles nous serviront à montrer comment les heureuses combinaisons du hasard concourent (...) à une grande découverte (Condorcet,Esq. tabl. hist.,1794, p.176).Je n'ai donné les exemples précédents que pour montrer combien ces causes d'erreur peuvent être souvent imprévues et même invraisemblables (Cl. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p.237).
3. Faire preuve de. Synon. faire montre de (v. montre1A), manifester, révéler.Encouragé par cet accueil, je me mis donc de bon coeur à montrer mon savoir-faire aux maîtres ouvriers (Nodier,Fée Miettes,1831, p.108).Pluche montrait de la hardiesse dans le choix des consommations (Dabit,Hôtel,1929, p.40):
8. C'était l'aide de cantine, Joussiaume, qui, par excès de discrétion et pour montrer ses belles manières, se coulait comme une anguille par l'entrebâillement de la porte. Courteline,Train 8 h 47,1888, 3epart., I, p.221.
SYNT. Montrer du/son courage, du/son dévouement, du/son zèle; montrer ses connaissances; montrer de l'/son audace, de la/sa bienveillance, de la/sa bonté, de l'/son estime, de la/sa gaieté, de l'/son insolence, de l'indulgence, de l'initiative, de la justice, de l'obéissance, de la rage.
Montrer (à qqn) que.Faire la preuve que. Mon dessein était de montrer que les intrigues politiques font quelquefois descendre les plus hauts personnages aux dernières bassesses (Lemercier,Pinto,1800, p.4).Non, murmura sa fierté révoltée, je leur montrerai que, malgré mes étourderies, je vaux mieux qu'eux tous! (Theuriet,Mariage Gérard,1875, p.155).
4. Laisser voir, laisser percer, parfois involontairement un état, un sentiment, une attitude psychologique ou mentale. Synon. manifester, marquer.Parfois il riait de bon coeur; jamais il ne montra le moindre signe d'humeur (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène,t.1, 1823, p.306).Gravida montrait parfois un œil sombre étincelant (Jouve,Scène capit.,1935, p.114):
9. Tout à coup, leur visage brûlant, décomposé, montrant les plus terribles passions, grimacera de telle manière que les loups auront peur. Lautréam.,Chants Maldoror,1869, p.144.
SYNT. Montrer de l'embarras, de la gêne; montrer de la faiblesse, de la vanité; montrer de la douleur; montrer de la préférence; montrer son ignorance, sa nullité.
Montrer + inf.Il colorie minutieusement et suavement chaque espace et heureusement n'a pas cru trop païenne la joie qu'il montre avoir prise au naïf agencement des couleurs (Gide,Feuilles de route,1896, p.60).
5. Enseigner quelque chose à quelqu'un par l'exemple ou par la pratique.
a) Montrer qqc. (à qqn).Montrer les lettres de l'alphabet à un enfant. J'en ai cité qui montraient le français, la géographie (Sénac de Meilhan,Émigré,1797, p.1652).Mais Süzel, qui donc t'a montré la danse? (Erckm.-Chatr.,Ami Fritz,1864, p.196).Elle sourit au plus jeune, celui qui venait de lui montrer le maniement de la mitraillette (Vailland,Drôle de jeu,1945, p.27).
b) Montrer à + inf. à qqn.Cette idée avait tourné à montrer à lire à un enfant (Hugo,Misér.,t.1, 1862, p.527).On lui montre à faire la révérence lorsqu'elle rencontre par hasard madame sa mère ou sa marraine (Boylesve,Leçon d'amour,1902, p.42).Un monsieur très bien nous montra à danser la chaîne anglaise et la leçon n'en finissait pas (Jacob,Cornet dés,1923, p.32).
II. − Emploi pronom.
A. − réciproque. La joie que témoignaient les deux enfants, enchantés de se montrer l'un à l'autre leurs cadeaux, parut importuner le comte (Balzac,Lys,1836, p.190).Elles se poussent du coude (...) pour se montrer mon luxe et mon chic (Mirbeau,Journal femme ch.,1900, p.58).
B. − réfléchi
1.
a) [Le suj. désigne une pers. ou p. ext. un animal] Se faire voir, se présenter aux regards. Synon. apparaître; anton. se cacher.Qui donc l'empêchait de se montrer à son bras, devant tout le monde (Flaub.,Éduc. sent.,t.2, 1869, p.94).Je le vis distinctement sur le faîte du toit, le papegai de la comtesse Michaud (...). Mais à peine s'était-il montré qu'il disparut (A. France,Pt Pierre,1918, p.164).
b) [Le suj. désigne une chose] (Ap)paraître. Synon. poindre, surgir.La lune, le soleil se montre à travers les nuages. Le printemps se montre enfin, et les feuilles commencent à pousser (Napoléon ier, Lettres Joséph.,1807, p.145).
2. Se faire connaître (sous un certain côté de sa personnalité). Synon. se dévoiler.Je lui donnais occasion de se montrer dans un jour favorable (Musset,Confess. enf. s.,1836, p.307).C'est pourquoi je t'avertis de te montrer toujours tel que tu puisses plaire à Dieu (Billy,Introïbo,1939, p.136).
3. Se montrer + attribut.[Le subst. ou l'adj. attribut marque la catégorie du comportement] Apparaître comme tel aux yeux d'un observateur. Synon. s'avérer, se révéler.
a) [Le suj. désigne une pers.]
α) Se montrer + adj.Le mercredi matin, Sara se montra plus chagrine que jamais: son âme était navrée de douleur (Restif de La Bret.,M. Nicolas,1796, p.164).Ils se fussent peut-être (...) ces grands larrons, montrés jaloux des états de service de leur trop digne petit-neveu (Cladel,Ompdrailles,1879, p.259):
10. ... on paraît ingrat et on se montre mufle parce qu'ayant oublié pendant des mois d'écrire à un bienfaiteur qui vient de perdre sa femme... Proust,Guermantes 2,1921, p.403.
SYNT. Se montrer affligé, à l'aise, désappointé, enthousiasmé; se montrer acharné, fort; se montrer prévenant.
β) Se montrer (un/le) + subst. (désignant une pers.).Se montrer un homme, un insensé. La demoiselle mannequin (...) qui (...) apparaît un instant comme une femme du monde, puis déshabillée, se montre la vraie femme qu'elle est (Goncourt,Journal,1888, p.847).L'homme des routes se montrait un bon travaillant capable de chaude amitié pour la terre (Guèvremont,Survenant,1945, p.62).
γ) Se montrer d'un(e) + subst. (désignant une qualité d'une pers.).Là-dessus, elle se montrait d'une énergie intraitable (Zola,Germinal,1885, p.1330).
b) [Le suj. désigne une chose] La morale actuelle se montre, pour elles, indulgente, et ne renonce pas à les moraliser (Gobineau,Corresp.[avec Tocqueville], 1843, p.54).Sur la route de Droh, nous avons trouvé des pierres qui, brisées, se montraient à l'intérieur transparentes comme du verre (Gide,Feuilles de route,1896, p.82).
Prononc. et Orth.: [mɔ ̃tʀe], (il) montre [mɔ ̃:tʀ]. Ac. 1694, 1718: monstrer; dep. 1740: montrer. Étymol. et Hist. A. «Mettre devant les yeux; exposer aux regards» 1. 1remoitié xes. part. passé (Jonas, éd. G. de Poerck, 215: poscite li qe cest fructum qe mostret nos habet qel nos conservet); ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 3314: Les escheles Charlun li ad mustrees); 1130-40 pronom. (Wace, Conception N.-D., 99 ds T.-L.: A cels de la nef se mostra [l'ange], E l'abé par nom apela); ca 1170 id. (Marie de France, Lais, Prol., éd. J. Rychner, 4: Qui Deus a duné escïence E de parler bone eloquence Ne s'en deit taisir ne celer, Ainz se deit voluntiers mustrer); xives. [ms.] id. le suj. désigne une chose (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. A. Hilka, 7827, var. S: Et les enchantemenz ne coevrent, Ainz se moustrent lors et aperent); 2. «faire paraître de manière que l'on puisse voir» a) ca 1135 (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 345: Li quens se drece, monstre li le visage); ca 1210 (Robert de Clary, Constantinople, LXXI, éd. Ph. Lauer, p.71: avaloient leurs braies et moustroient leur leurs cus); b) ca 1180 mostrer bel semblant (Thomas, Tristan, éd. B. H. Wind, fragment de Turin, 53, p.71); 3. «désigner, indiquer de manière à attirer le regard» a) ca 1160 mostrer la veie [en parlant d'une étoile] (Eneas, 80, ds T.-L.); b) id. mostrer al dei (ibid., 917, ibid.); ca 1210 mostrer au doi fig. pour désigner comme objet de mépris (Herbert de Dammartin, Fouque de Candie, 5743, ibid.); 4. ca 1170 «faire visiter un lieu» (Marie de France, op. cit., Yonec, 493). B. «Exposer à l'esprit, à l'imagination» 1. fin xes. parfait 3 sing. «manifester, donner des marques de» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 73: Los sos talant ta fort monstred [Jesus] Que grant pavors pres als Judeus); ca 1165 (Benoît de Ste-Maure, Troie, 27146 ds T.-L.: Moustré li a que mout l'amot); ca 1330 pronom. «se révéler sous un certain jour, pourvu de telle qualité» (Guillaume de Digulleville, Vie humaine, 144 ds T.-L.: bien se moustroit estre ami); fin xves. (Commynes, Mém., éd. J. Calmette, IV, X, t.2, p.66, 4: ... qui se monstroit avoir auctorité en ceste compaignie); 2. a) ca 1050 «exposer, expliquer» prés. 3 sing., part. passé fém. sing. (St Alexis, éd. Chr. Storey, 64: La mortel vithe li prist mult a blasmer, De la celeste li mostret veritét; 71: Quant sa raisun li ad tute mustrethe); ca 1150 (Wace, St Nicolas, 3 ds T.-L.: A ces qui n'unt lectres aprises... Deivent li clerc mustrer la lei); b) ca 1165 «démontrer, prouver» (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 608 ds T.-L.); c) 1376 «enseigner» (Modus et Ratio, 150, 8, ibid.: vous m'aviés commandé et ordené de leur moustrer maniere de vivre, maniere de parler); 3. a) début xiies. «faire connaître, révéler» (Benedeit, St Brendan, 505, ibid.); 1130-40 (Wace, Conception N.-D., 268, ibid.); b) 1121-34 le suj. désigne une chose «signifier, exprimer» (Philippe de Thaon, Bestiaire, 168, ibid.: La trace del lëun Mustre incarnatïun Que Deus volt prendre en tere...); c) fin xves. id. pronom. «se révéler, se confirmer» (Commynes, op. cit., I, I, t.I, p.7, 10). L'a. fr. mostrer est issu du lat. mo(n)strare (de monstrum, montre*) «montrer à quelqu'un [un objet, son chemin], indiquer; faire voir, faire connaître; montrer [à faire quelque chose]; désigner, dénoncer; avertir, conseiller [quelqu'un, quelque chose; de]». La forme monstrer, d'apr. le lat. monstrare. Fréq. abs. littér.: 28076. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 38266, b) 42326; xxes.: a) 42534, b)38487.
DÉR.
Montrable, adj.Qui peut être montré(e). Si ton frère consent à se déranger pour cela, et qu'il pense qu'une lettre de moi à lui, une lettre montrable, soit utile, je la lui enverrai (Flaub.,Corresp.,1868, p.72).Évidemment, Augustin n'était pas remplacé, mais deux ou trois élèves, sa monnaie, faisaient encore figure de choses montrables (Malègue,Augustin,t.1, 1933, p.257).T'en souviens-tu les autres demeuraient entre eux ça te faisait tout misérable et tu comprenais bien que pour eux tu n'étais guère montrable même aujourd'hui d'y penser ça me tue (Aragon,Rom. inach.,1956, p.94).Emploi subst. Ce, celui, celle qui peut être montré(e). Ceux qu'étaient pas rafistolables, les invendables, les pas montrables, les pires horreurs (Céline,Mort à crédit,1936, p.61). [mɔ ̃tʀabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1878. 1resattest. a) fin xiies. «que l'on peut montrer, désigner du doigt» (Clemence Barking, Ste Catherine d'Alexandrie, 833 ds T.-L.), b) 1508-17 «que l'on peut montrer produire» (Fossetier, Cron. Marg., ms. Brux. 10512, IX, III, 17 ds Gdf.); de montrer, suff. -able*. Fréq. abs. littér.: 13.
BBG.Maunoury (G.). Analyse lexico-sém. d'un verbe. L'homon. de montrer. Cah. Lexicol. 1974, no25, pp.71-95. _ Verreault (Cl.). Les Adj. en -able en franco-québecois. Trav. de ling. québécoise: 3. Québec, 1979, p.214 (s.v. montrable).

Article lié : Montrer patte blanche : définition et origine de l’expression

Wiktionnaire

Verbe - français

montrer \mɔ̃.tʁe\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se montrer)

  1. Faire voir ; exposer aux regards.
    • Il allongeait sa jambe, sèche comme un échalas, qui flottait dans une molletière trop large et sans couleur, pour montrer fièrement sa chaussure. — (François Barberousse, L'Homme sec, Paris : Gallimard, 1935 & Romorantin : Marivole Éditions, 2013, chap. 7)
    • L'air maussade, il portait un jean et un tee-shirt orné d'un vélociraptor qui montrait les crocs, à cheval sur un chat géant arborant lui-même un tee-shirt sur lequel était écrit « XPTDR ». — (Chloe Neill, Les Vampires de Chicago, tome 7 : Permis de mordre, traduit de l'anglais (États-Unis) par Sophie Barthélémy, Paris : éditions Milady, 2013)
    • Le soleil ne s’est point montré aujourd’hui. — Cet ouvrage serait meilleur, si l’art s’y montrait un peu moins.
  2. Faire voir par un geste, indiquer.
    • — Vous ne voyez pas ? dit la Thénardier en montrant du doigt le corps du délit qui gisait aux pieds de Cosette. — (Victor Hugo. Les misérables.)
    • Montrez-moi l’homme dont vous parlez.
    • Montrer le chemin à quelqu’un.
  3. (Figuré) Faire paraître ; manifester.
    • L’homme montre de trente à trente-cinq ans, la femme, de vingt-cinq à trente ans, […]. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre III, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • Nous sommes en chemin vers une affirmation paradoxale : plus je suis croyant, moins je devrais le montrer. La laïcité est anticléricale et non antireligieuse, comme l’actera la loi de décembre 1905. — (Charles Coutel, Les philosophes des Lumières, nos contemporains, dans Marianne, n°878 du 8 janvier 2016, page 58)
  4. Donner des marques, des preuves de quelque qualité bonne ou mauvaise.
    • Ces gens là, quelque pitoyables que nous nous montrions pour eux, nous garderont jusqu’au bout la même haine inexpiable ; […]. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.59)
    • Montrer de la patience, de la faiblesse, de la sagesse, de la retenue.
    • Montrer son courage, sa générosité.
    • Montrer un bon, un mauvais cœur.
  5. Faire connaître ; prouver ; démontrer.
    • Le lendemain, au petit jour, je n’aperçois plus la terre et mes observations me montrent que j’ai été déporté à trente milles au Sud-Est. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Je commence à leur montrer que ça vaut n(n-1)/2, avec une méthode simple – un grand classique. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est une démonstration élégante. — (Victor Beauvais, Économie de l'amour, éd. Jean-Claude Lattès, 2011)
    • Je lui montrerai qu’il a tort, qu’il ne devait pas en user ainsi.
  6. Enseigner.
    • Montrer à lire, à écrire, à calculer, à danser, à monter à cheval.
    • Montrer à quelqu’un ce qu’il faut qu’il fasse ; lui montrer son devoir, ses obligations; lui montrer à vivre.
    • (Par menace)Je lui montrerai bien à vivre.
  7. (Pronominal) (Figuré) Faire contenance, paraître, dans les occasions qui exigent de la résolution et de la fermeté.
    • Au début de son pontificat, il s’était, il est vrai, montré bienveillant, moins par générosité naturelle, que dans le dessein de favoriser la conversion des juifs. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Le 19 septembre de l’an 1846, la Vierge s’était montrée à deux enfants sur une montagne, un samedi, le jour qui lui était consacré et qui était, cette année, un jour de pénitence, à cause des Quatre-Temps. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • Antoine et ma belle-sœur jouaient bien leur jeu ; ils se montraient, à mon égard, pitoyables, ils ne procédaient que par des allusions contristées. J'étais presque leur dupe, mais non pas entièrement ! — (Pierre Mille, Christine et lui, Librorium Éditions, 2019, p. 123)
  8. (Pronominal) Manifester par son attitude qu’on est décidé à agir, à réclamer son droit, à ne pas laisser faire une chose qu’on désapprouve, à en favoriser une qu'on approuve.
    • Les Cimbres et les Teutons, chassés de la Chersonèse cimbrique par un débordement de la mer Baltique, se montrèrent aux Romains sous les Alpes tridentines, au nombre de plus de trois cent mille. — (Abbé Claude Joseph Drioux, Abrégé de l'histoire de France, depuis les Gaulois jusqu'à nos jours, 6e éd., Paris : chez Eugène Belin, 1855, p. 24)
    • Vous avez fait assez de concessions : il est temps de vous montrer.
  9. (Pronominal) Faire voir par des actes ce que l’on est.
    • De l’autre côté, quelques-uns parmi nous discutaient s’il fallait ajouter foi aux affirmations du criminel qui s’était montré menteur incorrigible. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

MONTRER. v. tr.
Faire voir, exposer aux regards. Il m'a montré sa maison, son appartement, sa bibliothèque, ses tableaux. Il n'a fait que se montrer dans cette compagnie. Le soleil ne s'est point montré aujourd'hui. Cet ouvrage serait meilleur, si l'art s'y montrait un peu moins. Il n'oserait se montrer, se dit de Celui que la crainte d'être maltraité, ou la honte, soit de quelque affront qu'il a reçu, soit de quelque mauvaise action qu'il a faite, oblige à se tenir caché. Depuis cette malheureuse affaire, il n'ose plus se montrer. On dit dans un sens analogue : Il est bien hardi de se montrer après cela. Comment ose-t-il se montrer? Fig. et pop., Montrer son nez quelque part, Se faire voir en quelque endroit : cela ne se dit guère que lorsqu'on y paraît pour peu de temps. Il est venu montrer là son nez un moment et s'en est retourné. Je n'ai garde d'aller là montrer mon nez. On le dit aussi de Ceux qui vont mal à propos en quelque endroit. Qu'avait-il à faire d'aller montrer là son nez? Fig. et fam., Montrer les dents à quelqu'un. Voyez DENT. Fig. et fam., Montrer les talons. Voyez TALON. Fam., Cet habit montre la corde. Voyez CORDE.

MONTRER signifie aussi Faire voir par un geste, indiquer. Montrez-moi l'homme dont vous parlez. Montrer quelque chose du doigt. Montrer le chemin à quelqu'un. Fig., Montrer le chemin aux autres. Voyez CHEMIN. Fig., Montrer quelqu'un au doigt. Voyez DOIGT. Fam., Montrer la porte à quelqu'un. Voyez PORTE.

MONTRER signifie, figurément, Faire paraître, manifester. Montrer de la douleur, de la joie, de la tristesse, de la crainte. On dit dans un sens analogue Montrer un visage gai, un visage triste. Il signifie aussi Donner des marques, des preuves de quelque qualité bonne ou mauvaise. Montrer de la patience, de la faiblesse, de la sagesse, de la retenue. Montrer son courage, sa piété. Montrer un bon, un mauvais cœur. Fig., Se montrer homme de courage, se montrer humain, libéral, bon ami, etc. Faire voir par des actes qu'on est tel. Dans le même sens, Se montrer digne de sa fortune, de sa réputation, etc. Se montrer tel qu'on est, Ne rien affecter, ne rien dissimuler.

MONTRER signifie encore Faire connaître, prouver. Je lui montrerai qu'il a tort, qu'il ne devait pas en user ainsi. Je lui montrerai à qui il a affaire. Je lui ai montré que sa proposition est fausse.

MONTRER signifie aussi Enseigner. Montrer à lire, à écrire, à calculer, à danser, à monter à cheval. Montrer à quelqu'un ce qu'il faut qu'il fasse; lui montrer son devoir, ses obligations; lui montrer à vivre. On dit dans le même sens et par menace : Je lui montrerai bien à vivre. Fig., Se bien montrer, se montrer mal, Faire bonne, mauvaise contenance, paraître à son avantage ou à son désavantage dans les occasions qui exigent de la résolution et de la fermeté. Il s'est bien montré, il s'est mal montré dans cette circonstance. Absolument, Se montrer, Manifester par son attitude qu'on est décidé à agir, à réclamer son droit, à ne pas laisser faire une chose qu'on désapprouve. Vous avez fait assez de concessions : il est temps de vous montrer.

Littré (1872-1877)

MONTRER (mon-tré) v. a.
  • 1Faire voir. Il m'a montré sa maison, sa bibliothèque, ses tableaux. Ç'a été dans notre siècle un grand spectacle de voir dans le même temps et dans les mêmes campagnes ces deux hommes [Condé et Turenne]… comme si Dieu, dont souvent, selon l'Écriture, la sagesse se joue dans l'univers, eût voulu nous les montrer en toutes les formes, et nous montrer ensemble tout ce qu'il peut faire des hommes, Bossuet, Louis de Bourbon. Pendant que la magnanime et intrépide régente était obligée à montrer le roi enfant aux provinces, Bossuet, le Tellier. En remerciant ses médecins : voilà, dit-il [Condé mourant], mes vrais médecins ; il montrait les ecclésiastiques dont il écoutait les avis, Bossuet, Louis de Bourbon. C'est depuis que l'Évangile a montré à la terre des hommes justes, qui offrent au Seigneur des prières ferventes pour les princes et pour les rois, que les Césars sont plus heureux, l'empire plus florissant, Massillon, Carême, Mélange. Feu M. le cardinal de Fleuri me montra l'endroit où Louis XIV avait épousé Mme de Maintenon, Voltaire, Lett. Roques, 1752.

    Fig. et populairement. Montrer son nez quelque part, se faire voir en quelque endroit ; cela se dit plus souvent avec l'idée qu'on ne fera qu'y paraître et qu'on y restera peu de temps. Je n'ai garde d'aller montrer là mon nez.

    On dit dans un sens analogue, mais moins populairement : montrer son visage. Ce duc ne nous a point trompés ; il nous disait… que les choses avaient changé… qu'il fallait un peu venir montrer son visage à la cour, Sévigné, 595.

    Montrer son nez, se dit aussi de ceux qui vont mal à propos en quelque endroit. Qu'avait-il à faire d'aller montrer là son nez ?

    Montrer les dents, voy. DENT, n° 4.

    Fig. Montrer les talons, voy. TALON.

    Cet habit montre la corde, c'est-à-dire il est si usé qu'on en voit la trame.

    Fig. Cet homme montre la corde, il fait voir qu'il en est aux expédients, à ses dernières ressources, et aussi qu'il n'avait qu'un esprit d'emprunt. C'est un homme qui est de mise un quart d'heure de suite, qui le moment d'après baisse, dégénère, perd le peu de lustre qu'un peu de mémoire lui donnait, et montre la corde, La Bruyère, II.

    Cela montre la corde, c'est une finesse grossière et facile à découvrir.

    Montrer à quelqu'un son béjaune, voy. BÉJAUNE.

    Il montre tout ce qu'il porte, se dit d'un homme qui se découvre d'une manière déshonnête.

  • 2Montrer à la terre, se dit de quelque personne remarquable que la destinée n'a pas laissée vivre longtemps. Le prince pieux… que vous n'avez fait que montrer à la terre, Massillon, Pet. carême, Humanité.
  • 3Indiquer par quelque signe ou geste ou de toute autre façon. Montrer quelque chose du doigt. Il n'est pas fort poli de montrer quelqu'un du doigt. Montrer le chemin à quelqu'un. Ces poteaux montrent le chemin. Un cadran qui montre l'heure. Dans son hypothèse [de Leibnitz], l'âme n'a aucun commerce avec son corps ; ce sont deux horloges que Dieu a faites, qui ont chacune un ressort, et qui vont un certain temps dans une correspondance parfaite ; l'une montre les heures, l'autre sonne, Voltaire, Newt. I, 6.

    Fig. Montrer quelqu'un au doigt, s'en moquer publiquement. Je voudrais déjà être à Burgos, où, n'étant connu de personne, je ne courrai pas le risque de rencontrer quelqu'un qui me montre au doigt, Lesage, Est. Gonz. ch. 44.

    Montrer la porte à quelqu'un, faire signe à quelqu'un dont on est mécontent, qu'il ait à sortir de la chambre, de la maison.

    Fig. Montrer le chemin aux autres, faire quelque chose pour engager les autres à faire de même, servir d'exemple. Marot… Tourna des triolets… Et montra pour rimer des chemins tout nouveaux, Boileau, Art p. I.

  • 4Montrer une lettre, un écrit, les faire lire. Heureux qui, d'une femme adorant les appas, Reçoit de tels billets et ne les montre pas ! Voltaire, Indiscret, I, 1. Mon projet était d'envoyer cette lettre sans vous la montrer, dans la crainte que vous ne l'approuvassiez point, Genlis, Adèle et Théod. t. III, p. 467, dans POUGENS.
  • 5Faire paraître. Tout son visage montre une fierté si haute…, Corneille, Sertor. IV, 3. Il fallait montrer partout, et à l'Allemagne comme à la France, le défenseur intrépide que Dieu nous donnait, Bossuet, Louis de Bourb. Par les soins d'un si grand roi, la France n'est plus qu'une forteresse qui montre de tous côtés un front redoutable, Bossuet, Mar.-Thér. L'eucharistie, nom composé de biens et de grâces, qui nous montre dans cet adorable sacrement une source de miséricorde, un miracle d'amour…, Bossuet, ib. Toutefois épargnez votre tête sacrée ; Vous-même n'allez point de contrée en contrée Montrer aux nations Mithridate détruit, Racine, Mithr. III, 1. Dieux, éclairez mon trouble et daignez à mes yeux Montrer la vérité que je cherche en ces lieux, Racine, Phèdre, V, 2. Et que vous montrent-ils [ces lieux] qui ne vous avertisse Qu'il faut qu'on me respecte et que l'on m'obéisse ? Racine, Brit. III, 8. Athènes me montra mon superbe ennemi, Racine, Phèdre, I, 3. Montrez-nous, héros magnanimes, Votre vertu dans tout son jour ; Voyons comment vos cœurs sublimes Du sort soutiendront le retour, Rousseau J.-B. Ode à la fortune. Le témoin le plus vil et les moindres clartés Nous montrent quelquefois de grandes vérités, Voltaire, Mérope, II, 1.

    Faire paraître une affection, un sentiment réel ou simulé. Montrer de la douleur, de la joie, de la tristesse.

    On dit dans un sens analogue : montrer un visage gai, un visage triste. L'affabilité ne serait plus qu'une insulte et une dérision pour les malheureux, si, en leur montrant un visage doux et ouvert, elle leur fermait nos entrailles, Massillon, Pet. car. Human.

    Montrer, construit avec un adjectif qui le suit. L'effet montra soudain ce conseil salutaire [montra que ce conseil était salutaire], Corneille, Rod. I, 1. J'entretins la sultane et, cachant mon dessein, Lui montrai d'Amurat le retour incertain, Racine, Baj. I, 1.

    Voltaire a blâmé cette tournure ; mais elle est brève, correcte, et peut être employée.

    Montrer avec la préposition de et un verbe à l'infinitif. Vous buviez sur son reste, et montriez d'affecter Le côté qu'à sa bouche elle avait su porter, Molière, l'Ét. IV, 5. Tenant par deux frères à la cour de Vienne, il montre d'être fâché de ses échecs, Montesquieu, Correspondance, 14.

    Montrer avec un verbe à l'infinitif, sans préposition. M. de Beauvillier devait mettre en garde le roi, par des vérités fortes et bien assenées, non pas se laisser frapper sans montrer le sentir, Saint-Simon, 238, 183. À Dourlens, il [le duc du Maine] faisait ou montrait faire de longues prières, Saint-Simon, 524, 227.

  • 6Faire preuve de. Il montra du sang-froid en ce péril. Montrer un bon, un mauvais cœur. Ne demande donc plus par quelle humeur sauvage Tout l'été, loin de toi, demeurant au village, J'y passe obstinément les ardeurs du Lion, Et montre pour Paris si peu de passion, Boileau, Ép. VI. Il faut montrer ici ton zèle et ta prudence, Racine, Iphig. I, 1,
  • 7Faire connaître, prouver. Je lui ai montré que la proposition est fausse. Ce qu'a fait le sénat montre ce qu'il faut faire, Corneille, Nicom. V, 2. Il faut bien que je me fasse à moi cette violence [de parler des outrages faits à la majesté royale], puisque je ne puis montrer qu'à ce prix la constance de la reine, Bossuet, Reine d'Anglet. Montrons dans un prince admiré de tout l'univers que ce qui fait les héros…, Bossuet, Louis de Bourbon. Le valeureux comte de Fontaines, qu'on voyait porté dans sa chaise [à Rocroy], et, malgré ses infirmités, montrer qu'une âme guerrière est maîtresse du corps qu'elle anime, Bossuet, ib. Il [Charles 1er] a montré qu'il n'est pas permis aux rebelles de faire perdre la majesté à un roi qui sait se connaître, Bossuet, ib. Les dieux ne montrent point que sa vertu les touche, Racine, Brit. II, 2.
  • 8Enseigner. Montrer les langues, la grammaire, les mathématiques. Montrer à écrire. Et ce qui vous était plus important, on vous a montré avec soin l'histoire de ce grand royaume que vous êtes obligé de rendre heureux, Bossuet, Hist. Dessein général. Il vaut mieux me laisser montrer à lire à Mlle de la Tour, Maintenon, Lett. à Mlle de Caylus, 6 juillet 1717.

    Par extension. Je vous ai montré l'art d'affaiblir son empire, Corneille, Sert. III, 2. Il montre aux plus hardis à braver le danger, Racine, Théb. I, 1.

    Absolument, dans le même sens, et alors on dit montrer à quelqu'un. Outre le maître d'armes qui me montre, j'ai arrêté encore un maître de philosophie, Molière, Bourg. gent. I, 2. Votre maître de musique est allé aux champs, et voilà une personne qu'il envoie à sa place pour vous montrer, Molière, Mal. imag. II, 4. Ils sont charmés de cet homme [un précepteur] ; c'est lui qui montre à cette belle marquise, Sévigné, 26 juin 1680. L'occupation de montrer en ville n'est guère moins opposée à l'étude que la dissipation des plaisirs, Fontenelle, Carré.

    PROVERBE

    Souvent les bêtes montrent à vivre aux hommes, c'est-à-dire elles n'ont pas de si grands déréglements.

    Par menace, je lui montrerai bien à vivre, je le châtierai, je me vengerai de lui.

  • 9Se montrer, v. réfl. Paraître, se faire voir. Le soleil ne s'est pas montré aujourd'hui. Montrez-vous pour sauver ce héros du trépas, Mais montrez-vous en maître, et ne vous perdez pas, Corneille, Héracl. IV, 1. À quoi bon se montrer, et, comme un étourdi, Me venir démentir de tout ce que je di ? Molière, l'Ét. I, 5. Qu'est-ce donc que ma substance, Ô grand Dieu ? j'entre dans la vie pour en sortir bientôt ; je viens me montrer comme les autres ; après il faudra disparaître, Bossuet, Sermons, Mort, I. Que s'il [l'esprit d'indocilité et d'hérésie] s'est montré tout entier à l'Angleterre, et si sa malignité s'y est déclarée sans réserve, Bossuet, Reine d'Anglet. Avec Pirithoüs aux enfers descendu, Il a vu le Cocyte et les rivages sombres, Et s'est montré vivant aux infernales ombres, Racine, Phèdre, II, 1. Ma mère Jézabel devant moi s'est montrée, Comme au jour de sa mort pompeusement parée, Racine, Ath. II, 5. S'il pouvait se montrer, j'espérerais encore, Voltaire, Tancr. I, 6. Les prophètes des Cévennes qui allèrent à Londres ressusciter des morts en 1707, avaient vu Élie, ils lui avaient parlé, il devait se montrer au peuple, Voltaire, Mœurs, 191. Les mâles sortent plus souvent des cavernes que les femelles, qui ne se montrent que rarement, Buffon, Ois. t. VIII, p. 185. Le pavillon suédois se montra dans tous les parages de l'Europe, Raynal, Hist. phil. V, 7.

    Se montrer, aller dans le monde, dans les visites, dans les soirées, etc. Mon fils est à Paris ; il y sera peu : la cour est de retour, et il ne faut pas qu'il se montre, Sévigné, 68. Le désir de se montrer, d'être mieux mise qu'une autre, Genlis, Théât. d'éduc. Dangers du monde, I, 2.

    Se montrer, se dit de celui qui ne se tient pas caché. Il est bien hardi de se montrer après cela. Revenir sans mon ordre, et se montrer ici ! Corneille, Nicom. II, 1. Perfide, oses-tu bien te montrer devant moi ? Racine, Phèdre, IV, 2. Lucile en est outrée et ne se montre plus, Gresset, le Méchant, III, 9.

    N'oser se montrer, se dit de celui qui se tient caché pour quelques craintes ou pour quelque honte. Les académiciens qui s'attendaient à être sifflés, honnis, bafoués, n'osaient se montrer, Diderot, Salon de 1767, Œuvres, t. XV, p. 157, dans POUGENS.

    N'avoir qu'à se montrer, se dit d'une personne qui, ayant de la puissance, de l'habileté, n'a besoin que de paraître pour tout emporter. Le roi d'Éthiopie, plein de confiance dans les troupes innombrables qu'il amenait, avait cru qu'il n'avait qu'à se montrer pour mettre en fuite les Assyriens, Rollin, Traité des Ét. V, ch. 2, 2e part. note 2.

  • 10 Fig. Se faire connaître. J'aime un esprit aisé qui se montre, qui s'ouvre, Boileau, Ép. IX. Il [l'homme de mérite] a besoin de toutes les raisons tirées de l'usage et de son devoir, pour se résoudre à se montrer, La Bruyère, II. La fierté prend sa source dans la médiocrité, ou n'est plus qu'une ruse qui la cache ; c'est une preuve certaine qu'on perdrait en se montrant de trop près, Massillon, Pet. car. Human.
  • 11Se montrer tel, faire voir par les effets qu'on est tel. Tu t'es en m'offensant montré digne de moi, Je me dois par ta mort montrer digne de toi, Corneille, Cid, III, 4. Montrez-vous bon ami, montrez-vous bon valet, Scarron, Jodelet ou le maît. valet, IV, 6. La reine se montre le ferme soutien de l'État, Bossuet, Reine d'Anglet. D'un nouveau personnage inventez-vous l'idée ? Qu'en tout avec soi-même il se montre d'accord, Boileau, Art p. III. Ah ! seigneur, qu'éloigné du malheur qui m'opprime Votre cœur aisément se montre magnanime ! Racine, Iph. I, 3. Cicéron se montra plutôt péripatéticien qu'académicien, Diderot, Opin. des anc. phil. (romains).

    Se montrer tel qu'on est, ne rien affecter, ne rien dissimuler.

    Fig. Se bien montrer, se montrer mal, faire bonne, mauvaise contenance dans les occasions qui exigent de la résolution et de la fermeté.

    Il faut se montrer, il faut faire acte de résolution, payer de sa personne.

  • 12Devenir visible, apparent. La lune se montrait entre les nuages.

    Fig. Il se dit des choses dont l'épreuve se fait, dont la preuve se donne. Ta foi dans mon malheur s'est montrée à mes yeux, Racine, Andr. IV, 1.

HISTORIQUE

Xe s. Cest fructum que mostret nos habemus, Frag. de Valenc. p. 469.

XIe s. Et il li ad com chevalier mustrée [son épée], Ch. de Rol. CV.

XIIe s. Cel jour [il] mostra mout bien son vasselage [vaillance], Ronc. 64. Anuist [aujourd'hui] verrons nostre grant droit mostré, ib. 180. Et nous lui monstrerons tant espié et tant dart…, Sax. XXIX. Lors fut m'amors descouverte et monstrée, Couci, VI. Grant pechié fait qui son homme veut prendre Par biau semblant monstrer, tant que bien tient, ib. XX. En grant devotion cele messe ad chantée, E à Deu sun seigneur ad sa cause mustrée, E pria qu'il le guard de male destinée, Th. le mart. 35.

XIIIe s. Joffrois li mareschaus de Champaigne monstra la parole et l'offre qu'il avoient faite au duc de Bourgoigne et au comte de Bar le Duc, Villehardouin, XXV. Lors parlerent li evesque et li clergiés au peuple, et leur monstrerent qu'il fussent confès et feist chascun d'aus [eux] sa devise [ce qu'il avait à faire], Villehardouin, LXX. Qui [à] si bele pucele monstreroit laide chere [figure, mine], Berte, X. Car je n'i sai la voie, s'ele ne m'est monstrée, ib. XLVI. Mal lui monstrons semblant que soions si ami, ib. LXXI. Senechal, ore nous a monstré Dieu une partie de son pooir, Joinville, 196. …Grant deshoneur à qui mal voudront fere ; car on les monterra au doi, Joinville, 303. Il [le lynx] voit tout quanque l'en li moustre, Et dehors et dedans tout outre, la Rose, 8993. Cels pris [je prise ceux-ci], cels aim, et si je doi ; Cels doit l'en bien monstrer au doi ; Qu'il sont el siecle cler-semé, Rutebeuf, 230.

XIVe s. Pierre Labbé qui en sa vie estoit homme assez monstrant [arrogant] et de diverse cole [humeur], Du Cange, monstrare.

XVe s. Et ne font nul semblant qu'ils doivent fuir, mais nous attendent, à ce qu'ils monstrent, Froissart, I, I, 286. Le roy et la cour monstroient, en tout et partout, de luy vouloir aider, Commines, VII, 1.

XVIe s. Si disoit à ceulx qui monstroient de s'esmerveiller de sa diligence et sollicitude en telles choses…, Amyot, P. Aem. 47.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « montrer »

Berry, bontrer ; wallon, mostrer ; Hainaut, moustrer, moutrer ; provenç. et espagn. mostrar ; ital. mostrare ; du lat. monstrare, qui est le dénominatif de monstrum (voy. MONSTRE).

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Du moyen français monstrer, de l’ancien français mostrer, du latin monstrare, infinitif de monstro. (Vers 936) mostret (participe passé).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « montrer »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
montrer mɔ̃tre

Fréquence d'apparition du mot « montrer » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « montrer »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « montrer »

  • Le tout est de tout dire, et je manque de motsEt je manque de temps, et je manque d’audaceJe rêve et je dévide au hasard mes imagesJ’ai mal vécu, et mal appris à parler clair.Tout dire les roches, la route et les pavésLes rues et leurs passants les champs et les bergersLe duvet du printemps la rouille de l’hiverLe froid et la chaleur composant un seul fruitJe veux montrer la foule et chaque homme en détailAvec ce qui l’anime et qui le désespèreEt sous ses saisons d’homme tout ce qui l’éclaireSon espoir et son sang son histoire et sa peineJe veux montrer la foule immense diviséeLa foule cloisonnée comme un cimetièreEt la foule plus forte que son ombre impureAyant rompu ses murs ayant vaincu ses maîtresLa famille des mains, la famille des feuillesEt l’animal errant sans personnalitéLe fleuve et la rosée fécondants et fertilesLa justice debout le pouvoir bien planté.
    Paul Eluard — Pouvoir tout dire
  • Et je voudrais, Monsieur, que vous eussiez toutes les maladies que je viens de dire, que vous fussiez abandonné de tous les médecins, désespéré, à l’agonie, pour vous montrer l’excellence de mes remèdes, et l’envie que j’aurais de vous rendre service.
    Le Malade imaginaire — Molière
  • On ne peut contraindre personne à se montrer fraternel.
    Jacques Attali — Fraternités - Une nouvelle utopie
  • Le visage est plus important à montrer que la patte du créateur.
    Agnès B
  • Mettre à l'index, c'est montrer du doigt.
    Anonyme
  • Quand on a tout, il faut savoir se montrer modeste.
    Guy Bedos — Cure-dents - 1974
  • Peut-on se montrer sans être nu ?
    Camille Laurens — Dans ces bras-là
  • Sourire est la meilleure façon de montrer les dents au destin.
    Anonyme
  • Manifester la conscience, c'est presque montrer Dieu.
    Victor Hugo — Philosophie prose
  • Pour montrer à quel point il est possible de personnaliser sa Lamborghini, la marque a dévoilé une édition spéciale limitée à 10 exemplaires : l’Aventador SVJ Roadster Xago. L’intérieur, comme l’extérieur, donnent priorité aux formes hexagonales apparemment inspirées, entre autres, des nuages du pôle Nord de Saturne. Quand on sait qu’une SVJ Roadster vaut déjà 450.000 €, on n’ose imaginer la valeur de cette édition limitée…
    Lamborghini : Une édition très limitée et de la vente virtuelle
Voir toutes les citations du mot « montrer » →

Traductions du mot « montrer »

Langue Traduction
Anglais to show
Espagnol mostrar
Italien mostrare
Allemand zeigen
Chinois 显示
Arabe يشير الى
Portugais mostrar
Russe показывать
Japonais 示す
Basque erakutsi
Corse mostrà
Source : Google Translate API

Synonymes de « montrer »

Source : synonymes de montrer sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « montrer »

Combien de points fait le mot montrer au Scrabble ?

Nombre de points du mot montrer au scrabble : 9 points

Montrer

Retour au sommaire ➦