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Jeunesse

Variantes Singulier Pluriel
Féminin jeunesse jeunesses

Définitions de « jeunesse »

Trésor de la Langue Française informatisé

JEUNESSE, subst. fém.

I. − [Désigne une période de la vie]
A. −
1. Période de la vie entre l'enfance et l'âge mûr chez l'homme. Anton. vieillesse.C'est vers trente-cinq ans qu'il faut placer le passage de la jeunesse à l'âge mûr (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 239).Sa jeunesse s'écoula, studieuse et fervente, non loin de l'usine paternelle, au collège de Rouen (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1356):
1. La jeunesse est l'aspect social de l'adolescence, elle se définit par opposition à la génération parvenue à la pleine maturité, elle est le moment du développement où l'être, mis en possession de tous ses moyens, presse ses devanciers de son élan enthousiaste et impatient pour se faire une place au soleil. M. Debesse, Adolescence,1942, p. 7.
Loc. subst. Première jeunesse; prime, tendre, verte jeunesse (vieilli); extrême jeunesse (rare). Période qui va de la fin de l'enfance à l'adolescence ou qui suit l'adolescence. Dès sa plus tendre jeunesse, ses parents avaient fondé sur lui toutes leurs espérances (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 82).Dès ma prime jeunesse, j'ai recherché avec passion ce morose plaisir (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 225).En mon adolescence, à Paris; en ma verte jeunesse, au régiment (Pesquidoux, Livre raison,1932, p. 119).
Seconde jeunesse. Période allant de l'adolescence à l'âge mûr. Le baron d'Estrigaud?... Un homme usé! un homme de la seconde jeunesse! dont la première a été si peu exemplaire! (Augier, Lions,1870, p. 199).Ce choc l'atteignait après de longues attentes, vers la fin de sa seconde jeunesse et tout près de l'âge mûr (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 72).
Ne plus être de (la) première jeunesse. Être assez avancé dans l'âge mûr. Qu'elle ne fût plus de la première jeunesse était de peu d'importance aux yeux d'un gendre qui n'aimait pas les femmes (Proust, Fugit.,1922, p. 684).
La jeunesse n'a qu'un temps, la jeunesse a fait son temps. Aimons et chantons encore : La jeunesse n'a qu'un temps (Murger, Nuits hiver,1861, p. 47):
2. À trente ans, c'est déjà fini, on s'arrange (...). La jeunesse a fait son temps, on va rendre de petites visites à cette morte [la jeunesse], on la trouve touchante, heureuse, auréolée du pathétique halo des illusions perdues... Nizan, Conspir.,1938, p. 21.
En partic.
[En fonction de déterm.] Amitié, amour, maladie, souvenir de jeunesse. Une œuvre de jeunesse (un peu entachée de romantisme) (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 182).Je le vois, mon joli oncle, − car il avait gardé sa beauté de jeunesse, − je le vois assis dans la ruelle (Goncourt, Journal,1888, p. 848).
[Avec un compl. prép. de ou un adj. spécifiant l'activité qui a marqué cette période] Jeunesse d'étudiant. L'auteur, (...) lui-même dans son premier âge chasseur (...) paraît modifié par son livre même. Il oscille (...) entre ses premières habitudes de jeunesse meurtrière, et son sentiment nouveau (Michelet, Oiseau,1856, p. xliv).Bourneville qu'un ancien ressentiment, en sa jeunesse de carabin, à l'endroit d'une sœur de Saint-Vincent-de-Paul anime contre les sœurs de tous les ordres (Goncourt, Journal,1886, p. 527).
P. méton. Période de temps correspondant à la jeunesse de quelqu'un. Les plus modernes [des meubles] remontent à la jeunesse de Louis XV (Jouy, Hermite, t. 5, 1814, p. 56).Elle redoutait les rues populeuses, si changées depuis sa jeunesse (Chardonne, Épithal.,1921, p. 29).
[En fonction de déterm.] Par suite des démolitions et des reconstructions, le Paris de sa jeunesse, ce Paris qu'il a religieusement emporté dans sa mémoire, est à cette heure un Paris d'autrefois (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 535).
SYNT. Dans ma, sa jeunesse; au temps, du temps de ma, sa jeunesse; en pleine jeunesse; avoir une jeunesse déréglée, difficile, dorée, heureuse, malheureuse, modèle, oisive, sérieuse, studieuse, turbulente; pleurer sur sa jeunesse; regretter sa jeunesse; les belles années de la jeunesse.
2. [Correspond à jeune I A 1 a α] Fait d'être jeune, d'être peu avancé en âge. Le vieillard (...) monta chez ce célèbre légiste, qui, malgré sa jeunesse, passait pour être une des plus fortes têtes du Palais (Balzac, Chabert,1832, p. 27).Simonin (...) était grand, serein et élevé; en dépit de sa jeunesse, le front déjà chauve (Jouve, Scène capit.,1935, p. 90).
B. − P. anal.
1.
a) Période pendant laquelle un animal, une plante n'a pas atteint son complet développement. Leurs dents [des Solipèdes] sont plus oblongues dans la jeunesse lorsqu'il y en a moins; avec l'âge elles se rapprochent de la figure carrée (Cuvier, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 168).Dans la jeunesse de la graine, lorsqu'elle était encore à l'état d'ovule, cette cavité du nucelle ne constituait qu'une dépression (Al. Brongniart, Graines foss.,1876, p. 18).
b) Période pendant laquelle quelque chose apparaît et commence à se développer. Synon. début; aube, matin.Le monde est devenu trop grand pour les conciles généraux, qui ne semblent faits que pour la jeunesse du christianisme (J. de Maistre, Pape,1819, p. 41).La confiance que les poètes placent dans leur génie particulier, les promesses d'éternité, qu'ils ont reçues dès la jeunesse du monde et du langage (Valéry, Variété[1], 1924, p. 104).
Être dans sa (première) jeunesse. Être à ses débuts. Comment pourrions-nous craindre que la mélopée grégorienne ait pu se perdre (...) alors surtout qu'elle était dans sa première jeunesse (Bénédictins, Paléogr. mus., t. 2, 1889, p. 16).
2. [Correspond à jeune I A 2] Caractère jeune de quelque chose, de ce qui n'existe que depuis peu de temps. Une mise en bouteilles précoce lui conserve [au vin de Sancerre] toute sa jeunesse et, quelques mois plus tard, les diverses qualités se sont fondues (Encyclop. pratique des vins du monde, Paris, Éd. Atlas, 1979, p. 202).
II. − [Désigne l'ensemble des traits traditionnellement ou socialement attribués aux jeunes gens]
A. −
1. Qualité d'une personnalité jeune, de la personnalité caractéristique de jeunes gens.
a) [Cette qualité correspond à une image soc. valorisée de la personnalité : vitalité et fraîcheur physique, dynamisme, enthousiasme et spontanéité dans l'action, vivacité intellectuelle] Ardeur, gaieté, vigueur et jeunesse; un air de jeunesse. Elle redevint fraîche; elle pétilla de santé, de joie et de jeunesse; je retrouvai mon cher lys embelli, mieux épanoui (Balzac, Lys,1836, p. 174).Je me cramponne à ma jeunesse qui s'en va, et cela ne laisse pas d'être convenablement ridicule (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 17).Paracelse (...) avait mis au point certain élixir à base d'or potable capable d'apporter une jeunesse éternelle (Caron, Hutin, Alchimistes,1959, p. 37).V. amoureux ex. 112 :
3. ... j'appartenais à cette race d'êtres dont on dit qu'ils n'ont pas de jeunesse : un adolescent morne, sans fraîcheur. Je glaçais les gens, par mon seul aspect. Plus j'en prenais conscience, plus je me raidissais. Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 32.
[Personnification] Peltier n'est plus là pour nous donner à dîner avec l'argent du Roi Christophe, et surtout la magicienne n'est plus là, la Jeunesse qui, par un sourire, change l'indigence en trésor, qui vous amène pour maîtresse sa sœur cadette, l'Espérance (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 32).
[Dans une expr. évoquant une quantité] Avoir beaucoup de jeunesse, être plein de jeunesse, déborder de jeunesse; trésor(s) de jeunesse. Cette femme a de l'âme et elle a l'air d'avoir une surabondance de jeunesse et de vie qu'elle prodigue avec un laisser-aller qui n'est pas sans charmes (Delécluze, Journal,1828, p. 489).Que dite-vous, femme? reprit Trenmor avec épouvante, avez-vous déjà épuisé tant de jeunesse et de sève (Sand, Lélia,1833, p. 243):
4. Emportée pour la première fois par une vague de jeunesse trop longtemps refrénée, l'amirauté prenait le mors aux dents. Gracq, Syrtes,1951, p. 140.
[Constr. avec un compl. de ou un adj. spécifiant un aspect de la personnalité] Jeunesse d'âme, de corps. Je vous aime pour votre candeur, (...) pour cette grande jeunesse morale dont vous êtes si impatient de vous dépouiller (Sand, Lélia,1833, p. 28).Ce sur quoi je compte, c'est sur une jeunesse de cœur qui me permettra d'aimer pendant vingt ans une femme qui en aurait trente-six (Balzac, Lettres Étr., t. 1, 1837, p. 440).Je parle de son rayonnement, de sa générosité d'esprit, de sa jeunesse d'esprit (Barrès, Cahiers, t. 11, 1914, p. 87).
Rare. [Le compl. est au plur.] Ce n'est pas naïf, ces idées, ces explosions, cette jeunesse d'illusions (Goncourt, Journal,1864, p. 102).Il me faut toute ma jeunesse d'enthousiasmes et toute ma naïveté à l'égard des méchants hommes, pour descendre ainsi vers eux (Gide, Corresp. [avec Valéry], 1891, p. 61).
[Cette qualité en tant qu'elle marque un trait physique, un comportement, une œuvre intellectuelle ou artistique] Mettre de la jeunesse, un accent de jeunesse dans qqc. Un souffle de jeunesse circule [dans les Poèmes de Sully-Prudhomme] sous la précoce maturité d'une science précise et d'une forme souvent parfaite (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 33).Il avait les yeux brillants, de la jeunesse dans la voix et dans les gestes (Bourget, Disciple,1889, p. 228):
5. Et devant ce visage où d'habitude, un air de douceur et d'ironie mettait une perpétuelle jeunesse et qui soudain abandonné, un filet de salive rejoignant les lèvres entrouvertes, laissait voir son usure et sa vieillesse, Rieux sentit sa gorge se serrer. Camus, Peste,1947, p. 1373.
Locutions
Seconde, nouvelle jeunesse. État psychologique d'une personne d'âge mûr qui retrouve le comportement, les qualités d'une personne jeune. Une seconde jeunesse, plus rigoureuse et plus fébrile que la première, faisait palpiter mon sein avec une violence inconnue (Sand, Lélia,1833, p. 184).Paris l'avait repris aux moelles, violemment; (...) c'était une seconde jeunesse, un enthousiasme et une ambition à désirer tout voir, tout faire, tout conquérir (Zola, Œuvre,1886, p. 222).
N'avoir pas eu de jeunesse. N'avoir pas connu les plaisirs ou l'insouciance qui sont censés être le propre de la jeunesse. Je me méfie de ces hommes qui n'ont jamais eu de jeunesse et qui ne risquent pas une enjambée dans l'existence, sans y réfléchir quelques années (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 120).On était (...) devenu homme sans avoir eu de jeunesse, (...) pour la cinquième fois, on ne serait point à la maison, au coin du feu, à Noël... (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 13).
Retrouver, rendre à qqn la, sa jeunesse. Je retrouvai ma jeunesse. Je la retrouvai si bien, que je devins éperdument amoureux d'une jeune dame des environs (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 177).Je vous rendrai la jeunesse, le rayon doré de vingt ans, l'espoir et la gaieté, le rire (Michelet, Journal,1857, p. 363).
SYNT. a) Le charme, l'éclat, la fleur de la jeunesse; l'effervescence, l'exaltation, la ferveur, le feu, les feux, la fièvre, la force, la fougue de la jeunesse. b) Être brillant, rayonnant, resplendissant de jeunesse; être enivré de jeunesse. c) Jeunesse brillante, éclatante, fraîche; jeunesse bouillante, enthousiaste, fougueuse, forte, irrépressible, impétueuse; belle jeunesse. d) Consumer, dépenser, gâcher, gaspiller, perdre, sacrifier sa jeunesse; la jeunesse s'enfuit, s'envole, se fane, est anéantie, engloutie, enterrée, morte, passée.
b) [Cette qualité correspond à une image morale défavorable : inexpérience et manque de maturité dans l'action, légèreté morale et intellectuelle] Naïveté, inexpérience et jeunesse; jeunesse crédule, folle, irréfléchie, imprudente; faire preuve de jeunesse. Au milieu du plus noir chagrin, le désespoir, la jeunesse et le hasard me firent commettre une action qui décida de mon sort (Musset, Confess. enf. s.,1836, p. 77).Louis-Xavier de Ricard, fondateur et rédacteur en chef d'une revue positiviste, morte de la jeunesse des rédacteurs et de la police impériale (Verlaine, Œuvres compl., t. 4, Mém. veuf, 1886, p. 262).La jeunesse est une manière de se tromper qui se change assez vite en une manière de ne plus même pouvoir se tromper (Valéry, Mauv. pens.,1942, p. 106):
6. Dans toute la longueur du Télémaque, Joanny n'aimait bien que deux passages : la description des sages Crétois au livre V, et ce passage-là, où Télémaque, avec l'emportement même et l'exagération de la jeunesse, maudit la jeunesse. (...) il y voyait une peinture de ce qu'était la jeunesse des autres. Ces fureurs, « ce temps de folie et de fièvre ardente »... Larbaud, F. Marquez,1911, p. 182.
Il faut que jeunesse se passe. [S'emploie pour excuser de façon ironique ou condescendante les écarts de conduite d'une pers. jeune] − Faut bien que jeunesse se passe. Et je devine qu'elle excuse, qu'elle admire, mon anémie dont les causes folâtres ne lui échappent pas (Frapié, Maternelle,1904, p. 29).
P. méton., vieilli, le plus souvent au plur. Acte manifestant l'irréflexion, la légèreté d'une personne jeune. Synon. frasque, fredaine.Faire des jeunesses. C'était la maman Muffat qui lui avait donné cette belle éducation : tous les jours à confesse, pas d'escapades, pas de jeunesse d'aucune sorte (Zola, Nana,1880, p. 1149):
7. Le comte de Saxe (...) a bien voulu (...) essayer un traité sur l'Art de la guerre par manière d'amusement, et ce sont ses jeunesses à lui, (...) c'est un pêle-mêle d'ébauches, de boutades et de réflexions, tantôt hasardées, tantôt judicieuses... Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 11, 1867, p. 46.
SYNT. Écart, égarement, erreur, étourderie, excès, faute, folie, frasque, illusion, péché de jeunesse.
2. [Correspond à jeune I B 1] Caractère jeune de qqc. (trait physique, psychol., œuvre intellectuelle ou artistique).
a) [Le caractère renvoie à l'image revalorisée de la jeunesse] La vie serait donc l'objet premier du peintre. Et l'on oserait même dire (...) que c'est le bonheur qui anime toutes les célèbres peintures, ou bien la jeunesse des passions, même chez le tyran, l'avare ou le mélancolique (Alain, Beaux-arts,1920, p. 259).Une telle jeunesse des traits, une expression − excusez-moi − presque enfantine (Bernanos, Crime,1935, p. 790):
8. Ils [les grands artistes anglais] ont des tableaux magnifiques, mais qui ne présenteront pas cette éternelle jeunesse des vrais chefs-d'œuvre, exempts (...) d'enflure et d'efforts. Delacroix, Journal,1860, p. 263.
b) [Le caractère renvoie à l'image défavorable de la jeunesse] Un livre écrit au début de notre carrière et qui, en dépit de sa jeunesse, de ses inexpériences, de ses défauts, a fait parmi les bouquins de l'heure présente quelques petits (Goncourt, Journal,1888, p. 849).
B. − P. anal., littér. [Jeunesse connote l'image valorisée de la jeunesse : nouveauté, fraîcheur, plaisir] Il y avait dans l'air je ne sais quel épanouissement plus actif de sève nouvelle et de jeunesse (Fromentin, Dominique,1863, p. 50).La vie montait avec des lueurs d'aube, magnifique de jeunesse et de foi en elle-même, prodigue de promesses fécondes sur la fleur épanouie (Vogüé, Morts,1899, p. 436):
9. Parce qu'une rose a un suave parfum, faut-il mépriser son feuillage dentelé et épais d'un si beau vert, ses pétales d'une couleur si fraîche et si tendre, humide de rosée, de fraîcheur et de jeunesse? Karr, Sous tilleuls,1832, p. 260.
[Correspond à jeune I B 2] On l'enduisait [le phare de Calais], chaque année, au beau temps, de couleur fraîche. La jeunesse de sa teinte accusait la noirceur des autres édifices dominant la ville (Hamp, Champagne,1909, p. 204).V. jeune ex. 16. Caractère nouveau, récent de quelque chose.La jeunesse de la journée persistait sous le soleil de dix heures, grâce à une brise active qui venait du golfe (Colette, Naiss. jour,1928, p. 39):
10. Seul l'adjectif immaculé peut rendre la fraîcheur de l'air, la limpidité de l'eau, la jeunesse de ces verdures où il n'y a pas une poussière et la mollesse de ces paysages un peu sobres. Mollesse? Grâce, douceur, virilité pourtant et ce mot humilitas. Barrès, Cahiers, t. 6, 1907, p. 87.
Perdre, retrouver, rendre à qqc. sa jeunesse. Les costumes luxueux (...) semblaient avoir perdu toute leur jeunesse (...). Les rubans flottaient mous, sans éclat, les traînes sur les trottoirs ondulaient avec un froufrou mélancolique et fatigué (H. Céard, Soir. Médan, Saignée, 1880, p. 196).Il rendait leur jeunesse aux vieilles formules. Il dépatinait les poncifs. Il décapait les lieux communs (Cocteau, Diff. d'être,1947, p. 26).
Rem. Rare. Une jeunesse + (subst. plur.). [Avec un sens quantitatif] Toute une jeunesse de frêles tiges et de feuilles délicates s'épanouissait, montait, retombait en pluie (Zola, Doc. littér., Cap. Burle, 1883, p. 227).
III. − [Désigne une ou des personne(s)]
A. − Au sing., coll. Synon. les jeunes.Les écrivains (...), au moyen de ces plats ouvrages, cherchent à corrompre une jeunesse qui n'est, hélas! que trop disposée aux erreurs des sens (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 411).La jeunesse est généreuse, sensible, brave... et les vieillards la disent prodigue, inconsidérée, téméraire (Toepffer, Nouv. genev.,1839, p. 178).
[Avec un compl. prép. de ou un adj. spécifiant une activité, un groupe socio-culturel] La jeunesse actuelle, d'aujourd'hui, de maintenant. Il faut aujourd'hui chercher, avant tout, à donner à la jeunesse médicale l'esprit expérimental (Cl. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p. 187).Une partie de la jeunesse de gauche le relègue au rang des vieilles lunes (J.-R. Bloch, Dest. du S.,1931, p. 25).La rue, envahie par une jeunesse bruyante (Camus, Peste,1947, p. 1263).
Jeunesse dorée*.
En partic.
Les jeunes gens de sexe masculin. Notre armée c'est notre jeunesse en armes (Bernanos, Enf. humil.,1948, p. 67).
Les enfants et les adolescents. La jeunesse des écoles; livres pour la jeunesse; éduquer, former, instruire la jeunesse. La naissance des mouvements de jeunesse et de grand air traduit une réaction (...) contre l'individualisme urbain (Mounier, Traité caract.,1946, p. 128).P. méton. Services administratifs consacrés aux sports, aux problèmes de la jeunesse. Haut Commissariat à la Jeunesse et aux Sports. Les sports, les loisirs, la jeunesse ont tour à tour été rattachés à ce département [du Ministère de l'Éducation Nationale] (Encyclop. éduc.1960, p. 27).
Expr. proverbiales
Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait... Si les jeunes avaient l'expérience des vieux et si les vieux avaient la force des jeunes... La vieillesse sait et ne peut pas; la jeunesse peut et ne sait pas (Chénedollé, Journal,1833, p. 161).
Les voyages forment* la jeunesse (v. former B ii a).
B. − Au sing. ou au plur., pop. Jeune fille, jeune femme. J'aimais ce gros homme en sabots qui se hâtait pour vendre aux phtysiques [sic] jeunesses la consolation du tiède lait d'ânesses (Cros, Coffret santal,1873, p. 118).Le soir, dîne le jeune ménage Gautier. La petite femme, une jeunesse ratatinée et vieillotte (Goncourt, Journal,1874, p. 1005).L'héritière des Pandolfini, la plus belle jeunesse de Milan (Jouve, Paulina,1925, p. 89):
11. Une paire de nichons splendides cette négresse, bien élevée par les sœurs du Gabon. Non seulement cette jeunesse parlait le français en zézayant, mais elle savait encore présenter la quinine dans la confiture et vous traquer les puces « chiques »... Céline, Voyage,1932, p. 196.
En partic., pop.
Garçon, jeune homme. Ce morveux m'a glacé jusqu'aux os. Une jeunesse pareille, qui a perdu à ce point le respect, cela fait frémir (France, Pt Pierre,1918, p. 85).
Au plur. Jeunes gens des deux sexes. La place (...) de jeunesses qui cherchaient à « se louer ». Les jeunes gens en quête d'une place de charretier avaient leur fouet pendu au cou; (...) les filles tenaient une rose à la main (R. Bazin, Blé,1907, p. 44).
C. − En partic. [Sert à former le nom de divers mouvements de jeunesse] Chantiers* de jeunesse.
Au sing. Il est membre de la Jeunesse antisémite de Rouen, membre de la vieillesse antijuive de Louviers, membre encore d'une infinité de groupes et de sous-groupes (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 120).La jeunesse ouvrière catholique. Cette organisation est connue abréviativement sous le nom de JOC (Becquet, Organ. loisirs travaill.,1939, p. 211).
Au plur. Les Jeunesses Musicales; les Jeunesses Communistes, Hitlériennes. Il s'était contenté des Jeunesses Patriotes, bien qu'elles lui eussent paru infiniment moins relevées que l'Action française (Nizan, Conspir.,1938, p. 113).
Prononc. et Orth. : [ʒ œnεs] et [ʒø-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Temps de la vie 1. 1155 juenvlesce « période de la vie humaine s'étendant de l'enfance à l'âge mûr » (Wace, Brut, 5685 ds T.-L.); 1578 p. anal. en parlant de végétaux (Ronsard, 2eLivre des Amours, II, Mort de Marie, Sonnet, 2, éd. P. Laumonier, t. 17, p. 125); 2. 1155 « état d'une personne jeune; qualité, caractère propres à une telle personne » (Wace, op. cit., 1696, ibid.); 1588 « cette qualité conservée jusqu'à la vieillesse » (Montaigne, Essais, II, III, éd. A. Thibaudet et M. Rat, p. 327); 3. ca 1250 « action accomplie par un jeune homme » (Doon de Mayence, 181 ds T.-L.); 2emoitié xives. péj. (Chevalier de Latour Landry, 75, ibid. : ses pechiez et ses jeunesses); 4. 3etiers xiiies. joneche « inexpérience » (Adam de la Halle, Jeu-parti, éd. A. Lȧngfors, t. 2, CXIV, 36). B. Personnes jeunes 1. 1377 jonesce empl. coll. « les jeunes » (Miracles de N.-D., éd. G. Paris et U. Robert, XXXIV, 48, t. 6, p. 82); 2. av. 1605 fam. « jeune fille, jeune femme » (Vauquelin de la Fresnaye ds FEW t. 5, p. 93 b); 1668 (Racine, Les Plaideurs, III, 4). Dér. de jeune*; suff. -esse* (-itia); d'apr. FEW t. 5, p. 95, note 9, le mot, à l'emploi B 2 serait à l'origin. un fém. en -esse* (< -issa) de jeune, considéré par la suite comme une individualisation de l'emploi coll. B 1. Fréq. abs. littér. : 8 371. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 13 171, b) 11 987; xxes. : a) 11 535, b) 11 001. Bbg. Gohin 1903, p. 320. - Maulnier (Th.). Le Sens des mots. Paris, 1976, pp. 130-132. - Quem. DDL t. 2. - Staaf (E.). Qq. rem. sur le passage d'eu atone à u en fr. In : [Mél. Wahlund (C.)]. Mâcon, 1896, p. 249.

Wiktionnaire

Nom commun - français

jeunesse \ʒœ.nɛs\ féminin

  1. Partie de la vie qui est entre l’enfance et l’âge viril, adolescence.
    • Avant-guerre, du temps de sa généreuse et brillante jeunesse de bohème malchanceux, il bondissait avec légèreté vers la thune quotidienne. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 10)
  2. Partie de la vie qui est au tout début de l'âge adulte.
    • – Ah! mon cousin, comme vous dites ces choses-là!
      – J'ai vingt et un an. Je les dis comme je les sens.
      – Oh! jeunesse, jeunesse! dit Mme de Fargis, diamant sans prix et qui pourtant se ternit si vite!
      — (Alexandre Dumas, Le comte de Moret (Le sphinx rouge), 1865, II, page 3)
  3. Le fait d’être jeune ; les facultés intellectuelles, les sentiments qui se conservent jeunes même dans un âge avancé.
    • Et chacun de me plaisanter ; ma jeunesse à son lever, mon parfum de fille fraîche, ma chair toute neuve en son premier éclat éveillaient chez les hommes de sournoises concupiscences, aiguisaient leur regard. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 32)
    • Mais Loïse, sa fille, insiste pour demeurer : elle aime la forêt, paraît-il, […], le père cède. Non qu’il ne pressente pas qu’autre chose travaille cette jeunesse. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Il gardait une jeunesse d’esprit, une jeunesse d’imagination rare chez un vieillard.
    • On remarquait chez lui une étonnante jeunesse de cœur.
  4. (Nom collectif) Ceux qui sont dans cet âge, et même ceux qui sont encore dans l’enfance.
    • M. de La Fontaine, de l'Académie française, a écrit un poème : « La Chose impossible » pour apprendre à la jeunesse que les poils de certaines femmes ne peuvent être défrisés. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre I)
    • Je parie que vous avez encore commis des imprudences! Jeunesse, va! — (Greg et Alain Saint-Ogan, Zig et Puce – Le voleur fantôme, éditions du Lombard, 1974, page 27)
    • À la télé, cette semaine, on a pu voir deux images de la jeunesse : des jeunes cravatés qui discutaient business avec le ministre Legault ; et des jeunes anarchistes qui lançaient des boules de billard aux flics. — (Jacques Julien, Le cours de la valeur « Dieu » dans la dynamique générationnelle, dans Pluralisme religieux et quêtes spirituelles: incidences théologiques, sous la direction de Marc Dumas & François Nault, Éditions Fides, 2004, page 185)
  5. (Nom collectif) Ensemble des personnes jeunes d'une collectivité, formant la relève.
    • La tête du cortège, c'était nous, c'est-à-dire Germinal, la jeunesse syndicaliste derrière son drapeau noir. C'est ici qu'étaient groupés les éléments les plus ardemment révolutionnaires de la jeunesse du pays. — (Christian Dupuy, Saint-Junien, un bastion anarchiste en Haute-Vienne, 1893-1923, Presses universitaires de Limoges, 2003, page 125)
  6. Personne jeune, garçon ou fille.
    • C’est une jeunesse.
    • Cette jeunesse-là fait la fière.
    • — Pensez donc ! deux jeunesses sur le pavé de Paris ; on peut faire de si mauvaises connaissances ; il y a des hôtels qui sont si mal fréquentés ; ce n’est pas comme ici, où l’on est tranquille ; mais c’est le quartier qui veut ça. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
    • Les jeunesses d’à présent ne savent pas ce que c’est que d’avoir de la misère. Quand elles ont passé trois mois dans le bois elles se dépêchent de redescendre et d’acheter des bottines jaunes, des chapeaux durs et des cigarettes pour aller voir les filles. — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
    • — D’ailleurs, monsieur Yves, je puis bien vous le dire, vous êtes d’âge à savoir, il n’y a plus rien entre nous, depuis des années… vous pensez ! on n’est plus des jeunesses. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 202)
    • Nous allons rechercher sur quoi porte principalement l’intérêt, dans l’aventure de cette jeunesse qui s’est éclipsée avec un amoureux. — (Léon Frapié, La bonne leçon, dans Les contes de la maternelle, 1910, éditions Self, 1945, page 228)
    • Mercredi, les jeunesses (j'aime les appeler ainsi, parce qu'ils ne sont plus vraiment des enfants, mais pas encore des ados, à 12 et 13 ans) se lançaient des objets dans la classe dès que j'avais le dos tourné. — (Nadia Plourde, La gloire de mes élèves, éditions Les 400 coups, Montréal, 2008, page 79)
    • Vous êtes bien difficile à contenter, vous, monsieur, mais au moins vous savez ce qui est bon. Ce n’est pas comme ces jeunesses. Elles ne se connaissent pas en cuisine. C’est souvent le meilleur qu’elles trouvent le pire et le mauvais qui leur semble bon, à cause du cœur qui n’est pas encore bien assuré à sa place, tant et si bien qu’on ne sait que faire avec elles. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy, réédition Le Livre de Poche, 1967, page 182)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

JEUNESSE. n. f.
Partie de la vie de l'homme qui est entre l'enfance et l'âge viril; ou État d'une personne jeune. Durant la jeunesse. La jeunesse passe bien vite. Dans sa première jeunesse. Dès sa plus tendre jeunesse. Dans sa verte jeunesse. La vigueur, l'ardeur de la jeunesse. L'éclat, la fraîcheur de la jeunesse. Les plaisirs de la jeunesse. Une jeunesse vigoureuse. Les fautes, les erreurs, les égarements de la jeunesse. Il eut une jeunesse étourdie, une jeunesse folle. Il a passé sa jeunesse à voyager. Il a bien employé sa jeunesse. Il a perdu sa jeunesse. Prov. et fig., Il faut que jeunesse se passe, On doit avoir de l'indulgence pour les fautes que la vivacité et l'inexpérience de la jeunesse font commettre. Avoir un air de jeunesse, Paraître encore jeune, quoique l'on soit déjà d'un certain âge.

JEUNESSE se dit aussi des Facultés intellectuelles, des sentiments qui se conservent jeunes même dans un âge avancé. Il gardait une jeunesse d'esprit, une jeunesse d'imagination rare chez un vieillard. On remarquait chez lui une étonnante jeunesse de cœur.

JEUNESSE signifie, collectivement, Ceux qui sont dans l'âge de la jeunesse, et même Ceux qui sont encore dans l'enfance. Enseigner la jeunesse. Corriger la jeunesse. Élever la jeunesse. L'instruction de la jeunesse. Il ne faut pas tant donner de liberté à la jeunesse. Avoir de l'indulgence pour la jeunesse. Il faut pardonner bien des choses à la jeunesse. Prov. et fig., Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait, Si la jeunesse avait de l'expérience, et que la vieillesse eût de la force.

JEUNESSE signifie encore, collectivement, Ceux qui sont de l'âge de vingt ans à trente-cinq ou environ. Il y a avait à ce bal bien de la jeunesse. Il s'entend quelquefois, dans ce dernier sens, du Sexe masculin seulement. Toute la jeunesse de la ville s'exerçait. On arma toute la jeunesse. La fleur de notre jeunesse a péri dans cette guerre. Il se dit, quelquefois, populairement, d'une Personne jeune, et surtout d'une Jeune fille. C'est une jeunesse. Cette jeunesse-là fait la fière.

Littré (1872-1877)

JEUNESSE (jeu-nè-s') s. f.
  • 1Temps de la vie entre l'enfance et l'âge adulte. En jeunesse j'aimai, ta mère fit de même, Régnier, Dial. Les critiques du temps m'appellent débauché, Que je suis jour et nuit aux plaisirs attaché, Que j'y perds mon esprit, mon âme et ma jeunesse, Régnier, Sat. V. Rodrigue a du courage .- Il a trop de jeunesse, Corneille, Cid, II, 3. Elle [Marie-Thérèse] vous dit… que la grandeur est un songe, la joie une erreur, la jeunesse une fleur qui tombe, et la santé un nom trompeur, Bossuet, Mar.-Thér. Sous cet air de jeunesse qui semblait ne promettre que des jeux, Bossuet, Duch. d'Orl. M. de Turenne a eu dans sa jeunesse toute la prudence d'un âge avancé, et dans un âge avancé toute la vigueur de la jeunesse, Fléchier, Turenne. Assez dans les forêts mon oisive jeunesse Sur de vils animaux a montré son adresse, Racine, Phèdre, III, 5. Les yeux devenaient humides de tendresse pour ce pauvre petit prince [Louis XV] échappé à tant de dangers en jeunesse, D'Argenson, Mém. t. II, p. 87. Que reste-t-il à l'homme après une telle jeunesse ? un corps énervé, une âme amollie, et l'impuissance de se servir de tous deux, Buffon, Nature des anim. La jeunesse est souvent la saison des douleurs, Ducis, Othello, II, 5. Là sont nos rêves pleins de charmes ; …Là refleuriront nos jeunesses, Lamartine, Méd. II, 1. C'est une jeune fiancée Qui, le front ceint du bandeau, N'emporta qu'une pensée De sa jeunesse au tombeau, Lamartine, Harm. II, 1.

    La première jeunesse, les premières années de la jeunesse. Dès sa première jeunesse, Marie-Thérèse fut, dans les mouvements d'une cour alors assez turbulente, la consolation et le seul soutien de la vieillesse infirme du roi son père, Bossuet, Mar.-Thér. L'inconnue n'était pas de la première jeunesse, mais elle était d'une beauté parfaite, Genlis, Ad. et Théod. t. II, p. 316.

    État d'une personne jeune. J'admire ton courage et je plains ta jeunesse, Corneille, Cid, II, 2. Le maître qui prit soin d'instruire ma jeunesse, Ne m'a jamais appris à faire une bassesse, Corneille, Nicom. II, 3. Ces âges [cinquante ans avec vingt] n'ont jamais grand rapport ; Jeunesse avec jeunesse est chose fort plaisante, Hauteroche, Appar. tromp. II, 5. J'aime Pauline ; vous me la représentez avec une jolie jeunesse et un bon naturel ; je la vois courir partout, et apprendre à tout le monde la prise de Philisbourg, Sévigné, 17 nov. 1688. Qui eût pu seulement penser que les années eussent dû manquer à une jeunesse qui semblait si vive ? Bossuet, Duch. d'Orl. La mort a plus de prise sur une princesse qui a tant à perdre ; que d'années elle va ravir à cette jeunesse ! Bossuet, ib. La mère de M. de Montausier, contenant sous les lois d'une austère vertu une grande beauté et une florissante jeunesse, Fléchier, Duc de Mont. Le marquis de Mortemar, qui est sage comme on l'est à trente ans, quand on n'a pas une aussi longue jeunesse que vous, Maintenon, Lett. à d'Aubigné, 5 fév. 1682. La bouillante jeunesse est facile à séduire, Voltaire, Brut. I, 4.

    Familièrement. De jeunesse, c'est-à-dire dès la jeunesse. Il est accoutumé à cela de jeunesse. Ce n'est pas qu'il ne sût l'analyse moderne plus expéditive, moins embarrassée, mais il avait pris de jeunesse l'autre pli, Fontenelle, Lahire.

    Avoir un air de jeunesse, paraître encore jeune, quoique l'on soit déjà d'un certain âge.

    Fig. Jeunesse, air de jeunesse. La jeunesse en sa fleur brille sur son visage, Boileau, Lutr. I.

    Fig. Il [le printemps] est d'une beauté, et d'une jeunesse, et d'une douceur que je vous souhaite à tout moment, Sévigné, 2 mai 1689.

  • 2Seconde jeunesse, néologisme ; on désigne ainsi aujourd'hui l'âge mûr et même très mûr, chez les personnes qui ont conservé les goûts et les passions de la jeunesse, et surtout les habitudes de galanterie et d'intrigues amoureuses. Par malheur les conquêtes coûtent cher ; j'y ai laissé une partie de ma fortune ; mais il m'en reste encore, ainsi que quelques moyens de séduction, de la philosophie, une seconde jeunesse et de l'expérience, Scribe Et Duveyrier, Oscar, I, 5.

    Fig. 3° Jeunesse se dit des qualités intellectuelles qui se conservent même dans un âge avancé. La jeunesse d'esprit. Une vigueur spirituelle qui se renouvelle de jour en jour… c'est cette jeunesse intérieure qui soutenait ses membres lassés, dans sa vieillesse décrépite, et lui a fait continuer sa pénitence jusqu'à la fin de la vie, Bossuet, Panég. St Franç. de Paule, 1. Quelle délicatesse, et, pour un savant de ce rang-là et dans un âge si avancé, quelle fleur, et, si nous osions parler ainsi, quelle jeunesse d'imagination ! D'Olivet, Hist. Acad. t. II, p. 401, dans POUGENS. Une certaine jeunesse de cœur qui ne se lasse pas du passé ni de l'attendrissement qu'il cause, Staël, Corinne, XV, 8.

    Fig. Une des qualités de l'Église, qui est célébrée dans les Écritures, c'est sa perpétuelle jeunesse et sa nouveauté qui dure toujours, Bossuet, Sermons, jubilé, 2.

  • 3La jeunesse du monde, les temps voisins de l'origine des choses. Il se peut que le meilleur temps pour la poésie ait été celui d'ignorance, et que la jeunesse du genre humain soit passée pour toujours ; cependant on croit voir dans les écrits des Allemands une jeunesse nouvelle, celle qui naît du noble choix qu'on peut faire après avoir tout connu, Staël, Allem. III, 9.
  • 4Collectivement, ceux qui sont dans l'âge de la jeunesse. On voit par ta rigueur [de toi, la Mort] tant de blondes jeunesses, Tant de riches grandeurs, tant d'heureuses vieillesses, En fuyant le trépas au trépas arriver, Malherbe, I, 4. Il [le vieillard] parle de son temps, difficile et sévère ; Censurant la jeunesse, use des droits de père ; Il corrige, il reprend…, Régnier, Sat. V. La jeunesse se flatte et croit tout obtenir, La Fontaine, Fabl. XII, 5. Est-ce que vous voulez qu'un père ait la mollesse De ne savoir pas faire obéir la jeunesse ? Molière, Éc. des f. V, 8. …La jeunesse est sotte, et parfois la vieillesse, Molière, Éc. des mar. I, 2. Il y fait de sa cour inviter la jeunesse, Racine, Brit. V, 1.

    Les jeunes gens, à l'exclusion des jeunes filles. La jeunesse de la ville s'exerçait aux armes. Comme une autre Diane elle hante les bois, N'aime rien que la chasse, et de toute la Grèce Fait soupirer en vain l'héroïque jeunesse, Molière, Princ. d'Él. I, 1. Une téméraire jeunesse se jetait sans étude et sans connaissance dans les charges de la robe, Fléchier, le Tellier.

  • 5 Par extension. La jeunesse et l'enfance prises ensemble. Enseigner la jeunesse. Élever la jeunesse. Vous m'avez de César confié la jeunesse, Racine, Brit. I, 2.
  • 6Une personne jeune, et surtout une jeune fille. C'est une jolie jeunesse. Cette jeunesse-là fait la coquette. Je suis tout réjoui de voir cette jeunesse, Racine, Plaid. III, 4. Mme Dupré n'aime pas que des jeunesses comme nous sortent souvent, Genlis, Théât. d'éduc. la March de modes, sc. 2.
  • 7Jeunesse, se dit des animaux. Cet animal est très folâtre dans sa jeunesse. Si on les élève de jeunesse, elles s'apprivoisent très bien, Buffon, Ois. t. III, p. 262.

    Il se dit aussi des arbres. Les arbres fruitiers dans leur jeunesse.

    Il se dit enfin de certaines boissons, le vin, l'eau-de-vie, etc. L'excès de jeunesse dans les eaux-de-vie est nuisible.

  • 8Acte de jeune homme, imprudence, légèreté. Que c'étaient [les croisades] des jeunesses de vos princes et des chaleurs de foie de leurs conseillers, Guez de Balzac, De la cour, 5e disc. Mais qui est-ce qui n'a ses taches et qui n'a eu ses jeunesses ? Guez de Balzac, Lett. à Chapelain, 16 fév. 1640. Si mon fils vous a écrit qu'il envoyait 10 000 livres pour tous les achats qu'il ordonnait de faire, qui montaient à beaucoup davantage, il a eu tort ; c'est une jeunesse et une faute qu'il a faite, Corresp. de Colbert, III, 495. Argenson avait obligé les gens de qualité en cachant au feu roi les aventures de leurs enfants et parents qui n'étaient guère que des jeunesses, Saint-Simon, 480, 210. Le fils du maréchal de Boufflers retourna au collége des Jésuites ; je ne sais quelle jeunesse il y fit avec les deux fils d'Argenson ; les jésuites fouettèrent le petit garçon, Saint-Simon, 289, 196.

PROVERBES

La jeunesse revient de loin, c'est-à-dire les personnes jeunes reviennent de maladies dangereuses ou de longues erreurs, de grands égarements.

Si jeunesse savait et vieillesse pouvait, les choses en iraient mieux, c'est-à-dire si la jeunesse avait de l'expérience, et que la vieillesse eût de la force.

Jeunesse est forte à passer, ou est difficile à passer, c'est-à-dire dans la jeunesse on a bien de la peine à modérer ses passions.

Il faut que jeunesse se passe, se dit pour excuser les fautes que les jeunes gens commettent par inexpérience ou par vivacité de tempérament.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et fu baus [bailli] pour la jouneche de lui, tant come il vesqui, Chr. de Rains, 223.

XIVe s. Donques ne a il pas petite difference de soy accoustumer en jonesce et au commencement à faire en une maniere, ou en une autre, Oresme, Eth. 34.

XVe s. Frere Ancel commança à blasmer son neveu d'aucunes jeunesses qu'il disoit qu'il avoit faites, Du Cange, juvenitudo. Et pour ce, seigneurs, les assis entre mes douze niepces, pour ce que je me pensay que jeunesse avecques vielesse se tapist et faint que ce ne soit elle pas ; et, quant elle est à son pareil, adonc elle monstre quelle elle est, Perceforest, t. I, f° 133.

XVIe s. Ainsi comme Antonius prenoit ses esbats en telles folies et telles jeunesses, il luy vint de mauvaises nouvelles de deux costez, Amyot, Anton. 37. Cette genercuse jeunesse desdaignant tout aultre joug que de la vertu…, Montaigne, I, 151. Le bon chevalier estoit pris, et par sa hardiesse ; toutes fois il y avoit eu de la jeunesse meslée parmy, Hist. du chev. Bayard, p. 76, dans LACURNE. Jeunesse qui veille et vieillesse qui dort, c'est signe de mort, Oudin, Curios. franç. Ce que aprent poullain en jeunesse, Tout ce veut il maintenir en vieillesse, Médecines des chevaux, p. 17, dans LACURNE. Jeunesse oiseuse, vieillesse disetteuse, Cotgrave Un tas de jeunesses folles, Du Bellay, J. III, 76, recto. Donne que les esprits de ceux que je soupire N'esprouvent point, Seigneur, ta justice et ton ire ; Rens les purifiez par ton sang precieux, Cancelle leurs pechez et leurs folles jeunesses, Desportes, Œuvres chrétiennes, plainte.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

JEUNESSE. Ajoutez :
10La grande jeunesse, ancien nom de certaines confréries d'artisans dans le Midi.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

JEUNESSE, juventus, s. f. (Littérat.) c’est cet âge qui touche & qui accompagne le dernier progrès de l’adolescence, s’étend jusqu’à l’âge viril, & va rarement au-delà de trente ans.

Les Grecs l’appelloient d’ordinaire l’autonne, ὀπώραν, regardant la jeunesse comme la saison de l’année où les fruits parvenus au point de leur maturité sont excellens à cueillir. Pindare dit dans l’Ode II des Isthmioniques,

Ὅστις ἐὼν καλὸς εἶχεν Ἀφροδίτας
Εὐθρόνου μνάστειραν ἁδίσταν ὀπώραν
.

« De tous les beaux garçons chez qui l’autonne (c’est-à-dire le printems de la vie) reveille la passion de l’amour ».

Les Latins suivirent les mêmes idées, ou les emprunterent des Grecs ; de-là vient qu’Horace compare un jeune homme à une grappe de raisin que l’autonne va peindre de ses plus vives couleurs.

Jam tibi lividos
Distinguet autumnus racemos
Purpuero varius colore.

Ode v, lib. II.

Dans notre langue nous avons attaché une idée toute différente au mot d’autonne, par rapport à l’âge ; & nous ne nous en servons qu’au sujet des personnes qui commencent à vieillir. Nos poëtes appellent la jeunesse le printems des beaux jours, & en d’autres termes,

Cette agréable saison
Où le cœur à son empire
Assujettit la raison.

Le Guarini la nomme verde étade ; elle porte partout avec elle les heureuses saillies de l’imagination, les attraits séduisans, & les graces enchanteresses.

Cet âge a ses défauts comme les autres, qui n’ont pas échapé au crayon des grands peintres.

Un jeune homme toujours bouillant dans ses caprices,
Est prompt à recevoir l’impression des vices,
Est vain dans ses discours, volage en ses desirs,
Rétif à la censure, & fou dans les plaisirs.

J’ajoûte que la jeunesse sans expérience se livre volontiers à la critique qui la dégoûte des modeles qu’elle auroit besoin d’imiter. Trop présomptueuse elle se promet tout d’elle-même quoique fragile, croit pouvoir tout, & n’avoir jamais rien à craindre ; elle se confie légerement & sans précaution. Entreprenante & vive elle pousse ses projets au-delà de sa portée, & plus loin que ses forces ne le permettent. Elle vole à son but par des moyens peu réfléchis, s’affole de ses chimeres, tente au hasard, marche en aveugle, prend des partis extrèmes & s’y précipite ; semblable à ces coursiers indomptables qui ne veulent ni s’arrêter ni tourner.

Mais malgré les écarts de la jeunesse, & la vérité de ce tableau qui les peint d’après nature, c’est toûjours l’âge le plus aimable & le plus brillant de la vie ; n’allons donc pas ridiculement estimer le mérite des saisons par leur hiver, ni mettre la plus triste partie de notre être au niveau de la plus florissante. Si l’âge avancé veut des égards & des respects, la jeunesse, la beauté, la vigueur, le génie qui marchent à sa suite, sont dignes de nos autels.

Ceux qui parlent en faveur de la vieillesse, comme sage, mûre & modérée, pour faire rougir la jeunesse, comme vicieuse, folle, & débauchée, ne sont pas de justes appréciateurs de la valeur des choses ; car les imperfections de la vieillesse sont assurément en plus grand nombre & plus incurables que celles de la jeunesse. L’hiver de nos années grave encore plus de rides sur l’esprit que sur le front. Il se voit peu d’ames, disoit Montagne, qui en vieillissant ne sentent l’aigre & le moisi ; & quand Montagne parloit ainsi, il avoit les cheveux blancs.

En effet l’invention & l’exécution qui sont deux grandes & belles prérogatives, appartiennent à la jeunesse ; & si ses écarts menent trop loin, ceux de la vieillesse froids & glacés retardent & arrêtent perpétuellement le cours des affaires.

Le sang qui fermente dans la jeunesse, la rend sensible aux impressions de la morale, de la vertu, de l’amour, de l’amitié, & de tout ce qui attendrit l’ame. La circulation rallentie dans les vieillards, produit le refroidissement pour tous les objets capables d’émouvoir le cœur, & porte en eux seuls le repli de l’humanité.

La jeunesse est légere par bouillonnement ; la vieillesse constante par paresse. D’un côté la pétulance qui s’abuse dans ses projets ; de l’autre une méfiance générale, & des soupçons continuels ; défauts qui se peignent dans les yeux, dans les discours, & dans toute la conduite des gens âgés.

Le jeune homme est amoureux de la nouveauté, parce qu’il est curieux & qu’il aime à changer. Le vieillard est entêté de ses préjugés, parce qu’ils sont les siens, & qu’il n’a plus le tems de s’instruire, ni la force de se passionner.

En un mot on ne peut donner raisonnablement la préférence au couchant des jours sur leur midi. Mais souvenons-nous que ce midi, ce bel âge si justement vanté, n’est qu’une fleur presqu’aussi-tôt flétrie qu’elle est éclose. Les graces riantes, les doux plaisirs qui l’accompagnent, la force, la santé, la joie s’évanouissent comme un songe agréable ; il n’en reste que des images fugitives : & si par malheur on a consumé dans une honteuse volupté cette brillante jeunesse, il ne lui succede qu’un triste & cruel souvenir de ses plaisirs passés. On paye cher le soir les folies du matin. (D. J.)

Jeunesse, Prince de la (Antiq. Rom.) Voyez Prince.

Jeunesse, juventus. (Œcon. anim.) Comme le corps humain éprouve des changemens dans tous les tems de la vie, la différence la plus marquée de ces changemens est ce qui détermine celle des âges : ainsi comme on appelle enfance & adolescence ou puberté, les deux premieres parties de son cours, qui renferment l’espace de tems qui s’écoule entre la naissance & le terme de l’accroissement, on donne le nom de jeunesse au tems de la vie pendant lequel le corps, après avoir acquis les dimensions qui lui conviennent, acheve de se perfectionner en acquérant toute la force & la solidité nécessaire à sa conservation : par conséquent la durée de la jeunesse s’étend depuis environ 21 ans jusqu’à 35 que commence la virilité.

Il suit donc de-là qu’en adoptant la distribution des tems de la vie, par septenaires d’années, comme l’ont fait la plûpart des auteurs qui ont traité de la division des âges, la jeunesse se trouve comprise dans le quatrieme & le cinquieme septenaires, après lesquels vient l’âge viril ou de consistence. Voyez Age, Vie, Economie animale.

Jeunesse. (Maladies de la.) Les changemens qui se font dans le corps humain, d’où résulte la différence des âges, établissent aussi des dispositions à différentes sortes de maladies : ainsi comme on a observé que les mouvemens des humeurs sont plus déterminés vers les parties supérieures, pendant la premiere moitié de la vie ; ce qui donne lieu, pendant le cours de l’enfance & de l’adolescence, au flux de sang, par le nez, qui sont souvent habituels, (voyez ), & à plusieurs autres sortes d’affections de la tête, dont il a été fait mention en traitant des maladies de l’enfance. Voyez Enfance & Enfant, (maladies des).

Les parties qui forment la tête ayant acquis les premieres la consistence, la solidité qui conviennent à leurs fonctions ; elles deviennent susceptibles de résister davantage aux efforts des fluides qui portent ensuite leurs effets sur celles qui étant les plus voisines de proche en proche, n’ont pas encore à proportion autant de ressort, de force systaltique : conséquemment les visceres de la poitrine deviennent plus sujets à être affectés, comme l’a très-judicieusement remarqué Hippocrate (aphor. 29. sect. 3.) & à éprouver des engorgemens ; d’où suivent des embarras inflammatoires, des dilatations forcées de vaisseaux, des solutions de continuité dans leurs parois, d’où se forment des angines, des pleurésies tant vraies que fausses, des fluxions de poitrine, des péripneumonies ou hémoptisies qui deviennent habituelles, & tous les effets qui peuvent s’ensuivre, tels que des toux d’abord peu fatigantes, ensuite seches & opiniatres ; des tubercules, des ulceres dans la substance des poumons, la phtysie enfin avec tous les accidens & les dangers qui l’accompagnent.

Sur ces différentes maladies, leur nature & leur traitement, voyez les articles de ce Dictionnaire qui leur sont propres, ainsi que ceux de Nature, Œconomie animale, Fluxion. Consultez aussi la dissertation de Hoffman, de ætatis mutatione, morborum causâ & remedio, où on trouve admirablement bien établies la théorie & la pratique de la Médecine, concernant les maladies propres à chaque âge, & la disposition à ce que certaines maladies puissent être guéries par les suites mêmes des changemens qui le caractérisent. Sthaal ainsi que son disciple Neuter, ont aussi traité très-utilement de tout ce qui a rapport au changement d’âge & aux effets qui en résultent dans l’œconomie animale.

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Étymologie de « jeunesse »

Jeune, et la finale substantive esse. comme sagesse, de sage, etc.

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(Date à préciser) Dérivé de jeune, avec le suffixe -esse.
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Phonétique du mot « jeunesse »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
jeunesse ʒœnɛs

Fréquence d'apparition du mot « jeunesse » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « jeunesse »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « jeunesse »

  • La jeunesse est une ivresse continuelle : c'est la fièvre de la santé ; c'est la folie de la raison.
    François, duc de La Rochefoucauld — Maximes
  • Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait.
    Henri Estienne — Les Prémices
  • La jeunesse est une religion dont il faut toujours finir par se convertir.
    André Malraux — La Voie royale, Grasset
  • Un seul printemps dans l'année, et dans la vie une seule jeunesse.
    Simone de Beauvoir — Mémoires d'une jeune fille rangée, Gallimard
  • Intempérance affreuse de la jeunesse qui n'a de chagrin qu'elle ne s'en soûle.
    Julien Green — Minuit, Plon
  • Cessez, amis, cessez de plus me remontrer, Vous perdez votre peine. On ne peut par sagesse, La jeunesse et l'amour joints ensemble, donter*.
    Jean Antoine de Baïf — Les Amours de Francine
  • La jeunesse se flatte, et croit tout obtenir ; La vieillesse est impitoyable.
    Jean de La Fontaine — Fables, le Vieux Chat et la Jeune Souris
  • Les peuples ainsi que les hommes ne sont dociles que dans leur jeunesse, ils deviennent incorrigibles en vieillissant.
    Jean-Jacques Rousseau — Du contrat social
  • Posséder sa jeunesse fait ignorer la jeunesse.
    Marthe Gagnon-Thibaudeau — Le Mouton noir de la famille
  • Une longue jeunesse est devant les choses.
    Roger Bordier — La Grande Vie
Voir toutes les citations du mot « jeunesse » →

Images d'illustration du mot « jeunesse »

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Traductions du mot « jeunesse »

Langue Traduction
Anglais youth
Espagnol juventud
Italien gioventù
Allemand jugend
Chinois 青年
Arabe شباب
Portugais juventude
Russe молодежь
Japonais 若者
Basque gazteria
Corse ghjovanu
Source : Google Translate API

Synonymes de « jeunesse »

Source : synonymes de jeunesse sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « jeunesse »

Combien de points fait le mot jeunesse au Scrabble ?

Nombre de points du mot jeunesse au scrabble : 15 points

Jeunesse

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