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Économie

Variantes Singulier Pluriel
Féminin économie économies

Définitions de « économie »

Trésor de la Langue Française informatisé

ÉCONOMIE1, subst. fém.

Art de gérer :
1. On appelle aujourd'hui économie l'administration préservatrice et ménagère de la fortune; et c'est parce que nous disons, avec une sorte de tautologie, économie domestique pour l'administration d'une fortune privée, que nous avons pu dire économie politique pour l'administration de la fortune nationale. Sismondi, Nouv. principes d'écon. pol.,1827, p. 11.
A.− Vieilli. Art de gérer sagement une maison, un ménage, d'administrer un bien. Sa fortune était médiocre et son économie détestable (France, Livre ami,1885, p. 51):
2. Certes on ne pouvait rêver de plus grande attraction que ce prince arrivant en droite ligne d'un pays de mystère. Mais c'était son économie de maître de maison qui poussait Anne d'Orgel à déplorer que Naroumof débarquât sans crier gare. Radiguet, Le Bal du comte d'Orgel,1923, p. 179.
P. ext. Art d'administrer un bien, une entreprise par une gestion prudente et sage afin d'obtenir le meilleur rendement en utilisant les moindres ressources. Économie domestique (cf. ex. 1 et brasser1, ex. 1; cf. aussi Becquet, Organ. loisirs travaill., 1939, p. 31).Économie privée (cf. Pradelle, Serv. P.T.T. France, 1903, p. 122 et Univers écon. et soc., 1960, p. 5205). Économie rurale (cf. Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 543 et Wolkowitsch, Élev. 1966, p. 164).
B.− Économie politique et p. ell. Économie. Ensemble de ce qui concerne la production, la répartition et la consommation des richesses et de l'activité que les hommes vivant en société déploient à cet effet. Synon. récent science économique(cf. économiste ex. 2) :
3. C'est ainsi que l'économie politique classique analyse et systématise certains modèles économiques et certaines conduites collectives régulières touchant la production la plus efficace et les échanges les plus avantageux, afin d'indiquer les meilleurs moyens d'aboutir à la prospérité dans un cadre social déterminé (dont la variabilité lui échappe bien souvent). Traité de sociol.,1967, p. 22.
Spéc. Système général dans lequel vit une collectivité, une nation. L'économie féodale était une économie fermée où les échanges commerciaux étaient réduits au minimum et où le rôle de la monnaie était donc insignifiant (Gds cour. pensée math.,1948, p. 516).Économie socialiste ou planifiée (Traité sociol.,1968, p. 10):
4. Ce succès matériel, depuis 1870, était dû (...) surtout à des clients nombreux en Orient et en Amérique, dont les appétits s'éveillaient et qui n'avaient pas encore appris à y pourvoir eux-mêmes. L'économie dite libérale, en réalité très rigoureuse, excitait les initiatives et ne tolérait que des chefs éprouvés. Chardonne, Attachements,1943, p. 173.
SYNT. Économie libre, concertée, dirigée (cf. Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1968, p. 171). (Société d') économie mixte (cf. Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 62).
Prononc. et Orth. : [ekɔnɔmi]. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme œconomie. Ds Ac. 1740-1932 sous la forme mod. (cf. économe1).

ÉCONOMIE2, subst. fém.

A.− Art de réduire la dépense.
1. Art de réduire la dépense dans la gestion de ses biens, de ses revenus. Quasi-synon. épargne :
1. J'ai déjà sept ou huit chevaux arabes charmants et j'en achète encore pour notre retour et pour tous nos voyages. C'est une grande économie car les chevaux à louer sont chers et ceux à acheter sont à très bon marché. Lamartine, Correspondance,1832, p. 317.
2. P. ext. Art de limiter la dépense, de diminuer la consommation de quelque chose lors de son utilisation. Les soirs d'été, elles ne veillaient pas, par économie de lumière (Loti, Pêch. Isl.,1886, p. 201):
2. On cherche par ce terme [« économies »] à apprécier analytiquement et directement la productivité partout et chaque fois qu'elle se manifeste d'une façon suffisamment concrète pour être mesurée dans la forme soit d'économie d'argent, soit d'économie de temps ou de matière. L'Univers écon. et soc.,1960, p. 4408.
3. P. méton., souvent au plur. Ce qui est économisé.
a) [L'économie porte sur autre chose que l'argent] Ses économies [à la Grande-Bretagne] porteront en particulier sur le tabac, les films et les produits de consommation courante (Monde,19 janv. 1952, p. 2, col. 1):
3. J'étais amené à faire du côté de Verdun toutes les économies possibles et à demander au général Pétain d'obtenir plus de rendement des forces dont il disposait. Joffre, Mémoires,t. 2, 1931, p. 220.
Économie de bouts de chandelles. Économies minimes dont le résultat n'est pas proportionné au mal donné pour les réaliser (cf. Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 78).
b) Absol. [L'économie porte sur l'argent] Sommes d'argent économisées (cf. économiser2, absol.).Là, point d'économie, point d'épargne, point de petit capital accumulé qui puisse faire vivre un jour de plus (Proudhon, Propriété?1840, p. 273).Le père Vabre était un vieil avare qui mettait ses économies dans des bas de laine (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 202).
Expressions
Faire des économies. Synon. de économiser.
À l'économie (fam.). De manière économe, sans dépenser beaucoup d'argent. Pour se nourrir à l'économie en Amérique, on peut aller s'acheter un petit pain chaud avec une saucisse dedans (Céline, Voyage,1932, p. 254).
Par économie. Afin de réaliser une économie, des économies. C'était le curé de son village qui lui avait commencé le latin [à Charles Bovary], ses parents, par économie, ne l'ayant envoyé au collège que le plus tard possible (Flaub., MmeBovary,t. 1, 1857, p. 4).
4. Au fig. Comportement consistant à réduire quelque chose qui coûte (travail, effort, temps, etc.). Économie de temps (cf. J. de Maistre, Corresp., t. 2, 1806-07, p. 116). L'adaptation équivaut à une économie d'efforts qui, une fois réalisée, assure à chaque être à moins de frais, l'accomplissement paisible et régulier de ses fonctions (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 107).
Spéc., domaine des arts, des lettres, etc.Réduction du nombre des moyens d'expression volontairement limités à l'essentiel; sobriété du style :
4. La lecture de Father and Son d'Edmond Gosse est pour moi un plaisir exceptionnel, une sorte de redécouverte de tout un monde que j'avais entrevu dans Mark Rutherford (...) Que j'aime cette économie de mots, cette rigueur dans le choix de l'expression, ce souci perpétuel de dire vrai! Green, Journal,1949, p. 295.
B.− P. ext. Distribution des éléments d'un ensemble complexe. Ces femmes enchanteresses, plus charmantes encore par la science de la parure et l'économie du regard (Baudel., Paradis artif.,1860, p. 382).
1. Domaine littér.Économie d'une pièce (cf. Sainte-Beuve, Portraits littér., t. 2, 1844-64, p. 125). Je n'entends pas à la façon de M. Hennique l'art et l'économie du style (France, Vie littér.,t. 3, 1891, p. 143):
5. Hier, un violent disciple de Balzac souffletait Vauvenargues (...) pour avoir dit que ce n'est pas assez d'avoir de grandes facultés, qu'il faut en avoir l'économie : et remarquez qu'économie ne veut dire là qu'ordonnance, distribution, bon emploi et non épargne. Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 7, 1863-69, p. 123.
2. Autres domaines. Économie animale ou économie. Celle du corps humain. Les fonctions qui lui sont propres [au pharynx, dans l'économie animale...] (La Madelaine, Chant,1852, p. 6):
6. Quand pour une cause quelconque, la résistance de l'organisme vient à faiblir (...) ces agents pathogènes pullulent, envahissent l'économie. G.-H. Roger dsNouv. Traité Méd.,fasc. 1, 1926, p. 7.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le subst. masc. plur. éconocroques, arg. Synon. de économies. Quant à l'hypothèse d'un casseur convoitant les éconocroques à Gabriel, elle prêtait à sourire (Queneau, Zazie, 1959, p. 205). b) L'élément formateur économo-entrant dans la composition d'un adj. La politique du nivellement doit être atténuée pour des considérations relatives à la stabilité économo-financière (Univers écon. et soc., 1960, p. 4809).
Prononc. et Orth. Cf. économie1. Étymol. et Hist. 1. 1370-72 yconomie « gestion intérieure d'une maison, d'une famille » (N. Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, livre 5, chap. 14, glose 20 : yconomie est gouvernement de hotel); 1546 economie (Estienne, Dictionarium latinogallicum multo locupletus, s.v. oeconomia), réputé ,,vieilli`` ds DG; 2. fin xve-xvies. (?) « ordre par lequel les choses sont administrées » (Petit traicté d'Alchymie, 832 ds Rose, éd. Méon, t. 4, p. 236); 1615 (H. de Montchrestien, Traicté de l'economie politique ds Cioranescu 16e, 16011); 3. 1665 [éd.] « épargne dans la dépense » (La Rochefoucault, Réflexions ou sentences, CLXVII ds Œuvres, éd. D. L. Gilbert, t. 1, p. 98). Empr. au lat. class.oeconomia (gr. ο ι ̓ κ ο ν ο μ ι ́ α) « organisation, disposition (dans une œuvre littéraire) »; le sens 1 directement empr. au grec.
STAT. − Économie1 et 2. Fréq. abs. littér. : 3 447. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 410, b) 2 929; xxes. : a) 2 586, b) 7 772.
BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 221. − Heins (A.-M.). Geschichte des Wortes économie. Wissenschaftliche Zeitschrift der Karl-Marx-Univ. Leipzig. 1951/52, no3, pp. 11-12. − Vendryes (J). Parler par économie. In : [Mél. Bally (C.)]. Genève, 1959, pp. 49-62.

Wiktionnaire

Nom commun - français

économie \e.kɔ.nɔ.mi\ féminin

  1. Épargne dans la dépense.
    • D’après M. l’ingénieur Renaud, auteur du projet du canal du Havre à Tancarville, l’exécution de cet ouvrage permettrait de réduire de 2 francs par tonne le prix du fret de Paris au Havre, et cette simple économie suffirait pour assurer à ce dernier port la clientèle de tout le bassin de la Seine au détriment d’Anvers. — (L. Simonin, « Les grands ports de commerce de la France : Le Havre et le bassin de la Seine », dans Revue des Deux Mondes, 1878, tome 25, page 856)
    • Il se fichait même de savoir pourquoi De Lavarice préconisait un désherbement à la main plutôt que l'application de produit herbicide. Il se fichait de savoir si c'était par souci de pollution ou d’économie. — (Ernest Bavarin, L'habitation de la nouvelle chance, L'Harmattan, 2001, page 264)
  2. (Au pluriel) Épargne mise en réserve.
    • Ses économies sombraient, son ventre poussait, mais il ne s'en préoccupait guère; il buvait à longueur de temps avec ceux qui voulaient bien le suivre. — (Michaël Perruchoud, Poil au temps, Éditions L'Âge d’Homme, 2002, page 99)
  3. (Figuré) Réduction (de quelque chose assimilable à un effort, un cout) obtenue par une façon différente de procéder.
    • Ce nouveau logiciel permet une économie de temps substantielle.
    • Dès lors que je tente de m’approcher de Lucile, je ne peux faire l’économie des relations qu’elle a eues avec son père, ou plutôt qu’il a eues avec elle. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
    • Le formalisme mathématique est une économie de pensée. — (Jean-Pierre Kahane (dir.), L’enseignement des sciences mathématiques : rapport au ministre de l’Éducation nationale, 2002)
    • Il s’agit cependant plus d’une rivalité de personnes que de programmes – au RN, on en fait toujours l’économie. — (Le Monde, "Elections régionales 2021 : Marine Le Pen et le RN incapables de briser le plafond de verre", 2021 → lire en ligne)
  4. L’ordre, la règle que l’on apporte dans la conduite d’un ménage, dans la dépense d’une maison, dans l’administration d’un bien.
    • Note : Se dit aussi quelquefois des usages domestiques en général.
    • On voit régner chez lui une économie admirable. - L’économie domestique. - Traité d’économie rurale.
  5. (Par extension) Ensemble cohérent des flux de biens, de services, de finances au sein d’un groupe humain.
    • […] ; mais aujourd'hui nous voyons des puissances considérables se coaliser pour essayer de réformer l’économie capitaliste dans le sens médiéval, au moyen de lois. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence Chap.II, Les préjugés contre la violence, 1908)
    • L’anarchisme s’est surtout manifesté par des grèves dures, conduites dans les secteurs les plus sensibles de l’économie d’exportation : bananeraies de Colombie, compagnies pétrolières du Mexique, […]. — (Pierre Vayssière, Les révolutions d'Amérique latine, Éditions du Seuil, 1991, page 105)
    • Sans les camionneurs, l’économie brésilienne serait paralysée. Sur les routes en bon état de Rio, de Sâo Paulo ou de Belo Horizonte, les camions circulent par milliers, tous les jours ; […]. — (Marcos Vinícios Vilaça, Sociologie du camion: le camion et son chauffeur au Brésil, L'Harmattan, 2003, page 45)
    • Ce serait un comble que pour sortir de la crise financière, on oriente l'épargne vers les dettes souveraines. Je préfère qu'on stimule l’économie par la production. — (François Hollande, « Si je suis élu, je passerai un contrat avec l'industrie », dans L'Usine nouvelle, n°3246, 30 juin 2011, page 32)
    • Décembre 1891. […]. Et, dans cette France de la IIIe République, l’avenir de l’économie s'écrit en grande partie dans les Ardennes. Les start-up de l’époque se dénichent dans la sidérurgie ou la forge. — (Thibaut de Jeagher, L'Usine nouvelle a 120 ans, dans L'Usine nouvelle, n°3266, 15 décembre 2011, page 8)
    • Ainsi la culture badarienne, installée principalement en Moyenne-Égypte, pratiquait un mode de subsistance mixte, où l’économie de prédation jouait encore un rôle important. — (Sophie Desplancques, « Que sais-je ? » n° 24 : L'Égypte ancienne, 2016, chapitre 2, § 2)
  6. Discipline des sciences sociales qui étudie l'allocation des ressources rares à des fins alternatives.
    • Il y a par le monde certains charlatans soi-disant économistes, qui me donnent trop d’occupation. Ce n’est pas que je me rompe la tête à scruter les profondeurs de leur science occulte; je m’en tiens au titre qu’ils lui donnent : Économie, et je déclare, sans hésiter, qu’il y a là économie de sens commun. — (Julie de Querangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T. 2, 4, 1833)
  7. (Par extension) Ensemble de doctrines de gestion des flux de biens, de services, de finances, que l'on applique à des groupes humains.
    • Les historiens de la philosophie me paraissent avoir été très hostiles à Xénophon parce qu'il est trop vieux Grec; Platon leur convient mieux parce qu'il est plus aristocrate, et par suite plus détaché de l’économie. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, note en bas de page 344)
    • Nous condamner au nom d'une économie qui a produit quatorze millions de chômeurs, fermé toutes les banques et réduit l'activité de l'industrie de l'acier à 9% de la normale, c'est tout de même une certaine audace. — (André Maurois, Chantiers américains, 1933)
    • La doctrine mercantiliste, sur les relations entre économie et politique des nations, a pour point de départ, pour principe la formule célèbre : « L'argent est le nerf de la guerre. » — (Raymond Aron, Paix et Guerre entre les nations, Calman-Lévy, 1962, page 249)
    • L’intérêt d’Hélène pour l’économie avait beaucoup décru au fil des ans. De plus en plus, les théories qui tentaient d’expliquer les phénomènes économiques, de prévoir leurs évolutions, lui apparaissaient à peu près également inconsistantes, hasardeuses, elle était de plus en plus tentée de les assimiler à du charlatanisme pur et simple ; il était même surprenant, se disait-elle parfois, qu’on attribue un prix Nobel d’économie, comme si cette discipline pouvait se prévaloir du même sérieux méthodologique, de la même rigueur intellectuelle que la chimie, ou que la physique. — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, page 316)
    • L’art, pour prendre un autre exemple, était relié à tout : aux zones sombres, aux zones lumineuses, aux zones intermédiaires. L’économie n’était reliée à presque rien, qu’à ce qu’il y avait de plus machinal, de plus prévisible, de plus mécanique chez l’être humain. Non seulement ce n’était pas une science, mais ce n’était pas un art, ce n’était en définitive à peu près rien du tout. — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, page 320)
  8. (Figuré) Harmonie qui existe entre les différentes parties, les différentes qualités d’un corps organisé.
    • Cela trouble toute l’économie du corps humain. - L’économie animale. - L’économie végétale.
  9. (Figuré) Disposition des parties d’un dessin, d’un tableau ; distribution ou plan d’un ouvrage d’esprit et, en général, toute coordination de parties, quel que soit l’ensemble qu’elles contribuent à former.
    • L’économie d’un tableau, d’un discours, d’une pièce de théâtre. - Cela détruisait toute l’économie de son système. - C’est renverser toute l’économie d’un état. - L’économie du corps social.
    • On évitera, dans toute la mesure possible, la formule consistant à procéder à une analyse article par article dans une collection de fiches distinctes, ce qui ne permet pas d’appréhender l’économie générale du texte et ses enjeux principaux. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
    • Si l'impossibilité d'exécuter le contrat est seulement temporaire, et que son exécution peut reprendre à une date prévisible sans que l'économie du contrat initialement conclu en soit atteinte, le contrat peut alors être suspendu pour une durée déterminée par accord des parties, sans que cette durée puisse cependant excéder 6 mois. — (Office national des forêts, Clauses générales des ventes de bois en bloc et sur pied, en vigueur à compter du 1er juillet 2014 → lire en ligne)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

ÉCONOMIE. n. f.
Épargne dans la dépense. Avoir de l'économie. Vivre avec économie, avec une grande économie. Vivre d'économie. Une économie mal entendue. La plus stricte économie. Il n'y a pas de petites économies. Il s'emploie quelquefois au pluriel, et alors on l'applique surtout à la Chose même qui est épargnée, mise en réserve. Faire des économies. Le montant de ses petites économies. Fig., C'est une économie de bouts de chandelles. Voyez BOUT. Il se dit aussi, dans un sens plus large, de l'Ordre, de la règle que l'on apporte dans la conduite d'un ménage, dans la dépense d'une maison, dans l'administration d'un bien. On voit régner chez lui une économie admirable. L'économie domestique se dit aussi quelquefois des Usages domestiques en général. Cela est très souvent employé dans l'économie domestique. Économie rurale, Administration des propriétés rurales. Traité d'économie rurale. Économie politique, Science qui traite de la formation, de la distribution et de la consommation des richesses. Traité d'Économie politique. Économie sociale, Science qui traite des conditions de l'existence, du travail, des droits civils et politiques des différentes classes de la société. Il se dit figurément de l'Harmonie qui existe entre les différentes parties, les différentes qualités d'un corps organisé. Cela trouble toute l'économie du corps humain. L'économie animale. L'économie végétale. Il désigne encore figurément la Disposition des parties d'un dessin, d'un tableau, la distribution ou le plan d'un ouvrage d'esprit, et en général Toute coordination de parties, quel que soit l'ensemble qu'elles contribuent à former. L'économie d'un tableau, d'un discours, d'une pièce de théâtre. Cela détruisait toute l'économie de son système. C'est renverser toute l'économie d'un État. L'économie du corps social.

Littré (1872-1877)

ÉCONOMIE (é-ko-no-mie) s. f.
  • 1Bon ordre dans la conduite et l'administration de tout établissement qui s'alimente par la production et la consommation. L'économie est le jugement appliqué aux consommations, J. B. Say. Traité, 1841, p. 455. L'économie ne veut rien consommer en vain ; l'avarice ne veut rien consommer du tout, ID. ib.

    Économie domestique ou privée, administration d'un ménage privé, d'une maison. C'est une erreur dans l'économie domestique, ainsi que dans la civile, que…, Rousseau, Hél. IV, 10. L'économie privée nous enseigne à régler convenablement les consommations de la famille, J. B. Say, Traité, 1841, p. 453.

    Économie rurale, l'ensemble des règles et des moyens qui font obtenir de la terre la plus grande somme de produits, aux moindres frais, et pendant un temps indéterminé, ainsi que les principes qui doivent guider dans l'emploi de ces produits.

    Économie politique, science qui traite de la production, de la distribution et de la consommation des richesses. Traité d'économie politique. Il a quitté la théologie pour l'histoire, comme vous pour l'économie politique, Voltaire, Lett. Morellet, 14 juillet 1769. L'économie politique regarde les intérêts de quelque nation que ce soit, ou de la société en général, J. B. Say, Cours, 1840, t. II, p. 510. L'économie politique n'est pas autre chose que l'économie de la société, ID. ib. t. I, p. 1.

    L'économie politique paraît avoir désigné anciennement la politique théorique, ce qui a rapport à la constitution intérieure et extérieure des États, Traité d'économie politique, par A. DE MONT-CHRESTIEN, Rouen, 1615.

    Économie publique ou nationale, observations et règles qui concernent les intérêts d'une nation considérée en particulier.

    Économie sociale, l'ensemble des conditions morales et matérielles des sociétés. Se dit aussi pour économie politique.

    Économie industrielle, l'ensemble des moyens et des règles de la production industrielle. L'économie industrielle, qui n'est que l'application de l'économie politique aux choses qui tiennent à l'industrie, J. B. Say, Cours, 1840, t. I, p. 34.

    Économie charitable, étude des règles pratiques de la charité et de l'organisation des institutions de bienfaisance.

  • 2 Fig. Bon emploi d'une chose quelconque. Ce n'est pas assez d'avoir de grandes qualités ; il faut en avoir l'économie, La Rochefoucauld, Réflex. 159.
  • 3Épargne dans la dépense. On met dans les finances un vieux prodigue qui, en sa jeunesse, a fait cession de biens, mais qui parle admirablement de l'économie, Guez de Balzac, Arist. ou de la cour, Disc. 2. Je le trouve original sur l'économie, Sévigné, 317. Une grosse chère, une petite économie, Hamilton, Gramm. 2. Comme la perte au jeu allait à des sommes assez fortes, elle déplut à l'économie de M. Colbert, qui en parla au roi, même avec quelque soupçon, Fontenelle, Dangeau. J'appellerais volontiers l'économie la seconde providence du genre humain, Mirabeau, Collection, t. V, p. 410. Les biens qu'acquiert une utile industrie, Ou ceux que la vertu doit à l'économie, Chénier M. J. Gracques, II, 3. Mais vivre en tout d'économie, Moins prodiguer et mieux jouir… Mes amis, ce n'est pas vieillir, Béranger, Vieillesse.

    Économie de bouts de chandelle, voy. CHANDELLE.

    Construire, exécuter des travaux par économie, construire sans l'intervention d'un entrepreneur, en traitant directement avec les ouvriers et les fournisseurs.

    Le résultat de l'épargne, l'argent mis de côté. Faire des économies.

  • 4Arrangement réciproque et concourant des parties d'un ensemble, soit matériel, soit intellectuel. Il n'est pas juste que tout un corps souffre et que son économie soit troublée pour mettre quelqu'un de ses membres plus à son aise que les autres, Vauban, Dîme, p. 107. L'économie d'une pièce de théâtre, Racine, Déd. de Britann. Rien ne vous est caché de l'économie des corps, La Bruyère, XIV. Tout est disposé dans l'univers avec une économie digne de l'auteur de la nature, Massillon, Carême, Prosp. Ce qu'on admire dans Démosthène, c'est le plan, la suite, l'économie du discours, Rollin, Traité des Ét. liv. IV, ch. 1. Je ne connais d'erreurs capitales en physique que celles qui nous donnent une fausse économie de la nature, Voltaire, Mém. sur un ouv. de phys. La division de l'Église universelle en diverses sections ou diocèses est une économie d'ordre et de police ecclésiastique, Mirabeau, Collection, t. IV, p. 342.

    L'économie présente, le monde tel qu'il est constitué. L'âne est placé dans l'économie présente bien au-dessus de l'araignée, et il conservera dans un autre état la prééminence qu'il a sur elle, Bonnet, Palingénés. 14e part. ch. 3.

    L'ancienne économie, s'est dit quelquefois pour l'ancienne loi, l'ancien testament. Il y avait eu sous l'ancienne économie des miracles ou des signes d'une très grande publicité, Bonnet, ib. 19e part. ch. 7.

  • 5Ensemble des parties qui constituent l'homme ou les animaux ; l'ensemble des lois qui régissent l'organisation des animaux et des végétaux. Le moindre vaisseau qui se rompt ou qui se bouche, interrompant le cours du sang et des humeurs, ruine l'économie de tout le corps, Nicole, Ess. de mor. 1er traité, ch. 4. L'étude profonde, que M. Duhamel avait faite de l'économie végétale, lui avait montré entre les plantes et les animaux une foule d'analogies frappantes, Condorcet, Duhamel.

HISTORIQUE

XIVe s. Yconomie est art de gouverner ung hostel et les appartenances pour acquerir richesses, Oresme, Eth. 11.

XVe s. Semences ne se manient mie, L'homme n'en sçait oeconomie, Traité d'alchim. 832.

XVIe s. Feraulez, qui sentoit poiser sur ses espaules l'importunité de l'oeconomie, ainsi qu'elle faict à moy, Montaigne, I, 317.

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Étymologie de « économie »

(Date à préciser) Emprunté au latin oeconomia, lui-même du grec ancien οἰκονομία, oikonomía (« gestion de la maison »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Lat. œconomia, du grec οἰϰονομία (voy. ÉCONOME).

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Phonétique du mot « économie »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
économie ekɔ̃ɔmi

Fréquence d'apparition du mot « économie » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « économie »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « économie »

  • Toute pensée qui se bornera aux combinaisons de l'économie politique sera infailliblement trompée dans les grandes affaires humaines.
    Edgar Quinet — La révolution
  • L’un des charmes absolus de notre époque est d’avoir rendu l’économie romanesque, et le roman économique.
    Arnaud Viviant — Le Nouvel Hebdo - 3 Mai 2002
  • On fait de terribles économies au profit du néant.
    Achille Chavée
  • Nous devons lutter pour la mise en tutelle de l'économie et pour sa soumission à certains critères que j'oserais appeler éthiques
    Michel Houellebecq — Houellebecq économiste (2014)
  • L’économie est très utile pour fournir un travail aux économistes.
  • Coronavirus, une conversation mondiale | L'écrivain et économiste sénégalais nous invite à en finir avec l'économie du "présentisme et de la démesure" qui a montré toutes ses limites durant la crise. La véritable croissance ne devrait pas faire décroître le vivant.
    France Culture — Felwine Sarr : "Pour une économie du vivant"
  • L'erreur de Karl Marx est d'avoir cru que l'économie conditionnait la technique alors que c'est l'inverse.
    Marcel Mauss — Manuel d'ethnographie, Payot
  • La plus légère économie de mauvaise humeur a son prix.
    Henri Frédéric Amiel — Journal intime, 13 septembre 1866
  • Le temps de la réflexion est une économie de temps.
    Publius Syrus
  • La Chambre de Commerce et d'Industrie de Corse a présenté ce lundi les résultats d'une enquête réalisée auprès de 1750 entreprises, censée permettre d'identifier des mesures "concrètes et réalistes" pour redémarrer l'économie insulaire.
    France 3 Corse ViaStella — La CCI de Corse présente son diagnostic de l'économie insulaire
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Traductions du mot « économie »

Langue Traduction
Anglais economy
Espagnol economía
Italien economia
Allemand wirtschaft
Chinois 经济
Arabe الاقتصاد
Portugais economia
Russe экономика
Japonais 経済
Basque ekonomia
Corse ecunumia
Source : Google Translate API

Synonymes de « économie »

Source : synonymes de économie sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « économie »

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Économie

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