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Couche

Variantes Singulier Pluriel
Féminin couche couches

Définitions de « couche »

Trésor de la Langue Française informatisé

COUCHE, subst. fém.

I.− Lit, endroit préparé pour y dormir.
A.− Littér. Couche conjugale, nuptiale. Partager sa couche avec qqn (Ac.). Lit large, antique et solennel comme une couche mortuaire (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Duchoux, 1887, p. 698).Une époque où l'on a pour couche des lits divans démontables (Arnoux, Paris,1939, p. 169):
1. Grand ou petit, couche ou couchette, le lit est garni, quand il est bon, d'une paillasse, dont l'enveloppe peut être bourrée de foin aussi bien que de paille, puis, au-dessus, d'un matelas de laine et de coton, enfin d'une couette de plumes. Faral, La Vie quotidienne au temps de St Louis,1942, p. 159.
B.− En partic. et p. méton., le plus souvent au plur.
1. Temps d'alitement de la femme pendant et après l'accouchement. Être en couches. Après les couches de Mmela comtesse de Montholon, un jeune ecclésiastique anglais (...) vint baptiser son enfant (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 2, 1823, p. 471).
2. L'accouchement lui-même. Couches laborieuses; faire ses couches, relever de couches; suites de couches. En lui donnant le jour avant terme, sa mère était morte en couches (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 105).Ma cousine Élisa (...) souffrait depuis quelque temps des suites d'une couche difficile (Verlaine, Œuvres compl.,t. 5, Confess., 1895, p. 103).Des gémissements de femme en couches (Martin du G., Thib.,Consult., 1928, p. 1086).
P. métaph. La « Revue » vous dira de quel gros travail j'étais en couche. Je relève (Sainte-Beuve, Corresp., t. 5, 1818-69, p. 625):
2. Il faut savoir ce que lui coûtait [à Flaubert] une bonne page, lui qui s'était stérilisé volontairement, dans son désir toujours inassouvi de la perfection. C'était un arrachement continu, des couches douloureuses à hurler, des doutes sans cesse renaissants... Zola, Les Romanciers naturalistes,Flaubert, 1881, p. 166.
Au sing. Fausse couche. Avortement involontaire. Elle fit un jour une fausse couche en tombant dans l'appartement ivre morte (Goncourt, Journal,1862, p. 1120).
[Employé comme injure] Synon. trivial de avorton.Et d'où veux-tu donc qu'il chante, fausse couche? Du cul? (Arnoux, Zulma,1960, p. 29).
C.− Expr. et loc. fig.
1. [La couche symbolisant le mariage] Dieu a béni leur couche. Ils ont eu beaucoup d'enfants. Les fruits de la couche de qqn. Ses enfants. Souiller, déshonorer la couche de qqn, la couche nuptiale. Commettre l'adultère.
2. [La couche symbolisant l'union charnelle] Iron. Honorer la couche d'une personne. Coucher avec cette personne, avoir des rapports sexuels avec elle. Il [Aristide Briand] devait (...) honorer la couche de princesses étrangères (L. Daudet, Bréviaire journ.,1936, p. 147).
D.− P. méton. Linge ou bande absorbante à l'usage des jeunes enfants qui n'ont pas encore le contrôle de leurs fonctions naturelles, servant notamment à préserver la literie. Changer la couche d'un enfant; on a donné à la nourrice une douzaine de couches (Ac.). Comme monsieur Gervais finissait de téter, Marianne s'aperçut qu'il s'était oublié dans sa couche (Zola, Fécondité,1899, p. 234).
II.− [P. réf. à la forme et à la disposition horizontale d'un lit ou d'un drap de lit]
A.− Étendue plus ou moins uniforme d'une substance dont l'épaisseur est faible relativement à l'étendue superficielle. La couche cornée de l'épiderme; la couche sensible d'un film photographique. Il faut mettre une couche de fraises puis une couche de groseilles, puis une couche de sucre (Ac.).Il y avait sur le poêle de fonte, une couche de rouille (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 101):
3. ... ces bois sentaient si bon qu'on avait envie de s'étendre sur la couche épaisse des feuilles mortes et de rester là jusqu'au soir, à respirer ce parfum âcre et doux qui montait du sol. Green, Moïra,1950, p. 150.
SYNT. Couche de ciment, de plâtre; couche de glace, de neige; couche de poussière, de saleté; une couche de beurre, de miel sur une tartine; une couche de crème, de fard sur le visage.
1. Spéc. Enduit. Couche de badigeon, de peinture, de vernis; couche d'apprêt, de finition, d'impression. Deux petites ombrelles de zinc enduites d'une épaisse couche de vermillon vif (Zola, Assommoir,1877, p. 501).
2. Loc. fig., fam. et iron. En avoir, en tenir une couche (de bêtise). Être sot, borné. Vous en avez une couche! Vous comprenez bien que si je n'étais pas sûre de mon fait, je ne m'avancerais pas à vous raconter un pareil boniment (Lévy, Gosses Paris,1898, p. 52).Faut-i' qu't'en tiennes une couche! Ton père, il était peintre! (Barbusse, Feu,1916, p. 232).
3. Emplois sc. et techn.
a) BOT. Couches corticales. Lamelles fibreuses superposées les unes aux autres et formant l'écorce. Couches ligneuses. Épaisseurs de matière ligneuses disposées concentriquement du centre à la périphérie, superposées les unes aux autres et formant l'aubier.
b) BOULANGERIE, vx. Tissu ou treillis sur lequel on étend la pâte à pain façonnée, pour la faire lever avant de l'enfourner. Ceux-ci [ces paniers] étaient des « couches à pain », dans lesquelles on mettait la pâte en forme pour qu'elle levât (La Varende, Contes fervents,Heur. humbles, 1942, p. 58).
c) GÉOL. Étendue de dépôts sédimentaires de faible épaisseur, de composition homogène, limitée en haut et en bas par deux surfaces approximativement parallèles. Couches géologiques; couche sédimentaire; couche secondaire, tertiaire; l'inclination des couches. La direction et l'étendue des couches sont très variables (Ac.). Les couches géologiques se relèvent sensiblement au nord-est de Paris (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 102).
Spéc., MINES. Gisement (de charbon, de minerai, de sel, etc.) de nature compacte et régulière, compris entre deux plans parallèles (d'apr. Haton de La Goupillière, Exploit. mines, 1905, p. 4) :
4. ... la grande profondeur de Jean-Bart augmentait chez lui le prix de l'extraction, condition défavorable à peine compensée par la forte épaisseur des couches de houille. Zola, Germinal,1885, p. 1392.
P. anal. Couches d'air, de l'atmosphère; couches de l'océan. Le rayonnement cosmique des hautes couches de l'atmosphère (Goldschmidt, Avent. atomique,1962, p. 237).
P. métaph. Les couches profondes du moi (cf. Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience,1889, p. 109).Les couches profondes de la subconscience (Druon, Gdes fam.,t. 2, 1948, p. 119):
5. ... le renouveau agronomique qui se dessine en France septentrionale au cours du xviiiesiècle plonge justement ses racines à travers les théories des physiocrates jusqu'aux couches puritaines de la bourgeoisie terrienne anglaise. L. Levadoux, La Vigne et sa cult.,1961, p. 8.
Au fig., usuel, SOCIOL. [Dans une société plus ou moins nettement hiérarchisée] Ensemble de personnes ayant en commun des caractères tels que l'âge, le sexe, la religion, les activités professionnelles ou économiques (d'apr. Willems 1970). Couche d'âge, couche sociale, couches laborieuses. Le public de Zola est un public petit-bourgeois, classes moyennes, « nouvelles couches » comme on disait (Thibaudet, Hist. litt. fr.,1936, p. 425):
6. ... la classe prolétarienne ne s'est pas accrue indéfiniment. Les conditions mêmes de la production industrielle (...) ont augmenté de façon considérable la classe moyenne et créé même une nouvelle couche sociale, celle des techniciens. Camus, L'Homme révolté,1951, p. 265.
d) HORTIC. Étendue de matière susceptible de dégager une chaleur artificielle par fermentation pendant un temps assez long afin de hâter le développement des plantes. Couche de fumier, de terreau; couche chaude, sourde, tempérée. Garantir les couches avec des paillassons et des brise-vent (Ac.). Je suis allé mettre les châssis sur les couches (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 213).
Rem. On rencontre ds la docum. le composé couche-mère, subst. fém. Couche sur laquelle on fait lever les plants jusqu'à ce qu'ils aient acquis une force suffisante pour être repiqués ailleurs (cf. Carrière, Encyclop. horticole, 1862, p. 129).
Champignon de couche. Agaric comestible cultivé sur une étendue de terreau. L'homme cultive le champignon de couche dans les carrières des environs de Paris (J. Rostand, Vie et problèmes,1939, p. 96).
B.− Disposition couchée, horizontale de quelque chose. Quatre-vingt-seize solives de couche et cinquante-deux solives debout (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 494).
ARM. Disposition plus ou moins plane de la crosse qui permet de tenir fermement le fusil et de l'immobiliser lorsque l'on vise. Je voulais m'offrir une arme à ma couche, chez Gastrine-Rennette. Mais ma femme trouve la dépense excessive (H. Bazin, Vipère,1948, p. 66).
Plaque de couche. Semelle de la crosse du fusil :
7. ... un camion chargé de fusils arrivait. − On dirait des semelles! dit Ramos. En effet, on ne voyait des fusils que la plaque de couche. Malraux, L'Espoir,1937, p. 442.
P. méton. Pièce disposée horizontalement.
ARCHIT. Pièce de bois posée horizontalement à terre, sur laquelle s'appuient des étais (cf. Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., 2, 1928, p. 91).
MÉCAN. Arbre de couche. Longue pièce cylindrique rectiligne, qui transmet un mouvement de rotation à diverses pièces d'une machine à vapeur, d'une turbine, etc. P. métaph. La Comédie Humaine peut concerner le siècle, précisément parce que la génération de Balzac a été l'arbre de couche de ce siècle (Thibaudet, Hist. litt. fr.,1936, p. 234).
Prononc. et Orth. : [kuʃ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1170 culche « lit » (Rois, éd. E. R. Curtius, XXVIII, 24), ,,n'est plus guère employé que dans le burlesque`` (Rich.) ou ,,la Poësie`` (Ac. 1694); 2. 1505 coucqne [lire coucque] « linge dont on enveloppe les jeunes enfants » (Dépenses pour les enfants trouvés, Arch. mun. Lille ds Gdf. Compl.); 1575 couche (Paré, Œuvres, éd. J.-F. Malgaigne, 16, 37); 3. 1552 estre en couche « être dans le travail de l'enfantement (ou dans la période qui suit) » (Gouberville ds Pope, p. 255); 1671 fausse couche (Mmede Sévigné, Lettre 20, éd. Perrin, 1734, t. 1, p. 65). B. 1. 1268 « assemblage, lit de plusieurs objets réunis, couchés ensemble (draps, cuirs) » (E. Boileau, Livre des mestiers, éd. R. de Lespinasse et F. Bonnardot, 2epart., II, 12); 2. 1529 hortic. (ds Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, 1887, 179 ds IGLF); 1835 champignon de couche (Ac.); 3. [xives. « lit de terre » (Macé, Bible en vers, fo141, 1recol. verso ds Littré)]; 1580 géol. (B. Palissy, Discours admirables, éd. A. France, p. 440); av. 1783 couches de l'atmosphère (D'Alemb. Œuvres, t. XIV, p. 29 ds Pougens d'apr. Littré); 4. 1580 « étendue uniforme d'une substance sur un espace déterminé » (B. Palissy, Discours admirables, p. 460 ds IGLF); 1883 pop. en avoir une couche « être bête » (G. Fustier, Suppl. au dict. de la langue verte d'A. Delvau, p. 510); 5. 1771 bot. couches ligneuses (Trév.); 6. 1830 couches de la société (Lamart., Corresp. gén., p. 38). C. 1444 estre en couche « être disposé horizontalement (d'un objet) » (4 nov., fo17 vo, Ch. des compt. de Dijon, B 11881, A. C.-d'Or ds Gdf. Compl.); 1676 terme de charpentier (Félibien Dict., p. 542); 1680 couche de fusil (Rich.); 1869 arbre de couche (Lar. 19e). Déverbal de coucher1*. A 3 prob. du m. fr. coucher « accoucher » (fin xive-début xves., Quinze joies de mariage, éd. J. Rychner, 3ejoie, p. 18) issu de accoucher* par aphérèse. Fréq. abs. littér. : 2 316. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 882, b) 3 572; xxes. : a) 3 597, b) 2 454. Bbg. Boyer (J.). Mini-gloss. trilingue... Meta. 1971, t. 16, no4, p. 224. − Gottsch. Redens. 1930, p. 449. − Pauli 1921, p. 28. − Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 10, 150.

Wiktionnaire

Nom commun - français

couche \kuʃ\ féminin

  1. (Mobilier) Lit ; endroit pour dormir.
    • Parais devant ma couche, afin que je te voie ! — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Cette pièce était meublée d’un petit lit de fer, […] ; en face de la couche, une table, […], et un prie-Dieu au-dessus duquel était cloué un Christ ; […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • Plus loin, une mère frissonnant de fièvre sur sa couche, des bébés hurlant et des puanteurs cruelles, des échos excrémentitiels, imposant sur tout cela leur dictature. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
  2. (Figuré) Ce que l’on fait dans un lit et ce qui en résulte.
    • Souiller, déshonorer la couche de quelqu’un, abuser de la femme de quelqu’un.
    • Dieu a béni leur couche, beaucoup d’enfants sont nés de leur mariage.
  3. (Au pluriel) Temps pendant lequel une femme demeure au lit à cause de l’enfantement.
    • Mes frères portaient le prénom de cousins tués à la guerre et ma mère elle-même tenait le sien d’une cousine morte en couches, qu’elle n’avait pas connue. — (Muriel Barbery, L’élégance du hérisson, 2006, collection Folio, page 360)
    • Elle fit ses couches en tel endroit.
    • Elle est relevée de couches.
    1. Enfantement.
      • Couches heureuses, laborieuses.
      • C’est une fâcheuse suite de couches.
      • Fausse couche, avortement.
      • Cette femme a fait une fausse couche.
  4. Linge ou bande absorbante à l’usage des enfants qui n’ont pas encore la maîtrise de leurs fonctions naturelles, servant notamment à préserver la literie.
    • Lisbeth trépignait d’impatience. À côté d’elles, Justine jouait sur le lit avec une vieille poupée dont elle changeait la couche pour la dixième fois. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
    • Entre les réveils en pleine nuit, les pleurs, les changements de couches, les biberons, je ressemblais à un zombie. — (Jocelyn Siméon, Le Labyrinthe du bonheur, 2016, p. 106)
    • — Tout ça, ça me rend toute molle et toute moite. Ou alors, c’est que j’dois mettre des couches. — (Animaniacs, épisode 18 (1993–1998))
  5. (Agriculture) Planche relevée, et faite ordinairement de fumier mêlé avec de la terre, pour semer certaines fleurs ou certains légumes.
    • Faire des couches.
    • Couche de fumier, de tan, etc.
    • Melons sur couche.
    • Champignons de couche.
  6. (Agriculture) Endroit où les bêtes d’un troupeau se couchent pour ruminer et passer la nuit.
    • Les reposoirs peuvent être soit des « couches » soit des « chômes ». Les couches sont utilisées par le troupeau pour passer la nuit, tandis que les chômes sont les emplacements où les bêtes se reposent pendant les heures chaudes de la journée. — (Parc national des Écrins, À la découverte des fleurs des Alpes, Libris, 2002, page 250)
  7. Toute substance qui est étendue, qui est appliquée sur une autre, de manière à la couvrir.
    • Le jour venait. […]. Les pailles, dont les couches épaisses recouvraient entièrement le sol de la cour, se doraient peu à peu d’un jaune pâle sous la lueur grandissante du crépuscule. — (Jules Case, La Fille à Blanchard, 1886)
    • Si un édifice se renverse, n’essayez pas de le maintenir debout en jetant sur les murs une couche de ciment, mais empêchez-le de s’écrouler en renforçant la base. — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
    • La région que nous parcourons est une vaste plaine monotone, […]. Son sol est formé d’une couche presque ininterrompue d’une terre végétale noire et grasse qui, au printemps, se couvre de blé, d’orge, de maïs, de fèves, de pois chiches. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 36)
    • Le calcium est véhiculé par le sang jusqu'à la glande nidamentaire (dite aussi coquillière). Là, le carbonate de calcium quitte le sang et se dépose en couches sur l'œuf. — (David George Haskell, Un an dans la vie d’une forêt, traduit de l’anglais par Thierry Piélat, Éditions Flammarion, 2014)
  8. (En particulier) Enduit que l’on fait avec des couleurs ou des métaux pour peindre, bronzer ou dorer.
    • Pour réchampir les moulures, on broie les couleurs à l’huile de noix et on détrempe à l’essence; on applique deux couches généralement plus foncées que le fond. — (Eugène Aucamus, Menuiserie serrurerie, plomberie, peinture et vitrerie, Paris : chez P. Vicq-Dunod & Cie, 1898, page 297)
    • Au fond, dans la pénombre, Bern était accroupi et décapait un vieux vaisselier au chalumeau. Des couches de peinture faisaient des cloques noires sous la flamme bleue. — (Peter Temple, Séquelles, traduit de l’anglais par Mireille Vignol, Éditions Gallimard, 2016)
  9. (Cuisine) Lit de quelque chose.
    • Il faut mettre une couche de fraises, puis une couche de groseilles, puis une couche de sucre.
  10. (Géologie) Lit qui compose un terrain.
    • On voit dès lors qu'il n'est point indifférent de représenter une coquille d'une manière ou d'une autre, et qu'il importe au zoologiste ou au paléontologue de donner aux géologues des points de comparaison sur lesquels ceux-ci puissent s'appuyer pour reconnaître l'état des couches à l'instant où les êtres qui y sont enfermés ont été recouvert de nouveaux dépôts. — (« Quelques considérations sur la station normale comparative des coquilles bivalves », par Alcide d’Orbigny, séance du 6 mars 1843 de la Société géologique de France, dans le Bulletin de la Société Géologique de France, Paris, 1843, p. 296)
    • Le déchaumage est donc une façon culturale légère, destinée, en remuant la couche superficielle du sol, à enterrer les mauvaises graines, pour qu’elles germent au plus vite. — (Les mauvaises herbes et leur destruction, dans Almanach de l’Agriculteur français - 1932, éditions La Terre nationale, page 86)
    • Non seulement les couches turoniennes se redressent fortement dès la vallée de l’Yonne, mais avec elles les couches coniaciennes, notamment non loin de la Grange-au-Doyen (commune de Véron), sous un angle considérable. — (Bulletin de la Société géologique de France, 1920, page 218)
  11. (Chimie physique) Faible épaisseur de matière à la surface ou au sein d’un film, d’un liquide ou d’un solide.
    • Une couche de peinture.
  12. (En particulier) (Botanique) Faible épaisseur de matière à la surface de l’arbre.
    • Couches ligneuses, cercles des écorces superposées dont se compose le tronc d’un arbre et qui forment l’aubier.
    • Le nombre des couches ligneuses est ordinairement le même que celui des années de l’arbre.
    • Les couches corticales, les feuillets, ordinairement peu distincts, qui forment la partie intérieure de l’écorce d’un arbre.
  13. (Cartographie) Enduit d’épaisseur faible et uniforme déposé à la surface d’un support lors de sa fabrication, pour lui conférer certaines propriétés[1].
  14. Strate d'un ensemble structuré.
    • Ainsi la télévision publique est-elle un thème de débat, une posture obligée, une rhétorique de salon qui mériterait de figurer dans les mythologies des couches cultivées. — (Monique Dagnaud, L’État et les Médias: Fin de partie, Éditions Odile Jacob, 2000)
  15. (Réseaux informatiques) Un des sept niveaux constituant l’architecture OSI.
    • Nous avons employé jusqu’ici le numéro de la couche (N) pour indiquer la énième couche. On utilise plutôt une lettre correspondant au niveau. — (Guy Pujolle, Les Réseaux, Eyrolles, 2002, page 59)
  16. (Infographie) Dans un logiciel de traitement d’image, fichier contenant uniquement certaines données d’une image.
    • La couche des bleus, la couche des jaunes, la couche des rouges.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

COUCHE. n. f.
Lit. Il est principalement d'usage en poésie et dans le style soutenu. Partager la couche de quelqu'un. La même couche les reçut tous deux. La couche nuptiale. Couche funèbre. Fig., Souiller, déshonorer la couche de quelqu'un, Abuser de la femme de quelqu'un. Fig., Dieu a béni leur couche, Beaucoup d'enfants sont nés de leur mariage. Il désigne aussi le Temps pendant lequel une femme demeure au lit à cause de l'enfantement, et, dans ce sens, on l'emploie surtout au pluriel. Femme en couches. Cette femme est morte en couches. Elle fit ses couches en tel endroit. Elle est relevée de couches. Il se dit, par extension, de l'Enfantement même et de ses suites. Couches heureuses, laborieuses. C'est une fâcheuse suite de couches. Fausse couche, Couche avant terme, avortement. Cette femme a fait une fausse couche. Elle est malade d'une fausse couche. Il se dit encore des Linges dont on enveloppe les petits enfants. On a donné à la nourrice une douzaine de couches. Changer un enfant de couches. En termes de Jardinage, il se dit des Planches relevées, et faites ordinairement de fumier mêlé avec de la terre, pour semer certaines fleurs ou certains légumes. Faire des couches. Couche de fumier, de tan, etc. Venir sur couche. Melons sur couche. Champignons de couche. Garantir les couches avec des paillassons et des brise-vent. Châssis de couche. Couche sourde, Celle qui ne s'élève point au-dessus de la superficie de la terre. Il se dit aussi de Toute substance qui est étendue, appliquée sur une autre, de manière à la couvrir. Revêtir un mur d'une couche de plâtre, de mortier. Couche épaisse. Étendre une couche sur une autre. Le lit de ce canal est formé de plusieurs couches de ciment. Il se dit particulièrement des Enduits qu'on fait avec des couleurs ou des métaux pour peindre, bronzer ou dorer. Une couche de peinture, de vernis. Donner ou passer trois couches de blanc à l'huile, en détrempe. Absolument, Peindre à une couche, à deux couches, Donner une, deux couches de peinture. Il se dit encore des Choses qui sont disposées par lits. Il faut mettre une couche de fraises, puis une couche de groseilles, puis une couche de sucre. Couche de sable, de gazon. On dit aussi, par extension, Couches de l'atmosphère. Les couches de l'Océan. Il se dit également, en termes de Géologie, des Différents lits qui composent un terrain. Une couche de sable, de craie, de houille, de grès, etc. La direction et l'étendue des couches sont très variables. Couche horizontale. Couche inclinée. Couches parallèles. En termes de Botanique, Couches ligneuses, Cercles des écorces superposées dont se compose le tronc d'un arbre et qui forment l'aubier Le nombre des couches ligneuses est ordinairement le même que celui des années de l'arbre. On appelle aussi Couches corticales les Feuillets, ordinairement peu distincts, qui forment la partie intérieure de l'écorce d'un arbre. Arbre de couche. Voyez ARBRE.

Littré (1872-1877)

COUCHE (kou-ch') s. f.
  • 1Lit, dans le style poétique et soutenu. Qui vous a si matin tiré de votre couche ? Rotrou, Vencesl. IV, 4. Son sang à gros bouillons sur cette couche verte [lit de gazon]…, Corneille, Rodog. V, 4. L'aurore matinale Vient frapper de ses feux la couche nuptiale, Delille, Trois règnes, VI. Sur sa couche de mort il vit pour sa famille, Sent tomber sur son cœur les larmes de sa fille, Delille, ib. VIII. À ces mots, sur sa couche imprimant son visage, Delille, Énéide, IV. Si, par nous abrité, Il s'endort sur la couche De l'hospitalité, Béranger, Exilé.

    Souiller la couche, abuser de la femme de quelqu'un. Volage adorateur de mille objets divers, Qui va du dieu des morts déshonorer la couche, Racine, Phèd. II, 5.

    Souiller la couche, se dit aussi de la femme qui manque à la fidélité conjugale.

    Familièrement. Bois de lit. Couche de bois de noyer.

  • 2Mariage. Les fruits de sa couche, ses enfants. Dieu a béni leur couche, leur a donné des enfants. Les dieux ne montrent point que sa vertu les touche ; D'aucun gage, Narcisse, ils n'honorent sa couche ; l'Empire vainement demande un héritier, Racine, Brit. II, 8. Et jouir de la couche et des embrassements D'un homme qui fuyait tous ces engagements, Molière, École des f. III, 2.
  • 3Linge dont on enveloppe les petits enfants. Une douzaine de couches.
  • 4Enfantement. Être en couche, être dans le travail de l'enfantement et aussi être dans l'état qui suit l'enfantement. Relever de couche, se dit du rétablissement de la santé après l'enfantement. Il arrive tant d'accidents aux femmes en couche, Sévigné, 101. Il m'a mandé l'heureuse couche de sa femme, Sévigné, 219. Je sais bien que vous êtes en couche, Sévigné, 259. La première personne qui vient au-devant de lui [pèlerin], c'est sa femme relevée de couches, Chateaubriand, Génie, III, V, 6.

    On dit également couche au singulier et au pluriel pour indiquer un seul enfantement. Les couches de cette femme ont été heureuses. Faire ses couches.

    Fausse couche, expulsion du produit de la conception qui survient avant le terme de la viabilité du fœtus. Il craint que cette émotion ne lui cause une fausse couche, Sévigné, 20.

    Fig. Fausse couche, avortement. La raison a fait bien des fausses couches avant de mettre ces deux enfants au jour, Voltaire, Roi de Prusse, 164.

    Les lochies sont vulgairement appelées suites de couches.

    Suite de couches, se dit aussi des maladies ou indispositions qui suivent les couches.

    Les couches de la Vierge, dévotion à la Vierge où on lui chante des saluts neuf jours avant Noël.

  • 5 Terme de jardinage. Préparation de parallélogrammes larges et épais de plusieurs décimètres, formés de fumier, de feuilles, de mousses ou de toutes autres matières fermentescibles, susceptibles de s'échauffer et de conserver leur chaleur pendant un certain temps. Nous vîmes briller si pompeusement tous les trésors de la Hollande [des tulipes] sur quatre couches de fumier…, Rousseau, Hél. IV, 11.

    Couche chaude, celle qui se fait avec du fumier de cheval dans son premier feu, ou peu de temps après sa sortie de l'écurie ; elle fournit une chaleur élevée, mais qui baisse rapidement si on ne la ranime avec des réchauds ou bourrelets de fumier chaud renouvelé souvent.

    Couche tiède, celle qui se fait avec du fumier de cheval, de vache et des feuilles, le tout bien mélangé ; la chaleur en est moins forte que celle de la couche chaude, mais elle se prolonge plus longtemps. Ces deux couches se chargent avec du terreau pur ou une terre mélangée, par quart ou par moitié, de terreau, suivant le temps que doivent y rester les plantes.

    Couche sourde, celle qu'on établit dans une tranchée creusée en terre et à laquelle on donne une forme bombée en dessus, recouverte entièrement d'une terre ameublie et mélangée de terreau. Les couches sourdes sont maintenues chaudes par un bourrelet épais de fumier chaud et sec mis dans les sentiers qui les bordent.

  • 6Se dit des choses qu'on met par lits, surtout des fruits, de certains aliments, de certains médicaments, etc. Une couche de beurre, de confitures. Une couche de lard. Arranger différentes choses par couches.
  • 7Lame ou lit de substances qui ont, relativement, de l'étendue et peu d'épaisseur. Comme les différentes couches de l'atmosphère sont capables de dilatation et de compression, D'Alembert, Œuvres, t. XIV, p. 29, dans POUGENS.

    Couches géologiques, lits de substances terreuses ou pierreuses. Couches de Purbeck, assise inférieure du terrain wealdien. Couches de Weymouth, calcaires marneux alternant avec des marnes et appartenant à l'étage supérieur du terrain jurassique. Dans mon ouvrage sur les ossements fossiles, je me suis proposé de reconnaître à quels animaux appartiennent les débris osseux dont les couches superficielles du globe sont remplies, Cuvier, Révolut. p. 7.

    Terme de maçonnerie. Substance étendue qu'on applique sur une autre pour la couvrir. Revêtir un mur d'une couche de plâtre.

    Terme de paveur. Sable qu'on répand avant ou après un pavage.

    Terme de doreur. Feuille d'or ou d'argent qu'on laisse sur l'objet qu'on veut dorer ou argenter.

    Terme de botanique et d'anatomie. Portion de tissu disposée en lame plus ou moins épaisse. Couches ligneuses. Couche musculaire.

  • 8 Terme de peinture. Enduit. Donner trois couches de blanc à l'huile.

    Couche de teinte, la dernière couche de peinture.

    Fig. Madame, farouche et particulière, avec sa couche de gloire, n'en voulut pas faire plus que Mme la Dauphine, Saint-Simon, 129, 172.

    Très populairement. Avoir ou se donner une couche, une belle couche, sa petite couche, se griser.

    Fig. Trop de peuples, trop de ravages se succédèrent ; trop de couches de barbarie furent données coup sur coup, avant que les premières eussent le temps de disparaître et de céder à la force des sciences romaines, Turgot, 2e disc. en Sorbonne.

  • 9À certains jeux, l'enjeu qu'on met sur une carte. La moindre couche était de 20 francs. Tant de couche et de belle, se dit pour avertir qu'on met tant sur la carte et que celui qui est pris pave tant à ceux qui ont encore leurs cartes.
  • 10 Terme militaire. Couche de fusil, disposition plus ou moins courbée d'une crosse. Plaque de couche, semelle de la crosse.
  • 11Toile dans laquelle on met le pain pour le faire lever.
  • 12 Terme de brasseur. Disposition du grain dans le germoir, en un tas carré, avant la fabrication de la bière.
  • 13 Terme de charpente. Pièce de bois pour supporter des étais ou pour retenir des terres.
  • 14 S. f. plur. Terme de marine. Assemblage de pièces qui entrent dans la composition d'un mât.

HISTORIQUE

XIIe s. Il de terre levad, e sur une culche s'assist, Rois, 111. En sa culche dormeit, ib. 158.

XIIIe s. Un grant tapis d'ovre [œuvre] entaillé Sur la cuche [il] jeta e mist, Lai del desiré. Neis [même] au soir, quant ge me couche, Ains que vous reçoive en ma couche ; Si cum prodons fait sa moillier, la Rose, 8904. Sor tex [telles] couches cum ge devise, Sans rapine et sans convoitise, S'entre acoloient et baisoient Cil cui li geu d'amors plaisoient, ib. 8469. De ta fille [Jésus] feïs ta mere ; Tiex fu la volonté du pere ; De la creche te fit-on coche, Sans orguel est qui là se couche, Rutebeuf, II, 20. Loing [elle] trova de son hospital Une femme qui aloit mal ; La bone dame fist la couche, Dedenz une granche l'acouche, L enfant receut et en fut baille, Rutebeuf, II, 203. Et assemblé sunt [les animaux], et en leur colche seront raloé, Psautier, f° 125.

XVe s. Et douce main pour remuer Le pacient et le ruer Doucement en lit ou en couche, Deschamps, Poésies mss. f° 420, dans LACURNE. À deux coups ay perdu six francs ; Pour autres six voulez-vous bien ? Couche, je ne refuse rien, Deschamps, ib. f° 375. Porté fu le roy de sa couche en son lit, Christine de Pisan, Charles V, III, ch. 71.

XVIe s. Couche [enjeu], Marot, J. t. V, p. 108. Ils dormoyent à terre sans lict ne couche, Calvin, Instit. 1013. L'enfant sera puis enveloppé en une couche ou linge, Paré, XVI, 37. Nous diviserons le potager par planches, couches, quarreaux, vazes, diversement nommés, De Serres, 505. La hauteur de la couche [à melons], appellée couvoir, montera jusques à deux ou trois pieds sur terre, De Serres, 543. La couche nuptiale, Montaigne, I, 97. Il requit les dieux que tout ce qu'il toucheroit se convertist en or… son vin feut or, son pain or et la plume de sa couche, Montaigne, II, 339. De quelle espece d'animaulx a jamais nature tant honoré les couches, la naissance et l'enfantement [il s'agit des alcyons pour qui la mer devient calme] ? Montaigne, II, 197. En quaresme sont toutes maladies semées, c'est la vraye pepiniere, la naïfve couche de tous maulx, Rabelais, Pant. V, 29.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

COUCHE. - HIST. Ajoutez :

XIVe s. [Au sens de lit de terre ou de pierre.] Les gemmes qui lor nessance ont Es couches dom el tretes sont, Macé, Bible en vers, f° 141, 1re col. verso.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

COUCHE ou COUCHETTE, s. f. (Menuiserie.) se dit du bois de lit avec toutes ses pieces, & disposé à recevoir les matelas.

Couche des Nerfs optiques, en Anatomie, sont deux éminences ovales, situées dans la partie moyenne & postérieure des ventricules latéraux du cerveau. Voyez Cerveau.

Elles sont ainsi appellées, parce que les nerfs optiques en viennent. Voyez Optiques. (L)

Couche, (Med.) se dit de l’état de la femme & du tems qui suit immédiatement l’accouchement. Ses couches ont été longues ; ses couches ont été fâcheuses. Voyez Accouchement.

Couche, en Architecture, est une espece d’enduit de chaux & de ciment, d’environ un demi-pouce d’épaisseur, qu’on raye & picote à sec avec le tranchant de la truelle, & sur lequel on repasse successivement jusqu’à cinq ou six autres enduits de la même matiere, pour faire le corroi d’un canal, d’un aqueduc, &c. (P)

Couche, (Arquebusier.) la partie menue de la crosse d’un bois de fusil, à l’extrémité de laquelle d’un côté est la crosse, & de l’autre l’entaille qui reçoit la queue de la culasse.

Couche, en Peinture, est un enduit de couleur qu’on met sur des treillages, trains de carrosses, auvents, &c. sur des planches, sur des murailles, des toiles, avant de peindre dessus. On appelle cette façon d’enduire, imprimer. Cette toile, dit-on, n’a eu qu’une couche de couleur, deux, trois couches, &c. On dit bien, en Peinture, coucher la couleur ; avant de fondre les couleurs, il faut qu’elles soient couchées ; mais on ne dit pas, ce tableau a eu trois couches de couleurs, pour exprimer qu’il a été repeint deux fois sur l’ébauche. Dictionn. de Peint. (R)

Couche, en termes de Boulanger, ce sont des toiles ou des bannes étendues sur une table, ou toute autre chose semblable, sur lesquelles on met le pain pour le faire lever.

Couche : les Brasseurs désignent par ce terme la disposition du grain dans le germoir, en un tas quarré & d’une épaisseur convenable à pouvoir germer.

Couche, en termes de Charpentier, ce sont des pieces de bois que l’on met par terre, & sur lesquelles portent les étais des solives d’un plancher qui a besoin d’être étayé.

Couche, (Jard.) est une élévation de litiere ou grand fumier de cheval, de quatre piés de haut, large d’autant, & d’une longueur à volonté : on range proprement ce fumier, on le tripe bien, & on le couvre au moins d’un demi-pié de terreau, pour y élever les graines & les plantes délicates. Il faut faire les couches en Janvier, & les exposer autant qu’il est possible au Soleil de midi.

On distingue de trois sortes de couches, la chaude, la tiede, & la sourde.

La couche chaude est celle qui vient d’être construite, & qui conserve toute sa chaleur dont on laisse évaporer une partie en laissant passer huit jours sans y rien semer. Le doigt enfoncé dans la couche, fait juger de sa chaleur ; & les six à sept pouces de terreau dont on la couvre, sont pour garantir de la vapeur du fumier les jeunes plantes qu’on y seme.

La couche tiede est celle qui ayant perdu un peu trop de chaleur, demande à être réchauffée ; ce qui se fait en répandant dans les sentiers du pourtour du grand fumier de cheval ou de mulet.

La couche sourde est enterrée jusqu’à fleur de terre, mais elle n’a jamais tant de chaleur que les autres : on s’en sert à élever des champignons, & à rechauffer des arbres plantés en caisse.

On expose peu-à-peu à l’air les jeunes plantes qui sont semées sur la couche, en élevant les cloches sur des fourchettes de bois, qui laissent un passage à l’air : c’est par ce moyen qu’on accoûtume les jeunes plantes à supporter le grand air.

Les semences qu’on y répand doivent être un peu à claire-voie, sans cela les plants s’étoufferoient l’un l’autre. On a le soin de les éclaircir, en arrachant les plus serrés, ou on les repique en les plantant au plantoir sur d’autres couches, ce qui les avance beaucoup. Les saisons qui font craindre la fraîcheur des nuits, obligent à couvrir les couches de paillassons & de brise-vents, que l’on leve tous les matins. (K)

Couche, chez les Tanneurs, Chamoiseurs, & Mégissiers ; c’est une certaine quantité de peaux que ces artisans mettent à-la-fois sur le chevalet pour les quiosser. Voyez Quiosser.

Couche, entretoise de couche. Voyez l’article Canon.

Couche, (Œcon. domest.) lange dont on enveloppe les enfans au maillot, & dont on doit les rechanger tous les jours aussi souvent que la propreté l’exige.

Couche, (Chimie.) Voyez Lit.

Couche, terme de Doreur, c’est la feuille d’or ou d’argent qu’on porte sur l’objet ou le bâton qu’on veut argenter ou dorer.

Couche, (Doreur sur cuir.) mêlange de blanc d’œuf & d’eau gommée, qu’on applique sur le cuir, avant que d’y poser la feuille d’or ou d’argent.

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France Terme

Faible épaisseur de matière à la surface ou au sein d'un film, d'un liquide ou d'un solide.

Notes : Contrairement au film, la couche n'a pas nécessairement des limites physiques bien déterminées.

FranceTerme, Délégation générale à la langue française et aux langues de France

Étymologie de « couche »

Provenç. colga (voy. COUCHER).

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De l’ancien français culche, déverbal de coucher, du bas latin collocare.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « couche »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
couche kuʃ

Fréquence d'apparition du mot « couche » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « couche »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « couche »

  • Que le soleil ne se couche pas sur votre colère.
    Saint Paul, Épître aux Éphésiens, IV, 26
  • Rentre ! C’est le moment où la lune réveille Le vampire blafard sur sa couche vermeille.
    Théophile Gautier — Comédie maudite
  • Qui bâille avant six heures se couche après minuit.
    Proverbe québécois
  • Les trois étapes : la bouche, la couche, la douche.
    Anonyme — Académie de l’humour
  • Bigote : elle couche avec Dieu le dimanche et le trompe toute la semaine.
    Jules Renard
  • On ne fréquente pas sans s'infecter la couche du divin.
    Saint-John Perse — Vents
  • On ne sait jamais avec qui l’on couche.
    Paul Valéry
  • Comme on fait son lit on se couche.
    Proverbe français
  • Qui couche avec des chiens se lève avec des puces.
    Proverbe français
  • Comme on fait son âme on se couche dans les mots.
    Jean Pérol — Morale provisoire
Voir toutes les citations du mot « couche » →

Images d'illustration du mot « couche »

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Traductions du mot « couche »

Langue Traduction
Anglais layer
Espagnol capa
Italien strato
Allemand schicht
Chinois
Arabe طبقة
Portugais camada
Russe слой
Japonais
Basque geruza
Corse strattu
Source : Google Translate API

Synonymes de « couche »

Source : synonymes de couche sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « couche »

Combien de points fait le mot couche au Scrabble ?

Nombre de points du mot couche au scrabble : 13 points

Couche

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