La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « lit »

Lit

Définitions de « lit »

Trésor de la Langue Française informatisé

LIT, subst. masc.

I.
A. −
1. Meuble composé principalement d'un cadre rigide de métal ou de bois supportant des parties souples (sommier, matelas) et garni de draps, de couvertures ou d'autres pièces protégeant du froid, sur lequel on s'étend, principalement pour dormir, se reposer. Synon. couche (poét.), dodo (enfantin), grabat, pageot (arg.), pieu (pop.), plumard (pop.), plume (pop.), pucier (pop.).Lit bien chaud; lit étroit. « Madame » dit Daniel, « auriez-vous une chambre à deux lits pour cette nuit? » (Martin du G., Thib., Cah. gris, 1922, p. 650).Un lit à rideaux de coton blanc (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 299).En attendant l'heure d'aller dormir deux par deux dans des lits moites, au fond de tristes chambres (Nizan, Conspir.,1938, p. 11):
1. Le lit était mou, enfonçant, mais mal équilibré, rompu par la gymnastique des passants. Carmen, en chemise, se glissait à côté de lui. Il sentit le parfum fort de ses épaules rondes. Déjà, il était prêt à tomber dans le sommeil noir. Aragon, Beaux quart.,1936, p. 359.
Petit lit. Lit d'enfant. Dans la première de ces deux chambres se tenaient les enfants. On y voyait deux petits lits en bois blanc et un berceau (Balzac, Cous. Pons,1847, p. 311).
Au lit (aller, se mettre, être ou verbes de la même classe sémantique). (Se coucher, être couché) dans un lit. [Mme Bovary] continuait à lire fort tranquillement, comme si la lecture l'eût amusée. Mais Charles, qui était au lit, l'appelait pour se coucher (Flaub., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 5):
2. Ils couchaient toujours ensemble, dans le même lit, dans la profondeur noire de l'alcôve. Ils se mettaient au lit, silencieux, Alexis tourné vers le mur, Henriette vers la table de nuit. Il disait pardon, quand il lui arrivait de frôler Henriette, comme à une dame dans le tramway. Triolet, Prem. accroc,1945, p. 174.
Au lit (avec un énoncé désignant une activité quelconque). Annie ne s'endormait jamais avant deux ou trois heures du matin, elle avait l'habitude de lire au lit (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 249).À huit heures, Julie, la plus petite et la plus noiraude des deux bonnes, lui apportait son café au lit (Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 15).
Sortir (sauter, bondir, etc.) du lit, hors du lit. Se lever. Papa est parti... Il a sauté du lit, il a mis toutes les affaires dans la malle, il a descendu la malle sur une voiture... Il est parti (Zola, Assommoir,1877, p. 393).
Au saut du lit. Au lever. Au saut du lit elle a passé une vieille robe noire (Romains, Hommes bonne vol.,1932, p. 41).Subst. masc. Saut de lit. Vêtement qu'on met au lever. Mon saut de lit bâille sur une chemise froissée (Colette, Entrave,1913, p. 40).
Faire le lit. Installer sur le matelas les draps, les couvertures.
Faire un lit en portefeuille. Faire un lit en repliant le drap de dessous de telle manière qu'on ne puisse pénétrer. Si l'on n'a pas mis votre lit en portefeuille, et si l'on n'a pas glissé une assiette pleine de purée entre vos deux draps (Larbaud, F. Marquez,1911, p. 144).
Lit défait. Lit dont la literie est en désordre. Derrière elles, (...) Emphatique comme un trône de mélodrame Et plein d'odeurs, le lit, défait, s'ouvrait dans l'ombre (Verlaine, Œuvres compl., t. 2, Parall., 1889, p. 130).
Dresser un lit. Installer un lit et l'équiper de ce qui est nécessaire. On proposa d'y coucher Paul et Gérard et de dresser un lit pour Élisabeth dans la salle de bains contiguë (Cocteau, Enf. terr.,1929, p. 71).
Bois* de lit, dessus* de lit, descente* de lit, manteau* de lit.
SYNT. Lit dur, moëlleux, mou, souple; grand lit, lit étroit, immense; bon, mauvais lit, lit confortable, défoncé, douillet; lit (bien) chaud, frais, glacé, humide, moite, parfumé, tiède; chaleur, douceur, fraîcheur, odeur du lit; bout, bord, chevet, fond, milieu, pied, tête du lit; se mettre, s'enfoncer, se glisser, se pelotonner dans le lit, au fond, au creux, au milieu du lit; s'allonger, se jeter, se reposer, s'endormir sur le lit; mettre, poser qqc. sur le lit.
2. Lit + adj. ou compl. déterminatif
a) Lit + compl. exprimant un trait caractéristique
Lit +adj.
Lit bas. Sorte de canapé, de divan. Étendez les lits bas, couchez-vous sur le flanc gauche, déshabillez les femmes, elles rugissent d'attente, c'est l'heure! (Flaub., Tentation,1849, p. 258).Dans une petite chambre fraîche où la dame attendait, accoudée sur un lit bas (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p. 91).
Lit clos. Lit isolé complètement par des panneaux de bois, avec sur l'un des côtés des portes coulissantes. Synon. lit breton.L'un coucherait dans le même lit clos que Thomas, vers le panneau, l'autre coucherait par terre, sur des voiles (Queffélec, Recteur,1944, p. 209).
Lits jumeaux (v. jumeau II A 1 a).
Lit mécanique. Lit destiné à un malade et muni d'un dispositif permettant de régler l'inclinaison du sommier, de changer la literie sans avoir à déplacer le malade. Vous savez sans doute la chute du pape; il va mieux, mais je ne crois pas qu'il vive longtemps. Je lui ai envoyé un lit mécanique pour se soulever (Chateaubr., Congrès Vérone, t. 2, 1838).
Lit pliant. La lingerie était encombrée par un lit pliant, ouvert et défait (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 786).
Lit + compl. circonstanciel ou subst. adjoint
Lit-armoire, lit en armoire. Synon. de lit clos.Une immense cheminée en occupait le fond, et des lits en armoire s'étageaient sur les côtés (Loti, Pêch. Isl.,1886, p. 96).Occupants des lits-armoires (Richepin, Flamboche,1895, p. 205).
Rem. Noter aussi chez Pourrat a) Lit-coffre. Les deux lits-coffres, avec l'horloge entre eux, tenaient le fond de la salle (Gaspard, 1925, p. 201). b) Lit-placard. On fut obligé de la coucher en hâte dans un des lits-placards de la salle (Gaspard, 1922, p. 104).
Lit-bateau, lit à, en bateau. Lit dont la forme rappelle celle d'une coque de bateau et les couchettes des cabines de navire. [Une chambre] toute meublée en acajou avec un lit-bateau et des rideaux de calicot rouge (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 496).Les petits lits en bateau qui ont l'air d'avoir été trouvés sur le Nil et d'où on s'attend à voir sortir Moïse (Proust, Guermantes 2,1921, p. 519).Ce lit à bateau qui sent la paille fraîche de maïs et le vieux bois de chêne (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 40).
Lit(-)cage. Lit métallique pliant. Même un lit cage! (Dabit, Hôtel, 129, p. 93).La petite turne avec son lit-cage et un calendrier des postes et télégraphes était sinistre à la lueur d'une lampe Pigeon (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 295).
Lits gigognes. ,,Ensemble de deux lits dont l'un, une fois replié, se glisse sous l'autre`` (Lar. Lang. fr.).
Lits-sacs (vieilli). Sac de couchage. Les lits-sacs en peau de renne qui doivent servir aux excursions (Charcot, Expéd. antarct. fr.,1906, p. 114).
Lit à baldaquin*. Son poudreux lit à baldaquin! (Bertrand, Gaspard,1841, p. 131).
Lit à ciel*. Un lit à ciel dont les pentes en drap tremblaient comme si elles allaient tomber, achevées par les vers (Balzac, E. Grandet,1834, p. 75).
Lit à miroirs. Lit entouré et surplombé de miroirs, destiné aux ébats amoureux. [MmeHume-tout allait] recevoir, dans la somptueuse niche voisine, au fond du grand lit à miroirs, son invincible lion (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 373).
Lit à quenouilles. Lit dont le dais est soutenu par des colonnes aux quatre coins du châlit. Le lit de Raboliot et de Sandrine, un lit à quenouilles encourtiné (Genevoix, Raboliot,1925, p. 57).
Lit de bout. Lit dont le chevet seul touche la muraille, les trois autres faces restant libres, autour duquel on peut circuler (d'apr. Havard t. 3 1889).
Lit de milieu. Lit dont le chevet est au milieu de la muraille principale d'une pièce. Elle acheta des meubles, un lit de milieu, une armoire, des chaises (Dabit, Hôtel,1929, p. 187).
Lit de sangle(s). Lit constitué d'un châssis pliant supportant des sangles ou une toile. Synon. lit pliant.Amélie coucherait sur un lit de sangle (Zola, Nana,1880, p. 1246).
b) Lit + adj. ou compl. exprimant la fonction ou la destination du lit
Lit funéraire ou funèbre. Lit sur lequel repose, est exposé un mort. La simple croix de buis, un vieux drap mortuaire, Furent les seuls apprêts de son lit funéraire (Brizeux, Marie,1840, p. 106).Sur ce lit funèbre, la mort (...) l'avait couchée sous l'apparence d'une jeune fille (Proust, Guermantes 2,1921, p. 345).
Lit de camp. Petit lit démontable et portatif permettant de camper ou d'installer un couchage provisoire. Un soupirail, un lit de camp, un cruchon d'eau avec une miche de pain (Jouve, Scène capit.,1935, p. 75).
Lit d'hôpital. Ainsi, sur mon lit d'hôpital je m'agite en propos stériles (Verlaine, Dans les limbes,1894, p. 108).
Lit de jour (vieilli). Synon. de lit de repos.Ma mère se jetait, en soupirant, sur un vieux lit de jour de siamoise flambée (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 110).
Lit de mort. Lit où est exposé un mort. Samuel alla le voir sur son lit de mort. M. Feuillebois y reposait, allongé, immense (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 218).
Lit de parade. Lit qui sert à décorer. J'eus le temps à peine de me jeter dans l'alcôve d'un grand lit de parade qui ne servait à personne, fortifié d'une balustrade de prince et fermé, heureusement plus qu'à demi, par des rideaux semés d'abeilles (Vigny, Serv. grand. milit.,1835, p. 156).Lit sur lequel on expose le corps ou le mannequin d'un mort. [On avait fait de Philippe-le-Bon] une représentation de sa figure, qui gisait sur un lit de parade, vêtue de tous les ornemens royaux (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 372).
Lit de repos (vieilli). Lit bas, sorte de chaise longue pour se reposer pendant la journée. Synon. méridienne.Madeleine à demi renversée, comme elle l'eût été sur un lit de repos, froissait par un geste nerveux un énorme bouquet de violettes (Fromentin, Dominique,1863, p. 239).
Lit de justice (hist.). Lit d'apparat sur lequel s'installait le Roi dans les audiences publiques du Parlement.
P. méton. Séance du Parlement. Devant cette opposition opiniâtre, il fallut revenir aux lits de justice, à l'exil des parlements, aux arrestations de parlementaires : le Gouvernement était ramené aux procédés du règne de Louis XV (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 22).
c) Lit de + subst. désignant un affect.Lieu où l'on subit ce que désigne le compl. Vous ne réussirez à rien sans Dieu. Vous vous tournez et retournez sur votre lit d'angoisse : quel soulagement avez-vous trouvé? (Lamennais, Paroles croyant,1834, p. 257).Ayant compris que la meilleure façon de s'endormir dans une tiédeur heureuse est encore de se faire soi-même un lit de béatitude (Zola, Ventre Paris,1873, p. 648).
Lit de douleur, de souffrance. Elle est alitée depuis dix ans, en proie à un mal incurable. Je l'ai vue sur son lit de tourment. Son fin visage est si pâle qu'il se détache à peine du mur blanc (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 274):
3. ... elle se jeta sur le lit de misère avec autant d'aisance que sur la prairie de Vanves, et elle attendait l'opérateur. Le silence était grand; l'homme était armé de ciseaux recourbés; il taillait dans la chair vive; on n'entendait que le bruit sonore de l'instrument... Janin, Âne mort,1829, p. 131.
À son lit de mort, sur son lit de mort. Au moment de l'agonie. J'ai adddoré [sic] un homme qui est décédé en me faisant jurer à son lit de mort de ne jamais... (Colette, Cl. école,1900, p. 174).
Au lit de la mort (vieilli). Je ne sais si cette confiance en la vie, chez Talma, au lit de la mort, a arrêté le zèle de M. Dupuytren, mais Talma est mort tout seul (Delécluze, Journal,1826, p. 354).
d) Lit + subst.Le mot composé désigne un lit ayant la fonction que précise le second subst.
Lit-canapé. Les draps sales de son lit-canapé (France, Le Chat maigre,1879, p. 168).
Lit-divan. Le large lit-divan avait un couvre-lit de ce même satin bleu (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 81).
Lit-fauteuil. ,,Lit pliant pouvant servir de fauteuil`` (Lar. Lang. fr.).
Lit-sofa. Assise au bord du lit-sofa, elle enlevait ses bas (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 104).
Rem. On dit aussi canapé-lit, divan-lit.
En partic., vieilli. Lit-salon ou salon-lit. ,,Compartiment d'une voiture de voyageurs comportant des lits qu'on relève le jour (...) pour disposer d'un compartiment-salon`` (Lar. Lang. fr.). Retour à Paris. Nous avons pris deux salons-lits (Goncourt, Journal,1885, p. 495).
3. Loc. et expr. fig.
Faire (préparer, etc.) le lit de. Créer soi-même, par son action, les conditions de la réalisation d'une chose qui n'est pas souhaitable. Mais nous étions pourtant quelques-uns à penser cela; quelques rares inopérants. « Vous faites le lit de Hitler. Vous rendez Hitler nécessaire, attendu, inévitable... » (Gide, Journal,1949, p. 339).Le fait est là : le voluptueux prépare le lit de l'incroyant (Green, Journal,1945, p. 248).
Proverbe. Comme on fait son lit, on se couche. On subit nécessairement les conséquences de ses actes. Les uns ont tout perdu au jeu, ou à la bourse, et se sont tués; les autres sont morts de noce, tout simplement. Que voulez-vous? Ma foi, tant pis pour eux : comme on fait son lit, on se couche (Larbaud, F. Marquez,1911, p. 214).
Faire son lit de, dans (gén. péj.). S'installer avec plaisir dans. Synon. Se complaire, se vautrer.Jamais il ne l'aurait jugée capable [la France] de descendre à ce point, d'être cette France sourde, dure, endormie et lâche, qui faisait son lit dans la honte et dans l'iniquité (Zola, Vérité,1902, p. 142):
4. Toi qui, forte comme un troupeau De démons, vins, folle et parée, De mon esprit humilié Faire ton lit et ton domaine... Baudel., Fl. du Mal,1861, p. 53.
Lit de roses (au fig.). [P. allus. aux Sybarites] Vie agréable, facile. [Mallet du Pan] se méfia à l'instant de cette monarchie délabrée et dissolue, où, sur des lits de roses et tout en partant pour l'Opéra, on se flattait qu'il n'y avait qu'à promulguer quelques principes abstraits pour s'assurer l'affranchissement universel et la félicité du monde (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 4, 1851, p. 479).
[Est fréq. surtout dans des phrases négatives exprimant par litote une vie ou une situation difficile] N'être pas sur un lit de roses. [Mon ami] me blâma de mon découragement et voulut me prouver que les révolutions ne sont point des lits de roses (Sand, Pte Fadette,1849, p. II).
Lit de Procuste. [P. réf. au supplice pratiqué par le brigand de la mythologie grecque qui, couchant ses victimes sur un petit lit quand elles étaient de grande taille, sur un grand lit quand elles étaient petites, les ramenait à la dimension du lit soit en coupant les pieds aux grandes, soit en étirant les membres aux petites] Cadre contraignant, qui mutile. Il y a plusieurs types d'hommes, il y a le type mystique, comme il y a le type positiviste. L'enseignement de l'État ne peut pas être donné à ces formes diverses. Il doit être rigide. Il est le lit de Procuste (Barrès, Cahiers, t. 8, 1909, p. 3):
5. D'autres pouvaient ciseler un épisode ou découper une anecdote en trois actes; mais il s'écartelait, lui, sur ces lits de Procuste! Il n'était pas l'homme d'un sonnet. Écrire sans mesures conventionnelles, sans digues! Martin du G., Devenir,1909, p. 125.
4. Partie fixe, cadre du lit. Synon. Châlit, bois de lit (v. bois II C 2 a).Un lit de/en bois, de/en chêne, de/en fer; un lit métallique.
5. Lit de plume. Enveloppe remplie de plume. Synon. couette.Cette étroite couchette, deux planches sur un châssis de fer, une paillasse et un lit de plume (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 196).Les lits de plume, autrefois d'une belle apparence bombée, maintenant mollement secoués, s'affaissaient au milieu (Guèvremont, Survenant,1945, p. 21).
6. P. anal. Couche de matières souples et meubles sur laquelle on s'étend. Lit de feuillage, de fougère, de mousse. L'enfant chérie, accotée par les racines antiques, sur un lit d'aiguilles de pin, belle comme un ange, déjà au paradis (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 132).
B. − P. méton.
1. Synon. de coucher (subst. masc.), repos.Elle avait donné ordre qu'on traitât très bien les voyageurs qui demanderaient à voir le château; et elle leur offrait le lit et la table; enfin la vieille hospitalité féodale (Barb. d'Aurev., Memor. A... B...1864, p. 439):
6. ... quelque chose en moi, comme un papillon, venait se brûler à cette lumière. Ce n'était pas le feu dans la nuit campagnarde, qui parle de la soupe et du lit, c'était plutôt une lumière sur l'eau, qui ensorcelle un gouffre et conjure l'irréparable. Gracq, Beau tén.,1945, p. 82.
2.
a) Activité sexuelle. Acheter aux enchères une négresse pour le lit ou la cuisine (Tharaud, Fez,1930, p. 343).Un homme ne peut supporter une femme qui souffre, à moins qu'il ne la console par le lit (Montherl., Demain,1949, I, 1, p. 701).
b) Loc. verb.
Au lit (se mettre, être, etc.). Se coucher pour faire l'amour. Synon. baiser, coucher.Il le mena dans sa chambre, où ils se mirent au lit. Elle en sortit avant l'heure du lever. Mais le joli homme ne lui garda pas le secret (Restif de La Bret., M. Nicolas,1796, p. 103).Et comme ils remplaçaient aux champs le chef de famille mobilisé, il leur arriva tout naturellement de le remplacer au lit (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 197).
Au lit. Dans l'accomplissement de l'acte sexuel. − Toi!... il faut qu'un jour nous couchions ensemble, tu dois être amusant au lit... (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 189).− Elle est bien. − Au lit, dit Pinette, elle est formidable. Tu ne peux même pas t'imaginer (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 77).
Avoir, mettre qqn au lit, dans son lit. Avoir des relations sexuelles avec quelqu'un. Napoléon avait reçu dans son lit, à Milan, une Italienne de seize années, belle comme le jour; au milieu de la nuit il la renvoya, de même qu'il aurait fait jeter par la fenêtre un bouquet de fleurs (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 374).Duvillard, qu'elle sevrait depuis six semaines, s'efforçait de rire, comptait quand même qu'il la mettrait au lit, s'il attendait patiemment (Zola, Paris, t. 1, 1897, p. 273).
Faire lit commun. Avoir des relations sexuelles dans le cadre d'une vie commune. Faisant avec sa femme lit commun, coucherie patriarcale, avec le grand fils à leurs pieds en travers, sur un lit de sangle! (Goncourt, Journal,1865, p. 186).
Partager son lit avec. Même sens :
7. ... Sartre resta quarante ans sans adresser la parole à sa femme; à table, il s'exprimait par signes, elle finit par l'appeler « mon pensionnaire ». Il partageait son lit, pourtant, et, de temps à autre, sans un mot, l'engrossait... Sartre, Mots,1964, p. 8.
Faire lit à part. Ne pas, ne plus avoir de relations sexuelles. [Pour les messieurs] fidèles aux idées vulgaires à la mode (...) le parfait contentement [de Lamiel] ne pouvait se concilier avec lit à part (Stendhal, Lamiel,1842, p. 197).
Être né d'un premier, d'un second, d'un même lit. Être né d'un premier, d'un second mariage, d'un même mariage :
8. Le partage de la moitié ou des trois quarts dévolus aux frères ou sœurs (...) s'opère entre eux par égales portions, s'ils sont de lits différens, la division se fait par moitié entre les deux lignes paternelle et maternelle du défunt... Code civil,1804, art. 752, p. 138.
3. Alitement. Quelques jours de fièvre et de lit (Martin du G., Souv. autobiogr. et littér.,1947, p. cxxx).
Se mettre, être, rester au lit. Se coucher, rester couché parce qu'on est malade. Synon. s'aliter, être alité.Dès qu'il y a émeute, il est au lit, il est malade! (Scribe, Bertrand,1833, III, 3, p. 176).
Garder le lit. Ne pas quitter le lit. Elle était très lasse, très déprimée. Je lui ai ordonné de garder le lit (Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 180).
4. Lieu où l'on dort habituellement. Synon. chez-soi, domicile.Et l'ouvrier courbé qui regagne son lit (Baudel., Fl. du Mal,1857, p. 164).
Dormir (coucher) dans son lit. Dormir chez soi. [Paris] où nous n'osions plus coucher dans notre lit, où sans cesse il fallait changer de domicile [à cause de la traque de la Gestapo] (Mauriac, Bâillon dén.,1945, p. 402).
Mourir dans son lit. Mourir de mort naturelle chez soi. Depuis quatre générations, tous ses ancêtres ont été pendus ou décapités; pas un n'est mort dans son lit (About, Roi mont.,1857, p. 224).
5. Place, possibilité d'accueil pour un malade dans un hôpital. Un hôpital de cent vingts lits qui vient d'être fondé (Goncourt, Journal,1895, p. 746).
II. − P. anal.
A. −
1. Couche d'une matière meuble qui recouvre une surface. La terrasse de l'auberge donnait sur une route, très large, que la poussière couvrait d'un lit épais (Estaunié, Sil. camp.,1925, p. 145).
2. Couche d'une matière particulière sur laquelle repose quelque chose. Le poisson était couché pour la nuit sur des lits de glace (Zola, Ventre Paris,1873, p. 729).
En partic.
ART CULIN. Garniture sur laquelle repose un mets. Quand le gigot paraît au milieu de la table, Fleurant l'ail, et couché sur un lit respectable De joyeux haricots (Ponchon, Muse cabaret,1920, p. 149).
TECHNOL. Assise (de quelque chose). Lit de mortier, de ciment, de pierre; lit de mastic (d'apr. Noël 1968). Distinguer, dans la blancheur des lits de mortier, la tranche des briques superposées (Genevoix, Raboliot,1925, p. 55).
3. MAÇONN. Surface horizontale supérieure ou inférieure d'une pierre, d'après la position qu'elle occupe dans la carrière. Anton. délit. (v. délit2). (Ds Noël 1968).
4. Par lits. Par couches, mises l'une sur l'autre d'une substance ou d'objets de même nature. Ces fibres sont courtes et se recouvrent par lits superposés comme les tuiles d'un toit (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 613).Des poulets morts et plumés, s'alignaient dans des caisses, par lits profonds (Zola, Terre,1887, p. 169).
GÉOL. Assises successives d'un même dépôt. Une succession de lits forment une strate ou une couche (George1970).
5. Au fig., rare. Champ :
9. Nos pensers courent à l'action sur des pistes osseuses. L'éclair m'ouvre le lit de plus vastes desseins. L'orage en vain déplace les bornes de l'absence. Saint-John Perse, Exil,1942, p. 231.
Au lit d'honneur (vx). Au champ d'honneur [Le Prince Prozorowski] est mort sinon au lit d'honneur, au moins dans un lit honorable, sur la rive droite du Danube, où il s'est fait porter pour avoir le plaisir de mourir sur les terres turques (J. de Maistre,Corresp.,1809,p. 289).
B. −
1. Chenal d'écoulement (d'un cours d'eau, d'un glacier p. ex.). On reprend le même chemin et on suit le lit à sec de la vallée principale (Barrès, Cahiers, t. II, 1913, p. 10).Il faut passer par les bas-fonds, suivre des lits de torrents enchevêtrés de viornes et de ronces (Giono, Colline,1929, p. 48):
10. ... les lits des rivières, des fleuves, des mers mêmes, varient dans leur forme, leur profondeur, et insensiblement se déplacent... Lamarck, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 78.
Lit majeur. Partie adjacente au chenal, inondée en cas de crue (d'apr. Hydrol. 1978).
Lit mineur. Lit occupé en permanence, délimité par les berges (d'apr. Hydrol. 1978).
2.
a) Lit de la marée, du courant. Lieu où l'écoulement de la marée, où un cours d'eau a le plus de force et de vitesse :
11. ... nous tombâmes bientôt sur un fond de cinquante brasses, où le courant paraissait modéré. Jusque-là nous avions traversé dans ce canal des lits de marée plus forts que ceux du four ou du raz de Brest... Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 92.
b) Lit(du vent). Direction dans laquelle souffle le vent. Le séminariste, à la barre, pendant que Salaün aidait à la manœuvre, ramenait à chaque coup de houle le bateau dans le lit du vent (Chevrillon, La Bretagne d'hier II,1925, p. 11).
Trajet habituel d'un flux atmosphérique de perturbation. Le lit de l'alizé (d'apr. George 1970).
3. Au fig., rare. Les excès de la Terreur, le despotisme de Bonaparte, avaient fait rebrousser les idées; mais sitôt que les obstacles qu'on leur avait opposés furent détruits, elles affluèrent dans le lit qu'elles devaient à la fois suivre et creuser (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 533).
Prononc. et Orth. : [li]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1050 « meuble destiné au coucher » (Alexis, 12, a ds T.-L.); b) 1318 lit « dais sous lequel se tient le roi lors d'une séance du Parlement » (Ordonnance de Philippe V, 17 nov. ds Ord. des Rois de France, t. 1, p. 676); 1377 lit de justice « id. » (Gace de La Buigne, Roman des Deduis, éd. Å Blomqvist, 5315); d'où ca 1470 « séance solennelle au Parlement » (Georges Chastellain, Chronique, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 3, p. 429); c) 1486 « union conjugale » (Bout., Somme rur., I, fo117 ds Gdf. Compl.); 2. a) 1200 vénérie (Garin le Lorrain, éd. J.A. Vallerie, 10290); b) ca 1265 « canal d'un cours d'eau » (Brunet Latin, Trésor, éd. F.J. Carmody, I, 122); c) 1573 mar. lis du vent (Dupuys); 3. 1306 « couche horizontale » (Joinville, St Louis, éd. N. L. Corbett, § 370). Du lat. lectus « lit » et fig. « union conjugale ». Fréq. abs. littér. : 15 383. Fréq. rel. littér. : xives. : a) 18 134, b) 24 593; xxe: a) 27 183, b) 20 416. Bbg. Archit. 1972, pp. 107, 216. - Pauli 1921, p. 69. - Quem. DDL t. 16. - Sculpt. 1978, p. 511.

Wiktionnaire

Nom commun - français

lit \li\ masculin

  1. (Mobilier) Meuble sur lequel on se couche pour dormir, généralement composé d’un cadre de bois ou de métal, qu’on garnit d’un sommier ou d’une paillasse, d’un ou plusieurs matelas, d’un traversin, d’un ou plusieurs oreillers, de draps et de couvertures.
    • Le Curé, en mourant, devait laisser à son successeur, un lit garni, un pot de cuivre, un crémail, quelques petits meubles de bois et une poêle à frire. — (A.-D. Thiéry, Histoire de la ville de Toul et de ses évêques, Paris, Roret, Nancy, Grimblot & Raybois & Toul, Vve Bastien, 1841, page 303)
    • Evans prend possession de l’unique lit et s’y fourre entre deux édredons, tandis que je monte mon lit de voyage et m’y enroule dans mon plaid. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 94)
    • Oui, sans doute, il est pitoyable que des personnes aisées occupent indûment des lits dans les hôpitaux. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Au lit, ils enlevaient leurs lunettes d’abord et leurs râteliers ensuite dans un verre et plaçaient le tout en évidence. — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932, éd. 1942, page 155)
    • La victime, face contre terre, était coincée dans la ruelle du lit, fesses en l’air. Pas besoin d’être diplômé de la faculté Xavier-Bichat pour comprendre qu’il était raide mort. — (Patrick de Funès, Médecin malgré moi, 2008)
    • Berceau et tombeau, nid délicieux où s'oublier et s'égarer, lieu de toutes les audaces comme de tous les renoncements, le lit marque l'indispensable suspension des activités diurnes et de la décence. — (Pascal Bruckner, Le Sacre des pantoufles, Grasset, 2022, page 87)
  2. (Par analogie) Tout lieu où l’on peut se coucher.
    • […] et, allongé sur un lit d’ordures humides, un cochon tout rose, assoupi, grognait en rêvant. — (Octave Mirbeau, La Bonne, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
    • Un lit de gazon, de fougère, de verdure.
  3. (Par métonymie) Cadre de bois ou de métal, indépendamment de la literie.
    • Un lit de bois de noyer, d’acajou, de merisier, de chêne.
    • Monter, démonter un lit.
  4. (Par métonymie) Literie.
    • Un bon lit.
    • Un lit très doux.
    • Un lit trop dur.
    • Faire son lit, le mettre en tel état qu’on puisse y coucher.
  5. (Par extension) Couche régulière de matière quelconque.
    • Il ne reste plus qu’à faire sécher l’écorce sur un lit de perches disposées en plan incliné […] — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 174)
    • Dans ce terrain vous trouverez un lit de terre, puis un lit d’argile, puis un lit de sable.
    • Le lit d’un banc de pierre dans la carrière, d’une assise dans une construction de pierre, le dessus et le dessous d’un banc de pierre, d’une assise.
  6. (Géographie, Hydrologie) Chenal occupé par une rivière ou un fleuve.
    • La rivière semble dormir, mais il lui arrive de sortir de son lit. — (Brunetto Latini, Li livres dou tresor, 1265)
    • Le bateau, mal conduit et chargé outre mesure, alla donner dans un de ces bas-fonds qui encombrent le lit de la Loire, et y resta engravé. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 2e récit : Suites du meurtre de Galeswinthe — Guerre civile — Mort de Sighebert (568-575), 1833 - éd. Union Générale d’Édition, 1965)
    • Dans beaucoup de contrées, où les grès sont rares, on utilise pour les pavages les cailloux roulés que l'on trouve en abondance dans le lit des fleuves ou sur les plages de la mer. — (Léon Durand-Claye, ‎Léopold Marx, Routes et chemins vicinaux, 1885, page 388)
    • La populiculture représente un risque non négligeable de « pollution génétique » à partir des peupliers noirs naturels présents dans le lit de la Loire. — (Hervé Piégay, Guy Pautou et Charles Ruffinoni, Les Forêts riveraines des cours d’eau : écologie, fonctions et gestion, Institut pour le développement forestier, 2003, page 324)
  7. (Sens figuré) Jeux de l'amour que l'on fait allongé.
    • Je te jure, les bonshommes, on se demande vraiment pourquoi on leur court après… Quand on y pense… à part le lit… et encore ! Parce qu'il y en a des qui, même au lit, je ne te dis pas ! — (Vera Feyder, Petite suite de pertes irréparables, Éditions Lansman, 1998, page 12)
  8. (Sens figuré) Union ; mariage en rapport avec la naissance des enfants.
    • Les enfants d’un second lit figurent aussi dans cet arbre généalogique.
    • La mère payait déjà très-difficilement les mois de collège de son aîné, Florent, l’enfant du premier lit. — (Émile Zola, Le Ventre de Paris, Georges Charpentier, Paris, 1873)
  9. (Marine) Direction du vent, d’un courant.
    • Le lit du vent, d’un courant,
  10. (Par métonymie) (Médecine) Dans un hôpital, ensemble des biens — locaux (chambre), lit, dispositifs médicaux — et des personnels permettant d’accueilr un patient. Place pour un patient dans un service hospitalier.
  11. (Par extension) (Médecine) Nombre de personnes pouvant être accueillies et traitées dans un service hospitalier.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Littré (1872-1877)

LIT (li ; le t ne se lie guère dans la conversation ; au pluriel, l's se lie : des li-z élégants) s. m.
  • 1Ensemble des diverses pièces qui composent le meuble sur lequel on s'étend et on dort. Une chambre à deux lits. Placer le lit dans une alcôve. Tout à coup, on voit arriver le moment fatal où la terre n'a plus rien pour elle que des pleurs : que peuvent tant de fidèles domestiques empressés autour de son lit ? Bossuet, Mar.-Thér. T'accommodes-tu mieux de ces douces ménades, Qui, dans leurs vains chagrins, sans mal toujours malades, Se font des mois entiers, sur un lit effronté, Traiter d'une visible et parfaite santé ? Boileau, Sat. X. Les gardes, son palais, son lit [de l'empereur Claude] m'étaient soumis, Racine, Brit. IV, 2. Lit, siéges, table y sont [dans un réduit] portant de toutes parts Livres, dessins, crayons, confusément épars, Chénier, Élég. XXIV. Dans mon réduit où l'on voit l'indigence Sans m'éveiller assise à mon chevet, Grâce aux amours bercé par l'espérance, D'un lit plus doux je rêve le duvet, Béranger, Dieu des bonnes gens.

    Au lit, couché dans un lit. Elle [la joueuse] plaint le malheur de la nature humaine, Qui veut qu'en un sommeil où tout s'ensevelit, Tant d'heures sans jouer se consument au lit, Boileau, Sat. X.

    Se mettre au lit, se déshabiller et se coucher. Nous arrivâmes comme le maître du logis allait se mettre au lit, Sévigné, 351.

    Ils font lit à part, se dit d'un mari et d'une femme qui couchent séparément. Le roi qui faisait lit à part, La Fontaine, Mul. Assurément votre frère se donne la liberté de citer assez souvent les bons frères qui ordonnent le lit à part dans la canicule, Sévigné, 16 nov. 1689.

    Ils ne font qu'un lit, se dit d'un mari et d'une femme qui couchent ensemble.

    Il va du lit à la table et de la table au lit, se dit d'un homme qui n'a d'autre occupation que de manger et de dormir.

    Garder le lit, ne pas quitter le lit, demeurer au lit à cause de quelque incommodité. Tout le jour elle a gardé son lit, Sévigné, 10. Un mal de tête qui l'obligeait à garder le lit, Hamilton, Gramm. 9.

    Prendre le lit, se dit de quelqu'un qui, se sentant malade, se couche. Il a pris le lit il y a huit jours, et depuis lors la fièvre ne l'a pas quitté.

    Au saut du lit, en sautant à bas du lit. Ce fameux duc de Valstein, que l'empereur Ferdinand fit si proprement tuer au saut du lit par quatre honnêtes Irlandais, Voltaire, Lett. au roi de Prusse, 2 sept. 1742.

    Prendre quelqu'un au saut du lit, se rendre de bon matin chez lui et à son lever.

    Être au lit, être couché. Il était encore au lit à neuf heures du matin.

    Être au lit, signifie aussi être couché pour cause de maladie. Je suis au lit depuis un mois avec la fièvre continue, Dancourt, la Trahison punie, III, 2.

    Fig. Être au lit de la mort, au lit de mort, sur son lit de mort, être à l'extrémité. Représentez-vous au lit de la mort une âme fidèle, Massillon, Avent, Mort du péch. Toutes les ressources dont nous pouvons nous flatter au lit de la mort sont d'ordinaire des illusions, Massillon, Car. Mort.

    À son lit de mort, avant de mourir, en mourant. À son lit de mort, il s'est réconcilié avec son fils. Ma mère au lit de mort a reçu nos promesses, Voltaire, Tancr. V, 3.

    Mourir dans son lit, mourir d'une mort naturelle, sans être tué à dessein ou accidentellement. Il [Sylla] osa se démettre de la dictature pour vivre en simple particulier, et il termina ses jours dans son lit, Rollin, Traité des Ét. 3e part. ch. 1. Cet exemple et celui du maréchal de Marillac font assez voir que quiconque est à la tête des armées ou des affaires, est rarement sûr de mourir dans son lit ou au lit d'honneur, Voltaire, Comm. Œuv. aut. Henr.

    Lit d'ange, lit qui était sans quenouilles ou piliers, et dont on retroussait les rideaux. M. de Coulanges vous parlera de votre lit d'ange, Sévigné, 11 juill. 1672.

    Lit à la duchesse, voy. DUCHESSE.

    Autrefois le grand lit, le lit pour dormir la nuit ; le petit lit, le lit pour la sieste. On s'asseyait sur le pied du petit lit, et cette habitude s'est conservée jusque assez avant dans le XVIIe siècle.

    Lit à tombeau, s'est dit d'un lit dont le ciel était plus élevé vers la tête que vers les pieds. Son logement [de d'Alembert] chez la vitrière était une petite chambre mal éclairée, mal aérée, avec un lit à tombeau très étroit, Marmontel, Mém. VII.

    Aujourd'hui, lit en tombeau, lit dont le bois a la forme carrée d'un monument sépulcral.

  • 2Place dans une salle d'hôpital pour un malade. Cet hôpital a cent lits. On m'a promis deux voix à l'Académie, et deux lits aux Incurables, Picard, Trois quartiers, III, 2.
  • 3Lit de travail, lit de misère ou petit lit, lit sur lequel on place la femme pendant le travail de l'accouchement.

    Lit de douleur, lit dans lequel est couchée une personne souffrante, gravement malade. Lorsqu'étendus sur un lit de douleur, vous combattiez ainsi entre la vie et la mort, Massillon, Carême, Impén. Qu'importe au chrétien… de mourir… dans le lit de sa douleur ou dans le sein des ondes, pourvu qu'il meure dans la piété et dans la justice ? Massillon, ib. Mort.

    Lit de parade, lit tendu dans une chambre plutôt pour l'ornement que pour l'usage. Le lit à parer est le lit de parade, et c'est à la fin du moyen âge, et surtout à l'époque de la renaissance, qu'il devint, par ses sculptures, ses incrustations et ses peintures, un véritable objet d'art, De Laborde, Émaux, p. 366.

    Lit de parade, lit sur lequel on expose, pendant quelques jours, certains morts, rois, princes, grands seigneurs, hommes illustres. On ne fait ordinairement les funérailles de nos rois que quarante jours après leur mort ; on expose, pendant ces quarante jours, leur image en cire, à la vue du peuple, sur un lit de parade, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. IV, p. 156, dans POUGENS.

    Lit de repos, sorte de petit lit bas et sans rideau, où l'on se repose pendant le jour. Mettez-vous sur votre lit de repos, Sévigné, 539.

    Lit de sangle, lit fait de sangles, et plus souvent d'un morceau de coutil attaché à deux longues pièces de bois, soutenues par des pieds ou jambages qui se croisent.

    Lit de camp, petit lit dont le bois se démonte de manière qu'on peut le transporter facilement. Chacun couché, pour la belle on mettait Un lit de camp, La Fontaine, Berc. J'avais un petit lit de camp tout prêt dans l'endroit qui m'était réservé, Marivaux, Paysan parv. 2e part.

    Le lit de camp est aussi une espèce de couchette formée de planches inclinées, qui sert de lit dans un corps de garde.

    Lit de veille, lit qu'on dresse dans la chambre d'un malade pour le veiller.

    Lit orthopédique ou extensif, lit sur lequel on couche les enfants affectés de quelque dérangement dans la taille, et qui porte un appareil propre à tenir le corps dans une extension continue.

    Lit nuptial, le lit où les nouveaux mariés couchent la première nuit de leurs noces.

  • 4Lit, nom de la couche sur laquelle les anciens se mettaient pour prendre leur repas dans la salle à manger.

    Lit de roses, lit parsemé de feuilles de rose sur lequel les anciens Sybarites aimaient à se reposer.

    Fig. N'être pas sur un lit de roses, être en proie à des tourments physiques ou moraux (par allusion au lit de roses des Sybarites).

  • 5La couchette, c'est-à-dire les supports et le fond d'un lit. Un lit de bois de noyer, d'acajou. Monter, démonter un lit.

    Lit de fer, couchette qui est en fer au lieu d'être en bois.

  • 6Le tour du lit. Un lit de damas, d'indienne. Un lit d'été, d'hiver. On voit encore, parmi les meubles de la couronne, un superbe lit travaillé en soie, en or, en petites perles fines et petites pierreries, fait par Mme de Maintenon pour Louis XIV, Genlis, Mme de Maintenon, t. II, p. 266, dans POUGENS.
  • 7Il se prend aussi pour les matelas et le lit de plume sur lesquels on couche. Un bon lit. Un lit trop mou, trop dur. Défaire, découvrir, bassiner un lit. Border le lit.

    Faire le lit, faire un lit, le mettre en tel état que l'on puisse s'y coucher. On dit aussi : accommoder un lit.

  • 8Lit de plume, taie de toile ou de coutil pleine de plume. Dans le réduit obscur d'une alcôve enfoncée S'élève un lit de plume à grands frais amassée, Boileau, Lutrin, I. Suis-je mieux nourri, suis-je dans ma chambre à l'abri du nord, ai-je un lit de plume, après vingt ans entiers qu'on me débite [qu'on vend mes ouvrages] dans la place ? La Bruyère, XII.
  • 9Toute chose sur laquelle on se couche. Un lit de feuillage. La terre était son lit.

    Fig. Un homme est malade en son lit ; on le vient avertir de donner ordre à ses affaires… il me semble que mon Sauveur a fait quelque chose de semblable sur le lit sanglant de la croix, Bossuet, 2e serm. Compass. de la Ste Vierge, Préambule. L'enfant dont la mort cruelle Vient de vider le berceau, Qui tomba de la mamelle Au lit glacé du tombeau, Lamartine, Harm. II, 1.

    Mourir au lit d'honneur, voy. HONNEUR, n° 1.

  • 10Lit de justice, trône sur lequel s'assoit un roi rendant la justice. Il y avait au milieu de la galerie un parquet où était son lit de justice, Sacy, Bible, Rois, III, VII, 8.

    Dans le moyen âge, lit de justice, ou lit de parement, lits ornés d'une façon particulière, qui étaient dans la chambre à coucher du roi ; car c'était là que le roi faisait ses réceptions solennelles.

    Particulièrement. Trône sur lequel le roi s'asseyait dans le parlement de Paris, lorsqu'il y tenait une séance solennelle.

    La séance même. Charles V tint un lit de justice en 1374, pour faire enregistrer la loi qui fixe la majorité des rois à quatorze ans, Voltaire, Dict. phil. Parlement de France.

  • 11 Fig. Union conjugale. Les enfants du premier, du second lit. Et moi, comme à son lit je me vis destinée, Corneille, Poly. I, 3. Celle qu'un lien honnête Fait entrer au lit d'autrui, Doit se mettre dans la tête, Malgré le train d'aujourd'hui, Que l'homme qui la prend ne la prend que pour lui, Molière, Éc. des femmes, III, 2. Une loi moins sévère Mit Claude dans mon lit et Rome à mes genoux, Racine, Brit. IV, 2. Et vous croiriez pouvoir, sans blesser nos regards, Faire entrer une reine au lit de nos Césars, Racine, Bérén. II, 2. Les Parques à ma mère, il est vrai, l'ont prédit, Lorsqu'un époux mortel fut reçu dans son lit, Racine, Iphig. I, 2. Ai-je dû mettre au jour l'opprobre de son lit ? Racine, Phèdre, V, 1. Le lit de son prochain était pour lui inviolable, Massillon, Carême, Riche. Je suis né de Claude, duc de Saint-Simon, et de sa seconde femme, Charlotte de l'Aubespine, unique de ce lit, Saint-Simon, I, 19. Un père altier que seul l'intérêt touche, Vous a jetée au lit d'un vieil époux, Béranger, Canthar.

    Terme d'ancienne jurisprudence. Le lit entier, le mari et la femme. Frère, sœur de lit entier, enfants nés du même père et de la même mère, par opposition à frère, sœur de demi-lit, qui se disait pour consanguin et utérin.

    Lit brisé, mariage dissous.

  • 12Canal par où coule une rivière, par comparaison du fond sur lequel est la rivière avec le lit où l'homme s'étend. Le lit des ruisseaux sera sec à sa source même, Sacy, Bible, Isaïe, XIX, 7. Comme je hais cette rivière [la Durance], il me semble qu'elle me hait aussi ; la dernière fois que je l'ai vue, elle était hors de son lit comme une furie déchaînée, Sévigné, 17 avr. 1680. Une rivière [l'Eure] qui est détournée de son chemin par une armée de quarante mille hommes ; il n'en faut pas moins pour lui faire un lit [on voulait l'amener à Versailles], Sévigné, 13 déc. 1684. Un pont sur de telles rivières n'est guère possible, parce qu'elles changent de lit sans cesse et s'élèvent bien au-dessus du niveau de la plaine, Staël, Corinne, XIX, 6.

    On dit aussi : le lit de la mer, de l'Océan. L'autre opinion qui prétend que, dans la période de deux millions d'années, l'axe de la terre, se relevant continuellement et tournant sur lui-même, a forcé l'Océan de changer son lit, n'est pas moins contraire à la physique, Voltaire, Physique, changements du globe. Les eaux soudain s'écoulèrent Dans le lit creusé des mers, Lamartine, Médit. I, 30.

  • 13 Terme de marine. Le lit de la marée ou d'un courant, le lieu où la marée, le courant ont plus de force et de vitesse.

    Le lit du vent, synonyme de direction du vent, rumb ou aire (Nicot écrit lis du vent, et M. Jal y voit l'abrégé de lisière). C'est là que, croisant sous voiles et voyant sans être vus, ils ont toujours l'avantage du vent sur les bâtiments auxquels la force et le lit constant des vents ne permettent pas de passer au-dessus de l'île, Raynal, Hist. phil. XIII, 38.

    Tenir le lit du vent, aller à six quarts de vent près du rumb d'où il souffle.

  • 14Lit de pierre, masse de pierre étendue comme un lit dans le sein de la terre. Sur la montagne de Castravan il y a un lit de pierre blanche, mince comme de l'ardoise, dont chaque feuille contient un grand nombre et une grande diversité de poissons, Buffon, Hist. nat. Preuv. théor. terr. Œuv. t. I, p. 409. Dans tous les vallons étroits où l'on découvre des rochers, on verra que les mêmes lits de pierre ou de marbre se trouvent des deux côtés à la même hauteur, Buffon, ib. p. 367.

    Le lit d'une pierre, la situation où la nature l'a placée dans la carrière. Les pierres ont deux lits : celui de dessus qui s'appelle lit tendre, et celui de dessous qui s'appelle lit dur.

    Lit brut, celui qui n'est pas ébousiné.

  • 15 Terme de maçonnerie. Faces par lesquelles des pierres sont superposées, tandis qu'on appelle joints les faces par lesquelles elles sont contiguës latéralement.

    Lit d'une assise dans une construction de pierre, le dessus et le dessous d'une assise.

  • 16Couche d'une chose quelconque qui est étendue sur une autre. L'édifice résiste et dure en son entier : Après un lit de bois est un lit de mortier ; Chaque castor agit ; commune en est la tâche, La Fontaine, Fabl. X, 1. Il se rencontre dans les onyx diverses couleurs qui sont par lit les unes au-dessus des autres, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. XI, 1re part. p. 78, dans POUGENS.
  • 17 Terme militaire. Lit de pont, se dit du plancher ou fascinage sur lequel passent les voitures, les chevaux et les piétons.
  • 18 Terme de vénerie. Au lit, au lit, chiens, exclamations pour faire quêter les chiens, lorsqu'on veut lancer un lièvre.

PROVERBES

Comme on fait son lit, on se couche, c'est-à-dire on a du bien ou du mal suivant qu'on a eu prévoyance et précaution.

Le lit est une bonne chose ; si l'on n'y dort, l'on y repose.

Le lit est l'écharpe de la jambe, quand on a mal à la jambe, il faut se tenir au lit.

REMARQUE

À plat de lit, gisant dans le lit, locution qui paraît être génevoise ; du moins J. J. Rousseau s'en est servi : Il n'y avait que l'excuse d'être à plat de lit qui pût me dispenser de courir à son premier mot, dans le Dict. de BESCHERELLE.

HISTORIQUE

XIIe s. E iceles qui estoient es liz de lor mariz ploroient, Machab. I, 1. E li liz saint Thomas esteit apareillez, Desus un chaelit qui tut esteit quiriez [garni de cuir], D'une cuilte [couette] purpointe, d'un poi d'estraim junchiez, E de chiers linges dras e blancs e deliez, Th. le mart. 102. En paradis… Sont li lit fait où nous devons coucher, Ronc. p. 98.

XIIIe s. Cendre de chesne metez i, Et espiz de orge autresi, De l'estreim d'orge une littere, E puis la cendre, qu'ele i pere [de manière à ce qu'elle y paraisse], E puis l'estreim e puis la cendre ; De lit en lit devez entendre, Ms de St-Jean. Il [le Nil] ist [sort] outre le lit de son cours çà et là, tant qu'il arouse toute la terre, Latini, Trésor, p. 153. En son lit, ce dit l'Escriture, se doit on repentir et plorer ses pechiez, Psautier, f° 11. Coument querreiz à Dieu merci, Se la morz en vos liz vous tue [si vous n'allez pas mourir à la croisade pour la cause de Dieu] ? Rutebeuf, I, 61. L'anemi [le diable] l'avoit par raison Mis en escrit ; En enfer estoit fait son lit ; Mais sa femme le garantit, Mart. Hapart, dans JUBINAL, t. II, p. 203. Constance, dit Symons, faites lui faire un lit, Berte, LIII. Cil qui morra des nos, bien en soit chascun fis [certain], Avoec les innocens sera parés ses lis, Ch. d'Ant. II, 516. Il pot avenir que uns mariages est dessevrés par sainte Eglise quant au lit, Beaumanoir, XVIII, 6. Si en voloit ele porter se [sa] plus bele robe à parer et son plus bel lit furni, Beaumanoir, XIII, 21. Li lis as dames et as demiseles, et lor robes à cascun jor, deffendons nous qu'on les prengne en nule maniere, Beaumanoir, LIV, 7. Comment porra gesir ou feu qui art et fume [en enfer], Qui ne puet ci dormir fors que sus lit de plume ? J. de Meung, Test. 1950.

XVe s. Cil messire Jacquemes de Werchin… eust esté vaillant homme, s'il eust vescu longuement ; mais il mourut jeune et sur son lit, Froissart, II, II, 63. Fut establi qu'en remembrance De ce miracle et celle pais [des barons et de la reine Blanche, qui leur présenta Louis IX enfant], Seroit le lit à tousjours mais, En tous lieux où les roys seroient Pour jugement et que tendroient [tiendraient] De France la saincte couronne, Fait, et pour ce encore on l'ordonne Et l'appell'on lit de justice, Qui est à ramembrer propice, Toutefois que roys proprement Doit venir en son parlement, Ou qu'il siet pour justice aillours, Deschamps, Miroir de mariage, p. 120. Au temps passé on laissoit les roys trois jours morts en leur lict, le visage descouvert, Juvénal Des Ursins, 1422. Et tant estoit en la grace de la reine du pays, qu'elle estoit son demi lit, les nuits que la dite reine point ne couchoit avec le roi, Louis XI, Nouv. XXVII. Il se coucha sur son lit de camp, Commines, III, 10.

XVIe s. Aians mis hors la voile latine et le trinquet, ils s'esloignerent aisement des autres qui ne pouvoient approcher qu'aux lis du vent, et aloveant [louvoyant], D'Aubigné, Hist. II, 301. Ils estoient joyeux de mourir au lict d'honneur, Paré, III, 704. Il observera les bestes, leurs repaires et gistes, lits, chambres, reposées, bouges, tanieres, De Serres, 993. …Qui, quant ils sont en quelque cholere et different, font deux licts, et ne s'advisent pas d'appeller lors plus que jamais Venus au secours, La Boétie, 305. Achapte le lict d'un grand debteur, car à dormir il porte bonheur, Génin, Récréat. t. II, p. 233. Une garniture de ciel de lict de camp, Bibl. des ch. 6e série, t. I, p. 498.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « lit »

Du latin lĕctus (sens identique) lui-même issu de l’indo-européen legh, (« coucher »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Norm. liet ; wallon, lét ; namur. leit ; bourguign. lei ; provenç. leit, leich, liech, lieg ; catal. llit ; espagn. lecho ; portug. leito ; ital. letto ; du lat. lectus ; grec, λέϰτρον et λέχος, de λέγειν, mettre, poser. Comparez l'allemand legen, mettre, Lager, un lit, liegen, être couché.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Phonétique du mot « lit »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
lit li

Fréquence d'apparition du mot « lit » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « lit »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « lit »

  • Berne, 27-4-1898. « Asseyez-vous et tâchez de l'apprendre mieux », disait-on en mathématiques, mais voilà qui est passé et oublié. Pour l'instant se déroule au-dehors le premier orage de l'année. Un frais vent d'ouest m'effleure qui m'apporte une odeur de thym et des sifflets de chemin de fer, et se joue dans mes cheveux humides. La nature m'aime donc ! Consolatrice et prometteuse. Pareil jour, je demeure invulnérable. Souriant à l'extérieur, riant plus libre au-dedans, une chanson dans l'âme, un gazouillant sifflotement sur les lèvres, je me jette sur le lit, me détends, préserve la sommeillante force. Vers l'ouest, vers le nord, où que le sort m'entraîne : je crois !
    Journal (1957), Paul Klee, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1959  (ISBN 978-2-246-27913-6), Journal I, p. 25
  • Dites à votre maîtresse que le bord de son lit est une rivière de fleurs.
    Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996  (ISBN 2-07-032917-8), partie 1, p. 29
  • La voici, tempête conventionnelle sous des nuages immobiles. La voici, femme virile coiffée du bonnet phrygien, aux tribunes de la Convention et à la terrasse des Feuillants. Mais déjà femme est-ce encore elle cette merveilleuse, encore ce mot prédestiné dans l’olympe de mes nuits, femme flexible et séduite et déjà l’amour ? L’amour avec ses seins rudes et sa gorge froide. L’amour avec ses bras emprisonneurs, l’amour avec ses veillées mouvementées, à deux, sur un lit tendu de dentelles.
    La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962  (ISBN 978-2-07-027695-0), VI. Pamphlet contre la mort, p. 62
  • — La sœur de qui ? demanda Corsaire Sanglot. — Le cœur décis, décor ce lit. — Feux intellectuels vulgaires.
    La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962  (ISBN 978-2-07-027695-0), VII. Révélation du monde, p. 70
  • Réputé pour son magnétisme et son charisme, ce signe d’eau sait faire monter la température au lit. Les Scorpions sont très sensuels et passionnés, ce qui les rend irrésistibles auprès de leurs partenaires. Leur côté mystérieux et sombre ajoute une touche de piquant à leurs ébats, et les personnes qui ont la chance de partager leur lit ne peuvent qu’en redemander. Attention toutefois, car le Scorpion est également connu pour être très exigeant et possessif, mais cela ne fait qu’augmenter son désir de satisfaction et de perfection dans sa vie sexuelle.
    Unpointculture ! — Ces 5 signes astrologiques seraient les meilleurs au lit !
  • En 20 ans d'expertise, il affirme n'avoir jamais rien vu de tel, tant les punaises de lit seraient nombreuses dans cette cellule macabre. Au point de tuer un humain? Pas impossible, répond le spécialiste. Si ces insectes ne sont généralement pas mortels, une exposition massive (vraiment massive) et prolongée peut malgré tout provoquer une anémie mortelle, étant donné que ces bestioles se nourrissent de sang. Sans parler d'une réaction allergique, elle aussi potentiellement très dangereuse.
    Slate.fr — Un prisonnier américain aurait été «dévoré vivant» par des punaises de lit | Slate.fr
  • Dans le cadre bucolique du moulin de Cleutin, le chantier bat son plein. Entre l’abattage de la végétation, le terrassement, l’aménagement des berges et du fond de lit de rivière, la mise en place d’un nouveau pont… les travaux entamés en février sont impressionnants.
    Le Bonhomme Picard — Dans ce village de l'Oise, le Thérain retrouve son lit d'il y a deux cents ans
  • Faut-il faire lit à part pour être heureux en couple ?
    France Inter — Faut-il faire lit à part pour être heureux en couple ?
  • On mise sur la tête de lit design pour ajouter un soupçon d'originalité dans la chambre à coucher !
    Ctendance — Tête de lit originale : 17 idées de têtes de lit design ! - Ctendance

Traductions du mot « lit »

Langue Traduction
Anglais bed
Espagnol cama
Italien letto
Allemand bett
Chinois
Arabe سرير
Portugais cama
Russe кровать
Japonais ベッド
Basque ohea
Corse lettu
Source : Google Translate API

Antonymes de « lit »

Combien de points fait le mot lit au Scrabble ?

Nombre de points du mot lit au scrabble : 3 points

Lit

Retour au sommaire ➦