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Seul

Variantes Singulier Pluriel
Masculin seul seuls
Féminin seule seules

Définitions de « seul »

Trésor de la Langue Française informatisé

SEUL, SEULE, adj. et subst.

I. − Adjectif
A. − [En fonction d'attribut]
1. [Souvent renforcé par tout]
a) [En parlant d'une pers.] Sans compagnie, séparé des autres momentanément ou durablement. Je voulais lire la lettre tout seul, c'est pourquoi, malgré mon impatience, je la mis dans ma poche (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 92).V. ermitage B 1 ex. de Delécluze:
1. aïescha: Il faut le distraire... l'empêcher de penser... être toujours avec lui. clotilde: Mais s'il préfère être seul? aïescha: Justement: il ne faut pas qu'il soit seul. Il s'absorbe, il somnole: c'est très mauvais. Lenormand,Simoun, 1921, 9etabl., p. 92.
SYNT. Dormir, déjeuner, dîner seul; passer la nuit tout seul; être souvent, toujours seul; laisser qqn seul; rester seul cinq minutes, un instant, un moment; désirer, vouloir, avoir besoin (d')être seul, (de) rester seul.
En partic.
Non accompagné. Sortir, se promener, voyager seul; partir tout seul. M. de Cambremer (...) vint, mais seul, en disant que la marquise était désolée, mais que son médecin lui avait ordonné de garder la chambre (Proust,Sodome, 1922, p. 1094).
[Insiste sur l'isolement matériel dans un espace, dans un lieu] Seul à l'hôtel, à (une) table, dans sa chambre, dans son coin, dans un/son compartiment, dans le désert, dans une grande maison, dans le noir, dans une rue déserte. L'intolérable, c'est d'être perpétuellement dans l'attente d'un danger sournois; à deux, on prendrait ça à la rigolade... mais toute la nuit seul dans le grand appartement de mes parents, toutes les nuits seul, les nuits ne finissent pas en hiver (Vailland,Drôle de jeu, 1945, p. 95).
Travailler, prier... seul (p. oppos. à avec qqn d'autre, en groupe, en équipe, en communauté). Les agents de maîtrise (...) surveillent et dirigent (...) des travaux effectués par des ouvriers (ou des ouvrières), travaillant seuls ou en équipe (Brunerie,Industr. alim., 1949, p. 127).Jouer seul. Jouer sans partenaire. Gabrielle (...) semble jouer toute seule à colin-maillard au milieu de la scène (Feydeau,Dame Maxim's, 1914, ii, 10, p. 53).Parler, rire (tout) seul. Parler, rire sans interlocuteur ou sans raison apparente. Une petite vieille aux joues roses, qui rit toute seule dès le matin (Bernanos,Joie, 1929, p. 669).Un homme assis en face de moi parlait seul et semblait très excité (Larbaud,Journal, 1934, p. 282).V. causer2ex. 2.Disposer, jouir, profiter seul de + subst. En disposer, jouir, profiter sans partager. Elle avait honte de jouir seule de leurs petits-enfants, des gambades vives de la petite Geneviève qui maintenant se roulait sur le sable avec impudence (Drieu La Roch.,Rêv. bourg., 1937, p. 189).
b) [S'agissant de deux ou de plusieurs pers.] Sans témoin, sans d'autres personnes. Recevoir qqn seul; se voir seuls; seul en compagnie de qqn; seuls entre hommes; seuls face à face; seuls ensemble. Il n'était pas très facile de causer tranquillement. Ils étaient rarement seuls. Colette les gratifiait de sa présence, plus qu'ils n'auraient voulu (Rolland,J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1506).Une affaire finissait, et les juges devaient rester seuls dans la salle du conseil pour délibérer (Vercel,Cap. Conan, 1934, p. 80).
Seul avec + subst.Dîner, sortir seul avec qqn; vivre seul avec sa mère; s'assurer qu'on est bien seul avec son visiteur; p. anal. seul avec soi-même, avec la nature, avec ses pensées, ses souvenirs, ses regrets, sa peine, sa peur, sa tristesse. Geneviève: Mon mari, lui qui m'a abandonnée... qui me laisse ici seule... Le chevalier: Seule... avec moi? Geneviève: Seule avec mon désespoir (Dumas père, Chev. Maison-Rouge, 1847, iii, 7etabl., 5, p. 109).Lorsque ce dernier entra, la Maheude, qui était seule avec les enfants, remarqua tout de suite qu'il avait les mains vides (Zola,Germinal, 1885, p. 1290).
Loc. adv. inv. Seul à seul. Synon. de en particulier, en tête à tête.C'était la pensée de ce voyage seul à seul avec Vanessa qui m'avait décidé (Gracq,Syrtes, 1951, p. 88).[Peut varier en genre, le 1erseul se mettant gén. à la pers. de celui qui parle] Nous étions seul à seule et marchions en rêvant, Elle et moi (Verlaine,Poèmes saturn., 1866, p. 61).Sœur Perpetua et la novice devaient avoir chaque mois une heure d'entretien seule à seule (Jouve,Paulina, 1925, p. 174).Empl. subst. masc. Le seul à seul de l'amour (Blondel,Action, 1893, p. 268).
c) P. anal. [En parlant des choses] À l'écart de ses semblables. Lorsqu'un arbre est seul, il est battu des vents, et dépouillé de ses feuilles (Lamennais,Paroles croyant, 1834, p. 110).
[En parlant d'une substance] Qui n'est pas associée, mélangée. Beaucoup d'oxydes et même des corps simples (sélénium, tellure, or) sont introduits en traces, seuls ou en mélanges, pour développer des colorations variées (Cl. Duval, Verre, 1966, p. 43).
Au fig. Regarde dans l'œil de l'homme passer quelquefois l'intelligence, avec son cortège d'absurdités et de bêtes familières. Rarement elle est seule. Jamais longtemps (Valéry,Tel quel II, 1943, p. 190).
Proverbe. Un malheur* ne vient jamais seul.
2.
a) [Souvent renforcé par un adv. d'intensité]
α) Qui n'a pas ou n'a plus de famille, dont personne ne partage la vie quotidienne; p. ext., qui n'a de lien avec personne, qui n'a pas d'obligation vis-à-vis de qui que ce soit. Quinette vivait seul depuis quatre ou cinq ans; sa femme l'ayant abandonné (Romains,Hommes bonne vol., 1932, p. 81).Il était merveilleusement seul depuis des mois, malgré les camarades de faculté, quelques liaisons rapides (...), une espèce d'amitié d'hôpital avec une étudiante qui n'était rien pour lui (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 248).
β) Qui souffre d'isolement par manque d'amitié, d'affection, de relations. Son père est mort, plus seul, plus triste, plus abandonné qu'il n'avait vécu (Sandeau,Mllede La Seiglière, 1848, p. 126).Me voici seul, tout seul au monde! Ouvre-moi tes bras secourables! Toi, du moins, maraud du diable, tu ne m'auras pas trahi! Sais-tu ce que c'est qu'être seul, tout seul au monde? (Milosz,Amour. init., 1910, p. 200).V. abandonné ex. 4.
SYNT. Demeurer, se retrouver, vieillir (tout) seul; (se sentir) un peu, très, moins, de plus en plus, absolument, affreusement, bien, complètement, entièrement, fort, horriblement, si, tellement, terriblement seul; seul dans la vie, sur la terre; seul dans le malheur.
b) Dont les préoccupations sont éloignées de celles du plus grand nombre; qui se singularise par sa position, par ses choix, par ses actes. Les créateurs intellectuels (...) sont très seuls. Aucun parti, aucune instance politique ne s'emploie à les défendre (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 6, col. 2):
2. Degas s'est toujours senti seul, et l'a été dans tous les modes de la solitude. Seul par le caractère; seul par la distinction et par la particularité de sa nature; seul par la probité; seul par l'orgueil de sa rigueur, par l'inflexibilité de ses principes et de ses jugements... Valéry,Degas, 1936, p. 176.
Seul contre tous. L'esprit public était imprégné de l'idée (...) que chaque individu disposait comme d'« espaces réservés » de droits sacrés qu'il pouvait revendiquer, fût-il seul contre tous (Vedel,Dr. constit., 1949, p. 185).
c) [Dans des cont. philos., métaphys., exprime la condition de l'homme dans son rapport avec Dieu, autrui ou le monde] Qu'il [Ponge] referme le monde sur lui-même avec tout ce qui s'y trouve, du même coup il se trouve dehors, hors du monde, en face des choses, seul (Sartre,Sit. I, 1947, p. 288).[Dans l'Exil et le Royaume de Camus] L'homme est seul au sein d'un univers indifférent, seul au milieu des autres hommes, menant dès sa naissance, par le fait même d'exister, une existence séparée des autres existences (La Table Ronde, févr. 1960, p. 22).
3. [Gén. suivi d'un compl. prép. de] Synon. de unique.
a) [Le compl. indique la catégorie dont un individu se distingue] Seul dans son genre; seul de sa race, de sa génération, de ses contemporains; seul en son temps, entre tous. Leur maison avait ceci d'étrange, que (...) sa cour était claire et que les pavés en étaient non seulement balayés, mais même lavés. Elle était seule de son espèce dans ce quartier ancien où les maisons disparaissaient sous une couche de crasse séculaire (Triolet,Prem. accroc, 1945, p. 121).
b) [Le compl. est un inf.] Être seul à comprendre, à connaître qqc. Tout parvenu peut faire de son intérieur un musée, mais l'homme sensible est seul à savoir que la beauté n'est pas fonction de l'argent (Arts et litt., 1935, p. 84-4).
B. − [En fonction d'épith.]
1. [Placé après le n.]
a) [En parlant d'une pers.]
α) Qui n'est pas accompagné de son conjoint ou d'un compagnon. Des danses du ventre, des déshabillés en lingerie et des french cancans, qui attiraient une clientèle de messieurs seuls (Sadoul,Cin., 1949, p. 18).
β) Qui n'est pas ou n'est plus marié. Mesures susceptibles d'améliorer la situation de la femme dans les divers domaines de la vie sociale (amélioration des conditions de travail de la mère, aide aux femmes seules (...)) (Meynaud,Groupes pression en Fr., 1958, p. 77).
γ) Qui souffre d'isolement. Synon. isolé.Un regard d'une tristesse indescriptible, la tristesse des êtres seuls (Green,Journal, 1951, p. 109).
δ) Dont les préoccupations sont différentes de celles du plus grand nombre. Synon. isolé.Napoléon est le symbole de l'homme seul, affrontant le monde humain et en venant à bout (J.-R. Bloch,Dest. du S., 1931, p. 249).
ε) En partic. Cavalier* seul. Au fig. Faire cavalier* seul.
b) [En parlant d'une chose]
α) [En parlant d'un lieu] Où l'on est séparé des autres. Isoler avec la plus grande rigueur de tout le monde extérieur ces malades [atteints d'anorexie mentale]; chambre seule, suppression des visites, du courrier, des lectures et de la TSF (Quillet Méd.1965, p. 492).
β) Considéré isolément, sans qu'il soit besoin de considérer autre chose. Synon. à lui/elle tout(e) seul(e) (infra I C 1 b).Les journaux anglais donnent le menu du repas [d'une fête]. Il paraît que le banquet seul a coûté 6.000 francs (Hugo,Corresp., 1862, p. 412).La fièvre toute seule n'est rien, ce n'est qu'un signe (Gracq,Syrtes, 1951, p. 100).
γ) DANSE. Pas seul. V. pas2.MUS. Voix* seule.
2. [Placé avant le n.] À l'exclusion de tout autre. Synon. unique.
a) [Sans déterminatif] Par moment, seul habitant de ces solitudes, un oiseau, espèce de héron indéterminé, s'enlevait et planait dans l'air, comme suspendu à un fil, pour se reposer sitôt que nous étions passés (Benoit,Atlant., 1919, p. 62).
b) [Placé entre l'art. et le nom; renforce l'art.]
α) Un/une seul(e) + subst. Il suffit du commandant, de quelques officiers et sous-officiers, de quelques soldats d'élite pour que subsistent, parmi ces souffrances, une seule pensée, un seul but: tenir (Bordeaux,Fort de Vaux, 1916, p. 245).V. dépeuplé II A ex. de Lamartine.
SYNT. (Être l'homme, la femme) d'un seul amour, d'une seule passion, d'un seul rêve; (sans hésiter) un seul instant; (sans prononcer) un seul mot; (sans) un seul regard; d'un seul côté; une seule fois, un seul exemplaire, un seul volume; (vivre dans) une seule pièce; (peser sur) une seule tête; une seule voix (de différence).
Dans des loc. adv. D'un seul bloc, d'un seul bond, d'un seul élan, d'un seul geste, d'un seul jet, d'un seul mot, d'une seule pièce, d'un seul tenant, d'une seule traite. Jean mesura d'un seul regard le désert de sa vie (Mauriac,Baiser Lépreux, 1922, p. 151).
Fam. Comme un seul homme. Synon. de unanimement.− Dans ta famille il y a probablement d'autres impérialistes?... − Pas du tout! Sauf l'oncle Adolphe, qui a été ambassadeur sous Louis-Philippe, y sont tous légitimistes, comme un seul homme (Gyp,Souv. Ptefille, 1928, p. 42).D'un seul coup ou d'un seul coup d'un seul. En une fois. Le matador, avec sa grande épée, doit tuer d'un seul coup (Michelet,Journal, 1831, p. 95).Alors c'est d'accord, décida Pierrot, on y va ce soir d'un seul coup d'un seul. Toi, dit-il à Martial, tu nous précéderas en éclaireur avec ta bagnolle... Nous, on suivra avec un bahut qu'on piquera à la nuit (A.D.G.,Les Panadeux, 1971, p. 131 ds Bernet-Rézeau 1989).Synon. de brusquement, soudainement, tout d'un coup.Je vois tout drôle alors d'un seul coup!... Je peux plus voir (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 388).[Gabin:] L'angoisse, la trouille, le trac, appelez ça comme vous voudrez, m'a pris d'un seul coup d'un seul (A. Brunelin,Gabin, Paris, J'ai lu, t. 2, 1989 [1987], p. 67).
[Renforcé par même* ou par unique*] Un seul et même*; (un) seul et unique*.
[Renforce une nég.] Entre eux, du reste, pas un seul mot d'amour, pas même un grain de cette menue galanterie qui est devenue presque une monnaie banale dans les conversations mondaines (Theuriet,Mariage Gérard, 1875, p. 67).[Associé à ne... pas/plus/point] Dès qu'on quittait le port français [de Tunis], on ne voyait plus un seul arbre (Gide,Journal, 1896, p. 69).[En tête de prop. ou de phrase] Pas un seul jour nous n'avons cessé de marcher vers le but que nous a fixé le devoir (De Gaulle,Mém. guerre, 1954, p. 422).
[Renforce une restriction] N'avoir qu'une seule envie, ne faire qu'une seule remarque. Il n'y avait qu'une seule expression qui à tous leur fût commune: l'absence de fierté (Montherl.,Célibataires,1934, p. 837).
β) Le, la, les (ou autre prédéterm.: poss., dém.) + seul + subst. Je suis une âme incomprise, la dernière des grisettes, le seul survivant de la vieille race des troubadours (Flaub.,Corresp., 1872, p. 336).Ma seule joie était de les voir, ma seule anxiété de les attendre (Proust,Sodome, 1922, p. 1126).
SYNT. a) Le seul avantage, danger, défaut, ennui, inconvénient, indice, moyen, parti (possible), point commun, témoin; la seule cause, différence, difficulté, explication, indication, issue, occasion, ombre au tableau, parade, route, solution, vérité, victime, voie. b) Mon seul ami, crime, désir, espoir, luxe, mérite, plaisir, recours, refuge, regret, souci, soulagement, tort; ma seule ambition, aspiration, chance, consolation, distraction, force, passion, richesse, satisfaction.
[Suivi d'un rel. entraînant le subj.] Les hommes de son genre s'accoutument à tout, même à la mort, et surtout à la mort des autres, dès qu'elle fait partie de cette seule vie qu'ils sachent vivre: la vie courante (H. Bazin,Vipère, 1948, p. 92).[Parfois suivi de l'ind. pour insister sur la certitude, la réalité d'un fait] La grève, c'est le seul acte qui peut encore nous sauver tous (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p. 497).
C. − [Dans des constr. attributives ou avec la fonction d'épith. mais avec une valeur adv.]
1. En appos. [Seul exclut toute pers. ou toute chose autre que celle qu'il représente] Synon. de seulement, ne... que.
a) [En tête d'une phrase ou d'une prop. sub.; séparé ou non par une virgule] Seul, le bruit de mes pas sur la pavé résonne (Samain,Chariot, 1900, p. 50):
3. L'étoile Polaire jouit d'une certaine renommée, comme tous les personnages qui se distinguent du commun parce que, seule parmi tous les astres qui scintillent au sein de la nuit étoilée, elle reste immobile dans les cieux. Flammarion,Astron. pop., 1880, p. 771.
[Avec inversion du suj.] Seule a abouti à la gloire la colonne du temple qui est née à travers vingt générations de son usure contre les hommes (Saint-Exup.,Citad., 1944, p. 636).
b) [Placé après un n., un pron. ou un verbe] Les canards plongeant leurs cols d'azur dans l'eau tranquille y faisaient seuls des rides (Gautier,Rom. momie, 1858, p. 255).Au centre d'une place, un minuscule jet d'eau glougloutait pour moi tout seul. J'avais tout, pour moi tout seul, ce soir-là (Céline,Voyage, 1932, p. 48).N'est-ce pas la mer, la mer seule qui a fait les groupements politiques du monde phénicien, du monde carthaginois, du monde grec, et même (...) du monde romain? (Brunhes,Géogr. hum., 1942, p. 298).V. anachorète ex. 1.
À lui/elle, moi... tout(e) seul(e). Synon. en lui-même, par lui-même.On en a fait [de Rabelais] (...) un encyclopédiste ou plutôt toute une encyclopédie à lui tout seul (L. Febvre,Sur Rabelais, [1931] ds Combats, 1953, p. 259).
Expr. Dieu seul le sait. [Exprime l'impuissance à savoir qqc., l'inquiétude face à une cause inconnue] Avant tout (...), il faut que je voie cette funeste créature. Quelle sorte de personne vais-je trouver? Dieu seul le sait (Theuriet,Mariage Gérard, 1875, p. 187).
c) [Placé avant un n.] Pour quels amateurs les quelque 60.000 manieurs de pinceaux, recensés dans la seule ville de Paris, peindraint-il des « tableaux »? (Arts et litt., 1936, p. 72-8).Il devait penser comme moi que les concessions ne seraient probablement pas réciproques, mais viendraient de ma seule personne (Sagan,Bonjour tristesse, 1954, p. 129).
Littér. La seule Madame de Matefelon, qui ne perdait point la tête, s'avisa, le soir, de faire observer à Ninon que, en somme, on avait pris un parti bien promptement (Boylesve,Leçon d'amour, 1902, p. 60).
d) [Renforce une loc. causale, finale, cond.] Par le seul effort de l'imagination; dans le seul but, pour le seul dessein, à (la) seule fin de (faire qqc.); pour cette seule cause, par la raison seule, par le seul motif, sous le seul prétexte, sous la seule réserve; pour, par, en cela seul que. Qui peut, dans le disparate du monde, par la seule vertu de son génie, tailler un visage nouveau et les forcer [les hommes] de tourner les yeux en sa direction et de le connaître? (Saint-Exup.,Citad., 1944, p. 570).Du fait seul que le bonheur a glissé dans le passé, le souvenir du bonheur ne résonne qu'avec un accompagnement de regret de tristesse (Durry,Nerval, 1956, p. 28).V. fin1B 1 ex. de Zola et Gide, idée I A 1 d ex. de Hugo et ex. 7.
2. Sans aide.
a) [En parlant d'une pers.] Sans assistance physique ou morale; p. ext., sans avoir recours à d'autres personnes. J'ai appris, tout seul, à prononcer le latin à peu de chose près comme les anciens Romains le prononçaient (Larbaud,F. Marquez, 1911, p. 127).Mes jambes ne me soutiennent plus. Viens, aide-moi à me soulever, je ne peux plus me lever seul (Montherl.,Malatesta, 1946, iv, 9, p. 535).
SYNT. Se déplacer, marcher (tout) seul; se tenir (tout) seul en équilibre; nager seul; comprendre, travailler (tout) seul; décider, s'occuper (tout) seul de qqc.; se lancer seul dans une expédition, tenter seul de faire qqc.; assumer, entreprendre qqc. (tout) seul; mener, soutenir seul un combat; lutter seul contre qqc.; supporter seul une douleur; subvenir seul à ses dépenses; régler seul ses comptes, tenir tête, se débrouiller (tout) seul; se sortir, se tirer seul d'affaire, d'un mauvais pas.
Expr. fam., gén. dans la lang. parlée. Tout seul comme un grand. [À propos d'un enfant] Comme un enfant plus âgé, comme une grande personne. Tout seul, comme un grand, Nicolas est parti à la colo (J.-J. Sempé, R. Goscinny,Les Vacances du petit Nicolas, 1985 [1962], p. 90 ds Bernet--Rézeau 1989).[À propos d'un adulte] Avec aisance, habileté, sans le secours de personne. − Et le juge, demandai-je, il était aussi dans la combine? − Oh non, se marra Abel, lui y est entré tout seul, comme un grand (A.D.G.,Joujoux sur le caillou,1987,p. 177, ds Bernet--Rézeau 1989).Il/elle s'est fait(e) tout(e) seul(e). [Expr. admirative à l'égard de qqn dont la réussite soc. est manifeste et construite sur son travail personnel] Je me suis faite toute seule, moi! À seize ans, en sortant du lycée, je commençais déjà mon apprentissage chez un grand couturier! Et depuis, je n'ai pas arrêté (Bourdet,Sexe faible, 1931, ii, p. 397).Tu as trouvé (deviné) cela (ça) tout seul. [Moquerie à l'adresse de qqn qui vient de dire qqc. que l'on juge bête] Tu as l'air d'une effrontée coquine, et j'ai bien envie de te balafrer la figure devant ton galant. − Mon galant! dit-elle, tiens, tu as deviné cela tout seul? Et tu es jaloux de cet imbécile-là? (Mérimée,Carmen, 1847, p. 59).
SPORTS (hipp., cycl.). Gagner tout seul. Gagner dans une course sans avoir à lutter. E. a gagné tout seul par plus de cent mètres (Le Sport vélocipédique, 14 mai 1886ds Petiot 1982).
b) [En parlant d'une chose] Sans intervention humaine. Je croyais déjà que le feu s'était éteint tout seul, ou qu'il l'avait éteint, lui, quand une des fenêtres d'en bas creva sous la poussée de l'incendie (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Horla, 1886, p. 1122).À mon avis elle [une pierre qui lui est arrivée dessus] n'a pas roulé toute seule... L'endroit était trop bien choisi (Ramuz,Gde peur mont., 1926, p. 88).
Dans des loc. figées et gén. dans la lang. parlée. [Le plus souvent dans des tours nég.; exprime que qqc. ne se fait pas sans effort ou présente des difficultés, pose problème] Ça ne pousse pas tout seul; ça ne va pas se passer tout seul. [Les choses] ne se font pas toutes seules ; ça ne pousse pas tout seul. Oh! j'ai un tas de besogne, aujourd'hui! − Oui, n'est-ce pas? Les choses ne se font pas toutes seules (Zola,Assommoir, 1877, p. 378).Dites donc, et vos parents? Ça n'avait pas l'air de marcher tout seul. Vous faisiez un bruit! (Hermant,M. de Courpière, 1907, iii, 11, p. 27).[Dans un énoncé affirmatif ; exprime que qqc. se fait sans difficulté] Mandolina va venir (...) c'est l'instant de lui couler mon petit speech (...). En l'accompagnant de quelques billets de mille (...) ça ira tout seul (Labiche,Choix gendre, 1869, 5, p. 365).
II. − Substantif
A. − [Avec valeur de pron. indéf.] Un seul. Une seule personne, une seule chose. Un seul sur les deux enfants; un seul d'entre eux; un seul de vos regards; un seul à la fois; pour ne parler que d'un seul; à l'exception d'un seul. Il fallait qu'elle mourût pour tous, plutôt que de vivre pour un seul (Nerval,Filles feu, Dédic. à A. Dumas, 1854, p. 497).Elle entrouvrit un œil, un seul comme si elle avait essayé de retenir dans l'autre son sommeil (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 277).
Pas un seul. [Placé en tête ou en fin de phrase ou de prop., sert à insister sur le contenu d'une nég.] Synon. de aucun.Pas un seul ne vous écoutera; vous verrez la droite bâiller, le ministère se moucher, le centre aller à ses affaires (Courier,Pamphlets pol., Au réd. « Censeur », 1820, p. 41).Je ne prendrai pas un coup, Maria, pas un seul! (Hémon,M. Chapdelaine, 1916, p. 93).
Gouvernement d'un seul. Synon. de monarchie.Monarchie ou gouvernement d'un seul, oligarchie ou gouvernement de quelques-uns, démocratie ou gouvernement de tous (Traité sociol., 1968, p. 5).
B. − Le, la, les + seul. [La pers. ou la chose représentée par le,... seul se distingue de toutes les autres] Quels embarras il fait avec ses qui, ses que, ses aussi bien et ses tout de même que! Est-il assez content de parler la bonne langue, la meilleure, la seule! (Lemaitre,Contemp., 1885, p. 226).
[Suivi d'un rel. entraînant le subj. et qqf. l'ind. ou le cond.] Vous êtes la seule qui m'ayez témoigné de l'intérêt (Sue,Atar-Gull, 1831, p. 33).Tu es la seule qui me plaise (Flaub.,MmeBovary, t. 2, 1857, p. 165).Gise est la seule qui pourrait vous comprendre (Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p. 842).
Rem. En fonction d'attribut et avec un pron. pers. comme suj. dans la princ., l'usage préfère gén. l'accord en personne du verbe de la sub., avec le suj. de la princ. et non avec l'antécédent du rel. supra. ex. de Sue et de Martin du Gard.
[Suivi d'un inf. compl. prép. à] Les Deux-Magots ont disparu et peut-être suis-je le seul au monde à me rappeler la grande peinture à l'huile qui servait d'enseigne et représentait une jeune Chinoise entre deux de ses compatriotes (France,Pt Pierre, 1918, p. 50).
[P. ell. du compl. prép., dans la lang. parlée; à l'adresse d'une pers. à qui il arrive qqc. de malheureux ou de désagréable, en manière de plainte ou d'iron.] Vous n'êtes pas le seul! Tu as faim, tu as faim? Le beau malheur. Tu n'es pas le seul, tu sais, en ce bas monde. Il y en a d'autres. Et qui te valent bien! (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 371).
[Placé avant un adj. ou un part. adj.] La liberté morale est la seule importante, la seule nécessaire (Joubert,Pensées, t. 1, 1824, p. 356).[P. ell. de l'art. déf.] Être seul apte, habilité à; être seul capable, digne, susceptible, en état, à même, en mesure de. Non qu'il se méfiât de son père; mais il exigeait d'être seul responsable de sa vie (Malraux,Cond. hum., 1933, p. 208).
Prononc. et Orth.: [sœl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xes. sols « qui ne reçoit pas d'aide, d'appui étranger » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 157); 1176 seul (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 1543); 2. ca 1050 « qui n'est pas avec d'autres » tut sul (Alexis, éd. Chr. Storey, 61); 1165 sol a sol (Benoît de Ste-Maure, Troie, 20364 ds T.-L.); 3. a) ca 1050 « unique, avec idée de restriction sur le nombre » un sul faitur (Alexis, prol.); 1687 comme un seul homme (Bossuet, Oraison du Prince de Condé ds Oraisons funèbres, éd. J. Truchet, p. 391); b) ca 1100 « unique, irremplaçable, avec une idée de restriction portant sur l'identité, la nature d'une chose ou d'une personne » (Roland, éd. J. Bédier, 3154); 4. 1559 « (souvent en tête de phrase) personne d'autre que, rien d'autre que » (J. Grévin, La Pastorale, éd. L. Pinvert, p. 200: Car seule tu le peux); cf. 1560 (Id., Olimpe, p. 247: Seule vous me causez ce douloureux martire); 5. a) 1580 « par lui-même, sans considération du reste » (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, livre I, XXI, p. 98: du seul coup de son imagination); b) 1657-62 lui seul « sans qu'il soit besoin d'un autre » (Pascal, Pensées, éd. L. Lafuma, n o99-80, p. 511); 6. a) 1661 « qui a peu de relations, de partisans » seul contre tous (Molière, École des maris, I, 1, 54); b) 1657-62 « qui n'a pas de préoccupations communes avec son entourage » c'est un homme seul qui en juge (Pascal, op. cit., n o59, p. 507); c) 1680 être seul dans le monde (Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 965). Du lat. class. solus « seul, unique; isolé, délaissé; solitaire, désert ». Fréq. abs. littér.: 75 306. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 112 643, b) 91 158; xxes.: a) 105 412, b) 111 910. Bbg. Keller (L.). Solo e pensoso, seul et pensif... St. fr. 1973, t. 17, pp. 3-14.

Wiktionnaire

Adjectif - français

seul \sœl\

  1. Qui est sans compagnie ; qui n’est pas avec d’autres.
    • Elle se chargea de tout, prit le billet, fit enregistrer les bagages, installa la voyageuse dans un compartiment de dames seules. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre XI)
    • — Il reconnaît que les âmes sont impénétrables aux âmes, et il en souffre. Il se sent seul quand il pense, seul quand il écrit. Quoi qu’on fasse, on est toujours seul au monde. C’est ce qu’il veut dire. Il a raison. On s’explique toujours, on ne se comprend jamais. — (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 87)
    • Il se disait qu’il était seul au monde, affreusement seul, misérable. Cette idée l’affligeait. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 58)
    • Elle ne voulait pas être seule. Elle sentait déjà l’horreur de sa solitude, l’insomnie prolongée, le tête-à-tête décevant avec Dieu. — (Albert Camus, L’Envers et l’Endroit, Gallimard, 1958, page 41)
    • De don Quichotte ferraillant seul contre les moulins à vent de la GroKo, Kevin Kühnert est devenu un pionnier. Et pourquoi pas, demain, l’alternative. — (Thomas Schnee, Kevin contre la GroKo, dans Marianne, n° 1092 du 16 au 22 février 2018, page 44)
  2. Orphelin, dans les expressions :
    • Être seul au monde, être seul sur la Terre, n’avoir pas de famille, n’être uni à personne par les liens de l’affection, de l’amitié, vivre dans l’isolement.
  3. (Musique) En solo.
    • Voix seule, Voix qui n’est pas mêlée à d’autres, qui chante pendant que les autres se taisent.
  4. À l’exclusion de tout autre ; unique. — Note : Dans cette acception, il se place généralement avant le nom, tandis qu’il se met ordinairement après dans le premier sens : Un seul homme, un homme unique. Un homme seul, un homme qui se trouve sans compagnie. Il est à noter qu’en emploi adverbial, le mot continue de s’accorder.[1]
    • Ainsi, seuls, en médecine d’urgence, les masques permettent une administration d’oxygène efficace : […]. — (Pierre Carli, Urgences médico-chirurgicales de l’adulte, Wolters Kluwer France, 2004, p. 1 460)
    • Seules la testostérone et la dihydrotestostérone sont des androgènes actifs qui se lient spécifiquement aux récepteurs des androgènes. — (Loïc Guillevin, Sémiologie médicale, 2e édition, Lavoisier, 2011, page 343)
    • […], M. B. sortit de sa tente coiffé d’un superbe bicorne à plumes blanches. Il y avait là, paraît-il, une infraction flagrante au protocole, qui réserve cet ornement aux seuls chefs de mission. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 269)
    • L’État a choisi le dossier Cofiroute et son tunnel de dix kilomètres à deux niveaux de circulation superposés réservé aux seuls véhicules légers : les poids lourds n’emprunteront pas l'ouvrage, ils auront le leur. — (Denis Lemarié, Chroniques de Versailles : Janvier à juillet 2005, Éditions Publibook, 2005, page 181)
  5. Elliptiquement,
    • Le gouvernement d’un seul, la monarchie absolue.
    • Le pouvoir, l’autorité d’un seul.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SEUL, EULE. adj.
Qui est sans compagnie, qui n'est point avec d'autres. Je l'ai trouvé seul. Vous voilà bien seul. Il était tout seul. Il demeure tout seul dans une grande maison. Ils se trouvèrent seul à seul. Je les ai trouvés seuls. Ce mot, employé seul, a telle acception. Prov., Un malheur ne vient jamais seul. Fig., Être seul dans le monde, être seul sur la terre, N'avoir pas de famille, n'être uni à personne par les liens de l'affection, de l'amitié, vivre dans l'isolement. Tout seul, De soi-même, sans aucun secours. Il a retrouvé son chemin tout seul. Cela va tout seul, Cela va de soi, cela ne fait pas de difficulté. En termes de Musique, Voix seule, Voix qui n'est pas mêlée à d'autres, qui chante pendant que les autres se taisent.

SEUL signifie aussi Qui est unique. Un seul Dieu. Un seul roi. Il n'a pas un seul ami. Il n'y a qu'une seule personne qui puisse vous en donner des nouvelles. C'est le seul homme qui vive de la sorte. Vous seul avez pu le faire. Vous êtes le seul qui l'ait fait. Il croit être le seul parfait, le seul sage. Il croit être seul parfait, seul sage. C'est, de tous mes biens, le seul qui me reste. C'est la seule chose qui dépende de moi. Le seul remède à cela est de.... Ce fut là sa seule réponse. Cette seule raison m'eût déterminé. Cette raison m'eût seule déterminé. Dans cette acception, il se place généralement avant le nom, tandis qu'il se met ordinairement après dans le premier sens. Un seul homme, Un homme unique. Un homme seul, Un homme qui se trouve sans compagnie. La seule pensée de cette action est criminelle, La simple pensée de cette action est criminelle. On dit dans le même sens : La seule idée, la seule proposition en fait frémir. Il les contint par sa seule présence. Elliptiquement, Le gouvernement d'un seul, La monarchie absolue. On dit de même : Le pouvoir, l'autorité d'un seul.

Littré (1872-1877)

SEUL (seul, seu-l' ; au pluriel, seuls précédant son substantif, l's se lie : les seul-z hommes) adj.
  • 1Qui n'est point avec d'autres, qui est sans compagnie. Il est seul dans sa chambre. Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi, La Fontaine, Fabl. VII, 10. Vraiment ! voilà qui m'étonne que nous ayons été seules l'une et l'autre tout aujourd'hui, Molière, Critique, 1. Nous sommes plaisants de nous reposer dans la société de nos semblables… on mourra seul ; il faut donc faire comme si on était seul, Pascal, Pens. XIV, 1, édit. HAVET. Je suis seule, comme une violette, aisée à cacher ; je ne tiens aucune place ni aucun rang sur terre que dans votre cœur, Sévigné, 606. Ô mon souverain roi, Me voici donc tremblante et seule devant toi, Racine, Esth. I, 4. Le commencement et le déclin de l'amour se font sentir par l'embarras où l'on est de se trouver seuls, La Bruyère, IV. Qu'est-ce, Dorante ? vous voilà bien seul aujourd'hui ; vous avez pourtant coutume de ne pas revenir sans compagnie, Dancourt, Maison de campagne, sc. 27. Je suis seul en ce lieu sans être solitaire, Et toujours occupé sans avoir rien à faire, Destouches, Phil. marié, I, 1. Je ne suis à moi que quand je suis seul ; hors de là, je suis le jouet de tous ceux qui m'entourent, Rousseau, 9e prom. Je suis convaincu qu'il n'est pas bon que l'homme soit seul, Rousseau, Hél. II, 13. Et, même dans nos plaisirs, nous serions trop seuls, trop misérables, si nous n'avions avec qui les partager, Rousseau, Ém. IV. Quand je suis avec mon ami, je ne suis pas seul, et nous ne sommes pas deux, Barthélemy, Anach. ch. 75. Après le rare bonheur de trouver une compagne qui nous soit bien assortie, l'état le moins malheureux de la vie est sans doute de vivre seul, Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virg.

    Seul à seul, en tête-à-tête. Hé bien ! nous nous verrons seul à seul chez Barbin, Molière, Fem. sav. III, 5. Il est doux, Madame, de me voir seul à seul avec vous…, Molière, Tart. III, 3. Je veux de cette affaire, Lui parlant seul à seul, pénétrer le mystère, Th. Corneille, D. César d'Aval. V, 1.

    Fig. Vivre seul dans le monde, être seul sur la terre, n'être uni à personne par les liens de l'affection, de l'amitié, vivre dans l'isolement. La pauvre Mme de la Fayette me mande l'état de son âme [au sujet de la mort de M. de la Rochefoucauld] …elle est seule dans le monde, Sévigné, 9 juin 1680. Britannicus est seul, Racine, Brit. II, 3. Me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même, Rousseau, 1re prom. Quelle émulation peut-on éprouver, quand on est seule sur la terre ? Staël, Cor. XVIII, 3.

    Dans le langage familier. Ils sont très seuls, ils voient très peu de monde, ils reçoivent très peu de visites.

  • 2 Terme de musique. Voix seule, voix qui chante pendant que les autres se taisent.
  • 3Unique. Un seul Dieu. Je veux dans un seul malheur déplorer toutes les calamités du genre humain, et, dans une seule mort, faire voir la mort et le néant des grandeurs humaines, Bossuet, Duch. d'Orl. Ce parfait concert qui fait agir les armées comme un seul corps ou comme un seul homme, Bossuet, Louis de Bourbon. Celui qui règne dans les cieux, à qui seul appartient la gloire, la majesté et l'indépendance, est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois, Bossuet, Reine d'Anglet. Il fut seul en butte aux factieux ; lui seul, disait-on, savait dire et taire ce qu'il fallait, Bossuet, le Tellier. Elle n'a eu à se repentir que d'avoir une seule fois souhaité une mort plus douce, Bossuet, Anne de Gonz. Tout le royaume pleure la mort de son défenseur, et la perte d'un homme seul est une calamité publique, Fléchier, Tur. Vous verriez M. de Lamoignon, recevant une foule d'amis comme si chacun eût été le seul, Fléchier, Lamoignon. Y a-t-il un homme de bon sens qui daignât comparer tous les ouvrages d'Ion ensemble au seul Œdipe de Sophocle ? Boileau, Longin, Subl. ch. 27. Il fut des Juifs, il fut une insolente race… Un seul osa d'Aman attirer le courroux, Aussitôt de la terre ils disparurent tous, Racine, Esth. II, 1. Je suis, et je serai la seule infortunée, Racine, Iphig. IV, 1. Ce Mars, qui, étant blessé par Diomède, crie, dites-vous, comme neuf ou dix mille hommes et n'agit pas comme un seul, Fontenelle, Dial. 5, morts anc. Un seul mot m'accablait, un seul mot me rassure, Voltaire, Adél. du Guesclin. I, 4. De toutes les guerres, celle de Spartacus est la plus juste, et peut-être la seule juste, Voltaire, Dict. phil. Esclaves. Je lisais [dans Tacite] les crimes de Rome, Et l'empire à l'encan vendu, Et, pour élever un seul homme, L'univers si bas descendu, Lamartine, Médit. le Lézard (1846).

    Un seul… ne…, pas un. Mille logis y sont, un seul ne s'ouvre aux Dieux, La Fontaine, Phil. et Bauc.

  • 4Seul, en parlant d'un privilége affecté particulièrement à certaines personnes. L'enceinte sacrée ouverte aux seuls lévites, Racine, Athal. II, 2. L'honneur… D'être seuls employés aux autels du Seigneur, Racine, Ath. IV, 3.
  • 5Qui n'a pas d'aide, de concours, d'appui. Et qu'il vaut mieux souffrir d'être au nombre des fous, Que du sage parti se voir seul contre tous, Molière, Éc. des mar. I, 1. [Toi, Louis XIV] Et qui seul, sans ministre, à l'exemple des dieux, Soutiens tout par toi-même, et vois tout par tes yeux, Boileau, Disc. au roi. J'ai moi seul autrefois plaidé tout un chapitre, Boileau, Lutr. III. Peuvent-ils de leurs rois venger seuls la querelle ? Racine, Athal. I, 2.

    Tout seul se dit dans le même sens. C'est une grande folie de vouloir être sage tout seul, La Rochefoucauld, Réfl. mor. n° 231. Et ses écrits tout seuls doivent parler pour lui [un auteur], Boileau, Sat. IX. Il faudrait avoir vu naître des hommes et des animaux du sein de la terre et des blés sans germe, pour oser affirmer que la matière toute seule se donne de telles formes, Voltaire, Dial. 7. Vous devez être assez grand pour aller tout seul ; et mon bras malade est un pauvre appui, Mirabeau, Lett. orig. t. IV, p. 34.

    Aller tout seul, se dit des choses qui procèdent d'elles-mêmes, se font sans difficulté. Que n'avez-vous un peu de ma grande santé ? je ne vous en dis rien, parce qu'elle va toute seule, Sévigné, 25 déc. 1679. Que les hommes ne pensent plus que le monde va tout seul, et que ce qui a été sera toujours comme de lui-même, Bossuet, Hist. II, 1. Je gâterais peut-être tout, si je m'en mêlais : cela va tout seul, Marivaux, Sec. surpr. de l'am. I, 11.

  • 6Simple, sans rien autre. À cette seule pensée tous mes sens sont glacés. Je tremble au seul récit de la tempête qui…, Bossuet, Reine d'Anglet. Votre seule bonté n'est point ce qui me nuit, Racine, Mithr. IV, 2. Renvoyé dans Paris sur ma seule parole, Voltaire, Zaïre, II, 1.
  • 7Le seul… qui… avec l'indicatif, quand celui qui parle veut rendre l'idée positive. Il [Dieu] a continué par là à montrer qu'il en était le maître absolu [de l'univers], et que sa volonté était le seul lien qui entretient l'ordre du monde, Bossuet, Hist. II, 1. Ils [les Égyptiens] se vantaient d'être les seuls qui avaient fait, comme les dieux, des ouvrages immortels, Bossuet, ib. III, 3. L'homme est le seul de tous les animaux qui est droit sur ses pieds, Fénelon, Exist. I, 42. Le jeune comte de Noailles mourut de la petite vérole à Perpignan ; de beaucoup de frères qu'avait eus le duc de Noailles, c'était le seul qui restait, Saint-Simon, 284, 105.

    Le seul… qui avec le conditionnel. C'est le seul danger qu'on pourrait craindre, Dict. de l'Acad.

    Le seul. .. qui… avec le subjonctif, quand l'idée n'est pas positive. La seule chose qui dépende de nous c'est de rendre nos souffrances méritoires, Massillon, Avent, Afflict. Les Marattes, dans ces vastes pays, sont presque les seuls qui soient libres, Voltaire, Louis XV, 29.

  • 8Où il y a peu de monde, solitaire, en parlant d'un lieu. Je suis en peine de savoir où vous irez après votre assemblée …Grignan est bien froid ; Salon est bien seul, Sévigné, 25 déc. 1672.
  • 9N'avoir pas pour un seul ennemi, logis, etc. avoir plus d'un ennemi, d'un logis, etc. (locution que beaucoup rendraient aujourd'hui par la tournure barbare : n'avoir pas qu'un ennemi, qu'un logis, et qui s'interprète par : n'avoir pas ennemi qui soit unique). Moins d'ennemis attaquent leur pudeur [des femmes du monde] ; Les autres [les cloîtrées] n'ont pour un seul adversaire : Tentation, fille d'oisiveté…, La Fontaine, Mazet.
  • 10De bons auteurs ont employé, par pléonasme, seul avec ne… que. Ce n'est qu'après moi seul que son âme respire, Molière, Éc. des mar. II, 14. Notre sort ne dépend que de sa seule tête, Molière, Éc. des f. III, 3. Le roi son mari lui a donné jusqu'à la mort ce bel éloge, qu'il n'y avait que le seul point de la religion où leurs cœurs fussent désunis, Bossuet, Reine d'Anglet.
  • 11 S. m. Le gouvernement d'un seul, la monarchie absolue. Le gouvernement d'un seul est celui que l'usage aura introduit le premier ; et ce gouvernement se sera conservé, tant que les familles réunies auront eu à se défendre contre des ennemis inconnus, Condillac, Hist. anc. liv. I, ch. 7.

    On dit de même : le pouvoir, l'autorité d'un seul. Le principe d'une monarchie ou d'une république n'est ni l'honneur ni la vertu ; une monarchie est fondée sur le pouvoir d'un seul ; une république est fondée sur le pouvoir que plusieurs ont d'empêcher le pouvoir d'un seul, Voltaire, Louis XIV, 21.

    PROVERBE

    Un malheur ne vient jamais seul.

    En sens inverse. Un bonheur n'arrive jamais seul, Sévigné, 330.

REMARQUE

1. Seul suivi du pronom relatif qui, que, où, etc. se met avant son substantif.

2. Placé avant son substantif, seul a un sens différent de seul placé après. Dans le premier cas, il signifie qu'entre toutes la chose que l'on considère est celle qui… etc. ; dans le second cas, que la chose toute seule, sans rien autre, est celle qui… etc. Un seul mot convient ici, c'est-à-dire il n'y a qu'un mot entre tous les mots qui convienne ici. Un mot seul convient ici, c'est-à-dire qu'ici il n'est besoin que d'un mot sans rien autre. Ces deux sens sont bien marqués dans ces vers de Boileau : Concluons qu'ici bas le seul honneur solide, C'est de prendre toujours la vérité pour guide… D'accomplir tout le bien que le ciel nous inspire, Et d'être juste enfin ; ce mot seul veut tout dire, Sat. XI. Dans l'édit. de 1701, il y a : Ce seul mot veut tout dire ; ce qui signifiait : ce mot est le seul qui veuille tout dire ; sens bien différent de la pensée du poëte. Ainsi il ne faudrait pas dire : Le seul honneur est son guide, mais l'honneur seul est son guide ; il n'y a qu'en poésie que cela est admis.

HISTORIQUE

XIe s. N'i ad paien ki un sul mot respundet, Ch. de Rol. II. Rolans s'en turnet, par le camp [champ] vait tut suls, ib. CLX. Ne [des nègres] n'unt de blanc ne mais que sul les denz, ib. CXLII.

XIIe s. Il [le tribut] ne lor fut requis nes [même] une sole fois, Sax. XVIII.

XIIIe s. N'en i a un tout seul [qui] n'ait la table guerpie, Berte, II. Dont venez vous si seule parmi ce gaut feuillu ? ib. LI. Ennuit me sui el bois toute seule geüe, ib. LII. En une chambre l'enmenrés Tot seul à seul privéement, Que il n'ait honte de la gent, Lai de Melion. M'en alai tout seus esbatant, Et les oiselés escoutant, la Rose, 99. Et s'il le requiert, si pot il aler toz seus es besognes de l'execussion acomplir, Beaumanoir, XII, 28. Ce ne les escuse pas, quant il sont trové seul à seul en lieu privé, Beaumanoir, XXX, 103. Et au cief de cinq ans, en un sol jor et en une sole hore, toutes les viles de Lombardie coururent sus à cis qui estoient à l'empereor, Beaumanoir, XXX, 63.

XVe s. Le seul parler de saint Augustin [les Soliloques de saint Augustin], Invent. des livres de Charles V, dans LACURNE. Se j'y allois, vous demeureriez ici toute seule de femme, Louis XI, Nouv. XXXIX.

XVIe s. Il n'en est pas eschappé un seul, H. Estienne, Conformité, p. 18. Il se trouva roide mort, du seul coup de son imagination, Montaigne, I, 91. Gaignons sur nous de pouvoir vivre seuls, Montaigne, I, 277. … de telle façon que l'un ny l'autre ne puisse discerner ne recognoistre ce qui luy appartient en seul, ne ce qui est à l'autre, La Boétie, 288. La puissance d'un seul, dès-lors qu'il prend ce tiltre de maistre, est dure et desraisonnable, La Boétie, Servit. volont. Son fils combatit seul à seul contre Brutus, Amyot, Publ. 30. Ils tenoient les barbares loing de la Grece, sans qu'eulx contribuassent pour ce faire un seul homme, un seul cheval, ny un seul vaisseau, ains seulement de l'argent, Amyot, Péric. 24. Caton avoit dit ces paroles à Munatius de seul à seul, Amyot, Cat. d'Utiq. 50.

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Étymologie de « seul »

(Date à préciser) Du latin solus.
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Bourguig. sô, sôle au féminin ; Berry et normand, au pluriel, seuls prononcé seû ; wallon, seu ; provenç. sol ; espagn. solo ; portug. , ital. solo ; du lat. solus, anc. lat. sollus ; osque, sollo, comparez le grec ὄλος, lat. salvus, entier, sain, et sansc. sarva, tout.

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Phonétique du mot « seul »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
seul sœl

Fréquence d'apparition du mot « seul » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « seul »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « seul »

  • Dieu seul est grand.
    Jean-Baptiste Massillon — L’enterrement de Louis XIV - 1715
  • Mais comme chaque chose a sa raison, et que la fantaisie d’un individu me paraît tout aussi légitime que l’appétit d’un million d’hommes et qu’elle peut tenir autant de place dans le monde, il faut, abstraction faite des choses, et indépendamment de l’humanité qui nous renie, vivre pour sa vocation, monter dans sa tour d’ivoire et là, comme une bayadère dans ses parfums, rester, seul, dans nos rêves
    Gustave Flaubert — Correspondance
  • J’ai fait un voyage sur le plus beau bateau qui ait jamais été construit ; particularité étrange, à bord de ce transatlantique, passagers et hommes d’équipage étaient à cheval !Le capitaine, cavalier émérite, montait un pur-sang de courses, il portait un costume de chasse et sonnait du cor pour diriger la manœuvre, quant à moi, ayant horreur de l’équitation, j’avais pu obtenir de passer mes journées sur le cheval de bois de la salle de gymnastique. Nous débarquâmes sur une terre nouvelle où les chevaux étaient inconnus ; les indigènes prirent pour un animal à deux têtes les passagers montés de notre navire, ils n’osèrent s’en approcher en proie à la terreur ; moi seul, reconnu semblable à ces êtres primitifs, je fus fait prisonnier par eux. C’est de la prison ou l’on m’enferma que j’écrivis les lignes qui vont suivre. Cette prison était une île absolument déserte le jour, mais la nuit, les habitants d’une grande ville continentale ou le mariage et l’union libre étaient également défendus, s’y donnaient rendez-vous pour faire d’amour, j’ai pù ainsi rapporter de mon exil la plus splendide collection de peignes de femmes qui soit au monde, depuis le triste celluloïd jusqu’à l’écaille la plus transparente, couverte de pierres précieuses. J’ai offert cette collection à l’un de mes oncles, conchyliologiste distingué, chez lequel elle fait pendant à une vitrine de coquillages indiens.
    Francis Picabia — Jésus-Christ Rastaquouère
  • « Oui, j’allais à des tas de pique-niques autrefois, dit-il, mais j’ suis pas allé à un seul depuis bien longtemps. Comment, mais vous étiez avec nous ce matin s’écria Dulcie toute surprise. Vous ne vous rappelez pas? Vous avez mangé de la tarte aux pommes et une glace. »
    William Faulkner — L’Arbre aux souhaits
  • Le tout est de tout dire, et je manque de motsEt je manque de temps, et je manque d’audaceJe rêve et je dévide au hasard mes imagesJ’ai mal vécu, et mal appris à parler clair.Tout dire les roches, la route et les pavésLes rues et leurs passants les champs et les bergersLe duvet du printemps la rouille de l’hiverLe froid et la chaleur composant un seul fruitJe veux montrer la foule et chaque homme en détailAvec ce qui l’anime et qui le désespèreEt sous ses saisons d’homme tout ce qui l’éclaireSon espoir et son sang son histoire et sa peineJe veux montrer la foule immense diviséeLa foule cloisonnée comme un cimetièreEt la foule plus forte que son ombre impureAyant rompu ses murs ayant vaincu ses maîtresLa famille des mains, la famille des feuillesEt l’animal errant sans personnalitéLe fleuve et la rosée fécondants et fertilesLa justice debout le pouvoir bien planté.
    Paul Eluard — Pouvoir tout dire
  • C’est une renaissance presque inespérée sur les hauteurs de Saint-Antonin-Noble-Val. Voilà plus d’un an, le propriétaire de la grotte du Bosc, Pierre Régi, expliquait les raisons qui l’ont poussé avec son épouse, à fermer définitivement les portes de la seule cavité visitable du Tarn-et-Garonne. Les larmes aux yeux, il racontait l’histoire de celle qui a notamment été découverte par son père en 1936, avant d’être aménagée pour les visites.
    ladepeche.fr — Saint-Antonin-Noble-Val. La renaissance de la seule grotte du département - ladepeche.fr
  • Ainsi, une seule validation ne sera nécessaire ce vendredi 31 juillet sur l'ensemble du réseau. Les titres à décomptes (tickets 1, 10, PASS'Mobilités et tickets SMS) sont valables toute la journée sur le réseau TAG, à partir de leur première validation. Seule la première validation débite un voyage.
    Environnement | Pollution : une seule validation nécessaire sur le réseau TAG vendredi
  • On meurt seul. On vit seul. On rêve à une vie partagée. Le rêve est bon à cela. Lui seul.
    Monique Bosco — Charles Lévy, m.d.
  • AFP - Le chausseur André peut poursuivre son activité: la seule offre de reprise sur la table - celle déposée par l'ancien PDG François Feijoo, via sa société 1Monde9 - a été retenue, mardi, par le tribunal de commerce de Grenoble.
    FashionNetwork.com — André : la seule offre de reprise validée, 221 emplois et 55 magasins sauvés - Actualité : distribution (#1234366)
  • Yahvé Dieu dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie.
    Ancien Testament, Genèse II, 18
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Traductions du mot « seul »

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Synonymes de « seul »

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Antonymes de « seul »

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Seul

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