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Deux

Définitions de « deux »

Trésor de la Langue Française informatisé

DEUX, adj., subst. inv. et 1erélément de composés.

I.− Emplois adj.
A.− Adj. numéral cardinal. Un plus un. Les deux infinis, les deux pôles, les deux yeux; tenir quelque chose à deux mains. Les deux Goncourt (Bourget, Nouv. Essais psychol.,1885, p. 181).[Les] deux Amériques reliées par l'isthme de Panama (Claudel, Chr. Colomb,1929, 2epart., p. 1194):
1. Deux âmes, hélas, se partagent mon sein (...) : l'une, ardente d'amour, s'attache au monde par le moyen des organes du corps; un mouvement surnaturel entraîne l'autre loin des ténèbres, vers les hautes demeures de nos aïeux! Nerval, Faust,1840, 1repart., p. 56.
SYNT. Les deux guerres mondiales, les deux hémisphères, les deux moitiés d'un tout, les deux sexes, les deux Testaments; fusil à deux coups, épée à deux mains; porte ouverte à deux battants.
Loc. (proverbiales). Ne pas arriver à joindre les deux bouts; brûler la chandelle par les deux bouts; de deux choses l'une : ou... ou...; faire d'une pierre deux coups; nager entre deux eaux; être entre deux feux; de deux maux choisir le moindre.
1. [P. oppos. à l'unité; le plus souvent avec l'emploi d'une négation (cf. également I A 2 a)] Y réfléchir, y regarder à deux fois. Il n'y a pas deux amours qui soient pareils (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 569).Là où je travaillais, je serrais toutes les mains (...), et plutôt deux fois qu'une (Camus, Chute,1956, p. 1491).
Loc. (proverbiales). Tirer d'un sac deux moutures; deux poids et deux mesures; deux précautions valent mieux qu'une; un tiens vaut mieux que deux tu l'auras.
Fam. N'en pas faire à deux fois (vx); n'en faire ni une ni deux (vieilli); ne faire ni une ni deux (mod.). Ne pas hésiter, agir sur le champ. Il n'en a fait ni une ni deux, du premier coup, il a deviné nos pensées (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 144).Le chat rose ne fit ni une ni deux : d'un bond il sauta sur les genoux de Solange (Montherl., Démon bien,1937, 1324).
,,Fam. Il n'y a pas deux voix là-dessus. Tout le monde est d'accord là-dessus. Il n'y a pas deux voix sur son mérite`` (Ac.).
2. [Avec ell. du subst. déterminé exprimé dans le contexte ou suggéré par la situation]
a) [Le subst. sous-entendu désigne deux pers. ou deux choses] Tous (les) deux. Nous montâmes deux à deux les degrés (France, Rôtisserie,1893, p. 106).À neuf heures moins deux (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 255):
2. ... les plants qui dormaient sont apportés à l'air, à la lumière. On vérifie leur vitalité, et deux par deux, un homme et une femme se mettent à planter. Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 108.
Loc. fam.
[Dans une énumération] Et de deux! Deux à trois cent mille francs comptant (...) et d'un! − La nue-propriété de la villa Mignon (...), et de deux! (Balzac, Modeste Mignon,1844, p. 247):
3. Toi, Jantje, l'aîné..., et d'un; Sjanke, le tout petit..., et de deux; trois, Fons, le costaud; quatre... Peer... Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 256.
C'est deux, ça fait deux. Ce sont deux personnes, deux choses très différentes, opposées. Vouloir et faire sont deux. Zoïle et Cicéron, c'est deux (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 419).Être patient et être poire, ça fait deux (Prévert, Paroles,1946, p. 46).
[Avec ell. de et moi après le premier terme explicitant nous deux] Nous allions lentement, nous deux ma bonne maman (Michelet, Mémorial,1822, p. 183).Nous deux mon autobus, nous continuâmes notre chemin (Queneau, Exerc. style,1947, p. 100).
[P. oppos. à l'unité; avec l'emploi d'une négation (cf. également I A 1)] Ces fenêtres, lorsqu'on a fait refaire les volets, on s'est aperçu qu'il n'y en avait pas deux qui eussent même mesure (Pourrat, Gaspard,1925, p. 9).Je suis un fameux original et il n'y en a pas deux comme moi (Claudel, Protée,1927, I, 5, p. 374).
Comme pas deux (fam.). Comme lui seul pouvait l'être. Il était bourreur comme pas deux! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 421).
b) [Le subst. sous-entendu désigne deux pers.] Avant*-deux; pas* de deux.
En partic.
[Dans la vie du couple hum.] Vivre à deux. Le bonheur, la solitude à deux, cet éden des âmes tendres (Lamart., Raphaël,1849, p. 199).
[Pour marquer la dualité de l'être (cf. ex. 1)] L'homme est deux : esprit et brute; d'où deux existences parallèles et simultanées (Péladan, Vice supr.,1884, p. 250):
4. Quant à moi, je suis doué d'une puissance affreuse. On dirait un autre être enfermé en moi, qui veut sans cesse s'échapper, agir malgré moi (...). Quel est-il? Je ne sais pas, mais nous sommes deux dans mon pauvre corps, et c'est lui, l'autre, qui est souvent le plus fort... Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Un Fou?, 1884, p. 973.
Expressions
[Dans la conversation, pour marquer que la pers. qui parle va s'occuper de son interlocuteur d'une manière peu agréable pour lui] À nous deux!
5. Quand je ne sais plus quel duc, précepteur à la Cour, allait fouailler le dauphin, nous savons qu'il y mettait les formes. Daignez Altesse, recevoir le fouet. À nous deux, Monseigneur! H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 194.
[Pour marquer que l'on associe qqn à ses déboires, que l'on a une affaire à régler avec lui] Moi aussi, je t'attendais. Et j'étais bien tranquille, je savais que tu reviendrais. Compte à deux, toi et moi! (Genevoix, Raboliot,1925, p. 345):
6. − (...) ta femme en porte-t-elle d'aussi longues que celles de la vache à Joseph, et depuis quand? − Depuis que fatigué du poids des miennes, je me suis dit : charge à deux! Cladel, Ompdrailles,1879, p. 175.
Loc proverbiale. Un homme averti* en vaut deux.
c) [Le subst. sous-entendu désigne deux choses]
[Avec ell. de parties, moitiés] Couper, plier en deux; être courbé, plié en deux. Vous ne voulez pas marcher toujours en deux, fendus comme un compas (Banville, Odes funamb.,1859, p. 132).Si j'avais seulement un peu de linge! Voyez ma chemise, elle est en deux (Zola, Page amour,1878, p. 826).
Locutions
Entre* les deux. Entre*-deux.
Piquer des deux [éperons] (plus rarement donner des deux). Faire sentir les éperons à un cheval pour qu'il parte au galop; partir au galop. Il piqua des deux, coupa l'air avec sa cravache (Sandeau, Sacs,1851, p. 23).J'ai soudain piqué des deux vers la ville! On eût dit que mon cheval comprenait (Giraudoux, Électre,1937, II, 7, p. 171).P. ext. Se déplacer très vite. Cf. approche ex. 11.
Au fig., fam. ,,Aller très vite, faire beaucoup de diligence. Pour réussir dans cette affaire; il faut piquer des deux`` (Ac.).
Trivial, péj. De mes deux [fesses, testicules]. Tu t'étais dit comme cela : Anatole il (...) m'a oubliée, ce marquis de mes deux! (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 200).Vous, les anciens combattants de mes deux, comment que vous avez défendu vos fils? (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 211).
Loc. proverbiale. Jamais deux sans trois. Une chose qui s'est produite deux fois se reproduira une troisième fois.
3. Par brachylogie
a) Deux-chevaux, subst. fém. Automobile ayant un moteur de deux chevaux. Cf. cheval-vapeur*.
b) Deux-mâts, subst. masc. Navire à deux mâts. Un beau deux-mâts norvégien entr[a] dans le port (Michelet, Journal,1835, p. 171).
c) Deux(-)pièces, subst. masc. Vêtement de femme constitué d'une veste et d'une jupe taillées dans le même tissu. Synon. tailleur.Entre l'ensemble et le tailleur, tenant de l'un comme de l'autre, le « deux pièces » a été traité par tous les couturiers sur le thème de la taille errante (Le Figaro,10 avr. 1952, p. 10, col. 8).
Rem. Deux-pièces peut être employé adj. Tailleur deux-pièces. Dans la lang. fam., le mot peut également désigner un appartement de deux pièces. Un tailleur deux-pièces salle de bains avec un chemisier porte-jarretelles cuisine (Queneau, Zazie, 1959, p. 188).
d) Deux-places, subst. fém. Voiture à deux places. Collet monta dans sa deux-places (Queneau, Enf. du limon,1938, p. 185).
e) Deux-ponts, subst. masc. Navire à deux ponts. Un grand vaisseau de guerre, à éperon, un deux-ponts cuirassé (Verne, Vingt mille lieues,t. 2, 1870, p. 236).
Rem. Lar. encyclop., Rob. Suppl. 1970, Lar. Lang. fr. enregistrent également le sens de « avion à deux ponts ».
f) Deux(-)roues, subst. masc. ,,Terme générique (...) pour : bicyclette, cyclomoteur, motocyclette, scooter, vélomoteur. On entend assez souvent la forme « un deux-roues ». Un garage gratuit pour les « deux roues » (M. 4.10. 67). Les essayeurs effectuent des tests en rapport avec la réalisation du nouveau type de « deux-roues » (C. 7.6.70)`` (Gilb. 1971).
g) Deux-sous, subst. masc., vieilli. Cigare à deux sous. Montdouillard est un cuistre (...) il ne fume que des deux-sous (Labiche, Chasse corb.,1853, III, 5, p. 323).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le synon. pop. deussoutados, subst. masc. Les bons sergents de ville fument leur bouffarde sous le nez (...) des sous-brigadiers, savourant eux-mêmes crapulos et deussoutados (Verlaine, Œuvres compl., t. 4, Mes hôp., 1886, p. 351). b) Le subst. masc. deux-mains désignant un outil de menuisier, de sens difficile à préciser (cf. Pourrat, Gaspard, 1930, p. 180). c) Chez Colette, dans la bouche d'animaux, le subst. masc. plur. deux-pattes désignant les humains. Kiki-la-Doucette. − J'ai faim. Où est-il, lui? Toby-Chien. − Là. Dans son cabinet. Il gratte le papier. Kiki-la-Doucette. − Oui, comme toujours. C'est un jeu. Les deux-pattes s'amusent aux mêmes choses, indéfiniment (Colette, Dialog. bêtes, 1905, p. 66).
B.− P. ext. Un petit nombre, une petite quantité. Être à deux doigts de faire quelque chose. Je suis à vous dans deux secondes (Ac.1932).Montmartre a cela de bon qu'il est toujours à deux pas. Dix minutes à peine, et le voici (Courteline, Linottes,1912, 4, p. 58):
7. En deux mots, j'ai aperçu une définition du mot très séduisante dont voici un coin : « On le pense sans l'altérer. » Valéry, Correspondance[avec Gide], 1897, p. 292.
Locutions
(Pas) pour deux sous*.
Fam. En deux temps (et) trois mouvements; en deux temps. Très rapidement. Son affaire avait été expédiée en deux temps trois mouvements (Courteline, Boubouroche,Madelon, 1890, 4, p. 230):
8. ... allez donc éveiller Honoré. Vous lui direz qu'il s'habille en deux temps et qu'il coure jusqu'au quartier des chasseurs chercher le poste. Courteline, Le Train de 8 h 47,1888, 2epart. 8, p. 183.
[Avec ell. de temps] En moins de deux :
9. ... c'est pas un dégonflé [Hitler]; il a dit : vous me cherchez, les gars, vous allez me trouver. Et en moins de deux, il nous a flanqué la fessée. Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 275.
Fam., rare. [Avec ell. de minutes] C'était, il était moins deux. Il s'en fallut de peu. Synon. cour. c'était moins cinq, il était moins cinq.Elle s'est carrée à toutes pompes! Il était moins deux qu'on la baigne (Céline, Mort à crédit,1936, p. 609).
C.− [P. ell. du subst. numéro; adj. numéral avec valeur d'ordinal, déterminant un élément d'un ensemble numéroté (cf. deuxième)] Page deux; François II. Principes établis au chap. 2 du livre II (Say, Écon. pol.,1832, p. 538).Ce jourd'hui cinq frimaire, l'an deux de la République une et indivisible et impérissable (Sand, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 69).
II.− Emplois subst.
A.− Le nombre deux. Deux en chiffres arabes (2); deux en chiffres romains (II). Il compte sur ses doigts un deux trois Un deux trois (Prévert, Paroles,1946, p. 96):
10. En arithmétique, un et un font deux. En amour, un et un devraient faire un, et ça fait deux tout de même. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Yvette, 1884, p. 507.
Un(e)*, deux.
MUS. Deux-quatre, subst. masc. inv. Mesure à deux temps contenant une noire par temps. Le cahier (...) débute par une pièce à deux-quatre (Cortot, Mus. fr. piano,1930-32, p. 183).
Rem. La plupart des dict. gén. mentionnent également les termes deux-deux, deux-huit, deux-seize. Mesures à deux temps ayant une blanche, une croche ou une double croche par temps.
Locutions
À la six*-quatre-deux.
[Pour signifier qu'une chose est évidente, facile] Deux et deux font quatre. C'est clair comme deux et deux font quatre. Son esprit (...) était simple comme deux et deux font quatre, et un rire sonore lui tenait lieu de pensée (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Marroca, 1882, p. 790):
11. Tout est remis en question. Aucune certitude possible. Deux et deux ne font plus quatre. Les parallèles peuvent très bien se rencontrer. Quel désordre! Quelle misère! Duhamel, Chronique des Pasquier,Vue de la Terre promise, 1934, p. 63.
Loc. subst., rare :
12. C'est pour moi selon ma disposition, alternativement risée, objet de scandale et exaspération que de voir les esprits se réjouir encore sérieusement du deux et deux font quatre, du a égal a, etc... Du Bos, Journal,1927, p. 227.
P. ext. Deux et deux font cinq. Une chose invraisemblable :
13. ... j'appris la discipline, à savoir : que le caporal a toujours raison lorsqu'il parle au soldat, le sergent lorsqu'il parle au caporal (...), ainsi de suite jusqu'au maréchal de France, − quand ils diraient que deux et deux font cinq ou que la lune brille en plein midi. Erckmann-Chatrian, Le Conscrit de 1813,1864, p. 79.
B.− P. méton.
1. Le chiffre deux. Deux arabe (2); deux romain (II). Par le seul effet de sa position, un 2 représente nettement deux, ou vingt, ou deux cents, ou deux mille, etc. (Destutt de Tr., Idéol.,1805, p. 513).
2. JEUX. Carte, domino, face d'un dé portant deux marques. Le deux de carreau. Fermer le jeu, au domino, avec des deux (Ac.).
Double-deux. Domino portant deux fois deux points.
[Au trictrac] Amener double-deux. ,,Amener un doublet de deux`` (Ac. 1835, 1878).
[Au jeu de trois dés] Rafle de deux. ,,Se dit lorsque chacun des trois dés est sur le point de deux`` (Ac. 1835, 1878).
C.− P. ext. [À valeur ordinale; désigne un élément d'un ensemble numéroté] Habiter au deux de la rue; Le deux (de) mars. Je paie le premier, pas le deux (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 360).
En partic. Deuxième acte d'une pièce de théâtre. En scène pour le deux! (Zola, Nana,1880, p. 1196).Durant l'entracte après le deux de « Fils de personne » (Montherl., Notes théâtre,1954, p. 1085).
P. méton., HIST. Deux(-)décembre*.
Rem. On rencontre ds la docum. les subst. masc. deux-décembriseur et deux-décembriste. Partisan du coup d'État du 2 décembre 1851. Le reste du convoi des insurgés prisonniers, en entrant à Versailles, était (...) assommé sous les cannes des anciens Deux-Décembriseurs (Brissac, Souv. prison, 1880, p. 8). Victor Schelcher, l'antiesclavagiste, le deux-décembriste bien connu (L. Daudet, Fant. et viv., 1914, p. 23).
Prononc. et Orth. : [dø]. X à la place d's (deus) qui serait la graph. rég. s'explique par confusion avec les mots dans lesquels us se transcrit par x, chevax dans lesquels abusivement, on rétablira l'u plus tard : chevaux. C'est [z] (= s doux) qu'on entend dans la liaison entre deux et un autre mot. a) On fait la liaison devant voyelle et h non aspiré : deux années [døzane], deux herbes [døzε ʀb] et dans le lang. soutenu aussi devant un nom de mois commençant par une voyelle : deux octobre [døzɔktɔ:bʀ ̥] (cf. Grev. 1964, § 100). Également, toujours dans le lang. soutenu, mais facultativement dans le lang. cour., dans les expr. deux à deux [døzadø], deux et trois [døzetʀwa], deux à trois [døzatʀwa] b) On ne fait pas la liaison quand deux est suivi : α) d'un mot commençant par h germ. : deux héros [døeʀo]; β) d'un adj. ou part. passé attribut : trouvez en deux arrondis [døaʀ ɔ ̃di]; γ) de en, y : tous deux en ont vu [døɑ ̃ ɔ ̃vy], deux y sont partis [døisɔpaʀti]; δ) d'un verbe : deux étaient présents [døetε-]; ε) d'un adv. : nous sommes le deux aujourd'hui [døoʒuʀdɥi], nous étions le deux hier [døjε:ʀ]; ζ) d'une prép. ou d'un adv. contracté (à + le = au, à + les = aux) : ils viendront tous deux avec nous [tudøavεknu], ils seront deux aux urnes [døozɥ ʀ ̥n] (cf. Fouché Prononc. 1959, p. 451, 452). Noter que ds la docum. on rencontre la var. pop. et arg. deusse (cf. Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 107; Erckmann-Chatrian, Conscrit 1813, 1864, p. 43; Martin du G., Testam. P. Leleu, 1920, p. 1147; Céline, Mort à crédit, 1936, p. 538). Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. 2emoitié xes. duos adj. numéral cardinal (St Léger, éd. J. Linskill, 8); 1690 gramm. deux points (Fur.); 1835 mar. deux-mâts (Michelet, Journal, p. 171); 1853 deux-sous (Labiche, loc. cit.); 1864 mar. deux-ponts (Littré); 1938 deux-places (Queneau, loc. cit.); [1949 d'apr. Pt Rob.] 1952 deux pièces (Le Figaro, loc. cit.); 1960 deux(-)roues (ds Gilb.); a) ca 1200 pour indiquer un petit nombre deus (Godefroy de Bouillon, 145 ds T.-L.); b) ca 1245 pour indiquer une différence (H. d'Andeli, Bataille des 7 arts, éd. A. Héron, 1); 2. [1665 d'apr. Lar. Lang. fr.] av. 1694 adj. numéral ordinal (La Font. Pays. ds Littré). B. 1. Désigne le nombre deux ca 1270 de deus en trois pour indiquer la rapidité (Richard le Beau, 296 ds T.-L.); fin xive-début xves. deux p. oppos. à un (Myst. Saint Clément, éd. Ch. Abel, 137 b); 1690 (Fur. : Cela est certain comme deux et deux font quatre); 1736 mus. deux-quatre (Monteclair, Princ. de mus., p. 29); av. 1538 désigne le nombre deux sur un élément de jeu (Gringore, II, 224 ds IGLF); 1690 (Fur. : On dit au Triquetrac, Double deux, quand on amene un doublet de deux); 2. 1690 désigne le chiffre qui représente le nombre deux (Fur.); 3. av. 1699 ordinal, désigne le 2eélément d'un ensemble numéroté (Racine d'apr. Littré, s.v. no4); 1835 (Ac.); 1873 deux décembre désigne le coup d'État du 2 décembre 1851 (Zola, Ventre de Paris, p. 661). Du lat. dŭos acc. masc. plur. de duo « deux ». Fréq. abs. littér. : 123 580. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 187 120, b) 206 377; xxes. : a) 178 107, b) 148 199. Bbg. Cohen 1946, p. 62. − Darm. Vie 1932, p. 101. − Gottsch. Redens. 1930, passim.Kalepky (T.). Syntaktisches 1 : Tous les deux und tous deux. Z. fr. Spr. Lit. 1912, t. 39, pp. 112-118. − Rog. 1965, p. 125.

Article lié : « Tout les deux » ou « tous les deux » ?

Wiktionnaire

Nom commun 1 - français

deux \dø\ masculin invariable

  1. Nombre représentant deux unités.
    • Le produit de deux multiplié par cinq.
    • Le nombre deux.
    • Deux à deux.
  2. 2, chiffre qui marque deux.
    • Ce deux est mal fait.
    • Effacez ce deux.
  3. (Par métonymie) Chose repérée par le numéro 2, par exemple, carte à jouer, côté d’un dé qui porte deux points, cheval dans une course, etc.
    • Un deux de cœur, de pique, d’un domino.
    • Amener cinq et deux.
    • C’est le deux qui a remporté la course.
  4. (Avec le) Deuxième jour du mois.
  5. (Québec) Une pièce de monnaie (ou, auparavant, un billet) d’une valeur de deux dollars.
    • Un p'tit deux sur… — (Jean-Charles Lajoie, Un petit deux sur…, Le Journal de Montréal, 24 octobre 2020)
    • Je vous gage un vieux deux que ces jeux impliquant plus de 15 000 athlètes n’auront pas lieu... du moins pas à cette date. — (Michel Beaudry, Il était où le bonheur?, Le Journal de Québec, 17 avril 2021)

Adjectif numéral - français

deux \dø\ cardinal pluriel

  1. (Antéposé) Un plus un.
    1. Qui est le double de l’unité.
      • La ploutocratie chilienne s’était appuyée sur deux forces : les milieux réactionnaires de la Marine et les intérêts impérialistes britanniques. — (Armando Uribe, Le livre noir de l’intervention américaine au Chili, traduction de Karine Berriot & Françoise Campo, Seuil, 1974)
      • Les deux routiers sont attablés, occupés à exterminer en silence un plateau de fromages et les deux kils de rouge qui vont avec. — (Pascal Perbet, Tribu Vivaldi, Éditions Julliard, 2015, chap. 1)
      • Je les ai vus tous deux ensemble, tous les deux.
    2. (Ça fait deux) Deux choses différentes, séparées, distinctes, irréconciliables.
      • Toi et la patience, ça fait deux.
    3. (Familier) Très petit nombre indéterminé.
      • As-tu deux secondes, as-tu deux minutes,
        As-tu deux minutes à m'consacrer?
        — (Pauline Julien, chanson As-tu deux minutes ?, album Restrospective, 1993)
      • J’ai deux mots à vous dire.
      • Ce n’est qu’à deux pas d’ici.
      • Écrivez-moi deux lignes seulement.
      • Je suis à vous dans deux secondes.
  2. (Postposé) Deuxième, second.
    • Page deux.
    • Article deux. Tome deux.
    • Le deux du mois, ou simplement le deux, le second jour du mois.
    • Henri deux, roi de France. Catherine deux, impératrice de toutes les Russies.
      On écrit ordinairement : Henri II, Catherine II.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

DEUX. (X ne se prononce que devant une voyelle ou une H non aspirée et a le son Z.) adj. numéral cardinal
. Qui est le double de l'unité. Deux hommes. Deux femmes. Deux fois autant. Des deux côtés. Il l'a fait en deux jours. De deux jours en deux jours. De deux jours l'un. À deux heures. Nous étions deux. Partager en deux parties, ou simplement en deux. Fam., Il n'y a pas deux voix là-dessus, Tout le monde est d'accord là-dessus. Ne faire ni une ni deux, Se décider sur-le-champ, agir immédiatement. Il s'emploie familièrement pour exprimer Un très petit nombre indéterminé. J'ai deux mots à vous dire. Il n'est qu'à deux pas d'ici. Écrivez-moi deux lignes seulement. Je suis à vous dans deux secondes. Il s'emploie aussi dans le sens ordinal de Deuxième ou Second. Page deux. Article deux. Tome deux. Henri deux, roi de France. Catherine deux, impératrice de toutes les Russies. On écrit plus ordinairement Henri II, Catherine II. Le deux du mois, ou simplement Le deux, Le second jour du mois. Il s'emploie également comme nom cardinal pour désigner le Chiffre qui marque deux. Ce deux est mal fait. Effacez ce deux. Il se dit surtout d'un Ensemble de deux unités. Le produit de deux multiplié par cinq. Le nombre deux. Deux à deux. Deux à la fois. Je les ai vus tous deux ensemble, tous les deux. Fam., Cela est clair comme deux et deux font quatre, Cela est évident, incontestable. C'est deux se dit familièrement, dans la conversation, de Deux choses qui ne peuvent se comparer. Promettre et tenir, c'est deux. On dirait mieux Promettre et tenir sont deux. Elliptiq., Donner ou mieux Piquer des deux, Faire sentir les deux éperons à un cheval pour qu'il aille plus vite. Il signifie figurément et familièrement Aller très vite, faire beaucoup de diligence. À deux de jeu. Voyez JEU. Une, deux, se dit, en termes d'Escrime, pour exprimer une Feinte par laquelle on attire l'épée de son adversaire, d'un côté, pour l'attaquer de l'autre. Il désigne en outre une Carte à jouer ou le Côté d'un dé à jouer, qui porte deux points. Un deux de cœur, de pique, d'un domino. Amener cinq et deux. Fermer le jeu, au domino, avec des deux. Double-deux. Voyez DOUBLE.

Littré (1872-1877)

DEUX (deû ; l'x se lie : deû-z hommes)
  • 1Adj. numér. des deux genres signifiant un nombre double de l'unité. Deux hommes. Deux francs. Deux et deux font quatre. Ils sont deux. Jusques à quand aurons-nous deux consciences, deux mesures, deux balances, l'une en notre faveur, l'autre à la ruine du prochain ? Raynal, Hist. phil. XVIII, 32.

    Tous deux, tous les deux, locution qui signifie soit l'un et l'autre, soit ensemble. Allons-y tous deux. Ils sont partis tous les deux. Vous me semblez tous deux fatigués du voyage, La Fontaine, Phil. et Bauc.

    Familièrement. N'en faire ni un ni deux, n'en pas faire à deux fois, se décider sur-le-champ. Il ne fit ni un ni deux et croqua la poire.

    On dit aussi, au féminin, n'en faire ni une ni deux, en sous-entendant le mot fois.

    Cela est clair comme deux et deux font quatre, cela est évident.

    Il n'y a pas deux voix là-dessus, tout le monde est d'accord là-dessus. Il n'y a pas deux voix sur ce personnage, La Bruyère, VIII.

    Deux à deux, par couples. Considérez toutes les œuvres du Très Haut, vous les trouverez ainsi deux à deux et opposées l'une à l'autre, Sacy, Bible, Ecclésiastique, XXXIII, 15. Oh ! que ne viennent-ils, comme nous, deux à deux Habiter ici des cabanes ! Favart, Annette et Lubin, sc. 3.

    Marcher deux à deux comme frères mineurs, marcher en rang, en bon ordre.

    En deux, en deux parties. C'est un magicien maladroit qui casse en deux sa baguette, Diderot, Salon de 1767, Œuvres, t. XIV, p. 211, dans POUGENS. Il [Burgoyne] avait conçu le dessein de réunir les troupes du Canada à celles de New-York par les rives de l'Hudson ; ce projet était grand et hardi ; s'il eût réussi, il coupait en deux l'Amérique septentrionale, et peut-être il terminait la guerre, Raynal, Hist. phil. XVIII, 45.

    De deux en deux, se dit pour exprimer un retour périodique après deux (actes ou choses). De deux en deux ans il va visiter sa terre, c'est-à-dire que, chaque fois que deux ans sont écoulés, il s'y rend.

    Donner, piquer des deux, appuyer des deux éperons à la fois, c'est-à-dire exciter le plus possible le cheval, aller le plus vite possible. Le drôle, ayant vu de loin tout le cas… Donne des deux, gagne devant la nuit Château-Guillaume…, La Fontaine, Orais. Il donna des deux vers Bapaume, Hamilton, Gramm. 5. Dès la première poste, le courrier donne des deux, s'échappe et arrive le premier, Saint-Simon, 2, 37.

    Fig. Faire grande diligence. Piquer des deux pour réussir dans une affaire.

    Ce sont deux, ou, plus familièrement, ça fait deux, se dit dans la conversation pour exprimer que deux choses ne peuvent se comparer. Pour une armée, la Seine à passer ou un ruisseau ce sont deux.

    On dit dans le même sens : c'est deux. Promettre et tenir, c'est deux.

  • 2Petit nombre indéterminé. J'ai deux mots à vous dire. Il n'est qu'à deux pas d'ici. À moi, comte, deux mots, Corneille, Cid, II, 2.
  • 3Deuxième. Article deux. Page deux. Tome deux. Henri deux, roi de France. Catherine deux, impératrice de Russie. Puis [il] souffre un coup avec grande constance ; Au deux il dit…, La Fontaine, Pays.

    Dans les noms propres, où le cardinal est pris pour l'ordinal, on écrit plus ordinairement deux en chiffres : Henri II, Catherine II.

  • 4 Substantivement. Le produit de deux multiplié par deux.

    Le deux du mois, ou, simplement, le deux, le deuxième jour. Le deux de mars, de mai, ou, par abréviation, le deux mars, le deux mai. Voltaire mettait toujours la préposition de ; Racine l'omettait.

    Chiffre qui marque le nombre deux. Effacer, ajouter un deux. Ce deux est mal fait.

    Terme du jeu de cartes. Le deux de cœur, de pique, etc. la carte qui porte deux cœurs, deux piques, etc.

    Terme du jeu de dés. Le deux, la face du dé qui a deux points. Rafle de deux, coup de dés qui amène sur la face du deux tous les dés, quand on joue avec plusieurs dés.

    Terme du jeu de dominos. Le double deux, le domino sur lequel le point de deux est répété.

    Terme du jeu de trictrac. Amener le double deux, amener le deux sur chacun des deux dés.

    Terme de chasse. Le deux, sorte de plomb à tirer, moins gros que celui qui s'appelle l'un, et plus gros que celui qu'on nomme le trois. On emploie ordinairement le deux pour la chasse du lièvre.

  • 5 Terme de blason. Deux un, se dit de la disposition ordinaire de trois pièces en armoiries, dont deux sont vers le chef et une vers la pointe, comme les trois fleurs de lis de France.

REMARQUE

1. Il est difficile de se rendre un compte exact de la locution tous deux, tous les deux. Elle répond, pour le sens, à l'ancien français ambedui, nominatif, ambedeux, régime, et, par contraction, andui, andeux. Il semble que le pluriel tous joint à deux fait une sorte de contradiction ; car peut-on dire tous en parlant de deux ? Si on disait : allons-y deux, cela signifierait que nous sommes plusieurs et que deux d'entre nous vont y aller ; au lieu que allons-y tous les deux signifie que nous ne sommes que deux qui y allons l'un et l'autre. C'est pour exprimer cette nuance que, ayant perdu ambedui, on l'a remplacé en joignant tous avec deux ; adjonction qui a été facilitée par l'ancienne préposition à tout ou atout et qui signifiait ensemble. Cette locution, n'étant pas dans l'historique, paraît née dans le XVIIe siècle. Outre ambedui, qui est tout à fait ancien, on exprimait la même idée en joignant à deux le pronom personnel : allons-y nous deux ; ils y allaient eux deux ; et dans les vers de la Fontaine, cités ci-dessus, on aurait dit : Vous me semblez vous deux fatigués du voyage.

2. Faut-il distinguer, avec certains grammairiens, tous deux et tous les deux ; allons-y tous deux, signifiant allons-y ensemble ; allons-y tous les deux, signifiant allons-y l'un et l'autre ? Il y a là, comme dans plusieurs synonymes, une différence grammaticale qui disparaît dans l'usage. Tous les deux a, grammaticalement, un sens emphatique que n'a pas tous deux. Mais ce sens emphatique dû à l'article a si peu d'importance dans le langage que personne n'y fait attention et qu'ainsi les deux locutions deviennent synonymes.

HISTORIQUE

XIe s. Dous de vos contes al paien tramesistes, Ch. de Rol. XI. Li dui message [messagers] descendent au peron, ib. CXC. Deus fasse hui entre nous dous le dreit ! ib. CCLXXXV.

XIIe s. En ces deus orent [eurent] paien mauvais voisin, Ronc. p. 51. Si que la teste [il] lui fist en deus partir, ib. p. 74.

XIIIe s. Avec ces contes se croisierent dui moult haut baron de France, Villehardouin, III. Or [il] n'ot que deus enfans, n'est drois qu'on m'en desdie, Berte, II. En tant que les deux tiennent Tybert le renié, ib. XX. Car deux larron venoient de marcheans guetier, ib. XXXVIII. Bien surent les deux fille d'or et soie ouvrer, ib. LVII. Vous deux dedens ma chambre ensemble [je] coucherai, ib. LVII. Car puis fu par eus deus mainte gent essilie, ib. LX. Cil dui sont mi enfant de vo fille ma drue [femme], ib. LXXX. Or s'en vont li doi roi, n'i firent longue atente, ib. CXXXIV. Par là, soit esté, soit ivers, S'encorent dui flueves divers, la Rose, 6004. Puis furent doi et doi ensamble enchaïné ; Les puins detriers les dos lor ont estroit noé, Ch. d'Ant. I, 615.

XIVe s. Entre deux [pendant ce temps], les diz legaz commencierent à traitier diverses choses, Bercheure, f° 28, verso.

XVe s. Se temps avoie dou parler, Et que ci fuissiemes nous doi, Je le vous diroie par foi, Froissart, Espinette amour. Là furent du comte de Bouquenghen appelés Chandos et Aquitaine, doy rois d'armes, Froissart, II, II, 67. Vostre conseil avoir m'en fault : L'advis de deux mieulx que d'un vault, Orléans, Réponse de Frédet. Entre deux [entre nous], je ne vouldroye Estre en lieu où eüst joye, Com souloye, Car ma douleur doubleroit, Orléans, Rondeau. Si ne lui cela guere ce qu'il avoit sur le cœur, et, sans aller de deux en trois, il demanda l'aumone amoureuse, Louis XI, Nouv. XVIII. Une femme de Paris a bien trouvé moyen de tyrer hors du Louvre Monseigneur de Ponts. Alors le bastard respondit : Le Louvre et la Bastide [Bastille], ce sont deux, Ms. relatif à Louis XI, Bibl. des Chartes, 4e série, t. I, p. 267.

XVIe s. Le secretaire fut si joyeux qu'encore qu'il eust la bouche parfaitement laide et grande en faisant de deux, la rendit si petite que l'on n'eust pas cuidé qu'il eust su mordre dedans le jambon, Marguerite de Navarre, Nouv. XXVIII. Ce n'est pas une ame, ce n'est pas un corps, qu'on dresse ; c'est un homme : il n'en fault pas faire à deux, Montaigne, I, 183. Ils alloient deux à deux armez à cheval à la guerre [deux sur un cheval], Montaigne, I, 368. Lors eulx deux ensemble mangent la proye, Montaigne, II, 196. Et se sauvoient aucuns d'entre eulx nageans entre deux eaux, et s'en fuyoient, Amyot, Brutus, 39. Le cavalier donnant des deux à son cheval, le rejetta une seconde fois par terre tout couvert de sang, D'Aubigné, Vie, XXVI. Il demeura sur l'heure en suspens et, comme l'on dict, entre deux et as, s'il en devoit parler à son bon compere, Carloix, II, 8.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

DEUX. - REM.
3La locution tous deux n'est pas aussi récente que le ferait croire le n° 1. Voy. TOUT, à l'HIST. XVIe s. où se trouve la locution tous deux.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

* DEUX, s. m. terme qui marque la collection de deux unités ; c’est le premier des nombres pairs, & le second des caracteres de l’Arithmétique : il se figure ainsi 2. Voyez Binaire.

DEUX POUR UN, s. m. (Hist. nat. Ornithol.) gallinago minima sive tertia Bell. Oiseau qui pese environ deux onces ; il a dix pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité des pattes, & seulement huit pouces jusqu’au bout de la queue. On a donné à cet oiseau le nom de deux pour un, parce qu’il est deux fois plus grand que la bécassine. Le croupion est de couleur bleue & luisante comme celle des plumes du dos de l’étourneau, & la pointe de chaque plume est blanchâtre ; les bords extérieurs des longues plumes du dos ou des épaules sont jaunes, le milieu de la plume est brun avec des taches rousses, & les bords intérieurs sont d’un beau bleu luisant, sans aucun mélange de couleur pourprée. On voit sur le cou, du brun, du blanc, & du roux pâle : les plumes du sommet de la tête sont de couleur noire, mêlée de roux ; & il y a au-dessus des yeux une bande de couleur jaune pâle : la gorge est d’un roux pâle, avec des taches blanches & des taches brunes : la poitrine & le ventre sont blanchâtres : il se trouve entre les yeux & le bec une tache noire. Le mâle ne differe de la femelle, ni par les couleurs, ni par la grosseur. On compte dans chaque aile vingt-quatre grandes plumes ; les dix premieres sont brunes, les dix suivantes ont la pointe blanchâtre, enfin les barbes extérieures des trois dernieres sont marquées de roux & de noir ; en forme de stries. La pointe des plumes qui recouvre immédiatement les grandes plumes des ailes, est blanchâtre ; les autres petites plumes sont entierement noires, à l’exception de la pointe qui est en partie rousse & en partie noire. Le bec a près de deux pouces de longueur ; la piece supérieure s’étend un peu au-delà de l’inférieure, & elle est vers la pointe de couleur noire, & hérissée de petites rugosités, cependant l’extrémité est lisse. Les pattes sont dégarnies de plumes jusqu’au-dessus du genou, & ont une couleur verte peu foncée ; les doigts sont entierement séparés les uns des autres ; celui de derriere est le plus court ; les ongles sont noirs.

Cet oiseau se nourrit d’insectes ; il se cache dans les joncs, & il n’en sort que lorsqu’on l’approche au point de le toucher, pour ainsi dire. Willughby, Ornit. Voyez Oiseau. (I)

Deux, cheval à deux mains. Voyez Cheval, Donner, Appuyer, Pincer des deux. Voyez ces mots.

* Deux coups, (Rubanier.) se dit par rapport au galon, où l’ouvrier doit marcher deux fois de suite les mêmes marches ; en voici la nécessité : si l’on ne marchoit qu’un coup, les soies de la chaine se montreroient à-travers la trame qui est de fil d’or ou d’argent ; ces soies sont à la vérité couleur d’or pour l’or, & blanches pour l’argent ; malgré cette conformité de couleur, elles ne laisseroient pas de faire un mauvais effet sur l’ouvrage ; c’est pour l’éviter que l’on marche deux coups, & pour avoir plus de brillant, par une plus grande réflexion de lumiere. Il faut s’expliquer mieux : ces deux coups supposent quatre coups de navette, c’est-à-dire deux coups chaque pié ; le troisieme de ces quatre coups étant semblable au premier, puisque c’est la même marche qui lui donne l’ouverture, il faut de nécessité que ce troisieme coup vienne avoisiner le premier en se rangeant dans sa même duite, voyez Duite ; recevant un nouveau coup de battant, ils se serrent mutuellement, & produisent plus d’éclat sur l’ouvrage.

Deux pas. Voyez Effilés.

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Étymologie de « deux »

Picard, deusse ; provenç. dui au nominatif, dos au régime ; espagn. dos ; portug. dous, doas ; ital. duo, due ; du latin duo ; grec, δύω ; bas-breton, daou ; angl. two ; allem. zwei ; sanscrit, dva. Dans l'ancien français doi ou dui est le nominatif, et deus, dous le régime, du moins dans les textes corrects.

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(Deuxième moitié du Xe siècle) Du latin dŭos, accusatif masculin pluriel de dŭo (« deux »), lui-même issu de l’indo-européen commun *dwóh₁.
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Phonétique du mot « deux »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
deux

Fréquence d'apparition du mot « deux » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « deux »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « deux »

  • Le sinistre était localisé à proximité du ban communal de Mertzwiller. C’est un feu de voiture qui en est à l’origine. Les flammes se sont propagées sur une surface de deux hectares et demi, nécessitant l’intervention d’un grand nombre de sapeurs-pompiers sur place. Une quarantaine de soldats du feu issus de différentes casernes du secteur de Haguenau voire d’au-delà ont combattu l’incendie une bonne partie de l’après-midi. Une dizaine d’engins ont été mis en œuvre, fourgons spécialisés dans les feux de forêt et autres camions-citernes. Les opérations des pompiers ont été compliquées par un vent fort.
    Faits-divers - Justice | Deux hectares et demi de forêt en feu près de Mertzwiller
  • Un chien vaut deux gendarmes.
    Anonyme — La Dépêche du Midi - 2 Novembre 1975
  • Celui qui dit que deux et deux font quatre, a-t-il une connaissance de plus que celui qui se contenterait de dire que deux et deux font deux et deux ?
    Jean le Rond d’Alembert — Encyclopédie
  • Les révolutions font en deux jours l’ouvrage de deux mois, puis défont en deux ans l’ouvrage de deux siècles.
    Paul Valéry
  • Qui donne vite donne deux fois.
    Sénèque
  • Deux nouveaux vestiges des guerres mondiales. Samedi 4 juillet, un promeneur a repéré à marée basse deux obus sur la plage de Mers-les-Bains, le long de la falaise. Il a immédiatement alerté la brigade de gendarmerie du Tréport, qui a transmis un signalement à la préfecture de la Somme et au service de déminage. Une intervention est prévue prochainement. Selon la gendarmerie, les deux obus se situent à bonne distance de la plage de galets. En mars 2014, un obus de mortier avait déjà été découvert sur la plage de Mers-les-Bains.
    Courrier picard — Deux obus découverts le long de la falaise de Mers-les-Bains
  • La vie a changé en l'espace d'une nuit pour Saniniu Laizer, un Masaaï propriétaire d'une entreprise minière en Tanzanie. Lui et son équipe ont récemment excavé les deux plus gros fragments de tanzanite jamais découverts, d'un poids de 9,25 et 5,13 kilogrammes. Ces deux mastodontes de pierre ont été vendus au gouvernement par Laizer contre la coquette somme de 7,7 milliards de shillings tanzaniens, soit près de 3 millions d'euros. Avec cet argent, il envisage d'ouvrir une école et un centre commercial pour sa communauté.
    Futura — Brève | Cet homme a découvert les deux plus gros fragments de tanzanite au monde !
  • Acquérir et jouir sont deux.
    Proverbe français
  • Nous deux formons une multitude.
    Ovide
  • Pour respecter ses engagements climatiques, le Danemark créera deux îles énergétiques, lesquelles ajouteront une capacité de 4 gigawatts au parc éolien existant.
    Révolution Énergétique — Le Danemark construira deux îles à éoliennes - Révolution Énergétique
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Images d'illustration du mot « deux »

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Traductions du mot « deux »

Langue Traduction
Anglais two
Espagnol de ellos
Italien di loro
Allemand von ihnen
Chinois 他们之中
Arabe منهم
Portugais deles
Russe из них
Japonais そのうちの
Basque horietako
Corse di elli
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Synonymes de « deux »

Source : synonymes de deux sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « deux »

Combien de points fait le mot deux au Scrabble ?

Nombre de points du mot deux au scrabble : 12 points

Deux

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