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Fier

Variantes Singulier Pluriel
Masculin fier fiers
Féminin fière fières

Définitions de « fier »

Trésor de la Langue Française informatisé

FIER, verbe trans.

A.− Emploi trans., vx. Fier (qqn, qqc.) à (qqn).Remettre, livrer à la foi de quelqu'un. Synon. confier.Fier son bien, sa vie. Fier son honneur à son ami (Ac.1798-1932).Ce matin, fiant sa vengeance à la nôtre, Elle a puni sur soi l'indignité d'un autre (Ponsard, Lucrèce,1843, V, 4, p. 96).
P. ext., littér. Soumettre à l'action favorable, à l'influence bénéfique de quelque chose. Ces félons Qui le soir, et les yeux tournés vers leurs talons, Ne fiant qu'à la nuit leurs manœuvres infâmes, Dérobent aux maris la chasteté des femmes (Hugo, Hernani,1830, I, 3, p. 20).
B.− Emploi pronom.
1. Absol. Manifester de la confiance. Car, souvent, qui se fie en aveugle est la proie De la ruse, et les soins tardifs sont superflus (Leconte de Lisle, Poèmes trag.,1886, p. 216).
2. Usuel. [Suivi d'un compl. prép. introd. par à, dans, en, sur (littér.)] Accorder sa confiance à quelque chose, à quelqu'un. Synon. compter sur, se reposer sur; anton. se défier de, se méfier de.À qui/quoi se fier?
a) [Le compl. prép. désigne une pers., p. méton. le comportement de cette pers.] Se fier aveuglément à qqn; se fier à la parole de qqn. Le peuple se fia sur la noblesse et les hommes d'armes (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 4, 1821-24, p. 46).Écoute, cousine, fie-toi en moi (Pourrat, Gaspard,1922, p. 61):
Ne te fie pas aux femmes blondes, car elles sont lâches et infidèles. Ni aux noires, car elles sont dures et jalouses. Ni aux châtaines. Ne te fie pas aux femmes! Ne te fie pas à la figure perfide qui est pleine de lignes Et de secrets, comme la main! Claudel, Échange,1894, I, p. 670.
En partic. S'en fier à qqn (pour qqc., pour faire qqc.). Faire confiance à quelqu'un pour l'accomplissement, l'exécution de quelque chose; s'en remettre à quelqu'un. Quel besoin de s'en fier uniquement à lui, pour la soulager (Zola, Joie de vivre,1884, p. 914).
b) [Le compl. prép. désigne un inanimé abstr.] Se fier aux apparences. Se fiant trop, il faut l'avouer, à l'empire de la raison (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 1, 1817, p. 139).Cette formule va être pour l'enquête philosophique un moyen auquel il est permis de se fier en toute assurance parce qu'elle est une donnée positive (Gaultier, Bovarysme,1902, p. 52).Il se fie dans la valeur de ses arguments et dans les sentiments qui naissent naturellement à l'approche de la mort (Barrès, Colline insp.,1913, p. 274).
c) [Le compl. prép. désigne un inanimé concr.] Elle ne se fiait point à son armoire, elle cachait ainsi son argent, par petites sommes, au fond de tous les coins de la maison (Zola, Terre,1887, p. 300).
d) P. antiphrase, p. iron. [À propos d'une chose ou d'une pers. sur laquelle on ne doit pas compter] Fiez-vous-y; fiez-vous à cela. Oui, oui, fiez-vous à ces belles promesses; bien fou qui s'y fie (Ac.1835-1932).
Prononc. et Orth. : [fje], (je me) fie [fi]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 pronom. « avoir confiance en (quelqu'un) » (Roland, éd. J. Bédier, 586); 2. 1220, mars, trans. « confier » (Cathédr. de Metz, Arch. Mos. ds Gdf.). D'un lat. vulg. *fidare, lat. class. fidere « avoir confiance, se confier ». Fréq. abs. littér. : 1130. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 842, b) 1 769; xxes. : a) 1 412, b) 1 432.

FIER, FIÈRE, adj.

I.− Vieux
A.− Rare [En parlant d'un animal] Qui est difficilement apprivoisable, qui manifeste, pratique une sauvagerie instinctive. Synon. farouche, indomptable, sauvage.Les fiers taureaux, les chevaux indomptés (Bern. de St-Pierre, Harm. nat.,1814, p. 280).Le fier léopard, que les jeunes Sylvains Attachent rugissant au char du dieu des vins (Vigny, Poèmes ant. et mod.,1837, p. 126).Le fier lion s'élance Sur sa victime avec de grands bonds souverains (Banville, Exilés,1874, p. 69).
CHASSE. Perdrix fière. ,,Qui ne se laisse guère approcher`` (Ac. 1932; ds Littré, DG, Lar. Lang. fr.).
HÉRALD. Lion fier. ,,Lion à la crinière hérissée`` (Ac. 1798-1932; ds Lar. 19e-Lar. Lang. fr., Littré, DG).
B.− P. anal. [En parlant d'une pers. ou de sa nature] Qui est rude et intraitable comme un animal sauvage. Synon. barbare, cruel, féroce.S'il [le peuple] est fier, impétueux, inconstant, que son gouvernement soit doux, modéré, invariable (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 562).Plus terrible et plus fier Vous m'avez vu jadis sous un rempart de fer Dans les périls sanglants signaler mon adresse (Baour-Lormian, Ossian,1827, p. 17).Cet âpre individualisme, avec cet orgueil forcené qui sont bien le côté « mauvais bougre » de l'homme, son côté « fier, féroce » (Barrès, Cahiers,t. 12, 1919-20, p. 247).
P. méton. [En parlant de l'aspect physique, du comportement d'une pers.] Qui dénote la rudesse de caractère. Il s'arrêta en plein élan, pour regarder les assistants, d'un air fier et terrible (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1673).
C.− Emplois spéc.
1. [En parlant d'une pierre] Qui se taille difficilement en raison de sa dureté. Marbre fier. Ce sont [les agates] des pierres dures, fières sous le burin (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin,1876, p. 461).
2. Région. (Est, Franche-Comté, Suisse). [En parlant d'un comestible] Qui est âpre au goût. Pomme fière. Synon. acide, aigre (cf. Collinet, Région. hte-montagne, 1925).
II.− Usuel. [En parlant d'une pers.]
A.− [Sans nuance péj.]
1. Qui a le souci de sa dignité, qui se respecte. Caractère, cœur, homme fier; âme fière. Synon. digne, noble.Je suis trop fier pour mentir (Flaub., Smarh,1839, p. 114).Il n'est pas inutile qu'on sache de quelle manière la génération des vaincus de 1870 a pu traiter un écrivain fier qui ne voulait pas se prostituer (Bloy, Journal,1892-1907, av.-pr., p. 13).Elle était fière. Elle endurait leur pauvreté avec assez de courage à condition qu'elle n'eût pas des gens de la famille pour témoins. Aller leur montrer ses enfants en guenilles! Non, elle ne s'y résignerait jamais (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 211).
P. méton. [En parlant de l'aspect physique, du comportement d'une pers.] Qui dénote un tel souci, une telle qualité. Démarche fière, regard fier. Leur physionomie, quoique douce et bienveillante, a quelque chose de septentrional, d'énergique, de fier, qui rappelle tout de suite à l'œil un peuple déjà libre, digne de l'être tout à fait (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 454).Son air fier de femme sans reproche (Zola, Terre,1887, p. 420).
Locutions
a) Fier comme un gueux. Qui est digne, comme un gueux peut l'être dans sa misère. Tel guerrier se présentait, fier comme un gueux (Psichari, Voy. centur.,1914, 1914, p. 38).
b) Ne pas être fier. Avoir honte. Je baissais la tête; je n'étais pas fier (Duhamel, Confess. min.,1920, p. 185).
Fam. Pas fier. Qui n'a pas la conscience tranquille. Synon. penaud.J'allais reprendre la nuit, pas fier, parce que comme ma mère, je n'arrivais jamais à me sentir entièrement innocent des malheurs qui arrivaient (Céline, Voyage,1932, p. 345).P. méton. Il avait à l'adresse de Maigret un regard pas fier qui signifiait : « − Qu'est-ce que vous voulez que je fasse d'autre? » (Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 97).
2. Qui éprouve une satisfaction d'amour-propre souvent fondée. Les gens autour de nous admiraient ma précocité et mon père était très fier (Guéhenno, Journal homme 40 ans,1934, p. 40).
a) Fier de + subst. ou inf.Moi si calme naguère, si fier de ma sérénité (Flaub., Corresp.,1846, p. 219).J'étais fière d'avoir conquis leur estime (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 295).
En partic. Être fier de soi. Être satisfait de soi-même. Existe-t-il en vous, comme chez beaucoup de femmes fières d'elles-mêmes, amoureuses de leurs perfections, un sentiment d'égoïsme raffiné (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 128):
1. Un pénitent c'est un monsieur qui n'est pas très fier de soi. Qui n'est pas très fier de ce qu'il a fait. Parce que ce qu'il a fait, il faut le dire, c'est le péché. Un pénitent c'est un monsieur qui a honte de soi et de son péché. Péguy, Porche Myst.,1911, p. 246.
b) Fier + complétive introd. par la conj. que.Il était fier qu'on le traitât en homme, et il s'acquittait de sa tâche gravement (Rolland, J.-Chr.,Aube, 1904, p. 32).
c) Fam. Il n'y a pas de quoi être fier. Il est préférable de ne pas s'en vanter. Dora. − (...) J'ai appris à être calme au moment où j'ai le plus peur. Il n'y a pas de quoi être fière. Annenkov. − Sois fière, au contraire. Moi, je n'ai rien dominé (Camus, Justes,1950, II, p. 328).Il n'y a pas de quoi être fier, répliqua M. Tuck, plus acerbe (Green, Moïra,1950, p. 92).
3. P. ext.
a) [En parlant d'une pers., de son caractère] Qui a de la trempe, du cran; qui fait preuve d'audace et d'énergie. Synon. fougueux, impétueux.Ce frère Goulven, comme il avait l'air décidé et fier! (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 35).Pour des êtres fiers et énergiques la discipline demande un tel sacrifice de toutes les heures, qu'on ne peut pas perdre l'habitude de l'estimer au prix qu'elle coûte (Martin du G., J. Barois,1913, p. 430).Que je l'aimais ainsi! Beau, fier, insoumis (Gide, Thésée,1946, p. 1449)
Loc. Ne pas être fier. Ne pas être rassuré, avoir peur de + inf. Un bélier extraordinaire qu'on ne serait pas fier de rencontrer dans un bois (Renard, Journal,1902, p. 739).J'avoue qu'hier soir je n'étais pas fier. En général, quand l'expectoration cesse aussi brusquement... (...). Il ne s'agit plus que d'éviter l'endocardite (Martin du G., Thib.,Belle sais., 1923, p. 860).
P. méton. [En parlant du comportement ou des attitudes d'une pers.] Qui manifeste courage et détermination. C'est Émile Zola qui le premier demande des comptes. Il le fait avec une telle crânerie, ses accusations sont si nettes et d'une si fière audace qu'il est impossible que le gouvernement esquive l'obligation de le poursuivre (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 129).Il avait dans son geste on ne savait quoi de fier, d'impatient. Ses yeux le disaient prêt à tout oser selon l'honneur (Pourrat, Gaspard,1925, p. 177).
En partic., B.-A. [En parlant d'un artiste, p. méton. d'une œuvre ou de l'instrument d'exécution] Qui manifeste, par sa hardiesse ou son ampleur, une grande vigueur créatrice. Composition, touche fière. Cette façade (...) où se dressent, (...) taillés du ciseau le plus fier, neuf palatins, deux rois et cinq empereurs (Hugo, Rhin,1842, p. 330).C'était d'un fier coloriste, d'un beau peintre (Proust, Sodome,1922, p. 938):
2. À l'aspect de cette peinture étrange [l'Officier de chasseurs, de Géricault], si violente, si mouvementée, si fière de dessin et de couleur, David, effaré, s'écria : « D'où cela sort-il (...) » Gautier, Guide Louvre,1872, p. 21.
b) [En parlant de l'aspect physique d'une pers.] Qui force l'admiration, en impose, par une allure noble, une apparente autorité. Allure fière. Sa démarche fière, son port majestueux, le sourire de sa bouche, le pouvoir de ses yeux (Nerval, Faust,1840, 2epart., p. 140).En ce moment il lui paraissait beau, fier et puissant comme un dieu (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 458).
P. anal. [En parlant d'un inanimé concr.] Belles forêts de sapins gigantesques, élancés, fiers (Sand, Lettres voy.,1837, p. 286).Un coteau dominé par de fières montagnes (Jammes, Mém.,1921, p. 3).Ce massif d'ormes, de frênes, de bouleaux, de tilleuls, tous d'un beau croît et d'une fière ampleur (Pourrat, Gaspard,1931, p. 174).
B.− Péj. Qui affiche une supériorité souvent illusoire; qui affecte des airs hautains et méprisants. Synon. arrogant, dédaigneux.Il était (...) fier et (...) arrogant (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 2, 1821-24, p. 60).Un être insupportable, toujours nerveux, et qui vous passerait sur le corps, tant il est fier! (Zola, Bonh. dames,1883, p. 543):
3. Avec les petits paysans des montagnes ou les petits pêcheurs de l'île je n'avais jamais été fier; (...) à l'occasion, j'avais joué avec eux comme avec des égaux. Tandis que j'étais fier avec ces enfants du collège, qui, eux, me trouvaient bizarre et poseur. Il m'a fallu bien des années pour corriger cet orgueil, pour redevenir simplement quelqu'un comme tout le monde; surtout pour comprendre qu'on n'est pas au-dessus de ses semblables... Loti, Rom. enf.,1890, p. 212.
Pop. Ne pas être fier. [En parlant gén. d'une pers. occupant une position sociale jugée élevée] Être d'un abord simple et facile. Delaherche n'était pas fier, comme on disait, aimant à causer avec les petits de ce monde, par un goût bavard de la popularité (Zola, Débâcle,1892, p. 187).Monsieur de Fonteneilles est mort. − Le vieux? − Non, le petit. − C'est dommage; c'était le meilleur des deux; il n'était pas fier (R. Bazin, Blé,1907, p. 346).Moi, j'ai voté pour lui, parce qu'il n'est pas fier (Camus, Révolte Asturies,1936, I, 2, p. 406).
1. P. méton. [En parlant du comportement ou des attitudes d'une pers.] Qui marque la condescendance, le mépris. Air fier; mine fière. Ils arrêtèrent sur Bayonne un regard fier et distant, qui appelait de très haut, avec condescendance (De Vogüé, Morts,1899, p. 20).
2. Loc. proverbiales et hist.
a) Fier, fière comme Artaban. Qui est sottement imbu de sa personne (comme le héros du roman de La Calprenède Cléopâtre). Tel encyclopédiste était fier comme Artaban d'avoir prouvé qu'il n'était qu'une brute, une plante, ou une machine (Amiel, Journal,1866, p. 118).Savigny, haut comme une botte, fier comme Artaban, qui se destinait à la marine et se refusait obstinément à étudier la géographie, alléguant qu'il l'apprendrait très bien en naviguant (France, Vie fleur,1922, p. 398).
b) Fier, fière comme un paon. Qui a l'allure hautaine du paon. Je voudrais être une reine Fière comme un paon, Dont on aurait grande peine À baiser le bout du gant! (Barb. d'Aurev., Memor. 1,1838, p. 190).Mon François était fier comme un paon... Allons ne dis pas le contraire... (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 59).
c) Fier Sicambre. [P. réf. à l'apostrophe de l'évêque saint Rémi à Clovis lors de son baptême : Courbe la tête, fier Sicambre, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré] Homme qui a un sens très fort de son amour-propre. Voilà Goërres, le fier Sicambre, qui a vu le Vatican. Il a plié le genou, lui, l'audacieux! (Quinet, All. et Ital.,1836, p. 52).Je ne suis pas un fier Sicambre, mais je brûle tout ce que j'ai adoré (Huysmans, Marthe,1876, p. 140).
3. Emploi subst., fam. Faire le fier, la fière. Marquer ses distances, faire des manières. Tu ne me tutoies plus, tu fais la fière... Est-ce parce que tu es bien nippée? (Zola, M. Férat,1868, p. 211).Avec, sur son armure, Son grand col de dentelle, il vient faire le fier! (Rostand, Cyrano,1898, IV, 3, p. 161).Tout de même, Armand faisait bien le fier : il méprisait son père (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 374).
C.− Fam., antéposé. Qui est particulièrement remarquable; qui est de première importance. Synon. fameux, sacré (pop.).
1. [En parlant d'une pers.] Un fier luron! Ce petit-là... (Musset, Lorenzaccio,1834, I, 2, p. 93).N'empêche que le père Margaillan, tout crétin qu'il te semble, est un fier homme dans sa partie (Zola, Œuvre,1886, p. 171).
2. [En parlant d'un inanimé abstr., en partic. d'une qualité, d'une capacité] Elle lui trouvait [à Nana] un fier talent (Zola, Nana,1880, p. 1167).Monsieur, vous m'avez rendu un fier service (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Colp., 1893, p. 1170).
Péj. [En parlant d'un défaut, d'une erreur, etc.] Ce mariage était une fière sottise (Constant, Journaux,1816, p. 462).Il faut un fier toupet pour oser proférer, à la face de l'Europe, une telle affirmation (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 328).Le directeur, un nommé Braun qui parle de son « apostolat », me paraît avoir un fier culot (Bloy, Journal,1903, p. 155).
3. En partic. Fière chandelle*.
Prononc. et Orth. : [fjε:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Avec cher fait exception à la liste d'adj. en -er, -ier (léger, altier) qui ont perdu du xviiieau xixes. la prononc. de l'r final du masc. ([leʒe], [altje]) rejoignant ainsi, peu à peu, les subst. de même finale. Comparer aussi avec l'inf. fier ([fje]). On rappelle que cher rime avec léger, fier avec altier dans Racine (cf. Mart. Comment prononce 1913, p. 293). Étymol. et Hist. A. Adj. 1. ca 1100 « farouche, terrible, redoutable » (Roland, éd. J. Bédier, 1111); 2. a) ca 1100 « orgueilleux » (ibid., 56); b) ca 1100 « qui a des sentiments nobles, élevés, le souci de sa dignité » (ibid., 118); 3. ca 1165 « grand, extraordinaire » (B. de Sainte-Maure, Troie, 7086 ds T.-L.). B. Subst. 1. 1666 se tenir sur son fier (Molière, Mélicerte, I, 4, 147); 2. 1693 faire le fier (Dancourt, Les Bourgeoises à la mode, III, 6 ds Littré). Du lat. class. ferus « sauvage, farouche, cruel ». Fréq. abs. littér. : 5 005. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 210, b) 9 589; xxes. : a) 6 947, b) 5 815.
DÉR.
Fiérot, o(t)te,(ote, otte) adj.,fam. a) [Correspond à fier II, B] Un peu fier. Tandis qu'ils sont froids et fiérots, Les vrais beaux fils des Parisiennes (Lorrain, Modern.,1885, p. 109).Les patrons les plus consommés, les plus fiérots n'avaient pas honte de le consulter (Arnoux, Rhône,1944, p. 189).Emploi subst. Ça sera [Claire] une fiérotte et une originale comme son père (A. Daudet, Fromont jeune,1874, p. 63).b) Qui manifeste le contentement de soi d'une manière un peu naïve. Synon. faraud (fam.), fat, glorieux.Il était content et fiérot comme un chien qui se promène avec une pomme de pin dans la gueule (Montherl., Célibataires,1934, p. 831). [fjeʀo], fém. [-øt]. 1resattest. a) adj. α) 1545 fierot « un peu fier » (Le Maçon, Le Décaméron de J. Boccace, VI Préambule ds Hug.), attest. isolée, β) 1808 « prétentieux, fat d'une manière puérile » (Hautel), b) subst. 1780 « personne un peu fière » (Beaumarchais, Mémoires, III, 83 ds Brunot t. 6, 1308); de fier, suff. -ot, ote*, cf. a. fr. fieret « un peu fier » 1remoitié du xiiies. (J. Érart, Poésies, éd. J. Newcombe, p. 56). Fréq. abs. littér. : 5.
BBG. − Burgess (G.S.). Orgueil and fierté in twelfth-century French. Z. rom. Philol. 1973, t. 89, pp. 103-122. − Pauli 1921, p. 15 (s.v. fiérot).Venck. 1975, pp. 211-232.

Wiktionnaire

Verbe - ancien français

fier \Prononciation ?\ masculin

  1. Confier, fier.
    • En sa loiauté tant me fi — (L’âtre périlleux, anonyme, manuscrit 1433 français de la BnF)

Nom commun - ancien français

fier \Prononciation ?\ masculin

  1. Figuier.

Adjectif - ancien français

fier \Prononciation ?\ masculin

  1. Fier.
    • Mut par esteit bons chevaliers
      Francs, hardiz, curteis e fiers
      — (Milun, Marie de France, f. 145v, 1re colonne de ce manuscrit de 1275-1300)

Verbe - français

fier \fje\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se fier)

  1. Remettre à la fidélité de quelqu’un.
    • Cet homme est fier ; peut-on s’y fier ?
    • Il y a là des débiteurs comme il y en a au camp de César; mais ceux-ci fient leur fortune à leur général, ceux-là, trop grands seigneurs pour ne pas faire eux-mêmes leur part, stipulent chacun pour soi. — (François Joseph Marie Thérèse Nompère de Champagny, Les Césars, tome 1 :Histoire des Césars jusqu’à Néron, Bruxelles & Louvain : chez C.-J. Fonteyn, 1853, page 114)
    • Mais tel que le pêcheur au seuil de la cabane,
      Où la vigne de grève accroche ses raisins,
      Cloue un portrait bénit de madame sainte Anne,
      Eux fiaient leur église à la garde des Saints :
      — (Félix Jeantet, « Post-face », dans Les Plastiques, Paris : chez G. Charpentier et Cie, 1887, page 309)
  2. (Pronominal) Remettre sa confiance en quelqu’un ou en quelque chose ; compter, faire fond sur quelqu’un ou sur quelque chose.
    • Il n’auroit pas fallu que les ordres supérieurs se fiassent à la parole que le tiers-état lui donna de conserver leurs privilèges honorifiques en l’engageant à se réunir à lui. — (Anonyme (François Marchant), Les Sabats jacobites, au Palais royal, 1791, page 370)
    • Les bénédictins dans cette occurrence péchèrent donc par orgueil. Ils se fièrent aux nombreux domestiques du couvent qu'ils croyaient capables de repousser une attaque. […]. Ils se fièrent aussi en Dieu, les pauvres moines, et en leur bonne cause. — (H. Leymarie, « Excursion à Die », dans la Revue du Lyonnais, Lyon : chez Léon Boitel, 1835, volume 1, page 466)
    • Si nous avions engagé Krotz et son parti à nous servir de guides, ce n'est pas que nous nous fiassions beaucoup à eux ; mais où trouver de meilleurs cochers dans le pays ? — (Thomas Arbousset, Relation d'un voyage d'exploration au nord-est de la colonie du Cap de Bonne-Espérance, Paris : chez Arthus Bertrand, 1842, page 235)
    • Mon père dit toujours que mon sens de l’orientation en forêt est troublant – tout comme mon aptitude à retrouver mon chemin jusqu'au point de départ – mais je ne m’y fiais pas à cet instant. Je m’arrêtai sous un arbre gigantesque. — (Kelley Armstrong, Pouvoirs Obscurs, tome 5 : Soupçons, traduit de l’anglais par Audray Sorio, éditions Castelmore, 2015, chapitre 6)
    • (Ironique)Fiez-vous-y, fiez-vous à cela, On ne doit pas compter là-dessus.
    • Oui, oui, fiez-vous à ces belles promesses.
    • Bien fou qui s’y fie.

Adjectif 3 - français

fier \fjɛʁ\

  1. (Marbrerie) Qualifie un marbre qui s'éclate aisément sous le ciseau parce que le grain en est très fin et trop sec.
    • Il y a des marbres revêches dont le travail est très-difficile : les ouvriers les appellent marbres fiers, parce qu'ils résistent trop aux outils et qu'ils ne leur cèdent qu'en éclatant; […]. — (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Œuvres complètes de Buffon, volume 10: Les minéraux, Paris : chez Garnier fréres, 1855, page 156)
    • Défauts des marbres. Il faut rejeter : les marbres fiers, qui sont trop durs et résistent à l'outil; les marbres filandreux, ayant des fils ou fissures, qui nuisent au poli et rendent le marbre plus apte à se briser; […]. — (Carl Nachtergal, Agenda du bâtiment, De Boeck Supérieur, 1988, page 45)
    • Destiné à être sculpté, le marbre blanc ne devait contenir aucun fil, aucune scorie et, moins encore, ces parties « pouf » où le coup de pointe brusquement assourdi s’accompagne d'un petit effritement plâtreux. On voulait qu’il n’offrît que des parties « fières », c’est-à-dire dures, en terme de métier, et d’un blanc de saindoux. — (La Revue de Paris, au Bureau de la Revue, 1966, volume 66, part. 2, page 15)

Adjectif 2 - français

fier \fjɛʁ\

  1. (Lorraine) (Champagne) (Franche-Comté) Aigre ; acide, en parlant de la sensation au goût.
    • Le faix des poires courbe les branches et les incline presque jusqu’à la terre : les belles pommes fières avec leurs joues bien rouges ravigotent les hôtes. — (Johann Wilhelm Simler, Chant d’automne, dans Poètes baroques allemands, traduits et présentés par Marc Petit, éditions F. Maspero, 1977, page 179)
    • Il a encore ce sens dans l'Est, où des fruits « fiers » sont des fruits verts, à la saveur acide et qui font grincer les dents. — (L'Express, 1968, n° 863-875, page 40)

Adjectif 1 - français

fier \fjɛʁ\

  1. Qui éprouve une satisfaction d’amour-propre souvent fondée.
    • Cet homme est fier ; peut-on s’y fier ?
    • […] Comment est-il quand il rentre ?
      – Tout content, comme au début de notre mariage.
      – Crois-moi, s’il avait une mauvaise conduite, il ne serait pas fier en rentrant à la maison. Ne pense plus à cela.
      — (Jean L’Hôte, La Communale, Seuil, 1957, réédition J’ai Lu, page 11)
    • Les plus militantes avancent à visage découvert, fières d'être putes, revendiquent leur droit à la parole et, face à la stigmatisation, aux injustices, à la répression, à la victimisation, au moralisme et au tabou, elles multiplient les débats et les interventions pour parvenir à exercer leur métier dans les meilleures conditions possibles. — (Jean-Michel Carré, Travailleu(r)ses du sexe. et fières de l'être, Le Seuil, 2010, chapitre 6)
    • Il nourrit six enfants ; pour ses noces d’étain, sa petite famille lui a offert un cadeau dont il n'est pas peu fier : la maquette, cuivrée, d’une gondole d’or. Initiales sculptées... éclairage indirect... Elle est électronique… et elle joue Santa Lucia !!! — (Jacques Rouré, Vaporetto, vaporetti, Éditions de La Table ronde, 1984, chapitre 15)
    • (Figuré)Le Beerenberg apparut fier et arrogant dans une brusque et étroite déchirure des nuées ; le blanc immaculé de son sommet éclairé par le soleil se détachait dans une auréole d’azur. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
  2. (Familier) Remarquable. — Note : Dans ce sens, se place toujours devant le nom qu'il qualifie.
    • Décidément, peuples civilisés, vous êtes ou de fiers coquins ou de grands imbéciles : de fiers coquins, si c'est sciemment et après mûre délibération que vous dépensez votre temps, votre or et votre génie pour trouver les meilleurs moyens d'assassiner et de massacrer le plus promptement possible le plus grand nombre de vos semblables ; mais vous n'êtes que de grands imbéciles , si vous qui souffrez de la guerre, vous ne voulez pas tuer la guerre. — (Joseph Boniface, La Belgique indépendante: de la neutralité armée, Bruxelles & Leipzig : chez A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie, 1861, page 30)
    • — Tenez ! l’autre a bien fait de mourir. C’est une fière chance. — (Émile Zola, La Mort d’Olivier Bécaille, 1879)
    • Ce Tactale était le mari de la femme-chef, la mère du Grand-Soleil; c'était à la fois un fier filou et un gars qui avait la langue sacrément bien pendue. — (Hubert Jules Deschamps, Manon l'Américaine: ou, La vie de René des Grieux : histoire sauvage des deux mondes, Éditions Opta, 1977, page 194)
    • Notre voisin l'ancêtre était un fier galant
      Qui n'emmerdait personne avec sa barbe blanche.
      — (Georges Brassens, L'Ancêtre, in Misogynie à part, 1969)
  3. (Héraldique) (Rare) Se dit d'un lion représenté avec le poil hérissé.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

FIER. v. tr.
Remettre à la fidélité de quelqu'un. Fier son bien. Fier sa vie. Fier son honneur à son ami.

SE FIER À, ou EN, ou SUR signifie Mettre sa confiance en quelqu'un ou en quelque chose; compter, faire fond sur quelqu'un ou sur quelque chose. Se fier aveuglément à quelqu'un. On ne sait plus à qui se fier. Je me fie à votre discrétion. Je ne m'y fie pas. Fiez-vous à lui du soin de vos affaires. Fiez-vous-en à moi. Je ne m'en fie qu'à mes propres yeux. Se fier à la fortune, à son crédit. Il se fie trop sur l'avenir. Se fier trop sur ses propres forces. Ironiq., Fiez-vous-y, fiez-vous à cela, On ne doit pas compter là-dessus. Oui, oui, fiez-vous à ces belles promesses. On dit dans le même sens Bien fou qui s'y fie.

Littré (1872-1877)

FIER (fi-é), je fiais, nous fiions, vous fiiez ; que je fie, que nous fiions, que vous fiiez v. a.
  • 1Commettre à la foi de quelqu'un. Je lui fierais tout ce que j'ai au monde. Ciel ! à qui voulez-vous désormais que je fie Les secrets de mon âme et le soin de ma vie ? Corneille, Cinna, IV, 3. Je vous fie son salut en toute assurance, Scarron, Rom. com. II, 19.

    Fig. Cher prince, dont je n'ose en mes plus doux souhaits Fier encor le nom aux murs de ce palais, Corneille, Rodog. III, 3.

  • 2Se fier, v. réfl. Mettre sa confiance. Souvent qui trop se fie aussi trop se hasarde, Rotrou, Antig. II, 4.

    Se fier à quelqu'un ou à quelque chose, s'assurer sur quelqu'un ou sur quelque chose. Le plus sûr est, ma foi, de se fier à nous, Molière, Éc. des mar. I, 1. Il me semble qu'on peut se fier à vos paroles, Sévigné, 42. Je jurai de ne me plus fier aux physionomies, Sévigné, 233. Osée, roi d'Israël, s'était fié au secours de Sabacon, Bossuet, Hist. I, 7. Quoi ! Narcisse, tandis qu'il n'est point de Romaine… Qui, dès qu'à ses regards elle ose se fier, Sur le cœur de César ne les vienne essayer, Racine, Brit. II, 2. Vous fiez-vous encore à de si faibles armes ? Racine, Iphig. V, 2.

    Ne pas se fier à ses oreilles, ne pas croire ce qu'on entend. À peine je me fie encore à mes oreilles, Corneille, Poly. IV, 5.

    Ne pas se fier à ses yeux, ne pas croire ce qu'on voit.

    Se fier à quelqu'un de quelque chose, avoir confiance en quelqu'un pour cette chose. Il y a d'autres esprits d'une plus haute élévation, à qui il [le prince] peut se fier de plus importants emplois et donner une plus noble part en ses desseins, Guez de Balzac, De la cour, 1er disc. Personne À qui de mon secret je m'osasse fier, Régnier, Élég. v. Harpalus à qui le roi s'était fié de la garde des trésors, Vaugelas, Q. C. 554. Seigneur, voulez-vous bien vous en fier à moi ? Corneille, Nicom. IV, 3. S'ils voulaient se fier à la compagnie [au sénat de Rome] de la réparation, Bossuet, Hist. III, 6. Fiez-vous aux Romains du soin de son supplice, Racine, Mithr. v, 5. Ce n'eût pas été au comte de Melford qu'on se fût fié d'un dessein de cette importance, Saint-Simon, 87, 137.

    Se fier en, mettre sa confiance. Ma volonté ne se fie pas en ma mémoire des choses de cette importance-là, et elle me représente à toute heure que j'ai cela à faire, jusqu'à ce qu'il soit fait, Voiture, Lett. 111. Qu'ils [les lecteurs] repassent si longtemps et si souvent cette considération [l'incertitude des sens] en leur esprit, qu'enfin ils acquièrent l'habitude de ne plus se fier si fort en leurs sens, Descartes, Rép. aux secondes object. 67. Je vous manderai toujours sincèrement comme je suis ; fiez-vous en moi, Sévigné, 10 juil. 1675.

    Se fier sur, compter sur. Il se fiait assez sur la modération de ce prince et sur sa propre grandeur pour ne rien craindre de sa part, Perrot D'Ablancourt, Tacite, 174. Ma foi, sur l'avenir bien fou qui se fiera, Racine, Plaid. I, 1. Et lorsque avec frayeur je parais à vos yeux, Que sur mon innocence à peine je me fie, Racine, Brit. II, 3. Sur l'avenir insensé qui se fie, Racine, Athal. II, 9. Je sais vous estimer autant que je vous aime, Et sur votre vertu me fier à vous-même, Voltaire, Zaïre, I, 2.

    Se fier de quelqu'un, compter sur lui (tournure qui a vieilli). Aspathine et Gobrias, les premiers des Perses et de qui plus il se fiait [Otanès], Courier, II, 185. On ne dit plus aujourd'hui celui dont ou duquel je me fie, ni la personne de laquelle je me fie, il faut dire : celui en qui ou à qui je me fie, Acad. Observ. sur Vaugelas, p. 556, dans POUGENS.

    Fiez-vous-y, se dit par antiphrase pour avertir quelqu'un de ne pas se fier à une personne ou à une chose. Oui, fiez-vous-y, à cette physionomie si prévenante, qui disparaît un quart d'heure après, pour faire place à un visage sombre, Marivaux, Jeux de l'amour et du has. I, 1.

    Fig. Nage toujours et ne t'y fie pas, se dit pour faire entendre qu'il faut s'aider soi-même, sans trop compter sur autrui.

HISTORIQUE

XIe s. Et Olivier en qui il tant se fiet, Ch. de Rol. XLIII.

XIIe s. Fiez la moi, ronc. p. 31. Dame, fait-il, ce vous puet moult grever, Que [vous] vous fiés en vostre seigneurage, Quesnes, Romancero, p. 109.

XIIIe s. Tant je me fie à sa grant loiauté, Jà pour autre [elle] ne me devra guerpir, Le Comte D'Anjou, Romanc. p. 124. Car trop en sa biauté se fie Qui atent que fame le prie, la Rose, 7689.

XVe s. Les compaignons de qui il se fioit le plus, Froissart, I, I, 16. Mais jà pour ce trop ne vous y fiez ; C'est tout neant des choses de ce monde, Deschamps, Néant du monde. … tel court est ; foulz s'i fie ; … C'est la destruction D'ame et de corps ; adieu, court, je te lesse, Deschamps, De l'intérieur des cours. Je laisse faire à mon conseil, je me fie en eulx, Commines, II, 6. Pour ce que de tous points ne se fyoit point de ses gens d'armes, Commines, IV, 4.

XVIe s. Je me fie ayséement à la foy d'aultruy, Montaigne, I, 26. Fier une chose à quelqu'un, Montaigne, I, 27. Je me feusse plus volontiers fié à luy de moy, qu'à moy, Montaigne, I, 214. Le duc se fiant [comptant] qu'on n'auroit pas touché à sa bouteille, Montaigne, I, 253. Et duquel il s'estoit toujours fié, Montaigne, III, 304. En trop se fier a danger, Génin, Récréat. t. II, p. 238. Qui ne se fie n'est pas trompé, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 399. De qui je me fie, Dieu me garde, Cotgrave Souvent femme varie, Est bien fou qui s'y fie, François I. La nef qui disjoint nos amours N'aura de moi que la moitié ; Une part te reste, elle est tienne ; Je la fie à ton amitié, Pour que de l'autre il te souvienne, Marie Stuart, Adieux à la France.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

FIER, adj. (Morale.) Voyez Fierté.

Fier, Fierté, Fierement, (Peint.) on appelle en Peinture une chose fierement faite, lorsqu’elle l’est avec liberté ; que les coups de pinceau ou touches sont grandes & larges ; qu’elles sont vives en clairs & en bruns : quelquefois l’on n’entend parler que du coloris ou du dessein ; fierement colorié, fierement dessiné, &c.

Fier, adj. (Architecture.) épithete que les ouvriers de bâtimens donnent à la pierre, au marbre & au bois qui est fort dur. On dit aussi qu’un dessein est fier & hardi, quand il est touché avec art & qu’il part d’une main habile, telles que celle de feu M. Oppenord. (P)

Fier, en termes de Blason, se dit d’un lion dont le poil est hérissé.

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Étymologie de « fier »

Provenç. fiar, fizar ; espagn. et portug fiar ; ital. fidare ; verbe roman formé du latin fidus, qui se fie (voy. FOI).

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(Adjectif) Du latin ferus (« farouche, sauvage »).
(Verbe) Du latin fīdere (« confier »).
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Phonétique du mot « fier »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
fier fje

Fréquence d'apparition du mot « fier » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « fier »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « fier »

  • Je suis fier de payer des impôts. La seule chose c’est que je pourrais être tout aussi fier avec seulement la moitié de la somme.
    Arthur Godfrey
  • Je suis très fier d'avoir sauvé Jean Carmet de l'homosexualité
    Bernard Blier — INA
  • Je suis fier quand je me compare, humble quand je me considère.
    Jean-Luc Godard — Hélas pour moi
  • « Amiens est en Ligue 2, nous l’acceptons. Nous attendons juste la reconnaissance de la valeur de notre requête. Je pense que notre dossier est très solide, qu’on nous donnera raison car avec mon club, on était là pour défendre l’équité sportive. D’ailleurs, je suis très fier d’avoir plaidé notre cause avec beaucoup de soutiens qui, bien au-delà du foot, partageaient nos valeurs : humanité et solidarité. Place au terrain maintenant ! Amiens est en ordre de marche, on va constituer une équipe performante pour être ambitieux. »
    Le 11 Amiénois — Bernard Joannin (Amiens SC) : "Je suis très fier d'avoir plaidé notre cause"
  • Que c'est intéressant la guerre ! On peut être fier de la civilisation !
    Pierre Rullier — Paroles de Poilus - Lettres et carnets du front
  • «Ce personnel-là, mon dieu, c’est de l’or. Je suis fière de faire partie de leur environnement et c’est drôle à dire, mais je m’ennuie d’eux autres, j’ai hâte de les retrouver à l’automne», s’exprime-t-elle avec le sourire dans la voix.
    Le Quotidien — «Maman va à l’école»: Julie Saulnier-Guérin, fière boursière | Actualités | Le Quotidien - Chicoutimi
  • Quand de grandes sommes sont en jeu, il est préférable de ne se fier à personne.
    Agatha Christie
  • Le temps, c'est comme les femmes. On ne peut pas s'y fier.
    Yvette Naubert — Les Pierrefendre
  • Un homme chauve est fier de son bonnet, un fou de sa force.
    Proverbe serbo-croate
  • Un esprit fier ne peut souffrir d'être moqué.
    Thomas More — L'utopie
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Images d'illustration du mot « fier »

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Traductions du mot « fier »

Langue Traduction
Anglais proud
Espagnol orgulloso
Italien orgoglioso
Allemand stolz
Chinois 骄傲
Arabe فخور
Portugais orgulhoso
Russe гордый
Japonais 誇りに思う
Basque harro
Corse fieru
Source : Google Translate API

Synonymes de « fier »

Source : synonymes de fier sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « fier »

Combien de points fait le mot fier au Scrabble ?

Nombre de points du mot fier au scrabble : 7 points

Fier

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