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Divin

Variantes Singulier Pluriel
Masculin divin divins
Féminin divine divines

Définitions de « divin »

Trésor de la Langue Française informatisé

DIVIN, INE, adj. et subst. masc.

[Correspond à divinité I] Qui est relatif à la divinité ou d'ordre supra-humain; ce qui est relatif à la divinité. Il [le Christ] a apporté à la terre la doctrine la plus sainte, la plus féconde et la plus divine qui ait jamais rayonné sur l'intelligence humaine (Lamart., Voy. Orient,t. 1, 1835, p. 225).Shiva, la personnification divine des forces naturelles (Verne, Tour monde,1873, p. 75).Plus d'un penseur s'est perdu à vouloir gouverner et ranger des idées; cette sagesse est divine, non humaine (Alain, Propos,1933, p. 1127):
1. Qu'est-ce enfin que le logos éternel et créateur de Platon, connaissance divine, première cause des créatures, original immatériel et éternel sur lequel toute chose a été faite et par lequel toute chose est successivement créée... P. Leroux,De l'Humanité,t. 2,1840,p. 901.
I.− [Correspond à dieu 1resection I A; dans une perspective polythéiste] Qui est relatif à un (ou aux) dieu(x). Personnages divins, figures divines; tétrade divine; les neuf sphères divines; disputes divines; divines puissances. Pythagore pensait que les corps célestes étaient immortels et divins (Dupuis, Orig. cultes,1796, p. 47).
En partic.
[En parlant de qqc.]
Qui est caractéristique d'un (ou des) dieu(x), qui lui (ou leur) est propre. Le séjour consacré à la Sibylle, à la mémoire d'une femme animée par une inspiration divine (Staël, Corinne,t. 2, 1807, p. 65).Les Brahmanistes repoussaient du dedans des pierres (...) les mille bras divins portant le lotus ou la hache (Faure, Espr. formes,1927, p. 232).
Qui a un (ou les) dieu(x) pour origine ou pour objet. Oracles, cultes divins; malédiction, vengeance divine; divines oboles. Pompée marchoit aux combats, en invoquant l'assistance divine (Chateaubr., Génie,t. 1, 1803, p. 255).
[En parlant de qqn] Qui est attaché au service, au culte d'un (ou des) dieu(x), qui est inspiré par lui (eux). Divine sibylle. Bacchus aime de promener ici le cortège de ses divines nourrices (Barrès, Voy. Sparte,1906, p. 40).
Spéc. [En parlant de certains hommes ou de certains animaux (cf. dieu 1resection I A 1 spéc.)] Qui est élevé au rang de dieu, qui est divinisé. La terre (...) où les ancêtres divins reposaient (Fustel de Coul., Cité antique,1864, p. 169).La fille du divin Hercule : Messaline (Péladan, Vice supr.,1884, p. 68).
Loc. Rendre à qqn les honneurs divins. Rendre à un homme divinisé les honneurs ordinairement rendus aux dieux. Décerner, recevoir les honneurs divins. Les Grecs rendirent des honneurs divins au barbare. Ils dédièrent des offrandes à Titus et Hercule, à Titus et Apollon (Michelet, Hist. romaine,t. 2, 1831, p. 57).
II.− [Correspond à dieu 1resection I B; dans une perspective monothéiste, en particulier dans la tradition judéo-chrétienne]
A.− Qui est caractéristique de Dieu, qui lui est propre; de Dieu. Il fera plus qu'aucun autre pour vider l'idée divine de toute signification déterminée (Massis, Jugements,1923, p. 88):
2. ... S. Jean a pu voir la pensée divine ou le Verbe parlant par Jésus, sans tomber dans l'idolâtrie, et sans faire de Jésus, considéré comme révélateur de la pensée divine, une personne en Dieu, ainsi que le Christianisme l'a fait après lui. P. Leroux, De l'Humanité,1840, p. 821.
SYNT. a) Subst. + divin, ine. Amour, pouvoir, vouloir divin. b) Divin, ine + subst. Idée, connaissance, nature, pensée, action, création divine; puissance, autorité, volonté divine; perfection(s), sagesse, providence, équité, miséricorde, charité divine(s); colère crainte divine.
B.− En partic., dans le christianisme
1. Personne divine. Chacune des trois personnes de la Sainte Trinité, Dieu étant la première, le Christ la deuxième et le Saint-Esprit la troisième. Les trois personnes de la Sainte Trinité. Il ne faut pas vouloir scruter témérairement et définir en maître la nature des divines personnes, de l'Esprit-Saint (Dupanloup, Journal,1853, p. 167).
[Syntagmes dans lesquels divin renvoie à la première pers. de la Trinité, Dieu] L'Être divin, le divin Créateur, le divin Époux. L'Être divin est nécessairement éternel, puisque l'existence est son essence même (Gilson, Espr. philos. médiév.,1932, p. 58).
[Syntagmes dans lesquels divin renvoie à la deuxième pers. de la Trinité, le Christ] Le Verbe divin; le divin Messie, le divin Sauveur, le divin Rédempteur, l'Agneau divin; le divin Enfant (synon. l'Enfant Jésus). Il est né le divin Enfant. Titre d'un cantique de Noël. Révélation divine, incarnation divine, agonie divine, corps divin, sang divin. Toutes les voix des nonnes s'élevèrent (...) chantant le vieux Noël : il est né le divin enfant (Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 94).Des hommes ont vu le corps divin qui allait ressusciter dans la gloire (Psichari, Voy. centur.,1914, p. 204).
[Syntagmes dans lesquels divin renvoie à la Vierge Marie, mère du Christ] La Mère divine; la maternité divine. Je suis vous le savez une pauvre orpheline; Je n'ai d'autre gardien que la Vierge divine (Desb.-Valm., Mél.,1859, p. 219).
2. [En parlant de qqn]
a) [En parlant des anges attachés au service de Dieu] Divines hiérarchies, divins messagers; phalanges divines; anges, envoyés divins. Hiérarchie des anges, (...) ces divins messagers portent les décrets du Très-Haut, d'un bout de l'univers à l'autre (Chateaubr., Génie,t. 1, 1803, p. 496).
b) [En parlant d'un être hum. consacré à Dieu] Divin apôtre; prophètes, missionnaires divins :
3. Silence au camp! la Vierge est prisonnière; Par un injuste arrêt Bedfort croit la flétrir : (...) Des pontifes divins, vendus à la puissance, Sous les subtilités des dogmes ténébreux Ont accablé son innocence. Delavigne, Messéniennes,1824, p. 51.
3. [En parlant de qqc.]
a) Qui provient de Dieu, qui a Dieu pour origine, qui est le fait de Dieu. Assistance, grâce divine :
4. Vous cherchez Dieu dans votre vie, et Dieu n'apparaît pas, nous dites-vous. Mais quelle vie n'a pas des milliers d'heures semblables à l'heure de ce drame où tous attendent l'intervention divine... Maeterlinck, Le Trésor des humbles,1896, p. 231.
SYNT. Punition divine du péché originel, malédiction divine; autorité divine de l'Église; amour divin; monarchie de droit (v. ce mot) divin; mystères divins; divins sacrements; implorer la faveur, la protection divine; attirer la bienveillance, la bénédiction divine; lire, entendre, répandre la parole divine.
Qui est inspiré par Dieu. Divines Écritures, divins Psaumes; livre divin des Évangiles. L'Église (...) prépare quelque œuvre divine avant les grandes douleurs (Maritain, Primauté spirit.,1927, p. 134):
5. Les Saintes Écritures offrent un autre grand bien, elles consolent. C'est un des traits les plus caractéristiques des divins livres. Dupanloup, Journal intime,1853, p. 85.
b) Qui participe de la substance ou de la nature divine. Hostie divine :
6. ... ou bien je suis, mais mon essence est divine, ou bien je ne suis pas, mais le néant n'est rien de positif, et nous n'en pouvons former une idée. J. Vuillemin, Essai sur la signif. de la mort,1949, p. 58.
P. ext. Dont la nature est marquée par son origine de créature faite à l'image de Dieu. Si l'homme ne jouit pas d'une condition divine, c'est qu'il y a dans le monde une abomination qui le lie (Maritain, Human. intégr.,1936, p. 242).
c) Qui a Dieu pour objet, qui est dû à Dieu. Culte, office, service divin; cantiques divins. Elle assistait aux offices divins avec un respect mêlé de crainte et d'amour (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 66).
4. [Lexie à contenu relig. affaibli] Interjection. Bonté divine! Cf. bonté B 2.
5. Allus. littér. [P. réf. à La Divine Comédie de Dante] :
7. L'histoire et la légende ne sont que les nourritures dont a pu se repaître le monstre qui vit devant nous, aussi étranger à l'humanité, aussi complet dans sa plainte que la plus étrange des divines comédies. Brasillach, Pierre Corneille,1938, p. 305.
III.− Emploi subst. masc. Le divin. Ce qui est relatif à la divinité, aux dieux ou à Dieu (cf. divinité I).Appétit, révélation du divin. L'âme est combattue entre le divin et le terrestre (Béguin, Âme romant.,1939, p. 279).Innombrables sont nos voies, et nos demeures incertaines. Tel s'abreuve au divin dont la lèvre est d'argile (Saint-John Perse, Exil,1942, p. 253):
8. ... loin de croire le surnaturel, le divin inventés par l'homme je pense que c'est l'intervention millénaire de l'homme qui a fini par nous corrompre le divin. Artaud, Le Théâtre et son double,1938, p. 13.
IV.− P. hyperb.
A.− [P. oppos. au caractère imparfait qui est gén. attaché à tout ce qui est hum. ou terrestre]
1. [Au plan de l'esthétique dans le sens gén. « science du beau »] Qui représente − dans son genre − la perfection, l'excellence, et qui émerveille.
a) Dans le domaine de la création artistique et intellectuelle
[En parlant de l'artiste lui-même] Artiste divin; divin auteur, divin Platon, divin statuaire, divine cantatrice. Le grand héros nous semble un meurtrier (...) ce divin coloriste un barbouilleur de toiles (Banville, Cariat.,1842, p. 52).Ce monde enchanté qu'évoquait la lecture des divins poètes, Goethe, Schiller, Shakespeare (Rolland, J.-Chr.,Matin, 1904, p. 188).
[En parlant de son œuvre] Œuvre, poésie, musique, gravure divine; chant divin; divin tableau :
9. Admirable vue de la première page de l'Histoire de Notre-Seigneur. C'est sensiblement et absolument divin; d'une pureté, d'une clarté infinie dans la simplicité et la grandeur. Dupanloup, Journal intime,1869, p. 326.
b) [En parlant de l'aspect phys. de qqn; gén. en parlant d'une femme et dans le lang. galant] Créature divine, beauté divine, femme aux divins appas, les plus divins attraits, profil divin, charmes divins, yeux divins :
10. ... Avec ses grands cheveux aux naturelles boucles, Ses yeux étincelants comme des escarboucles, Son col blond et doré, sa bouche de corail, Son pied de Cendrillon et sa jambe divine, Et ce que l'ombre cache et ce que l'on devine, Seule elle valait un sérail. Gautier, Albertus,1833, p. 174.
[Formule affectueuse] Mon divin bijou. Rare. [À l'adresse d'un homme] Elle l'appelait : « ma petite fleur, mon chérubin, mon ange adoré, mon divin bijou » (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Orphelin, 1883, p. 838).
En emploi subst.
Le divin. La beauté, la grâce, le charme féminins dans toute leur perfection :
11. ... Qui connaît son sourire a connu le parfait. Elle fait de la grâce avec rien, elle fait Tenir tout le divin dans un geste quelconque, Et tu ne saurais pas, Vénus, monter en conque, Ni toi, Diane, marcher dans les grands bois fleuris, Comme elle monte en chaise et marche dans Paris! ... Rostand, Cyrano de Bergerac,1898, I, 5, p. 53.
Par antonomase. [Pour désigner une femme] La divine. Tu vas pouvoir faire des courses, mais tu n'as pas la divine pour te trimbaler avec elle dans les musées (Flaubert, Corresp.,1866, p. 218).
2. [Au plan de l'esthétique dans le sens étymol. « science du sentiment »]
a) [En parlant de certaines qualités de cœur ou d'esprit] Que sa nature ou sa qualité rend digne de Dieu ou des dieux. Intuition, inspiration divine; pitié si divine. Un enfant (...) qui, sous le joug d'une imagination presque divine, s'abandonnait avec amour au torrent de ses pensées (Balzac, L. Lambert,1832, p. 57).
[En parlant d'une pers. douée de toutes les qualités] Que sa supériorité et sa perfection rendent comparable à Dieu ou aux dieux :
12. Il est des personnes auxquelles tout est permis (...) il en est d'autres pour lesquelles le monde est d'une incroyable sévérité : celles-là doivent faire tout bien, ne jamais ni se tromper, ni faillir ni même laisser échapper une sottise (...) on ne leur permet rien d'humain, elles sont tenues d'être toujours divines et parfaites. Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 133.
b) [En parlant de certains sentiments ou de jouissances très diverses] D'une qualité, d'une pureté, d'une intensité telles qu'elles ne paraissent plus naturelles mais surnaturelles. Souvenirs de nos heures les plus divines. Les paroles débordaient de lui, ce qui est propre à ces divins paroxysmes de la joie (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 658).Il vit la divine lumière qui souriait autour d'eux (Rolland, J.-Chr.,Révolte, 1907, p. 592).Ses lettres, empreintes d'une divine innocence, sont sincères, momentanément (Beguin, Âme romant.,1939, p. 249).
3. [Pour exprimer l'excellence, perçue au seul plan sensoriel, de certaines choses]
a) Dans le domaine de la gustation.Mets divin, liqueur divine; divin breuvage, porto; soupers, ananas divins; divins dîners :
13. − Diable! fit-il après avoir avalé ces confitures divines (...) la chose ne me paraît pas aussi succulente que vous l'affirmez. Dumas père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 406.
b) [Dans le domaine des conditions atmosphériques en tant qu'elles produisent une impression sur l'homme] Loc. fam., vieilli. Il fait (un temps) divin. Il fait un temps délicieux, très agréable. Un temps divin de beauté bleuâtre et serein (Barb. d'Aurev., Memor. 1,1837, p. 134).
B.− P. ext. [P. oppos. au caractère rationnel et naturel que l'on attache à ce que l'on connaît et s'explique; en parlant de qqc. d'inconnu et de mystérieux que l'on s'explique mal ou pas du tout, et que l'on tend de ce fait à attribuer à quelque cause surnaturelle] :
14. Mon père était un obscur honnête homme qui, de bien bonne foi, raisonnait à sa manière sur la nature et ses divins secrets. Nerval, Faust,1840, p. 54.
[À l'idée de mystère s'ajoute le sentiment de qqc. d'extraordinaire, de prodigieux, de miraculeux] Il n'y a pour me rappeler un peu à moi que le thé, le thé divin qui donne la fièvre et qui rend la mémoire (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1905, p. 207).
Rem. À noter que l'adj,. divin, ine, quoique exprimant une qualité absolue, se rencontre − dans les emplois hyperboliques seulement − empl. avec certains degrés de compar. (plus, si, presque). Il est probable que ce soit p. anal. avec l'adj. humain, aine, ainsi que le suggère Littré.
Prononc. et Orth. : [divε ̃], fém. [-vin]. Ds Ac. 1694-1932. Comparez, dans la liaison, la prononc. de malin esprit, fin esprit, [malε ̃nεspʀi], [fε ̃nεspʀi] avec celle de divin Enfant, le divin Achille, Homère, Ulysse, le divin amour où il n'est plus d'usage de conserver la nasale : [divinɑ ̃fɑ ̃], [divinaʃil], [-ɔmε:ʀ], [-ylis], [divinamu:ʀ]. Mart. Comment prononce 1913, p. 389, explique la suppression de la nasale par la grande diffusion des Cantiques de Noël qui a imposé [divinɑ ̃fɑ ̃]. Cette prononc. s'est étendue, p. anal., à d'autres expr. formées à partir de divin du type divin Achille, etc., sans que, pour autant, d'apr. Mart., loc. cit., il soit obligatoire d'aligner la prononc. de ces expr. sur divin Enfant. Littré se prononce pour la conservation de la nasale. Pour les expr. malin esprit, fin esprit, Mart., loc. cit., conseille, afin d'éviter le piège, de les inverser en esprit malin et esprit fin mais n'en change-t-il pas en même temps le sens? Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 « qui appartient à Dieu » (Alexis, éd. Storey, Prologue : Par le divine volentet); 1552 subst. (Ronsard, Amours, éd. P. Laumonier, p. 74 : Le divin des divines vertuz) plusieurs attest. au xvies., repris en 1850 (Balzac, Lettres Étr., t. 3, p. 125); 2. 1552 « beau, excellent » (Ronsard, op. cit., p. 48 : Divin Bellay). Empr. au lat.divinus « des dieux, de Dieu; merveilleux, excellent ». Fréq. abs. littér. : 8 678. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 16 176, b) 11 407; xxes. : a) 10 771, b) 10 512. Bbg. Duch. Beauté. 1960, p. 108.

Wiktionnaire

Adjectif 2 - français

divin \di.vɛ̃\ masculin

  1. Relatif à Diou, commune de l’Indre, en France.

Nom commun - français

divin \di.vɛ̃\ masculin

  1. Ce qu’il y a de divin, de dû à des causes occultes, supérieures.
    • Le divin dans les maladies, selon Hippocrate.
    • Les plus frustes des hommes n’échappent pas au sentiment du divin. — (Romain Sardou, Pardonnez nos offenses, page 176)

Adjectif 1 - français

divin \di.vɛ̃\ masculin

  1. Qui est de Dieu, qui appartient à Dieu, à un dieu.
    • Les Visitandines, comme on sait, étaient le plus doux des ordres ; inactives, elles attendaient la visite du divin Époux; leur vie molle était très-propre à faire des visionnaires. — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e éd., Hachette & Paulin, 1845, p.94)
    • Le roi vit dans cette mort un châtiment divin et l'inquisiteur Henri de Cologne en profita pour obtenir de lui l'application immédiate de la sanction. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • La parousie en effet constituera une apocatastase générique et cosmique, un "rétablissement" de tous et de tout dans l'énergie divine. — (Pierre Erny Entre Mort et Résurrection, dans Mort et vie: Hommages au professeur Dominique Zahan, 1915-1991, page 368, L'Harmattan, 1996)
  2. Qui est dû à Dieu, à un dieu.
    • Le service divin.
    • Le culte divin.
  3. Qui est Dieu, mis au nombre des dieux.
    • Le divin Auguste.
  4. (Figuré) Surnaturel.
    • Il y a là quelque chose de divin.
  5. Excellent, sublime, parfait en son genre.
    • Platon, le divin Platon, n'était en verve que lorsqu'il était en pointe de vin. — (C. de Méry, Histoire générale des proverbes, adages, sentences, apophtegmes, vol. 3, Paris : chez Delongchamps, 1829, page 165)
    • Les nuages, diaprés et à demi transparents, affectent la forme d'immenses draperies suspendues à la voûte du ciel, où toutes les couleurs du prisme se fondent dans une divine harmonie. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 37)
    • Doux esclave de ses habitudes, l’idée seule de l’imprévu le faisait se recroqueviller prudemment, comme si quelque gros nuage menaçait de répandre son déluge sur la divine monotonie des choses. — (Alphonse de Châteaubriant, Monsieur des Lourdines, chap.1, 1910)
    • Marie-Claude commande deux steamés et deux Pepsi. Moins de cinq minutes plus tard, la serveuse dépose devant elles deux assiettes dont émane un arôme divin. — (Joanna Goodman, Le Pavillon des orphelines, Place des éditeurs, 2019, chap. 46)

Nom commun - français

Divine \Prononciation ?\ féminin (pour un homme, on dit : Divin)

  1. Habitante de Diou, commune française située dans le département de l’Indre.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

DIVIN, INE. adj.
Qui est de Dieu, d'un dieu; qui appartient à Dieu, à un dieu. Les attributs divins. Une nature divine. La puissance divine. La Providence divine. La bonté, la miséricorde divine. La grâce divine. L'esprit divin. Un être divin, Un être dont la nature est divine. Les personnes divines, Les trois personnes de la Trinité. Le Verbe divin, Le Fils de Dieu. Il signifie également Qui est relatif à Dieu, à un dieu. Le culte divin. Le service divin. L'office divin. Cela est de droit divin. Les Romains rendaient des honneurs divins à leurs empereurs. Déférer, décerner les honneurs divins. Il signifie figurément Qui semble être au-dessus des forces de la nature. Il y a là quelque chose de divin. Il signifie souvent, par exagération, Qui est excellent, parfait dans son genre. Cette musique est divine. Cette poésie est divine. Beauté divine. Le divin Platon.

Littré (1872-1877)

DIVIN (di-vin, vi-n' ; devant une voyelle, la syllabe in garde le son nasal comme dans indigne, et l'n se lie : di-vin-n amour ; d'autres ôtent la nasalité : di-vi-n amour) adj.
  • 1Qui est de Dieu, qui appartient, qui est propre à Dieu. La divine Providence. La justice divine. Aucun n'est digne ici de ces grâces divines, Qui parmi tant de maux et parmi tant d'épines Versent du haut du ciel la consolation, Corneille, Imit. I, 20. La volonté divine étant elle-même sa règle, Bossuet, Loi de Dieu. Les mœurs antiques qu'ils [Homère et Hésiode] nous représentent, et les vestiges qu'ils gardent encore, avec beaucoup de grandeur, de l'ancienne simplicité, ne servent pas peu à nous faire entendre les antiquités beaucoup plus reculées et la divine simplicité de l'Écriture, Bossuet, Hist. I, 6. Après cela, docteur, va pâlir sur la Bible, Perce la sainte horreur de ce livre divin, Confonds dans un ouvrage et Luther et Calvin, Boileau, Sat. VIII. Est-ce l'esprit divin qui s'empare de moi ? Racine, Athal. III, 7. Ô divine, ô charmante loi ! ô justice ! ô bonté suprême ! Que de raisons, quelle douceur extrême D'engager à ce Dieu son amour et sa foi ! Racine, ib. I, 4. Un caractère divin qui perdrait son existence au delà d'une circonférence donnée serait un caractère chimérique et illusoire, Mirabeau, Collection, t. IV, p. 341. Leur tombe est sur la colline ; Mon pied le sait, la voilà ; Mais leur essence divine, Mais eux, Seigneur, sont-ils là ? Lamartine, Harm. II, 1.

    Les personnes divines, les trois personnes de la Trinité. Le Verbe divin, le Fils de Dieu.

    L'être divin, Dieu. Comme il ne se peut rien ôter de ce qui fait la perfection de l'être divin, il ne se peut aussi rien ôter à la créature de ce qui fait la dépendance de l'être créé, Bossuet, Libre arb. III.

  • 2Qui est dû à Dieu. Le service divin. Le culte divin. Ô qu'il est doux de voir une ferveur divine Dans les religieux nourrir la sainteté ! Corneille, Imit. I, 25.

    Il s'applique aussi aux dieux du paganisme et à ce qui s'y rapporte. Les êtres divins. Les oracles divins. Les Romains décernaient les honneurs divins à leurs empereurs.

    Mis au nombre des dieux. Le divin Auguste.

  • 3 Fig. Qui est au-dessus de la nature. Il y a là quelque chose de divin.
  • 4Excellent, parfait en son genre. Une divine poésie. Tant, selon leurs discours, leurs œuvres sont divines, Régnier, Sat. II. J'oserais bien juger que vos divins appas…, Corneille, Pomp. II, 1. Mille pierres de prix sur ses bords étalées D'un mélange divin éblouissent les yeux, Corneille, Médée, II, 5. Je chante bien ses airs, il en fait de divins, Sévigné, 144. Le divin Cicéron, dont le nom glorieux…, Voltaire, Triumv. II, 1.

    Dans le même sens, mais familièrement. Vous êtes divine. Cela est divin.

  • 5On donne quelquefois à divin les degrés de comparaison, de la même façon qu'on les donne à humain.

    Dans le sens propre. Et des pleurs de la nuit le sillon boit la pluie, Et les lèvres des fleurs distillent leur encens, Et d'un sein plus léger l'homme aspire la vie, Et l'esprit plus divin se dégage des sens, Lamartine, Harm. II, 6.

    Dans le sens figuré, bon par excellence. Et le plus adorable et plus divin objet, Rotrou, Vencesl. II, 2. Il faut que je revienne encore à vous pour vous dire la joie que j'ai de l'estime que je vous vois pour le second tome d'Abadie ; vous savez de quelle manière je vous en ai parlé ; c'est le plus divin de tous les livres, Sévigné, Lett. 13 août 1688. Sans la langue en un mot, l'auteur le plus divin Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain, Boileau, Art p. I.

  • 6 S. m. Le divin, ce qu'il y a de divin, de dû à des causes occultes, supérieures. Le divin dans les maladies, selon Hippocrate.

HISTORIQUE

XIVe s. Non mye comme luy, mais comme très sage divin [théologien], Chron. de St Denis, t. I, f° 320, dans LACURNE. De toutes les choses qui sont en nous c'est la très plus divine, Oresme, Eth. 317. Et semblablement des hommes, nous beatifions ceulx qui sont très parfects et comme divins et très bons excellemment, Oresme, ib. 28.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

DIVIN, adj. (Gramm. & Theol.) qui appartient à Dieu, qui a rapport à Dieu, qui provient de Dieu : ainsi l’on dit la science divine, la divine providence, la grace divine, &c.

Ce mot s’employe aussi dans un sens figuré, pour désigner quelque chose d’excellent, d’extraordinaire, qui semble surpasser les forces de la nature & la portée ordinaire de l’esprit humain.

C’est dans ce sens que le compas, le télescope, les horloges, l’Imprimerie, &c. ont été quelquefois appellés des inventions divines. On a donné à Platon le surnom de divin, ou à cause de l’excellence de son génie, ou parce qu’il a parlé de la Divinité d’une maniere plus noble & plus élevée que tous les philosophes payens. Quelques-uns ont aussi prodigué, assez mal-à-propos ; ce me semble, la même épithete à Seneque. On a un peu plus de fondement à appeller Hippocrate le divin vieillard, divine senex, à cause de la perfection à laquelle il porta un art infiniment plus utile que la philosophie spéculative. Les Théologiens en citant les PP. les nomment divus Augustinus, divus Thomas.

Les Arabes donnent le nom de divin (elahioun) à la seconde secte de leurs philosophes : ce sont ceux qui admettent un premier moteur de toutes choses, une substance spirituelle dégagée de toute espece de matiere, en un mot un Dieu. Par ce nom ils distinguent ces philosophes de ceux de la premiere secte, qu’ils appellent deherioun ou thabaioun, c’est-à-dire les hommes du monde, les naturalistes, qui n’admettent d’autre principe que le monde matériel & la nature. Chambers.

Le mot elahioun est dérivé d’Allah, Dieu ; ensorte que les elahioun ou les divins sont les théologiens par opposition aux esprits forts & aux athées. (G)

Divin, emplâtre divin, emplastrum divinum, (Pharmac.) On a donné ce nom à l’emplâtre dont nous allons donner la description, à cause des grandes vertus qu’on lui a attribuées.

Emplâtre divin de la pharmacopée de Paris. ♃ de la litharge préparée, une livre ; de l’huile d’olive, deux livres ; de l’eau commune, une suffisante quantité : cuisez-les ensemble en consistance d’emplâtre ; après quoi faites-y fondre cire jaune huit onces, puis y mêlez selon l’art la poudre suivante.

galbanum, myrrhe, de chaque deux onces & deux gros ; bdellium, deux onces ; gomme ammoniaque, trois onces & trois gros ; encens mâle, une once & un gros ; opopanax, mastic, aristoloche ronde, verd-de-gris, de chaque une once : faites du tout une poudre selon l’art.

Nota que si vous voulez que l’emplâtre soit rougeâtre, il faudra faire cuire le verd-de-gris en même tems que la litharge ; & au contraire si on veut que l’emplâtre soit verdâtre, il faudra l’y mêler après les poudres.

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Étymologie de « divin »

Provenç. devin, divin ; espagn. et ital. divino ; du latin divinus, du radical div (voy. DIV). Divin a eu le sens de théologien, sens qui, passé de France en Angleterre, est resté dans ce dernier pays.

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Du latin divinus, dérivé de divus (« divin ») avec le suffixe adjectival -inus.
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Phonétique du mot « divin »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
divin divɛ̃

Fréquence d'apparition du mot « divin » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « divin »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « divin »

  • Errer est humain, pardonner est divin.
    Alexander Pope — Essay on cristicism
  • Veux-tu jouir de la présence divine, ô Hafiz ? Ne t'absente pas un instant de celle de ta bien-aimée.
    Chamsoddin Mohammed HafezChams al-Din Muhammad Hafiz — Ghazals, I
  • Aimer savoir est humain, savoir aimer est divin.
    Joseph Roux
  • On ne fréquente pas sans s'infecter la couche du divin.
    Saint-John Perse — Vents
  • La confiance est une des possibilités divines de l'homme.
    Henry de Montherlant — Service inutile
  • La beauté est la splendeur du visage divin.
    Marsile Ficin — Commentaire sur le banquet de Platon
  • Manger est humain, digérer est divin
    Charles T. Copland
  • L’erreur est humaine, le pardon divin.
    Alexander Pope — Essai sur la critique
  • Le divin est dans l'humain.
    José Marti — Essai sur l'art et la littérature
  • Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance comme un divin remède à nos impuretés !
    Charles Baudelaire — Spleen et Idéal
Voir toutes les citations du mot « divin » →

Traductions du mot « divin »

Langue Traduction
Anglais divine
Espagnol adivinar
Italien divine
Allemand göttlich
Chinois 神圣的
Arabe إلهي
Portugais divino
Russe божественный
Japonais 神の
Basque jainkozko
Corse divina
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Synonymes de « divin »

Source : synonymes de divin sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « divin »

Combien de points fait le mot divin au Scrabble ?

Nombre de points du mot divin au scrabble : 9 points

Divin

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