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Calomnie

Variantes Singulier Pluriel
Féminin calomnie calomnies

Définitions de « calomnie »

Trésor de la Langue Française informatisé

CALOMNIE, subst. fém.

Accusation mensongère portée sciemment contre quelqu'un pour jeter sur lui le discrédit. Synon. diffamation :
1. 183 il y a des gens qui appellent rancune l'impression indélébile que fait sur une âme fière un procédé d'indélicatesse et d'improbité. Je nomme ainsi la calomnie. 184 Veux-tu te venger, ô poète, des railleries de l'imbécillité et des insultes de la haine? Grave-les dans ton cœur, n'y réponds jamais. Fais ton œuvre, poursuis comme sans entendre, et pourtant aie en toi l'aiguillon d'avoir entendu. Sainte-Beuve, Pensées et maximes,1869, p. 128.
2. Panisse, furieux. − Et voilà comme tu es! avec tes racontars et tes calomnies, tu me fais perdre une occasion de lui vendre une voilure complète! Pagnol, Fanny,1932, II, 4, p. 123.
SYNT. Calomnie extravagante, révoltante; abominable, absurde, atroce, basse, folle, grossière, infâme, monstrueuse, noire, odieuse, plate calomnie; le fiel, le venin de la calomnie; les calomnies des dévots, des journaux; c'est de la pure calomnie; forger, inventer, répandre une calomnie; écraser, repousser, supporter la calomnie; répondre aux calomnies; être en butte aux calomnies.
Littér. ,,Les calomniateurs`` (Littré). Être poursuivi par la calomnie; braver la calomnie (Ac. 1835-1878).
Prononc. et Orth. : [kalɔmni]. Fér. Crit. t. 1 1787 note le son de passage entre [m] et [n] : ,,On prononce l'm, comme s'il était écrit calomeni-e, l'e surajouté extrêmement muet``. Le groupe [mn] a passé à [m] par assimilation progressive (somme, homme, etc.) dans les mots pop.; il a passé à [nn], [n] dans les mots sav. introd. av. le xvies., l'orth. étymol. étant conservée ou restituée (automne [ɔtɔn]). Mais dans les autres mots, au contraire, c'est l'orth. qui a réagi sur la prononc. : automnal [otɔmnal] écrit autonnale (au fém.) ds Baïf; indemne [ε ̃dεmn]; calomnie, calomnier [kalɔmni], [kalɔmnje] qu'on trouve écrits calonnie, calonnier encore au xvies.; gymnase [ʒimnɑ:z], hymne [imn], écrits gynase, hynne, hinne. Les mots sav. peu usités ou introd. tardivement conservent m dans la graph. et dans la prononc. : amnésie, amnistie, gymnaste, insomnie, etc. (cf. Buben 1935, § 116). Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. xive-xves. « imputation mensongère contre qqn » (Christ. de Pisan, Le Livre des trois vertus ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 289); 1689 p. méton. « les calomniateurs » (Rac., Esth., II, 1 ds Littré). Empr. au lat. calumnia « accusation fausse portée devant les tribunaux »; « (en gén.) accusation injuste ». Fréq. abs. littér. : 792. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 003, b) 1 127; xxes. : a) 728, b) 608.

Wiktionnaire

Nom commun - français

calomnie \ka.lɔm.ni\ féminin

  1. Critique injustifiée, inventée avec le dessein de nuire à la réputation ou à l’honneur.
    • En outre, ils ont accueilli trop facilement les calomnies que toute opinion régnante épargne rarement aux opinions indépendantes. — (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d'Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, 1832, tome 8)
    • Maintenant la calomnie allait grossir, enfoncer dans le sol ses racines tortueuses, élancer vers le ciel ses rameaux puissants, s'emparer de Charlotte, l'étreindre, l'étouffer, la meurtrir, faire d'elle, du beau lis de la vallée, mélancolique et pur, la risée d'un pays, le misérable et impuissant jouet de toute une population ameutée contre elle. — (Jules Mary, La Pocharde, 1898, chapitre 1, Paris : chez H. Geoffroy, 1904-1905, p. 11)
    • Le démon recourt à des calomniateurs pour nuire à François. Maintes fois l'évêque de Genève a fait l'objet de calomnies et de ragots de la part de certains ministres du culte réformé : […]. — (Gilles Jeanguenin, Saint François de Sales: son combat contre le démon, page 38, Éditions de l'Emmanuel, 2009)
    • Marat vint à la Convention, monta à la tribune, et pistolet sur la tempe menaça de se tuer si la calomnie l’accusant de la « septembrisade » ne cessait pas. Danton écourta la tragi-comédie. — (Isabelle Siac, Le Talent ou la Vertu, Place Des Éditeurs, 2016)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CALOMNIE. n. f.
Fausse imputation faite sciemment qui blesse la réputation et l'honneur. C'est une pure calomnie, une noire, une infâme calomnie. Inventer, fabriquer, forger une calomnie contre quelqu'un. Publier des calomnies contre quelqu'un. Se justifier, se laver d'une calomnie.

Littré (1872-1877)

CALOMNIE (ka-lo-mnie) s. f.
  • 1Imputation que l'on sait fausse, et qui blesse la réputation et l'honneur. C'est une noire calomnie. Repousser une calomnie. Les calomnies qu'on imposait aux chrétiens, Bossuet, Hist. I, 10. Pour vous voir vous laver de cette calomnie, Molière, Mis. V, 4.
  • 2 Absolument, les calomniateurs. Être en butte à la calomnie. J'inventai des ressorts, j'armai la calomnie, Racine, Esth. II, 1. Rois, chassez la calomnie, Racine, ib. III, 3. Pour faire une œuvre grande Qui de la calomnie et du temps se défende, Régnier, Sat. IX. Il n'est pas mal de couper une tête de l'hydre de la calomnie dès qu'on en trouve une qui remue, Voltaire, Lett. Damilaville, 8 nov. 1762. La calomnie ! Monsieur, vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j'ai vu les plus honnêtes gens près d'en être accablés ; croyez qu'il n'y a pas de plate méchanceté, pas d'horreurs, pas de conte absurde qu'on ne fasse adopter aux oisifs d'une grande ville, en s'y prenant bien… D'abord un bruit léger, rasant le sol comme une hirondelle avant l'orage… telle bouche le recueille, et, piano, piano, vous le glisse en l'oreille adroitement ; le mal est fait : il germe, il rampe, il chemine, et, rinforzando, de bouche en bouche, il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez la calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue d'œil ; elle s'élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription, Beaumarchais, Barbier de Sév. II, 8.

HISTORIQUE

XIe s. Jetez moi [sauvez-moi] hui de mort e de calunge, Ch. de Rol. CCLXVI.

XVe s. Sans aucune fraude ou calomnie de verités, J. le Fevre de St-Remy, Hist. de Charles VI, p. 39, dans LACURNE. Liqueur, chere amie, Pour la calomnie, Ne crains point qu'aucunement à jamais ; je t'oublie, Basselin, X.

XVIe s. Tant qu'il fust present, il vint toujours au dessus de ses calumniateurs autant qu'il voulut, et n'eurent leurs calumnies aucun effet encontre luy, sinon pendant qu'il fut absent, Amyot, Alc. et Cor. comp. 6. Lorsque le juge aura soupçon que le procureur use de cavillation, il pourra d'office, en quelque estat que la cause soit, exiger de lui le serment de calomnie, de sorte que, si après le dit serment le procureur estoit trouvé calomniateur, il seroit puni comme parjure, Nouveau coustumier général, t. I, p. 721.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CALOMNIE. - HIST. XVIe s. Ajoutez : … Que, au prealable… tu ne sois deuement et canoniquement purgé de calomnie et conseil [purgé de l'imputation d'avoir calomnié et d'avoir besoin d'un conseil judiciaire], Œuvres facétieuses de Noël du Fail, Paris, 1874, t. II, p. 214.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « calomnie »

(Siècle à préciser) Emprunt savant au latin calumnia (« chicane », « fausse accusation ») qui donne chalonge en ancien français, challenge via l'anglais.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Provenç. calonja, calumpnia ; espagn. calumnia ; ital. calonnia ; de calumnia. Calomnie est un mot refait sur le latin ; l'ancienne forme est calenge, chalenge, reproche, défi (d'où l'anglais challenge, défi, provocation), avec l'accent tonique sur la même syllabe qu'en latin (calúmnia).

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Phonétique du mot « calomnie »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
calomnie kalɔmni

Fréquence d'apparition du mot « calomnie » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « calomnie »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « calomnie »

  • La calomnie est comme la fausse monnaie : bien des gens qui ne voudraient pas l'avoir émise la font circuler sans scrupule.
    Diane de Beausacq
  • On calomnie la mort tandis que la vieillesse suffit pour disqualifier un homme.
    Massa Makan Diabaté — Une hyène à jeûn
  • Serais-tu aussi chaste que la glace et aussi pure que la neige, tu n'échapperais pas à la calomnie.
    William Shakespeare — Hamlet
  • La raillerie est l'éclair de la calomnie.
    Proverbe chinois
  • Il y a une chose plus terrible que la calomnie, c'est la vérité.
    Talleyrand
  • La calomnie, ce n’est pas mauvais... contre l’hypocrisie.
    Alphonse Allais — Le Tintamarre - 28 Octobre 1877
  • Une calomnie dans les journaux c'est de l'herbe dans un pré. Cela pousse tout seul. Les journaux sont d'un beau vert.
    Victor Hugo — Tas de pierres, Éditions Milieu du monde
  • Regeneration, 6 juin 2020. Dans le texte, l’auteur passe en revue les actions de la sénatrice conservatrice Alejandra Reyes, montrant comment son objectif n’est pas de légiférer ou de débattre, mais de calomnier, précisément parce qu’ils manquent d’arguments, mais qu’ils sont présentés de manière sophistiquée et dans le cadre d’une campagne médiatique plus large en vu les élections de 2021.
    Breakingnews.fr — COVID-19 : Attaques contre Gatell, banalisation de la calomnie au Sénat
  • La calomnie est en politique moins gênante que la manifestation de la vérité.
    Charles Péguy — Les cahiers de la quinzaine
  • La calomnie ne peut être une force que si elle correspond à un besoin historique.
    Léon Trotski — Ma vie
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Traductions du mot « calomnie »

Langue Traduction
Anglais slander
Espagnol calumnia
Italien calunnia
Allemand verleumdung
Portugais calúnia
Source : Google Translate API

Synonymes de « calomnie »

Source : synonymes de calomnie sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « calomnie »

Combien de points fait le mot calomnie au Scrabble ?

Nombre de points du mot calomnie au scrabble : 12 points

Calomnie

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