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Addition

Variantes Singulier Pluriel
Féminin addition additions

Définitions de « addition »

Trésor de la Langue Française informatisé

ADDITION, subst. fém.

A.− Première des quatre opérations arithmétiques. Action d'ajouter un ou plusieurs éléments numériques ou nombrables à un ou plusieurs autres de manière à en obtenir le total; résultat de cette opération :
1. Certes, il est possible d'apercevoir dans le temps, et dans le temps seulement, une succession pure et simple, mais non pas une addition, c'est-à-dire une succession qui aboutisse à une somme. H. Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience,1889, p. 69.
2. ... « Tout acte, a-t-il écrit, n'est qu'une addition. Dire qu'il est libre, c'est dire qu'il y a dans un total plus qu'il n'y a dans les éléments additionnés. Cela est aussi absurde en psychologie qu'en arithmétique ». P. Bourget, Le Disciple,1889, p. 24.
Rem. Syntagmes rencontrés. a) nom + adj. ou compl. déterminatif : addition arithmétique; - juste, simple, algébrique, de deux chiffres, des nombres complexes, suivant les règles; barre, colonnes d'-; - sans faute. b) verbe + nom : faire, retourner, poser, finir une -; refaire, vérifier, réduire l'-; se tromper dans l'-.
Spéc., COMM. Note détaillant la somme due par un client pour ses consommations dans un restaurant, un café, etc.; plus rarement, pour les frais d'hôtel :
3. Addition, s. f. Ce que nos pères appelaient la carte à payer, ce que les paysans appellent le compte, et les savants en goguette le quantum. A. Delvau, Dict. de la langue verte,1866, p. 4.
Rem. 1. Pour Littré, l'emploi en comm. est une ,,assez mauvaise locution.`` DG l'enregistre comme un néol., Lar. 20esans commentaire. Pour Ac. t. 1 1932, Rob. et Lar. encyclop., il est fam. À quoi il faut ajouter qu'il s'agit d'une familiarité très répandue, au point que l'on se rendrait ridicule en employant un autre mot. 2. Syntagmes rencontrés : apporter, demander, enfler, envoyer, payer, régler l'addition.
B.− Réunion d'éléments de même nature morale ou psychologique qui s'ajoutent les uns aux autres.
1. Le résultat est une totalité :
4. Un pays n'est pas la simple addition des individus qui le composent; c'est une âme, une conscience, une personne, une résultante vivante. E. Renan, La Réforme intellectuelle et morale,1871, p. 47.
5. Tout le sang répandu sur la terre depuis celui d'Abel ne le fut que par les passions des hommes; l'addition d'innombrables convoitises individuelles crée ces grandes fureurs collectives des peuples et précipite les empires. F. Mauriac, Journal du temps de l'occupation,1944, p. 334.
2. Le résultat est un accroissement qui modifie la situation :
6. Il y a toujours accumulation lente de petits effets, dont l'addition finit par faire pencher la balance, vers un nouvel équilibre provisoire et une nouvelle phase. R. Ruyer, Esquisse d'une philosophie de la structure,1930, p. 40.
7. ... les habitudes ne progressent pas par simple addition d'éléments, mais par remaniement de structure, par analyse et par synthèse... P. Ricœur, Philosophie de la volonté,1949, p. 286-287.
8. Mais que signifient-ils au juste, et qu'entraînent-ils, ces mots, en apparence tout simples, d'« addition de conscience »? À entendre parler les disciples de Marx, il semblerait que ce fût assez à l'humanité, pour grandir et pour justifier les renoncements qu'elle nous impose, de recueillir les acquisitions successives que, en mourant, nous lui abandonnons chacun : nos idées, nos découvertes, nos créations d'art, notre exemple. Tout cet impérissable n'est-il pas le meilleur de notre être? P. Teilhard de Chardin, Le Phénomène humain,1955, p. 290.
Rem. 1. Syntagmes rencontrés : addition de deux sensations, de pr babilités, de raisons, d'états psychologiques, de faits de conscience. 2. Assoc. paradigm. fréq. : omission, retranchement, amendement.
C.− Action d'ajouter des éléments nombrables (sing. ou plur.) ou quantifiables (sing.) à d'autres de même nature, de manière à compléter ou à modifier un ensemble. Ce que l'on ajoute.
ARCHIT. Addition d'une nef à une église.
BIOL., CHIM., MÉD. Addition de sérum, d'oxygène, de cuivre; additions moléculaires.
ÉD. Additions verbales; addition d'information ou de texte; addition d'un mot, dans les notes, pour la seconde édition (en dehors de ce qui est ajouté dans l'addenda*) :
9. N'est-ce point assez de travail pour un éditeur d'avoir à choisir entre les variantes, à découvrir et marquer les altérations du texte, les fautes de copistes qui sont de tant d'espèces, erreurs, omissions, additions, corrections, etc.? P.-L. Courier, Lettres de France et d'Italie,1808, p. 776.
IMPR. Additions marginales; addition de régule.
MÉTALL., CÉRAM., GRAV. Produits d'addition; addition de chaux, de vernis.
MUS. Addition de notes, de la tonique, d'une octave. de mesures, de pistons; point d'addition.
PHYS., ÉLECTR. Addition de réchauffeurs d'eau; ondes d'addition.
Rem. 1. Les syntagmes sont de 2 types. 1ertype : addition + de + subst. compl. désignant la chose ajoutée (addition de notes), avec éventuellement un compl. d'attrib. (addition d'une nef latérale à une église); 2etype : subst. désignant la chose ajoutée + de + addition (ondes d'addition); d'addition signifie « ajouté » ou « additif », le compl. d'attrib. reste dans ce cas gén. implicite. 2. Du type 1 relève aussi la loc. prépositive par addition de (p. ex. procéder par addition de...).
Prononc. − 1. Forme phon. : [adisjɔ ̃]. Pour la possibilité d'une articulation géminée du groupe dd, Fouché Prononc. 1959, p. 305 recommande la prononc. [d] pour addition, additionner..., [dd] pour addenda, adduction ... (cf. aussi Rouss.-Lacl. 1927, p. 174). Kamm. 1964, p. 49 : ,,Le groupe dd se prononce normalement [d]. On peut faire entendre un [d] double dans les mots rares ou savants.`` Harrap's 1963 note une gémination facultative pour tous les mots de la famille de addition, à l'exception de addenda où, d'apr. ce dict., elle n'est pas tolérée. − Rem. Parmi les dict. du xixes., seuls Nod. 1844 et Fél. 1851 ne mentionnent pas la gémination. Enq. : /adisiõ/. 2. Homon. : adition, subst. fém. 3. Dér. et composés : addenda, additif, additionnable, additionnel, additionnellement, additionnement, additionner, additionneuse, additivement, additivité.
Étymol. ET HIST. − 1. Av. 1275 « chose ajoutée » (Roman de la Rose, éd. E. Langlois, 17 321 : ... Set Deus quanqu'il en avendra E quel fin chascune tendra, Par une addition legiere, c'est a savoir en tel manière come eles sont a avenir); 2. xves. arithm. « opération par laquelle on réunit deux ou plusieurs nombres en un seul » (Chuquet, Triparty, 42 ds DG : addicion). Empr. au lat. additio (au sens de « action d'ajouter » dep. Varron, Ling. 5, 6 ds TLL s.v., 579, 65), au sens 1 dep. St. Augustin, C. Iul. op. imp., 6, 17, ibid., 579, 74; au sens 2 seulement en lat. médiév. : xiiies., Anonymi algorismus salemensis, p. 3, 2 ds Mittellat. W. : additio, substractio.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 477. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 588, b) 595; xxes. : a) 742, b) 761.
BBG. − Bader-Th. 1962. − Bailly (R.) 1969. − Bar 1960. − Battro 1966. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Bouillet 1859. − Chamb. 1970. − Chautard 1937. − Comte-Pern. 1963. − Daire 1759. − Éd. 1913. − Électron. 1963-64. − Fér. 1768. − Fromh.-King 1968. − Grand. 1962. − Kold. 1902. − Lacr. 1963. − Lal. 1968. − Larch. 1880. − Lav. Diffic. 1846. − Lemeunier 1969. − Littré-Robin 1865. − Piéron 1963. − Privat-Foc. 1870. − Sc. 1962. − Spr. 1967. − Thomas 1956. − Uv.-Chapman 1956. − Voyenne 1967.

Wiktionnaire

Nom commun - français

addition \a.di.sjɔ̃\ féminin

  1. Action d’ajouter.
    • Dans ce cas, l’addition d'un acaricide à l’aphicide ajoute donc de façon toujours significative 20,1 % de production. — (Coton et fibres tropicales: Vol.36,N°2, Vol.37, N°2, Paris, Institut de recherches du coton et des textiles exotiques - 1981)
  2. (En particulier) (Arithmétique) Action d’ajouter plusieurs nombres ajoutés l’un à l’autre pour en obtenir la somme, le total.
    • Il ne sait encore que l’addition.
    • Faire une addition.
    • Cette addition est bonne, est exacte.
  3. Ce qu’on ajoute à quelque chose ; ajout.
    • Quant aux Russes, généralement sobres, l’infusion de thé leur suffit, paraît-il, non sans une certaine addition de « vodka », qui est l’eau-de-vie moscovite par excellence. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre I, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • Le Wahhabites, en Arabie, à la fin du XVIIIe siècle, […], lancèrent un mouvement virulent d'islam purifié - et puritain - fondé strictement sur les enseignements du Coran et sur la sunna du Prophète, débarrassé des additions séculaires. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 96)
    • L'utilisation des additions minérales dans les bétons en remplacement au ciment est une pratique courante depuis de nombreuses années. En France, du fait de leur grande disponibilité et leur prix modéré, les additions calcaires sont majoritairement utilisées. — (Paco Diederich, Contribution à l’étude de l’influence des propriétés des fillers calcaires sur le comportement autoplaçant du béton, thèse de doctorat de l'Université Toulouse III - Paul Sabatier, 17 décembre 2012)
  4. (En particulier) (Imprimerie) Ajout de dates, citations, petites notes, etc., en marge d’un texte.
  5. (Familier) Note de la dépense qu’on a faite dans un restaurant.
    • […] puis, comme la demie sonnait à la pendule, les dîneurs attardés finirent par réclamer l’addition. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Mais quand l’addition arriva, mon père et mon oncle eurent, en la découvrant, l’expression qu’on a en ouvrant un faire-part mortuaire. Ils appelèrent le maître d’hôtel. — (Jean L’Hôte, La Communale, Seuil, 1957, réédition J’ai Lu, page 156)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

ADDITION. n. f.
Ce qu'on ajoute à quelque chose. Un livre avec des corrections et des additions. En termes d'ancienne Procédure, Informer par addition, Ajouter une nouvelle information à la première. En termes d'Arithmétique, il signifie Opération qui sert à trouver la somme de plusieurs nombres ajoutés l'un à l'autre. Il ne sait encore que l'addition. Faire une addition, Pratiquer ce que la règle d'addition enseigne. On dit de même Faire la preuve d'une addition. Cette addition est bonne, est exacte. Etc. En termes d'Imprimerie, il se dit des Dates, des citations, des petites notes placées en marge d'un texte. Il se dit encore familièrement de la Note de la dépense qu'on a faite dans un restaurant. Demander l'addition.

Littré (1872-1877)

ADDITION (a-ddi-sion ; plusieurs disent a-di-sion. Palsgrave, au XVIe siècle, recommande, p. 23, de prononcer les deux d. Il est bon de les prononcer pour éviter la confusion avec adition) s. f.
  • 1Ce qui est ajouté à quelque chose. L'addition d'un mot, d'une lettre. Faire une addition à la loi. Cet ouvrage auquel j'ai fait beaucoup d'additions. Si je vois quelqu'un, je vous ferai une addition [à cette lettre], Sévigné, 399.
  • 2 En termes d'ancienne pratique, informer par addition, ajouter une nouvelle information à une première.
  • 3La première règle d'arithmétique, enseignant à ajouter plusieurs nombres les uns aux autres. Un enfant ayant fait une addition suivant ses règles, Descartes, Méth.
  • 4 En termes d'imprimerie, se dit des dates, des sommaires, des petites notes, d'un texte, placés hors de la justification.

HISTORIQUE

XIIIe s. Ceste addition fu fete en l'an de grace mil deux cent quatre vins et quatorze au mois de juignet, Livr. des Mét. 360.

XIVe s. L'accroissement ou addicion qui est faite par chascune singuliere operacion n'est pas congneue, Oresme, Eth. 77.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ADDITION. Ajoutez :

5Chez les restaurateurs, on appelle addition, ce qu'on nommait autrefois la carte, la carte à payer ; c'est une assez mauvaise locution.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

ADDITION, en Arithmétique, c’est la premiere des quatre regles ou opérations fondamentales de cette Science. Voyez Arithmétique.

L’addition consiste à trouver le total ou la somme de plusieurs nombres que l’on ajoûte successivement l’un à l’autre. Voyez Nombre, Somme ou Total.

Dans l’Algebre le caractere de l’addition est le signe +, que l’on énonce ordinairement par le mot plus : ainsi 3 + 4 signifie la somme de 3 & de 4 ; & en lisant on dit trois plus quatre. Voyez Caractere.

L’addition des nombres simples, c’est-à-dire composés d’un seul chiffre, est fort aisée. Par exemple, on apperçoit d’abord que 7 & 9, ou 7 + 9 font 16.

Dans les nombres composés, l’addition s’exécute en écrivant les nombres donnés par colonnes verticales, c’est-à-dire, en mettant directement les unités sous les unités, les dixaines sous les dixaines, &c. après quoi l’on prend séparément la somme de toutes ces colonnes.

Mais pour rendre cela bien intelligible par des exemples, supposons que l’on propose de faire l’addition des nombres 1357 & 172 : après les avoir écrits l’un sous l’autre, comme on le voit,

1357  
172  

1529 somme ou total

On commence par l’addition des unités, en disant 7 & 2 sont 9, qu’il faut écrire sous la colonne des unités ; passant ensuite à la colonne des dixaines, on dira 5 & 7 sont 12 (dixaines) qui valent 1 cent & 2 dixaines, on posera donc 2 dixaines sous la colonne des dixaines, & l’on retiendra 1 cent que l’on doit porter à la colonne des cens, où l’on continuera de dire 1 (cent qui a été retenu) & 3 sont 4, & 1 sont 5 (cens) ; on écrira 5 sous la colonne des cens : passant enfin à la colonne des mille où il n’y a qu’un, on l’écrira sous cette colonne, & la somme ou le total de tous ces nombres réunis, sera 1529.

Ensorte que pour faire cette opération, il faut réunir ou ajoûter toutes les unités de la premiere colonne, en commençant de la droite vers la gauche ; & si la somme de ces unités ne surpasse pas 9, on écrira cette somme entiere sous la colonne des unités : mais si elle est plus grande, on retiendra le nombre des dixaines contenues dans cette somme pour l’ajoûter à la colonne suivante des dixaines ; & dans le cas où il y aura quelques unités, outre ce nombre de dixaines, on les écrira sous la colonne des unités ; quand il n’y en aura pas, on mettra 0, ce qui signifiera qu’il n’y a point d’unités, mais simplement des dixaines, que l’on ajoûtera à la colonne suivante des dixaines, où l’on observera précisément les mêmes lois qu’à la précédente ; parce que 10 unités valent 1 dixaine ; 10 dixaines valent 1 cent ; 10 cens valent 1 mille, &c.

Ainsi pour faire l’addition des nombres 87899 + 13403 + 1920 + 885, on les disposera comme dans l’exemple précédent :

87899  
13403  
1920  
885  

104107 total

Et après avoir tiré une ligne sous ces nombres ainsi disposés, on dira 9 & 3 sont 12, & 5 sont 17, où il y a une dixaine & 7 unités ; on écrira donc 7 sous la colonne des unités, & l’on retiendra 1 (dixaine) que l’on portera à la colonne des dixaines, où l’on dira 1 (dixaine retenue) & 9 sont 10, & 2 sont 12, (le 0 ne se compte point) & 8 sont 20 (dixaines) qui valent précisément 2 cens, puisque 10 dixaines valent 1 cent ; on écrira donc 0 sous la colonne des dixaines pour marquer qu’il n’y a point de dixaine, & l’on portera les 2 cens à la colonne des cens, où il faudra poursuivre l’opération, en disant 2 (cens retenus) & 8 sont 10, & 4 sont 14, & 9 sont 23, & 8 sont 31 cens, qui valent 3 milles & 1 cent ; on posera donc 1 sous la colonne des cens, & l’on portera les 3 (mille) à celle des mille, où l’on dira 3 (mille retenus) & 7 sont 10, & 3 sont 13, & 1 sont 14 mille, qui valent 1 (dixaine) de mille, & 4 (mille) ; ainsi l’on écrira 4 (mille) sous la colonne des mille, & l’on portera 1 (dixaine de mille) à la colonne des dixaines de mille, où l’on dira 1 (dixaine de mille retenue) & 8 sont 9, & 1 sont 10 (dixaine de mille), qui valent précisément 1 centaine de mille ; ainsi l’on écrira 0 sous la colonne des dixaines de mille, pour marquer qu’il n’y a point de pareilles dixaines, & l’on placera en avant 1 (centaine de milles), ce qui achevera l’opération, dont la somme ou le total sera 108107.

Quand les nombres ont différentes dénominations : par exemple, quand ils contiennent des livres, des sous, & des deniers, ou des toises, des piés, des pouces, &c. on aura l’attention de placer les deniers sous les deniers, les sous sous les sous, les livres, &c. & l’on opérera comme ci-dessus. Supposons pour cela que l’on propose d’ajoûter les nombres suivans, 120 l. 15s. 9d. + 65 l 12s. 5d. + 9 l. 8s. 0d. (le signe l. signifie des livres ; celui-ci s. des sous, & celui-là d. des deniers), on les disposera comme on le voit dans cet exemple :

120 l. 15 s. 9 d.  
65 12 5  
9 8 0  

195 l. 16 s. 2 d. somme

Et après avoir tiré une ligne, on commencera par les deniers, en disant 9 & 5 sont 14 deniers, qui valent un sou & 2 deniers (puisque 1 sou vaut 12 deniers) ; on écrira donc 2 deniers sous la colonne des deniers, & l’on portera 1 sou à la colonne des sous, où l’on dira 1 (sou retenu) & 5 sont 6, & 2 sont 8, & 8 sont 16s. qui valent 6 sous & 1 dixaine de sous ; ainsi l’on écrira 6 sous sous les unités de sous, & l’on retiendra 1 dixaine de sous pour le porter à la colonne des dixaines de sous, où l’on dira 1 (dixaine retenue) & 1 sont 2, & 1 sont 3 dixaines de sous, qui valent 30 sous ou 1 livre & 1 dixaine de sous ; car 1 livre vaut 20 sous : on écrira donc 1 dixaine de sous sous la colonne des dixaines de sous ; & retenant 1 livre on la portera à la colonne des unités de livres, où continuant d’opérer à l’ordinaire, on trouvera que le total est 195 l. 16s. 2d.

L’addition des décimales se fait de la même maniere que celle des nombres entiers ; ainsi qu’on peut le voir dans l’exemple suivant :

  630. 953
51. 0807
305. 27
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Somme 987. 3037
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Voyez encore le mot Décimal. (E)

L’addition, en algebre, c’est-à-dire, l’addition des quantités indéterminées, désignées par les lettres de l’alphabet, se fait en joignant ces quantités avec leurs propres signes, & réduisant celles qui sont susceptibles de réduction ; savoir les grandeurs semblables. Voyez Semblable, & Algebre.

Ainsi a ajoûté à la quantité b, donne a + b ; & a joint avec – b, fait ab ; – a & – b, font – ab ; 7a & 9a font 7a + 9a = 16a ; car 7a & 9a sont des grandeurs semblables.

Si les grandeurs algébriques, dont on propose de faire l’addition, étoient composées de plusieurs termes où il y en a de semblables ; par exemple, si l’on avoit le polynome 3a2b3 – 5cs4 – 4dr + 2s qu’il fallût ajoûter au polynome – s + 4cs4a2b3 + 4dr ; l’on écriroit d’abord l’un de ces polynomes, tel qu’il est donné, comme on le voit :

3a2b3 – 5cs4 – 4dr + 2s
– a2b3 + 4cs4 + 4dr –s
No image.svg
2a2b3 – cs4 * +s… Total
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On disposeroit ensuite l’autre polynome sous celui que l’on vient d’écrire, de maniere que les termes semblables fussent directement les uns sous les autres : on tireroit une ligne sous ces polynomes ainsi disposés, & réduisant successivement les termes semblables à leur plus simple expression, on trouveroit que la somme de ces deux polynomes est , en mettant une petite étoile ou un zero sous les termes qui se détruisent totalement.

Remarquez que l’on appelle grandeurs semblables, en Algebre, celles qui ont les mêmes lettres & précisément le même nombre de lettres ; ainsi 5abd & 2abd sont des grandeurs semblables ; la premiere signifie que la grandeur abd est prise 5 fois, & la seconde, qu’elle est prise 2 fois ; elle est donc prise en tout 7 fois ; l’on doit donc écrire 7abd au lieu de 5abd + 2abd ; & comme l’expression 7abd est plus simple que 5abd + 2abd, c’est la raison pour laquelle on dit en ce cas que l’on réduit à la plus simple expression.

Pour reconnoître facilement les quantités algébriques semblables, on ne doit point faire attention à leur coefficient : mais il faut écrire les lettres dans l’ordre de l’alphabet. Quoique 2abd soit la même chose que 2abd ou 2dba ; cependant on aura une grande attention de ne point renverser l’ordre de l’alphabet, & d’écrire 2abd, au lieu de 2abd ou de 2bda : cela sert à rendre le calcul plus clair ; 5abd & 2abd paroissent plûtôt des grandeurs semblables que 5bad & 2bda, qui sont pourtant la même chose que les précédentes. Les quantités 3b2c & 4b2c sont aussi des grandeurs semblables : mais les grandeurs 4a3f & 2a3 ne sont pas semblables, quoiqu’elles ayent de commun la quantité a3 ; parce qu’il est essentiel aux grandeurs semblables d’avoir les mêmes lettres & le même nombre de lettres.

On observera encore que les quantités positives ou affectées du signe + sont directement opposées aux quantités négatives ou précédées du signe – ; ainsi quand les grandeurs dont on propose l’addition sont semblables & affectées de signes contraires, elles se détruisent en tout ou en partie, c’est-à-dire, que dans le cas où l’une est plus grande que l’autre, il se détruit dans la plus grande une partie égale à la plus petite, & le reste est la différence de la plus grande à la plus petite, affectée du signe de la plus grande.

Or cette opération ou réduction tombe toûjours sur les coefficients : il est évident que 5df & – 3df se réduisent à + 2df ; puisque + 5df montre que la quantité df est prise 5 fois, & – 3df fait connoître que la même quantité df est retranchée 3 fois : mais une même quantité prise 5 fois & ôtée 3 fois se réduit à n’être prise que 2 fois.

Pareillement + 5fm & – 6fm se réduisent à – 1fm ou simplement à – fm ; car – 6fm est la quantité fm ôtée 6 fois, & + 5fm est la même quantité fm remise 5 fois ; la quantité fm reste donc négative encore une fois, & est par conséquent – fm. V. Négatif.

Il n’y a point de grandeurs Algébriques, dont on ne puisse faire l’addition, en tenant la conduite que l’on a indiquée ci-dessus : ainsi , , . De même . L’on a encore en ajoûtant ensemble les grandeurs a, b, qui multiplient la quantité .

Pareillement , puisque .

On fait l’addition des fractions positives ou affirmatives, qui ont le même dénominateur, en ajoûtant ensemble leur numérateur, & mettant sous cette somme le dénominateur commun : ainsi  ;  ;  ; & . Voyez Fraction.

On fait l’addition des quantités négatives de la même maniere précisément que celle des quantités affirmatives : ainsi &  ; &  ; & .

Quand il faut ajoûter une quantité négative à une quantité affirmative, l’affirmative doit être diminuée par la négative, ou la négative par l’affirmative : ainsi  ; &  ; &  ; pareillement  ; &  ; de même & .

S’il s’agit d’ajoûter des irrationels ; quand ils n’auront pas la même dénomination, on la leur donnera. En ce cas, s’ils sont commensurables entr’eux, on ajoûtera les quantités rationnelles sans les lier par aucun signe, & après leur somme on écrira le signe radical : ainsi . Au contraire & étant incommensurables, leur somme sera . Voyez Sourd & Incommensurable. Voyez aussi Arithmétique universelle. (O)

Addition, s. f. en termes de Pratique, est synonyme à supplément : ainsi une addition d’enquête ou d’information, est une nouvelle audition de témoins, à l’effet de constater davantage un fait dont la preuve n’étoit pas complete par l’enquête ou information précédemment faite. (H)

Additions, s. f. pl. dans l’Art de l’Imprimerie, sont de petites lignes placées en marge, dont le caractere est pour l’ordinaire de deux corps plus minuté que celui de la matiere. Elles doivent être placées à côté de la ligne à laquelle elles ont rapport, sinon on les indique par une * étoile, ou par les lettres a, b, c, &c. On y porte les dates, les citations d’Auteurs, le sommaire de l’article à côté duquel elles se trouvent. Quand les lignes d’additions par leur abondance excedent la colonne qui leur est destinée, & qu’on ne veut pas en transporter le restant à la page suivante, pour lors on fait son addition hachée, c’est-à-dire, que l’on raccourcit autant de lignes de la matiere, qu’il en est nécessaire pour y substituer le reste ou la suite des additions ; dans ce cas, ces dernieres lignes comprennent la largeur de la page & celle de l’addition.

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Étymologie de « addition »

Provenç. additio ; espagn. adicion ; ital. additione ; de additio, de addere, de ad, à, et dare, donner (voy. DON).

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(XIIIe siècle) Du latin additio.
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Phonétique du mot « addition »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
addition adisjɔ̃

Fréquence d'apparition du mot « addition » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « addition »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « addition »

  • La France est le seul pays du monde où, si vous ajoutez dix citoyens à dix autres, vous ne faites pas une addition, mais vingt divisions.
    Pierre Daninos — Les carnets du major Thompson
  • Il est faux de dire que les femmes qui ne coûtent rien coûtent plus chères que les autres. Car, si l'on fait l'addition, les femmes qu'on paye nécessitent les mêmes dépenses, plus l'argent qu'on leur donne, moins l'amour qu'elles ne vous donnent pas.
    Maurice Magre — La conquête des femmes - conseils à un jeune homme
  • Pour aller plus vite, j'additionne toujours de bas en haut : je fais du même coup l'addition et la preuve.
    Aurélien Scholl
  • Sculpture monumentale : un groupe de consommateurs, main en l'air, réclamant l'addition.
    Roland Topor
  • Tout organisme social qui doit se réformer le fait plus facilement par additions que par soustractions.
    Alfred Sauvy
  • Si on fait le compte de ce qu’un flic ne peut pas comprendre, ce serait l’addition la plus longue de monde.
    Daniel Pennac — Messieurs les enfants
  • La vie est un éternel problème, et l'histoire aussi, et tout. Il s'ajoute sans cesse des chiffres à l'addition. D'une roue qui tourne, comment pouvez-vous compter les rayons ?
    Gustave Flaubert — Correspondance
  • Bienheureux les riches ! Car ceux qui sont riches, vraiment riches, n'ont jamais à savoir le prix des choses : il y a toujours quelqu'un qui passe derrière eux régler l'addition.
    Jacques Godbout — L'Isle au dragon
  • Un tableau était une somme d'additions. Chez moi, un tableau est une somme de destructions.
    Pablo Picasso — Conversations avec Christian Zervos
  • Les mariages d’aujourd’hui ? Ni union, ni multiplication, mais des additions en attendant la division.
    Maurice Donnay
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Images d'illustration du mot « addition »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « addition »

Langue Traduction
Anglais addition
Espagnol adición
Italien aggiunta
Allemand zugabe
Portugais adição
Source : Google Translate API

Synonymes de « addition »

Source : synonymes de addition sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « addition »

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Addition

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