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Gueux
[gø]
Définitions de « gueux »
Gueux - Adjectif
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(Adj.) Vieilli ou ironique. Relatif à une personne qui vit dans la pauvreté ou qui manque des ressources financières nécessaires.
Les avenues de la métropole bouillonnaient de vie, contrastant cruellement avec le triste spectacle des gueux amassés aux carrefours, loin des lumières et des fastes de la ville.
— (Citation fictive) -
(Adj.) Figuré, en parlant d'une œuvre architecturale, caractérisé par un manque d'ornements.
La sobriété monacale du bâtiment nous frappa au premier coup d'œil, sa silhouette austère, dénuée de fioritures, portait la marque indéniable de l'architecture gueuse.
— (Citation fictive)
Gueux - Nom commun
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(Désuet ou ironique) Individu qui pratique la mendicité.
Errant dans les ruelles sombres, le gueux tendait sa main décharnée, symbole vivant d'une misère qui ne disait pas son nom.
— (Citation fictive) -
(Désuet ou ironique) Personne en état de grande pauvreté, suscitant le mépris.
Dans le sombre décor de la ville, les gueux aux vêtements usés et sales semaient autant la pitié que le dédain.
— (Citation fictive) -
(Par extension, désuet) Individu malhonnête ou déloyal.
Ce Pinacle était le plus grand gueux du pays ; il avait même eu, l’année précédente, une mauvaise affaire avec M. Goulden, qui lui réclamait le prix d’une montre qu’il s’était chargé de remettre à M. Anstett, le curé de Homert, et dont il avait mis l’argent en poche, disant me l’avoir payée à moi.
— Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813 -
(Vieilli) Femme menant une vie immorale.
Elle vivait dans les bas-fonds de la société, une existence dissolue, véritable gueuse des temps modernes, évoluant dans un monde où la moralité n'avait plus sa place.
— (Citation fictive) -
(Littéraire) Personne vivant dans la précarité financière par rapport à son statut social ou ses attentes.
Diogène là-bas est aussi riche qu’eux [ceux qui entassent], Et l’avare ici-haut, comme lui, vit en gueux.
— Jean de la Fontaine, Fabl. IV -
Personnalité caractérisée par sa petitesse morale ou son avarice excessive.
Non de ces gueux d’avis dont les prétentions Ne parlent que de vingt ou trente millions.
— Molière, Fâcheux -
(Péjoratif) Individu présentant une apparence négligée ou ayant un comportement répréhensible.
Les petits gueux [des enfants en haillons] quittèrent aussitôt le jeu en laissant à terre leurs palets, et tout ce qui avait servi à leur divertissement.
— Voltaire, Candide -
(Zoologie) (Désuet) Oiseau marin appartenant à une espèce désormais obsolète.
Dans les récits anciens des marins, le ciel était autrefois encombré de gueux, ces oiseaux marins dont l'espèce fait désormais partie du patrimoine éteint de notre biodiversité.
— (Citation fictive)
Expressions liées
- Avoir un équipage fort gueux
- C'est un gentilhomme fort gueux
- Ces gens là sont si gueux qu'ils n'ont pas de pain
- Ces gueux de riches
- Corniche gueuse (Corniche dépourvue d'ornements)
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Courir la gueuse (fréquenter les prostituées)
Avoir une femme à lui, ça lui semble plus mâle que de courir la gueuse; c'est plus commode aussi
— Beauvoir, Mandarins - Courir les gueuses
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Fier comme un gueux
Tel guerrier se présentait, fier comme un gueux, mais le maintien sérieux, les traits fins, la draperie annonçaient l'aristocrate
— Psichari, Voyage au bout de la nuit -
Gueux fieffé (mendiant qui se tient toujours à la même place qu'il défend et s'attribue comme un fief)
Ne vous fiez pas à lui c'est un gueux fieffé
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Gueux revêtu (gueux enrichi et devenu arrogant)
Jamais dans le barreau trouva-t-il rien de bon ?Peut-on si bien prêcher qu’il ne dorme au sermon ?Mais lui qui fait ici le régent du ParnasseN’est qu’un gueux revêtu des dépouilles d’Horace.
— Nicolas Boileau, Satire IX -
Herbe aux gueux (clématite des bois)
La clématite des haies, vigne blanche. On la nomme encore herbe aux gueux parce que les mendiants s'en servaient pour se créer des plaies et exciter la commisération
— Dorvault, Officine - La gueuse ou la gueuse (la République française pour ses adversaires royalistes)
- Le roi des gueux
- Mener une vie de gueux
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Pauvre comme un gueux
Satan était riche, et saint Michel était pauvre comme un gueux
— Maupassant, Contes et nouvelles, Légendes du Mont Saint Michel - S'amouracher d'une gueuse
- Traiter de gueux, de vieille gueuse
- Un gueux en guenilles
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Velours de gueux (toile de chanvre contenant une trame de coton grossier et imitant le velouté)
Veste de velours de gueux
— Balzac, Œuvres diverses, Mémoires de Samson - Être gueux comme un rat, comme un peintre
Étymologie de « gueux »
Le mot « gueux » remonte au XVe siècle, où il signifiait « cuisinier », une variante de « queux », lui-même dérivé de « coquus ». Le mot a évolué pour désigner les mendiants et les mauvais sujets, probablement par dénigrement. L'existence de dérivés comme « gueuser » et « gueuserie » a été contestée en raison de la forme nominative de « queux », mais ces mots ne sont pas anciens et ont été formés à une époque où le « s » de « gueux » valait une lettre radicale. Une origine néerlandaise a été suggérée, liée au mot « guit » signifiant « coquin ». Il est également possible que « gueux » soit une altération de « queux », auquel un sens péjoratif a été donné. Le mot a également été utilisé pour désigner les pétitionnaires du compromis des nobles au XVIe siècle, qui ont pris le terme comme une injure et l'ont assumé.Usage du mot « gueux »
Évolution historique de l’usage du mot « gueux » depuis 1800
Fréquence d'apparition du mot « gueux » dans le journal Le Monde depuis 1945
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Synonymes de « gueux »
Antonymes de « gueux »
Citations contenant le mot « gueux »
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Je préfère peindre des yeux humains plutôt que des cathédrales - l’âme d’un être humain - même les yeux d’un pitoyable gueux ou d’une fille du trottoir sont plus intéressants à mes yeux.
Gustave Courbet -
Le mot de peuple est un des plus beaux mots de la langue française. Il dit le manque et l’entêtement, la noblesse des gueux sous l’incurie des nobles.
Christian Bobin — L’inespérée -
Les femmes choisiront toujours pour mari le plus riche de leurs prétendants, et elles ont raison, car l'amour est un enfant gâté, et le gueux ne saurait satisfaire ses fantaisies.
Pamphile Lemay — Picounoc le maudit -
Je suis triste pour Albert! Barman s'il vous plait, une gueuse lambic, et une bellevue.
ladepeche.fr — La gueuze lambic - ladepeche.fr -
Rien ne peuple comme les gueux.
Denis Diderot -
La consolation du vieillard que l'on croit faits pour les grands du monde et pour les riches, sont plutôt le partage des gueux, qui en savourent la douceur avec plus de licence, plus de goût et plus de tranquillité qu'eux.
Alain-René Lesage — Guzman d'Alfarache -
Tous les gueux se réconcilient à la gamelle.
Denis Diderot — Le neveu de Rameau -
Un riche avare est plus pauvre qu’un gueux.
Proverbe russe
Traductions du mot « gueux »
| Langue | Traduction |
|---|---|
| Anglais | beggar |
| Espagnol | mendigo |
| Italien | mendicante |
| Allemand | bettler |
| Chinois | 乞丐 |
| Arabe | شحاذ |
| Portugais | mendigo |
| Russe | нищий |
| Japonais | 乞食 |
| Basque | eskale |
| Corse | mandatura |