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Sommeil

Variantes Singulier Pluriel
Masculin sommeil sommeils

Définitions de « sommeil »

Trésor de la Langue Française informatisé

SOMMEIL, subst. masc.

A. −
1. État dans lequel se trouve un être vivant qui dort. Mais Antoine n'avait pour ainsi dire pas dormi. À l'aube enfin, le sommeil l'avait pris, un bref instant: le temps de se débattre dans un absurde cauchemar (Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p. 813):
1. Le pauvre baron eut, à déjeûner, une scène très-vive à soutenir, pour s'être avisé de faire, avant midi, une répétition de cors sur la terrasse du château, sans respect pour le sommeil de ces dames, qui avaient joué au boston jusqu'à deux heures du matin. Jouy,Hermite, t. 4, 1813, p. 171.
SYNT. Bon, mauvais, profond sommeil; avoir un/le sommeil agité, troublé; sommeil anxieux, calme, dur, fiévreux, inquiet, léger, lourd, paisible; avoir besoin de sommeil; sommeil réparateur, bienfaisant; sommeil de plomb; ne pas avoir un instant de sommeil; un sommeil hanté de rêves, plein de cauchemars; sombrer, tomber dans le sommeil; priver qqn de sommeil; être gagné, surpris, vaincu par le sommeil; être plongé dans le sommeil; être surpris dans son sommeil, en plein sommeil; tirer qqn du sommeil; arracher qqn au sommeil; troubler le sommeil de qqn; veiller sur le sommeil de qqn; plusieurs heures de sommeil; sommeil diurne, nocturne; sommeil du matin, de la sieste; manque, besoin de sommeil; nuits sans sommeil.
Premier sommeil. Période qui suit immédiatement l'endormissement. À peine avait-elle goûté les douceurs du premier sommeil, et voilà qu'elle se réveillait, toute pleine de Hans Ulric (Bourges,Crépusc. dieux, 1884, p. 260).
En compos. Demi(-)sommeil. État de somnolence, d'endormissement peu profond. Peu à peu, grâce au bercement de la voiture et aussi à la mauvaise nuit qu'elle avait passée, ses paupières s'alourdirent, un demi sommeil ferma ses yeux encore humides (Theuriet,Mariage Gérard, 1875, p. 168).Je ne suis pas seul dans le désert, mon demi-sommeil est peuplé de voix, de souvenirs et de confidences chuchotées (Saint-Exup.,Terre hommes, 1939, p. 220).
2. P. ext.
a) Faculté de dormir. Perdre, retrouver le sommeil. Si la toux est si fréquente qu'elle ôte le sommeil, on peut donner le soir quelque léger narcotique; comme un ou deux gros de syrop de pavot (Geoffroy,Méd. prat., 1800, p. 128).Duffieux entr'ouvrit les paupières et, voyant à nouveau chez lui un visage étranger, préféra les refermer et chercher le sommeil (Simenon,Vac. Maigret, 1948, p. 129).
b) Besoin de dormir, le fait de résister ou non à ce besoin.
Avoir sommeil. Endors-toi, mon ange! Tu as sommeil! dit Ysabeau en attirant avec mollesse, sur son sein, le front du jeune homme (Villiers de L'I.-A.,Contes cruels, 1883, p. 266).Je m'ennuie pendant les classes; j'ai sommeil devant les cahiers de thèmes, de versions grecques (Adam,Enf. Aust., 1902, p. 214).
Verbe + de sommeil.Faites vite et cherchez tout ce que vous avez à chercher, car je meurs de sommeil (France,Livre ami, 1885, p. 95).Il bâilla: − Je tombe de sommeil. Demain, je ne rentrerai pas ici, j'irai dormir à l'hôtel; parce que je prévois que Scriassine ne me lâchera pas avant l'aube (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 246).
Verbe + au sommeil, contre le sommeil.S'efforcer, se livrer, s'abandonner, céder, succomber au sommeil. Sans rien dire elle ôta le châle noir qui couvrait ses épaules; j'en entourai les épaules d'Henriette qui luttait encore contre le sommeil (Janin,Âne mort, 1829, p. 136).Adolescent, il tirait un vif sentiment d'orgueil à veiller quand tous dormaient; il attendait l'ange qui vient visiter celui qui a résisté le plus longtemps au sommeil (Vailland,Drôle de jeu, 1945, p. 120).
Adj. ou part. passé + de sommeil.Accablé de sommeil. Enfin, je n'ai pu lui apprendre encore à perdre avec bonne grâce une partie de tric-trac. À neuf heures, il est déjà ivre de sommeil, et je dois me priver de ce divertissement (Bernanos,Soleil Satan, 1926, p. 121).Il sonna le réveil en fantaisie, et joua une java que les hommes écoutèrent, engourdis de sommeil et perdus sous le plafond lointain de la chambrée (Nizan,Conspir., 1938, p. 96).
En partic. Besoin de dormir affectant la physionomie, les traits du visage. Yeux bouffis, gonflés, lourds de sommeil. Des jeunes gens efflanqués, aux habits trop courts, aux yeux battus, tout brouillés de sommeil (Zola,Assommoir, 1877, p. 379).Va dormir encore. Le soleil se lève seulement. Tu as les yeux tout petits de sommeil (Anouilh,Antig., 1946, p. 149).
c) Action de dormir, fait de dormir pendant un certain temps. Synon. dodo (hypocor.), roupillon (pop., fam.), somme3; anton. veille.Vivre et penser comme dans un rêve, comme en un court instant de lucidité entre deux sommeils, sans avoir assez de ressort pour se lever, pour ouvrir les yeux, pour voir et marcher (Blondel,Action, 1893, p. 188).Non, on ne te fusillera pas. Tu vas te mettre au lit et tu vas faire un bon gros sommeil. Il n'y a pas à dire, il est tout chaviré. Tu vas faire un bon gros sommeil, et après tu ne penseras plus à toutes ces vilaines histoires (Audiberti,Quoat, 1946, 2etabl., p. 74).
En partic. Période de repos considérée comme unité de temps. Son temps se comptait par chasses et par sommeils, et chaque réveil la retrouvait plus agitée encore qu'au réveil précédent (Pergaud,De Goupil, 1910, p. 80).« Je les ai faits à ma ressemblance. Je meurs, moi aussi, mais pour renaître, huit sommeils après ma disparition ». Qu'ils se gardent d'oublier cela (Maran,Batouala, 1921, p. 140).
Expressions
Verbe + dans son sommeil.Faire inconsciemment quelque chose en dormant. Puis, comme son mari grognait de douleur dans son sommeil, elle lui écrasa la face contre la table. − Tais-toi, cochon! (Zola,Germinal, 1885, p. 1358).Hugo est étendu dans son lit, tout habillé, sous une couverture. Il dort. Il s'agite et gémit dans son sommeil (Sartre,Mains sales, 1948, 5etabl., 1, p. 172).
Dormir du/d'un sommeil de l'innocence, de/du juste. Être dans un profond état d'assoupissement, dormir sans anxiété, sans arrière-pensée. Il y en avait à présent pour deux heures de tranquillité. Lapérine se réenfouit sous ses toiles et se réendormit de son sommeil du juste (Courteline,Train 8 h 47, Mal de gorge, 1886, i, p. 155).Je viens d'entr'ouvrir la porte de la chambre à coucher de madame et je ne puis que confirmer à monsieur la chose... madame dort du sommeil de l'innocence (Guitry,Veilleur, 1911, i, p. 4).
d) Besoin essentiel auquel l'être humain doit se soumettre et subvenir et, p. ext., ce besoin faisant l'objet d'un marché. Son père était de ces violoneux qui viennent d'Italie par les routes, dorment dans les granges et paient avec de la musique pour leur sommeil et leur manger (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 310).Le sommeil roulant a d'abord été le monopole d'une compagnie créée à cet effet: celle des wagons-lits et des grands express européens (1876). Ce sommeil reste un produit de luxe quand on compare le nombre des clients des wagons-lits au nombre total des voyageurs nocturnes (Defert,Pol. tour. Fr., 1960, p. 69).
Marchand* de sommeil.
Pop. V. marchand I B 2 e.
Mod. Logeur sans scrupule qui offre de mauvaises conditions de logement à des personnes démunies et/ou en situation irrégulière, le plus souvent à des travailleurs migrants. À huit dans une pièce, dans huit lits qui ne s'arrêtent de « travailler » de jour et de nuit, parfois entassés dans des caves où les réchauds allumés menacent les dormeurs d'asphyxie, voici les victimes des marchands de sommeil (Giraud-PamartNouv.1974).
3.
a) PHYSIOL. Cessation périodique et immédiatement réversible de l'activité sensitivo-motrice, indispensable à la restauration des fonctions organiques. Troubles du sommeil. Le sommeil le plus complet est celui où toute la vie externe, les sensations, la perception, l'imagination, la mémoire, le jugement, la locomotion et la voix sont suspendus (Bichat,Rech. physiol. vie et mort, 1822, p. 52).La régulation du sommeil devait être localisée dans les couches profondes du tronc cérébral, et en particulier dans l'hypothalamus (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 646).
Cycle de sommeil. Ensemble des phases du sommeil se reproduisant plusieurs fois dans une même séquence de repos chez l'homme et certains animaux supérieurs. Pendant une nuit de sommeil normal, les différents stades de sommeil se succèdent plusieurs fois, réalisant 4 ou 5 cycles complets (Pt Lar. Méd.1976).
Phase de sommeil. Pendant longtemps le sommeil, considéré à tort comme un phénomène homogène, a été mal compris mais, depuis les années 1960 l'on sait (...) qu'il existe deux phases distinctes qui se succèdent 4 à 6 fois pendant la nuit, le sommeil lent et le sommeil paradoxal (Méd. Biol.t. 31972).
Sommeil lent. Une phase de sommeil lent sans rêve, avec maintien du tonus musculaire, d'une durée de quatre-vingts minutes, elle-même décomposée en cinq stades de sommeil d'inégale profondeur (Pel.Psych.1976).
Sommeil rapide ou paradoxal*. Phase du sommeil pendant laquelle se produisent les rêves. Une phase du sommeil rapide (paradoxal) avec rêves, mouvements oculaires mais perte du tonus musculaire (rendant l'hallucination onirique sans risque) (Pel.Psych.1976).
b) MÉD., PATHOL. Cessation de l'activité sensitivo-motrice provoquée par des moyens thérapeutiques ou ayant des causes pathologiques. Accès de sommeil incoercible; sommeil catalyptique, hystérique, pathologique; sommeil artificiel. Je ne sais combien de temps nous côtoyâmes le rivage; je retombai dans mon sommeil léthargique, et cette traversée ne m'a laissé d'autres souvenirs que ceux du départ et de l'arrivée (Sand,Hist. vie, t. 2, 1855, p. 215).C'est ainsi que le meilleur moyen de faire sortir brusquement un malade d'un sommeil ou d'un coma barbituriques consiste à pratiquer une injection d'amphétamine (Delay,Psychol. méd., 1953, p. 226).
Maladie du sommeil. Maladie parasitaire de l'Afrique tropicale provoquée par le trypanosome, transmis à l'homme par la piqûre de la mouche tsé-tsé, qui se manifeste par une forte fièvre, un état de somnolence irrésistible évoluant vers la mort du sujet en quelques semaines en l'absence de traitement. Synon. trypanosomiase* africaine.Dans notre domaine colonial, de terribles épidémies de maladie du sommeil déciment les indigènes (Brumpt dsNouv. Traité Méd.fasc. 5, 11924, p. 339).
Cure de sommeil. Méthode thérapeutique utilisée dans le traitement des psychoses, des névroses et des affections psychosomatiques (ulcère, asthme, hypertension) qui consiste à plonger le sujet dans un sommeil artificiel à l'aide d'hypnotiques et de neuroleptiques. Synon. narcothérapie.L'école soviétique (...) a fait des travaux passionnants sur les effets des cures de sommeil dans les ulcères (Quillet Méd.1965, p. 137).
c) PSYCHOL., PSYCHANAL. Sommeil en tant que mécanisme d'autorégulation par la mise au repos de l'activité corporelle et psychique et mise en œuvre de l'activité onirique nécessaire à l'équilibre psychique et physiologique. Dans le système freudien le sommeil est un retour au sein maternel. Nous nous replongeons dans l'état où nous étions avant de venir au monde (Choisy,Psychanal., 1950, p. 148).Il est probable que la fonction du sommeil avec rêve est de permettre au cerveau de traiter ce qui a été absorbé dans la journée précédente (Rycr.1972).
d) État de perte de conscience, d'endormissement provoqué par l'hypnose, le magnétisme dans un but thérapeutique ou des pratiques de voyance extra-lucide. Sommeil hypnotique, magnétique, provoqué. Enfin l'obéissance volontaire aux tentations vertigineuses que les magnétiseurs mettent en œuvre, et qui, commencées dans la veille, se continuent avec des effets particuliers dans l'extase ou dans le sommeil somnambulique (Renouvier,Essais crit. gén., 3eessai, 1864, p. xxxii).
Rem. Les termes sav. en méd., psychol., pathol., thérapeut. concernant l'ét., le traitement des troubles et anomalies du sommeil sont constr. à partir des racines gr. hypn(o)-, narco- et des racines lat. somni-, somno-, sopor(i)-.
4. ZOOL., BOT.
a) PHYSIOL. ANIM. État de vie ralentie dans lequel entrent des animaux à certaines périodes de l'année, de manière à se soustraire à des conditions d'existence difficiles. Synon. hibernation.Sommeil estival, hibernal, hivernal, hiémal. Le moment où les hibernants entrent en sommeil est assez indépendant des conditions climatiques (Encyclop. univ.t. 81970, p. 388).
b) BIOL. VÉGÉT. Phénomène qui affecte certaines plantes, caractérisé par des positions de repli des fleurs, des feuilles ou de la tige en fonction de la diminution de la luminosité. C'est Linné le premier qui employa le mot de sommeil par une assimilation plus poétique que rigoureuse, car le sommeil des animaux est caractérisé par la flaccidité des organes du mouvement, tandis que les feuilles sont maintenues dans leur état de sommeil par une raideur très prononcée (Guérin1892).
5. P. anal., littér.
a) Arrêt de la croissance des végétaux pendant la saison froide; engourdissement de la nature. On dirait qu'à l'approche du lourd sommeil de l'hiver chaque être et chaque chose s'arrangent furtivement pour jouir d'un reste de vie et d'animation avant l'engourdissement fatal de la gelée (Sand,Fr. le Champi, 1848, p. 1).Au début de l'hiver où la terre entre en sommeil (...) ils [les microbes] s'attellent au labeur prodigieux, faiseurs de substance sans qui le monde resterait infécond (Pesquidoux,Livre raison, 1928, p. 195).
b) P. euphém. Mort, repos éternel. Sommeil éternel; sommeil sans fin; le grand sommeil. Est-il possible que six prêtres aient passé dans un siècle, et n'aient pas remué cette cendre?... Se sont-ils résignés? Ont-ils été pris, eux aussi, du sommeil de la mort? (R. Bazin,Blé, 1907, p. 179).Le vieux paysan, déjà glacé, s'endort du dernier sommeil dans le grand lit de bois sous son gros édredon de soie rouge (Menon, Lecotté,Vill. Fr., 2, 1954, p. 96).
B. − Au fig.
1. État d'inertie, d'inactivité momentané où se trouve quelque chose. Sortir une œuvre du sommeil; progrès tombés, restés dans le sommeil; secouer le sommeil d'une race, d'une nation. Je tire de leur sommeil les volumes de Littré, de Grimm et de Gesenius. Oh! le bonheur de s'enrichir de quelque chose qui n'a aucune valeur marchande! (Green,Journal, 1940, p. 45):
2. Nous avons donc assisté, depuis deux saisons, à la disparition plus apparente que réelle du music-hall de variétés et, en même temps, à une renaissance très nette du café-concert, genre exclusivement national, qui prend sa revanche après quarante années de sommeil. Arts et litt., 1935, p. 78-1.
2. Locutions
a) Mettre, laisser en sommeil. Suspendre, interrompre quelque chose, laisser une chose improductive. Il est vrai que beaucoup de propriétaires bourgeois aimeraient mieux renoncer à la culture et laisser pendant un an leurs domaines en sommeil, que de renoncer à une part de leurs revenus fonciers souvent assez maigres (Jaurès,Ét. soc., 1901, p. 7).L'enfance sait mettre en sommeil les drames futurs de l'homme (Nizan,Conspir., 1938, p. 224).
b) (Être) en sommeil. (Être) à l'état latent, exister en puissance. Il existait là [chez la grand'mère] comme un foyer de contagion mystique, où devait se rallumer une foi mal éteinte, simplement en sommeil sous les joies premières de l'amour humain (Zola,Vérité, 1902, p. 293).Nous avons pu constater que l'idée monarchique n'est pas aussi morte en France qu'on le disait avant nous. Elle était surtout engourdie, en sommeil (L. Daudet,Vers le roi, 1920, p. 206).
3. État d'inactivité, de repos apparent. L'atmosphère même, au dedans de ce cratère, n'était saturée d'aucune vapeur sulfureuse. C'était plus que le sommeil d'un volcan, c'était sa complète extinction (Verne,Île myst., 1874, p. 91).
P. métaph. La Suède ne fait rien et fait un semblant d'amitié avec cette Cour; mais c'est une comédie, et, comme l'on dit, le sommeil du tigre (J. de Maistre,Corresp., 1811, p. 47).
REM. 1.
Somni-, somno-, élém. formanttiré du lat. somnus « sommeil », entrant dans la constr. de termes sav. en méd.; toujours vivant.V. somnambule, somnambulisme et aussi:a)
Somnifuge, subst. et adj.(Ce) ,,qui chasse le sommeil`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
b)
Somniloquie, subst. fém.Fait de parler en dormant. Une certaine tonicité musculaire est conservée, autorisant le développement d'épisodes moteurs tels que les changements de position du corps, les automatismes gestuels (...), verbaux (somniloquie) et ambulatoires (somnambulisme) (VirelPsych.1977).
c)
Somnogène, adj.Centre somnogène. Région du thalamus médial où se situerait l'appareil commandant le sommeil (d'apr. Piéron 1973).
2.
-somnie, élém. formanttiré du lat. somnus « sommeil », entrant dans la constr. de subst. fém. en méd.; toujours vivant.a)
Hypersomnie. -Excès de sommeil. S'il y a une hypersomnie survenue en pleine santé apparente et s'installant progressivement, on pensera, en cas de fièvre, à un processus encéphalique secondaire ou primitif, à l'encéphalite dite léthargique en particulier (Porot1960).
b)
Parasomnie. -Trouble du sommeil caractérisé par une hyperactivité motrice, des manifestations physiologiques ou psychologiques. Parasomnie motrice, psychique. Parasomnies végétatives: Au cours du sommeil, les modifications physiologiques sympathiques favorisent l'apparition de certains spasmes (laryngés, bronchiques) dont le déclenchement peut être uniquement nocturne (Lafon1963).
Prononc. et Orth.: [sɔmεj]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1140 sumeil (Geffrei Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 3806); 1872 méd. maladie du sommeil (Littré). Du b. lat. somniculus « sommeil léger », dimin. de somnus « sommeil ». Fréq. abs. littér.: 6 762. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 8 970, b) 9 057; xxes.: a) 9 944, b) 10 269. Bbg. Quem. DDL t. 7 (sv. sommeil-coma). − Schalk (F.). Somnium und verwandte Wörter in den romanischen Sprachen. Köln, 1955, 42 p.

Wiktionnaire

Nom commun - français

sommeil \sɔ.mɛj\ masculin

  1. État inconscient nécessaire à la vie.
    • Il y eut encore entre ce moment de somnolence et le sommeil réel un intervalle pareil à celui du crépuscule, qui sépare le jour de la nuit, intervalle bizarre et indescriptible pendant lequel la réalité se confond avec le rêve, de manière qu’il n’y a ni rêve ni réalité. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
    • Et son ami Canalis dormait, lui, du sommeil des triomphateurs, le plus doux des sommeils après celui des justes. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • J'avais les membres roidis et ressentais une si pénible lassitude, que je restai longtemps sans pouvoir trouver le sommeil. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 94)
    • Dans la tiède torpeur du réveil le père Jourgeot savoura ce délicieux engourdissement qui est comme la prise de conscience des bons sommeils réparateurs et des nuits tranquilles ; […]. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Tous les chiens du pays, tirés de leur premier sommeil, aboyèrent à la lune et tracèrent autour de nous un vaste cercle carnassier. — (André Obey, Loire, Éditions Cheminements, 2003, page 41)
  2. Grande envie, un grand besoin de dormir.
    • Le premier jour des vacances d’été, je me rendis à l’usine dès potron-minet. Le sommeil avait beau engourdir encore mes membres, j’étais résolu à ne pas décevoir mon père. — (Erich Loest, Les souris du Dr Ley: une fable d’Allemagne, traduit de l’allemand par Bernard Huchet, page 12, Gingko, 2006)
    • Et ils continuent de giberner, mais un tel sommeil s’était emparé de moi que je m’en allai dormir dans la grange. — (Władysław Stanisław Reymont, Pèlerinage à Czestochowa, page 21, L’Âge d’Homme, 1984)
  3. (Figuré) Mort.
    • Le sommeil de la tombe.
  4. État d’inactivité, d’inertie où se trouvent certaines choses.
    • Ce ne fut qu'au milieu des années 1980 que William Steinman et Wendelle Stevens coécrivirent leur livre de 623 pages, UFO Crash at Aztec, et que la rumeur sur l'incident d’Aztec commença à s'éveiller de quatre décennies de sommeil. — (Suzanne et ‎Scott Ramsey, ‎Franck Thayer, AZTEC,1948 ; Un crash d'ovni au Nouveau Mexique 8 mois après Roswell !, traduit de l'américain, Éditions Atlantes, 2017, chapitre 2)
    • Le sommeil de la nature. — Le sommeil de l’esprit. — Le sommeil des sens.
  5. (En particulier) (Botanique) (Familier) État dans lequel les plantes ont leurs feuilles et leurs fleurs pliées ou fermées, ordinairement durant la nuit, et qui est dû à l’absence de la chaleur et de la lumière.
    • Sommeil des plantes.
  6. (En particulier) (Zoologie) (Familier) Sorte d’engourdissement qui saisit certains animaux pendant l’hiver ; ou qui, dans les pays chauds, saisit d’autres animaux durant la saison sèche.
  7. (Par extension) Phase d’inactivité d’un appareil, d’une machine.
    • Lorsqu’une machine en sommeil devient active, il convient de suivre l’état du stock.
  8. (Familier) Période durant laquelle on dort.
    • Allez les enfants, venez faire votre sommeil.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SOMMEIL. n. m.
Interruption momentanée de certaines fonctions de l'activité vitale qui se produit surtout la nuit et procure le repos. Sommeil tranquille, doux, paisible. Sommeil inquiet, agité. Long sommeil. Sommeil léger. Dormir d'un profond sommeil. Troubler, interrompre le sommeil d'une personne. Cela porte au sommeil. Il n'a pas eu cette nuit un moment de sommeil. J'étais dans mon premier sommeil quand on est venu brusquement m'éveiller. On ne peut le tirer du sommeil. S'abandonner au sommeil. Sombrer dans le sommeil. S'arracher au sommeil. Par exagération, Un sommeil de mort. Un très profond sommeil. On dit dans un sens analogue Un sommeil de plomb. Figurément et poétiquement, S'arracher des bras du sommeil. Il passa des bras du sommeil dans ceux de la mort. Les pavots du sommeil. En termes de Médecine, Maladie du sommeil, Maladie infectieuse, qui est à l'état endémique dans l'Afrique occidentale, et qui est due à un micro-organisme transmis par la mouche tsé-tsé.

SOMMEIL désigne encore une Grande envie, un grand besoin de dormir. Accablé de sommeil. Il n'en peut plus de sommeil. Le sommeil me gagne. Avoir sommeil. Tomber de sommeil. Vaincre le sommeil. Cette lecture donne sommeil.

SOMMEIL s'emploie figurément en parlant de la Mort. Le sommeil de la mort. Le sommeil de la tombe. Il dort du sommeil éternel. Il s'endormit du sommeil du juste. Il se dit encore de l'État d'inactivité, d'inertie où se trouvent certaines choses. Le sommeil de la nature. Le sommeil de l'esprit. Le sommeil des sens. En termes de Botanique, Sommeil des plantes, État dans lequel les plantes ont leurs feuilles et leurs fleurs pliées ou fermées, ordinairement durant la nuit, et qui est dû à l'absence de la chaleur et de la lumière. Sommeil d'hiver, Engourdissement qui saisit certains animaux pendant l'hiver. Sommeil d'été, Sorte d'engourdissement qui, dans les pays chauds, saisit d'autres animaux durant la saison sèche. Fig., Laisser une affaire en sommeil, Ne pas s'en occuper pour le moment.

Littré (1872-1877)

SOMMEIL (so-mèll, ll mouillées) s. m.
  • 1Entier assoupissement des sens, ou, dans le langage physiologique, cessation momentanée de l'activité propre aux systèmes doués des propriétés de la vie animale. Je dérobe au sommeil, image de la mort, Ce que je puis du temps qu'elle laisse à mon sort, Rotrou, Vencesl. IV, 4. Une nuit que chacun s'occupait au sommeil, Et mettait à profit l'absence du soleil, La Fontaine, Fabl. VIII, 9. Personne n'a d'assurance, hors la foi, s'il veille ou s'il dort, vu que durant le sommeil on croit veiller aussi fermement que nous faisons… de sorte que, la moitié de la vie se passant en sommeil… qui sait si cette autre moitié de la vie où nous pensons veiller n'est pas un autre sommeil un peu différent du premier, dont nous nous éveillons quand nous pensons dormir ? Pascal, Pens. VIII, 1, édit. HAVET. Si j'avais envie de faire un doux sommeil, je n'aurais qu'à prendre des cartes ; rien ne m'endort plus sûrement, Sévigné, 11 juin 1676. Il y a en nous une partie languissante qui est toujours prête à s'endormir… l'esprit veille et dispute contre le sommeil, Bossuet, Panég. St Benoît, 3. Le coucher dessus la dure, la psalmodie de la nuit et le travail de la journée attirent le sommeil à ce corps si tendre, sommeil léger qui n'appesantit pas l'esprit, et qui n'interrompt presque point ses actions, Bossuet, la Vallière. Il ne connaissait plus le sommeil, et la froide main de la mort pouvait seule lui clore les yeux, Bossuet, le Tellier. On sait que le lendemain, à l'heure marquée, il fallut réveiller d'un profond sommeil cet autre Alexandre, Bossuet, Louis de Bourb. Le sommeil sur ses yeux commence à s'épancher, Boileau, Sat. VIII. Elle plaint le malheur de la nature humaine, Qui veut qu'en un sommeil où tout s'ensevelit Tant d'heures sans jouer se consument au lit, Boileau, Sat. X. Quoi ! tandis que Néron s'abandonne au sommeil, Faut-il que vous veniez attendre son réveil ? Racine, Brit. I, 1. Les ombres par trois fois ont obscurci les cieux, Depuis que le sommeil n'est entré dans vos yeux, Racine, Phèdre, I, 3. Le laboureur, qui a bien travaillé sans chagrin, et bien mangé sans excès, dort d'un sommeil plein et tranquille que les rêves ne troublent point, Voltaire, Dict. phil. Somnambules, II. L'état de l'âme dans le sommeil est quelque chose de très singulier et dont nous n'avons encore que des notions très imparfaites ; il doit paraître intéressant à un psychologue d'approfondir cet état, Bonnet, Ess. anal. âme, 23. N'est-ce pas qu'il est pur le sommeil de l'enfance ? Musset, Rolla.

    Demi-sommeil, état où le sommeil n'est pas profond. Les âmes fort avancées dans l'oraison passive ou de quiétude, dit le P. Falconi, éprouvent une chose fort surprenante, qui est qu'elles n'ont la nuit qu'un demi-sommeil ; et Dieu opère plus, ce semble, en elles durant la nuit et dans le sommeil que pendant le jour, Bossuet, États d'orais. I, 16.

    Par exagération. Un sommeil de mort, un très profond sommeil. Sommeil ! sommeil de mort ! favorise ma rage ! Voltaire, Triumv. IV, 4.

    Dans le style poétique ou oratoire. Les pavots du sommeil. Le jeune Télémaque, prévenant par ses soins la vigilance des plus vieux capitaines, s'arracha d'entre les bras du doux sommeil, Fénelon, Tél. 20.

    Dans la mythologie, dieu qui était fils de la Nuit et frère de la Mort. Suave est le sommeil qui succède à l'effort ; Mais ce fils de la nuit est frère de la mort, Ponsard, Lucrèce, IV, 1.

  • 2Grande envie de dormir. Avoir sommeil. Tomber de sommeil. J'ai toujours cru et je le crois encore, que le sommeil est une chose invincible, La Fontaine, Psyché, II, p. 121. Pour moi, fermant ma porte et cédant au sommeil, Boileau, Sat. VI.
  • 3 Terme de médecine. Maladie du sommeil, état nerveux particulier dans lequel le patient a une propension invincible pour le sommeil, qui se prolonge par accès jusqu'à cinq ou six jours et même beaucoup au delà, sans altération de la santé.
  • 4 Fig. En parlant de la mort. Il s'endormit du sommeil des justes. Sisara, ayant été tué de cette sorte, passa du sommeil naturel à celui de la mort, Sacy, Bible, Juges, IV, 21. Dormez votre sommeil, riches de la terre, et demeurez dans votre poussière, Bossuet, le Tellier. L'état de ceux qui meurent, ou plutôt qui dorment du sommeil de la mort, Bourdaloue, 15e dim. après la Pentecôte, Dominic. t. III, p. 447. Les corps de plusieurs saints ensevelis dans le sommeil de la mort ressuscitèrent, Bourdaloue, Myst. Passion de J. C. t. I, p. 229. L'apôtre nous avertit de ne pas pleurer ceux qui dorment dans le sommeil de paix, Fléchier, Mme de Montaus. Hélas ! il m'a parlé de calme, de repos, D'un long sommeil de paix qui finit tous nos maux, Ducis, Othello, V, 2.
  • 5 Fig. État d'inactivité, d'inertie. L'enfance est un sommeil. Dans un lâche sommeil crois-tu qu'enseveli, Achille aura pour elle impunément pâli ? Racine, Iph. IV, 1. Et quels cœurs si plongés dans un lâche sommeil… Ne s'empresseront pas à suivre notre exemple ? Racine, Athal. IV, 3. Le triste hiver, saison de mort, est le temps du sommeil, ou plutôt de la torpeur de la nature, Buffon, la Fauvette. Le repos de l'Europe fut court ; les passions des princes ne connaissent qu'un léger sommeil, Mirabeau, Collect. t. IV, p. 32. … L'âme, vierge encor dans le sommeil des sens, Des folles passions ignore les tourments, Legouvé, les Souv. L'indolence peut mettre quelques intervalles de sommeil ou d'oubli dans la vie ; mais elle n'use ni ne flétrit le cœur, Staël, Corinne, IV, 3.
  • 6 Fig. Interruption comparée à un moment de sommeil. C'est ce qui se fait [trouver de l'argent casuel] en mangeant ici une partie de ce que me doit mon fils, et en réservant tout mon revenu pour le payement de mes dettes ; ce sommeil m'était d'autant plus nécessaire…, Sévigné, 13 déc. 1684.

    Repos. Nous tâcherons de vous laisser respirer à Grignan jusqu'au mois d'octobre ; c'est pour ne pas interrompre ce sommeil que je n'ai point voulu que vous vinssiez à Vichy, Sévigné, 18 juin 1676.

  • 7Sommeil d'hiver, engourdissement particulier qui saisit certains animaux, lorsque la température s'abaisse ; il dure des mois entiers.

    Sommeil d'été, phénomène qui s'observe chez quelques animaux. Les amphibies, durant la saison sèche, se couchent et tombent dans un état analogue au sommeil de l'hiver, d'où ils sortent à l'apparition de la saison pluvieuse.

  • 8Sommeil des plantes, position particulière que certains organes des plantes, les feuilles principalement, prennent chaque jour, à l'approche de la nuit, et qu'elles conservent tant que dure l'obscurité. L'influence de la lumière sur le sommeil des feuilles et des fleurs, De Candolle, Instit. Mém. sc. phys. et math. Sav. étr. t. I, p. 330.

HISTORIQUE

XVIe s. Elle rougissoit de honte de s'estre laissé vaincre au sommeil, Amyot, dans le Dict. de DOCHEZ.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SOMMEIL. - HIST. Ajoutez : XIIe s. Bernart fu à Roem, n'out, je crei, grant someil, Wace, le Roman de Rou, t. I, p. 168.

XIIIe s. Onques les trois puceles n'orent la nuit sommeil, Foulque de Candie, p. 108, Reims, 1860.

XIVe s. Insomnis, sans sommel, Escallier, Vocabulaire latin-français 1475.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

SOMMEIL, s. m. (Physiolog.) état d’inaction ou de détension des organes des sens extérieurs, & des mouvemens volontaires ; cet état est nécessaire à l’homme pour soutenir, réparer, & remonter sa machine.

Du Dieu qui nous créa la clémence infinie,
Pour adoucir les maux de cette courte vie,
A placé parmi nous deux êtres bienfaisans
De la terre à jamais aimables habitans,
Soutiens dans les travaux, trésors dans l’indigence,
L’un est le doux
sommeil, & l’autre est l’espérance,
L’un quand l’homme accablé sent de son foible corps
Les organes vaincus, sans force & sans ressorts,
Vient par un calme heureux secourir la nature,
Et lui porter l’oubli des peines qu’elle endure.

Henriade, chant 7.

Tels sont les effets salutaires du sommeil ! Mais la cause qui le fait naître & disparoître au bout d’un certain nombre d’heures, est si difficile à trouver, qu’il faut s’en tenir à de simples conjectures, entre lesquelles voici peut-être les plus vraissemblables.

Pour que notre corps puisse se mouvoir avec facilité, il faut qu’il y ait du suc nerveux qui puisse être envoyé dans les nerfs, & qu’il n’y ait pas d’obstacle qui l’arrête dans son cours. Si ces deux conditions viennent à manquer, on se trouve dans l’inaction.

Quand nous agissons, le suc nerveux se dissipe peu-à-peu ; ensorte qu’après de longs travaux, il ne se trouve plus d’esprits en assez grande quantité pour mouvoir notre corps : mais afin que les liqueurs coulent dans nos organes avec facilité, les fibres de nos vaisseaux doivent avoir une certaine tension ; si elles n’étoient pas tendues, elles ne sauroient pousser les fluides : or par le travail les fibres perdent leur tension, parce que le suc qui les remplissoit, & qui les tendoit en les remplissant, s’évapore continuellement ; ces fibres n’étant plus tendues, tombent les unes sur les autres, & de-là, il suit que celles du cerveau qui sont les plus molles doivent plus facilement s’affaisser. Quand la masse du cerveau sera ainsi affaissée, le suc nerveux ne passera plus dans les nerfs comme auparavant ; ensorte qu’alors succédera la langueur qui nous obligera de nous reposer ; c’est ce qu’on peut prouver, par le sommeil qui arrive quand on lie une des carotides, ou quand on a perdu une quantité extraordinaire de sang, ou quand les sucs qui remplissent les vaisseaux ont été épuisés dans les maladies.

Les nerfs éprouvent encore une autre compression, quand nous veillons long-tems ; la transpiration enleve continuellement la partie la plus fluide du sang, ce qu’il y a de plus grossier reste dans les vaisseaux. De plus, par le travail, & même par l’action seule du cœur, le sang s’accumule dans les extrémités des arteres qui se trouvent au cerveau ; ces arteres doivent donc s’engorger, & leur engorgement doit comprimer l’origine des nerfs ; cette compression produit nécessairement un engourdissement dans tout le corps, puisqu’il est un obstacle au cours du suc nerveux. On voit l’effet de cette compression dans les plénitudes de sang, dans l’usage immodéré des esprits fermentés, qui par leur raréfaction causent une grande pression dans le cerveau, & par conséquent jettent dans le sommeil ; mais on a vu un effet bien plus sensible de cette compression ; une femme dont le crâne étoit ouvert, s’endormoit dès qu’on lui pressoit le cerveau, & tomboit, pour ainsi dire, en apopléxie par une compression plus forte : nous pouvons donc penser que la compression est une des causes du sommeil.

Lorsque nous avons été fatigués par le travail, ou que nous avons veillé long-tems, le suc nerveux se trouve dissipé, ses vaisseaux gonflés dans la tête, compriment l’origine des nerfs, mais en certains cas, le cerveau ayant perdu sa tension, s’affaisse & forme la compression ; or tout cela doit produire dans les nerfs le même effet qu’une ligature, le sentiment doit donc s’émouvoir, les mouvemens volontaires doivent devenir difficiles & cesser entierement. Comme le col n’est soutenu que par les muscles extenseurs, & qu’il faut une action pour le tenir droit, la tête doit se pancher par son poids, parce que ces muscles n’agissent plus ; les yeux doivent se fermer, car pour qu’ils soient ouverts, il faut que le muscle qui leve la paupiere soit raccourci ; durant le sommeil, il ne reçoit pas assez de suc nerveux pour cela, ainsi il se lâche & abandonne la paupiere supérieure à elle-même ; enfin tous les membres sont lâches, puisque les muscles qui les meuvent ne reçoivent plus comme auparavant, la liqueur qui les anime ; de tout cela, il suit aussi que les affections de l’esprit qui dépendent de l’activité des sens doivent cesser lorsque nous dormons.

Tandis que l’action cesse dans les muscles qui sont sujets à la volonté, le mouvement devient plus sensible dans le cœur & dans les organes de la respiration ; les muscles étant lâches dans les extrémités, ils ne poussent plus le sang, leurs fibres affaissées n’aident ni les arteres, ni les veines ; il arrive donc que le cœur trouve plus de résistance : or comme le cœur ne sauroit trouver de la résistance que son action ne devienne plus grande, ces obstacles qui se trouvent dans les extrémités font que la circulation est plus forte dans les visceres, car le sang ne pouvant pas continuer sa route vers les extrémités, se jette en plus grande quantité dans les vaisseaux latéraux ; c’est-à dire dans les vaisseaux qui se répandent dans l’abdomen.

Ce système donne au moins la cause de plusieurs phénomenes très-curieux, 1°. la transpiration augmente dans le sommeil, & les autres secrétions diminuent. Outre que la chaleur du lit en raréfiant la peau peut ouvrir les tuyaux secrétoires, il faut observer que le sang qui se jette en plus grande quantité dans les visceres de l’abdomen, gonfle les arteres ; ce gonflement comprime les tuyaux secrétoires, qui alors ne peuvent plus recevoir la liqueur qu’ils ont accoutumé de filtrer ; mais les tuyaux secrétoires de la peau ne sont pas comprimés de même, parce qu’ils n’appuient extérieurement que contre l’air ; d’ailleurs, ils ne sont pour la plûpart que les extrémités des arteres ou des pores ; ainsi rien ne sauroit empêcher que les liqueurs ne continuent leur chemin par ces ouvertures. Ajoutez que la chaleur est plus grande quand nous dormons, & que nous sommes bien couverts : or cette chaleur produit la raréfaction, & la raréfaction est suivie d’une transpiration plus abondante.

2°. Les parties se nourrissent mieux durant le sommeil, car d’abord il se dissipe moins de substance grossiere, puisque les muscles sont dans l’inaction, & de plus, ce repos qui regne dans le corps, fait que les parties qui nourrissent peuvent se mieux appliquer aux parties solides, car elles ne trouvent pas d’obstacles dans le mouvement que les muscles quand ils agissent, impriment à ces parties que doit réparer le suc nourricier. Tandis que les obstacles diminuent la force qui fait l’application du suc nourricier aux parties solides augmente, car c’est l’action du cœur ; & par cette action plus forte du cœur, le chyle se change en lymphe & en sang plus facilement : enfin les vésicules qui renfermoient la graisse, & qui étoient vuidées par l’action des muscles, se remplissent peu-à-peu de nouvelle huile, & c’est même le principal effet du sommeil : tout en un mot se répare à cause de ce mouvement doux & uniforme que nous éprouvons en dormant ; au contraire, tout se détruit & se vuide dans notre corps, par les veilles.

3°. Durant le sommeil, le suc nerveux se filtre peu-à-peu & coule dans ses réservoirs ; & enfin après sept à huit heures de repos, il s’en trouve une assez grande quantité pour remonter notre machine.

4°. Ce qui se perd par la transpiration qui arrive durant le sommeil, c’est surtout la partie aqueuse des alimens & de notre sang ; le mouvement modéré qui regne alors dans notre corps, ne peut détacher que peu de parties huileuses & grossiéres, au-contraire, il attache davantage ces sortes de parties, comme nous l’avons dit ; mais dans le tems que nous veillons, l’action des muscles fait évaporer les matieres plus épaisses qui sont dans le tissu des parties solides. De-là il suit que quand nous dormons, nous n’avons pas besoin de manger, comme quand nous veillons ; cela paroîtra encore plus clairement, si l’on fait réflexion que le suc nerveux destiné aux muscles ne se perd pas, puisqu’il n’y est pas envoyé, & que tout se remplit & se répare. On peut donc être long-tems sans prendre des alimens, pourvu qu’on dorme ; & si l’on veille & que l’on agisse, il faudra souvent manger. On peut ajouter à tout cela, que le sentiment étant émoussé durant le sommeil, les fibres de l’estomac ne sont donc pas si sensibles aux impressions de la faim.

5°. Les fibres du cerveau des enfans sont fort molles, elles s’affaisseront donc, ou elles se gonfleront plutôt que celles des vieillards dans lesquels elles se desséchent : de-là vient que les enfans dorment plus que les adultes & les vieillards ; peut-être que le repos du fœtus dans le sein de la mere vient de la même source ; il y a cependant une autre cause dans le fœtus, c’est que les objets ne font impression ni sur ses yeux, ni sur ses oreilles ; or, dès que les sens sont tranquilles ou sans action, on est disposé au sommeil ; enfin le sang est partagé entre le placenta & le fœtus ; il y a donc moins de mouvement, & par conséquent plus de repos : ajoutez encore que les fibres molles des enfans n’ont pas assez de force pour diviser les matieres épaisses qui sont dans les vaisseaux ; il doit donc se former plus aisément une plénitude dans leur cerveau, & la compression causée par cette plénitude, produira le sommeil.

6°. Si l’on dort trop long-tems, la transpiration s’arrête, on a la tête pesante, on est sans force ; la raison en est peut-être de ce que la partie aqueuse qui se dissipe presque seule durant le sommeil, prive le sang de véhicule, & que les parties grossieres doivent former des engorgemens partout : la transpiration doit donc cesser en même tems. Pour ce qui regarde la tête, les vaisseaux se gonflent toujours quand on dort, & enfin par un long sommeil le gonflement devient si grand, que les vaisseaux capillaires sont comprimés avec les veines par les grosses arteres, le sang ne pourra donc pas revenir avec la même facilité, & ce sera une nécessité qu’on ait la tête pesante ; mais cette compression qui empêche le sang de revenir, arrête encore le suc nerveux à l’origine des nerfs, ainsi ce suc ne pourra pas couler dans les extrémités, & on se trouvera sans force, faute du suc nécessaire pour mouvoir les muscles ; enfin les battemens des vaisseaux causeront par leurs secousses des impressions désagréables qui reveilleront en sursaut, & qui nous empêcheront de dormir tranquillement,

7°. Pour la graisse, il est évident qu’elle doit se ramasser en plus grande quantité dans ceux qui dorment trop long-tems : car comme il ne se fait pas de dissipation de la substance grossiere par la transpiration, c’est une nécessité que les vésicules huileuses se remplissent davantage.

8°. Quand on s’éveille, on baille, on étend les bras, on est plus agile, on a plus de vivacité d’esprit ; comme le suc nerveux n’a pas coulé dans les muscles durant le sommeil, toutes leurs fibres sont languissantes, il faut donc les contracter tous pour ouvrir le passage au suc nerveux qui s’est filtré dans le cerveau, ou pour l’appeller dans ces parties. De plus, le mouvement du sang étoit languissant dans les muscles, il faut hâter son cours ; or cela se fait par la contraction où ils entrent quand on étend les membres : le bâillement vient de la même cause, comme on le peut voir à l’article de ce mot : ce suc nerveux qui entre dans les muscles, & qui s’est ramassé en grande quantité, fait qu’on est plus agile. Quant à la vivacité d’esprit, l’Etre suprême a voulu qu’elle dépendit du mouvement des liqueurs dans le cerveau : or ce mouvement est beaucoup plus aisé quand il s’est ramassé une grande quantité de suc nerveux, & que les fibres ne sont plus engourdies, ou qu’elles ont repris leur tension, & c’est ce qui arrive durant le sommeil.

La conjecture tirée de la compression du cerveau, que nous venons de préférer aux autres, pour expliquer les phénomenes que présente le sommeil, semble être confirmée par l’action des causes qui nous assoupissent.

1°. Les alimens pris avec excès, & surtout les viandes solides & tenaces prises en grande quantité, nous font dormir ; cela vient de ce que les alimens peu aisés à se diviser, forment une liqueur épaisse, qui ne peut pas aisément passer par les extrémités artérielles du cerveau ; par-là elles occasionnent un engorgement qui cause une compression.

D’ailleurs ces matieres, comme elles sont tenaces, arrêtent la transpiration, ainsi que Sanctorius l’a remarqué ; de-là il suit qu’il y aura dans le cerveau une plénitude, & par conséquent une compression : en général, les vaisseaux sont plus remplis quand on a mangé, & la plénitude est plus grande quand les arteres se vuident plus difficilement ; or cette difficulté est plus grande quand les alimens sont tenaces ; enfin, quand le ventricule est plein de ces alimens, il se vuide avec peine, il se boursouffle, & ce boursoufflement comprimant les vaisseaux du bas-ventre, le sang est déterminé vers la tête.

2°. Les liqueurs fermentées endorment, parce qu’elles contiennent des principes qui se raréfient beaucoup ; ces principes en occupant beaucoup d’espace, dilatent les arteres du cerveau, & les compriment par conséquent.

3°. Les remedes qui appaisent la douleur, nous procurent un doux sommeil ; mais nous ne parlons ici que d’une douleur continuelle & longue ; il faut regarder cette douleur comme un long travail qui agite le corps & le cerveau, & qui produit une insomnie ; dès que la cause de cette insomnie vient à cesser, on est saisi du sommeil, comme après une insomnie ordinaire, & après un travail fatiguant ; l’ame par les lois qui l’unissent avec le corps, ne sauroit sentir la douleur, qu’elle ne cause de l’agitation dans le cerveau ; mais quand la douleur cesse, les fibres du cerveau étant relâchées, n’empêchent plus par leur agitation, que la compression ne produise le sommeil ; d’ailleurs, quand on souffre, les arteres du cerveau sont plus pleines, & quand la douleur cesse, cette plénitude produit la compression dont nous venons de parler ; on voit par-là que des remedes contraires pourront faire dormir : quand le lait aigri a causé des convulsions & des coliques aux enfans, les absorbans se chargent de l’acide, & produisent le sommeil ; dans les grandes maladies dont la chaleur est le principe, les remedes rafraîchissans seront des somniferes.

4°. La grande chaleur jette dans l’assoupissement ; la raréfaction qu’elle cause dans les liqueurs, l’évaporation des parties les plus fluides du sang, le relâchement qu’elle produit dans les fibres, doivent nécessairement produire le sommeil : le froid peut occasionner la même chose, parce qu’en arrêtant la transpiration, il cause une plénitude qui comprime le cerveau.

5°. La tranquilité de l’esprit procure le sommeil, car le cerveau n’est pas alors agité par l’ame ; ainsi abandonné, pour ainsi dire, à lui-même, il peut s’affaisser, puisqu’il ne résiste pas à la compression ; c’est surtout en calmant l’esprit que le murmure des ruisseaux nous assoupit : ce bruit sourd & uniforme attire notre attention sans nous agiter, & par-là éloigne de notre esprit les pensées qui pourroient nous troubler ; on doit dire la même chose des sons des instrumens qui produisent cet effet.

6°. Tout ce qui peut empêcher le sang de se rendre au cerveau, doit nécessairement assoupir ; car alors les fibres deviennent flasques, & s’affaissent ; de-là vient que les grandes évacuations sont suivies du sommeil.

7°. Tous les accidens qui peuvent causer une compression dans le cerveau, doivent endormir ; aussi les observations nous apprennent-elles que les abscès, les liqueurs extravasées, les contusions, les enfoncemens du crâne, produisent un assoupissement.

8°. Pour ce qui est des assoupissemens qui tirent leur origine des mouvemens sympathiques, ils peuvent venir de la plénitude, ou des compressions que causent ces mouvemens dans le cerveau.

9°. Enfin, il faut convenir qu’il y a des especes de sommeil dont on ne peut rendre raison.

De même que tout ce qui comprime le cerveau & s’oppose au passage du suc nerveux dans les nerfs, amene le sommeil ; tout ce qui produira un effet contraire nous tiendra dans une situation opposée à l’assoupissement ; les passions, la douleur, les matieres âcres & volatiles nous mettent toujours dans un état où les fibres se trouvent agitées. Pour les matieres âcres & volatiles, on voit aisément qu’elles peuvent produire cette agitation ; mais quant aux maladies de l’esprit, l’Etre qui tient l’ame & le corps dans une dépendance mutuelle, peut seul nous apprendre la maniere dont le cerveau se trouble quand l’ame est agitée : quoi qu’il en soit, l’effet des passions est toujours un mouvement dans le cerveau ; ce mouvement fait couler le suc nerveux, & empêche que le cerveau ne soit comprimé par les vaisseaux, on ne s’affaisse de lui-même. Boerhaave, Haller, de Sénac. (D. J.)

Sommeil, (Mythol.) Homere & Hésiode font le Sommeil fils de l’Erebe & de la Nuit, & frere de la Mort, dont il est la plus parfaite image.

Junon voulant endormir Jupiter, pour l’empêcher de voir ce qui se passoit dans le camp des Grecs & des Troïens, va trouver le Sommeil à Lemnos, son séjour ordinaire, & le prie d’assoupir les yeux trop clairvoyans de son mari, en lui promettant de beaux présens, & l’appellant le roi des dieux & des hommes. Le Sommeil s’en défendit par la crainte de la colere de Jupiter : « Je me souviens, lui dit-il, Iliade, l. XIV. d’une semblable priere que vous me fîtes au sujet d’Hercule : je m’insinuai auprès de Jupiter, je fis couler mes douceurs les plus puissantes dans ses yeux & dans son esprit, & vous profitâtes de ce moment pour persécuter ce héros. Jupiter s’étant éveillé, entra dans une si grande fureur, qu’il me chercha pour me punir ; j’étois perdu sans ressource ; il m’auroit jetté dans les abîmes les plus profonds de la mer, si la Nuit, qui dompte les dieux comme les hommes, ne m’eût sauvé. Je me jettai entre ses bras secourables, & Jupiter, quelque irrité qu’il fût, s’appaisa ; car il n’osoit forcer cet asyle : & vous venez m’exposer au même péril ». Cependant Junon le gagna en lui promettant en mariage la plus jeune des graces.

Ovide établit le domicile du Sommeil au pays des Simmériens, que les anciens croyoient être plongés dans les plus épaisses ténebres. Là est une vaste caverne, dit-il, Métam. l. II. où les rayons du soleil ne pénetrent jamais : toujours environné de nuages sombres & obscurs, à peine y jouit-on de cette foible lumiere, qui laisse douter s’il est jour ou nuit ; jamais les coqs n’y annoncerent le retour de l’aurore ; jamais les chiens ni les oies qui veillent à la garde des maisons, ne troublerent par leurs cris importuns le tranquille repos qui y regne ; nul animal ni féroce, ni domestique, ne s’y fit jamais entendre. Le vent n’y agita jamais ni les feuilles, ni les branches. On n’y entend rien ni querelles, ni murmures ; c’est le séjour de la douce tranquillité. Le seul bruit qu’on y entend, est celui du fleuve d’oubli, qui coulant sur de petits cailloux, fait un doux murmure qui invite au repos. A l’entrée de ce palais naissent des pavots, & une infinité d’autres plantes, dont la nuit ramasse soigneusement les sucs assoupissans, pour les répandre sur la terre. De crainte que la porte ne fasse du bruit en s’ouvrant ou en se fermant, l’antre demeure toujours ouvert, & on n’y voit aucune garde. Au milieu de ce palais est un lit d’ébene couvert d’un rideau noir : c’est-là que répose sur la plume & sur le duvet le tranquille dieu du sommeil

Iris envoyée par Junon, s’étant approchée de ce lit, le Sommeil frappé de l’éclat de ses habits, ouvre ses yeux appesantis, fait un effort pour se relever, & retombe aussi-tôt. Enfin, après avoir laissé souvent tomber son menton sur son estomac, il fait un dernier effort, & s’appuyant sur le coude demande à Iris quel étoit le sujet de son arrivée… Toute cette peinture enchante par la douceur du style & des images ; nos meilleurs poëtes ont fait leurs efforts pour l’imiter ; Garth en Angleterre en a beaucoup approché,

témoin les vers suivans.

Upon a couch of down in these abodes
Supine with folded arms he thoughtless nods :
Indulging dreams his Godhead lull to ease,
With murmurs of soft rills and whisp’ring trees.
The poppy, and each numming plant dispense
Their drowsy virtue and dull indolence.
A careless Deity !

On représentoit ce dieu comme un enfant enseveli dans un profond sommeil, qui a la tête appuyée sur des pavots. Tibule lui donne des aîles : un autre poëte lui fait embrasser la tête d’un lion qui est couché. Les Lacédémoniens, au rapport de Pausanias, joignoient ensemble dans leurs temples la représentation du Sommeil & celle de la Mort. Lorsqu’on invoquoit le Sommeil pour les morts, il s’agissoit alors du sommeil éternel, qui étoit la mort. (D. J.)

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Étymologie de « sommeil »

Wallon, someie ; provenç. sonelh ; du diminutif fictif somniculus, de somnus (voy. SOMME 3).

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Du bas latin somnĭcŭlus, diminutif de somnus (« sommeil »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « sommeil »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
sommeil sɔmɛj

Fréquence d'apparition du mot « sommeil » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « sommeil »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « sommeil »

  • Le tigre aussi a besoin de sommeil.
    Proverbe chinois
  • Belle, sans ornements, dans le simple appareil D'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil.
    Jean Racine — Britannicus, II, 2, Néron
  • Le sommeil est le frère jumeau de la mort.
    Homère — L'Illiade
  • L’excès de sommeil fatigue.
    Homère — L’Odyssée
  • Ô doux sommeil, ô nuit à moi heureuse ! Plaisant repos plein de tranquillité, Continuez toutes les nuits mon songe.
    Louise Labé surnommée la Belle Cordière — Sonnets, VIII
  • Jusques à quand, paresseux, resteras-tu couché ? Quand te lèveras-tu de ton sommeil ?
    Ancien Testament, Livre des Proverbes VI, 9
  • Le sommeil est une séparation.
    Daniel Pennac — La Petite Marchande de prose
  • On le sait tous bien dormir nous permettra de passer une meilleure journée le lendemain et d'être plus productif. Pour beaucoup le moment d'aller se coucher est redouté par peur de ne pas dormir. De nombreuses techniques existent pour retrouver le sommeil, comme vous les présente le docteur Dakar.
    France Bleu — Les conseils d'un spécialiste pour retrouver un sommeil de qualité
  • Le sommeil est indispensable à nombreuses de nos fonctions, mais il serait également déterminant pour notre espérance de vie. Toutefois, la durée idéale d'une nuit peut différer en fonction de chaque personne.
    Science-et-vie.com — Sommeil : vit-on plus longtemps si l'on dort plus ? - Science & Vie
  • En s'intéressant de plus près au lien entre l'optimisme et un trouble de sommeil fréquent qu'est l'insomnie, des chercheurs ont constaté que les personnes qui présentent ce trait de caractère y sont moins sujettes que les personnes en proie au pessimisme. Une particularité qui pourrait s'expliquer par le fait que les premières mènent généralement une meilleure hygiène de vie.
    Santé Magazine — Sommeil : les personnes optimistes dormiraient mieux | Santé Magazine
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Images d'illustration du mot « sommeil »

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Traductions du mot « sommeil »

Langue Traduction
Anglais sleep
Espagnol dormir
Italien dormire
Allemand schlaf
Chinois 睡觉
Arabe ينام
Portugais dormir
Russe спать
Japonais 睡眠
Basque loaren
Corse dorme
Source : Google Translate API

Synonymes de « sommeil »

Source : synonymes de sommeil sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « sommeil »

Combien de points fait le mot sommeil au Scrabble ?

Nombre de points du mot sommeil au scrabble : 11 points

Sommeil

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