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Père
Sommaire
- Définitions de « père »
- Étymologie de « père »
- Phonétique de « père »
- Fréquence d'apparition du mot « père » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « père »
- Citations contenant le mot « père »
- Images d'illustration du mot « père »
- Traductions du mot « père »
- Antonymes de « père »
- Combien de points fait le mot père au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | père | pères |
Définitions de « père »
Trésor de la Langue Française informatisé
PÈRE, subst. masc.
Wiktionnaire
Nom commun - français
père \pɛʁ\ masculin (pour une femme, on dit : mère)
-
Mâle ayant fécondé un ovule qui a donné naissance à un enfant.
- Rabalan était le dernier représentant d’une famille de sorciers qui, durant plus d’un siècle, régnèrent dans Trélotte. Son arrière-grand-père, son grand-père, son père, tous ses oncles et tous ses cousins avaient été sorciers, et l’on racontait d’eux des choses terribles et merveilleuses. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Rabalan)
- À mon père, inaccessible et caché comme un dieu, je ne saurais directement penser. — (Pierre Michon, « Vies d'Eugène et de Clara », in Vies minuscules, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1984, page 71)
- Un bon père, un père tendre.
- Être père de plusieurs enfants.
- Tendresse de père, amour de père.
- Il faut honorer son père et sa mère, respecter son père, obéir à son père.
- Les enfants ne peuvent avoir trop de déférence, trop de respect pour leur père.
- Cet enfant a perdu ses père et mère.
- Individu mâle qui a pris le rôle et la responsabilité paternelle dans la vie d’un enfant.
-
(Par extension) (Souvent au pluriel) Ascendant, quel que soit le degré de parenté.
- C’est la loi de mes pères, répondit Rébecca ; elle leur a été donnée au milieu des foudres de la tempête, sur le mont Sinaï, dans la nue et dans le feu. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Nos pères étaient donc plus sages que nous lorsqu’ils repoussaient l’idée des courses. — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
- Nous considérons aujourd’hui comme une parfaite cuistrerie l’ancienne prétention qu’eurent nos pères de créer une science de l’art ou encore de décrire l’œuvre d’art […] — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chap. IV, La Grève prolétarienne, 1908, page 195)
-
(Figuré) Celui qui a beaucoup fait pour la prospérité, pour le salut, pour le bonheur d’un peuple ou d’une classe nombreuse de personnes, qui agit envers ceux dont il prend soin comme un père agirait envers ses enfants.
- Cicéron fut appelé le père de la patrie.
- Ce général est le père de ses soldats.
- Cet homme est le père des pauvres.
- Ce maître est un père pour ses élèves.
-
(Religion) (Surtout au pluriel) (Par ellipse) Père de l’église.
- En vain donc ces dangereux interprètes nous crient que le gros des Pères n'a jamais examiné critiquement, le vrai ou le faux des explications littérales de la Bible ; qu'aussi la Tradition varie fort sur cela ; […]. — (Père Ignace de Laubrussel, Traité des Abus de la Critique en Matière de Religion, Paris : Grégoire du Puis, 1711, vol.2, page 135)
- Alors que les premiers Pères expliquaient les analogies entre les enseignements des Écritures et ceux des philosophes par des contrefaçons diaboliques […] un Origène, un Eusèbe, un Ambroise recourent à la théorie du plagiat des Écritures par les Sages de la Grèce. — (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1966)
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Créateur ; fondateur ; protecteur.
- Mon département a eu l’honneur de donner naissance au père de l’Entomologie ; l’illustre Latreille. — (Edmond Perrier, préface à Le Faune de France - Coléoptères de Alexandre Acloque, Baillière, 1896)
- Mais ce fut le comte de Chardonnet […] qui fut véritablement le père de ce nouveau produit industriel. — (D. de Prat, Nouveau Manuel complet de filature ; 1re partie : Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- Tout autre fut l’attitude de l’oratorien Richard Simon, le père de la critique biblique, dont les controverses avec Bossuet sont restées célèbres. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Remarquons d’entrée de jeu qu’il faut méconnaître le père de la théorie de la relativité pour imaginer qu’il ait pu assimiler l’astrologie à une « science ». — (Denis Hamel, Albert Einstein, astrologue ? Vous voulez rire ? La fin d’un canular, dans Le Québec sceptique, n°57, été 2005, p. 31)
- Il y est encouragé par l’ingénieur Oskar von Miller, le « père » de l’hydroélectricité allemande, qui y voit une solution pour électrifier le pays. — (Ludovic Dupin, La Centrale qui a électrifié la Bavière, dans L’Usine nouvelle, n°3252, 8 septembre 2011, page 8)
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Titre donné aux dignitaires des congrégations et des ordres religieux.
- Le père Cotton craignait si peu que ses pénitentes le quittassent, qu’au contraire il leur conseillait d’aller parfois aux autres confesseurs […] — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, Hachette & Paulin, 1845, 3e éd., p. 83)
- Ces négociants, volés et persiflés par les jésuites, les attaquèrent en justice réglée ; ils prétendirent que ces pères, en vertu de leurs constitutions, étaient solidaires les uns pour les autres, et que ceux de France devaient acquitter les dettes des missions américaines. — (Jean le Rond d’Alembert, La Suppression des jésuites (éd. populaire abrégée), Édouard Cornély, 1888)
- À peine majeur et par les soins de l’Ignacien, Laurent Tailhade fut marié à une hoberelle bretonne dont le terre à terre provincial et l'esprit façonné par les Pères étaient capables de couper les ailes au poète le mieux doué. — (Fernand Kolney, Laurent Tailhade: son œuvre, étude critique, Carnet-Critique, 1922, page 9)
-
(Religion) Première personne de la sainte trinité, dans la doctrine chrétienne trinitaire.
- Le père, le fils et le Saint-Esprit.
- Le père éternel.
-
(Vieilli) (Figuré) (Familier) Homme d’un certain âge que l’on traite avec familiarité. Dans certains cas cette appellation peut contenir une nuance de déférence voire d’admiration affectueuse.
- Par un entrebâillement de rideaux, un rayon de soleil planta dans la pièce sa lance d’or, et son éclat […] sembla transformer la chambre du poêle du père Jourgeot. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Un jour, je découvris une inscription toute fraîche sur le mur de l’École, je m’approchai et lus : « Le père Barrault est un con . » […] Mais, quand je détournais mon regard [du mot « con »], c’était pour retrouver l’appellation infâme : « le père Barrault », qui m’épouvantait plus encore : le mot « con », après tout, je ne faisais qu’en augurer le sens ; mais je savais très bien qui on appelait « père Untel » dans ma famille : les jardiniers, les facteurs, le père de la bonne, bref les vieux pauvres. Quelqu’un voyait M. Barrault, l’instituteur, le collègue de mon grand-père, sous l’aspect d'un vieux pauvre. […] Il me semblait à la fois qu’un fou cruel raillait ma politesse, mon respect, mon zèle, le plaisir que j’avais chaque matin à ôter ma casquette en disant « Bonjour, Monsieur l’Instituteur » et que j’étais moi-même ce fou, que les vilains mots et les vilaines pensées pullulaient dans mon cœur. […] Je murmurai : « Le père Barrault pue » et tout se mit à tourner : je m’enfuis en pleurant. Dès le lendemain je retrouvai ma déférence pour M. Barrault, pour son col de celluloïd et son nœud papillon. — (Jean-Paul Sartre, Les Mots, I, 1964)
- D’abord le père Perrault. (Le titre de père, en Craonnais, est obligatoirement accolé au nom des hommes, même célibataires, qui ont dépassé la quarantaine et n’ont pas droit, de naissance, à s’entendre appeler « monsieur ». Il est officiellement employé en chaire.) — (Hervé Bazin, Vipère au poing, 1948, V)
- Fête (souvent bachique), apparue dans l’armée pour célébrer un certain nombre de jours avant la quille. Note : Cette fête est aujourd’hui présente dans certains lycées un certain nombre de jours avant le baccalauréat, et dans quelques autres écoles un certain nombre de jours avant le diplôme.
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Celui qui a un ou plusieurs enfants. Un bon père. Un père tendre. Un père barbare, dénaturé. Être père de plusieurs enfants. Tendresse de père. Amour de père. Avoir des entrailles de père. Il faut honorer son père et sa mère, respecter son père, obéir à son père. Les enfants ne peuvent avoir trop de déférence, trop de respect pour leur père. Cet enfant a perdu ses père et mère. Un père heureux en enfants, Un père dont les enfants sont sains, bien portants. Un père heureux dans ses enfants, Un père dont les enfants sont bien placés, bien pourvus, ont réussi dans le monde par leur travail et par leur bonne conduite. Père de famille, Celui qui a femme et enfants, ou qui est veuf avec enfants. En termes de Procédure, User, prendre soin d'une chose en bon père de famille, se dit en parlant des Choses dont on a le soin et signifie Ménager, administrer une chose avec autant d'économie que le propriétaire lui-même pourrait le faire. On dit dans un sens analogue : Un placement de père de famille. Des valeurs de père de famille. Père naturel, Celui qui a eu un enfant d'une femme avec laquelle il n'était pas marié. Père légitime, Celui qui a eu un enfant d'un mariage légitime. Père putatif, Celui qui est réputé légalement le père d'un enfant. Père adoptif, Celui qui a adopté quelqu'un pour son enfant. En termes de Théâtre, Père noble, L'acteur chargé de l'emploi des pères dans la tragédie et dans la haute comédie. On dit dans un sens analogue Jouer les pères nobles. Grand-père, Le père du père ou de la mère. Grand-père paternel. Grand-père maternel.
PÈRE se dit quelquefois en parlant des Animaux. Le père de ce cheval est normand. Pendant que ces oiseaux sont dans le nid, le père et la mère vont leur chercher de la nourriture. Il se dit, par extension, des Ascendants, quel que soit leur degré de parenté. Adam, notre premier père, le père des humains. Nos pères, Nos aïeux, nos ancêtres, ceux qui ont vécu avant nous dans notre pays. Telle était la coutume de nos pères. Nos pères en usaient ainsi. Le père des croyants, Abraham.
PÈRE se dit aussi de Celui qui joue, d'une certaine manière, un rôle paternel. Père nourricier, Mari de la femme chez qui un enfant a été mis en nourrice. Père spirituel se dit d'un Prêtre par rapport à celui dont il dirige la conscience.
PÈRE se dit, figurément, de Celui qui a beaucoup fait pour la prospérité, pour le salut, pour le bonheur d'un peuple ou d'une classe nombreuse de personnes, qui agit envers ceux dont il prend soin comme un père agirait envers ses enfants. Cicéron fut appelé le Père de la patrie. Louis XII fut surnommé le Père du peuple. Ce général est le père des soldats. Cet homme est le père des pauvres. Ce maître est un père pour ses élèves. Il signifie aussi Créateur, fondateur, protecteur. Hérodote est le père de l'histoire. François Ier a été surnommé le Père des lettres. Les pères conscrits, Les sénateurs de l'ancienne Rome.
PÈRE est aussi le Titre qu'on donne aux membres des congrégations et des ordres religieux. Les pères capucins, les pères de la Trappe, etc. Le père général. Le père supérieur. Le père gardien. Père un tel. Le révérend père un tel. Un père jésuite. Un père dominicain. On dit Mon Père, ou Père un tel. Dans les Ordres mendiants, Père temporel, Le séculier qui a soin de recevoir les aumônes qu'on leur fait. Un tel était le père temporel des capucins de cette ville. Le Saint-Père, notre Saint-Père, notre très Saint-Père, le Père des fidèles, Le pape. Les Pères de l'Église ou, absolument, Les Pères, Les saints docteurs antérieurs au treizième siècle, dont l'Église a reçu et approuvé la doctrine et les décisions sur les choses de la foi ou sur la morale et la discipline chrétiennes. Les Pères de l'Église grecque, de l'Église latine. Les Pères grecs. Les Pères latins. La plupart des Pères pensent que... C'est le sentiment de tous les Pères. Je m'en tiens à la décision des Pères. Les Pères des premiers siècles. Les anciens Pères. C'est un homme qui a lu tous les Pères. Les Pères du désert, Les anciens anachorètes, qui se retiraient dans les déserts pour y faire pénitence. Les Pères du concile, Les évêques qui assistent au concile. Tous les Pères du concile furent du même avis.
PÈRE se dit, figurément et familièrement, d'un Homme d'un certain âge que l'on traite avec une familiarité dans laquelle peut entrer une nuance de déférence ou même d'admiration affectueuse. Bonjour, père un tel. Le père Mathurin. Le père Bugeaud. Pop., Un père la joie, Un rieur, un homme qui excite les autres à la gaieté. Pop., Un gros père, Un homme qui a de l'embonpoint. Il se dit quelquefois, en plaisantant, d'un Enfant gros et fort. Voyez-vous ce gros père-là?
PÈRE désigne, dans la doctrine chrétienne, la Première personne de la Sainte Trinité, par rapport au Fils, seconde personne. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Dans le langage de l'Écriture, Le Père des miséricordes. On dit aussi Le Père éternel, Dieu.
DE PÈRE EN FILS, loc. adv. Par hérédité du père au fils. Ils sont goutteux de père en fils. Il se dit aussi de la transmission d'une charge, d'un emploi, etc. Dans cette famille, ils sont notaires de père en fils.
Littré (1872-1877)
-
1Celui qui a un ou plusieurs enfants.
… Un père est toujours père ; Rien n'en peut effacer le sacré caractère
, Corneille, Poly. v, 3.La plus mauvaise excuse est assez pour un père
, Corneille, Nicom. II, 2.Tout père frappe à côté
, La Fontaine, Fabl. VIII, 20.Quoi que le nom de père ait de beau, de touchant, Depuis un an ou deux cela put [pue] le marchand ; Un chétif avocat, par un ordre sévère, Défend à ses enfants de l'appeler mon père
, Boursault, Mots à la mode, sc. 4.Je voue à votre fils une amitié de père
, Racine, Andr. v, 3.Je reçus et je vois le jour que je respire, Sans que père ni mère ait daigné me sourire
, Racine, Iphig. II, 1.À Rome, les pères avaient droit de vie et de mort sur leurs enfants
, Montesquieu, Esp. v, 7.Et dis-moi, si tu étais ce Chramne que son père Clotaire fit brûler dans une grange…
, Voltaire, Dict. phil. Pères.Un an après, il était nuit, J'étais à genoux près du lit Où venait de mourir mon père
, Musset, Poés. nouv. Nuit de décembre.Fig.
Elle [Stuart, maîtresse de Charles II] ne haïssait pas la médisance ; il [le duc de Buckingham] en était le père et la mère
, Hamilton, Gramm. VII.Père naturel, celui qui a eu un enfant d'une femme avec qui il n'était pas marié.
Père légitime, celui qui a eu un enfant d'un mariage légitime.
Père putatif, celui qui est réputé le père d'un enfant, bien qu'il ne le soit pas en effet.
Père adoptif, celui qui a adopté quelqu'un pour son enfant.
Être père, agir, parler en père.
N'osez-vous sans rougir être père un moment ?
Racine, Iphig. II, 2.Fig. et familièrement. Le père n'y reconnaîtrait pas son fils, se dit d'un appartement, d'une malle mal rangée, de tout ce qui est en confusion.
Un père heureux en enfants, un père dont les enfants sont bien nés, bien sains, bien portants. Un père heureux dans ses enfants, un père dont les enfants ont bien réussi dans le monde.
De père en fils, par transmission successive du père au fils.
Ce sont, dit-il, leurs lois qui m'ont de ce logis Rendu maître et seigneur, et qui, de père en fils, L'ont, de Pierre à Simon, puis à moi Jean, transmis
, La Fontaine, Fabl. VII, 16.M. Galatin, officier aux gardes suisses, qui vous présentera ma très humble requête, est de la plus ancienne famille de Genève ; ils se font tuer pour nous de père en fils, depuis Henri IV
, Voltaire, Lett. d'Argental, 9 févr. 1761.Ses père et mère, locution usitée, et blâmée à tort par quelques grammairiens, pour désigner collectivement le père et la mère de quelqu'un.
Père de famille, celui qui a femme et enfants.
Tel croit être un bon père de famille, et n'est qu'un vigilant économe
, Rousseau, Hél. IV, 10.Au sens juridique, père de famille, le maître de maison, le propriétaire, le chef de famille.
La destination du père de famille vaut titre à l'égard des servitudes continues et apparentes
, Code Nap. art. 692.Terme de pratique. En bon père de famille, avec autant de soin que le ferait un père de famille. User d'une chose en bon père de famille.
Grand-père, voy. GRAND-PÈRE.
Familièrement, père grand se dit quelquefois pour grand-père.
Fig. Je l'ai bien renvoyé chez son père grand, je l'ai bien rabroué.
- 2Père se dit aussi des animaux. Mon chien est le père du vôtre.
- 3Père nourricier, voy. NOURRICIER, n° 3.
-
4Père noble, l'acteur chargé de l'emploi des pères dans la tragédie et dans la haute comédie.
Je vous préviens d'avance que, depuis le père noble jusqu'au souffleur, tout sera de fantaisie
, Delavigne, les Comédiens, Prologue. -
5Celui qui est le chef d'une longue suite de descendants, soit dans l'ordre de la nature, soit autrement. Notre premier père. Adam. Le père des fidèles, des croyants, Abraham.
Nos pères, ceux qui nous ont précédés dans le temps, dans l'ordre des générations.
Pères des siècles vieux, exemples de la vie, Dignes d'être admirés d'une honorable envie, Si quelque beau désir vivait encore en nous, Nous voyant de là-haut, pères, qu'en dites-vous ?
Régnier, Satire v.Un homme d'une vertu antique et nouvelle, qui a su joindre la politesse du temps à la bonne foi de nos pères
, Fléchier, Duc de Montaus.Sans avoir une vanité ridicule, on peut préférer une terre de son nom et de ses pères
, Maintenon, Lett. à M. d'Aubigné, ler déc. 1682.Nos pères ont péché, nos pères ne sont plus ; Et nous portons la peine de leurs crimes
, Racine, Esth. I, 5.J'irai pleurer au tombeau de mes pères
, Racine, ib. III, 9. -
6Dieu le Père, le Père éternel, la première personne de la Trinité (avec majuscule).
Le père des miséricordes, le père des lumières, notre père, Dieu (avec minuscule).
Vous devez… vous adresser au père des lumières, et lui demander qu'il vous donne ces oreilles du cœur qui seules font entendre sa voix
, Massillon, Carême, Parole.Pour obtenir du père des miséricordes qu'il achève dans leur âme l'ouvrage du salut qu'il a commencé d'y opérer
, Massillon, ib.Salut, principe et fin de toi-même et du monde, Toi qui rends d'un regard l'immensité féconde, âme de l'univers, Dieu, père, créateur, Sous tous ces noms divers je crois en toi, Seigneur
, Lamartine, Méd. I, 16. -
7En style de l'Écriture, le père du mensonge, le père du mal, le diable.
Lorsque le père du mal eut fini son discours
, Chateaubriand, Martyrs, VIII.Le père du mensonge place un esprit d'illusion à chaque simulacre des divinités païennes
, Chateaubriand, ib. -
8On donne le nom de père à quelques dieux de la mythologie.
Je renverserai cet autel et je consacrerai ce temple au père Bacchus
, Sacy, Bible, Machab. II, XIV, 33.Poétiquement. Le père du jour, le soleil.
Le père du vin, Bacchus.
Reste, reste avec nous, ô père des bons vins ! Dieu propice, ô Bacchus, toi dont les flots divins Versent le doux oubli…
, Chénier, Élég. XXII. -
9 Fig. Celui qui a beaucoup fait pour la prospérité, le bien-être d'une classe nombreuse de personnes. Cet homme est le père des pauvres.
Ah ! que de la patrie il soit, s'il veut, le père ; Mais qu'il songe un peu plus qu'Agrippine est sa mère
, Racine, Brit. I, 1.J'aimerais mieux encore que vous eussiez été le père du peuple que le père des lettres
, Fénelon, Dial. des morts mod. dial. 10 (Louis XII, François Ier).Créateur, fondateur.
Socrate, qui un peu après ramena la philosophie à l'étude des bonnes mœurs, et fut le père de la philosophie morale
, Bossuet, Hist. I, 8.Quoiqu'on ne représente plus que six ou sept pièces de trente-trois qu'il [Corneille] a composées, il sera toujours le père du théâtre
, Voltaire, Louis XIV, Écrivains.Le père de la tragédie, car c'est le nom qu'on peut donner à ce grand homme [Eschyle]
, Barthélemy, Anach. ch. 69.Quand père de… est un surnom, on met une majuscule. Cicéron fut appelé le Père de la patrie.
Laurent [de Médicis], vengé par ses concitoyens, s'en fit aimer le reste de sa vie ; on le surnomma le Père des Muses
, Voltaire, Mœurs, 105.Le titre de Père des lettres semble avoir plus contribué à faire oublier les fautes innombrables de François Ier, que le nom bien plus respectable de Père du peuple n'a servi à effacer celles de Louis XII
, D'Alembert, Ess. sur la société des gens de lett. Œuv. t. III, p. 26, dans POUGENS.Fig. Principe, origine, cause.
Ces zuingliens sont les pères des calvinistes
, Voltaire, Ann. Emp. Charles-Quint, 1527.Le travail est souvent le père du plaisir
, Voltaire, 4e discours sur l'homme.[La poésie sacrée] Chante au monde vieilli ce jour père des jours [la création]
, Lamartine, Méd. I, 30. -
10Les pères conscrits, ou, simplement, les pères, les sénateurs de l'ancienne Rome.
Les pères consentent à la création des magistrats
, Bossuet, Hist. III, 7.Ces pères des Romains, vengeurs de l'équité, Ont blanchi dans la pourpre et dans la pauvreté
, Voltaire, Brutus, I, 2. -
11Titre qu'on donne aux membres des ordres et des congrégations religieuses. Les pères capucins. Le père un tel.
On écrit par abréviation, au singulier, P. et au pluriel PP.
Le père correcteur, supérieur d'un couvent de minimes.
Le père ministre, supérieur d'un couvent de mathurins.
Le père recteur, le supérieur d'un couvent de jésuites.
Le père gardien, le supérieur des capucins, des récollets et des cordeliers.
Le père maître, le père des novices des capucins.
Dans les ordres mendiants, le père temporel, le séculier qui a soin de recevoir les aumônes qu'on leur fait.
Petits pères, religieux de l'ordre de Saint-Augustin, qui furent établis à Paris, en 1608, par la reine Marguerite, d'abord au faubourg Saint-Germain, d'où ils furent transportés sept ans après au quartier Montmartre ; ce fut leur pauvreté et la petitesse de leur établissement qui leur firent donner ce nom.
Pères de la mort, religieux qui se dévouaient pour soigner les malades.
Père en Dieu, titre qu'on donne quelquefois aux évêques et même aux cardinaux.
Père d'ordre, se dit, dans l'ordre de Cîteaux, d'un abbé qui commande à plusieurs autres.
- 12Père spirituel, tout prêtre chargé de la direction de la conscience d'une personne.
-
13Le saint-père, notre saint-père, notre très saint-père, le père des fidèles, le pape.
On dit aussi notre saint-père le pape.
En lui parlant ou en lui écrivant, on dit : très saint père.
-
14Par imitation des coutumes du clergé catholique, les saint-simoniens ont appelé pères ceux qui étaient plus avancés en grade.
Il fallut l'intervention d'un de nos pères en Saint-Simon, pour que son zèle de néophyte ne le portât point à des extrémités fâcheuses
, Reybaud, Jér. Paturot, I, 2.Par antonomase, le Père (avec une majuscule), le chef suprême de la religion saint-simonienne.
-
15Les Pères de l'Église, ou, absolument, les Pères (avec majuscule), les saints docteurs antérieurs au XIIIe siècle, dont l'Église a reçu et approuvé les décisions sur les choses de la foi.
Nous donner de l'horreur pour la malice de ceux qui emploient le raisonnement seul dans la théologie, au lieu de l'autorité de l'Écriture et des Pères
, Pascal, Frag. d'un traité du vide.Les saints Pères nous enseignent qu'il y a dans le siècle des séductions imperceptibles, et qu'il faut moins de force à y renoncer, qu'à s'y maintenir avec la sagesse et la modération que Dieu demande
, Fléchier, Dauphine.Quel étonnement pour tous ceux qui se sont fait une idée des Pères si éloignée de la vérité, s'ils voyaient dans leurs ouvrages plus de tour et de délicatesse, plus de politesse et d'esprit, plus de richesse d'expression et plus de force de raisonnement, des traits plus vifs, et des grâces plus naturelles que l'on en remarque dans la plupart des livres de ce temps !
La Bruyère, XVI.Les Pères grecs, ou les Pères de l'Église grecque, ceux qui ont écrit en grec, tels que saint Chrysostome, saint Clément d'Alexandrie, etc.
Les Pères latins ou les Pères de l'Église latine, ceux qui ont écrit en latin, tels que saint Augustin, saint Jérôme, etc.
Le titre de Père a été donné par honneur à des auteurs ecclésiastiques modernes.
Un défenseur de la religion, une lumière de l'Église, parlons d'avance le langage de la postérité, un Père de l'Église [Bossuet]
, La Bruyère, Disc. de réception.Les Pères du désert, les anciens anachorètes.
-
16Les Pères du concile, les évêques qui assistent au concile (avec majuscule).
Disons à ce nouveau Constantin, à ce nouveau Théodose [Louis XIV révoquant l'édit de Nantes]… ce que les six cent trente Pères dirent autrefois dans le concile de Chalcédoine : Vous avez affermi la foi, vous avez exterminé les hérétiques
, Bossuet, le Tellier. -
17 Fig. et familièrement. Homme d'un rang inférieur, qui est d'un certain âge. Le père Maurice. Dites donc, père Mathurin.
Dans un sens plus respectueux, imité du grec et du latin.
Lycus descend, accourt, tend la main, le relève : Salut, père étranger, et que puissent tes vœux Trouver le ciel propice à tout ce que tu veux
, Chénier, le Mendiant.Populairement. Un père la joie, un rieur, un homme qui excite les autres à la gaieté.
Il ravissait mon cousin, qui me dit en parlant de lui qu'il serait un bon vivant, un père la joie
, Genlis, Parvenus, t. II, p. 32, dans POUGENS.Un père aux écus, se dit d'un vieillard riche et avare.
Et moi je les garde pour la bonne bouche, et je cours à ce gros père aux écus
, D'Allainval, École des bourg. III, 14.Un père douillet, un homme qui se plaint dès qu'il n'a pas toutes ses aises.
Le Poussin, se justifiant du reproche qu'on lui faisait d'avoir donné trop de fierté à son Christ dans la gloire au tableau de saint François Xavier au noviciat des jésuites, et de l'avoir fait ressembler à un Jupiter, écrit qu'il ne peut s'imaginer le Christ dans sa gloire avec un visage de torticolis ou d'un père douillet, vu qu'étant sur la terre parmi les hommes il était difficile de le considérer en face
, Félibien, Entretien 8, sur les vies des peintres, t. IV, p. 34, dans LACURNE.Un gros père, un homme qui a de l'embonpoint ; se dit même des enfants.
Elle fait un éclat de rire immodéré en l'appelant gros père
, Genlis, Mém. t. II, p. 60, dans POUGENS.
HISTORIQUE
XIe s. Eufemien, si out à num li pedre
, St Alexis, IV. [Ils] Ne reverront lur peres ne lur parenz
, Ch. de Rol. CIX.
XIIe s. Dient Franzois : Dex pere, que feron ?
Ronc. p. 71. Mes pere estes en Deu, je vus dei honurer
, Th. le mart. 114.
XIIIe s. Pere de paradis ! ore est ma vie alée [finie]
, Berte, XLVI. Li morteliers sont quite du gueit, et tout tailleur de pierre, très le tans Charles-Martel, si comme li preudome l'en oï dire de pere à fil
, Liv. des mét. 111. Un mal ne dure pas adès [toujours] ; Uns ans est pere, autre parastre ; Se cis anz vos tient à fillastre, Soiez si preuz et si gentix, Que en l'autre an soiez ses filz [son fils]
, Ms. de St-Germain, f° 84, dans LACURNE.
XVe s. Encore ai-je deniers et maille, Qu'oncques ne virent pere ne mere
, Patelin.
XVIe s. Le priant que il conduist sa femme chez ses pere et mere, lesquelz estoyent gens honnorables et bien famez
, Rabelais, Pant. III, 32. Bienheureux est le fils de qui l'ame du pere est damnée ; qui est une vieille maxime, que l'on ne se peut jamais tant tout à coup enrichir que l'on ne se donne au diable
, Brantôme, Capit. franç. t. III, p. 383, dans LACURNE. À pere, à maistre, à Dieu tout-puissant, Nul ne peut rendre l'equivalent
, Cotgrave † À pere amasseur fils gaspilleur
, Cotgrave † De pere gardien fils garde rien
, Cotgrave † De nostre temps, le roy Henri II, voulant eriger un magistrat en chaque baillage qui eut l'œil sur les baillifs et prevosts, pour en faire son rapport au conseil privé du roy, le voulut intituler pere du peuple
, Pasquier, Recherches, II, p. 105, dans LACURNE. En emancipant son enfant, que l'on dit audit pays vulgairement mettre hors de son pere
, Nouv. coust. génér. t. I, p. 374. Memoratifs des mœurs de leurs peres
, Montaigne, I, 23. Celui-là est bien pere qui nourrist
, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 272. Il veut monstrer à son pere à faire des enfans
, Leroux de Lincy, ib.
Étymologie de « père »
Provenç. paire, payre ; catal. pare ; espagn. et ital. padre ; du lat. pater ; allem. Vater ; angl. father ; sanscr. pitri, accusatif pitaram, que les uns tirent du radical pā, nourrir, les autres du sanscrit pati, maître ; ce qui est plus en rapport avec l'idée que l'antiquité s'est faite de pitri, paterfamilias.
- (XIIe siècle) De l’ancien français pere, du latin pater, de l’indo-européen commun *ph₂tḗr. (fin XIe siècle) pedre. (Vers 980) paire.
Phonétique du mot « père »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
père | pɛr |
Fréquence d'apparition du mot « père » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « père »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « père »
-
Les enfants peut-être seraient plus chers à leurs pères, et réciproquement les pères à leurs enfants, sans le titre d'héritiers.
Montesquieu -
Comment ça, je noie le poisson ? Je ne noie pas le poisson. En évoquant le bonheur des femmes, je contourne mes légitimes inquiétudes de père, nuance.
Daniel Pennac — Monsieur Malaussène au théâtre -
Honore ton père et ta mère, comme te l'a commandé Yahvé, ton Dieu, afin d'avoir longue vie et bonheur sur la terre que Yahvé ton Dieu te donne.
Ancien Testament, Deutéronome V, 16 -
On ne peut pas transporter partout avec soi le cadavre de son père.
Guillaume Apollinaire — Les peintres cubistes -
À quoi sert la vie si les enfants n'en font pas plus que leurs pères ?
Gustave Courbet — Manuscrit du Cabinet des Estampes -
Il y a d'étranges pères, et dont toute la vie ne semble occupée qu'à préparer à leurs enfants des raisons de se consoler de leur mort.
Jean de La Bruyère — Les Caractères, De l'homme -
À qui venge son père, il n'est rien d'impossible. Ton bras est invaincu, mais non pas invincible.
Pierre Corneille — Le Cid, II, 2, Rodrigue -
Celui-là est le père, que désigne le mariage.
Anonyme -
On choisit son père plus souvent qu'on ne pense.
Marguerite de Crayencour, dite Marguerite Yourcenar — Électre ou la Chute des masques, II, 4, Pylade à Oreste , Plon -
L'âge de nos pères ne vaut pas celui de nos aïeux.
Horace en latin Quintus Horatius Flaccus — Odes, III, VI, 46
Traductions du mot « père »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | dad |
Espagnol | papá |
Italien | papà |
Allemand | papa |
Chinois | 爸 |
Arabe | بابا |
Portugais | papai |
Russe | папа |
Japonais | パパ |
Basque | aita |
Corse | babbu |
Antonymes de « père »
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Nombre de points du mot père au scrabble : 5 points