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Fille
Sommaire
- Définitions de « fille »
- Étymologie de « fille »
- Phonétique de « fille »
- Fréquence d'apparition du mot « fille » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « fille »
- Citations contenant le mot « fille »
- Images d'illustration du mot « fille »
- Traductions du mot « fille »
- Synonymes de « fille »
- Antonymes de « fille »
- Combien de points fait le mot fille au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | fille | filles |
Définitions de « fille »
Trésor de la Langue Française informatisé
FILLE, subst. fém.
Wiktionnaire
Nom commun - français
fille \fij\ féminin (pour un homme, on peut dire : garçon, fils)
- Être humain du sexe féminin depuis sa naissance jusqu’à son mariage.
- Nous autres jeunes filles françaises, nous sommes livrées par nos familles comme des marchandises, à trois mois, quelquefois fin courant. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- On ne pouvait voir de fille plus fraîche, plus riante ; elle était blonde, avec de beaux yeux bleus, des joues roses et des dents blanches comme du lait ; elle approchait de ses dix-huit ans ; […]. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Cette gentillesse qui abrégeait les formes et supprimait les fadaises ridicules que tout garçon se croit tenu de débiter à la belle fille dont il essaie de faire sa maîtresse, m’avait séduit. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- François Cadet, un bel homme, un beau garçon dont les filles s’éprennent d’abord, pour qui elles se jalousent et se déchirent. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 31)
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(Spécialement) Jeune fille encore vierge.
- Que cherche Colombe ? Depuis qu’elle n’est plus fille, tient-elle à devenir la femme de tout le monde ? J'ai honte de mon amie. — (Éric-Emmanuel Schmitt, éditions Albin Michel, Paris, 2014, page 116)
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Enfant du sexe féminin considérée par rapport à ses parents.
- […] il vint des Vieux Marais habiter à Manise comme brigadier, avec sa fille, une belle bachelle de dix-sept ans tout au plus. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Il traita d’abord Joséphine de putain, chose affirma-t-il qui ne l’étonnait guère attendu qu’elle était la fille de sa mère, […]. — (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Quand il a des filles, un père de famille ne doit pas plus laisser introduire un jeune homme chez lui sans le connaître, que laisser traîner des livres ou des journaux sans les avoir lus. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Dans chaque dechra on trouve une à deux familles maraboutiques. Les mrabtin font remonter leur généalogie au prophète Mohamed par l'intermédiaire de sa fille Fatima et de son gendre Ali. — (Aīssa Ouitis, Les contradictions sociales et leur expression symbolique dans le Sétifois, Société nationale d'édition et de diffusion, 1977, page 94)
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(Par extension) Femme célibataire.
- Ce qui tourmentait et désolait et retournait le curé de Melotte, c’était le dévergondage des filles et des garçons du pays. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Maman s’imaginait que toute la ville connaissait mon aventure. Personne ne voudrait plus m’épouser. Elle avait cette idée fixe que je resterais fille. — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 46)
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(Vieilli) (Par ellipse) Fille d’honneur ; demoiselle d’honneur.
- elle [Louise de Savoie] mena toutes ſes filles — (Mme de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1678)
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(Vieilli) Servante ; employée.
- En sabots, les manches relevées sur leurs bras blancs, les filles balayaient le devant des boutiques. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 158)
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(Par ellipse) (Familier) Fille de joie ; prostituée.
- La place Pigalle, passé deux heures du matin, est le refuge des noctambules professionnels. Des musiciens, des nègres, des filles, des invertis se donnent rendez-vous dans les bars et voient souvent l’aube se lever sans que la chance leur ait souri. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Le long des boutiques éclairées, des ombres se succédaient sans hâte. Il y avait des nègres, quelques Chinois, des blancs. Tous reluquaient les filles. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 41)
- Il arrive aussi, mais cet usage tend à disparaitre au début de la IIIe République, que les filles racolent en arpentant à tour de rôle le trottoir situé devant la maison. — (Alain Corbin, Les filles de noce, 1978)
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(Poétique) (Littéraire) (Soutenu) Descendante issue de telle ou telle lignée, ou native de tel ou tel pays.
- La fille des césars.
- Une fille du peuple.
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(Christianisme) Nom que l’on donne aux religieuses de certaines communautés.
- Les filles de saint Vincent de Paul.
- Les filles du Carmel, de la Charité.
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(Figuré) (Vieilli) Établissement qui est de la fondation et de la dépendance d’un autre.
- Ces abbayes sont filles de Cîteaux.
- C’est une fille, une des filles de Cluny.
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Tout être humain du sexe féminin depuis sa naissance jusqu'à son mariage. Garçons et filles. Jeune fille. Jolie fille. Il n'a eu que des filles. Une fille de dix-huit ans. Les filles du village. Fille mère, Qui a eu un enfant hors mariage. Par rapport à la filiation, il signifie Personne du sexe féminin considérée par rapport à son père et à sa mère où à l'un des deux seulement. Fille légitime. Fille légitimée. Fille naturelle. Fille aînée. Fille cadette. Fille unique. Fille adoptive. La mère et la fille. C'est la fille d'un tel. C'est votre fille. Marier sa fille. Fig., La misère est souvent fille de la paresse. Petite-fille, La fille du fils ou de la fille, par rapport à l'aïeul ou à l'aïeule. Arrière-petite fille, La fille du petit fils ou de la petite-fille, par rapport au bisaïeul ou à la bisaïeule. Belle-fille. Voyez ce mot à son ordre alphabétique. Il se dit quelquefois de Celle qu'on regarde ou qu'on aime comme sa fille. Elle a trouvé dans sa nièce une fille tendre et soumise. Ma fille, Terme d'affection, de tendresse, dont les personnes d'un certain âge ou d'un caractère vénérable se servent quelquefois envers une personne du sexe féminin qui n'est point leur fille. Ma fille, écoutez-moi. La fille aînée des rois de France, Titre que prenait l'Université de Paris. La fille aînée de l'Église, Titre donné à la France par le Souverain Pontife. En termes de poésie et dans le style élevé, se prend pour Descendante, issue de telle ou telle race, native de tel ou tel pays. La fille des Césars. Il se dit, particulièrement, par opposition à Femme mariée. Elle est encore fille, elle n'est pas mariée. Fille à marier. Vieille fille. Mourir fille. Filles d'honneur, Filles de qualité qui sont auprès des reines, des grandes princesses. Les filles d'honneur de la reine, ou, simplement, Les filles de la reine. Fille de ferme, Servante occupée à la ferme. Fille de boutique, Celle qui est employée dans une boutique, soit pour vendre, soit pour travailler. On dit plutôt aujourd'hui Demoiselle de magasin. Fille de service, Fille ou femme employée à différents services dans une maison. Fille de joie, fille publique, ou simplement Fille, Noms que l'on donne aux prostituées. C'est un homme qui court les filles. Les filles repenties, ou simplement Les Repenties, se dit de Certaines maisons religieuses où les filles qui ont vécu dans le désordre se retirent ou sont enfermées pour faire pénitence.
FILLE est aussi le Nom que l'on donne aux religieuses de certaines communautés. Les filles de saint Vincent de Paul. Les filles du Carmel, de la Charité. Il s'est dit, au figuré, des Églises, abbayes et prieurés qui étaient de la fondation et de la dépendance d'une autre église. Ces abbayes sont filles de Cîteaux. C'est une fille, une des filles de Cluny.
Littré (1872-1877)
-
1Personne du sexe féminin, par rapport à son père et à sa mère, ou à l'un des deux seulement. Fille légitime. Fille naturelle.
Le devoir d'une fille est dans l'obéissance
, Corneille, Hor. I, 4.Jetez sur votre fille un regard paternel
, Corneille, Poly. V, 3.Souffrez que votre fille embrasse vos genoux
, Corneille, ib. III, 3.Un noble orgueil m'apprend qu'étant fille de roi, Tout autre qu'un monarque est indigne de moi
, Corneille, Cid, I, 4.… Je lui veux faire aujourd'hui connaître Que ma fille est ma fille, et que j'en suis le maître Pour lui prendre un mari qui soit selon mes vœux
, Molière, F. sav. II, 9.Fille d'Agamemnon, c'est moi qui la première, Seigneur, vous appelai de ce doux nom de père
, Racine, Iph. IV, 4.Une fille est au mieux sous l'aile de sa mère
, Delavigne, Éc. des vieill. II, 7.Fille adoptive, fille que l'on a adoptée, ou fille à laquelle on tient lieu des parents qu'elle a perdus.
Belle-fille, voy. BELLE-FILLE.
Petite-fille, voy. PETIT.
Fille en Jésus-Christ, se dit d'une religieuse par rapport à la supérieure ou à la fondatrice de l'ordre.
Thérèse dont vous vous faites gloire d'être les filles en Jésus-Christ
, Bourdaloue, Exhort. sur Ste Thér. t. I, p. 320.Fille en Jésus-Christ, titre donné par le pape à la reine de France, en parlant d'elle.
Fig. La foi, fille du ciel ; la superstition, fille de l'ignorance.
Son admiration est fille de l'ignorance
, Sévigné, 536.Poétiquement. Les filles de Mémoire, les Muses.
Généreux favoris des filles de Mémoire, Deux sentiers différents devant vous vont s'ouvrir : L'un conduit au bonheur, l'autre mène à la gloire ; Mortels, il faut choisir
, Lamartine, Médit. I, 14.Les filles d'enfer, les Furies.
Filles de l'Achéron, pestes, larves, furies…
, Corneille, Médit. I, 4.Eh bien, filles d'enfer, vos mains sont-elles prêtes ?
Racine, Andr. V, 5. -
2Dans le style élevé, celle qui est issue, originaire de. La fille des Césars.
Les filles de l'Égypte à Suse comparurent
, Racine, Esth. I, 1.Cependant mon amour pour notre nation A rempli ce palais de filles de Sion, Jeunes et tendres fleurs par le sort agitées, Sous un ciel étranger comme moi transplantées
, Racine, ib.Quoi ! fille de David, vous parlez à ce traître !
Racine, Athal. III, 5.Des filles de Scythie une troupe empressée
, Voltaire, Scythes, III, 1.Filles de France, les filles du roi et de la reine de France.
Un ambitieux croit acquérir des droits en obtenant des grâces, et le duc de Bourbon fut plus sensible au refus qu'on lui fit, qu'il ne l'avait été à l'honneur d'épouser une fille de France
, Duclos, Hist. Louis XI, Œuv. t. II, p. 224, dans POUGENS.Fille d'ève, voy. ÈVE.
Fig. Une fille de l'Église, une femme catholique.
Une vraie fille de l'Église, non contente d'en embrasser la sainte doctrine, en aime les observances, où elle fait consister la principale partie des pratiques extérieures de la piété
, Bossuet, Marie-Thér.Dans le langage biblique. Filles de Bélial, les femmes idolâtres, et aussi les femmes sans pudeur.
Ne croyez pas que votre servante soit comme l'une des filles de Bélial
, Sacy, Bible, Rois, I, I, 16. -
3Tout enfant du sexe féminin. Le ciel a comblé mes vœux en me donnant une fille.
Après de si belles espérances, la signora met au monde une fille
, Sévigné, 5.Les causes qui concourent à la plus nombreuse production des filles sont bien difficiles à deviner
, Buffon, Probab. de la vie, Œuvres, t. x, p. 536, dans POUGENS.Les filles apprennent à sentir plus aisément que les hommes n'apprennent à penser
, Voltaire, Ingénu, ch. 17.Quand des filles naissent chez vous Pour le plaisir de ce monde, Dites-moi, messieurs les époux, Pourquoi chacun de vous gronde
, Béranger, les Filles.On dit souvent petite fille, quand on parle d'une fille née depuis peu. Elle vient d'accoucher d'une petite fille.
Grande fille, fille qui a passé l'enfance.
Rennes est de toutes les villes Celle où le dieu d'amour est le plus triomphant ; Toutes dès quatorze ans y font les grandes filles, Et vous seule après seize y vivez en enfant,
Montreuil, Remontrance à une jeune demoiselle.Petite fille, se dit par opposition à grande fille.
Parlons un peu de Pauline, cette petite grande fille, toute aimable, toute jolie
, Sévigné, 524.J'en perdis mon étourderie, ma dissipation ordinaire et cet esprit de petite fille que j'avais encore
, Marivaux, Marianne, 9e part.Grande fille, se dit aussi, par euphémisme, d'une jeune fille qui a pour la première fois ses règles. Est-elle déjà grande fille ?
-
4Il se dit par opposition à femme mariée. Elle veut rester fille.
Chaque moment d'attente ôte de notre prix, Et fille qui vieillit tombe dans le mépris ; C'est un nom glorieux qui se garde avec honte
, Corneille, Menteur, II, 2.Fille se coiffe volontiers D'amoureux à longue crinière
, La Fontaine, Fabl. IV, 1.Ascagne, je suis fille à secret, Dieu merci
, Molière, Dép. am. II, 1.La garde de deux filles est un peu trop pesante pour un homme de mon âge
, Molière, les Préc. 5.Et, pour vous en punir, vous mourrez vieille fille
, Th. Corneille, D. Bertr. de Cigarral, V, 11.Crois-tu que, d'une fille humble, honnête, charmante, L'hymen n'ait jamais fait de femme extravagante ?
Boileau, Sat. X.Il n'a point détourné ses regards d'une fille, Seul reste du débris d'une illustre famille
, Racine, Brit. II, 3.Que l'esprit d'une fille est changeant et bizarre !
Regnard, le Joueur, II, 11.Ce n'est point par douceur qu'on rend sages les filles ; Je veux du haut en bas faire attacher des grilles, Et que de bons barreaux, larges comme la main, Puissent servir d'obstacle à tout effort humain
, Regnard, Fol. am. I, 2.Il y a trop longtemps que je suis fille, et il me faut un mari pour m'ôter ce titre ennuyeux
, Destouches, le Tambour nocturne, III, 1.Vous connaissez les différents états ; dites-moi, en est-il un plus triste et moins considéré que celui d'une fille âgée ?
Diderot, Père de famille, II, 2.Hélas ! que j'en ai vu mourir de jeunes filles ! C'est le destin ; il faut une proie au trépas
, Hugo, Orient. 23.Être fille à, être capable de.
Oh ! je ne suis pas fille à t'en faire un mystère
, Destouches, Irrésolu, II, 4.Je suis fille à tomber malade de vapeurs, si vous ne me vendez ce charmant taureau blanc
, Voltaire, Taureau blanc, 2.La fille, terme très familier qui se dit en parlant à une fille dont on ne sait pas le nom.
Passez votre chemin, la fille, et m'en croyez
, La Fontaine, Fabl. III, 1. -
5Nom qu'on donne à certaines religieuses. Les filles du Calvaire.
Savez-vous que les filles de Port-Royal sont en liberté ?
Maintenon, Lett. à Mme de Caylus, 18 nov. 1716.Filles bleues ou annonciades célestes, religieuses de l'ordre de Saint-Augustin.
Nous aurons une belle cour, un beau jardin, un beau quartier, et de bonnes petites filles bleues qui sont fort commodes
, Sévigné, 365.Filles-Dieu, sœurs hospitalières.
Filles de la Charité ou sœurs grises, ainsi dites à cause de leur habit de serge grise ; elles ont pour office le service des pauvres et des malades. La première confrérie des filles de la Charité fut instituée à Châtillon en Bresse, en 1677, par saint Vincent de Paul.
-
6 Fig. Il se dit des églises, abbayes et prieurés qui sont de la fondation et de la dépendance d'une autre église et abbaye. L'abbaye de Trois-Fontaines est fille de Clairvaux.
Il se dit pareillement des corps adoptés par un autre. L'Académie de Soissons se disait fille de l'Académie française.
-
7Celle qu'on regarde, qu'on aime ou qu'on traite comme sa fille. Elle est une fille pour moi.
Ma fille, terme d'affection, en s'adressant à une jeune fille ou à une femme. Ma fille, lui dit le bon vieillard, écoutez-moi.
Venez, venez, mes filles, Compagnes autrefois de ma captivité, De l'antique Jacob jeune postérité
, Racine, Esth. I, 1.Anciennement. La Fille aînée des rois de France, l'université de Paris. On met en cette locution une majuscule à Fille.
-
8Fille d'honneur, fille de qualité attachée au service d'une princesse.
Après qu'elle eut fait part de quelques pierreries à ses filles d'honneur qu'elle a le plus chéries
, Tristan, Mariane, V, 2.Toutes filles d'honneur comme il plaisait à Dieu
, Hamilton, Gramm. 9.À la cour, où le plus habile N'a pas toujours un grand bonheur, La charge la plus difficile Est celle de fille d'honneur
, Richelet, Dict.Le roi [Louis XIV], instruit par sa propre expérience et corrigé par les années, n'oublia rien de ce qui pouvait mettre les filles d'honneur de Mme la Dauphine sur un bon pied
, Mme de Caylus, Souvenirs, p. 142, dans POUGENS.Ce fut elle [Anne de Bretagne] qui établit les filles d'honneur, dont la jeunesse et les grâces firent l'ornement de la cour
, Genlis, Jeanne de France, 2e part. t. II, p. 177, dans POUGENS.On nommait aussi les filles d'honneur de la reine, filles de la reine.
Qui était plus affreuse encore que les filles de la reine
, Hamilton, Gramm. 6.On dit dans un sens analogue fille de la suite.
Je vous charge, Narsès, du soin de sa conduite Avec deux seulement des filles de sa suite
, Rotrou, Bélis. III, 6.Par extension. Fille d'honneur, jeune fille qui assiste et accompagne la mariée pendant la journée des épousailles.
-
9Fille de boutique, fille employée à la vente dans une boutique.
Fille de chambre, se disait autrefois de la fille ou femme servant à la chambre auprès d'une dame. On dit aujourd'hui femme de chambre.
Rosine, la fille de chambre, vient de m'informer de tout
, Brueys, Grondeur, I, 12.Fille de service, fille d'auberge, fille employée aux différents services d'une maison, d'une auberge.
De fille de guinguette à garçon de cabaret il n'y a que la main
, Dancourt, Impr. de Surêne, sc. 11.Absolument. La fille, la servante. Donner quelque chose à la fille, en payant la dépense.
-
10Fille d'opéra, chanteuse ou danseuse à l'opéra.
J'aimerais mieux avoir affaire à des filles de chœur d'opéra qu'à des philosophes ; elles entendraient mieux raison
, Voltaire, Lett. d'Argental, 14 juill. 1760.On ne songe à eux [les paysans] que quand la peste les dévaste ; mais, pourvu qu'il y ait de jolies filles d'opéra à Paris, tout va bien
, Voltaire, Lett. Bourgelat, 18 mars 1775. -
11Fille de joie, fille publique, ou, simplement, fille, femme prostituée. Aller chez les filles. Fréquenter les filles.
Cinq ou six jeunes seigneurs, après avoir parlé chevaux, chiens, chasse ou filles
, Marivaux, Paysan parvenu, 6e part.Cette ville de Paris qui n'est bonne que pour messieurs du parlement, les filles de joie et l'Opéra-Comique
, Voltaire, Lett. Mme de Fontaine, 19 avr. 1760.Taisez-vous, Vous sentez le vin et la fille
, Béranger, Troisième mari.Dans le langage administratif. Filles soumises, femmes publiques qui sont inscrites à la police et soumises à une visite médicale.
Les filles repenties, voy. REPENTI.
Une fille des rues, une coureuse.
-
12 Fig. Fille se dit de ce qui est produit par. La misère est fille du vice.
PROVERBE
C'est la fille au vilain ; qui en donnera le plus, l'aura, se dit d'une chose qui est mise à l'enchère.
HISTORIQUE
XIe s. Granz est li dols [deuil] ki sor mei est vertiz ; Nen est merveile, n'ai mais filie ne filz
, St Alexis, XCIII. Si le pere truvet sa file en avulterie en sa maisoun
, Lois de Guill. 37.
XIIIe s. Sire, je en sai une, fille au roi de Hongrie
, Berte, III.
XVe s. Et voulentiers tient, par saint Pierre, Le chemin fille de sa mere
, Deschamps, Poésies mss. p. 511, dans LACURNE. Autant se prise beau varlet que belle fille
, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 232. Fille de vilain se fait toujours prier
, Leroux de Lincy, ib. p. 233. Fille qui trotte et geline [poule] qui vole, de legier sont adirées
, Leroux de Lincy, ib.
XVIe s. Hymeneus, qui faict la fille femme
, Marot, II, 289. Au train de la mere, la fille
, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 232. Belle fille et mechante robe trouve toujours qui les accroche
, Leroux de Lincy, ib. Fille à se parer, jeune homme à jouer et banqueter, et vieillard à boire despendent leur avoir
, Leroux de Lincy, ib. Fille fenestriere ou trottiere rarement bonne menagere
, Leroux de Lincy, ib. Fille oisive à mal pensive ; fille trop en rue tost perdue
, Leroux de Lincy, ib. Fille qui trop se mire peu file
, Leroux de Lincy, ib. Fille telle comme elle est élevée ; et estoupe comme elle est filée
, Leroux de Lincy, ib. Qui a des filles est toujours berger
, Leroux de Lincy, ib. Un homme riche n'est jamais vieil pour une fille
, Leroux de Lincy, ib. Ni les estoupes proches aux tisons, ni moins les filles près des barons [hommes]
, Leroux de Lincy, ib. t. II, p. 359. Faire de sa fille deux gendres [tirer double profit d'une même chose]
, Oudin, Curios. fr.
Étymologie de « fille »
- Du moyen français fille, de l’ancien français fille, fillie (c. 980), filie (c. 1050), du latin filia (« enfant de genre féminin, jeune personne »), féminin de fīlĭus (« fils »).
- Le mot latin se prononçait d’abord \ˈfi.li.a\. Dès le Ier siècle, le \i\ placé entre le \l\ et le \a\ final est devenu un yod qui a modifié la prononciation en \ˈfi.lja\. Puis ce yod s’est combiné au \l\ pour donner consonne spirante latérale palatale voisée, ou « l palatal », résultant en la prononciation \ˈfi.ʎa\. Ce phonème \ʎ\ a été maintenu en français jusqu’à la fin du XIXe siècle. Dans son dictionnaire, Émile Littré fait de nombreuses mises en garde visant à maintenir ce phonème, ce qui prouve qu’il était en train de disparaitre et d’évoluer en yod [1][2].
Wallon, fèie ; provenç. filha, filla ; espagn. hija ; portug. filha ; ital. figlia ; du lat. filia.
Phonétique du mot « fille »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
fille | fij |
Fréquence d'apparition du mot « fille » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « fille »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « fille »
-
Ton sein est une coupe ronde, pleine d’un vin aromatisé ; ton corps est un monceau de froment entouré de lis. Tes deux seins sont comme les deux jumeaux d’une gazelle. Ton cou est comme une tour d’ivoire ; tes yeux sont les piscines d’Hésébon, situées près de la porte Fille de la foule ; ton nez est droit et fier comme la tour du Liban, qui surveille le côté de Damas.
Bible — Cantique des Cantiques -
Les mâles sont surtout hardis avec les filles pauvres.
Marcel Aymé — La Jument verte, Gallimard -
Les hommes sont avril quand ils font la cour et décembre une fois mariés. Les filles sont mai tant qu'elles sont vierges, mais le ciel change dès qu'elles sont femmes.
William Shakespeare — Comme il vous plaira, IV, 1, Rosalinde As you like it, IV, 1, Rosalind -
Une fille, brave fille, deux filles, assez de filles, trois filles, avec la mère, quel tourment pour un père.
Proverbe occitan -
Le fou vante son cheval, l’enragé sa belle-fille et l’ignorant sa fille.
Proverbe scandinave -
L'ingratitude est fille du bienfait.
Henry Murger — Scènes de la vie de bohème -
Quand il y a une vieille fille dans une maison, les chiens de garde sont inutiles.
Honoré de Balzac -
Les belles filles que vous avez vues à Nîmes ne vous auront, je m'assure, pas moins délecté l'esprit par la vue que les belles colonnes de la Maison Carrée, vu que celles-ci ne sont que de vieilles copies de celles-là.
Nicolas Poussin — Correspondance -
Je ne sais pas quelle conjuration de cagots et de vieilles filles a pu réussir, en deux siècles, à discréditer le mot plaisir.
Jean Anouilh — La Répétition ou l'Amour puni, II, le comte , La Table Ronde -
Puisque les évêques ont des courages de filles, les filles doivent avoir des courages d'évêques.
Jacqueline Pascal en religion sœur Sainte-Euphémie — Lettre, 23 juin 1661
Traductions du mot « fille »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | girl |
Espagnol | niña |
Italien | ragazza |
Allemand | mädchen |
Chinois | 女孩 |
Arabe | فتاة |
Portugais | menina |
Russe | девушка |
Japonais | 女の子 |
Basque | neska |
Corse | picciotta |
Synonymes de « fille »
Source : synonymes de fille sur lebonsynonyme.frAntonymes de « fille »
Combien de points fait le mot fille au Scrabble ?
Nombre de points du mot fille au scrabble : 8 points