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Aïeul
Sommaire
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | aïeul | aïeuls |
Définitions de « aïeul »
Trésor de la Langue Française informatisé
AÏEUL, EULE, EULS, EULES, subst.
Wiktionnaire
Nom commun - français
aïeul \a.jœl\ masculin (pour une femme, on dit : aïeule)
-
Grand-parent.
- Les enfants arrêtaient sur leur aïeul des yeux d'une pénétrante vivacité. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Une partie de cette grande fortune fut dépensée à la cour de France par l’aïeul et le bisaïeul du comte Charles; son père en dissipa le reste, et ne lui laissa que des terres grevées d’obligations et d’hypothèques. — (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T.2,4, 1833)
- La terre que l’aïeul paternel de Saint-Ybars, émigré du Canada en Louisiane, avait achetée en 1749, n’était alors qu’un désert dont le centre était occupé par un bosquet de chênes séculaires. — (Alfred Mercier, L’Habitation Saint-Ybars, 1881)
- Cela suffit à les convaincre plus tard que la mathématique, mère de la science naturelle exacte et grand-mère de la technique, était aussi l’aïeule de cette mentalité qui suscita pour finir les gaz toxiques et les pilotes de guerre. — (Robert Musil, L’Homme sans qualités, 1930-1932 ; traduction de Philippe Jaccottet, 1956, p. 50.)
- M. de Montausier racontait avec plaisir les services que son aïeul avait rendus à Henri IV. — (Esprit Fléchier, Montausier — cité par Littré)
- Le fils est, à l’égard du père ou de la mère, au premier degré de parenté et réciproquement ; l’aïeul est, à l’égard du petit-fils, au deuxième degré ; le bisaïeul, au troisième degré, le trisaïeul, au quatrième degré, et ainsi de suite. — (Institutes, ou Principes des lois civiles. Charles Jean Baptiste Amyot, 1833. → lire en ligne)
- Rang de la génération au-delà des grand-parents, pour les générations au-delà de trisaïeul.
- Le mot AÏEUL n'a point de composé au delà de ceux de Bisaïeul et de Trisaïeul; et quand on parle des degrés plus éloignés, on dit Quatrième aïeul, cinquième aïeul, etc. — (aïeul - Dictionnaire de l'Académie française)
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(Par extension) Vieillard.
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L’aïeul mourait froid et rigide.
Il avait quatre-vingt-dix ans.
La blancheur de son front livide
Semblait blanche sur ses draps blancs. — (Guy de Maupassant, L’Aïeul, Des vers, 1880, 3e édition)
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L’aïeul mourait froid et rigide.
- Personne dont on descend.
- Qui sert bien son pays n’a pas besoin d’aïeux. — (Voltaire)
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(Figuré) (Par plaisanterie) Forme ancienne d'une réalité ultérieure.
- Et les porteurs [...] étaient partis d'un pas que nous n'hésiteront point à reconnaître pour l'aïeul du pas gymnastique moderne. — (Alexandre Dumas, Le comte de Moret (Le sphinx rouge), 1865, III, 14)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Grand-père. Aïeul paternel. Aïeul maternel. Au pluriel, on dit Aïeuls, quand on veut désigner précisément le Grand-père paternel et le grand-père maternel. Ses deux aïeuls assistaient à son mariage. Le mot AÏEUL n'a point de composé au delà de ceux de Bisaïeul et de Trisaïeul; et quand on parle des degrés plus éloignés, on dit Quatrième aïeul, cinquième aïeul, etc. On dit AÏEUX, et non AÏEULS, pour désigner, soit Ceux qui ont vécu dans les siècles passés : C'était la mode chez nos aïeux; soit les Personnes dont on descend : Ce droit lui vient de ses aïeux.
Littré (1872-1877)
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1Grand-père. Aïeul paternel. Aïeul maternel.
M. de Montausier racontait avec plaisir les services que son aïeul avait rendus à Henri IV
, Fléchier, Montausier.J'ai pour aïeul le père et le maître des dieux
, Racine, Phèd. IV, 6. - 2 Au plur. Aïeuls, le grand-père paternel et le grand-père maternel, et aussi le grand-père et la grand'mère. Ses deux aïeuls ont assisté à ce mariage.
-
3Il a aussi été employé pour désigner tous les ascendants soit paternels, soit maternels.
La généalogie des Rabutin que doit publier Bussy lui paraît d'avance [à Mme de Sévigné] un livre admirable ; elle est beaucoup moins occupée de ses aïeuls maternels,
L'Abbé de Vauxelles, Notice sur Sév.AÏEUX (a-ieu), s. m. plur. Tous ceux de qui l'on descend, ou ceux qui ont vécu dans les siècles passés.
Qui sert bien son pays n'a pas besoin d'aïeux
, Voltaire, Mér. I, 3.Ce long amas d'aïeux, que vous diffamez tous, Sont autant de témoins qui parlent contre vous
, Boileau, Sat. v.Le ciel, tout l'univers est plein de mes aïeux
, Racine, Phèd. IV, 6.Plus d'honneur, plus de lois ; Rome est anéantie ; De l'univers et d'elle il [César] triomphe aujourd'hui ; Nos imprudents aïeux n'ont vaincu que pour lui
, Voltaire, M. de César, II, 3.Il est de ces esprits favorisés des cieux, Qui sont tout par eux-mêmes et rien par leurs aïeux
, Voltaire, Fanatisme, I, 4.
REMARQUE
1. Au plur. on distingue aïeuls et aïeux : l'un signifiant le grand-père et la grand'mère, l'autre les ancêtres. Cette distinction, qui peut être conservée, n'avait pas cours autrefois ; voyez ces exemples ainsi écrits dans certaines éditions de Massillon : S'ils [les grands] n'ont point d'autre gloire que celle de leurs aïeuls
, Massillon, P. Car. Grandeur de J.C. . Le souvenir de leurs aïeuls devient leur opprobre
, Massillon, ib. Des aïeuls dont il ne reste qu'une vile poussière
, Massillon, ib. Les glorieux vestiges de ses aïeuls
, Perrot D'Ablancourt, Tac. p. 77. D'autre part Ménage remarque : Tous nos poëtes généralement riment aïeuls avec dieux, cieux, lieux et autres mots semblables ; cette rime est très mauvaise, car on prononce aïeuls en faisant sentir l et non aïeux. Ce qui prouve que de son temps on faisait sonner l au pluriel.
2. M. Jullien dit : " On prend souvent aïeux pour le pluriel d'aïeul ; c'est une erreur : l'aïeul est le grand-père ; il est après le bisaïeul, et, dans ce sens, il a pour pluriel aïeuls qui est régulier : Ses deux aïeuls ont rempli les premières charges. Aïeux, au contraire, signifie tous ceux dont on descend, et non pas le grand-père, la grand' mère : Nos aïeux ; suivre la trace de ses aïeux. C'est dans ce sens qu'on dit d'un malade qu'il est allé voir ses aïeux, LA FONT., Fab. V. 12, et non pas ses aïeuls qui peuvent très bien lui survivre. De là on peut conclure que La Bruyère a fait une faute quand il a dit, Caractères, ch. 11 : Les hommes de génie n'ont ni aïeuls ni descendants. Il fallait aïeux, qui est pris ici au figuré ; La Bruyère voulait dire que la gloire ne se transmet pas par le sang. Pour des aïeuls les hommes de génie en ont eu très certainement comme tous les autres, un du côté de leur père, un du côté de leur mère. " Chez La Bruyère, ce n'est pas une faute, c'est une manière de parler de son temps. Maintenant la distinction est faite, et on a été conduit par la double prononciation du pluriel aïeuls et aïeux à établir deux sens. À ce point de vue, aïeux n'est pas le pluriel de aïeul, c'est un nom collectif qui n'a pas de singulier. Mais cela n'est vrai que pour l'idée, ce ne l'est pas pour la grammaire. Étymologiquement, aïeux est le véritable pluriel d'aïeul.
HISTORIQUE
XIIe s. Tes aious [ton aïeul] qui prist d'Anju L'honour, eüst cest [celui-là] vil tenu
, Hues de la Ferté, Romancero, p. 191. Al tens à sun aioel esteient il desfait, Li clerc qui erent pris à si vilain mesfait
, Th. le Mart. 27.
XIIIe s. N'onc n'orent sergent plus leal Vostre pere ne vostre eal
, la Rose, 12192. Letre que l'ael au dit Raoul les avoit quitez [exemptés] de service
, Du Cange, aviones. Le [la] quele tere li descendi de son pere ou de se [sa] mere ou de son aiol ou de s'aiole
, Beaumanoir, VI, 7.
XVe s. Le roy Edouard, ayeul à iceluy dont nous parlons
, Froissart, I, I, 59.
Étymologie de « aïeul »
Wallon, aiouz, aïeux ; Berry, aïol ; provenç. aviol ; espagn. abuelo ; ital. avolo ; d'un diminutif non latin, aviolus, de avus, grand-père, qu'on peut comparer au gothique avô, grand' mère ; anc. nord. afi, grand-père.
- Du latin avus (« grand-père ») à rapprocher du gotique 𐌰𐍅𐍉 awō (« grand-mère ») et de l’ancien nordique afi (« grand-père ») ; donne en latin populaire le diminutif aviolus dont l’accusatif aviolum donne aiol (XIIIe siècle) qui aboutit à aïeul (XVIe siècle).
Phonétique du mot « aïeul »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
aïeul | aiœl |
Fréquence d'apparition du mot « aïeul » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Citations contenant le mot « aïeul »
-
L'amour du passé est inné chez l'homme. Le passé émeut à l'envi le petit enfant et l'aïeule ; le passé c'est notre seule promenade et le seul lieu où nous puissions échapper à nos ennuis quotidiens, à nos misères, à nous-mêmes.
Anatole France — La Vie en fleur -
Les grands hommes n'ont ni aïeuls ni ascendants ; ils composent seuls toute leur race.
Jean de La Bruyère -
En effet il faut se souvenir que l'aïeul de la famille Louis Vicat est enterré à Seyssins, à côté de Grenoble et que la première usine du groupe a été implantée à Vif en Isère en 1853. C’est symbolique pour une entreprise de sept générations.
France Bleu — Le relance éco : le cimentier isérois Vicat laisse béton Paris -
On fuit plutôt les moeurs corrompues de son siècle que les bons exemples de ses aïeuls.
Proverbe oriental -
Louise Bourgoin, arrière-petite-fille du peintre Guy Wilthew, a su convaincre les membres de sa famille de la légitimité de cette exposition au musée du Faouët, pour faire reconnaître l’œuvre de leur aïeul et ce, à l’occasion du centenaire de son décès. La découverte du fonds photographique de Joseph Le Leuxhe, beau-frère de Guy Wilthew, dans le grenier de la maison familiale, a été un heureux concours de circonstances, qui a permis d’associer à la fois peinture et photographie.
Le Faouët. Une nouvelle exposition temporaire au musée - Pontivy.maville.com -
Mai 2020: je décide de partir sur les traces de mon aïeul, et de refaire le voyage qu’il avait fait à pied - mais je ferai ce voyage à vélo.
Sur les traces de mon aïeul dans l’Oberland bernois -
Ce qui fait que les grands-pères s’entendent aussi bien avec les petits enfants, c’est que, pour ces derniers, la vie n’est pas encore assez sérieuse et que, pour les aïeuls, elle ne l’est plus autant.
Tristan Bernard — Les Parents paresseux -
On fuit plutôt les moeurs corrompues de son siècle que les bons exemples de ses aïeuls.
De Proverbe oriental -
Les grands hommes n'ont ni aïeuls ni ascendants ; ils composent seuls toute leur race.
De Jean de La Bruyère -
Ce qui fait que les grands-pères s’entendent aussi bien avec les petits enfants, c’est que, pour ces derniers, la vie n’est pas encore assez sérieuse et que, pour les aïeuls, elle ne l’est plus autant.
De Tristan Bernard / Les Parents paresseux
Traductions du mot « aïeul »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | grandfather |
Espagnol | abuelo |
Italien | nonno |
Allemand | urgroßvater |
Portugais | avô |
Synonymes de « aïeul »
- ancêtre
- bisaïeul
- grand-père
- devancier
- centenaire
- prédécesseur
- papy
- ascendant
- père
- aîné
- ancien
- parent
Antonymes de « aïeul »
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