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Perdu
Sommaire
- Définitions de « perdu »
- Étymologie de « perdu »
- Phonétique de « perdu »
- Fréquence d'apparition du mot « perdu » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « perdu »
- Citations contenant le mot « perdu »
- Vidéos relatives au mot « perdu »
- Traductions du mot « perdu »
- Antonymes de « perdu »
- Combien de points fait le mot perdu au Scrabble ?
Définitions de « perdu »
Trésor de la Langue Française informatisé
PERDU, -UE, part. passé et adj.
Wiktionnaire
Nom commun - français
perdu \pɛʁ.dy\ masculin (pour une femme, on dit : perdue)
-
Fou furieux, dément.
- Courir comme un perdu, crier comme un perdu, Courir, crier de toute sa force.
Adjectif - français
perdu \pɛʁ.dy\
- Dont on n’a plus la possession, la jouissance.
- Va te renseigner aux bureaux des objets perdus.
- Tout est perdu.
- Tu verras, mon petit Rémi, tu verras, tout n’est pas perdu. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
-
Égaré, introuvable.
- Je suis perdu dans la ville.
- Un coin perdu du pays.
- Perdu dans ses pensées.
- Pays perdu, pays écarté.
-
Je suis perdue, où aller
sans amis et sans famille ?
Je ne suis qu’une petite fille
J’crois qu’aujourd’hui je vais pleurer.
J’étais seule, j’avais peur
perdue au milieu des bois
Il est temps de sécher mes pleurs
Serre-moi bien fort dans tes bras. — (Bérengère n’a peur de rien, 1996) - Elle tenait par la main Pépé, et Jean la suivait, tous les trois brisés du voyage, effarés et perdus au milieu du vaste Paris, (…).— (Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883 - Éditions Gallimard, 1980, page 29 ISBN 2070409309)
-
Isolé ; éloigné de tout.
Le village de Rabelais, perdu en pleine montagne, à 20 kilomètres au nord du chemin de fer d’Alger à Oran et à une trentaine de kilomètres d’Orléansville, a été établi en 1889 en plein sable miocène ; son installation a coûté 78.000 francs.
— (Revue Agricole de l'Afrique du Nord, n° 95 à 125, 1974, page 318)
-
(Familier) Qui est sans espoir de guérir, d’être sauvé.
- Ce malade est perdu.
- Recule vite, cherche le dur, le sec, ou tu es perdu. Tu croiras t’échapper en avançant […]. Tu t’enfonce davantage […]. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
Il disait cela un peu comme s’il eût parlé à un enfant. Le père s’en rendait compte, et il lui semblait que si cet homme s’adressait à lui de la sorte, c’était la preuve que la mère était perdue.
— (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 55, Robert Laffont, 1968)
- (d’une personne) Qui est ruiné en affaires, sans ressources.
- Après son licenciement, c’est un homme perdu.
- Qui a été mal utilisé ou rendu inutilisable.
- Balle perdue : balle qui atteint une personne, une chose qui n’était pas visée.
- Moulage à cire perdue : moulage dans lequel la maquette en cire est détruite par l’opération.
- Puits perdu : puits dont le fond est de sable et où les eaux se perdent.
- Placer de l’argent à fonds perdus : placer son argent en viager.
- Temps perdu.
- Il y a la méditation perdue qui est rêverie, et la méditation féconde qui est incubation. Le vrai penseur couve. — (Victor Hugo, Actes et paroles — Avant l’exil, chapitre Le Droit et la Loi, 1875, page 30)
- Où on eut ou aura le dessous, où on a été ou sera vaincu.
- La bataille fut perdue.
- C’est une cause perdue.
- Ce malade est perdu, sa mort est certaine.
- Qu’on établit dans l’eau en y jetant de gros quartiers de pierre sans ciment.
- Les fondations de cette digue, de ce môle ont été faites à pierres perdues.
- Jeté dans de petites rivières non navigables, en parlant du bois, pour le rassembler à leur embouchure dans de plus grandes rivières et en former des trains.
- Faire flotter du bois à bois perdu, à bûche perdue.
-
(Peinture) Qui ne tranche pas sur le fond.
- Contours perdus.
-
(Couture) Fait de manière invisible et à se confondre avec le tissu de l’étoffe.
- Reprise perdue.
-
(Militaire) Posté dans un lieu extrêmement avancé, chargé d’une mission dangereuse.
- Sentinelle perdue.
- Enfants perdus : se disait de ceux que l’on chargeait des expéditions, des missions les plus périlleuses.
- Il combattit à la tête des enfants perdus.
-
(Par extension) Se dit de ceux que l’on pousse à faire les premières et les plus périlleuses démarches dans une affaire de parti, ou qui s’y aventurent d’eux-mêmes.
- C’est l’enfant perdu du parti.
- Il s’est avancé dans cette affaire en enfant perdu.
-
(Sens figuré) Qui montre dans sa conduite, dans ses discours une sorte d’égarement d’esprit.
- C’est une tête perdue.
Littré (1872-1877)
-
1Dont on a été privé.
Ma foi ! sans moi, l'argent était perdu pour lui
, Molière, l'Ét. I, 8.Vous n'avez qu'à faire afficher, madame : Amant perdu, trente pistoles à gagner
, Dancourt, la Gazette, sc. 20.Il n'y faut plus penser, l'espérance est perdue
, Voltaire, Orphel. v, 5.Espèce perdue, espèce qui a cessé d'exister. Le mastodonte est une espèce perdue.
On dit dans le même sens : un peuple perdu.
Vous n'êtes pas content de m'avoir appris des vérités longtemps cachées, vous voulez encore que je croie à votre ancien peuple perdu
, Voltaire, Lett. Bailly, 9 fév. 1776.Fonds perdu, voy. FONDS, n° 6.
-
2Qu'on ne peut plus retrouver.
Quand on voit dans l'Évangile la brebis perdue préférée par le bon pasteur à tout le reste du troupeau
, Bossuet, Mar.-Thér.Qui ne sait que Madeleine la pénitente a été sa fidèle et sa bien-aimée [de Jésus]… qu'il laisse tout le troupeau dans le désert pour courir après sa brebis perdue
, Bossuet, Sermons, Rechutes, 1.Cicéron avait fait un ouvrage sur ce sujet [la gloire] ; quoique son livre soit perdu, il existait encore du temps de Pétrarque, qui en possédait un exemplaire…
, D'Alembert, Éloges, Saci. -
3 Terme de guerre. Sentinelle perdue, sentinelle postée dans un lieu très avancé.
Enfants perdus, voy. ENFANT, n° 9.
-
4Perdu se dit de ce qui n'est pas dirigé avec précision, de ce qui est fait avec un certain hasard.
Coup perdu, coup tiré au hasard.
Le gouverneur, dès les premiers jours du siége, avait été blessé à la gorge d'un coup perdu
, Pellisson, Lett. hist. t. III, p. 183, dans POUGENS. Tirer à coups perdus, tirer au hasard, ou tirer hors de portée.Faire flotter du bois à bois perdu, à bûche perdue, le jeter dans de petites rivières non navigables pour le rassembler à leurs embouchures.
Ouvrage à pierres perdues, à pierre perdue, construction qu'on établit dans l'eau en y jetant de gros quartiers de pierre.
Rade que M. de la Bretonnière proposait de fermer par une digue en pierres perdues
, Girard, Instit. Mém. scienc. t. VII, p. 405.À corps perdu, avec impétuosité, sans se ménager.
Il [l'amour] nous sollicitera de nous jeter à corps perdu sur cet aimable mort [Jésus], et de nous envelopper avec lui dans son drap mortuaire
, Bossuet, 1er sermon, Pâques, 1.Fig.
Et de là [il] s'est jeté à corps perdu dans le raisonnement du ministère
, Molière, Comtesse, 1. -
5Perdu se dit encore de ce qui est destiné à disparaître, à ne pas être vu.
Ballon perdu, aérostat qui n'est pas retenu par une corde.
Puits perdu, puits dont le fonds est de sable et où l'eau se perd.
Reprise perdue, reprise faite de manière à se confondre avec le tissu de l'étoffe.
Pain perdu, voy. PAIN.
Moulage à cire perdue, moulage dans lequel la maquette en cire est détruite par l'opération même du moulage.
Terme de maçonnerie. Pierre perdue, celle qui est jetée à bain de mortier dans la maçonnerie de blocage.
Terme de marine. Cheville à tête perdue, celle qui est assez enfoncée pour que sa tête soit en dedans d'un bordage.
Terme de peinture. Contours perdus, ceux qui ne tranchent pas sur le fond.
Terme de gravure. Taille perdue, taille affaiblie, devenue moins sensible.
-
6Qui est écarté, placé loin des voies de communication, désert.
Charles avançait dans ces pays perdus [l'Ukraine], incertain de sa route
, Voltaire, Charles XII, IV.Que diantre va-t-on faire dans un pays perdu comme ça ?
Genlis, Théât. d'éduc. la Lingère, I, 2.Nous établir dans un quartier perdu, entre les Invalides et la rue de Babylone
, Picard, Deux Philibert, I, 3.Ils… rentraient dans Paris, sans risquer un écu Pour voir les naturels de ce pays perdu [l'Odéon]
, Delavigne, Disc. d'ouverture du second théâtre français.Comme elle court [Lazzara] !… Par les chemins perdus, par les chemins frayés
, Hugo, Orient. 21.Fig.
Il me semble que je suis dans un pays perdu de ne plus traiter tous ces chapitres
, Sévigné, 547.Il faisait quelquefois prendre à son esprit un essor si haut, qu'en le voulant suivre je me trouvais insensiblement en pays perdu
, Boursault, Lett. nouv. t. III, p. 36. -
7Dont on fait un mauvais emploi.
Après trente-trois ans sur le trône perdus, Commençant à régner, il a cessé de vivre [Louis XIII]
, Corneille, Sonnet sur Louis XII.Les plus beaux jours de la vie Sont perdus sans les amours
, Quinault, Cadmus, Prol.C'est temps perdu, c'est peine perdue, se dit des choses pour lesquelles on emploie inutilement du temps ou de la peine.
Salle des pas perdus, voy. PAS 1, n° 20.
-
8Qui demeure sans emploi, inutile.
Et j'ai pitié de voir tant de bonté perdue
, Corneille, Théod. IV, 3.Il n'y avait rien de perdu dans sa conversation
, Hamilton, Gramm. 9.Tant d'esprit et d'agréments [de la comtesse de Königsmark] étaient perdus auprès d'un homme tel que le roi de Suède
, Voltaire, Charles XII, 2.Perdu pour, dont on ne tire pas profit.
On savait partout qu'il [Philippe de Macédoine] avait soumis les villes de la Chalcidique, plutôt à force de présents que par la valeur de ses troupes, et cet exemple est perdu pour les Olynthiens
, Barthélemy, Anach. ch. 61.Perdu pour, se dit aussi des personnes.
La voilà devenue une des plus grandes dames du royaume ; mais aussi la voilà perdue pour moi
, Marivaux, Marianne, 9e part.Olympie aujourd'hui, Seigneur, sera perdue et pour vous et pour lui
, Voltaire, Olymp. v, 1.Moments perdus, heures perdues, moments, heures de loisir d'une personne ordinairement fort occupée.
Que fait votre paresse pendant tout ce tracas… Elle vous attend dans quelque moment perdu pour vous faire au moins souvenir d'elle
, Sévigné, 3 mars 1671.Je prie très humblement Votre Majesté de vouloir bien à ses heures perdues, ou plutôt dans ses instants de délassement (car elle n'a point d'heures à perdre)…
, D'Alembert, Lett. au roi de Prusse, 12 déc. 1766.C'est du bien perdu, se dit de tout ce qui survient d'agréable ou d'utile pour une personne qui ne sait pas ou qui ne peut pas en profiter.
-
9Où on a eu le désavantage.
Je sais que sa brigade, à peine descendue, Rétablit à nos yeux la bataille perdue
, Corneille, Toison d'or, I, 1. -
10Qui est atteint sans ressource dans sa vie, dans sa fortune.
Un tas d'hommes perdus de dettes et de crimes
, Corneille, Cinna, v, 1.Un homme extrêmement perdu de conscience
, Pascal, Prov. X.Quand il sut [Lauzun] qu'on le menait à Pignerol, il soupira, et dit : Je suis perdu
, Sévigné, 106.Il n'y a guère eu de prince si perdu de débauche
, Rollin, Histoire ancienne, Œuvr. t. IX, p. 343, dans POUGENS.Ce serait un homme perdu dans l'estime publique
, Marivaux, Marianne, 6e part.Dumarsais [pour avoir défendu le livre des Oracles] était perdu sans le président de Maisons, et Fontenelle [pour l'avoir écrit] sans M. d'Argenson
, Voltaire, Mélanges littéraires, honnêtetés littér. Préambule.Des hommes perdus d'envie, de noirceur et de débauche
, Marmontel, Œuvr. t. VI, p. 151.Perdu auprès de, perdu dans l'esprit de, qui a perdu la bonne opinion qu'on lui accordait.
Le bruit que j'étais amoureux lui donna de si grandes inquiétudes et de si grands chagrins, que je me crus cent fois perdu auprès d'elle
, La Fayette, Princ. Clèv. Œuvr. t. II, p. 135, dans POUGENS.Milord Peterboroug fut perdu dans l'esprit de la reine Anne et dans celui de l'archiduc, pour leur avoir donné Barcelone
, Voltaire, Jenni, 4.Être perdu d'honneur, de réputation, avoir perdu l'honneur, la réputation.
Perdu de goutte, de rhumatisme, dont la constitution est ruinée par la goutte, par le rhumatisme.
Quoique depuis longtemps elle [la 1re femme de Philippe V] fût perdue d'écrouelles
, Duclos, Œuvr. t. VI, p. 109.Un homme perdu, un homme dont la vie ne laisse plus d'espérance. Il a une attaque d'apoplexie ; c'est un homme perdu.
Un homme perdu, un homme sans ressources.
Il [Voltaire] nous a dit plusieurs fois que son père l'avait cru perdu, parce qu'il voyait bonne compagnie et qu'il faisait des vers
, Voltaire, Mél. litt. Comm. œuv. aut. Henr.Que fait votre fils ? ce qu'il fait ? il est perdu ; il dessine, il fait des vers
, Diderot, Salon de 1767, Œuv. t. XIV, p. 12, dans POUGENS.Par exagération. Être perdu, encourir blâme, reproche.
Silvestre : Voilà votre père qui vient. - Octave : ô ciel, je suis perdu !
Molière, Fourb. I, 4.Le coadjuteur est perdu d'avoir encore ce crime [avoir fait passer Mme de Grignan sous le pont d'Avignon] avec tant d'autres
, Sévigné, 27 mars 1671.Un mari qui oserait y consentir [à ce que sa femme nourrît] serait un homme perdu
, Rousseau, Ém. I.Un homme perdu, un homme sans moralité.
Oui, mon cher fils, parlez, traitez-moi de perfide, D'infâme, de perdu, de voleur, d'homicide
, Molière, Tart. III, 6.C** n'aime que ses plaisirs, et n'est estimé que d'une jeunesse perdue
, Maintenon, Lett. à Ninon de l'Enclos, 8 mars 1666.Une femme perdue, une femme sans mœurs.
De quelque manière qu'il pallie ses maximes, celles que j'ai à vous dire ne vont en effet qu'à favoriser les juges corrompus, les usuriers, les banqueroutiers, les larrons, les femmes perdues…
, Pascal, Prov. VIII.Il ne lui fallait que des filles perdues, et je ne crois pas qu'il fût fait pour avoir de bonnes fortunes
, Rousseau, Confess. III.C'est une tête perdue, c'est une personne égarée par la folie ou la passion.
-
11Il se dit des choses auxquelles il n'y a plus de remède.
Pourvu que les ruines de votre tête se puissent réparer, il n'y a rien de perdu jusqu'ici
, Guez de Balzac, liv. III, lett. 4.Quoi ! ce n'est que cela ? je croyais tout perdu de crier de la sorte
, Molière, Sgan. 3.Il comptait tout : c'était seize gouttes de vin dans treize cuillerées d'eau ; s'il y en eût eu quatorze, tout eût été perdu
, Sévigné, 312.Seigneur, tout est perdu ; les rebelles, Pharnace, Les Romains sont en foule autour de cette place
, Racine, Mithrid. IV, 7. -
12Qui a disparu, qui ne peut plus être aperçus retrouvé.
Ou perdu dans la foule obscure
, Rousseau J.-B. Odes, IV, 7.Tandis que moi, morbleu ! perdu dans la foule obscure, il m'a fallu déployer…
, Beaumarchais, Mar. Fig. v, 3.Il [le navire] était déjà disparu, qu'il croyait le voir encore : et, quand il fut perdu dans la vapeur de l'horizon, il s'assit dans ce lieu sauvage
, Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie. -
13Absorbé, plongé.
Eudice, Statire étaient perdues dans la douleur
, Montesquieu, Lys.Perdu dans cet abîme de pensées désolantes, il [Napoléon] tombe dans une si grande contention d'esprit qu'aucun de ceux qui l'approchent n'en peut tirer une parole
, Ségur, Hist. de Napol. IX, 3. -
14 Substantivement. Comme un perdu, comme un homme dont la tête est perdue.
Objet qui les fit rire tous, Comme des perdus ou des fous
, Scarron, Virg. V.Pour la Mousse il court comme un perdu
, Sévigné, 104.Éraste est amoureux de toi. - Comme un perdu
, Dancourt, Colin-maillard, SC. 17.À peine était-il jour que mon maître est venu M'arracher de mon lit, criant comme un perdu
, Boissy, Impatient, I, 2.
PROVERBES
Ce qui est différé n'est pas perdu.
Un bienfait n'est jamais perdu, un bienfait a tôt ou tard sa récompense.
Si vous n'avez point d'autre sifflet, votre chien est perdu, c'est-à-dire si vous n'avez point d'autre ressource, la chose est désespérée.
Pour un perdu deux retrouvés, ou deux recouvrés, se dit quand on veut faire entendre que la perte qu on a faite est facile à réparer.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
PERDU. Ajoutez :C'est l'habitude ordinaire du corps qui dénonce leur cécité : le regard, sans expression, toujours perdu, comme disent les peintres, est d'une indicible tristesse ; leur œil est insensible à la douleur comme à la lumière [il s'agit des amaurotiques], Maxime du Camp, Rev. des Deux-Mondes, 15 avril 1873, p. 810.
Étymologie de « perdu »
- (Date à préciser) Participe passé de perdre.
Phonétique du mot « perdu »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
perdu | pɛrdy |
Fréquence d'apparition du mot « perdu » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « perdu »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « perdu »
-
[Pyrrhus] avait perdu une grande partie des forces qu’il avait amenées, et presque tous ses amis et principaux commandants ; il n’avait aucun moyen d’avoir de nouvelles recrues (…). Tandis que, comme une fontaine s’écoulant continuellement de la ville, le camp romain se remplissait rapidement et abondamment d’hommes frais, pas du tout abattus par la défaite, mais gagnant dans leur colère une nouvelle force et résolution pour continuer la guerre.
Plutarque — Apophtegmes de rois et de généraux -
Son père amena un galant. Il était d’un château, il montrait sa belle jambe. Et il clamait « La belle est mon étoile. » Elle, en se riant, elle se dit qu’il avait donc perdu le nord et là-dessus elle lui demanda ce qu’il voulait faire pour elle ? « Mademoiselle, pour vous, je veux me jeter du haut de ce clocher. » « Tout ce qui est exagéré ne compte pas », pensa-t-elle, et elle lui tira sa révérence.
Henri Pourrat — Le trésor des contes -
Il prophétisait vrai : notre maître Mitis,Pour la seconde fois, les trompe et les affine,Blanchit sa robe et s’enfarine ;Et, de la sorte déguisé,Se niche et se blottit dans une huche ouverte.Ce fut à lui bien avisé :La gent trotte-menu s’en vient chercher sa perte.Un rat, sans plus, s’abstient d’aller flairer autour ;C’était un vieux routier, il savait plus d’un tour ;Même il avait perdu sa queue à la bataille.Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille,S’écria-t-il de loin au général des chats :Je soupçonne dessous encor quelque machine :Rien ne te sert d’être farine ;Car, quand tu serais sac, je n’approcherais pas.C’était bien dit à lui : j’approuve sa prudence :Il était expérimenté,Et savait que la méfianceEst mère de la sûreté.
Jean de La Fontaine — Fables -
N'oubliez pas que je me trouvais à mille milles de toute région habitée. Or mon petit bonhomme ne me semblait ni égaré, ni mort de fatigue, ni mort de faim, ni mort de soif, ni mort de peur. Il n'avait en rien l'apparence d'un enfant perdu au milieu du désert, à mille milles de toute région habitée.
Antoine de Saint-Exupéry — Le Petit Prince -
12 juillet. - Paris. J'avais donc perdu la tête les jours derniers ! J'ai dû être le jouet de mon imagination énervée, à moins que je ne sois vraiment somnambule, ou que j'aie subi une de ces influences constatées, mais inexplicables jusqu'ici, qu'on appelle suggestions. En tout cas, mon affolement touchait à la démence, et vingt-quatre heures de Paris ont suffi pour me remettre d'aplomb.
Maupassant — Le Horla -
Qu'est-ce que tu as fait avec ta licence en droit ? Tu veux dire avec le diplôme? Oui. Tu ne l'as pas perdu ? Non.
Romain Gary — La promesse de l'aube -
Dès qu'il la voit partie, il contrefait son ton,Et d'une voix papelardeIl demande qu'on ouvre en disant : « Foin du loup ! »Et croyant entrer tout d'un coup.Le biquet soupçonneux par la fente regarde :« Montrez-moi patte blanche, ou je n'ouvrirai point, »S'écria-t-il d'abord. (Patte blanche est un pointChez les loups, comme on sait, rarement en usage.)Celui-ci, fort surpris d'entendre ce langage,Comme il était venu s'en retourna chez soi.Où serait le biquet s'il eût ajouté foiAu mot du guet, que de fortuneNotre loup avait entendu ?Deux sûretés valent mieux qu'une,Et le trop en cela ne fut jamais perdu.
Jean de la Fontaine — Fables -
Arlequin arrive en saluant Cléantis qui sort. Il va tirer Euphrosine par la manche.EuphrosineQue me voulez-vous ?Arlequin, riant.Eh ! eh ! eh ! ne vous a-t-on pas parlé de moi ?EuphrosineLaissez-moi, je vous prie.ArlequinEh ! là, là, regardez-moi dans l’œil pour deviner ma pensée.EuphrosineEh ! pensez ce qu’il vous plaira.ArlequinM’entendez-vous un peu ?EuphrosineNon.ArlequinC’est que je n’ai encore rien dit.Euphrosine, impatiente.Ahi !ArlequinNe mentez point ; on vous a communiqué les sentiments de mon âme ; rien n’est plus obligeant pour vous.EuphrosineQuel état !ArlequinVous me trouvez un peu nigaud, n’est-il pas vrai ? Mais cela se passera ; c’est que je vous aime, et que je ne sais comment vous le dire.EuphrosineVous ?ArlequinEh pardi ! oui ; qu’est-ce qu’on peut faire de mieux ? Vous êtes si belle ! il faut bien vous donner son cœur, aussi bien vous le prendriez de vous-même.EuphrosineVoici le comble de mon infortune.Arlequin, lui regardant les mains.Quelles mains ravissantes ! les jolis petits doigts ! que je serais heureux avec cela ! mon petit cœur en ferait bien son profit. Reine, je suis bien tendre, mais vous ne voyez rien. Si vous aviez la charité d’être tendre aussi, oh ! je deviendrais fou tout à fait.EuphrosineTu ne l’es déjà que trop.ArlequinJe ne le serai jamais tant que vous en êtes digne.EuphrosineJe ne suis digne que de pitié, mon enfant.ArlequinBon, bon ! à qui est-ce que vous contez cela ? vous êtes digne de toutes les dignités imaginables ; un empereur ne vous vaut pas, ni moi non plus ; mais me voilà, moi, et un empereur n’y est pas ; et un rien qu’on voit vaut mieux que quelque chose qu’on ne voit pas. Qu’en dites-vous ?EuphrosineArlequin, il me semble que tu n’as point le cœur mauvais.ArlequinOh ! il ne s’en fait plus de cette pâte-là ; je suis un mouton.EuphrosineRespecte donc le malheur que j’éprouve.ArlequinHélas ! je me mettrais à genoux devant lui.EuphrosineNe persécute point une infortunée, parce que tu peux la persécuter impunément. Vois l’extrémité où je suis réduite ; et si tu n’as point d’égard au rang que je tenais dans le monde, à ma naissance, à mon éducation, du moins que mes disgrâces, que mon esclavage, que ma douleur t’attendrissent. Tu peux ici m’outrager autant que tu le voudras ; je suis sans asile et sans défense ; je n’ai que mon désespoir pour tout secours, j’ai besoin de la compassion de tout le monde, de la tienne même, Arlequin ; voilà l’état où je suis ; ne le trouves-tu pas assez misérable ? Tu es devenu libre et heureux, cela doit-il te rendre méchant ? Je n’ai pas la force de t’en dire davantage : je ne t’ai jamais fait de mal ; n’ajoute rien à celui que je souffre.Arlequin, abattu et les bras abaissés, et comme immobile.J’ai perdu la parole.
Marivaux — L'île des esclaves -
N’était ce pas moi qui me levais sans en avoir conscience, et qui buvais même les choses détestées, car mes sens engourdis par le sommeil somnambulique pouvaient être modifiés, avoir perdu leurs répugnances ordinaires et acquis des goûts différents.
Guy de Maupassant — Le Horla -
Enfin pour clore cette journée épuisante où j'ai trouvé et perdu mes vingt ans, au moment où je commence à débarrasser la table en grommelant, renonçant à attendre Mme Lenfumé qui avait pourtant promis mais souvent femme de ménage varie, bien folle est qui s'y fie.
Benoît et Flora Groult — Il était deux fois (1975)
Traductions du mot « perdu »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | lost |
Espagnol | perdido |
Italien | perduto |
Allemand | verloren |
Chinois | 丢失的 |
Arabe | ضائع |
Portugais | perdido |
Russe | потерянный |
Japonais | 失った |
Basque | galdua |
Corse | persu |
Antonymes de « perdu »
Combien de points fait le mot perdu au Scrabble ?
Nombre de points du mot perdu au scrabble : 8 points