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Assurer

Définitions de « assurer »

Trésor de la Langue Française informatisé

ASSURER, verbe trans.

I.− [Avec une idée de protection ou de garantie contre une faiblesse, un accident, etc. pouvant survenir à l'obj.]
A.− [Le compl. désigne gén. un inanimé concr. ou abstr.; p. ext. un nom d'animal]
1. Assurer qqc.Rendre ferme, solide. Assurer une muraille (Ac. 1798-1932), assurer la main (Bél. 1957) :
1. Depuis quelques minutes, elle suivait la civière, avec le désir brouillon d'être utile, mais aussi avec une tendresse délicate et précise de gestes, une façon de caler les épaules chaque fois que les porteurs, dans une descente très raide, devaient assurer leurs pieds, où Magnin reconnaissait l'éternelle maternité. Malraux, L'Espoir,1937, p. 833.
Au fig. ,,Accoutumer à ne point trembler`` (Ac. 1835, 1878). Assurer sa voix, sa contenance (Ac. 1798-1932) :
2. − Malvina, fit-il en assurant sa voix d'une petite toux, te souviens-tu de Célestine, la fille au père Dumouchet? Bernanos, Monsieur Ouine,1943, p. 1437.
2. Vx, littér. [L'obj. désigne une pers.] Affermir le courage de quelqu'un, le rassurer :
3. Il y a eu une espèce de panique vers les cinq heures. On a fabriqué une note pour assurer les gens. Valéry, Correspondance[avec Gide], 1912, p. 431.
3. Emplois techn.
a) ALPINISME. ,,Pour un alpiniste (...) maintenir la corde qui le relie à son compagnon avec la ferme résolution d'empêcher celui-ci de tomber`` (Gautrat 1970) :
4. Rien ne vaut la manœuvre de l'encordement nocturne pour couler dans les reins du novice, en même temps que l'étreinte du nœud, l'angoisse de la chute dans le vide et du contre-choc d'arrachement sur l'homme qui « assure », de la corde qui peut casser, comme en 65 celle du vieux Taugwalder. Peyré, Matterhorn,1939, p. 210.
b) ART MILIT. Assurer ses arrières. Placer un dispositif de sécurité sur les arrières d'une troupe en campagne.
P. ext. et fig. Prendre des dispositions pour se prémunir contre un danger éventuel.
P. iron. :
5. Donc, en cas de défaite, Morlot, Laboriette et Chazal, si j'ose dire, assuraient mes derrières. Cette garantie n'était pas superflue et me devenait de jour en jour plus nécessaire. A. France, La Vie en fleur,1922, p. 361.
c) ÉQUIT. Assurer un cheval. ,,Lui faire prendre une position franche et l'habituer à exécuter avec régularité et précision tous les mouvements et les arrêts`` (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.). Assurer la bouche d'un cheval. ,,Accoutumer un cheval à souffrir le mors`` (Ac. 1835-1932).
d) FAUCONN. Assurer un oiseau. ,,L'apprivoiser de manière qu'il ne s'effraie de rien`` (Baudr. Chasses 1834).
e) MAR. ,,Rendre inamovible une pièce non solidaire d'une autre et mobile`` (Barber. 1969). ,,Amarrer solidement`` (Le Clère 1960). Assurer son pavillon. ,,Tirer un coup de canon en arborant le pavillon national`` (Gruss 1952). Synon. affirmer (Le Clère 1960).
f) TECHNOL. Assurer le gain. ,,Terme de Corroyeur; donner la dernière face au cuir, avant de lui donner le dernier lustre`` (Gattel 1841).
g) VÉN. Assurer les grands devants. Se poster sur la voie, en avant de l'endroit où le défaut a eu lieu :
6. Il le vit s'engager dans la rue du Chemin-Vert-Saint-Antoine; il songea au cul-de-sac Genrot disposé là comme une trappe et à l'issue unique de la rue Droit-Mur sur la petite rue Picpus. Il assura les grands devants, comme parlent les chasseurs; il envoya en hâte par un détour un de ses agents garder cette issue. Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 569.
B.− [Le compl. d'obj. désigne une pers. ou un bien; avec souvent un obj. second. prép. contre]
1. DROIT
a) [Le suj. désigne, soit l'assureur, soit le bénéficiaire de la garantie] Garantir par un contrat contre un péril ou un risque. Assurer le capitaine et l'équipage d'un bâtiment (Ac. 1835, 1878), assurer la cargaison d'un navire (Ac. 1932); assurer sa personne, ses maisons, son mobilier contre l'incendie (Ac. 1932) :
7. − Tu trembles, je crois. − Ah! Monsieur... Six maisons!... Toutes en flammes... On craint déjà pour le quartier neuf... Et ma mère qui ne demeure pas bien loin! − Et tu ne sais donc pas que, outre les secours qui abondent toujours, ces maisons sont toutes assurées? − Oui, Monsieur, mais ma mère ne possède que son mobilier. Toepffer, Nouvelles genevoises,1839, p. 275.
Emploi abs. :
8. ... le gouvernement est une compagnie, non pas précisément d'assurance, car il n'assure pas, mais de vengeance et de répression. Proudhon, Qu'est-ce que la propriété?1840, p. 161.
Spéc., vx. Assurer un jeune homme contre les chances de recrutement. ,,S'engager, moyennant une somme payée d'avance, à lui fournir un remplaçant s'il se trouve compris dans le contingent`` (Besch. 1845) :
9. ... on m'assurera pour un billet de mille ou quinze cents contre la conscription. J. Vallès, Jacques Vingtras,Le Bachelier, [1881], éd. Français Réunis, 1955, p. 183.
b) Garantir contre tout risque le remboursement d'une somme :
10. ... et si je mourais dans le travail auquel je suis condamné, vos trois créances sont assurées par l'assurance de ma vie. Balzac, Correspondance,1836, p. 190.
c) Assurer contre (un péril quelconque). Garantir contre :
11. Ce double prolongement, par lequel la personne pose son essence hors de son être purement individuel, l'assure aussi contre la fragilité de son individu. J. Vuillemin, Essai sur la signif. de la mort,1949, p. 207.
2. Domaine financier.Assurer à qqn une somme d'argent, une rente. S'engager à la verser à quelqu'un :
12. Du reste, Fasquelle se serait conduit en prince, il lui donnerait par an 36.000 francs, plus 20.000 pris sur les bénéfices; si Charpentier mourait, il assurerait 20.000 à sa femme, et au décès du mari et de la femme, il ferait une pension de 4.000 francs à chacune des filles. E. et J. de Goncourt, Journal,1896, p. 922.
P. ext. S'assurer qqc.Faire le nécessaire pour obtenir pour soi-même un avantage.
Rare, vx. [L'obj. désigne un inanimé concr.] :
13. Une chèvre sauvage avait bondi par-dessus la première entrée de la grotte et broutait à quelques pas de là. C'était une belle occasion de s'assurer son dîner, mais Dantès eut peur que la détonation du fusil n'attirât quelqu'un. A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 294.
Usuel. [L'obj. désigne un inanimé abstr.] S'assurer l'avantage du nombre, le concours, la collaboration de qqn :
14. Ne serait-ce pas tout pour l'Angleterre que de s'assurer, de son côté, la souveraineté des mers, l'universalité du commerce... Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 187.
15. ... pour la valeur d'une faible concession, il s'était assuré le vote des Beauchemin et de toute une phalange qui ne jurait que par eux. De nouveau il serait maire aux prochaines élections. G. Guèvremont, Le Survenant,1945, p. 18.
3. Au fig. Faire le nécessaire pour rendre aussi certaine que possible la réussite d'une opération généralement de quelque durée. Assurer l'élection, la sécurité de qqn, une permanence :
16. Le refroidissement est assuré par du sodium fondu au sein d'un réacteur à uranium enrichi... Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 94.
P. anal. Assurer le bonheur de qqn.
ADMIN. Faire fonctionner avec le maximum de garantie un service public. Assurer un service :
17. ... la commune crée, en liaison avec le département, des services de ramassage scolaire. Elle assure des garderies, des séjours de vacances, des fournitures scolaires, etc. G. Belorgey, Le Gouvernement et l'admin. de la France,1967, p. 266.
II.− [Avec une idée de garantie, de vérité ou de certitude communiquée par un acte, une parole]
A.− [L'obj. dir. désigne la pers. qui reçoit la garantie de certitude]
1. Assurer qqn de qqc.Le rendre certain de quelque chose, lui communiquer la certitude que quelque chose existe.
a) [Le suj. désigne une chose] Fournir la preuve de quelque chose :
18. Son succès lui donnait de la joie sans doute, puisqu'il l'assurait de son talent. Mais malade comme il était, il boudait tous ses plaisirs. Guéhenno, Jean-Jacques,En marge des « Confessions », t. 1, 1948, p. 310.
b) [Le suj. désigne une pers. individuelle ou coll.] Communiquer à quelqu'un la conviction de quelque chose, lui donner des raisons de croire à quelque chose :
19. La Société des Nations, à peine créée, avait choisi pour lieu de sa première assemblée le salon de l'Horloge, et c'est de là qu'elle avait assuré l'humanité d'une ère de bonheur. Druon, Les Grandes familles,t. 1, 1948, p. 24.
[Avec un sens affaibli dans les formules de politesse] Assurer qqn de son respect. Lui faire partager la conviction qu'on le respecte :
20. Le 25, le clergé lui envoyait une délégation pour l'assurer de son respect et de son dévouement... Billy, Introïbo,1939, p. 114.
Rem. Dans l'ex. suiv., assurer qqn de qqc. a le sens très rare (pop.?) de « donner à qqn des garanties au sujet de qqc. ».
21. Alors comme ça, bien ravi, en plus de son offre précédente... on lui demandait rien! ... Il nous assure de deux cents sacs! rubis sur l'ongle! Céline, Mort à crédit,1936, p. 514.
2. Vieilli. Assurer qqn que ... :
22. J'ai tendrement embrassé mon mari, en l'assurant qu'il ne me reprocheroit pas deux fois un tort qui l'afflige. MmeCottin, Claire d'Albe,1799, p. 97.
23. Le vulgaire aussi se figure que la rosée tombe du ciel et croit à peine le savant qui l'assure qu'elle sort des plantes. Renan, L'Avenir de la sc.,1890, p. 20.
B.− [L'obj. désigne ce sur quoi est donné la garantie de certitude] Affirmer avec certitude ou conviction.
1. [L'obj. est le mot chose, ou un pronom neutre] C'est une chose que je peux assurer :
24. Tout cela est affirmé sans défaillance par Robinet : « Persuadé, écrit-il (loc. cit., p. 17), que les fossiles vivent, sinon d'une vie extérieure, parce qu'ils manquent peut-être de membres et de sens, ce que je n'oserais pourtant assurer, au moins d'une vie interne, enveloppée, mais très réelle en son espèce... » Bachelard, La Poétique de l'espace,1957, p. 112.
2. [L'obj. est ou contient un verbe]
a) [Le suj. de ce verbe est le même que celui du verbe assurer] Assurer + inf. :
25. ... il assurait n'avoir pas eu froid, et, par un effort de sa volonté, il arrivait réellement à ne plus sentir le froid. G. Sand, Histoire de ma vie,t. 1, 1855, p. 79.
[Avec un obj. second. prép. à désignant la pers. destinataire de la déclaration de certitude] :
26. Une observation bien importante que je fais depuis quelques jours, c'est que l'on voit bien peu d'uniformes aux promenades publiques. Cela fait qu'on reconnaît plus aisément ceux qui les portent; et je puis vous assurer y avoir distingué des hommes attachés à l'ancienne police. Marat, Les Pamphlets,Relation fidèle des malheureuses affaires de Nancy, 1790, p. 252.
b) [Le suj. de ce verbe est différent de celui du verbe assurer] Assurer que :
27. En tout cas, les indications de Nottebohm ne semblent pas exactes, quand il estime que seuls les deux premiers morceaux, le Kyrie et le Gloria furent écrits en 1819. Et elles sont certainement fausses, quand il assure que le Credo n'a été écrit qu'en 1820. R. Rolland, Beethoven,t. 1, 1928, p. 217.
Rem. Sans obj. second. assurer que est fréq. si le suj. est on. On assure que « il y a des gens qui prétendent pouvoir certifier que... » :
28. On assure que le président a des millions, quel mal y aurait-il à ce qu'il mît sa filleule dans son testament? Zola, La Bête humaine,1890, p. 15.
[Avec un obj. second. prép. à] :
29. Je resterai toujours fier, Monsieur, de cette circonstance. Veuillez le dire à vos dignes magistrats. Assurez-leur que ma gratitude ne finira qu'avec ma vie. Michelet, Journal,1854, p. 748.
30. Je le mis au courant de nos intentions et lui assurai que d'ici fort peu de temps l'action contre l'adversaire serait menée par tous les alliés. Joffre, Mémoires,t. 1, 1931, p. 288.
c) Rare. Assurer + prop. interr. indir. :
31. À sa démarche, au ton de sa voix, on eût pu assurer quel ouvrage elle était en train de lire. Druon, Les Grandes familles,t. 2, 1948, p. 142.
3. Dans le discours dir. de la conversation fam. [Avec ell. du compl. d'obj., en constr. de prop. incise] Je t'assure, je vous assure.
a) [Pour mettre en relief l'affirmation] :
32. J'avais un manège de chevaux de bois pour enfants, des vrais chevaux de bois qui me venaient de mon père, c'était pas riche, je vous assure. Je suis parti de pas grand chose, c'est certain... Queneau, Pierrot mon ami,1942, p. 46.
b) [Pour marquer la supplication] :
33. Mais, lorsque Clarisse, disparue de nouveau, revint un doigt sur les lèvres, elle le supplia de patienter encore. − Je vous assure, Monsieur, soyez raisonnable, autrement vous perdrez le plus beau... Zola, L'Argent,1891, p. 226.
Rem. Dans l'ex. 33, je vous assure porte sur la phrase entière, et a le même sens que dans l'ex. 32; mais au voisinage de l'impér. soyez raisonnable, il se dégage un effet de sens de supplication que lui communique cet impératif.
4. [En constr. de prop. incise pour présenter le discours dir.] :
34. − J'ai toujours été malheureuse, assura-t-elle avec une conviction profonde. Je savais qu'il ne m'aimait pas. Drieu La Rochelle, Rêveuse bourgeoise,1939, p. 100.
Rem. À cause de la règle d'accord du part. passé (faut-il écrire : Il nous a assurés ou assuré qu'il viendrait?) certains grammairiens ont cherché à distinguer les deux constr. par le sens. Dans la 1reconstr., où nous est obj. dir. (cf. il les a assurés que...), le sens serait « il nous a engagés à croire que... »; dans la seconde, où nous est obj. indir. (cf. il leur a assuré), le sens serait « il nous a affirmé que... » (cf. Thomas 1956). La situation réelle semble être la suiv. : 1) Dans l'usage vivant, assurer qqc. est de plus en plus un simple intensif de dire que, dont il emprunte de ce fait la constr. (dire à qqn que). 2) Cet emploi est princ. un fait de discours dir. de la lang. parlée, dans lequel les pers. qui l'emportent sont les deux 1resdu sing. et du plur. (il m'a, t'a, nous a, vous a assuré), lesquelles, à la différence de la 3e(le, lui; les, leur) ne distinguent pas les formes de l'obj. dir. et de l'obj. indir. 3) Cette circonstance a pu favoriser dans la lang. parlée l'effacement relatif de la 1reconstr. (assurer qqn que...) au profit de la seconde (assurer à qqn que...). 4) D'où dans la lang. écrite la tendance à l'invariabilité du part. passé (cf. Ibid.), bien que l'accord soit toujours considéré comme possible si la forme du compl. d'obj. permet de l'interpréter comme un obj. dir. 5) La lang. des écrivains semble continuer à jouer de la nuance de sens signalée supra, comme l'attestent ces deux phrases rencontrées chez le même auteur (dans l'ex. 36, il s'agit de dissiper un souci, dans l'ex. 35 il s'agit d'une simple communication) :
35. J'avais qu'à exciter Robinson sur le midi en lui assurant qu'il n'y avait pas climat meilleur pour les blessures de ses yeux, qu'il serait là-bas on ne peut mieux et qu'en somme il avait bien de la veine de s'en tirer à si bon compte. Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 423.
36. Robinson n'osait pas me demander s'il était cher ce café que j'avais choisi mais je lui épargnai tout de suite ce souci en l'assurant que tous les prix étaient affichés et tous fort raisonnables. Céline, Voyage au bout de la nuit,1932p. 491.
III.− Emploi pronom.
A.− Emploi réfl.
1. Vieilli. [Le suj. désigne un être concr. ou une entité abstr.] S'affermir :
37. ... le tsarisme, contrarié par bien des résistances intérieures et préoccupé sans doute de s'assurer au dedans, ne pourrait pas déployer en Europe l'action extérieure qu'il déploya il y a un demi-siècle. Jaurès, Ét. socialistes,1901, p. 38.
38. Difficile de savoir si le pied n'allait pas brusquement s'assurer dans le vide. À chaque pas, Saint-Jean disait à voix basse en lui-même : « Oui, oui, oui » pour se pousser d'aplomb. Plus sûr encore de ce oui que de la solidité du grès sous ses pieds... Giono, Batailles dans la montagne,1937, p. 278.
Au fig., vx. S'assurer.Se rassurer.
Vx, rare. S'assurer en (dans) qqn.Mettre sa confiance en quelqu'un :
39. Là s'agitent des hommes simples qui croient en Dieu et s'assurent en l'intercession de Notre-Dame. A. France, La Vie littér.,t. 2, 1890, p. 266.
2. Se garantir par un contrat d'assurance :
40. Personnes pouvant s'assurer : Pourront s'assurer volontairement pour les risques maladie et maternité, les personnes... La Réforme de la Sécurité soc.,1968, p. 19.
Rare (anal. de se préserver, se protéger de qqc.). S'assurer de qqc.Se prémunir contre quelque chose :
41. Pour s'assurer d'une impraticabilité possible des terrains, ces matches [de basket-ball] se dérouleront en salle. L'Œuvre,1941.
B.− Emploi passif
1. Être affermi :
42. Je me demandais comment s'était en moi tant assurée cette volonté de ne pas avoir de tristesse personnelle et si elle était vraiment tant assurée. Gide, Journal,1895-96, p. 64.
2. Être garanti :
43. C'est dommage qu'il leur soit permis de mettre la main sur les garanties où s'assurent la vie, l'honneur, la liberté des citoyens. C'est dommage qu'un ministre de la guerre ose protéger contre les lois un homme accusé d'espionnage. Clemenceau, L'Iniquité,1899, p. 111.
C.− Emploi subjectif.
1. [Le compl. prép. de désigne une pers.] Faire le nécessaire pour réussir la mainmise sur quelqu'un. S'assurer de la personne de qqn. Arrêter, faire arrêter quelqu'un :
44. − Assurez-vous de cet homme! Il a levé le poignard sur moi. Je lui ai pris le bras au moment où il allait me frapper. C'est un assassin. Hugo, Marie Tudor,1833, 5, p. 107.
45. henri. − (...) Monsieur le capitaine de mes gardes, assurez-vous de la personne de la reine, et conduisez-la devant la chambre haute. A. Dumas Père, Catherine Howard,1834, IV, p. 290.
Au fig. Faire le nécessaire pour gagner les bonnes grâces de quelqu'un :
46. Le plan que je vais rappeler à l'excellent M. Seignobos est de s'assurer de Ferry, à qui la proposition sera faite. Et si les choses doivent s'arranger, je vous demanderai (...) de tenter que l'augmentation coure effectivement de la fin de l'été, au lieu d'attendre novembre comme l'an dernier. Mallarmé, Correspondance,1879, p. 192.
2. [Le compl. désigne une chose abstr.]
a) Faire le nécessaire pour obtenir une garantie de fait. S'assurer du silence de qqn :
47. Ils ne vont tuer un ennemi qu'après s'être assurés de l'impunité; ils ne séduisent une fille qu'après s'être informés de sa dot. About, La Grèce contemp.,1854, p. 49.
b) Faire le nécessaire pour connaître avec certitude quelque chose, vérifier.
S'assurer de qqc.S'assurer de la vérité d'une description :
48. la bonne. − J'ai dit que Madame dormait... elle. − Et alors? la bonne. − Monsieur a dit qu'il fallait m'en assurer. Eh bien, je m'en assure... je vois que Madame dort profondément, je vais le dire à Monsieur... S. Guitry, Le Veilleur de nuit,1911, 1, p. 4.
49. ... c'étaient les lanternes-phrases d'une auto − celle d'Enver Bey, apprîmes-nous le lendemain, qui va de ville en ville s'assurer des forces dont dispose encore la Turquie. Gide, Journal,La Marche turque, 1914, p. 410.
S'assurer que ... :
50. ... le fou, le rêveur ou le sujet de la perception doivent être crus sur parole et l'on doit seulement s'assurer que leur langage exprime bien ce qu'ils vivent... Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception,1945, p. 335.
Rare. S'assurer + prop. interr. indir.S'assurer si... :
51. ... et comme il aura occasion, dans la suite de son voyage, de relâcher à la Chine, et peut-être de toucher au Japon, il s'assurera quelle espèce de peau a, dans ces deux empires, un débit plus facile, plus sûr et plus lucratif, et quel bénéfice la France pourrait se promettre de cette nouvelle branche de commerce. Voyage de La Pérouse,t. 1, 1797, p. 36.
Rem. Pour les constr. trans. où le réfl. affecte l'obj. second, cf. supra (s'assurer qqc.).
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [asyʀe], j'assure [ʒasy:ʀ]. 2. Forme graph. − Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787 rappellent : ,,on écrivait autrefois asseurer``. Littré note à ce sujet : ,,L'Académie écrit sûr et sûreté avec un accent circonflexe, avec raison, si l'on suit l'étymologie, puisque sûr est pour l'ancien français seür; mais alors il faudrait écrire, pour faciliter l'orthographe, en n'introduisant pas des séries discordantes sans raison, assurer et ses annexes avec un accent circonflexe; car assurer est aussi pour asseürer.`` Cf. aussi Buben 1935, pp. 37-38, § 23.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) Ca 1100 pronom. « se mettre en sûreté, se ménager » (Roland, éd. Bédier, 1321 : Li quens Rollant mie ne s'asoüret, Fiert de l'espiet tant cume hanste li duret) − av. 1621 (E. Pasquier, Recherches, V, 6 ds Hug.); b) ca 1175 trans. asëurer de « mettre en sécurité, protéger (de qqc.) » (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. Foerster, 5576 ds T.-L. : asëuré... sont del lion Qui est dedanz la chambre anclos) − fin xviies. (Cardinal de Retz, Mémoires ds Dict. hist. Ac. fr.); c) fin xiies. « mettre en sécurité, rassurer » (Chanson d'Antioche, éd. P. Paris, 410 ds Littré : Là seront nostre gent par matin assaillie; Trop ert assegurée, çou estoit grans folie); d) 1559-67 « mettre en état de stabilité, fixer, consolider » (Amyot, Trad. de Plutarque, Cicéron ds Dict. hist. Ac. fr. : Caesar commanda qu'elles fussent redressées [les statues] comme elles le furent. Car Cicéron dit alors que Caesar par ceste humanité d'avoir fait redresser les statues de Pompéius avoit asseuré les sienes); e) 1690 « garantir par un contrat d'assurance (d'abord dans la mar. marchande) » (Fur.); 2. a) 1165-70 pronom. « se rassurer sur » (B. de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, v. 1867 : En grant dotence m'avez mise : Ne puet mais estre en nule guise Que jo m'en puisse aseürer, Tant que vos veie retorner); b) ca 1175 trans. asëurer de « rendre (qqn) sûr de (qqc.), s'efforcer de convaincre (qqn) de » (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. Foerster, 4270 ds T.-L. : il ne les ose Asëurer de nule chose); c) ca 1180 trans. indir. assëurer « affirmer, promettre, garantir » (M. de France, Lais, Eliduc, 324, 2eéd. Warnke ds T.-L. : il li assëura Que bone fei li portereit). Empr. au b. lat. *assecurare (FEW t. 1, p. 158a; EWFS2; REW3, 720) attesté en lat. médiév. dep. ca 1000 au sens de « mettre en sécurité, protéger » (Hugo, abb. Farfensis, Opusc. hist. p. 76, 18, ds Mittellat. W. s.v., 1051, 63), dep. le xiies. au sens de « promettre » (Teulet, Layettes, I no. 86, p. 56, col. 1 ds Nierm. t. 1, p. 64); à noter aussi au début du xiiies. l'emploi au sens de « s'engager à indemniser, indemniser » à rapprocher de 1 e (De Fremery, OB. Holland, suppl., no. 52, ibid.).
STAT. − Fréq. abs. littér. : Assurer. 7 711. Assurant. 322. Fréq. rel. littér. : Assurer. xixes. : a) 11 536, b) 8 462; xxes. : a) 9 555, b) 12 669. Assurant. xixes. : a) 513, b) 460; xxes. : a) 381, b) 455.
BBG. − Barber. 1969. − Baudr. Chasses 1834. − Bruant 1901. − Darm. Vie 1932, p. 145. − Dupin-Lab. 1846. − Gautrat 1970. − Gir. t. 2 Rem. 1834, pp. 28-29. − Gramm. t. 1 1789. − Gruss 1952. − Jal 1848. − Kuhn 1931, p. 201. − Le Clère 1960. − Noter-Léc. 1912. − Pierreh. 1926. − Pierreh. Suppl. 1926. − Remig. 1963. − Wey (F.). S'assurer comment. Rem. sur la lang. fr. Paris, 1845, t. 1, p. 387. − Will. 1831.

Wiktionnaire

Verbe - français

assurer \a.sy.ʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’assurer)

  1. Rendre stable.
    • Ce n'est qu'en frémissant qu'il posait le pied dans un bateau, ce véhicule nautique fût-il assuré par une traille à roulettes. — (Castil-Blaze, Étienne Nicolas Méhul, dans la Revue de Paris, 1834, vol.1, p.22)
    • Alors, dans sa main gauche, il assura son poignard ; il tira sa longue rapière, la tint un instant élevée au-dessus de sa tête et, la tête haute, le buste droit, effrayant à voir, d'une voix rauque il cria : "Capestang à la rescousse !" — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
  2. (Figuré) Prendre une contenance, un maintien ou un visage ferme.
    • Assurer sa contenance, son maintien, son visage,
  3. Garantir la réalisation ou le bon fonctionnement. — Note d’usage : Il est suivi de la préposition de.
    • Assurer le ravitaillement d'un avion en carburant.
  4. (Manège) Accoutumer un cheval à souffrir le mors.
    • Assurer la bouche d’un cheval,
  5. (Marine) Arborer le pavillon de sa nation en tirant un coup de canon.
    • Assurer le pavillon,
  6. Rendre une chose sûre.
    • Le Courrier français, qui n'y allait pas par quatre chemins, demanda énergiquement que la circulation fût interdite sur le chemin de fer du Nord tant que la sécurité des voyageurs n'y serait pas assurée. — (Léon Malo, La sécurité dans les chemins de fer, page 278, Dunod, 1883)
    • Grâce à cette mesure protectrice, les petits cultivateurs belges sont assurés de ne pas payer leurs engrais quatre fois ce qu'ils valent, […], — (Charles-Victor Garola, Engrais, p.331, J.-B. Baillière et fils, 1906)
    • Nous donnons donc un coup d'œil à nos armes à feu et nous assurons qu'elles sont chargées et en état de servir le cas échéant. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 45)
    • La réforme monétaire du 15 octobre 1923 a assuré la sécurité des échanges en mettant à la disposition du public un instrument de paiement stable. — (Wilfrid Baumgartner, Le Rentenmark (15 Octobre 1923 - 11 octobre 1924), Les Presses Universitaires de France, 1925 (réimpression 2e édition revue), page 91)
  7. Garantir un droit, faire qu’il ne périclite pas.
    • Assurer une hypothèque, une créance.
    • Assurer à quelqu’un une somme, une rente, une pension, etc., Lui en assurer le paiement sur des objets qui offrent une suffisante garantie.
  8. Garantir, par un acte, la propriété d’un bien à quelqu’un, pour qu’il en jouisse après la mort du donateur.
    • Il assura tous ses biens à son neveu, après sa mort.
  9. Procurer d’une façon certaine et durable.
    • La transmission des télégrammes est assurée par deux câbles et un puissant poste de T.S.F. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Peu à peu, il agrandit son établissement, lui adjoignit un hôtel borgne où de savantes « passes » lui assurèrent de larges profits. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
    • Lorsqu'un écrivain « de sf » subit une crise d’agraphie non lésionnelle (parfois appelée flemmingite, mélancolie, coma éthylique, etc.) mais désire néanmoins assurer ses fins de mois — c'est-à-dire obtenir à peu près l'équivalent du S.M.I.C. — plusieurs possibilités s'offrent à lui. — (Pierre Bernard, Les fenêtres internes: anthologie composée et présentée, Union Générale d'éditions, 1978, page 11)
    • Appelé dans le langage courant « central téléphonique », l’autocommutateur assure la connexion entre les lignes du réseau public et la distribution intérieure, ainsi qu'entre les postes intérieurs eux-mêmes. — (Daniel Lauze, Guide pratique de gestion d'un établissement public local d'enseignement, tome 2, ESF Éditeur, 2002, p. 119)
    • L'après-midi avait été consacré à l'anniversaire classique avec les amis du lycée, le gâteau et les glaces, un semblant de boum encadré par ma mère qui assurait le service et veillait à l'absence totale d'alcool et de cigarette. — (Daniel Nguyen, La Passe, BoD/Books on Demand, 2014)
  10. Garantir ou faire garantir par un contrat d’assurance ; contracter une assurance.
    • Assurer à tant pour cent.
    • Faire assurer des marchandises.
    • J’ai assuré ma maison.
    • Je me suis assuré à plusieurs compagnies.
  11. Engager fortement quelqu’un à regarder une chose comme certaine, à y croire. — Note : Avec un nom de personne pour complément d’objet
    • Assurer quelqu’un de sa reconnaissance, etc.
    • Assurez-le de mon respect, de mon dévouement, etc.
  12. (Escalade) En escalade, garantir que son coéquipier sera bien encordé en cas de chute.
  13. (Intransitif) Affirmer ou certifier une chose ; prétendre avec assurance.
    • Bien que les bonnes ne manquassent pas, ainsi que la fermière l’assurait péremptoirement, l’excellente femme cherchait, et ne trouvait rien. — (Octave Mirbeau, La Bonne, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
    • Une amie ayant eu pitié de moi, m’avait donné une recette inratable, facile même pour un enfant de 4 ans, m’avait-elle assuré. OK relevons ce nouveau défi. — (Sophie Bergart, Les tribulations d'une Parisienne à la campagne, Éditions du Panthéon, 2015)
    • Côté visitorat, « nous restons aussi optimistes et misons sur le fait qu’après deux ans sans salon, les gens ont besoin de se retrouver, de partager des moments de convivialité et de venir découvrir le renouveau du Sommet », assure Jacques Chazalet. — (Vincent Guyot, « Le guide du Sommet de l’élevage 2021 », le 29 septembre 2021, sur le site de La France agricole (www.lafranceagricole.fr))
  14. (Intransitif) Rendre certain d’une chose.
    • Ce qu’il a déjà fait nous assure de sa fidélité pour l’avenir.
    • Je veux être assuré de ses intentions.
  15. (Intransitif) (Familier) Être à la hauteur.
    • Hier je suis allé passer le permis de conduire et je n’ai pas assuré. - Une manière de dire que j'ai raté le permis.
    • (...) l’image de la brute virile qui assure au pieu revenait en force depuis quelques années (...) — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, page 70)
    • Maintenant, via Internet, on trouve pas mal de choses toutes faites : les gens assurent de moins en moins manuellement. — (Stéphanie Maurice, La passion du tuning, Seuil, 2015, collection Raconter la vie, page 97)
  16. (Pronominal) (Avec les prépositions Dans et En); Établir sa confiance.
    • Malheur à celui qui ne s’assure que dans ses richesses!
    • Il faut s’assurer en Dieu.
  17. (Pronominal) Se procurer la certitude d’un fait.
    • Charles se leva, […], s’approcha de la porte, tendit l’oreille pour s’assurer que personne n’était aux écoutes, […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
    • […]; les Sarrazins qui s'étaient assurés de la maîtrise de la Méditerranée, avaient provoqué la ruine du commerce français et il faudra attendre jusqu'aux Croisades pour voir la marine française reconquérir la libre circulation sur la mer. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Dans ce chenal étroit je pouvais à peine faire route trente secondes entre deux virements de bord et encore je devais utiliser cette demi-minute pour prendre les relèvements au compas et m'assurer de ma position. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
  18. (Pronominal) Arrêter, emprisonner, en parlant de quelqu’un. — Note d’usage : Il est suivi de la préposition de.
    • S’assurer de sa personne.
  19. (Pronominal) Se garantir la protection, le suffrage de quelqu’un dans les choses où l’on a besoin de lui. — Note d’usage : Il est suivi de la préposition de.
    • S’assurer de son parrain.
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Littré (1872-1877)

ASSURER (a-su-ré) v. a.
  • 1Rendre solide, sûr, ferme. Assurer les navires avec les ancres. Il assura la table avec un tesson.

    Assurer la main, la rendre ferme et sûre.

  • 2Donner de l'assurance. Ô bonté qui m'assure autant qu'elle m'honore, Racine, Esth. II, 7. Un oracle m'assure, un songe me travaille, Corneille, Hor. IV, 3. Et tâchons d'assurer la reine qui te craint, Corneille, Nicom. IV, 3. Cependant prenez soin D'assurer des jaloux dont vous avez besoin, Corneille, ib. V, 1. Girot en vain l'assure, Boileau, Lutrin, IV. On assure la conscience en montrant…, Pascal, dans COUSIN.

    Voltaire a blâmé cet emploi d'assurer dans Corneille ; il est vrai que nous disons maintenant de préférence rassurer. Mais, comme on voit, assurer était en plein usage avec ce sens parmi les contemporains de Corneille ; et on pourrait encore s'en servir dans la poésie et la prose élevée.

  • 3Rendre une chose sûre, faire qu'elle ne manque pas. Il s'assura par là votre amitié. Cette action vous assure des droits à ma reconnaissance. Elles se sont assuré d'avance une loge au théâtre. Assurer des vivres et des munitions à l'armée. Tu sais combien de fois ses jalouses tendresses Ont pris soin d'assurer la mort de ses maîtresses, Racine, Mithr. I, 1. Enfin de tous les Grecs satisfaites l'envie, Assurez leur vengeance, assurez votre vie, Racine, Andr. I, 2. Vainement à son fils j'assurais mon secours, Racine, Andr. II, 5. Je m'assure un port dans la tempête, Racine, Brit. I, 1. Je vais donc, puisqu'il faut que je me sacrifie, Assurer à Pyrrhus le reste de ma vie, Racine, ib. IV, 1. Demain je ne puis assurer aucun moment, Bossuet, Lett. Corn. 146. Assure, m'a-t-il dit, le repos de ton roi, Racine, Esth. II, 1. Vous voulez que ma fuite assure vos désirs, Racine, Brit. III, 7. Vous reconnaissez… que ceux qui… font des œuvres dignes de leur foi, s'assurent la vie éternelle, Bossuet, Hist. II, 13.
  • 4Mettre en sûreté. Il assura sa vie par cette précaution. Assurant facilement leur marche dans des lieux découverts. Pour mieux assurer la fortune de ses enfants. Demain, dès cette nuit, je prendrai des mesures Pour assurer le temple et venger ses injures, Racine, Ath. V, 2. [Il] S'offrit d'assurer par un hymen prochain Le bandeau qu'elle avait reçu de votre main, Racine, Mithr. II, 3. Vous avez des deux mers assuré les rivages, Racine, Phèd. III, 5. Et qui de ma faveur se voudrait honorer, Si mon hymen prochain ne peut vous assurer, Racine, Iphig. V, 2. Mais du moins en partant assurez votre vie, Racine, Phèd. V, 1. En les perdant j'ai cru vous assurer vous-même, Racine, Esth. III, 5. Assurez votre sort pour assurer le mien, Corneille, Nicom. I, 1. Il vous assure et vie, et gloire, et liberté, Corneille, ib. V, 5. Le coup à l'un et l'autre en sera précieux, Puisqu'il t'assure en terre en m'élevant aux cieux, Corneille, Poly. V, 5.
  • 5Transmettre après soi par un acte ce qu'on possède à un tiers. Il a assuré par son testament tous ses biens à son neveu.
  • 6S'engager à payer une certaine somme en cas d'un sinistre déterminé. Trois compagnies avaient assuré ce théâtre. Faire assurer, et simplement, assurer son mobilier, le garantir contre tout sinistre par une police d'assurance.
  • 7Assurer à, avec le régime indirect de la personne. Engager à croire, certifier, répondre de. Je lui assurai que… J'ai assuré à votre ami qu'il n'y avait rien à craindre. Je ne le fais pas, je vous assure, pour… Qui pouvait assurer qu'il n'y aurait pas de disette ? Pour moi contre chacun je pris votre défense, Et leur assurai fort que c'était médisance, Molière, Mis. III, 5. Trouvez bon que je vous assure qu'il y a beaucoup de passion dans l'affection que j'ai de vous servir, Voiture, Lett. 32.

    Assurer de, avec le régime direct de la personne. Il l'assurait des excellentes dispositions de tous les siens. Assurez-le de mon respect. La peine que prit M. Desportes à faire des vers, lui acquit un loisir de dix mille écus ; mon père, qui l'a vu, m'en a assuré, Guez de Balzac, 1re hist. Chacun de ses trois fils l'en assure en pleurant, La Fontaine, Fabl. IV, 18. Ils assurèrent Quintus que le peuple l'avouerait de tout ce qu'il dirait de sa part au sénat, Vertot, Révol. rom. liv. III, p. 273. Il le fit assurer en même temps que, quelques ordres qui lui vinssent de Rome, il saurait bien éviter les occasions de combattre, Vertot, ib. liv. XIV, p. 334. Les principaux de chaque tribu et les chefs des factions l'assurèrent qu'il n'y avait rien de si élevé dans la république où il ne pût prétendre, Vertot, ib. liv. XIII, p. 224. Ces insensés croyaient encore les faux prophètes qui les assuraient que le jour du salut était venu, Bossuet, Hist. II, 8. Sur le point de les quitter [ses disciples], Jésus-Christ les assure qu'il sera présent avec eux jusqu'à la consommation des siècles, Massillon, Divinité de Jésus-Christ. Je puis les assurer que tous leurs discours ne m'obligeront pas .. Boileau, Avert. de la Sat. X. Vous irez chercher autre part de quoi vous rendre agréable aux yeux de vos belles, je vous en assure, Molière, Pré. rid. 16. Elle et M. son mari m'ont chargé de vous assurer de leur très humble service, Voiture, Lett. 182. Vous pourriez l'assurer de la foi conjugale, Racine, Baj. III, 4. Dites-lui un peu que monsieur et madame sont des personnes de grande qualité, qui lui viennent faire la révérence comme mes amis, et l'assurer de leur service, Molière, Bourg. gent. V, 5. Je suis aise que vous ayez M. de la Garde, assurez-le de moi, Sévigné, 281.

  • 8 En termes de marine, assurer son pavillon, le faire reconnaître.

    En termes de manége, assurer un cheval, lui faire prendre une position franche et l'habituer à exécuter avec régularité et précision tous les mouvements, les arrêts, etc. Assurer la bouche d'un cheval, l'accoutumer à souffrir le mors.

    En termes de fauconnerie, apprivoiser un oiseau pour empêcher qu'il ne s'effraye.

    S'ASSURER, v. réfl.

  • 9Se mettre en sûreté, se garantir. S'assurer contre les piéges. Il s'assura contre cet événement. Contre mon ennemi laisse-moi m'assurer, Racine, Andr. II, 1. C'est en quoi je trouve la condition d'un gentilhomme malheureuse, de ne pouvoir point s'assurer sur toute la prudence et l'honnêteté de sa conduite, Molière, D. Juan, III, 4. Je n'ose m'assurer de toute ma vertu, Corneille, Poly. I, 4.

    Absolument. Princesse, assurez-vous, je les prends sous ma garde, Racine, Athal. II, 7. Mes nymphes… à peine s'assuraient dans le fond de mes eaux, Racine, Poésies, 1. A moins que Valère se pende, Bagatelle ! son cœur ne s'assurera point, Molière, Dép. am. I, 2.

  • 10S'assurer dans, en, sur, à, établir sa confiance. S'assurer en quelqu'un. Il s'assurait dans les promesses de ses amis. Celui qui s'assure en son innocence. Ne vous assurez point sur ce cœur inconstant, Racine, Phèd. V, 3. Mais je m'assure encore aux bontés de ton frère, Racine, Baj. II, 1. Ne vous assurez point sur l'amour qu'il vous porte, Racine, Mithr. I, 5. Ne vous assurez point sur ma faible puissance, Racine, Iphig. IV, 4. Et votre âme s'assure Sur la foi d'un amant infidèle et parjure, Racine, Alex. I, 3. Abner, quoiqu'on se pût assurer sur sa foi, Ne sait pas même encor si nous avons un roi, Racine, Athal. I, 2. Ils ne s'assurent point en leurs propres mérites, Mais en ton nom sur eux invoqué tant de fois, Racine, ib. III, 7. Ainsi sur l'avenir n'osant vous assurer, Racine, Brit. I, 2. Sur les soins d'une mère on peut s'en assurer, Racine, Andr. III, 4. Il ne doit ni présumer de sa vertu, ni s'assurer sur son innocence, Fléchier, I, 379. Madame, assurez-vous sur ma fidélité, Corneille, Rodog. I, 7. Assurez-vous sur lui [rapportez-vous-en à lui] qu'il en a juste cause, Corneille, Poly. I, 3. Faut-il que je m'assure au rapport de mes yeux ? Molière, D. Gar. IV, 7. Et n'est-il point coupable en ne s'assurant pas à ce qu'on ne dit point qu'après de longs combats ? Molière, Mis. IV, 3. C'est conscience en ceux qui s'assurent en nous, Molière, Éc. des maris, I, 3.
  • 11S'assurer de, prendre une entière connaissance. S'étant assuré du chargement des chariots. Il s'assura du départ de ses amis. S'assurer de la vérité. Il s'assurera des dispositions de ses adversaires. Comment s'assurer de ceux des écrivains qui sont propres à nous instruire ?
  • 12S'assurer, être persuadé, avoir la certitude. J'aimais, et je pouvais m'assurer d'être aimée, Racine, Baj. I, 4. Madame, assurez-vous de mon obéissance, Racine, Mithr. I, 2. Assurez-vous qu'Isabelle est constante, Racine, Plaid. II, 6. Je m'assure qu'il vaut mieux…, Racine, Plaid. Préf. Je m'assure que vous avouerez à la fin qu'il n'y a peut-être rien de si difficile que de rendre hérétiques ceux qui ne le sont pas et qui ne fuient rien tant que de l'être, Pascal, Prov. 18. Je m'assurerais qu'il serait venu, Pascal, Proph. 15. Je m'assure que vous en serez satisfait, Pascal, Prov. 5. Elle s'assure qu'elle a en soi les forces nécessaires pour cette conquête, Pascal, dans COUSIN. Assurez-vous que je ne vous oublie pas, Bossuet, Lett. Corn. 120. Car qui peut s'assurer d'être toujours heureux ? La Fontaine, Fab. V, 17. Du sort dont vous parlez, je le garantis, moi, S'il faut que par l'hymen il reçoive ma foi ; Il s'en peut assurer, Molière, Éc. des maris, I, 3. Pour mon cœur, vous pouvez vous assurer de lui, Molière, F. sav. IV, 7. Vous me direz que ces conditions vous paraîtraient merveilleuses, si vous pouviez vous assurer qu'Idoménée les accomplirait de bonne foi, Fénelon, Tél. v.

    Elliptiquement. On conviendra, je m'assure, que voilà une étrange manière de contracter, Rousseau, Contr. III, 16. Six couplets de chansons qui, je m'assure, remettront toutes choses dans l'équilibre, Montesquieu, Lett. pers. 111. Quelque chien enragé l'a mordu, je m'assure, Molière, Éc. des f. II, 2.

    Absolument. Voyant trop pour nier, et trop pour m'assurer… on ne peut s'assurer et l'on est toujours dans la défiance, Pascal, édit. COUSIN. Je n'y trouvais guère de quoi m'assurer, Descartes, Méth.

  • 13S'assurer de, se rendre maître de, se saisir de, arrêter, emprisonner. Il s'assura de cette ville. Ils s'assurèrent d'une barque. On s'assura de la personne du prince de Condé. Les soldats entourent le fugitif et s'assurent de sa personne. Maxime et la moitié s'assurent de la porte, Corneille, Cinna, I, 3. Allez dès aujourd'hui, Soit qu'il résiste ou non, vous assurer de lui, Corneille, Cid, II, 6. De tous les deux, madame, il se faut assurer, Racine, Athal. II, 5. La prudence veut que l'on s'assure de leurs personnes, Montesquieu, Esp. V, 14.
  • 14S'assurer de, se ménager l'appui de quelqu'un. Il faut s'assurer d'un journal accrédité. S'assurer de la faveur du préfet. Les Romains, pour attaquer avec sûreté de si redoutables adversaires, s'assurèrent des Carthaginois, Bossuet, Hist. I, 8. Il s'assura du landgrave de Hesse et de la maison de Brunswick, Voltaire, S. de L. XV, 32.

REMARQUE

1. L'Académie écrit sûr et sûreté avec un accent circonflexe, avec raison si l'on suit l'étymologie, puisque sûr est pour l'ancien français seür ; mais alors il faudrait écrire, pour faciliter l'orthographe, en n'introduisant pas des séries discordantes sans raison assurer et ses annexes avec un accent circonflexe ; car assurer est aussi pour asseürer.

2. Des grammairiens ont prétendu que, au sens de certifier, assurer voulait la préposition à devant la personne à qui l'on parle, et qu'il fallait dire : assurez-lui que je ne l'oublierai, et non : assurez-le que je ne l'oublierai. C'est une fausse décision quant à la seconde partie : assurer une chose à quelqu'un ou assurer quelqu'un d'une chose sont aussi bon français l'un que l'autre. Voyez les exemples.

3. D'autres grammairiens ont blâmé Racine et en général les poëtes, de dire s'assurer à… au lieu de s'assurer en… ou dans… ou sur… S'assurer à est une excellente construction dans la poésie.

SYNONYME

1. ASSURER, AFFERMIR., Assurer, c'est rendre sûr. Affermir, c'est rendre ferme. On assure un navire sur ses ancres ; on affermit une muraille par de solides fondements.

2. ASSURER, AFFIRMER., Affirmer est plus décisif que assurer. Assurer, c'est donner des assurances ; mais des assurances ne sont pas des certitudes ; au lieu que l'affirmation ne souffre pas d'incertitude.

HISTORIQUE

XIe s. Li quens Rolans mie ne s'asoüret [ne se met pas en sûreté, ne se cache pas], Ch. de Rol. CII.

XIIe s. Com faitement m'en asseürera ? Ronc. p. 8. Seigneur, dist Charles, soiez asseüré, ib. p. 188. Quant la saison du douz temps s'aseüre, Couci, p. 125. J'en sai une, se me vouloit aimer, De bone amour asseürés [je] seroie, Quesnes, Romancero, p. 87. Par cel apel unt mult le rei asseüré E mult à cele feiz de s'ire refrené, Th. le mart. 43. … Sachiez dons Que je voel et quex est li dons Dont vous m'avez asseüré, La charrette, 171.

XIIIe s. Et ce, dient li message, avons nos plain pooir d'asseürer, se vos volés, Villehardouin, LI. Et manderent à l'empereur Kyrsac que il asseurast les convenances que ses fils avoit asseürées, Villehardouin, LXXXV. Plus fust asseürée [elle serait plus en sûreté], s'ele fust à Namur, Berte, XLI. Et li vens est cheüs, et li temps s'asseüre, ib. XLII. Car [elle] bien sait que c'est ele [Berte]… Li cuers lui dit, pour voir bien l'en asseüra, ib. CXXII. Gart que du tout [il] ne s'asseüre En sa biauté, ne en sa forme, la Rose, 8353. N'est donc bien fortune seüre ; Rest bien fos qui s'i asseüre, ib. 6768. [L'amour] C'est paor toute asseürée, Esperance desesperée, ib. 4311. Là seront nostre gent par matin assaillie ; Trop ert assegurée, çou estoit grans folie, Ch. d'Ant. 410. Et lors dit que si feroit-il, mès que il l'asseürassent [donner des sûretés], Joinville, 245.

XVe s. Quand elle se trouva en l'Empire, si fut un peu plus asseurée que devant, Froissart, I, I, 12. Quant ils surent que la ville estoit à la comtesse d'Aumale, sœur à messire Robert d'Artois qui trepassé estoit, ils assurerent la ville et le pays qui à la dame estoit appartenant, pour l'amour de lui, Froissart, I, I, 281. Leur signifierent ces nouvelles et les asseurerent de la bataille, Commines, I, 11. Le roy demanda à monseigneur de Charolois ces motz : Mon frere, m'asseurez vous ? Ledit conte luy respondit : Oui comme frere, Commines, I, 12. … Qu'ilz s'asseurassent bien l'ung l'autre de ne faire paix ne traicté l'ung sans l'autre, Commines, IV, 3. Se gecta à deux genoulx devant moy comme celluy qui cuidoit desjà estre mort ; je l'asseurai le mieulx que je peuz…, Commines, IV, 7. Affin que le peuple en fust plus asseuré et combatist mieulx, Commines, I, 3.

XVIe s. Agesilaus asseura l'advantage qui lui estoit acquis, Montaigne, I, 15. Je ne m'asseure pas que je peusse venir à bout de…, Montaigne, I, 37. Je m'estois hasté de l'escrire là, pour ne m'asseurer point d'arriver jusques chez moi, Montaigne, I, 78. Fondement asseuré, Montaigne, I, 83. Qui plus curieusement s'est asseuré de son salut, que luy de sa ruyne, Montaigne, I, 243. Elle print d'une main asseurée la coupe, Montaigne, II, 40. Ils asseurent que les forces humaines ne sont pas capables d'y attaindre, Montaigne, II, 230. Que ce que nous avons dict soit vray, nous en asseurerions si nous avions sur cela confirmation d'un oracle, Montaigne, II, 281. Je m'asseure que ne vouldriez permettre que telles traffiques eussent lieu envers le Roy, Marguerite de Navarre, Lett. 141. C'est un refus, qui asseure et afferme, Un affermer, qui desasseure et nie, Rendant le cœur en inconstance ferme, Saint-Gelais, 3. Ils se fioient bien de sa volonté, mais ils ne s'asseuroient point de son courage, La Boétie, 45. Mais certes cela est bien asseuré, que le tyran ne pense jamais que sa puissance luy soit asseurée, La Boétie, 50. Asseure toy [crois], ô Socrates, que…, La Boétie, 207. Quand on luy eut fait entendre au vray que c'estoit, il s'asseura [se rassura] et sortit du temple, Amyot, Lyc. 8. Il ordonna, si un chien mordoit quelcun, que le maistre fust tenu de le livrer, attaché à un cep de bois : c'estoit une bonne invention pour s'assurer du chien, Amyot, Solon, 49. Le charton feit tout ce qu'il peut trouver pour arrester les chevaux, en leur tirant la bride, et les caressant et assurant de la voix, Amyot, Publ. 26.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

ASSURER, affirmer, confirmer, (Grammaire.) on assûre par le ton dont on dit les choses. On les affirme par le serment : on les confirme par des preuves. Assûrer tout, donne l’air dogmatique. Tout affirmer, inspire de la méfiance. Tout confirmer, rend ennuyeux. Le peuple qui ne sait pas douter, assûre toûjours. Les menteurs pensent se faire plus aisément croire, en affirmant. Les gens qui aiment à parler, embrassent toutes les occasions de confirmer. Un honnête-homme qui assûre mérite d’être crû ; il perdroit son caractere, s’il affirmoit à l’aventure ; il n’avance rien d’extraordinaire, sans le confirmer par de bonnes raisons.

Assurer, terme de Commerce de mer. Il se dit du trafic qui se fait entre marchands & négotians, dont les uns moyennant une certaine somme d’argent, qu’on nomme prime d’assûrance, répondent en leur nom des vaisseaux, marchandises & effets que les autres exposent sur la mer. On peut faire assurer la liberté des personnes, mais non pas leur vie. Il est néanmoins permis à ceux qui rachetent des captifs, de faire assûrer sur les personnes qu’ils tirent de l’esclavage, le prix du rachat, que les assûreurs sont tenus de payer, si le racheté faisant son retour est pris, ou s’il périt par autre voie que par sa mort naturelle. Les propriétaires des navires, ni les maîtres ne peuvent faire assûrer le fret à faire de leurs bâtimens, ni les marchands le profit esperé de leurs marchandises, non plus que les gens de mer leur loyer. Ordonnance de la Marine du mois d’Août 1681. (G)

Assûrer son pavillon, (Marine.) c’est tirer un coup de canon en arborant le pavillon de sa nation. Voyez Assûrance, coup d’assûrance. (Z)

Assûrer la bouche d’un cheval (Manége.) c’est accoûtumer celui que la bride incommode à en souffrir l’effet, sans aucun mouvement d’impatience. Assûrer les épaules d’un cheval, c’est l’empêcher de les porter de côté. (V)

Assûrer un oiseau de proie, c’est l’apprivoiser, & empêcher qu’il ne s’effraye.

Assûrer une couleur, (Teinture.) c’est la rendre plus ténace & plus durable. On assûre l’indigo par le pastel. Pour cet effet, on n’en met pas au-delà de six livres sur chaque grosse balle de pastel : mais ce n’est pas seulement en rendant les couleurs plus fines, & en prenant des précautions dans le mêlange des ingrédiens colorans, qu’on assûre les couleurs ; il faut encore les employer avec intelligence. Par exemple, la couleur est moins assûrée dans les étoffes teintes après la fabrication, que dans les étoffes fabriquées avec des matieres déjà teintes. Il n’est pas nécessaire de rendre raison de cette différence ; elle est claire.

Assûrer le grain, (terme de Courroyeur.) c’est donner au cuir la derniere préparation qui forme entierement ce grain, qu’on remarque du côté de la fleur dans tous les cuirs courroyés, soit qu’ils soient en couleur ou non. Quand le grain est assûré, il ne reste plus d’autre façon à donner au cuir que le dernier lustre. Voyez Courroyer.

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Étymologie de « assurer »

Bourguig. essurai ; picard, asseurer ; provenç. assegurar ; espagn. asegurar ; ital. assecurare, assicurare ; de à et sûr (voy. ce mot).

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De l'ancien français asseürer, du bas latin assecurare (« rendre sûr), de « securus » (sûr »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « assurer »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
assurer asyre

Fréquence d'apparition du mot « assurer » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « assurer »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « assurer »

  • Les assureurs ne veulent plus rien assurer sans avoir l’assurance que le risque qu’ils garantissent est devenu inexistant.
    Philippe Bouvard — Les Pensées
  • Si la vertu ne suffit pas à assurer le bonheur, la méchanceté suffit à rendre malheureux.
    Aristote
  • Pour assurer le quotidien, un milliardaire vit de ses rentes alors qu’un SDF vide ses poches.
    Marc Escayrol — Mots et grumots
  • Certains aiment tellement l’humanité, qu’ils sont prêts à l’exterminer pour assurer son bonheur.
    Yves Moigno
  • Avant de dire quelque chose, il faut s'assurer que le silence ne soit pas plus important.
    Marcel Marceau
  • La vraie réussite d’une équipe, c’est d’assurer la compétitivité dans la pérennité.
    Alain Prost
  • Toute société qui prétend assurer aux hommes la liberté, doit commencer par leur garantir l'existence.
    Léon Blum — Nouvelles Conversations de Goethe avec Eckermann, Gallimard
  • Laissons à Dieu le soin d'assurer son propre salut.
    Achille Chavée — Décoctions II
  • La démocratie devrait assurer au plus faible les mêmes opportunités qu'au plus fort.
    Gandhi — Tous les hommes sont frères
  • Malheureusement, il y a des moments où la violence est la seule façon dont on puisse assurer la justice sociale.
    Thomas Stearns Eliot — Meurtre dans la cathédrale
Voir toutes les citations du mot « assurer » →

Traductions du mot « assurer »

Langue Traduction
Anglais ensure
Espagnol asegurar
Italien garantire
Allemand dafür sorgen
Chinois 确保
Arabe التأكد من
Portugais garantir
Russe обеспечивать
Japonais 確保する
Basque ziurtatzeko
Corse assicura
Source : Google Translate API

Synonymes de « assurer »

Source : synonymes de assurer sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot assurer au Scrabble ?

Nombre de points du mot assurer au scrabble : 7 points

Assurer

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