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Mère
Sommaire
- Définitions de « mère »
- Étymologie de « mère »
- Phonétique de « mère »
- Fréquence d'apparition du mot « mère » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « mère »
- Citations contenant le mot « mère »
- Images d'illustration du mot « mère »
- Traductions du mot « mère »
- Antonymes de « mère »
- Combien de points fait le mot mère au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | mère | mères |
Définitions de « mère »
Trésor de la Langue Française informatisé
MÈRE1, subst. fém. et adj.
Wiktionnaire
Adjectif - français
mère \mɛʁ\ masculin et féminin identiques
- Qualifie ce qui est à la source d'une autre chose.
- Quand la cristallisation est achevée on sépare les cristaux de la liqueur mère qui se compose principalement d’acide oléique, on les fait recristalliser dans l’alcool à plusieurs reprises. — (J. Fritsch, Fabrication et raffinage des huiles végétales, manuel à l'usage des fabricants, raffineurs, courtiers et négociants en huiles, Paris : chez H. Desforges, 1905, page 5)
- Dans de nombreux pays, une pratique judicieuse consiste à glisser une pierre entre le rejet et la base du stipe afin de l'obliger à se développer en s'éloignant du pied mère. — (Gilles Peyron, Cultiver le palmier-dattier, CIRAD/GRIDAO, 2000, page 66)
Nom commun - français
mère \mɛʁ\ féminin (pour un homme, on dit : père)
-
Femme qui a donné naissance à au moins un enfant.
- Mais comment, cependant, ne pas consacrer au moins un mot à cette admirable pouponnière, à cette garderie, à ces parcs à bébés où les jeunes mères déposent leurs petits, qu’elles viennent, à intervalles réguliers, allaiter avec des précautions de propreté, une incessante éducation d’hygiène dont je m’émerveille ? — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Quelque mois après les élections, suivant l’un de ses fils, précédant l’autre, s’éteignait notre mère, ma mère vénérée, ma mère dont le portrait emplit la pièce où je travaille, ma mère dont le regard, vivant sur la toile, enveloppe encore son enfant préféré. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Premiers matins où les jeunes mères aiment leur fils, mais pas encore par amour maternel ; elles le plaignent, elles l’admirent : il sera un grand artiste : il se mariera. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- Dès que leurs enfants pourraient s’y aventurer, […], les mères les sermonnent à grosse voix : « Ne va jamais là tout seul, sais-tu : la bête à crochets te mangerait ». — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Il n'y a pas encore très longtemps, les mères donnaient le jour à leurs enfants à leur domicile, et l'on décédait chez soi ou chez ses enfants. — (Gérard-François Dumont, avec la collaboration de Pierre Chaunu, Jean Legrand & Alfred Sauvy, La France ridée : les conditions du renouveau, nouvelle édition, Hachette, 1986)
- Il traita d’abord Joséphine de putain, chose affirma-t-il qui ne l’étonnait guère attendu qu’elle était la fille de sa mère, […]. — (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Femme qui a pris le rôle et la responsabilité maternelle dans la vie d’un enfant.
- Une mère adoptive.
-
Femelle d'un animal, lorsqu’elle a un ou plusieurs petits.
- La mère de ce poulain a gagné de nombreux concours.
- Un faon qui suit sa mère.
-
Hôtesse d’une auberge qui recevait des compagnons, dans la tradition du compagnonnage.
- Il est compagnon du devoir, il a une grande canne avec de longs rubans, et il m’emmène quelquefois chez la Mère des menuisiers. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
- Nine, c’est un peu comme la mère de ce compagnonnage, où les loups sourient aux dévorants. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 191)
-
Comme il était alors d’usage, c’est une mère des compagnons qui gouvernait toute la maison.
Celle-là était la jeune veuve d’un ferronnier, qui était tombé d’un clocher dont il venait de poser la croix. — (Marcel Pagnol, Le temps des secrets, 1960, collection Le Livre de Poche, page 39)
-
(Figuré) Environnement ou lieu où une chose a commencé, ou bien source, origine.
- Verser le sang pour la mère patrie (c’est-à-dire le pays où l’on est né)
- Ignorance est mère de tous les maux. — (Rabelais, Cinquième livre,)
-
(Religion) Religieuse qui dirige un couvent.
- La mère abbesse sera absente pour la semaine.
- La mère supérieure charitable que fut Mère Teresa a été canonisée.
- Vous deviez, ma mère, surveiller plus étroitement les novices.
-
Restauratrice, cheffe cuisinière.
- Des célèbres mères lyonnaises, nulle ne fut plus connue que la Mère Brazier, première femme qui a obtenu trois étoiles au Guide Michelin en 1933.
-
(Familier) Femme âgée. — Note : se dit parfois de façon ironique, et souvent précède le nom de cette femme.
- La mère Malard, branlant son bonnet noir, en a avalé les « Ave Maria » qu’elle bavotte à mi-voix, au long des heures, pour la conversion des pécheurs. — (Jean Rogissart, Mervale, Éditions Denoël, Paris, 1937, page 20)
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(Familier) Interpellation familière adressée notamment par l'époux à son épouse.
- — Allons, la mère, allons voir s’il y a encore de la soupe ; moi j’en mangerai bien une potée. — (Guy de Maupassant , Histoire d’une fille de ferme, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, page 122)
-
Levure de première fermentation, levure d’origine.
- Une mère de kéfir, un levain mère.
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Femme qui a mis un enfant au monde. Mère tendre. Mère dénaturée. Elle est la mère d'un tel. Elle est mère d'une famille nombreuse. Un cur de mère. Les devoirs d'une mère. Il est parent du côté de la mère. Ils sont frères de père et de mère. Il se dit aussi des Femelles des animaux, lorsqu'elles ont des petits. La mère de ce poulain. La mère de ces chiens. La mère et les poussins. Un faon qui suit sa mère. Mère de famille, Femme mariée qui a des enfants. Notre première mère, Ève, la femme d'Adam. Grand-mère, Aïeule. Grand-mère du côté paternel, du côté maternel. Grand-mère paternelle, maternelle. Populairement, on dit quelquefois Mère-grand. Belle-mère, Terme relatif. C'est, à l'égard des enfants, la Femme que leur père a épousée, après la mort de leur mère; à l'égard d'un gendre, la Mère de sa femme; et, à l'égard d'une bru, la Mère de son mari. Fig., Notre mère commune, La terre. Fig., L'Église est la mère des fidèles. Notre mère la sainte Église. Notre sainte mère l'Église. Fig., Cette femme est la mère des pauvres, Elle fait de grandes charités; elle donne des soins aux pauvres. Fig. et fam., Contes de ma Mère l'Oie. Voyez CONTE. Fig. et fam., La mère une telle, se dit d'une Femme du peuple un peu âgée. La mère Michel. Venez, la mère, la bonne mère, qu'on vous parle.
MÈRE est aussi la qualification qu'on donne à certaines Religieuses. La mère prieure. La mère abbesse. La mère Angélique. Ma mère.
MÈRE se prend figurément pour Cause. L'oisiveté est la mère de tous les vices. La nécessité est la mère des inventions. Il se dit aussi des Lieux, des établissements où une chose a commencé et s'est perfectionnée. La France, mère des arts.
MÈRE s'emploie quelquefois adjectivement, comme dans les locutions suivantes : La reine mère, La reine douairière. La mère patrie, L'État, le pays qui a fondé une colonie et qui la gouverne. Langue mère, Langue qui ne paraît dérivée d'aucune autre et dont quelques-unes sont dérivées. L'hébreu est une langue mère. L'idée mère d'un ouvrage, La principale idée d'un ouvrage, l'idée dont il est le développement. Maison-mère, Établissement religieux qui est à la tête d'un certain nombre de couvents. Mère branche, Grosse branche d'où sortent plusieurs autres branches. Mère perle, Grosse coquille qui renferme quelquefois un grand nombre de perles. En termes de Chimie, Eau mère, Eau de cristallisation après que les cristaux se sont déposés. Mère de vinaigre, Couche qui se forme à la surface du vinaigre et qui permet d'en fabriquer à nouveau. En termes d'Anatomie, Dure-mère et Pie-mère, Deux des membranes qui enveloppent le cerveau.
Littré (1872-1877)
-
1Femme qui a mis un enfant au monde.
Que ne peut point un fils sur le cœur d'une mère !
Corneille, Rodog. IV, 4.Comme un enfant que sa mère arrache d'entre les bras des voleurs, doit aimer, dans la peine qu'il souffre, la violence amoureuse et légitime de celle qui procure sa liberté
, Pascal, Pens. XXIV, 61 ter.Vous avez perdu ces heureux moments où vous jouissiez des tendresses d'une mère qui n'eut jamais d'égale ; mais il vous reste ce qu'il y a de plus précieux, l'espérance de la rejoindre dans le séjour de l'éternité
, Bossuet, Mar.-Thér.Nous vîmes alors [en une maladie dangereuse du Dauphin] dans cette princesse, au milieu des alarmes d'une mère, la foi d'une chrétienne
, Bossuet, ib.Elle pouvait dire avec le prophète : mon père et ma mère m'ont abandonnée ; mais le Seigneur m'a reçue en sa protection
, Bossuet, Duch. d'Orl.Femme et mère très chérie et très honorée, elle a réconcilié avec la France le roi son mari et le roi son fils
, Bossuet, Reine d'Anglet.Ô mère, ô femme, ô reine admirable !
Bossuet, ib.Il demeura sous la conduite d'une mère que les pauvres avaient toujours regardée comme la leur
, Fléchier, Lamoignon.Souvenez-vous de ces années stériles où, selon le langage du prophète, le ciel fut d'airain et la terre de feu : les mères mouraient sans secours sous les yeux de leurs enfants, les enfants entre les bras de leurs mères, faute de pain
, Fléchier, Aiguillon.Des droits de ses enfants une mère jalouse Pardonne rarement aux fils d'une autre épouse
, Racine, Phèd. 11, 5.Mais enfin j'étais mère et pleine de faiblesse
, Voltaire, Œdipe, IV, 1.C'est une mère ravie à ses enfants dispersés, Qui leur tend de l'autre vie Ces bras qui les ont bercés
, Lamartine, Harm. II, 1.Ô l'amour d'une mère, amour que nul n'oublie ! Pain merveilleux qu'un Dieu partage et multiplie, Table toujours servie au paternel foyer ! Chacun en a sa part, et tous l'ont tout entier !
Hugo, Feuilles d'automne, I.Fils de bonne mère, voy. FILS, n° 1.
Fig. Cette femme est la mère des pauvres, elle fait de grandes charités, elle donne des soins aux pauvres.
[Sa mort] moment fatal pour tant de pauvres dont elle était la mère et la protectrice
, Fléchier, Aiguillon. - 2Il se dit des femelles des animaux. Une chienne mère de trois petits.
-
3Mère de famille, femme mariée qui a des enfants.
La véritable mère de famille, loin d'être une femme du monde, n'est guère moins recluse dans sa maison que la religieuse dans son cloître
, Rousseau, Ém. V.Y a-t-il au monde un spectacle aussi touchant, aussi respectable, que celui d'une mère de famille entourée de ses enfants, réglant les travaux de ses domestiques, procurant à son mari une vie heureuse, et gouvernant sagement la maison ?
Rousseau, Lett. à d'Alemb. -
4La mère de Dieu, Marie, la sainte Vierge.
Mère de Dieu, nom d'un ordre de chevalerie, institué en 1233, et confirmé en 1262, par Urbain VI, sous la règle de Saint-Dominique, pour soutenir les intérêts des veuves et des orphelins ; la marque était une croix pattée de rouge, avec deux étoiles en chef, de même couleur, sur une soutane blanche.
- 5Notre première mère, ève, la femme d'Adam.
- 6Dans le paganisme, la mère des dieux, Cybèle.
-
7Mère nourrice, la femme qui donne à teter à un enfant au lieu de la véritable mère.
Demi-mère, nom qui a été donné quelquefois aux nourrices.
-
8Grand'mère, mère-grand, voy. GRAND'MÈRE.
Fig. Contes de ma mère l'oie, contes dont on amuse les enfants.
Et ne m'émeus non plus, quand leur discours fourvoie, Que d'un conte d'Urgande et de ma mère l'oie
, Régnier, Sat. X.Faire des contes de ma mère l'oie, dire des choses où il n'y a nulle apparence de raison et de vérité.
- 9Belle-mère, voy. BELLE-MÈRE.
-
10Mal de mère, affection de matrice, et, particulièrement, l'hystérie.
Mlle de Clisson a de grands maux de mère
, Sévigné, 91. -
11 Fig. Notre mère commune, la terre.
La terre notre mère, la terre qui nous nourrit.
Vous rougirez de la charrue, vous renierez la terre votre mère, et l'abandonnerez
, Courier, Simple discours.Mère se dit des contrées considérées comme origine.
Albe est ton origine ; arrête et considère Que tu portes le fer dans le sein de ta mère
, Corneille, Hor. I, 1.Patrie aux flancs féconds, sainte mère des hommes, Ce que furent jadis nos pères, nous le sommes !
Th. Gautier, Prologue d'ouverture, 1845.Fig.
Quand, par les rois chrétiens aux bourreaux turcs livrée, La Grèce, notre mère, agonise éventrée
, Hugo, Feuilles d'automne, XL. -
12 Fig. La mère des fidèles, l'Église. Notre mère sainte Église.
L'Église ne fait que gémir… mère affligée, elle a souvent à se plaindre de ses enfants qui l'oppriment ; on ne cesse d'entreprendre sur ses droits sacrés
, Bossuet, le Tellier.Que dirai-je des saintes prières des agonisants, où, dans les efforts que fait l'Église, on entend ses vœux les plus empressés et comme les derniers cris par où cette sainte mère achève de nous enfanter à la vie céleste ?
Bossuet, Louis de Bourbon.Se dit des églises qui en ont fondé d'autres, ou qui ont établi des congrégations.
Il se dit aussi des religions qui en ont enfanté d'autres.
Les religions chrétienne et musulmane reconnaissent la juive pour leur mère ; et, par une contradiction singulière, elles ont à la fois pour cette mère du respect et de l'horreur
, Voltaire, Dict. phil. Juifs. -
13 Fig. et familièrement. La mère une telle, se dit d'une femme du peuple un peu âgée.
Ce n'est pas votre faute, la mère
, Al. Duval, Menuis. de Livonie, I, 12.Je les entends rire en buvant Chez la mère Simonne
, Béranger, Mon Curé.Confrérie de la mère folle, société bouffonne établie à Dijon en 1454.
Fig. Mère des compagnons, auberge où descendent les compagnons du tour de France, de chaque métier, en chaque ville.
-
14Titre qu'on donne à la supérieure d'une maison religieuse. La mère abbesse. La mère prieure.
La mère supérieure m'a priée de ne pas faire courir cette petite histoire
, Sévigné, 24 nov. 1664.Qualification qu'on donne à une religieuse professe. On demande au parloir la mère une telle.
Mère de l'Église, s'est dit d'une femme qui est un honneur pour l'Église, par analogie avec père de l'Église.
Pour madame de Miramion, cette mère de l'Église, ce sera une perte publique
, Sévigné, 29 mars 1696. - 15Mère artificielle, abri préparé pour les jeunes poulets, dans les couveuses artificielles.
-
16 Fig. Cause, origine, lieu qui produit. L'ambition est la mère de beaucoup de désordres. La Grèce a été la mère des beaux-arts.
Quoi qu'en ait dit l'ignorance appuyée de la malignité, la philosophie fut dans tous les temps la mère de la religion pure et des lois sages
, Voltaire, Philos. Disc. de Belleguier. - 17Nom donné par les pépiniéristes aux sujets sur lesquels on doit greffer, ou dont on doit tirer des marcottes.
- 18Moule qui n'est destiné qu'à donner de nouveaux modèles, sur lesquels on peut faire d'autres moules.
- 19Mère ou matrice d'émeraude, plusieurs pierres vertes qui n'ont rien de commun avec l'émeraude.
- 20Mères de girofle, nom donné aux fruits mûrs du giroflier, dits aussi anthofles.
-
21Mère caille ou mère des cailles, le râle de genêt.
Mère des harengs, nom que les pêcheurs donnent à l'alose.
- 22Mère des mines ou mine à maréchal, se dit, dans le Bourbonnais, d'une veine particulière de houille qui colle bien au feu.
- 23 Terme de chasse. Se dit de l'entrée de la tanière d'une bête fauve. La renardière n'a jamais qu'une mère.
-
24Mère de vinaigre, membrane gélatineuse (mycoderma aceti) qui se forme à la surface des vases contenant du vinaigre et qui joue un rôle dans la fermentation acide.
On dit dans le même sens les mères.
Mères de vinaigre, tonneaux qui ont déjà servi à la fabrication du vinaigre.
-
25Mère s'emploie quelquefois adjectivement.
La reine mère, la reine douairière.
La mère patrie, l'État, le pays qui a fondé une colonie et qui la gouverne.
Langue mère, voy. LANGUE, n° 5.
L'idée mère d'un ouvrage, l'idée dont il est le développement.
Une idée mère et neuve s'y développe avec grâce dans toute son étendue
, Buffon, Rép. à Chatelux, Œuv. t. X, p : 46.Mère branche, grosse branche d'où sortent plusieurs autres branches.
Mère perle, grosse coquille qui renferme quelquefois un grand nombre de perles.
Mère montagne, grande montagne qui en a de petites autour d'elle.
Toutes ces collines enfantées par l'Etna, qui a douze mille pieds de hauteur, ne paraissent être que de petites éminences faites pour accompagner la majesté de la mère montagne
, Buffon, Add. théor. terr. Œuv. t. XIII, p. 65.En chimie, eau mère, eau saline et épaisse, qui ne donne plus de cristaux.
- 26Dure-mère, voy. DURE-MÈRE ; pie-mère, voy. PIE-MÈRE.
PROVERBES
On ne la trouve plus, la mère en est morte, se dit d'une chose qui est devenue fort rare.
Il veut apprendre à sa mère à faire des enfants, se dit quand quelqu'un se mêle d'enseigner à un autre une chose que cet autre sait mieux que lui.
C'est le ventre de ma mère, je n'y retourne plus, se dit quand on a été mal satisfait d'un lieu où l'on ne veut plus retourner, d'une affaire qu'on ne veut pas recommencer.
REMARQUE
1. Mme de Maintenon a dit : Après tous ces discours de mère, croyez que j'en ai toute la tendresse, Lett. à M. d'Aubigné, 26 sept. t. I, p. 147, dans POUGENS. à la rigueur, le pronom en ne peut pas représenter un substantif pris partitivement ; mais ici le sens est si clair, qu'il n'y a pas lieu de faire prévaloir la règle.
2. On dit : ses père et mère, dans le langage familier et dans le langage d'affaire, pour son père et sa mère.
HISTORIQUE
XIe s. Ço dist li pedres [le père] : cher filz, cum t'ai perdu ! Respont la medre : lasse ! qu'est devenus !
St-Alexis, XXII. Celui qui la mere yglise requireit [requérait]
, Lois de Guill. 1. [Ils] Ne reverront lur meres, ne lur femes
, Ch. de Rol. CVII.
XIIe s. Mar douterez home de mere né
, Roncisv. 36. [Notre terre] Que la mere Deu tient à son lige doaire
, Sax. XXX.
XIIIe s. Et sa mere en commence de la joie à pleurer
, Berte, III. Mere, ce dist Aliste, Diex oie vo priere
, ib. XI.
XVe s. Et aussi sa dame de mere [au comte de Flandre]… le blasmoit trop fort
, Froissart, II, II, 58. Sachez que l'en dist que amour de mere est plus grande que amour de nourrice
, Perceforest, t. III, f° 130.
XVIe s. Là sera bastie la mere de la fontaine, pour recevoir l'eau venante de plusieurs costez, et de là la rendre dans les tuiaux
, De Serres, 759. Ces pieces sont mises saler sur un grand saloir, appellé mere, composé de plusieurs aix joints ensemble, contenans trois ou quatre pas en quadrature, aiant des bords ès environs pour garder de verser la saumure ; aucuns font leur mere ou saloir d'une peau de beuf crue, un peu salée
, De Serres, 839. Nostre mere nature
, Montaigne, I, 200. Chanson qu'on chantoit dix ans, comme je croy, avant, que ma mere grand fut mariée
, H. Estienne, Apol. pour Hérod. p. 626, dans LACURNE. Mere piteuse fait sa fille roigneuse
, Cotgrave † La mere du timide ne sçait que c'est de pleurer
, Cotgrave † Bon temps et bonne vie pere et mere oublie
, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 252. La povre dame de mere estoit en une tour du chasteau, qui tendrement ploroit ; car combien qu'elle fust joyeuse dont son fils estoit en voye de parvenir, amour de mere l'admonestoit de larmoyer
, Chronique de Bayart, ch. 2.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1. MÈRE.Maison mère, maison principale de religieux ou religieuses.
REMARQUE
Ajoutez :3. On dit eau mère, branche mère, etc. Ces substantifs sont féminins ; peut-on user de mère avec un substantif masculin ? comme dans cet exemple-ci : Le mot de bitume s'applique de préférence au principe mère des matières bitumineuses
, De Parville, Journ. offic. 11 mars 1872, p. 1735, 3e col. On ne pourrait dire principe père. Dans le langage scientifique, principe mère peut se tolérer ; mais il ne paraît pas que la même tolérance doive être accordée dans le langage soutenu, et l'accouplement de travail avec mère n'est pas heureux : Je veux que le travail, cette mère féconde, Élève ses enfants pour un meilleur destin
, P. Dupont, Chanson.
France Terme
Personne qui, dans l’intention de devenir mère ou père d’un enfant à sa naissance, conclut un accord avec une femme qui s’engage à porter cet enfant, généralement conçu par insémination artificielle.
Notes : 1. On parle également de « parents d’intention ».2. On trouve parfois les termes « mère, père commanditaire » ou « parents commanditaires ».
Étymologie de « mère »
Provenç. maire ; catal. mod. mare ; espagn. et ital. madre ; du lat. mater ; grec, μητήρ ; allem. Mutter ; angl. mother ; sanscrit, mātri, de la racine mâ, dans le sens de construire, faire.
Phonétique du mot « mère »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
mère | mɛr |
Fréquence d'apparition du mot « mère » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « mère »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « mère »
-
La religion juive, mère du christianisme, grand-mère du mahométisme, battue par son fils et par son petit-fils.
Voltaire — Le sottisier -
Oh ! l'amour d'une mère ! amour que nul n'oublie ! Pain merveilleux qu'un dieu partage et multiplie ! Table toujours servie au paternel foyer ! Chacun en a sa part, et tous l'ont tout entier !
Victor Hugo — Les Feuilles d'automne, Ce siècle avait deux ans -
Pas de mer qui ne soit salée, ni de belle-mère qui soit douce.
Jacques Sidvé -
Le cœur d'une mère est un abîme au fond duquel se trouve toujours un pardon.
Honoré de Balzac — La Femme de trente ans -
C'est qu'on se croit toujours plus sage que sa mère.
Jean-Pierre Claris de Florian — Fables, la Carpe et les Carpillons -
Une mère nourrit plus facilement sept enfants que sept enfants une mère.
Proverbe alsacien -
De sa mère on sèvre l'enfant par du riz ; de sa mère on sèvre la jeune fille par un mari.
Proverbe indien -
Si l’erreur a une mère, cette mère est la routine.
Zamakhschari -
Dans le théâtre, il y a beaucoup de filles qui deviennent mères, mais il y a encore plus de mères qui deviennent des filles.
Alfred Capus — Les Pensées -
Si son fils Igor Divetain-Vadim est désormais connu, Hortense Divetain est plus discrète. Nos confrères du magazine Ici Paris ont révélé qui était la mère du petit-fils de Catherine Deneuve.
Closermag.fr — Catherine Deneuve : qui est Hortense Divetain, la mère de son petit-fils Igor, arrêté par la police ? - Closer
Images d'illustration du mot « mère »
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Traductions du mot « mère »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | mother |
Espagnol | madre |
Italien | madre |
Allemand | mutter |
Chinois | 母亲 |
Arabe | أم |
Portugais | mãe |
Russe | мама |
Japonais | 母 |
Basque | ama |
Corse | mamma |
Antonymes de « mère »
Combien de points fait le mot mère au Scrabble ?
Nombre de points du mot mère au scrabble : 5 points