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Garçon

Variantes Singulier Pluriel
Masculin garçon garçons

Définitions de « garçon »

Trésor de la Langue Française informatisé

GARÇON, subst. masc.

I. − Personne jeune de sexe masculin.
A. − [Considérée au point de vue de son âge, p. oppos. à l'homme adulte]
1. [Les subst. fém. corresp. sont fille (cf. ce mot II A 1), garce vx (cf. ce mot I A 1)] Enfant mâle. École, jeux de garçons. On apporta chez lui dans une bourriche (...) un gros garçon nouveau-né, criant le diable et dûment emmitouflé de langes (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 720) :
1. ... la scène se reconstruisait : Alice, appelée peut-être, entrant pour donner un bol de lait à ce garçon de quinze ans, velu comme un homme, puis la brusque faim du monstre pour cette chair frêle, ce cou trop long, le saut du mâle en chemise, la fille étouffée, jetée sur le lit ainsi qu'une loque, violée, volée, et les vêtements passés à la hâte, et la fuite. Zola, Argent,1891, p. 392.
Petit garçon. [Les subst. fém. corresp. sont (petite) fille (cf. ce mot II A 1 a), fillette (cf. ce mot A 1), garcette vx] Enfant mâle depuis l'âge du bébé jusque vers la douzième année. Synon. gamin fam. (cf. ce mot I B 1), garçonnet, (petit) gars fam. (cf. ce mot A 1), loupiot arg.Un beau petit garçon; un petit garçon bien sage; petit garçon questionneur et curieux. Un petit garçon, fameux comme le Petit Poucet et comme le petit Jésus (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 36).Un gamin, ou mieux, un petit garçon très bien élevé qui ne se salit pas, ne dit jamais de gros mots, aime bien sa maman (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 160) :
2. Une femme passait, tenant par la main deux enfants : un petit garçon d'environ dix ans, et une petite fille de quatre ans (...). Elle s'était assise, maintenant. Le garçon demeurait très sage, à son côté, tandis que la fillette faisait des pâtés de terre. Maupass., Contes et nouv., t. 1, Père, 1883, p. 434.
Loc. fig. et fam. Être, se sentir, faire le (tout) petit garçon (auprès de qqn). Être, se sentir, faire l'inférieur (auprès de quelqu'un). On disait que Bonaparte n'était qu'un petit garçon auprès de lui (Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 454).Nous sommes tous de petits garçons près des liturgistes et des théologiens (Valéry, Corresp. [avec Gide], 1891, p. 126).Être traité en (tout) petit garçon par qqn. Être traité en inférieur, avec désinvolture par quelqu'un. Synon. être traité en gamin.Je suis un bien petit garçon de me laisser traiter ainsi! (Stendhal, L. Leuwen, t. 2, 1835, p. 105).La vieille femme (...) traitait toujours le chirurgien en petit garçon (Zola, M. Férat,1868, p. 133).
Grand garçon. [Le subst. fém. corresp. est grande fille] Petit garçon qui a beaucoup grandi. Ce petit air mâle et décidé qu'il prenait déjà comme un grand garçon (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 232).
(Jeune) garçon. [Le subst. fém. corresp. est jeune fille] Adolescent. La jeune fille et le jeune garçon furent introduits dans la chambre de lady Helena (Verne, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 26).Ils étaient si singuliers et si charmants, (...) cette fille triste entre ce joli enfant et ce garçon superbe (Zola, Bonh. dames,1883, p. 393).Au pays de Québec les garçons sont traités en hommes dès qu'ils prennent part au travail des hommes (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p. 38).
Garçon manqué. Fille aux allures et aux goûts de garçon. Synon. fille manquée, (fille) garçonnière (cf. garçonnier).
[Avec une valeur caractérisante]
Subst. + de garçon.Qui a les caractéristiques d'un garçon. Synon. garçonnier.Allures, comportement, manières de garçon; coiffure, mains, tête, visage de garçon. Les cheveux courts, en veste, une chemise d'homme sur sa poitrine de garçon (A. France, Lys rouge,1894, p. 113).
Loc. adv. À la garçon. À la manière d'un garçon. Les cheveux coupés à la garçon, et raides, et va comme je te peigne (Renard, Journal,1889, p. 47).En garçon. Nous avions trouvé un costume ravissant (...). J'étais revenue en garçon à Kérantré (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 8).Elle monte à cheval, et en garçon (Giraudoux, Judith,1931, I, 2, p. 25).
2. P. ext., gén. fam. [Les subst. fém. corresp. sont demoiselle (cf. demoiselle1B 1 a), (jeune) femme, (jeune) fille (cf. ce mot II B) et garce vx (cf. ce mot I A)] Jeune homme ou homme (jeune). Synon. gars fam. (cf. ce mot A 2).Un garçon de vingt ans, de trente ans; un garçon d'avenir. En entendant ce gamin de dix-huit ans traiter d'enfant un garçon d'une cinquantaine d'années (G. Leroux, Myst. ch. jaune,1907, p. 79).Poupaert est un homme du nord, un garçon qui a souffert tous les malheurs imaginables : femme, santé, famille, courage, tout l'a trahi (Duhamel, Confess. min.,1920, p. 162) :
3. Quand elle a voulu se remarier, comme elle avait un fils de dix-huit ans elle a cru devoir lui demander conseil. Il lui a répondu : − Non! Non! Je ne t'approuve pas. Pourquoi un mariage? Si tu l'aimes, ce garçon, offre-le-toi. Renard, Journal,1902, p. 763.
SYNT. Brave, excellent, gentil, honnête, méchant, vilain garçon; charmant, cher, chic, joyeux, splendide garçon; grand, gros garçon; un garçon aimable, amusant, cultivé, ingénieux, intelligent, méritant, sensé, sérieux, silencieux, soigneux, solide, sympathique; un garçon débrouillard, impulsif, lunatique, peureux, peu recommandable, pratique, prudent, rusé.
Garçon de + subst. (indiquant une qualité morale ou intellectuelle qui est présentée comme une caractéristique du jeune homme en question).Un garçon de cœur, d'expérience, de talent, de tête. Il fallait nous laisser aller à de semblables épouvantes, inexcusables chez un garçon de sa trempe (G. Leroux, Parfum,1908, p. 14).Swann qui est, d'ailleurs, un garçon d'esprit s'il en fut (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 472).
Loc. N'être pas garçon à + inf. Synon. n'être pas homme à + inf.Plampougnis n'était pas garçon à se laisser pousser par des menaces (Pourrat, Gaspard,1922, p. 91).
Beau, joli garçon. (Jeune) homme au physique avantageux, séduisant. Elle s'abandonnait, (...) fière d'avoir ce beau garçon pour danseur (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 88).Emploi adj. Tout à coup je vois venir un grand blond, très joli garçon (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Signe, 1886, p. 1050).Il se savait joli garçon. Son visage était régulier (Martin du G., Devenir,1909, p. 9).
Bon garçon. Homme d'un naturel facile à vivre. On veut vivre sans gêne; on traite sa femme en camarade, en bon garçon, devant qui on peut tout dire (Taine, Notes Paris,1867, p. 215).Emploi adj. [En parlant d'une pers. de sexe masculin ou féminin ou p. ext. de leurs traits] Qui a ou présente les caractéristiques d'un bon garçon. Dame! dit-il avec un rire bon garçon (Zola, Bonh. dames,1883, p. 678).Edwige est indépendante et bon garçon (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 146) :
4. Accroupi, il écoutait sans bouger l'adjudant bon garçon lui adresser en guise de punition quelques observations dépareillées sur la prudence à observer en première ligne et le respect dû aux supérieurs... Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 271.
Mauvais garçon. Synon. apache arg., vieilli (mauvais) gars (cf. ce mot C 2), vaurien, voyou.Un mélange de mauvais garçons, de têtes brûlées (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 251).Le magasin étroit du spécialiste où tous les mauvais garçons du quartier venaient choisir leurs tatanes de couleur crue (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 158) :
5. C'est à Paris que se forment ces « troupes de campagne » bariolées, aventureuses, où ne manquent pas les fils de famille dévoyés et les mauvais garçons. Brasillach, Corneille,1938, p. 52.
Loc. Faire le mauvais garçon. Faire le méchant (cf. Ac. 1798-1932).
Garçon d'honneur. [Les subst. fém. corresp. sont demoiselle (cf. demoiselle1A 2 a) et fille (cf. ce mot II C 1 b)] L'un des jeunes gens qui sont chargés de faire les honneurs dans un mariage et font partie du cortège. Une noce montait les marches de l'église, le garçon d'honneur en tête (Erckm.-Chatr., Ami Fritz,1864, p. 105).Il avait assisté à plusieurs mariages de ses amis, comme garçon d'honneur (Loti, Pêch. Isl.,1886, p. 212) :
6. Pendant la période des fiançailles qui précède le mariage, les « garçons d'honneur » accompagnent le marié dans ses déplacements liés à la cérémonie du mariage (...). Il en est de même avec la mariée pour les « filles d'honneur ». Menon, Lecotté, Vill. Fr., 2, 1954, p. 27.
Rem. Emploi synon., région. ou vieilli : garçon de noces. L'aspect d'un homme dont l'élégance empruntée le faisait ressembler à un premier garçon de noces (Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 180).
B. − Fam. [Avec un poss., ou un compl. de nom indiquant un rapport d'ascendance, d'origine et de provenance, ou quasi hiérarchique]
1. [Rapport d'ascendance naturelle; le subst. fém. corresp. est fille (cf. ce mot I A 1)] Enfant de sexe masculin. Synon. fils, gamin fam. ou pop. (cf. ce mot I B 4), gars fam. (cf. ce mot B 1).Trois ans passèrent comme ça, et Denise eut d'abord sa fille, puis son garçon (Lamart., Tailleur pierre,1851, p. 538).Mon premier garçon, je l'appellerai peut-être François. Mais non, je n'aurai pas d'enfants (Duhamel, Nuit St-Jean,1935, p. 59) :
7. ... il a fallu aller repêcher le garçon des Roumanières qui s'était jeté dans le puits (...). Il avait fallu deux hommes pour tenir Mariannette, la mère qui ruait comme une mule folle... Giono, Baumugnes,1929, p. 82.
2. [Rapport d'origine, de provenance indiqué par le compl. de nom; le subst. fém. corresp. est fille (cf. ce mot I B 2)] Garçon de + subst. (indiquant une origine sociol. ou géogr.).Personne issue, native de. Synon. gars fam. (cf. ce mot B 2), (jeune) homme.
− Domaine sociologique et géographique.Garçon de la ville, de la campagne. Garçon du Nord, de l'Est. Un garçon du pays me disait qu'un puits se trouvait autrefois entre les lignes du Nord et du Sud (Green, Journal,1933, p. 176).Ce garçon de bonne famille, fils d'un magistrat d'Auvergne, poète, séducteur (Brasillach, Corneille,1938, p. 75) :
8. Elle disait : − Papa m'a présenté, la semaine dernière, deux messieurs : un Belge et un garçon du Midi, un grand marchand de savon. − Et lequel allez-vous épouser? Prenez le marchand de savon. − Non, je n'épouserai ni l'un, ni l'autre. Duhamel, Passion J. Pasquier,1945, p. 95.
3. En appellatif. [Le subst. fém. corresp. est fille (cf. ce mot I B 3)] Mon garçon. Appellation employée avec bonhomie ou affection et avec une certaine condescendance envers une personne inférieure en âge ou socialement (notamment dans les rapports de maître à domestique). Monsieur Schmitt (...) a dit au courrier : allons, mon garçon, vous avez besoin de boire un coup; venez goûter de notre bière (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1710).C'est ça, mon garçon. Allez le demander à madame (Meilhac, Halévy, Boule,1875, II, 5, p. 54).Le président reprend (...) sur un ton de réprimande presque douce (...) : − Eh bien! Mon garçon, c'est pas bien ce que vous avez fait là (Gide, Souv. Cour d'ass.,1913, p. 627) :
9. Et l'honnête médecin tendit la main à Atar-Gull en essuyant ses yeux humides. « Je n'ose, monsieur le docteur, − dit le nègre avec humilité. − Allons donc, mon garçon, mon ami; mais je m'honore, moi, en pressant la main d'un modèle de vertu et d'héroïsme... » Sue, Atar-Gull,1831, p. 36.
Rem. Nos garçons est un calque de l'expr. amér. our boys pour désigner les soldats. Strasbourg dans son sommeil reposant tranquillement enfin, grâce au sacrifice de tant de garçons américains et français (Mauriac, Bâillon dén., 1945, p. 489).
C. − Emploi adj. [En parlant d'une pers. de sexe féminin ou de ses traits de comportement] Synon. garçonnier.Cette allure déhanchée et garçon (A. Daudet, Nabab,1877, p. 113).Catherine était un excellent camarade avec lequel je m'entendais à merveille; elle était aussi garçon que moi (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 177).
Rem. La docum. ne fournit pour cet emploi que des ex. au masc.
Col garçon. Col d'une coupe dite « garçon ». Son amazone qui allait bien à sa taille longue, souple, comme le petit col garçon à sa figure mutine (A. Daudet, N. Roumestan,1881, p. 65).Un col garçon présentait le visage frais de cette fine Anglaise souriante, vêtue de noir (Hamp, Champagne,1909, p. 222).
Rem. Région. Ami de garçon, calque de l'expr. angl. boy-friend désignant un « petit ami », est couramment utilisée au Québec. Il serait son ami de garçon, son vrai, son steady! Ensemble, ils iraient au cinéma (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 228).
II. − Personne de sexe masculin non mariée. [Les subst. fém. corresp. sont demoiselle (cf. demoiselle1B 1 b), fille (cf. ce mot II A 2)] Synon. célibataire; anton. (homme) marié.
A. − [En parlant exclusivement de pers. de sexe masculin] Demeurer, être, rester garçon; vivre en garçon; mobilier de garçon. Je vous ai laissé garçon en quittant Paris; j'y reviens et vous retrouve marié (Ponson du Terr., Rocambole, t. 4, 1859, p. 433).Le colonel, étant garçon, prenait ses repas au mess (Benoit, Atlant.,1919, p. 22).Elle pourra très bien me préparer un déjeuner de garçon (Chardonne, Épithal.,1921, p. 286) :
10. ... et ce fut là, dans ces coudoiements, que Sandoz finit par le reconnaître. Flânant en garçon, lui aussi, sa femme étant restée près de sa mère souffrante, Sandoz venait de s'arrêter... Zola, Œuvre,1886, p. 322.
Appartement, logement de garçon. Synon. garçonnière.Elle s'était habillée ainsi (...) pour rejoindre dans son logis de garçon le beau vicomte de Martelet, son amant (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Rendez-vous, 1889, p. 1109).
Dire adieu à, enterrer sa vie de garçon. Faire en compagnie d'amis célibataires une dernière fête juste avant le mariage. Au premier rang des spectateurs, [se trouvait] (...) Mimar qui enterrait sa vie de garçon (Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 173).
Vieux garçon. [Le subst. fém. corresp. est (vieille) fille (cf. ce mot II A 2 c)] Homme célibataire d'un certain âge. Habitudes, manies de vieux garçon. Les jeunes mariés plaignent le vieux garçon (...). Le vieux garçon admire les jeunes mariés (Toepffer, Nouv. genev.,1839, p. 274).Je n'aime plus personne. Je deviens égoïste comme un vieux garçon (Bernanos, Lettres inéd.,1906, p. 1735) :
11. C'était un dîner de (...) vieux garçons endurcis (...). Ils étaient alors quatorze bien décidés à ne jamais prendre femme. Ils restaient quatre maintenant. Trois étaient morts, et les sept autres mariés. Maupass., Contes et nouv., t. 1, Verrou, 1882, p. 814.
B. − [En parlant de pers. de sexe masculin et p. ext. de pers. de sexe féminin] Loc.
Mener une/la vie de garçon. Mener une vie libre, indépendante. Elle s'est amusée pour la seule et unique fois de sa vie à mener la vie de garçon (Balzac, Corresp.,1836, p. 122).C'est plus commode, mener la vie de garçon, faire le muscadin, rentrer à toutes les heures, vous amuser (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 249).
Déjeuner, dîner en garçon. Prendre un repas en célibataire. Et c'était ainsi que le ministre, avec lequel Clorinde voulait causer longuement, l'avait invitée à venir déjeuner au ministère, en garçons (Zola, E. Rougon,1876, p. 233) :
12. Son mari était absent pour quelques jours, elle me demanda de venir dîner chez moi, en garçon, servie par moi pour éviter même la présence d'un domestique. Maupass., Contes et nouv., t. 1, Cri d'al., 1886, p. 1060.
III. − Employé ou commis le plus souvent chargé de tâches en relation avec la clientèle. [Les subst. fém. corresp. sont dame (cf. ce mot I A 1 a α), demoiselle (cf. demoiselle1A 2 b), fille (cf. ce mot II C)]
A. − [Avec un subst. en appos. désignant un nom de métier] Jeune ouvrier ou employé, aide, travaillant chez des artisans, commerçants ou ouvriers spécialisés. Synon. apprenti (mod.).Couché sur les tas d'herbes sèches, parmi les rudes garçons faneurs (Gide, Nourr. terr.,1897, p. 210).Elle gourmanda le garçon baigneur qui accourait avec quelque retard, renversant la moitié du baquet d'eau chaude (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 14) :
13. Un garçon boulanger à Paris gagne plus que deux douaniers, plus qu'un lieutenant d'infanterie, plus que tel magistrat, plus que la plupart des professeurs; il gagne autant que six maîtres d'école! Honte! Infamie!... Michelet, Peuple,1846, p. 139.
SYNT. Garçon boucher, brasseur, charbonnier, charcutier, cimentier (cf. manœuvre), coiffeur, épicier (cf. vendeur), fruitier, limonadier, livreur (cf. livreur), meunier, pharmacien (cf. aide-laborantin).
INDUSTR. DU VERRE. ,,Plus âgé que le gamin, il achève le cueillage et prépare la paraison`` (J. Bloch-Dermant, L'Art du verre en France 1860-1914, Lausanne, Edita, 1974, p. 198).
B. − [Avec un compl. de nom indiquant l'affectation à un service particulier] Employé subalterne, dans certaines administrations ou établissements privés. Synon. aide, commis.Garçon de cuisine, d'élevage, de ferme; garçon de bibliothèque, de cabine, de wagons-lits. Les filles et les garçons de service courant avec des brocs en tête (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 457).Ils sonnèrent longuement. Le garçon de nuit vint ouvrir. Il paraissait inquiet (Romains, Copains,1913, p. 173) :
14. Cependant il faisait remarquer que ce public, qu'on disait sanguinaire, il n'était pas de course où (...) il ne forçât un garçon d'arène à achever un cheval blessé qu'on voulait faire servir à nouveau. Montherl., Bestiaires,1926, p. 445.
SYNT. Garçon d'ascenseur (cf. liftier), d'écurie (cf. lad), d'étage, d'hôtel (cf. valet de chambre), de bureau (cf. agent de service), de caisse (cf. caissier), de chai (cf. caviste), de cour (cf. valet de ferme), de laboratoire (cf. aide-laborantin), de magasin, de recettes (cf. encaisseur), de restaurant, de salle (cf. garçon de café), de salle (cf. aide-infirmier), de salle (cf. serveur de restaurant), de service (cf. agent de service).
Garçon de peine (vx). Synon. homme de peine.Birotteau (...) se mit sur le pas de sa porte en examinant comment son garçon de peine (...) s'acquittait de ses fonctions (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 72).
C. − En partic. Garçon de café, d'hôtel, de restaurant et p. ell. garçon. Employé chargé de servir la clientèle (dans un café, un restaurant, un hôtel). [Le subst. fém. corresp. est serveuse] Synon. loufiat (arg.), serveur.Donner un pourboire au garçon; appeler le garçon pour demander une consommation. Le garçon apportait la carte du déjeuner; elle se montait à trente-deux francs (Jouy, Hermite, t. 1, 1811, p. 292).Il avait commencé par être garçon de restaurant... oui, garçon, dans un bouillon de Vincennes (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 227) :
15. Soit un café arrosé Zéro franc soixante-dix Deux tartines beurrées Et ving-cinq centimes pour le pourboire du garçon Il est terrible Le petit bruit de l'œuf dur Cassé sur un comptoir d'étain... Prévert, Paroles,1946, p. 97.
REM. 1.
Garçonnage, subst. masc.,région. Si le fiancé est étranger au village, alors il doit payer le « droit de garçonnage » (Nivernais, Ile-de-France) (Menon, Lecotté, Vill. Fr., 2, 1954, p. 26).
2.
Garçonnisme, dans le comp. bon-garçonnisme,subst. masc. Qualité de la personne qui a les caractéristiques du bon garçon. C'est vraiment du bon-garçonnisme d'être venu (Goncourt, Journal,1890, p. 1155).En dépit d'une espèce de garçonnisme, de bon garçonnisme qui est, chez vous, entièrement affecté (Colette, Naiss. jour,1928, p. 54).Elle met un peu plus de bon garçonnisme dans la noce, mais avec un côté m'as-tu-vu insupportable (Abellio, Pacifiques,1946, p. 238).
Prononc. et Orth. : [gaʀsɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 garçun « valet de rang social inférieur notamment à l'armée, à la cuisine, à la chasse... » (Roland, éd. J. Bédier, 2437); b) 1554 garson cousturier « ouvrier qui travaille pour le compte d'un maître et est attaché plus spécialement au service de la clientèle » (Le journal du Sieur de Gouberville ds Poppe, p. 229); c) 1750 garson « serveur dans un café » (Le Paquet de mouchoirs, 35 ds Mél. C. T. Gossen, p. 307), 2. a) ca 1160 garçon « enfant du sexe masculin, jeune homme » (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 8572); b) 1564 « fils » (Indice et recueil universel de tous les mots principaux des livres de la Bible, 153); 3. a) 1636 « célibataire » (Monet); b) 1929 enterrer sa vie de garçon (Dabit, loc. cit., sous II A). De l'a. b. frq. *wrakkjo « vagabond » (cf. gars), que l'on peut restituer d'apr. l'a. h. all. hrechjo « fugitif, banni », l'a. saxon wrecca « fugitif, malheureux », le m. néerl. Recke « banni », l'angl. wretch « malheureux, scélérat », l'all. Recke « héros », cas régime *wrakkjone, puis avec métathèse du r *wrakjóne (cf. la forme latinisée waracionem, viies. ds Kluge, p. 589b). En a. fr., les termes qui servent à désigner le jeune homme semblent se répartir entre deux catégories : bacheler (v. bachelier) et damoiseau* qui mettent l'accent sur le jeune âge, tandis que valet* et garçon font ressortir l'orig. sociale; l'enfant noble est appelé valet, l'enfant de couche sociale inférieure, garçon (souvent terme d'injure, cf. garce). Fréq. abs. littér. : 11 051. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 036, b) 19 028; xxes. : a) 20 440, b) 18 506. Bbg. Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 645. - Johnson (Ph.). Huon de Bordeaux et la sém. de l'enfes. Z. rom. Philol. 1975, t. 91, p. 72. - Le Breton Grandmaison. Le Monde de la limonade. Vie lang. 1971, pp. 640-641. - Nicholson (G.). Fr. : gars, garçon... Romania. 1924, t. 50, pp. 94-99. - Pauli (I.). Enfant garçon, fille ds les langues rom. Lund, 1919, 42 p. - Quem. DDL t. 4, 10, 12. - Scoones (S.T.H.). L'Étymol. du mot garçon. Romania. 1972, t. 93, pp. 407-411.

Wiktionnaire

Nom commun - français

garçon \ɡaʁ.sɔ̃\ masculin (pour une femme, on dit : fille)

  1. Enfant ou adolescent mâle, par opposition à fille.
    • De ces cervelles fines, la plus fine était la petite Brulette, emmi les filles, et des plus épaisses, la plus épaisse paraissait celle de Joseph, emmi les garçons. — (George Sand, Les Maitres sonneurs, Londres : George Bell & Sons (Les Classiques Français Illustrés, publiés sous la direction de Daniel O’Connor), 1908, page 4)
    • Ses deux premières femmes n’avaient pas su lui donner de garçon : tant pis pour elles. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », Édition Corrêa, 1940)
    • Devant nous, sur la chaussée, une bande de jeunes garçons s’efforçaient de maîtriser un kérabau emballé. — (Kazuo Ishiguro, Quand nous étions orphelins, traduit par François Rosso, Éditions Gallimard, 2014)
    • Madame, les garçons sont les soucis des mères. — (Victor Hugo)
  2. (Par extension) Jeune homme.
    • Pendant la fête, elle ne quittait pas mon bras et refusait de danser avec les autres garçons du village. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
    • Il accordait à son frère une grande habileté. Selon lui, ce gros garçon endormi ne sommeillait jamais que d’un œil, comme les chats à l’affût devant un trou de souris. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, pages 98-99)
    • Ce qui tourmentait et désolait et retournait le curé de Melotte, c’était le dévergondage des filles et des garçons du pays. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Les garçons revenus du service militaire ont trouvé de plus en plus ennuyeuses les soirées du Causse enténébré et silencieux. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Cette gentillesse qui abrégeait les formes et supprimait les fadaises ridicules que tout garçon se croit tenu de débiter à la belle fille dont il essaie de faire sa maîtresse, m’avait séduit. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • François Cadet, un bel homme, un beau garçon dont les filles s’éprennent d’abord, pour qui elles se jalousent et se déchirent. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 31)
  3. (Par extension) Homme de genre masculin.
    • Je me rappelai la soirée et la nuit. Il y avait donc un garçon dans le lit. Quelle stratégie adopter ? — (Amélie Nothomb, Ni d’Ève ni d’Adam, Albin Michel, Paris, 2007, p. 61)
    • Je reçois bon nombre de messages me demandant d'expliquer la fin, et la quasi totalité en provenance de... GARÇONS ! — (Solange te parle, tweet du 17 octobre 2012)
  4. (Par extension) Homme célibataire.
    • — Ainsi, vous êtes encore garçon ? reprit-elle lorsque l’Anglais lui eut fait observer que sa vie errante depuis trois ans eût été peu conciliable avec les liens de l’hyménée. — (George Sand, Jeanne, 1844)
    • Si ce grand seigneur restait encore garçon, il y avait moins de sa faute que de celle de sa tante, qui ne connaissait pas les fables de La Fontaine. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844 ; page 252 de l’édition Houssiaux de 1855)
    • […]; sans doute, ils ont, eux aussi, certains du moins, des ascendants névrosiques, mais la mysophobie atteint le plus souvent des gens minutieux ou méticuleux par tempérament, par exemple, des vieilles filles ou des garçons âgés, célibataires. — (Édouard Gélineau, Des peurs maladives ou phobies, Paris : Société d’éditions scientifiques, 1894, page 92)
    • Être vieux garçon, ça a ses avantages et ses inconvénients. — (Jo Barnais , Mort aux ténors, ch. XIII, Série noire, Gallimard, 1956, page 113)
  5. (Travail) Employé subalterne affecté à un service particulier. Celui qui travaille sous les ordres d’un maître, d’un patron ou d’un chef.
    • Bert effleura successivement un bon nombre de métiers : il fut groom dans un magasin de nouveautés et chez un médecin, garçon de pharmacie, apprenti plombier. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 11 de l’édition de 1921)
  6. (En particulier) Serveur d’un café, d’un restaurant ou d’un hôtel.
    • Nous nous mîmes à table. J’avais recommandé la carte au garçon : mes convives parurent contents. — (Alexandre Dumas, Impressions de voyage, La Revue des Deux Mondes T. 1, 1833)
    • Garçon!… garçon!… des pieds de mouton à la poulette, et servez chaud… Allons, vivement. — (J. Gabriel et Charles Dupeuty, Fanfan le batonniste, acte 1, scène 5, représentée au théâtre du Vaudeville le 30 août 1845 ; dans La France dramatique au dix-neuvième siècle : choix de pièces modernes, volume 13, Paris : C. Tresse)
    • Les bistros regorgeaient d’hommes, de femmes endormis, que parfois le garçon réveillait pour qu’ils cédassent la place à de nouveaux venus. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Il sollicita le garçon d’un timbre retentissant, en cognant bruyamment ses vastes pattes. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 11)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

GARÇON. n. m.
Enfant mâle, par opposition à Fille. Il a des filles et des garçons de son mariage. Cette femme est accouchée d'un gros garçon. Il se dit, familièrement, d'un Jeune homme. C'est un garçon de talent. C'est un garçon discret. C'est un beau garçon, un joli garçon. Mon garçon, vous n'êtes pas assez prudent. Ce pauvre garçon me fait pitié. Un solide garçon. Garçons d'honneur, Les jeunes garçons qui sont chargés de faire les honneurs dans une cérémonie de mariage. Bon garçon, Homme serviable et d'humeur facile, conciliante, parfois même à l'excès. Brave garçon, se dit par éloge de Celui qui a fait une chose dont on est satisfait. C'est un brave garçon, je suis fort content de sa conduite. Fam., Faire le mauvais garçon, Faire l'indiscipliné, faire le méchant. Fig. et par ironie, Beau garçon, joli garçon, se disent de Celui qui, par quelque faute, s'est jeté dans un grand embarras, dans une position fâcheuse. Vous voilà beau garçon, joli garçon! Fig. et fam. Être bien petit garçon auprès de quelqu'un, Lui être fort inférieur. Il se croit un peintre fort habile, et n'est encore qu'un bien petit garçon auprès des grands maîtres de notre école. Traiter quelqu'un en petit garçon, Le traiter comme si on lui était supérieur. Il se dit aussi de Celui qui demeure dans le célibat. Rester garçon. C'est un vieux garçon. Ménage de garçon. Appartement de garçon. Fam., Mener la vie de garçon, Mener une vie libre, indépendante. Enterrer sa vie de garçon, Inviter ses amis, avant de se marier, à une dernière réjouissance.

GARÇON se dit encore de Celui qui travaille sous les ordres d'un maître ou d'un Homme de service dans une administration. Garçon épicier. Garçon de café. Garçon de magasin. Garçon de bureau. Donner quelque chose aux garçons. N'oubliez pas les garçons. Le féminin GARÇONNE se dit d'une Jeune fille de manières trop libres.

Littré (1872-1877)

GARÇON (gar-son) s. m.
  • 1Enfant mâle. Cette femme est accouchée d'un garçon. Il n'y a point de princesse de Cachemire ; son père n'a jamais eu que deux garçons qui sont actuellement au collége, Voltaire, Blanc et noir. Si l'on s'en rapporte sur cela au travail de M. l'abbé d'Expilly, il se trouve un treizième plus de garçons que de filles, et je ne serais pas éloigné de croire que ce résultat est assez juste, Buffon, Probab. de la vie.

    Familièrement. Il se dit pour fils. Mon garçon est au collége. Par malheur, c'est le plus brave qui y trouve le plus de dangers… et mon garçon est si hardi, si entreprenant ! Genlis, Théât. d'éduc. Tendr. matern. sc. 7.

  • 2 Familièrement. Un jeune homme, un homme. Ce garçon-là finira mal. Bon jour, mon garçon, dit-elle, quand je l'abordai ; hé bien, comment te trouves-tu à Paris ? Marivaux, Paysan parvenu, 1re part. C'est un garçon fort doux et de bonnes mœurs, Marivaux, Marianne, 7e part. Si vous saviez combien j'aime ce garçon-là, Piron, Métrom. v, 5. Je ne sais si la Borde est assez heureux pour être connu de vous ; c'est un bon garçon, complaisant et aimable, et dont le caractère mérite qu'on s'intéresse à lui, Voltaire, Lett. d'Argental, 10 août 1769. Elle aura le temps de faire donner, par le clergé qu'elle gouverne, un bon bénéfice à ce grand garçon de Varicourt, qui est un des plus beaux prêtres du royaume et un des plus pauvres, Voltaire, Lett. Mme de St-Julien, 20 déc. 1775.

    Un beau garçon, un enfant, un jeune homme de belle tournure et figure. On m'avait bien dit qu'il était beau garçon, et on avait raison, Marivaux, Pays. parv. 4e part. Joli garçon se dit dans le même sens.

    Ironiquement. Joli garçon, beau garçon, homme qui s'est mis dans un embarras quelconque, qui a fait quelque faute. Vous êtes de jolis garçons dans vos choix, Hamilton, Gramm. 11.

    On le dit aussi d'un homme qui s'est enivré. Il était bien beau garçon, joli garçon.

    Se faire beau garçon, manger son bien en débauches, et aussi s'embarrasser en de méchantes affaires.

    Bon garçon, homme serviable et facile à vivre. Il est bon garçon au dernier point, Sévigné, 316.

    Brave garçon, celui qui a fait une chose dont on est satisfait. Vous êtes un brave garçon d'être venu.

    Déjeuner, dîner de garçons, déjeuner, dîner où il n'y a que des hommes.

    Les garçons de la noce, les jeunes gens chargés de faire les honneurs de la noce. L'homme du monde qui a le moins l'air d'un garçon de la noce, c'est moi, Voltaire, Lett. marquis de Florian, 3 août 1770.

    Garçons d'honneur, les deux jeunes gens qui, dans la cérémonie du mariage, tiennent le poêle sur la tête des mariés. Ce sont ordinairement les plus proches jeunes parents du marié et de la mariée.

    Familièrement. Mauvais garçon, méchant garçon, homme déterminé, brave, querelleur. Faire le mauvais garçon. Enfonce ton bonnet en méchant garçon, Molière, Scapin, I, 7. Autrement il viendra quelque méchant garçon Qui vous étrillera de la bonne façon, Th. Corneille, l'Amour à la mode, III, 9. Je me considérai avec cette épée à la main, et avec mon chapeau enfoncé en mauvais garçon, Marivaux, Pays. parv. 5e part.

    Être petit garçon, bien petit garçon auprès de quelqu'un, lui être fort inférieur. Cela humilierait les plus forts esprits, et Aristote ne paraîtrait plus qu'un petit garçon, Marivaux, Marianne, 1re part.

    Traiter quelqu'un en petit garçon, le traiter comme si on avait une grande supériorité sur lui. Mme de Bullion, aussi avare que riche et glorieuse, traitait son mari comme un petit garçon, Saint-Simon, 55, 175. M. le duc l'avait traité [le prince de Conti] un peu trop en petit garçon à sa première campagne, Saint-Simon, 220, 215.

  • 3Celui qui demeure dans le célibat, qui ne se marie pas. Il est encore garçon. …Je suis garçon ; le ciel m'a fait la grâce, De même qu'au phénix, d'être seul de ma race, Boursault, Ésope à la cour, IV, 5.

    Faire vie de garçon, mener une vie indépendante, s'affranchir de tout devoir, de toute réserve.

    Logement, appartement de garçon, logement, appartement qui ne convient qu'à un homme seul et non marié.

    Un mari garçon, un homme marié qui vit en garçon.

  • 4Ouvrier qui travaille pour le compte d'un maître. Il a plusieurs garçons. Garçon tailleur. Mon gentilhomme, donnez, s'il vous plaît, aux garçons quelque chose pour boire, Molière, Bourg. gent. II, 9. Suivant de Démocrite et garçon philosophe, Regnard, Démocrite, II, 7. Il est plaisant qu'un garçon horloger [J. J. Rousseau], avec un décret de prise de corps, soit à Paris, et que je n'y sois pas, Voltaire, Lett. Richelieu, 11 juillet 1770.
  • 5Il s'est dit pour domestique. Il n'est pas jusqu'au fat qui lui sert de garçon Qui ne se mêle aussi de nous faire leçon, Molière, Tart. I, 2. Les balles passèrent sur la tête [de moi], mais fort près à nos deux garçons qui se promenaient derrière la tente, Saint-Simon, 2, 39.

    Terme de marine. Domestique du patron d'une barque de commerce.

  • 6Nom donné en général à ceux qui servent les acheteurs chez certains marchands ; aux domestiques de collége, de restaurant, de café ; aux employés subalternes dans certains établissements, dans certaines administrations. Un garçon de café. Garçon de bain. Garçon épicier. Les garçons d'un collége, d'un hôtel. Garçon limonadier. Donner quelque chose aux garçons. N'oubliez pas le garçon. Un garçon de bureau. Un garçon de caisse. Garçon de théâtre. Il n'y a plus que des garçons de boutique à la comédie, Sévigné, 145. Laissez-moi vous donner un garçon qui me rapportera l'argent, Brueys, Avoc. Pat. I, 6. Duverney ayant été garçon cabaretier dans son enfance, Voltaire, Louis XV, 3.

    Garçons de pelle, manœuvres qui, avec de grandes pelles de bois ferrées, remplissent les mesures dont on se sert pour le charbon.

    Terme de pêche. Garçon de bord, jeune homme qui se loue pour aider à la pêche. Garçon de cour, ouvrier préposé aux salaisons des harengs.

  • 7 Anciennement. Garçons de la chambre, garçons de la garde-robe, petits officiers qui étaient dans la chambre du roi pour recevoir ses ordres.

    Garçon-major, officier qui faisait le détail du régiment sous le major et l'aide-major.

    PROVERBE

    Vieux garçons, vieux coquins, c'est-à-dire il arrive souvent que les gens qui passent leur vie dans le célibat ont de mauvaises mœurs.

HISTORIQUE

XIe s. Ne n'i adeist escuyer ne garçun, Ch. de Rol. CLXXIV.

XIIe s. Tuit le regardent et serjant et garzon, Ronc. p. 183. À la cort le manda l'hostes par un garçon, Sax. XXII. Li malveis… quidierent [crurent] le rei servir à gré, E garçuns et putains unt saint Thomas hué, Th. le mart. 46. Li arcevesques est encontre lui levez ; Cum s'il fust uns garçuns, li est al piez alez, ib. 34. Voir, dist Berniers, or oi [j'entends] parler bricon ; Del manecier te taign-je por garçon, Raoul de C. 156. E li garz cuillid [ramassa] les sajetes, portad les à son seignur, Rois, p. 82.

XIIIe s. Fol est et gars qui à dame se done, Quesnes, Romanc. p. 86. Il n'avoit pris de nule part Nului fors solement Lietard Et un gars qui avec lui fu Qui les buez [bœufs] chaçoit de vertu, Ren. 15465. Ices [ces] deus ars tint DousRegars, Qui ne sembloit mie estre gars, Avec dix des floiches son mestre, la Rose, 924. Fi ! or ai je trop vescu, quant li garchons de France, fius [fils] au mauvais roi, m'est venu courre sus, Chr. de Rains, p. 16. Ne furent pas ce jour garcon [lâches], Car vuidier firent maint arçon, Roman d'Athis, dans DU CANGE, garcio. Et dont s'en veit à tel eure parmi tel ville come Paris est, toute seule entre li et son garçon ou sa garce … parmi rues foraines, dessi à son ostel, Liv. des mét. 204. Quant Renart cil rous, cil puanz, Cil viz lechierres, cil garçons, Ren. 503.

XIVe s. Et avec ce lui dist plusieurs injures et villenies, en l'appellant garçon, Du Cange, garcio.

XVe s. …Il ne peut estre que en un tel ost que le roi d'Angleterre menoit, qu'il n'y ait des vilains garçons et des malfaiteurs assez, Froissart, I, I, 272. Et firent demeurer tous les garçons en leurs logis pour garder les chevaux, Froissart, I, I, 3. Ainçois en souffrirons nous telle mesaise que oncques gens n'endurerent ne souffrirent la pareille, que nous consentissions que le plus petit garçon ou varlet de la ville eust autre mal que le plus grand de nous, Froissart, I, I, 320. Si tira l'espée, et embrassa l'escu, et s'appareilla de monstrer la graigneur proesse qu'il onques pourra ; car il sçavoit bien que celluy à qui il a jousté n'est pas garçon, Lancelot du lac, t. III, f° 59, dans LACURNE. Dieu garde des chevaliers qui vont à pied parmi les forests estranges, comme garçons trottereaulx, ib. f° 14.

XVIe s. J'ay un bon garcon de tailleur à qui…, Montaigne, I, 37. L'une travestie en garson, coiffée d'un morion luisant, Montaigne, I, 177. Lefit de Montauban, qui estoit katholique, descouvrit l'affaire et y fit tuer plusieurs mauvais garçons [braves soldats], D'Aubigné, Hist. II, 62. Mais Besmes, aiant crié : tu sçais que je suis mauvais garçon, tire son coup de pistolet, D'Aubigné, ib. II, 169.

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Étymologie de « garçon »

Picard, guerchon ; franc-comtois, gaichon ; bourg. gaçon ; prov. gart, guart, garsi, garso, gasso, guarzon ; catal. garsó ; esp. garzon ; ital. garzone ; bas-lat. garcio. Mot très difficile. On remarquera d'abord qu'en vieux français le nominatif est gars, et le régime garçon ; au pluriel, le nominatif est li garçon, et le régime les garçons ; de même en provençal le nominatif est gart, et le régime garson. Il faut donc que ce mot vienne d'un bas-latin garcio, où l'accent se déplace par l'effet de la déclinaison : gércio, garciónem. Diez en a donné une étymologie fort ingénieuse : il a remarqué que dans le patois milanais garzon signifie à la fois garçon et une espèce de chardon ; il en a conclu que c'était le même mot, et qu'il répondait à un dérivé du latin carduus, chardon. Pour la forme du mot, il rapproche l'italien guarzuolo, cœur de chou, milanais garzoeu, bouton, qui, tenant à carduus, témoignent du changement de c en g. Pour le sens, il suppose qu'un jeune garçon a été dit, par métaphore, un bouton, un cœur de chou, quelque chose de non développé. Cette dérivation ne porte pas dans l'esprit une conviction complète, vu que les intermédiaires manquent pour montrer le passage du sens de cœur de plante à celui de jeune garçon. Aussi, dans l'état de la question, ne peut-on abandonner absolument la dérivation celtique : bas-bret. gwerc'h, jeune fille ; le gu se trouve dans quelques formes provençales et dans le picard. Mais cela aussi est incertain ; et l'étymologie reste en suspens. Garçon n'a pas plus que garce, par soi, un mauvais sens ; pourtant il y eut un temps dans le moyen âge où il prit une acception très défavorable, et devint une grosse injure, signifiant coquin, lâche. Aujourd'hui il ne s'y attache plus rien de pareil, et c'est garce qui seul est tombé très bas.

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(1100) De l’ancien français garçon, cas régime[1] de gars (« valet, misérable »), de l’ancien bas vieux-francique *wrakkjo (« banni, vagabond »), apparenté[2] à l’allemand Recke (« guerrier »), à l’anglais wretch (« scélérat ») → voir gars et garce.
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Phonétique du mot « garçon »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
garçon garsɔ̃

Fréquence d'apparition du mot « garçon » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « garçon »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « garçon »

  • Avant de choisir le prénom d'un garçon pensez à la femme qui aura à le murmurer plus tard.
    Jules Barbey d’Aurevilly
  • Habituellement, les gens ont tendance à dire que l’amitié garçon-fille est impossible, car souvent ambigüe. Pour moi, c’est l’amitié garçon-garçon qui m’a toujours paru délicate, beaucoup trop intéressée pour émettre des gestes désintéressés constituant, avec la confiance, une des bases de l’amitié.
  • Dieu ne peut pas répondre à tous ceux qui l'appellent. Il est comme un garçon dans un restaurant. Il a trop de tables à servir.
    Mel Brooks
  • Quand j’étais jeune, je voulais être ministre ou clown. J’ai choisi la deuxième option car je suis un garçon sérieux.
    Sim
  • En mélangeant un garçon rouge d'excitation avec une fille bleue de peur vous obtenez du violé.
    Régis Hauser — Les Murs se marrent
  • On peut sortir le garçon de la rue, mais on ne peut pas sortir la rue du garçon.
    Fatboy Slim
  • Un jeune garçon est une théorie, un vieil homme est un fait.
    Anonyme
  • Les filles sont des roses, les garçons des papillons et les parents les épines qui empêchent les papillons de se poser sur les roses.
    Anonyme
  • Les garçons seront toujours des garçons. Et cela n’aurait pas d’importance si l’on pouvait empêcher les filles de rester des filles.
    Anthony Hope
  • L’amour, s’il donne de l’esprit aux filles, rend stupide les garçons.
    Alexandra David-Néel
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Traductions du mot « garçon »

Langue Traduction
Anglais boy
Espagnol niño
Italien ragazzo
Allemand junge
Chinois 男孩
Arabe صبي
Portugais garoto
Russe мальчик
Japonais 男の子
Basque mutil
Corse zitellu
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Synonymes de « garçon »

Source : synonymes de garçon sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « garçon »

Combien de points fait le mot garçon au Scrabble ?

Nombre de points du mot garçon au scrabble : 6 points

Garçon

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