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Devenir

Variantes Singulier Pluriel
Masculin devenir devenirs

Définitions de « devenir »

Trésor de la Langue Française informatisé

DEVENIR2, verbe intrans.

Être engagé dans un processus évolutif devant aboutir à un changement d'état.
I.− [L'état, aboutissement du processus, est exprimé par l'attribut du suj.]
A.− [Avec, éventuellement, expr. de l'état ant., point de départ du processus]
1. Usuel. [Seul est exprimé l'état, aboutissement du processus]
a) [L'attribut est un adj. qualificatif ou un équivalent]
α) [Attribut d'un suj. nom. ou nom.-verbal (inf.)]
[L'attribut est un adj.]
[Le suj. désigne un être animé] Des deux adversaires, l'un ne change pas, l'autre change et devient plus fort (Michelet, Introd. Hist. univ.,1831, p. 404).Faut-il qu'on devienne odieux en devenant trop parfait (Renan, Drames philos.,Prêtre Nemi, 1885, III, 3, p. 577).Maîtriser les chameaux qui devenaient nerveux (Benoit, Atlant.,1919, p. 78):
1. Il est des crimes si odieux qu'à discuter seulement la culpabilité de l'accusé l'on devient aussitôt suspect − comme si l'horreur que doit inspirer le crime devait ici s'opposer à tout examen, et que l'on fût suspect d'immoralité pour avoir gardé la tête libre. Paulhan, Les Fleurs de Tarbes,1941, p. 88.
[Le suj. désigne un élément matériel inanimé] La roche devient de plus en plus sèche (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 314).Les lésions sont déjà profondes (...) au moment où elles deviennent accessibles à l'observateur (Cadet de Gassicourt, Mal. enf.,t. 2, 1880-84, p. 3).Le paysage devint presque invisible (Jouve, Scène capit.,1935, p. 185).
[Le suj. désigne un état, une situation, une entité abstr., etc.] Cette disparité deviendrait plus sensible (Say, Écon. pol.,1832, p. 249).Que mon absence lui devînt insupportable (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 183).L'être, désormais, m'était devenu en quelque manière, tangible, savoureux (Teilhard de Ch., Milieu divin,1955, p. 160).
[L'attribut est un part., en emploi adj.]
Part. prés. Le principal courant de la vallée du Creek rouge devenait de plus en plus menaçant (Verne, Île myst.,1874, p. 601).Les Irlandais devaient se libérer eux-mêmes en devenant tempérants, justes et charitables (Maurois, Ariel,1923, p. 111).La lutte se prolonge encore et devient épuisante (Camus, Homme rév.,1951, p. 301).
Part. passé. Le combat devient plus vif et plus acharné que la veille (Cottin, Mathilde,t. 2, 1805, p. 173).Cette similitude peut nous devenir connue (Théol. cath.t. 4, 1, 1920, p. 1213).Quand on est devenu bien résigné (Céline, Voyage,1932, p. 325).
P. plaisant. Quand, en Chine, un Chinois devient décapité (Ponchon, Muse cabaret,1920, p. 248).
[L'attribut est un syntagme nom. prép.] Devenir à charge. Exposer sa vie devint à la mode (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 4).Je devins de mauvaise humeur (Gobineau, Nouv. asiat.,1876, p. 189).Presque tous les pneus américains sont devenus de type conducteur (Tinard, Automob.,1951, p. 347):
2. Pour en terminer avec cette question du commandement allié, il convient d'ajouter qu'une décision des gouvernements en date du 2 mai, supprima le comité exécutif créé trois mois auparavant et devenu désormais sans objet. Foch, Mémoires,t. 2, 1929, p. 44.
Rem. 1. Dans plusieurs ex., l'attribut adj. se trouve au comparatif exprimant ainsi une idée de progression. Cf. supra les ex. où l'adj. (ou son équivalent) est précédé de plus ou de plus en plus. Son état devenoit pire chaque jour (Chateaubr., Génie, t. 1, 1803, p. 441). 2. La docum. atteste pour le genevois le syntagme devenir mort ,,cesser de vivre, être mort`` (J. Humbert, Nouv. gloss. genev., 1852, p. 152) que l'on trouve en outre chez Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 568 : De Tournai nous allâmes à Bruxelles : là je ne trouvai ni le baron de Breteuil, ni Rivarol, ni tous ces jeunes aides de camp devenus morts ou vieux, ce qui est la même chose. 3. Devenir + adj. est souvent le doublet d'un verbe (intrans. ou pronom.) dérivé de l'adj., offert en alternance : devenir rouge/ rougir; devenir grand/grandir; devenir sage/s'assagir; devenir calme/se calmer. La constr. adj. permet de suppléer à l'absence de verbe : Son visage [de Maxime de Trailles] devenait livide, rougissait, jaunissait tour à tour (Balzac, Gobseck, 1830, p. 408); elle permet aussi de nuancer l'expr. : bien mûrir « devenir mûr dans de bonnes conditions »; devenir bien mûr « devenir tout à fait mûr ».
β) [En constr. impers.]
Il devient + adj. + de + inf.Il devenait gênant d'écouter des choses désagréables pour chacun (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 362).Il me devint impossible de me contenir (Billy, Introïbo,1939, p. 188).Il devient difficile de limiter mon expérience à un seul registre sensoriel (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 263).
Il devient + adj. + que + ind.Il devenait pourtant visible que, dans l'esprit et aux regards des Anglais, l'empereur se trouvait à présent plus haut qu'il n'avait été jusque-là (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 440).Il devint manifeste que l'union soviétique ne paraissait plus intéressée à conclure un accord (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 196).
b) [L'attribut est un subst.]
α) [Subst. sans article ni déterminatif]
[Le suj. désigne une pers.; l'attribut désigne souvent un état professionnel] Je deviens maintenant historien sans cesser d'être écrivain de mémoires (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 291).Il [son fils] devenait homme de mois en mois : de mois en mois elle [Jeanne] devenait une vieille femme (Maupass., Une Vie,1883, p. 212).Les États qui ne sont pas membres de l'organisation peuvent devenir parties au statut de la cour internationale de justice (Charte Nations Unies,1946, p. 100):
3. Les jeunes gens qui se proposaient de devenir maîtres d'école, ou plutôt les jeunes gens à qui on pensait pour en faire des maîtres d'école, pour les faire devenir maîtres d'école faisaient d'abord trois ans à l'école primaire supérieure... Péguy, L'Argent,1913, p. 1138.
En partic. [P. oppos. à maître et p. réf. au dicton latin fiunt oratores, nascuntur poetae] On entend répéter tous les jours (...) que la couleur est un don du ciel; que c'est un arcane impénétrable à celui qui n'a pas reçu l'influence secrète; que l'on devient dessinateur et que l'on naît coloriste : rien n'est plus faux que ces adages (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin,1876, p. 560).On ne naît pas femme, on le devient (Beauvoir, Deux. sexe,t. 2, 1949, p. 13).
Pop. Devenir bel homme. ,,Engraisser`` (Carabelli, [Lang. pop.]).
[Le suj. désigne une chose] Le rêve devient réalité la science devient gloire, et la servitude service (VignyServ. et grand. milit.,1835, p. 129).La pesanteur devenant à un certain moment fatigue, et la fatigue douleur (Bergson, Essai donn. imm.,1889, p. 32):
4. « On a pitié d'un fou; mais quand la démence devient fureur, on le lie. La tolérance qui est une vertu devient alors un vice »... Guéhenno, Jean-Jacques,1952, p. 153.
β) [Subst. précédé d'un art. déf. ou indéf., ou d'un déterminatif]
[Le suj. désigne une pers.] Plusieurs jeunes filles, dont l'une n'a que dix ans, deviennent la proie du vainqueur à la vue de leurs parents captifs (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr.,1828, p. 187).Chateaubriand, l'homme de sentiment et d'enthousiasme, devenait mon prêtre et mon initiateur (Sand, Hist. vie,t. 3, 1855, p. 285).Tellement elle [Pauline] devenait la chose des autres (Zola, Joie de vivre,1884, p. 1050).Je ne sais si Suzanne deviendra jamais une grande comédienne (Duhamel, Maîtres,1937, p. 19):
5. Pour moi, à vingt-six ou vingt-sept ans, une femme change de sexe, devient autre chose qu'une femme, devient quelque chose qu'on ne désire plus. (...) sans parler de la transformation morale : une femme, après le mariage, peut changer moralement comme elle change physiquement, devenir un autre être, comme un garçon peut devenir à seize ans un autre être que celui qu'il était à quatorze. Montherlant, Le Démon du bien,1937, p. 1234.
En partic. [Au lieu d'un nouvel état, l'attribut désigne un nouvel être ou une nouvelle substance résultant d'une métamorphose du suj.] Que je devienne l'eau, la tempête et la flamme, La feuille et le sarment (Moréas, Stances,1901, p. 109).Ainsi nous avons la chance d'arriver (...) au moment où (...) Pitoeff devient tout à coup le héros qu'il joue, et se dresse, jeune, illuminé sur le bord d'une tombe (Colette, Jumelle,1938, p. 210):
6. ... nous en tenir à cette petite extase qui consiste à regarder les jeunes nageuses partir du fond de l'anse de Paraggi vers la haute mer ensoleillée : nous sortons de nous-mêmes et nous devenons ces beaux corps vigoureux dans l'eau bleue et pure et transparente comme l'air. Larbaud, Jaune, bleu, blanc,1927, p. 140.
Rem. On rencontre, avec une valeur semblable, un adv. équivalent d'un subst., exprimant une idée de progression. N'étais-tu pas mon ami, et n'es-tu pas devenu plus encore? (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 620).
[Le suj. désigne une chose] La culture devient une industrie, une manufacture (Michelet, Journal,1844, p. 570).Le chaland s'évanouit, devient une chose imprécise (Mosélly, Terres lorr.,1907, p. 296):
7. L'église devient une grange, le palais devient une ferme, la tour devient un pigeonnier, la maison devient une baraque, la boutique devient une échoppe, le bassin devient un étang, le citadin devient un paysan; la cité est morte. Hugo, Le Rhin,1842, p. 297.
Rem. On rencontre parfois un subst. précédé de l'art. partitif. Je croyais bien que c'était fini, que j'étais devenu du feu et du bruit moi-même (Céline, Voyage, 1932, p. 23).
γ) [L'attribut subst. forme syntagme usuel avec le verbe et se présente tantôt sans, tantôt avec un art. déf. ou indéf.]
Devenir + (un, l') objet de.Elle [Lamiel] devint l'objet de l'attention générale et bientôt des compliments de tous (Stendhal, Lamiel,1842, p. 155).Ce mot devient un objet d'études (Marcel, Journal,1919, p. 197).Les valeurs ne deviennent objet de science (J. Vuillemin, Être et trav.,1949, p. 102).
Devenir + un/le sujet de.Chacune de ces impressions multiples qui vous attendent à chaque pas devient un sujet de rêverie profonde (Du Camp, Mém. suic.,1853, p. 43).Le fouriérisme devenait le sujet de cruelles plaisanteries dans le même journal (Champfl., Avent. MlleMariette,1853, p. 58).
Devenir + (une, la) source de.Cette conversation, menée à travers le quadrille, devint une source de troubles et de fautes, dont souffrirent les autres danseurs (Duranty, Malh. H. Gérard,1860, p. 11).Bombardant la surface interne de ce cylindre ils en ionisent le métal qui devient la source d'un plus grand nombre de corpuscules animés de faibles vitesses (M. de Broglie, Rayons X,1922, p. 134).L'objet religieux (...). Source de significations, il devient source de valeurs (Philos., Relig.,1957, p. 3607).
Devenir + (un, le) principe de.Cette innocente occupation (...) devint le principe du malheur de ma vie (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1777).Le devoir devient principe d'action, source d'énergie (Amiel, Journal,1866, p. 242).Pour ceux qui sont unis déjà, la pensée devient (...) un principe d'union plus parfaite (Blondel, Action,1893, p. 295).
Devenir sujet à. M. Bineau devint sujet à des distractions d'auteur (Champfl., Souffr. profess. Delteil,1853, p. 195).
Rem. Comme pour le verbe être, il y a, en principe, « isotopie » sémantique (animé + animé, inanimé + inanimé, etc.) entre l'attribut et le suj. Mais en raison même du sens du verbe devenir, la corresp. peut être rompue, la position d'attribut devenant le lieu privilégié d'une possibilité de rupture partielle ou totale (créations plus ou moins métaph. ou simples fantaisies verbales). Un grès clair [des façades] devenu couleur d'ambre ou chair de mangue (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p. 255). Parfois, la surprise est atténuée par des loc. du type une sorte de, en quelque manière. Il était devenu une sorte d'idée du mal. (Bosco, Mas Théot., 1945, p. 195). Cet homme malheureux et orgueilleux n'aimait se rappeler ni ses malheurs ni ses humiliations et, devenu une sorte d'apôtre de la vie simple (Guéhenno, Jean-Jacques, 1948, p. 61). Cf. également Teilhard de Ch., loc. cit., supra I A 1 a) α). Ces créations existent dès la lang. cour. M. Lechevallier (...) est devenu tout miel aux premiers compliments que je lui ai glissés (Gide, Journal, 1930, p. 1003). C'est dans cette position que se placent parfois des jeux d'opposition : L'incident était devenu événement (Durry, Nerval, 1956, p. 70); ou des créations « idiolectiques » : Un petit galurin de voyage (...) qui avait fait son temps, était devenu immettable (Gide, Ainsi soit-il, 1951, p. 1197).
c) [L'attribut est un pron. ou un syntagme pronom.]
α) [Pron. ou syntagme pronom. non interr.] Aussi dévot que le fût devenu le grand tragique (Mauriac, Vie J. Racine,1928, p. 192).Notre tâche serait moins de faire être celui que nous voulons devenir (Philos., Relig.,1957, p. 4007):
8. Or je ne l'aimais plus, j'étais, non plus l'être qui l'aimait, mais un être différent qui ne l'aimait pas, j'avais cessé de l'aimer quand j'étais devenu un autre. Or je ne souffrais pas d'être devenu cet autre, de ne plus aimer Albertine;... Proust, Le Temps retrouvé,1922, p. 1038.
En partic. [Pron. pers. ou poss.] Il lui sembla qu'elle était elle-même cette enfant, sa figure devenait la sienne, sa robe l'habillait (Flaub., Trois contes,Cœur simple, 1877, p. 28).Il [un homme] m'excitait à devenir plus puissamment moi-même dans la mobilité, l'inconsidération, le déploiement loquace (Arnoux, Écoute,1923, p. 139).
[Ou rel. pour reprendre un adj. anticipé] Il essaie (...) de se reprendre (...) incapable qu'il est devenu de se trouver à la hauteur d'une situation exceptionnelle (Breton, Manif. Surréal.,1erManif., 1924, p. 14).
β) [Pron. ou syntagme pronom. interr.]
[Interr. dir.]
[Le suj. désigne une pers.] Que deviendroit un colon dans ces tristes solitudes...? (Crèvecœur, Voyage,t. 3, 1801, p. 137).Que deviendrons-nous quand tous se détourneront d'une religion rendue impraticable? (Montherl., Port-Royal,1954, p. 1305).
[Dans l'usage fam. pour s'enquérir sur le sort de qqn qu'on n'a pas vu ou dont on est sans nouvelle depuis qq. temps] J'avais rencontré M. de Nièvres une fois; il m'avait dit : « Que devenez-vous? » ou bien « On ne vous voit plus » (Fromentin, Dominique,1863, p. 217).Qu'êtes-vous devenu depuis ce mauvais dîner que je vous ai fait faire? (Becque, Corbeaux,1882, III, 5, p. 174).« Tu as vu les Dubreuilh? Qu'est-ce qu'ils deviennent? (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 98).
En partic. [Pour exprimer une inquiétude sur le sort du suj.] Je partirai pour Paris (...). J'y verrai les amis de mon père (...). − Et moi, pendant ce temps-là, que deviendrai-je? (Dumas père, Comment je devins aut. dram.,1833, introd., p. 2).Edgar seul. − Qu'est-ce que je vais devenir? tout ce monde qui est là (...) qui grouille dans les salons (Labiche, Edgar,1852, I, 9, p. 229).
[Avec le verbe à l'inf. sans suj. explicite] Que devenir à présent? (Flaub., Salammbô,t. 2, 1863, p. 98).Que faire? Que devenir? Où aller? Je ne puis cesser de l'aimer (Gide, Et nunc manet,1951, p. 1154).
[Le suj. désigne une chose] Que devient dans tout ceci, dira-t-on, l'unité de pensée préconisée? (Verlaine, Œuvres compl.,t. 4, Poètes maud., 1884, p. 85).
[Interr. indir.] Tout en se demandant ce qu'ils deviendraient plus tard (Flaub., Tentation,1849, p. 438).Vous savez ce que sont devenues les actions des sociétés anglaises après la prise de la concession anglaise de Han-Kéou (Malraux, Cond. hum.,1933, p. 261).Je restais dans un coin à ne pas savoir que devenir (Triolet, Prem. accroc.,1945, p. 304).
2. Plus rare [Avec expr. de l'état ant. désigné par un adj. ou un subst. sans art. introduit par prép. de]
a) Adj. Le jour s'éclaircit, et de gris devient blanc (Amiel, Journal,1866, p. 473).M. de Charlus, de dominé devenu dominateur (Proust, Sodome,1922, p. 629):
9. Ses ombres [de Cézanne], d'opaques qu'elles étaient quand il pratiquait le métier de Delacroix, s'éclairent progressivement et deviennent aussi transparentes que ses lumières, sans cesser de creuser merveilleusement le papier. Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 156.
b) Subst. Cénée, de fille devenue garçon et invulnérable (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 156).Puis de chasseur, l'homme serait devenu pasteur, puis agriculteur (Hist. sc.,1957, p. 1504).
B.− [Avec expr. de certaines modalités du processus en déroulement]
1. [Expr. de la cause ou du moyen]
a) [La cause du processus gén. est exprimée par en ou de quoi, l'idée précise étant explicitée dans le cont.]
En. Un tyran dans l'impuissance est un tigre muselé qui n'en devient que plus féroce (Chateaubr., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 116).Voulez-vous que je vous prête des livres, Mademoiselle, si vous vous ennuyez le soir? (quelle joie! elle en devient presque rose!) (Colette, Cl. école,1900, p. 116).Sa générosité, qui est proverbiale, revêt souvent une forme si maladroite qu'elle en devient presque blessante (Martin du G., Devenir,1909, p. 39).
De quoi. Il n'y a pas de quoi devenir toute blanche, comme si je vous avais frappée au visage (Claudel, Otage,1911, p. 257).Alors le claxon marche, marche, il y a de quoi devenir fou! (Duhamel, Suzanne,1941, p. 220).
Rem. La cause précise de l'état, aboutissement du processus, est exprimée soit par de + subst. : L'hôtesse devint rouge de dépit (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 85); soit par de (ou à) + inf. : Il devint très rouge d'avoir ainsi parlé haut (Zola, Nana, 1880, p. 1107). Nous devenons pensifs à regarder vivre autour de nous ce monde (Teilhard de Ch., Phénom. hum., 1955, p. 167); soit par en + part. prés. : Elle devint toute pâle en apercevant un homme qu'elle prit pour lui (Montherl., J. filles, 1936, p. 984).
b) [Expr. du moyen] En vous faisant une science et une règle de la neutralité vous devenez militants (Blondel, Action,1893, p. 15).
2. [Expr. de modalités subsidiaires]
a) [Rythme du processus] Devenir aussitôt, bientôt, de but en blanc, insensiblement, instantanément, du jour au lendemain, progressivement, promptement, rapidement, subitement, successivement, vite. Elle [Angélique] devint brusquement très rouge (Zola, Rêve,1888, p. 35).Cette garantie n'était pas superflue et me devenait de jour en jour plus nécessaire (France, Vie fleur,1922, p. 361).
b) [Facilité du processus] Devenir difficilement, facilement, péniblement. Ah! l'atroce angoisse et qui (...) deviendrait aisément le principe d'une sorte de croisade à rebours (Bourget, Essais psychol.,1883, p. 63).
c) [Degré de réalité ou phase de réalisation]
Devenir décidément, fatalement, franchement, naturellement, nécessairement, véritablement. Il est vrai que je deviens effectivement un imbécile, quand je suis en sa compagnie (Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1206).
Commencer à, finir par, réussir à devenir. Paris achevait de devenir une ville de fabriques et de manufactures (Tocqueville, Anc. Rég. et Révol.,1856, p. 150).Chez les nations orientales, par exemple, où le livre antique ne tarde jamais à devenir sacré (Renan, Avenir sc.,1890, p. 208).Par sa lecture internationale en train de devenir considérable (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 243).
d) [Imminence, possibilité de la réalisation]
Apte à, susceptible de devenir. Une bonté qu'on sent prête à devenir agissante (Goncourt, Journal,1882, p. 155).Je le sentais sur le point de devenir sentimental et bête (Abellio, Pacifiques,1946, p. 283).
Pouvoir devenir, menacer, promettre, risquer de devenir. Il eut tant de colère et de chagrin qu'il faillit devenir fou (Sand, Hist. vie,t. 2, 1855, p. 356).N'est-ce pas annuler tout cet effort par quoi elle [la psychologie de l'art] tend à devenir une réalité à la fois indépendante et neuve, un objet esthétique n'existant que par lui-même? (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 438).
II.− Emploi abs., PHILOS. (et littér. d'inspiration philos.)
A.− [L'accent est mis sur le processus] La vie est mobile. Elle devient, comme tu dis dans ton jargon philosophique (Richepin, Braves gens,1886, p. 154).Nous ne sommes jamais, nous devenons sans cesse (Green, Journal,1946, p. 177).Croire c'est à la fois devenir et être (Lacroix, Marxisme, existent., personn.,1949, p. 118):
10. La philosophie moderne place ses valeurs à la fin de l'action. Elles ne sont pas, mais elles deviennent, et nous ne les connaîtrons dans leur entier qu'à l'achèvement de l'histoire. Camus, L'Été,1954, p. 114.
B.− [L'accent est mis sur l'aboutissement] Le galop soudain des étoiles N'étant que ce qui deviendra (Apoll., Alcools,1913, p. 108):
11. Elle [l'histoire] forme pour l'imagination une table de situations et de catastrophes, une galerie d'ancêtres, un formulaire d'actes, d'expressions, d'attitudes, de décisions offerts à notre instabilité et à notre incertitude, pour nous aider à devenir. Valéry, Regards sur le monde actuel,1931, p. 17.
Au passé composé. Être c'est être devenu, c'est avoir été fait tel qu'on se manifeste (Beauvoir, Deux. sexe,t. 1, 1949, p. 25).
Au part. passé apposé. Je dois, suivant la formule célèbre « devenir ce que j'étais », mais c'est dans un monde lui-même devenu que je dois le devenir. Et dans un monde devenu à partir de ce qu'il est (Sartre, Être et Néant,1943, p. 172).
Rem. 1. On rencontre ds la docum. se devenir comme forme de l'emploi abs. L'artiste au même titre que le penseur s'engage et se devient dans son œuvre (Camus, Sisyphe, 1942, p. 133). 2. La docum. atteste : a) L'emploi adj. du part. présent. Je voudrais que la danse, et surtout le cinéma harmonisent, dans leur unité devenante, tous ces rapports paradoxaux (Faure, Espr., formes, 1927, p. 192). b) L'emploi subst. du part. présent. Le devenir n'est pas devenir d'un devenant, c'est-à-dire de quelque chose qui devient et, par suite, pourrait être et ne pas devenir (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 25). c) L'emploi subst. (avec valeur de neutre) du part. passé. L'expérience, a-t-on dit justement, ne saurait atteindre le devenir; elle ne saisit jamais que des devenus (Hamelin, Élém. princ. représ., 1907, p. 126).
Prononc. et Orth. : [dəvni:ʀ] ou comme var. donnée ds Barbeau-Rodhe 1930 et Dub. [dvəni:ʀ], (je) deviens [d(ə)vjε ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a. Fin xes. « commencer à être ce qu'on n'était pas encore » (St Léger, éd. J. Linskill, 124); b) av. 1763 impers. (Abbé Prévost ds Fér. Crit.); 2. fin xes. en phrase interr. ou négative (St Léger, 156); 1549 devenir à rien (Est.); 3. 1864 absol. (Renouvier, Essais crit. gén., 3eessai, p. XXII). Du lat. class. devenire, au propre « venir de; arriver à », au fig. « aboutir à, recourir à » d'où, en b. lat., « devenir ». Bbg. Moignet (G.). Incidence et attribut du compl. d'objet. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1975, t. 13, no1, p. 261.

DEVENIR3, subst. masc.

Action ou fait de devenir (cf. devenir2).
I.− [Comme catégorie ou entité abs. (opposée à l'être immuable)] :
1. Où saisir l'essence sinon au niveau de l'existence et du devenir? Mais on ne peut dire que l'être n'est qu'existence. Ce qui devient toujours ne saurait être, il faut un commencement. L'être ne peut s'éprouver que dans le devenir, le devenir n'est rien sans l'être. Le monde n'est pas dans une pure fixité; mais il n'est pas seulement mouvement. Il est mouvement et fixité. La dialectique historique, par exemple, ne fuit pas indéfiniment vers une valeur ignorée. Elle tourne autour de la limite, première valeur. Héraclite, inventeur du devenir, donnait cependant une borne à cet écoulement perpétuel. Cette limite était symbolisée par Némésis, déesse de la mesure, fatale aux démesurés. Camus, L'Homme révolté,1951, p. 365.
A.− [Le devenir non qualifié] Le bovarysme, comme appareil de mouvement, cette définition fixe son importance à l'égard d'une réalité dont on a constaté qu'elle n'est saisissable que dans le devenir (Gaultier, Bovarysme,1902, p. 220).Le surmoi c'est le passé. L'idéal du moi est le devenir. Mais dans le passé dort déjà le devenir (Choisy, Psychanal.,1950, p. 117).
P. méton., au sing. avec art. un, plus rarement au plur.
Variété du devenir. Cette idée que le monde a un devenir, une histoire où chaque état sort de l'état antérieur par un développement organique (Renan, Hist. peuple Isr.,t. 1, 1887, pp. 80-81).Une ou plusieurs images claires qui représentent des états et qui servent à distinguer tous les devenirs les uns des autres (Bergson, Évol. créatr.,1907, p. 304):
2. ... comment classer cet ouvrage sec et net [l'Étranger] (...) M. Camus le nomme « roman ». Pourtant le roman exige une durée continue, un devenir, la présence manifeste de l'irréversibilité du temps. Sartre, Situations I,1947, p. 121.
Chose en devenir. La femme n'est pas une réalité figée, mais un devenir (Beauvoir, Deux. sexe,t. 1, 1949, p. 72).
Rem. On rencontre parfois devenir précisé en tant que notion philos. rapportée à ses origines hist. : La langue est ainsi dans un perpétuel devenir, comme disent les philosophes (Sarcey, Mot et chose, 1862, p. 5 et cf. ex. 1); les guillemets peuvent remplir, quoique plus vaguement, la même fonction : J'avais été surtout sensible à l'élaboration, aux essais, aux reprises, au « devenir » d'une phrase [musicale] qui se faisait durant la sonate (Proust, Fugit., 1922, p. 560).
B.− [Le devenir qualifié]
1. [Du point de vue de son déroulement]
a) [En constr. nom.]
α) Devenir + adj.Devenir continuel, évolutif; éternel devenir. Le développement spontané, le devenir incessant des choses (Taine, Derniers Essais de crit. et d'hist.,1893, p. 116).Ce perpétuel devenir qui affecte aussi l'occupation humaine (Vidal de la Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 172):
3. Si nous actualisons les instants virtuels innombrables dont la succession forme le devenir continu, l'éternité entière ne suffira pas pour les dérouler. Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 49.
β) Subst. + de/du + devenir.Continuité, processus du devenir. Son être momentané [de Socrate] s'écoule avec le flot du devenir (Gilson, Esprit philos. médiév.,1931, p. 197).Il entrait tout naturellement dans ce nirvâna Boisrosé, sorte de suspension de tout devenir, de repos définitif (Morand, Homme pressé,1941, p. 89).
b) [En constr. verbale] Rare. Le dimanche il travaille jusqu'à midi [Jacques l'Aumône] puis il s'assoit sur un banc et regarde couler le devenir sans faire de réflexions (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 154).
2. [Du point de vue de la nature du temps considéré] Dans la série de présents tout idéaux qui se réalise dans la représentation du devenir historique, le présent véritable ne saurait se rencontrer nulle part (Marcel, Journal,1914, p. 82).Les idées romantiques sur le devenir cosmique (Béguin, Âme romant.,1939, p. 69).
3. [Autres attributs] Catégorie, notion du devenir; les éléments du devenir. Une section discontinue du devenir (Marcel, Journal,1914p. 9).Le gouvernement de tous par tous reste dans les nuées du devenir (Bernanos, Enf. humil.,1948, p. 62).
Rem. 1. On rencontre parfois comme qualificatif un compl. prép. de : Un devenir de qualité singulièrement complexe (Hamelin, Élém. princ. représ., 1907, p. 5). 2. Le syntagme état de devenir se rencontre, malgré l'apparente contradiction des deux termes. La guerre, me disait-il [Saint-Loup], n'échappe pas aux lois de votre vieil Hégel. Elle est en état de perpétuel devenir (Proust, Temps retr., 1922, p. 752).
II.− [Comme qualifiant ou déterm. d'une chose ou d'un être hum.]
A.− [Devenir comme compl. rapporté à un suj. ou à un déterminé subst.]
1. [En constr. verbale] Avoir un devenir. Parce qu'étant soumis au devenir nous devons en tout commencer par l'imparfait, pour grandir peu à peu jusqu'à l'âge adulte (Maritain, Primauté spirit.,1927, p. 212).Mitose et bourgeonnement forment deux cas dans lesquels une cellule est l'origine de deux cellules nouvelles susceptibles d'avoir le même devenir (Plantefol, Bot. et biol. végét.,t. 1, 1931, p. 82).
2. [En constr. prép.]
a) [Dans un syntagme verbal] Être en devenir. J'existerais, à mon sens, dans le devenir, l'évolution, la mobilité de l'instant (Arnoux, Visite Mathus.,1961, p. 203).
b) [Dans un syntagme nom.] Phénomène en devenir. Les substances concrètes dont l'univers est fait sont donc de l'être incomplet, inachevé et en devenir (Gilson, Espr. philos. médiév.,1931, p. 148).La communauté prolétarienne en devenir (Maritain, Human. intégr.,1936, p. 274).
3. [En constr. nom.] :
4. J'ai lu l'ouvrage de M. Martin Lamm [sur Swedenborg] (...) j'y voyais, de chapitre en chapitre, se dessiner l'extraordinaire Roman d'une vie « seconde », − je dis : roman, parce que j'éprouvais naïvement, pendant ma lecture, ce désir intense de la suite, cette soif du devenir, qui ne nous saisit d'ordinaire que dans les productions destinées à nous faire ressentir les délices de l'aventure... Valéry, Variété V,1944, p. 267.
B.− [Le devenir en tant que propriété directement attribuée à une entité]
1. [L'entité déterminée est exprimée par un subst. prép. de]
a) [Le subst. est un nom de chose matérielle ou spirituelle] Le devenir de l'univers n'est qu'une évolution (Renan, Église chrét.,1879, p. 158).Nous ne pouvons manquer de nous demander ce que l'on sait du devenir des spores (Plantefol, Bot. et biol. végét.,t. 2, 1931, p. 606).Songer au destin des lettres, c'est songer aussi et surtout au devenir de l'esprit (Valéry, Regards sur monde act.,1931, p. 217).
Rem. On rencontre le syntagme tautologique (le) devenir de l'évolution (Zola, Travail, t. 2, 1901, p. 6).
b) [Le subst. est un nom de pers.] Plus rare. Ou bien est-ce la douloureuse antinomie du péché et de la foi, qui gouverne le devenir de l'homme (J. Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 313).
2. [L'entité déterminée est exprimée par un adj. qualificatif-déterminatif autre que poss.] Devenir humain, psychique, terrestre :
5. L'âme (...) n'est que la résultante toujours variable des faits multiples et complexes de la vie. L'âme est le devenir individuel, comme Dieu est le devenir universel. Renan, L'Avenir de la sc.,1890, p. 181.
3. [L'adj. est un poss. renvoyant à une chose ou un être] Voir les choses de la littérature, de l'art, de la politique, de la science, de la philosophie, dans leur succession, et, comme disent les Allemands, dans leur devenir (Thibaudet, Hist. litt. fr.,1936, p. 119).L'homme croît, mais c'est son être qui se montre dans l'apparence de son devenir : l'homme ad-vient (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 405).
Prononc. et Orth. : [dəvni:ʀ]. Ds Ac. 1932 mais sous le verbe. Étymol. et Hist. 1839 (Michelet, Journal, p. 290). Emploi subst. de devenir2*.
STAT. − Devenir1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. : 29 464 (devenirs : 5). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 39 832, b) 43 447; xxes. : a) 41 305, b) 43 194.

Wiktionnaire

Verbe - ancien français

devenir \Prononciation ?\

  1. Devenir.
    • E ne sevent qu’est devenuz
      Ne en quel leu est detenuz
      — (Les voyages de saint Brandan, édition de F. Michel, p. 72)

Verbe - français

devenir \dəv.niʁ\ ou \də.və.niʁ\ intransitif 3e groupe (voir la conjugaison)

  1. Commencer à être ce qu’on n’était pas ; passer d’une situation, d’un état à un autre.
    • Son « tu » me froissa un peu. Mais je lui répondis gaminement : « Tu trouves que j'ai engraissé ! » Il partit d'un fou rire. Et, à partir de ce jour, nous nous tutoyâmes et nous devînmes les meilleurs amis du monde. — (Ma double vie : mémoires de Sarah Bernhardt, Paris : Librairie Charpentier et Fasquelle, 1907, chap. 13)
    • Les Groenlandais danois sont devenus de bons chrétiens ; ils persistent toutefois, à témoigner leur confiance à l’« Angakok ». Ce personnage important peut être comparé au rebouteux ou sorcier de nos campagnes. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Le débarquement d’une automobile à quai était une manœuvre peu familière aux employés de la petite station, et le train s’attardait, et Psyché devenait impatiente. — (Pierre Louÿs, Psyché, 1927, p.137)
    • Et la France changeait, une fois encore, de régime. Le prince-président que s'était donnée la Deuxième République était devenu l'empereur Napoléon, troisième du nom. — (Jean Valmy-Baysse, La curieuse aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, p.171)
    • Une fois qu’ils eurent perdu leur force militaire propre […], la nature de leur système politique se transforma, au point de devenir méconnaissable, […]. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.42)
    • Lorsque la constitution française reconnaissait un ordre de noblesse privilégiée, la femme noble qui épousait un roturier dérogeait à la noblesse et devenait roturière. — (L'Institut : Journal des académies et sociétés scientifiques de la France & de l’Étranger, 2e section, 5e année, janvier-février 1840, n°49-50, p.6)
    • Ce qui est plus grave, c'est que, d’auteur en auteur, les hypothèses sont devenues des certitudes et l'on peut lire dans des ouvrages de vulgarisation les plus étonnantes affirmations, jamais vérifiées, jamais critiquées, prises un jour à la source du possible et entraînées depuis dans le flot de l’indiscutable. — (André Leroi-Gourhan, Les religions de la préhistoire, Presses universitaires de France, 1971, p. 144)
    • Le lagon, habituellement bleu-vert transparent, devient marron à force de réceptionner la terre qui s'y déverse. — (Thierry Francès, Du mistral au maraamu, Société des Écrivains, 2012, page 191)
    • On ne nait plus piéton, on le devient — (Maurice Letulle, L'école du piéton, Le Monde dentaire : journal des dentistes français, Monde dentaire, 1924)
  2. (En particulier) Avoir tel ou tel sort, tel ou tel résultat, telle ou telle issue en marquant le doute, la conjecture, etc.
    • Rosebud se cherche toujours. Elle ne sait pas exactement ce qu’elle veut, mais elle sait très bien ce qu’elle refuse : retourner à Aix et devenir la parfaite épouse d'un pinardier. — (Michel Lebrun, Les ogres, French Pulp éditions, 2014, chap. 21)
    • Regarde où j'en suis, ça fait des mois que je suis sensée être devenue millionnaire et j'en suis toujours rendue à bouffer des coquillettes au beurre, dans un appartement qui ne contient pas le moindre élément instagramable. — (Rachel Vanier, Signes intérieurs de richesse, Nil éditions, 2020, chap. 19)
    • Que deviendrai-je ? — Que vais-je devenir ? — Je ne sais ce que tout ceci deviendra.
    • On pouvait dès lors prévoir ce que tout cela deviendrait. — Que deviendra tout le bien qu’il a amassé?
    • Que deviendront vos promesses, si vous m’abandonnez ? — Que sont devenus vos serments ?
    • Que deviendraient tant de belles espérances, s’il venait à mourir ? — Il était près de nous il n’y a qu’un instant, je ne sais ce qu’il est devenu.
    • Qu’étiez-vous donc devenu ? Nous vous cherchions partout.

Nom commun - français

devenir \dəv.niʁ\ ou \də.və.niʁ\ masculin

  1. Situation à venir, évolution future de quelque-chose ou de quelqu’un, de plusieurs personnes, jugée comme incertaine.
    • La presse londonienne s’interroge sur le devenir de la « britannité », cette identité collective dans laquelle se reconnaissent Anglais, Ecossais, Gallois et habitants d'Irlande du Nord. — (Alain Frachon, Que reste-t-il du Royaume-Uni ?, Le Monde, 25/09/2014)
    • Au bilan, tout se passe comme si le devenir de la planète avait occulté celui de l’humanité. — (Sylvie Brunel, Les ambiguïtés du développement durable, Sciences Humaines, 01/07/2005)
    • La prospective a pour rôle, en particulier, d’interroger la science et la technologie, de conjecturer leurs devenirs possibles. — (Jean-Marie Mur, L’émergence des risques, page 203, EDP sciences, 2008)
  2. Mouvement par lequel une chose, un être se forme ou se transforme.
    • […] le progrès est un perpétuel devenir, nulle méthode ne saurait être considérée comme immuable, tout est en mouvement, tout est continuellement améliorable, tout ce qui existe aujourd’hui sera demain mieux encore… — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

DEVENIR. (Il se conjugue comme VENIR.) v. intr.
Commencer à être ce qu'on n'était pas; passer d'une situation, d'un état à un autre. Devenir maigre. Devenir sage, savant, jaloux, dévot, etc. De riche qu'il était, il devint pauvre. Ces fruits deviennent rouges en mûrissant. Cela commence à devenir fatigant. Il est devenu ministre. Il devint l'objet de l'admiration générale. Son bien est devenu la proie d'un intrigant. Rome devenue la maîtresse du monde. Pop., Devenir à rien se dit des Choses et signifie Se réduire considérablement, s'évaporer. Cela est devenu à rien, en cuisant. On dit quelquefois Cet homme, cet enfant devient à rien, Il devient excessivement maigre. Il signifie particulièrement, surtout dans les phrases qui marquent doute, conjecture, etc., Avoir tel ou tel sort, tel ou tel résultat, telle ou telle issue. Que deviendrai-je? Que vais-je devenir? Je ne sais ce que tout ceci deviendra. On pouvait dès lors prévoir ce que tout cela deviendrait. Que deviendra tout le bien qu'il a amassé? Que deviendront vos promesses, si vous m'abandonnez? Que sont devenus vos serments? Que deviendraient tant de belles espérances, s'il venait à mourir? Qu'est devenue telle personne, telle chose? Où est-elle? où a-t-elle passé? Qu'est devenu monsieur votre frère? Il était près de nous il n'y a qu'un instant, je ne sais ce qu'il est devenu. Qu'étiez-vous donc devenu? nous vous cherchions partout. Par extension, Vous tremblez, qu'est donc devenu votre courage? Que devenez-vous? Qu'êtes-vous devenu? Qu'avez-vous fait, que vous est-il survenu depuis que je ne vous ai vu? On dit dans un sens analogue Que devenir? et Ne savoir que devenir. L'infinitif

DEVENIR s'emploie comme nom, en termes de Philosophie, pour exprimer le Mouvement par lequel une chose, un être se forme ou se transforme. Le devenir est opposé à l'être.

Littré (1872-1877)

DEVENIR (deu-ve-nir ; deux e muets se suivant, le premier prend un son plus fort, celui de l'eu), je deviens, tu deviens, il devient, nous devenons, vous devenez, ils deviennent ; je devenais ; je devins ; je deviendrai ; je deviendrais ; deviens, devenons ; que je devienne, que nous devenions ; que je devinsse ; devenant ; devenu v. n.
  • 1Prendre une certaine manière, une certaine qualité. Devenir grand, riche, sage. Cela commence à devenir fatigant. Il devint général. Qu'ils deviennent sujets sans devenir esclaves ! Corneille, Hor. I, 4. Aussitôt qu'un État devient un peu trop grand…, Corneille, Nicom. V, 1. Il [un capucin] a commencé par me parler de la Provence, de vous… je voudrais que vous eussiez vu ce que m'est devenu ce bon père dès le moment qu'il m'a paru si bien instruit, Sévigné, 284. Le roi, devenu amoureux d'Anne de Boulen, fit venir sa conscience au secours de sa passion, et son mariage, lui devenant odieux, lui devint en même temps douteux et suspect, Bossuet, Var. VII, § 51. Dieux ! si, devenant grand, souvent on devient pire ! Racine, Théb. IV, 3. Devenant malheureux, il m'est devenu cher, Racine, ib. V, 2. Dans l'Orient désert quel devint mon ennui ! Racine, Bérén. I, 4. Quel devins-je au récit du crime de ma mère ! Racine, Mithr. I, 1. … Les secrets de son cœur et du mien Sont de tout l'univers devenus l'entretien, Racine, Bérén. II, 2. Je crois te voir, cherchant un supplice nouveau, Toimême de ton sang devenir le bourreau, Racine, Phèd. IV, 6. Si vous êtes né vicieux, ô Théagène, je vous plains ; si vous le devenez par faiblesse pour ceux qui ont intérêt que vous le soyez… souffrez que je vous méprise, La Bruyère, IX. Les moindres circonstances deviennent essentielles quand il s'agit de la mort d'un homme tel que Charles XII, Voltaire, Charles XII, 8. Il y a une infinité d'erreurs politiques qui, une fois adoptées, deviennent des principes, Raynal, Hist. phil. IX, 29. Je me croyais grec ou romain ; je devenais le personnage dont je lisais la vie, Rousseau, Conf. I.

    Que devenez-vous ? c'est-à-dire où allez-vous, que voulez-vous faire ? Qu'êtes-vous devenu ? c'est-à-dire où étiez-vous allé ? Qu'est devenue telle chose, où est-elle ?

  • 2Dans les phrases interrogatives et dubitatives, avoir tel sort, tel résultat, telle issue. Je ne sais ce que tout ceci deviendra. Que sont devenus vos serments ? Ne vous informez pas ce que je deviendrai, Racine, Baj. II, 5.

    Que voulez-vous devenir ? c'est-à-dire quelle carrière voulez-vous suivre ? Dites moi donc quelle résolution vous prenez, me répondit le ministre ; que voulez-vous devenir ? Marivaux, Mariane, 7e part.

    Que devinsje à ces paroles, à ce spectacle, quelle ne fut pas ma douleur, mon saisissement, etc. ?

  • 3Que devenir, quel sera le sort ? Elle ne sait que devenir et n'a recours qu'à moi, Sévigné, 69.

    Familièrement. Ne savoir que devenir, être dans un malaise extrême. J'ai oublié ma tabatière, il y a une heure que je ne sais que devenir, Marivaux, Paysan parv. t. II, part. 4e, p. 29, dans POUGENS.

  • 4Devenir à rien, diminuer, se réduire considérablement. Cela est devenu à rien en cuisant. Cet enfant devient à rien, dépérit, maigrit extrêmement. Valère : Sous ses heureuses mains [du joueur] le cuivre devient or. - Hector : Et l'or devient à rien, Regnard, Joueur, III, 6.
  • 5 S. m. Terme de philosophie. Le devenir, le mouvement progressif par lequel les choses se font. Le devenir incessant du monde. On oppose le devenir à l'être.

REMARQUE

1. Devenir se conjugue avec l'auxiliaire être.

2. Corneille a dit : À quel point ma vertu devient-elle réduite ? Corneille, Hor. IV, 7. … Les plus dignes soins d'une flamme si pure Deviennent partagés à toute la nature, Corneille, Pulchér. I, 1. Mais alors quel esprit n'en devient point troublé ? Corneille, Cinna, III, 2. Voltaire a condamné cet emploi du verbe devenir. Est-ce avec raison ? La distinction entre l'adjectif et le participe est si subtile que cette condamnation ne sera pas généralement admise. On dit très bien : devenir enflé, dégoûté, etc. Il ne faut donc pas contester à Corneille cet emploi qu'il fait de devenir.

HISTORIQUE

XIe s. [Qui] Ne soit ocis ou ne devient chrestien, Ch. de Rol. VIII. Il devendrat, jointes ses mains, tis [ton] homs, ib. X. Qu'est devenuz li gasconz Engelers ? ib. CLXXXIII.

XIIe s. Hé ! gentis cuens, qu'estes vous devenuz ? Ronc. p. 93. Deven mes homs, je te ferai doaire, ib. p. 145.

XIIIe s. Et cil Guillaume la dona à Joffroi de Ville-Hardoin, et cil en devint ses hom, et la garni de sa gent, Villehardouin, CXXXV. Je vous demanderai [ce] que cil [cet homme] est devenu, Berte, CXVII. Il deviennent si home, chascun en foy [il] baisa, ib. CXXXI. Melions, fait li rois Artus, Tes grans sens qu'est-il devenus ? Lai de Melion.

XVe s. Là endroit devinrent moult de nouveaux chevaliers, Froissart, I, I, 41. Dictes-moi, avant que je n'oublie, que la riviere de Garonne est devenue, car je ne la vois plus, Froissart, II, III, 7. Au contraire celluy qui gaigne devient en reputation et estime, Commines, II, 2. Hors du sens devainne [devienne], Qui me requerra de combattre, Deschamps, Poésies mss. f° 349, dans LACURNE.

XVIe s. Il se pouvoit vanter d'estre devenu fol par sagesse, Montaigne, I, 91. Je ne sçais ce que tout cela est devenu, non plus que ses poëmes grecs, Montaigne, IV, 339.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

DEVENIR. Ajoutez :
6 Terme scientifique. Le devenir d'un objet, ce qu'il devient. Le second point, tout aussi important que le premier, consiste dans la recherche du devenir des eaux pluviales ; une partie de ces eaux ruisselle à la surface du sol…, Marié-Davy, Bull. de l'observatoire de Montsouris, fév. 1873 (n° 14), p. 43.
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Étymologie de « devenir »

Provenç. devenir ; ital. divenire ; du latin devenire, de la préposition de, et venire, venir. Le latin devenire, conformément à son origine, signifie arriver, se rendre ; de ce sens d'arriver, les langues romanes ont tiré celui de devenir, parce qu'en effet devenir, c'est passer d'un état à un autre. Palsgrave, p. 4, remarque que il devient se prononce deviant.

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Du latin devenire (« aller, se rendre, arriver, parvenir, tomber dans (sur), recourir à, en venir à »), formé du préfixe de- et venire qui a donné « venir ».
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Phonétique du mot « devenir »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
devenir dœvnir

Évolution historique de l’usage du mot « devenir »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « devenir »

  • Devenir martyr, on le sait bien, est l’ultime façon de devenir célèbre. De Russell Banks / le Monde des Livres, 16 janvier 2015 , 
  • On met longtemps à devenir jeune. De Pablo Picasso , 
  • Le cosmos des Grecs anciens était l'image d'un Univers qui ne devient pas, mais qui est. En conséquence, le Grec lui-même était un homme qui jamais ne devint, mais qui toujours fut. Oswald Spengler, Le Déclin de l'Occident Der Untergang des Abendlandes
  • Que dit ta conscience ? - Tu dois devenir celui que tu es. Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir Die fröhliche Wissenschaft
  • Il s'agit à tout moment de sacrifier ce que nous sommes à ce que nous pouvons devenir. Charles Du Bos, Approximations, Le Rouge et le Noir
  • Dès l'instant que j'eus compris que Dieu n'était pas encore mais qu'il devenait, et qu'il dépendait de chacun de nous qu'il devînt, la morale en moi fut restaurée. André Gide, Journal, Gallimard
  • Nous ne devenons pas autres pour mourir. J'interprète toujours la mort par la vie. Michel Eyquem de Montaigne, Essais, II, 11
  • Quarante ans est un âge terrible. Car c'est l'âge où nous devenons ce que nous sommes. Charles Péguy, Victor-Marie, comte Hugo, Gallimard
  • L'être humain n'a jamais le temps d'être, il n'a jamais le temps que de devenir. Georges Poulet, Mesure de l'instant, Fénelon , Plon
  • On ne naît pas innocent. On peut le devenir. Claude Roy, Descriptions critiques, Colette , Gallimard
  • Aussi longtemps que tu n'auras pas saisi ceci : meurs et deviens ! Tu ne seras qu'un triste compagnon sur une terre sans lumière. Johann Wolfgang von Goethe, Nostalgie bienheureuse Selige Sehnsucht
  • L'être humain a besoin d'être flatté, sinon il ne devient pas ce qu'il est destiné à devenir, pas même à ses propres yeux. Pär Lagerkvist, Le Nain
  • Mieux vaut devenir riche après avoir été pauvre, que de devenir pauvre après avoir été riche. De Proverbe chinois , 
  • Être ce que nous sommes et devenir ce que nous sommes capables de devenir, tel est le seul but de la vie. Robert Louis Balfour Stevenson, Études familières sur les hommes et les livres Familiar Studies of Men and Books
  • Devenir ou ne pas devenir... De peur d'être ? De Deborah Ruffato , 
  • J’ai un projet, devenir fou. De Charles Bukowski , 
  • Il faudrait ne jamais devenir grand. De Jean Anouilh / Antigone , 
  • On met longtemps à devenir simple. De Christophe Chenebault , 
  • L'homme est fait pour devenir. De Julian Huxley , 
  • Pour adorer Dieu, il faut devenir Dieu. De Coomaraswany , 
  • Il faut jouer pour devenir sérieux. De Aristote , 
  • Chaque philosophie aspire à devenir la philosophie. De Henri Gouhier / L’histoire et sa philosophie , 
  • Il faut être hardi pour devenir heureux. De Chevalier de Méré / Maximes, sentences et réflexions morales et politiques , 
  • On voit des avares devenir prodigues, mais on ne voit pas des prodigues devenir avares. De Proverbe chinois , 
  • Est-ce à dire que certaines règles sont négociables ? Oui, mais « négocier n’est pas céder », martèle le pro des situations inextricables. « Négocier la forme permet de ne pas avoir à négocier le fond », fait-il remarquer. C’est ainsi qu’un « Tu dois ranger ta chambre » peut devenir « Tu peux ranger ta chambre avant d’aller jouer ou après avoir pris ta douche ». Habile ! Aleteia : un regard chrétien sur l’actualité, la spiritualité et le lifestyle, Votre enfant négocie tout ? La technique infaillible pour devenir meilleur négociateur que lui
  • L’édition des PDF sur Chrome va bientôt devenir réalité Presse-citron, Microsoft Edge met la pression aux utilisateurs Windows pour devenir leur navigateur par défaut
  • Encore une fois, notre philosophie nous pousse à nous tourner vers nos attentes clients. Nous constatons que le critère principal reste le prix. Sur ce point, notre statut de premier revendeur de billets d’avion en Europe nous permet de peser dans la balance des négociations avec les compagnies aériennes. La deuxième attente des voyageurs est la flexibilité, c’est pourquoi depuis plus d’un an nous proposons une assurance annulation toute cause, leur permettant d’être remboursé jusqu’à 80 % du prix du billet. Enfin, de plus en plus de voyageurs (65 %) expriment la volonté de pouvoir réserver l’ensemble de leurs prestations de voyage depuis le même site internet. Charge à nous de faire de l’aérien la porte d’entrée vers nos marques afin de pousser ensuite la réservation d’autres prestations qu’il s’agisse d’un hébergement ou d’un véhicule. Il y a 4 ans, pour 100 vols vendus, 10 produits additionnels étaient écoulés. Aujourd’hui, ce chiffre monte à 76. Cela résulte d’un véritable effort du groupe pour aller chercher un inventaire qualitatif, nous avions notamment acquis Budgetplaces pour développer nos compétences sur l’hébergement. L’ambition de eDreams ODIGEO est donc de s’inscrire dans la tendance des one-stop-shop pour devenir un guichet unique de la vente de voyages. TOM, « Notre ambition est de devenir un one-stop-shop de la vente de voyages »
  • L’Arménie devrait devenir un centre de commerce international pour les produits agricoles et les denrées alimentaires afin d’assurer sa sécurité alimentaire, a déclaré le président arménien Armen Sarkissian lors d’une réunion avec des hommes d’affaires locaux engagés dans l’agriculture, la production et la transformation alimentaires et les services. , L’Arménie devrait devenir un centre de commerce international pour les (...) - Nouvelles d'Arménie en Ligne
  • Devenir martyr, on le sait bien, est l’ultime façon de devenir célèbre. De Russell Banks / le Monde des Livres, 16 janvier 2015 , 
  • On met longtemps à devenir jeune. De Pablo Picasso , 
  • Le cosmos des Grecs anciens était l'image d'un Univers qui ne devient pas, mais qui est. En conséquence, le Grec lui-même était un homme qui jamais ne devint, mais qui toujours fut. Oswald Spengler, Le Déclin de l'Occident Der Untergang des Abendlandes
  • Que dit ta conscience ? - Tu dois devenir celui que tu es. Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir Die fröhliche Wissenschaft
  • Il s'agit à tout moment de sacrifier ce que nous sommes à ce que nous pouvons devenir. Charles Du Bos, Approximations, Le Rouge et le Noir

Images d'illustration du mot « devenir »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « devenir »

Langue Traduction
Anglais become
Espagnol volverse
Italien diventare
Allemand werden
Chinois 成为
Arabe أصبح
Portugais tornar-se
Russe стать
Japonais になる
Basque bihurtu
Corse diventà
Source : Google Translate API

Synonymes de « devenir »

Source : synonymes de devenir sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « devenir »

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Devenir

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