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Cafard

[kafar]
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Définitions de « cafard »

Cafard - Adjectif

  • Adj. Relatif à une personne pratiquant l'hypocrisie religieuse, feignant une dévotion ou piété excessive.

    Cet homme du XVIIe siècle […], qui a publié en 1808 un livre où il proposait un plan audacieux de nouvelles relations sexuelles et où il jetait les bases du féminisme moderne, va s'apercevoir qu'il était encore loin d'imaginer le degré de dévergondage que certains milieux pouvaient atteindre, que ses propres nièces, sous des dehors cafards, forment une bande de partouzardes fieffées, qui se gaussent de sa naïveté.
    — Émile Lehouck, Vie de Charles Fourier

Cafard - Nom commun

  • (Familier) Personne feignant la piété ou la vertu, dissimulant sa véritable nature, souvent dans un but malveillant.

    Apres auoir raconté le meurtre de Louys Duc d’Orleans commis par le Duc de Bourgongne, il ſe ruë ſur la perſonne de Iean Petit, lequel il qualifie grand Theologien, grãd Predicateur & Caphard, & le dit auec vne telle entreſuite de parolles, qu’il laisse à iuger aux lecteurs qu’en ſon Calepin, Theologiẽ, Predicateur & Caphard, ſont trois ſynonimes : & moy ie luy reſpõs qu’en mon Dictionnaire, Paſquier...
    — François Garasse, Les Recherches des recherches
  • (Par extension) Individu qui dénonce les fautes d'autrui dans un esprit d'hypocrisie et pour obtenir une faveur ou une reconnaissance personnelle.

    Philomène guettait Maheu... Et il n’y avait que la Pierronne qui semblât assez calme...
    — Émile Zola, Germinal
  • (Entomologie) Genre d'insectes de l'ordre des blattodea, communément appelés blattes ou coquerelles, caractérisés par leur corps aplati et leur capacité à infester les habitats humains.

    La surface marron de l’une des portes paraît parfois remuer, elle oscille légèrement… au début cela m’avait effrayée, mais on m’a expliqué que ce n’étaient que les mouvements des cafards qui recouvrent cette porte… des petites bêtes qui ne mordent pas et qui vont rester là… Personne ne s’en soucie et ils me donnent bientôt l’impression, comme à tout le monde, qu’ils font partie de la maison.
    — Nathalie Sarraute, Enfance
  • Sentiment de tristesse profonde ou de mélancolie, souvent passager.

    Toujours avec une bande de « camarades sociétaires » à la chasse au cafard du dimanche soir.
    — Martine Delahaye, Edouard Baer

Expressions liées

  • Air cafard
  • Allure, mine cafarde
  • Coup de cafard (acte irréfléchi inspiré par le cafard)
    Beaucoup de ces entreprises [les évasions], au début surtout, n'ont pas eu d'autre fondement qu'un « coup de cafard ». Décidées sur une impulsion et exécutées, sinon dans l'heure même comme cela s'est vu, du moins à bref délai et sans préparation, ...
    — Ambrière, Les Grandes vacances

Étymologie de « cafard »

(Nom 1) (1512) Du terme arabe كَافِرٌ (kâfirũ) signifiant « incroyant », francisé en -ard. (Nom 2) (1542) Le sens de « blatte » découle probablement du précédent, faisant référence à la couleur noire des soutanes et de l’habit des dévots, ou à sa tendance à éviter la lumière, comme le converti qui a renié son véritable Dieu. (Nom 3) Dérivé du mot cafarder, qui précède de peu (1508) la première attestation de cafard (« bigot ») (1512). Selon Du Cange, le terme pourrait provenir du mot caphardum « sorte de vêtement » attesté au XIVe siècle. Il est également possible que le mot soit un dérivé de farder, avec le préfixe ca-, signifiant littéralement « bien cacher », dont cafard (« hypocrite, qui cache bien son jeu ») serait le déverbal.

Usage du mot « cafard »

Évolution historique de l’usage du mot « cafard » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « cafard » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « cafard »

Antonymes de « cafard »

Citations contenant le mot « cafard »

  • Mais je hais les cafards et la race hypocrite Des tartuffes de mœurs, comédiens insolents, Qui mettent leurs vertus en mettant leurs gants blancs.
    Alfred de Musset — Premières Poésies, la Coupe et les lèvres
  • Le cafard est un besoin d'aimer que seul un baiser peut apaiser.
    Anonyme
  • Il y a bien sûr la symbolique : la blatte est un animal nuisible à la sinistre réputation, œuvrant en colonie, qui s’infiltre partout, se reproduit à toute vitesse, se révèle difficile à enrayer et profite d’une capacité d’adaptation hors-norme… L’allégorie est donc frappante, traduisant à la perfection le regard que pose l’écrivain sur la politique anglaise. Le clin d’œil à Kafka est également probant. Une fois n’est pas coutume, le choix est d’autant plus savoureux en français, où le cafard désigne à la fois cette bestiole peu sympathique et l’accès de mélancolie – un spleen similaire à celui ressenti par McEwan face au Brexit.
    Seine-et-Marne. Le choix de la libraire de Faremoutiers : « Le cafard » de Ian McEwan | Le Pays Briard
  • Les hommes ne sont pas des cafards pour s'égailler dans tous les sens...
    Maxime Gorki — Les bas-fonds
  • Le cafard est universel. Même les poux doivent le connaître. Aucun moyen de s'en prémunir.
    Emil Michel Cioran — Cahiers 1957-1972
  • Comment les horreurs comme les pieuvres et les cafards poilus font-ils pour se reproduire ? Ils arrivent à se trouver séduisants ?
    Bill Watterson — Calvin et Hobbes - Complètement surbookés !
  • Ce qu'on nomme cafard n'est souvent qu'une éclipse de nos illusions et un éclair de notre lucidité.
    Fernard Vanderem — Gens de qualité
  • Chaque minute de cafard vous prive de soixante secondes de bonheur.
    Blas de Otero

Traductions du mot « cafard »

Langue Traduction
Anglais cockroach
Espagnol cucaracha
Italien scarafaggio
Allemand kakerlake
Portugais barata
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.