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Cafard

Variantes Singulier Pluriel
Masculin cafard cafards
Féminin cafarde cafardes

Définitions de « cafard »

Trésor de la Langue Française informatisé

CAFARD1, subst. masc.

A.− Insecte orthoptère noir et de forme aplatie du groupe des blattidés. Synon. blatte, cancrelat :
1. Ils sont douze, douze gars bien balancés, beaux, bien tenus, rasés, lavés. (...) Ils n'ont ni maladies, ni cafards, ni vermine, ils ne se plaignent ni de la discipline, ni de la solitude... E. Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs,1945, p. 363.
P. compar. Ils [les vacanciers] rappliquent de partout, comme des cafards... Ça grouille partout sur notre grève (Genevoix, Les Mains vides,1928, p. 40).
B.− Au fig., rare au plur., fam. Tristesse lancinante accompagnée d'idées noires et d'un sentiment de profonde lassitude. Synon. bourdon (arg.); mélancolie, spleen (littér.) :
2. Le spleen de Londres, lent, mouvant, subtil, qu'est-il à côté du cafard de New-York combattu à coups de cocktails, de l'affaissement nerveux qui nous y guette? Un Européen résiste quelques mois. Le Newyorkais n'y échappe que par les départs. Le salut dans la fuite. Morand, New-York,1930, p. 280.
SYNT. Attraper, avoir, donner le cafard; un jour, une période, une crise de cafard.
En partic., fam. Cafard de + subst.Nostalgie sombre. Je savais quand ça le reprenait ce cafard des architectures, c'était surtout à la campagne (...) Il lui revenait un coup de souvenirs (Céline, Mort à crédit,1936, p. 444).
Loc., fam. Coup de cafard. Acte irréfléchi inspiré par le cafard :
3. Beaucoup de ces entreprises [les évasions], au début surtout, n'ont pas eu d'autre fondement qu'un « coup de cafard ». Décidées sur une impulsion et exécutées, sinon dans l'heure même comme cela s'est vu, du moins à bref délai et sans préparation, ... Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 219.
PRONONC. ET ORTH. : [kafa:ʀ]. Orth. caffard dans B. Jullien, Le Lang. vicieux corr., 1853 (cf. aussi dans Fér. 1768).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1542 caffar « blatte » (Du Pinet, Pline, XI, 18 dans Delb. Notes : Les caffars se nourrissent des ténèbres); 2. 1857 cafard « idées noires » (Baudelaire, Les Fleurs du mal, p. 196). Sens 1 prob. issu p. métaph. de cafard2« faux dévot », la blatte étant de couleur noire et fuyant la lumière. Du sens « blatte » est issu le sens 2 également p. métaph. (cf. avoir le bourdon).
BBG. − Millepierres (F.). Les Insectes. Vie Lang. 1969, p. 444. − Sain. Sources t. 3 1972 [1930], pp. 80-81.

CAFARD2, ARDE, subst.

A.− Personne qui affecte une dévotion, une vertu de mauvais aloi, ou qu'elle n'a pas. Synon. bigot, cagot, tartufe :
1. ... un cafard qui sait feindre Jusqu'au charme de la vertu; Un petit saint pétri de ruse Qu'à Montrouge on encenserait. Béranger, Chansons,Couplets sur un portrait de moi, t. 3, 1829, p. 163.
Emploi adj. [En parlant des attributs d'une pers., de ses attitudes, de ses paroles] Allure, mine cafarde; air cafard :
2. L'hostilité cafarde de ce groupe [les catholiques] était, peut-être, encore plus enragée que la haine déclarée des mécréants. Bloy, Le Désespéré,1886, p. 297.
P. ext. (et p. réf. au personnage de Tartuffe chez Molière). Personne agissant d'une manière sournoise, tout en affectant des dehors de correction :
3. Ah! ce fut un beau coup d'imposer le général Zurlinden à Brisson, assez simple pour ne pas demander ses sûretés, d'abord. Un maître-tour de cafard pour désorganiser le ministère en acte de revision, jeter Brisson à bas et se donner la chance d'un cabinet de complices... Clemenceau, Vers la réparation,1899, p. 191.
B.− Fam., en partic. lang. des écoliers. Mouchard, délateur. Synon. rapporteur :
4. « Je parie, dit Bineau, que Robert nous a dénoncés à son père. − Parbleu! C'est un rapporteur. − Il le payera, le cafard. » Champfleury, Les Souffrances du professeur Delteil,1855, p. 45.
Rem. On rencontre dans la docum. le subst. fém. cafarde, arg. Lune. Synon. moucharde (Esn.). La cafarde est une vache, le reluit [= « soleil »] une bourrique (Hogier-Grison, Les Hommes de proie, Le Monde où l'on vole, 1887, p. 296).
PRONONC. ET ORTH. : [kafa:ʀ], fém. [-aʀd]. On trouve la graph. caffard (Marquis de Fongeray, Les Soirées de Neuilly, t. 1, 1827, p. 227).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1512 subst. caphar « faux dévot » (Thénaud, Voy. d'Outremer, éd. Schefer, p. 98 dans Delb. Notes); av. 1544 adj. caphard « hypocrite » (C. Marot, Colloques d'Erasme, Virgo μ ι σ ο γ α ́ μ ο ς foD ro, éd. s.d. dans Gdf. Compl. : caphardes parolles); av. 1564 subst. caffart (Calvin, Lettres, t. 1, p. 64, ibid.); 1589 cafard (Lettres de mission de Henri IV, 1eraoût, t. II, p. 503, ibid.) [Quem. donne ce mot comme attesté d'abord dans les Abuz du Monde de P. Gringore (1509) dans Delb. Notes, attest. qui n'a pu être trouvée dans ce fonds]; 2. 1834 cafard « mouchard » (Land., s.v. cafarder). Empr. à l'ar. kāfir « incroyant » qui prit le sens de « converti à une autre religion que la sienne », d'où « faux dévot », proprement part. prés. de kafara « être incroyant », le suff. péj. -ard* ayant remplacé la finale insolite. L'hyp. de L. Spitzer dans Z. rom. Philol., t. 44, 1924, pp. 191-192, qui voit dans cafard « faux dévot » une transposition de cafard « blatte », qui lui-même serait à rattacher au dialectal jouer à kafó « jouer à colin-maillard », est en contradiction avec les données chronol., v. cafard1. Celle de P. Barbier dans R. Lang. rom., t. 63, 1925, pp. 11-18, selon laquelle cafard « bigot » et « blatte » serait une transposition de cafard « hanneton » attesté dep. Cotgr., dér. du m. néerl. kaff « balle de blé, cosse de fève, etc. », se heurte à des difficultés géogr., chronol. et sémantiques.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 169.
DÉR.
Cafeter, verbe,arg. scol. Dénoncer. Synon. pop. cafarder, rapporter.Sur les cinq heures, comme il [Lavelongue] allait se taper un crème, moi je profitais dans la réserve pour ôter un peu mes tatanes, (...). Du coup, les autres enfoirés, ils allaient me cafeter au singe (Céline, Mort à crédit,1936, p. 166).Empl. transitivement dans la seule attest. de la docum., ce verbe peut, selon Esn. 1966, avoir des emplois intrans. 1reattest. 1900 (Lycées, Paris d'apr. Esn.); dér. du rad. de cafard, suff. -eter*. Fréq. abs. littér. : 1. Rem. On rencontre dans la docum. a) Cafeteux, subst. masc., arg. (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 346; suff. -eux*). Délateur, rapporteur. b) Cafeteur, subst. masc. arg. Même sens.
BBG. − Rigaud (A.). Les Métaph. du largonji. Vie Lang. 1971, p. 297 (s.v. cafarde).Rupp. 1915, p. 86. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 71, 216 (s.v. cafarde).Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 208; t. 3 1972 [1930], p. 235, 363, 399, 523 (s.v. cafarde).

Wiktionnaire

Nom commun 3 - français

cafard \ka.faʁ\ masculin singulier

  1. (Familier) Tristesse, accès de mélancolie, spleen.
    • Et, d’un trait, il expliqua toute son histoire, la rencontre de Tacherot, un jour de cafard et de mouise sinistre. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 109)
    • Je savais quand ça le reprenait ce cafard des architectures, c’était surtout à la campagne […] Il lui revenait un coup de souvenirs. — (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Mort à crédit, Denoël, Paris, 1936)
    • Toujours ce sale petit brouillard
      Toujours ce sale petit cafard
      Qui vous transperce jusqu’aux os
      Et qui se colle à votre peau.
      — (Édith Piaf, Le Petit Brouillard, 1962, paroles de Jacques Plante, musique de Francis Lai)
    • Peut-être me plaisais-je à baigner ainsi dans le doute et le cafard, traînant, esseulé, ma mélancolie sur le campus alourdi par la neige. — (Philippe Labro, L’étudiant étranger, Gallimard, 1986, page 135)
    • Toujours avec une bande de « camarades sociétaires » à la chasse au cafard du dimanche soir. — (Martine Delahaye, Edouard Baer, gentleman-saltimbanque sur France Inter, Le Monde. Mis en ligne le 3 septembre 2018)

Adjectif - français

cafard \ka.faʁ\

  1. Qui est faux dévot, hypocrite, bigot.
    • Elle s’excusa un instant sur son ignorance de toutes choses ; Montgenays parut prendre cette timidité pour une admirable modestie ou pour une méfiance dont il se plaignait d’une façon cafarde. — (George Sand, « Pauline », 1839-1840, in Nouvelles, Paris, des femmes-Antoinette Fouque, 1986, 2018, page 391)
    • Il avait dit cela sur le petit ton cafard que M. de la Ferté connaissait bien, et qui lui donnait chaque fois envie de s’emporter. — (Pierre Benoit, Monsieur de la Ferté, Albin Michel, 1934, Cercle du Bibliophile, page 284.)
    • Cet homme du XVIIe siècle […], qui a publié en 1808 un livre où il proposait un plan audacieux de nouvelles relations sexuelles et où il jetait les bases du féminisme moderne, va s'apercevoir qu'il était encore loin d'imaginer le degré de dévergondage que certains milieux pouvaient atteindre, que ses propres nièces, sous des dehors cafards, forment une bande de partouzardes fieffées, qui se gaussent de sa naïveté. — (Émile Lehouck, Vie de Charles Fourier, Éditions Denoël & Gonthier, 1978, page 151)

Nom commun 2 - français

cafard \ka.faʁ\ masculin

  1. (Entomologie) Blatte.
    • Pendant la nuit, entendant un bruit insolite, je découvris dans un caisson un cafard ailé d’environ cinq centimètres de long […] Je ne me doutais guère que je ne pourrais jamais tenir en échec ces blattes redoutables qui allaient […] causer de sérieux dégâts à mes livres et cartes de voyage. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • La surface marron de l’une des portes paraît parfois remuer, elle oscille légèrement… au début cela m’avait effrayée, mais on m’a expliqué que ce n’étaient que les mouvements des cafards qui recouvrent cette porte… des petites bêtes qui ne mordent pas et qui vont rester là… Personne ne s’en soucie et ils me donnent bientôt l’impression, comme à tout le monde, qu’ils font partie de la maison. — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, page 70)
    • Les laboratoires ne savent plus quoi inventer, […]. Mais rien de tout cela n'est décisif, la vraie solution serait d'enseigner au cafard à être son propre prédateur, Pinchard y croit dur comme fer, il sélectionne l'agressivité, prépare la guerre civile, la blatte germanique contre le zyzzyva ou beattle yankee. — (Jean Frémon, L'Île des morts, Éditions P.O.L., 1994, p. 79)

Nom commun 1 - français

cafard \ka.faʁ\ masculin (pour une femme, on dit : cafarde)

  1. (Familier) Hypocrite, faux dévot.
    • Apres auoir raconté le meurtre de Louys Duc d’Orleans commis par le Duc de Bourgongne, il ſe ruë ſur la perſonne de Iean Petit, lequel il qualifie grand Theologien, grãd Predicateur & Caphard, & le dit auec vne telle entreſuite de parolles, qu’il laisse à iuger aux lecteurs qu’en ſon Calepin, Theologiẽ, Predicateur & Caphard, ſont trois ſynonimes : & moy ie luy reſpõs qu’en mon Dictionnaire, Paſquier, meſdiſant, impertinent, glorieux & libertin, ſont de meſme ſignification : ſçauoit il pas que ce mot de caphard tres odieux, a eſté mis en vſage par les Huguenots pour denigrer l’honneur de la Preſtriſe ? — (François Garasse, Les Recherches des recherches, Sebastien Chappelet, Paris, 1622, p. 718)
    • Messieurs, ce ne sont point les raisonneurs qui font du mal, ce sont les cafards. La Philosophie peut aller son train sans risque, le Peuple ne l’entend pas ou la laisse dire, et lui rend tout le dédain qu’elle a pour lui. — (Jean-Jacques Rousseau, Lettres écrites de la montagne, Cinquième Lettre, 1764)
    • Triste homme, oui, triste homme ! Il bousculait les pauvres, car il n’y avait pas que moi qu’il traitât mal. Tous ceux qui étaient abandonnés ou à prix réduit recevaient ses crachats, et les petits même recevaient des coups. Il est bête, —on parle de lui comme d’un type, entre pensions. On emploie son nom pour dire cuistre, bêta et un peu cafard. — (Jules Vallès, L’Enfant, 1879)
    • Ce sont là plutôt les sales imaginations d’un cafard que les vues d’un docteur. — (Anatole France, La Rôtisserie de la reine Pédauque, 1893)
    • — Je songe à un marchand de tableaux qui me confiait un jour : « Vingt pour cent sur du Rembrandt, ça ne m’intéresse pas. » Je songe à un critique théâtral qui disait une fois : « Mme Sarah Bernhardt, en jouant Hamlet, l’a grandi. » Je songe à un vicaire de Saint-Louis d’Antin qui déclarait en chaire « C’est dans les tourments éternels que Renan expie les audaces sacrilèges de sa pensée. » Et il me semble soudain qu’il n’y a plus de négociants, plus de cabotins, plus de cafards. La terre est propre comme un chien baigné. — (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 77)
  2. (Par extension) Personne qui dénonce hypocritement les autres pour se faire bien voir.
    • Philomène guettait Maheu, pour que Zacharie n’entamât point la monnaie. Et il n’y avait que la Pierronne qui semblât assez calme, ce cafard de Pierron s’arrangeant toujours, on ne savait comment, de manière à avoir, sur le livret du porion, plus d’heures que les camarades. — (Émile Zola, Germinal, 1885)
    • C’est un cafard.
    • Je hais les cafards.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CAFARD, ARDE. n.
Faux dévot, hypocrite. C'est un cafard. Je hais les cafards. Par extension, il désigne Celui, celle qui dénonce hypocritement. Il est familier dans cette acception. Il s'emploie aussi adjectivement. Avoir l'air cafard, la mine cafarde. Fig., Damas cafard, Sorte de damas mêlé de soie et de fleuret. Il se dit aussi de la BLATTE. Voyez ce mot.

Littré (1872-1877)

CAFARD (ka-far, ka-far-d' ; le d ne se lie pas : un ka-far adroit ; au pluriel l's ne se lie pas : des ka-far adroits ; d'autres lient cette s, disant : des ka-far-z adroits) s. m.
  • 1Celui, celle qui, n'ayant pas la dévotion, en affecte l'apparence, ou qui, l'ayant, affecte les airs de la bigoterie. C'était un cafard qui en bannit la science et y mit tout en misérables minuties, Saint-Simon, 50, 91. À table hier, par un triste hasard, J'étais assis près d'un maître cafard, Voltaire, Apol. du luxe. Peut-être un cafard qui sait peindre Jusqu'au charme de la vertu, Béranger, Portrait. Au demeurant, il faisait le cafard, La Fontaine, Herm.
  • 2 Adj. Avoir l'air cafard, la mine cafarde.

    Damas cafard, damas mêlé de soie et de fleuret.

  • 3Nom, dans quelques provinces, de la blatte, insecte qui recherche les endroits chauds, dite aussi bête noire (blatta orientalis).

SYNONYME

CAFARD, BIGOT. Le bigot est livré à des pratiques minutieuses de dévotion, il ne les affecte pas ; il les suit par inclination ou par éducation. Le cafard, en tant qu'il n'est pas hypocrite, est le bigot faisant montre et parade de sa dévotion, et l'affectant dans son maintien, dans l'expression de ses traits, dans son langage.

HISTORIQUE

XVIe s. Lui aiant jusques ici plustost senti l'atheiste que le caphard, D'Aubigné, Hist. III, 490. Ce mot de caphard très odieux a esté mis en usage par les huguenots pour denigrer l'honneur de la prestrise, Garasse, Recherche des recherches, p. 718, dans LACURNE. C'est, à parler sainement, toujours pris en mauvaise part pour un religieux qui a fait banqueroute à sa sainte profession, et jeté le froc aux orties, Léon Tripault, Celthellenisme, dans LACURNE.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CAFARD. - ÉTYM. Ajoutez : M. F. Bovet, de Genève, qui combat à la fois l'étymologie par l'arabe kâfir, et par le bas-lat. caphardum, tire cafard de cathare, nom d'hérétiques du moyen âge (cathares voulait dire les purs, du grec ϰαθαροι). « C'est, dit-il, un sobriquet populaire, qui aura été dans la bouche du peuple longtemps avant d'être écrit et dont par conséquent l'orthographe aura suivi la prononciation. Or le θ (dans ϰαθαρός) se prononce chez les Grecs d'une manière qui ressemble à s'y méprendre, non pas au th anglais comme on le dit souvent, mais bien plutôt notre f. En russe Théodore est devenu Féodor et Fédor, et j'ai été frappé en Grèce d'entendre des Français illettrés prononcer le Thèbes comme s'il était écrit Fiva. » Il est difficile d'admettre l'opinion de M. Bovet ; ce qui la réduit toujours à être une conjecture, c'est qu'elle ne rend compte ni de l'interruption qu'aurait subie cathare (cafard ne paraissant qu'au XVIe siècle), ni de la présence du d. D'un autre côté M. G. d'Eichthal suggère que le cafard bigot pourrait bien dériver, pour la couleur et les mœurs cachées, du cafard grillon, de l'allem. Käfer, même sens. Ce rapprochement est inadmissible ; mais il se pourrait en effet que l'emploi ancien de cafard appartînt à l'insecte, et que, au XVIe siècle, les réformés en eussent fait une application haineuse aux religieux catholiques. Dans cette hypothèse, le cafard grillon aurait été ainsi nommé, à cause de sa couleur noire, du bas-lat. caphardum, sorte de vêtement universitaire.

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Étymologie de « cafard »

Ménage y rapporte le catalan cafre, infidèle ; espagn. et portug. cafre, dur, cruel ; de l'arabe kâfir, infidèle, mécréant. Au contraire Du Cange le tire de caphardum ou chabbardum, sorte de vêtement qui est mentionné, au XIVe siècle, dans des statuts d'université. Le fait est que d'Aubigné écrit caphard, et qu'on ne voit pas comment le mot arabe kâfir, avec son dérivé roman cafre, aurait pris le suffixe ard. L'étymologie de Du Cange est la plus vraisemblable ; mais il ne nous apprend rien sur l'origine de caphardum même.

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(Adjectif) (Nom 1) (1512) De l’arabe كَافِرٌ (kâfirũ) (ici, « incroyant »), puis « homme converti à une autre religion » avec francisation de la finale en -ard[1]. Pour le sens de « personne qui rapporte » → voir mouchard et connard pour l’aspect péjoratif.
(Nom 2) (1542) Le sens de « blatte » dérive probablement du précédent par allusion à la couleur noire des soutanes et de l’habit des dévots, ou à sa propension à fuir la lumière, comme le converti qui a fui son véritable Dieu.
(Nom 3) Déverbal de cafarder dérivé du précédent ; voir avoir le bourdon, pour le lien sémantique avec les idées noires → voir mélancholie. Notons ici que cafarder précède de peu (1508) la première attestation de cafard (« bigot ») (1512). Peut-être convient-il de suivre Du Cange[2] qui mentionne caphardum « sorte de vêtement[3] » attesté au quatorzième siècle, et « on ne voit pas comment le mot arabe kâfir, avec son dérivé roman cafre, aurait pris le suffixe -ard[2] » ; soit pour le verbe un dérivé de farder, avec le préfixe ca-, littéralement « bien cacher » dont cafard (« hypocrite, qui cache bien son jeu ») serait le déverbal et pour l’insecte, le sens de « qui se cache, qui fuit le jour ».
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Phonétique du mot « cafard »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
cafard kafar

Fréquence d'apparition du mot « cafard » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « cafard »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « cafard »

  • Mais je hais les cafards et la race hypocrite Des tartuffes de mœurs, comédiens insolents, Qui mettent leurs vertus en mettant leurs gants blancs.
    Alfred de Musset — Premières Poésies, la Coupe et les lèvres
  • Le cafard est un besoin d'aimer que seul un baiser peut apaiser.
    Anonyme
  • Il y a bien sûr la symbolique : la blatte est un animal nuisible à la sinistre réputation, œuvrant en colonie, qui s’infiltre partout, se reproduit à toute vitesse, se révèle difficile à enrayer et profite d’une capacité d’adaptation hors-norme… L’allégorie est donc frappante, traduisant à la perfection le regard que pose l’écrivain sur la politique anglaise. Le clin d’œil à Kafka est également probant. Une fois n’est pas coutume, le choix est d’autant plus savoureux en français, où le cafard désigne à la fois cette bestiole peu sympathique et l’accès de mélancolie – un spleen similaire à celui ressenti par McEwan face au Brexit.
    Seine-et-Marne. Le choix de la libraire de Faremoutiers : « Le cafard » de Ian McEwan | Le Pays Briard
  • Les hommes ne sont pas des cafards pour s'égailler dans tous les sens...
    Maxime Gorki — Les bas-fonds
  • Le cafard est universel. Même les poux doivent le connaître. Aucun moyen de s'en prémunir.
    Emil Michel Cioran — Cahiers 1957-1972
  • Comment les horreurs comme les pieuvres et les cafards poilus font-ils pour se reproduire ? Ils arrivent à se trouver séduisants ?
    Bill Watterson — Calvin et Hobbes - Complètement surbookés !
  • Ce qu'on nomme cafard n'est souvent qu'une éclipse de nos illusions et un éclair de notre lucidité.
    Fernard Vanderem — Gens de qualité
  • Chaque minute de cafard vous prive de soixante secondes de bonheur.
    Blas de Otero
  • Avec de la vodka, un cafard ça passe tout seul.
    Nicolas Cage — Première - Septembre 1997
  • Le cafard que l’on appelle aussi le cancrelat est une blatte, un insecte que l’on n’aime pas du tout croiser dans nos habitations ou nos entreprises. Découvrons qui est exactement cet indésirable, et quels sont les meilleurs moyens de s’en débarrasser avant qu’ils ne colonisent nos intérieurs.
    Le Mag des Animaux — Le cafard, qui est-il ? Comment s'en débarrasser ?
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Traductions du mot « cafard »

Langue Traduction
Anglais cockroach
Espagnol cucaracha
Italien scarafaggio
Allemand kakerlake
Portugais barata
Source : Google Translate API

Synonymes de « cafard »

Source : synonymes de cafard sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « cafard »

Combien de points fait le mot cafard au Scrabble ?

Nombre de points du mot cafard au scrabble : 12 points

Cafard

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