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Botte

Variantes Singulier Pluriel
Féminin botte bottes

Définitions de « botte »

Trésor de la Langue Française informatisé

BOTTE1, subst. fém.

A.− AGRIC., HORTIC.
1. [Botte de + le plus souvent un nom de végétal]Ensemble de produits de même nature, réunis et serrés par un lien, pour former une unité, un étalon de vente. Botte de radis, de foin, de paille. Synon. bouquet, gerbe; (quasi-)anton. tas :
1. C'était une espèce de lit de pierre creusé au ciseau dans le roc vif, à la taille d'un homme. Ce lit avait le rocher en voûte pour plafond; il était recouvert, au lieu de matelas, d'une litière de paille d'avoine, mêlée de foin de fines herbes des montagnes. Une botte de genêts servait d'oreiller. Lamartine, Le Tailleur de pierre de Saint-Point,1851, p. 413.
Spéc., COMM., vx
Botte de soie, de chanvre. Écheveaux de soie, de chanvre liés ensemble. Marchand de soie en botte (Balzac, Pierrette,1840, p. 18).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. de Ac. 1798 à Quillet 1965.
Botte de parchemin. Cahier de 36 feuilles reliées.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. de Ac. Compl. 1842 à Lar. 20e; repris par Quillet 1965.
Botte de bordures. 12 feuilles de hêtre préparées pour servir de bordures dans les travaux du boisselier*.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. de Ac. 1835 à DG.
Botte de seaux. Ensemble de six corps de seaux, tels qu'ils sortent de première main.
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. Compl. 1842 à DG.
2. P. méton. [P. réf. à la botte de paille] vx., ARM. Sonnerie de trompette annonçant aux cavaliers la distribution de fourrage :
2. Je n'ai pas le temps de m'arrêter, je suis de semaine, et il faut que je sois au quartier à trois heures. − Pour la botte? dit Paul. − Oui, pour la botte... L. Halévy, L'Abbé Constantin,1882, p. 28.
Rem. Attesté dans les dict. gén. du xixeet xxes. à partir de Ac. 1798.
B.− P. ext., fam. Quantité importante de choses, liées ou non. Botte de papiers. Synon. tas.
Spécialement
1. ÉLECTR. Longueur de fil enroulé de fer ou de cuivre.
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Littré à Lar. encyclop.
2. MAR. Faisceau de morceaux de bois servant à la construction d'un objet, ou provenant de sa démolition. Futaille en botte.
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Guérin 1892 à Quillet 1965.
3. Arg. de l'École polytechnique. Ensemble des élèves classés en tête à la sortie de l'École polytechnique et qui peuvent accéder aux carrières les plus prisées de l'Administration. Sortir dans la botte; convoiter la botte.
Rem. Attesté dans les dict. gén. du xxes. à partir de Lar. encyclop.
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [bɔt]. Enq. : /bot/. 2. Homon. et homogr. : botte 2, 3, 4,bote (main bote).
ÉTYMOL. ET HIST. − [xiies. pic., fig. botte « paquet, part » d'apr. Corblet, s.v. bote]; 1316 bothe « réunion d'objets de même nature liés ensemble » (A.N. JJ 57, fo57 vodans Gdf. Compl.); 1340 botte (Cart. Esdras de Corbie, B.N. 17760, fo49 ro, ibid.); p. ext. xvies. fam. (Cl. Mar., Epist. p. un gent. de la Cour, rescrivant aux dames de Chasteaudun, p. 69, ibid.); 1860 arg. de l'Éc. polytechnique « ensemble des élèves les mieux classés » (Esn.). Empr. au m. néerl. bote « touffe, botte de lin », Verdam (Valkh., p. 68; REW3, no1229; Gesch., pp. 30-31; FEW t. 15, 1, p. 230); bote se rattache au verbe néerl. boten « battre, frapper » (De Vries, Nederl., s.v. boot 4 et bot 2, prob. : quantité battue par le fléau et liée ensemble). L'étymon m. b. all. corresp. bôte, de même sens (EWFS2), est moins probable étant donnée la rareté des empr. à cette lang. (Valkh., p. 6) et l'aire géogr. du mot fr., surtout attesté dans le domaine pic., supra et Gdf. Compl. (Gesch., loc. cit.). − L'emploi arg. vient peut-être de ce que ces élèves formaient un ensemble, un paquet.
BBG. − Hope 1971, pp. 165-166. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 102; t. 2 [1972-1925], p. 294; t. 3 1972 [1930], p. 11, 112, 439, 440.

BOTTE2, subst. fém.

A.−
1. HABILL., le plus souvent au plur. Grande chaussure conçue pour monter à cheval, ou pour se protéger de l'eau et du froid, et qui, à cet effet, possède une tige montante enveloppant le pied, la jambe et parfois la cuisse. Paire de bottes; bottes fourrées; porter des bottes :
1. Scali se souvint de l'arrivée de Karlitch : il avait de superbes bottes. Au premier limpia-botas il avait commencé à se faire cirer, mais cirer de belles bottes de Cosaque n'est pas cirer une paire de chaussures, ... Malraux, L'Espoir,1937, p. 789.
Rem. Attesté dans les dict. gén. à partir de Ac. 1798.
SYNT. a) [L'accent est mis sur la nature et la qualité de la matière dans laquelle elles ont été taillées; botte de, botte + adj.] Bottes de cuir, de caoutchouc; botte vernie (A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 74); bottes fortes, molles; grosses bottes. b) [L'accent est mis sur la forme, un attribut particulier; botte à, botte + adj.] Botte à éperons (ou éperonnées), botte cuissarde; bottes à l'écuyère, à Pont-Levis, à entonnoir, à chaudron, à revers (Balzac, Une Ténébreuse affaire, 1841, p. 43); bottes basses, retroussées. c) [L'accent est mis sur le type de pers., de corps militaire auquel est associée une certaine forme de botte] Bottes à la hussarde; bottes d'égouttier; botte d'équitation, de jockey (ou de cheval); botte de police, de pompier, de pêcheur.
2. P. métaph.
Être sous la botte de. Vivre sous un régime d'oppression brutale, d'origine militaire ou non :
2. Relu un volume de mon journal d'autrefois. J'ai eu tort (...) Tout ce passé qui s'accroche à moi et veut revivre alors que cela n'est plus possible (...) Il faut oublier Paris, les bonnes années, la paix, tout ce qui faisait notre bonheur. Face, maintenant, à la vulgarité d'un siècle militaire où triomphe la botte! Green, Journal,1950-54, p. 33.
Bruits de bottes. Préparatifs militaires, menace de guerre.
Rem. Attesté dans Quillet 1965, Lar. Lang. fr.
3. Loc. proverbiales
a) À propos de bottes. Sans motif important, hors de propos. Se brouiller, se fâcher à propos de bottes. On s'attrapait à propos de bottes (Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 97).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Ac. 1798.
Vx. Où va la botte? Où allez-vous?
Rem. Attesté dans Ac. 1835, 1878.
b) Fam. Cirer, chausser, lécher les bottes de qqn (ou à qqn). Flatter bassement quelqu'un pour obtenir ses faveurs. Ils lécheront les bottes des Boches. Vous êtes des galonnés qui savez parader dans un carrousel. Un point, c'est tout (Proust, Le Temps retrouvé,1922, p. 741).
Rem. Attesté dans les dict. gén. du xxes. à partir de Lar. 20e.
Vx. Graissez les bottes d'un vilain, il dira qu'on les lui brûle. Un ingrat, un avare se plaignent toujours des services qui leur sont rendus, car ils veulent se dispenser de reconnaissance.
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. 1798 à Lar. 20e.
Graisser ses bottes. Se préparer à partir en voyage.
Au fig. Se préparer à ou être sur le point de mourir. Vrai, on claquait vite, chacun pouvait graisser ses bottes (Zola, L'Assommoir,1877, p. 659).
Rem. Attesté dans les dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Ac. 1798.
Fam. Y laisser ses bottes. Mourir dans un lieu déterminé. Cf. y laisser ses os; fam. y rester (cf. Zola, L'Assommoir, 1877, p. 516).
Vx. Prendre la botte. Se préparer à partir :
3. Le 9, beau jour d'automne. J'ai pris la botte en me levant et suis parti à huit heures avec le préfet et son escorte pour Mouleydier où nous avons déjeuné. Maine de Biran, Journal,t. 2, 1817, p. 71.
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. 1798 à Guérin 1892.
[P. réf. au conte de Perrault : « Le Petit Poucet »] Bottes de sept lieues. Prendre ses bottes de sept lieues. Agir, aller rapidement. À partir de ce moment, la convalescence du malade marche avec des bottes de sept lieues (A. Daudet, Le Petit Chose,1868, p. 345).
Rem. Attesté de Lar. 19eà Quillet 1965.
c) Fam. Avoir, mettre du foin dans ses bottes. Amasser de l'argent au cours d'une fonction, d'un emploi :
4. Quand le paysan de Palette ou de Luynes a du foin dans ses bottes, il tire ses bottes, met des souliers vernis et va à Marseille. Giono, Voyage en Italie,1953, p 221.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Ac. 1798.
Péj. Être à la botte de qqn; avoir qqn à sa botte. Être tout dévoué, prêt à obéir. Vous aurez à votre botte toute la haute mode littéraire (Aymé, Le Confort intellectuel,1949, p. 196).
Rem. Attesté dans Lar. Lang. fr.
Arg. Faire dans les bottes de qqn. Faire injure à quelqu'un et perdre son estime.
Rem. Attesté dans Lar. Lang. fr. et Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.].
C'est à tomber sur les bottes. Être très fatigué (cf. Flaubert, Correspondance, 1873, p. 50).
Rem. Empl. de nombreuses fois chez cet auteur.
Fam. Je ne m'en soucie pas plus que de mes vieilles bottes. Je n'en fais aucun cas (cf. Mérimée, Théâtre de Clara Gazul, 1825, p. 185).
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. 1798 à Lar. 20e.
B.− P. méton.
1. MAN. Jambe, pied habillé d'une botte. Donner un coup de botte; les bottes frappent le pavé.
a) [Le suj. désigne un cheval] Aller à la botte. Essayer de mordre le cavalier à la jambe.
Rem. Attesté de Ac. 1798 à Lar. Lang. fr.
Au fig. [Le suj. désigne une pers.] Être facilement agressif et mordant.
b) Vx. [Le suj. désigne un cavalier] Serrer la botte. Serrer les jambes contre les flancs du cheval.
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. 1835 à Rob.
c) [Le suj. désigne deux cavaliers] Aller botte à botte. Marcher côte à côte, jambe contre jambe. Un long temps de trot botte à botte sur les bas-côtés de la route (Pesquidoux, Le Livre de raison,1928, p. 190).
Rem. Attesté dans Rob., Lar. Lang. fr.
Au fig., fam. [Le suj. désigne deux pers.] Être très près l'un de l'autre, dans une compétition, une épreuve.
Rem. Attesté dans Lar. Lang. fr.
Arg. En avoir plein les bottes. En avoir plein les jambes; être recru de fatigue, ou en avoir assez de quelqu'un ou de quelque chose d'ennuyeux.
Rem. Attesté dans Esn. 1966 et Éd. 1967.
2. Fam., Vx. Motte de terre qui s'attache à la botte, à la chaussure lorsqu'on marche dans un terrain boueux. Rapporter des bottes (Ac.1835).Il [Bourrache] avait des bottes de boue jusqu'au-dessus du genou (Giono, Batailles dans la montagne,1937, p. 56).
Rem. Attesté de Ac. 1835 à Guérin 1892, repris par Quillet 1965.
C.− P. anal.
1. [Avec la forme gén. de la botte]
GÉOGR. PHYS. Botte (italienne). Le golfe de Tarente−l'éperon étincelant de la botte (Cocteau, Maalesh,1949, p. 228).
Rem. Attesté dans Guérin 1892.
MÉD. Botte (de plâtre). Plâtre appliqué sur le pied, la jambe pour maintenir une fracture. Bottes stériles. Bottes d'Unna. Pansement en forme de botte utilisé comme moyen de protection et de soutien dans le traitement des ulcères variqueux (cf. Méd. Biol. t. 1 1970).
TECHNOL. Morceau de cuir dont on garnit le pied du cheval à l'endroit où il se blesse. Synon. bottine* (cf. ce mot B);cf. Littré, DG, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Lar. encyclop.).
TRANSP. vx. Marche-pied de carrosse.
Rem. Attesté de Ac. 1798 à DG.
2. [Avec la hauteur de la botte]
Fam. [En parlant d'un enfant, d'une pers. de petite taille] Haut comme ma (une) botte. Deux fillettes, robe jaune et robe verte, deux mignonnes hautes comme une botte, jouaient à se battre (Farrère, L'Homme qui assassina,1907, p. 258).
Très fam. Une botte. Personne de petite taille (cf. Esn. 1966). C'est une gentille petite botte.
3. [Avec la forme de la tige] Couloir aussi étroit et aussi sombre qu'une tige de botte (Flaubert, Correspondance,1849, p. 127).
a) CHASSE
Vx. Étui de cuir qui sert à porter le fusil lorsqu'on chasse.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. de Ac. 1835 à Lar. 20e.
Botte de limier. Large collier de cuir sur lequel on fixe la plate-longe, et qui sert à mener l'animal au bois :
5. Il [La Futaie] l'avait habitué [le chien] à la botte autour de son cou ... Genevoix, La Dernière harde,1938, p. 173.
Rem. 1. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet xxes. de Ac. 1798 à Lar. encyclop. 2. On dit : Avaler la botte au limier pour le libérer.
b) CONSTR. vx. Botte de latrines. Tuyaux des lieux d'aisance. Synon. vieilli chausses de bouteilles.
Rem. Attesté dans Lar. 19e, Guérin 1892, DG, Lar. encyclop. et Will. 1831.
c) HABILL. Partie d'une manche fermée qui est la plus voisine du poignet.
Rem. Attesté dans Ac. 1835, Besch. 1845, Littré, Ac. 1878, Lar. 20e.
d) MILIT. Botte de drapeau, de lance, de banderolle. Douille fermée d'un côté et destinée à recevoir la partie inférieure de la hampe du drapeau, d'une lance.
Rem. Attesté dans Besch. 1845, Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop.
PRONONC. ET ORTH. − Cf. botte1.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Fin xiies. bote « chaussure montante souvent grossière » (Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, 1430); 1584 laisser les bottes « être tué » (François d'Amboise, Les Neapolitaines, I, 3 dans Hug.); 1585 prov. exprimant un comportement d'ingratitude (Cholières, 2eMatinée, p. 78 dans Hug.); 1680 man. aller à la bote (Rich.); 1718 (Ac. : Il va à la botte [...] se dit d'Un homme qui est accoustumé à faire des responses picquantes); 1835 man. serrer la botte (Ac.); 1690 à propos de bottes (Fur.); 2. p. anal. 1680 vén. bote (Rich.); 3. p. méton. 1797 arg. « personne (de petite taille) » (Lexique du Procès d'Orgères I − 64 − 183, vo1), bien attesté en Suisse romande (Pat. Suisse rom.). Peut-être à rattacher à bot1* (Bl.-W.5; Dauzat 1973), la botte désignant surtout au Moy. Âge une chaussure épaisse et grossière; à rapprocher du poit. bot « sabot » (H. Beauchet-Filleau, Essai sur le pat. poit. ou Petit Gloss., Niort-Melle, 1864, p. 35), v. sabot.
BBG. − Brüch (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs. Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, pp. 307-308. − Hope 1971, pp. 165-166. − Hehn (V.). Kulturpflanzen und Haustiere in ihrem Übergang aus Asien nach Griechenland und Italien sowie in das übrige Europa hrsg. von V. Schrader. Berlin, 1902, p. 575. − Rétif (A.). Affiquets et falbalas. Vie Lang. 1971, p. 457. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 103, 200, 377; t. 2 1972 [1925], p. 294; t. 3 1972 [1930], p. 11, 26, 108, 135, 439, 440, 441.

BOTTE3, subst. fém.

A.− ESCR. Coup porté à un adversaire avec le fleuret ou l'épée. Porter une botte; connaître une botte secrète :
1. Dans une autre occasion, je fus amené à me battre en duel. À peine en garde, une botte foudroyante me jeta à terre. Tous me crurent mort, mais on trouva seulement une marque de ce coup terrible sur un crucifix que je portais au cou. La pointe, au lieu de me tuer, avait frappé la croix. Camus, La Dévotion à la croix,adapté de Calderon de La Barca, 1953, p. 532.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Ac. 1798.
P. méton. L'arme qui porte le coup. Appuyer la botte.
B.− Au fig.
1. Propos vifs et imprévus qui, au cours d'une discussion, sont destinés à mettre quelqu'un dans l'embarras. Pousser, porter une botte :
2. Elle affrontait son père, elle le bravait à travers ses larmes; elle se sentait plus forte de toute sa jeunesse, de toute sa cruelle jeunesse. Te croire? fit-il. Te croire? Il faut plus malicieuse que toi pour rouler papa lapin... veux-tu que je dise? il a fini par avouer, ton galant! je lui ai poussé une botte, à ma façon : « Niez si vous voulez, ai-je dit, la petite a tout raconté. » − Oh! ma... man! maman, bégaya-t-elle, il a... osé..., il a osé! Bernanos, Sous le soleil de Satan,1926, p. 73.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet xxes. à partir de Ac. 1798.
2. Argot
Coup de botte; porter une botte à qqn. Demander, emprunter de l'argent à quelqu'un.
Rem. Attesté dans Ac. 1798, Esn. 1966.
Proposer la botte (p. réf. à la rencontre amoureuse, comparée à un combat entre les deux partenaires). Faire des propositions galantes à une femme (cf. M. Stéphane, Ceux du Trimard, 1928, p. 181).
Rem. Attesté dans G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896; Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.]; Éd. 1967.
PRONONC. ET ORTH. − Cf. botte1.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1590 (Brantôme, Cap. franç., le grand roy Henry II [III-277] dans Hug.). Empr. à l'ital. botta « coup », attesté dep. la fin du xves. (S. degli Arienti dans Batt.) qui peut être considéré comme anc. déverbal de l'a. ital. bottare (DEI; Devoto) « bouter, frapper, secouer, battre » attesté dep. la 1remoitié du xiiie-début xives. (Giostra delle virtù e dei vizi) peu attesté toutefois dans les textes littér. L'ital. bottare est empr. au fr. boter, bouter* (DEI; FEW t. 15, 1, p. 228a).
BBG. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 102. − Wind 1928, p. 163, 204.

BOTTE4, subst. fém.

MÉTROL., vx. Tonneau servant de mesure de capacité et de poids, variable selon les régions et les pays. Une botte d'huile, de vin; un vaisseau de mille bottes (qui peut charger dix mille quintaux).
Rem. Attesté de Ac. 1835 à Quillet 1965.
Prononc. et Orth. : [bɔt]. La forme bota est donnée dans Ac. Compl. 1842, Land. 1834 (qui la transcrit : bo-ta), Besch. 1845 et Lar. 19e. Homon. et homogr. : cf. botte1. Étymol. et Hist. Début xves. bote (Quinze joies de mariage, éd. J. Rychner 3, 31); ca 1520 botte (Ant. de Conflans, Les Faits de la marine et navigaige dans Gay, s.v. botiau, botte). Il est difficile de dire si le mot a été empr. à l'a. prov. ou à l'ital. Au xves. il a prob. été emprunté à l'a. prov. bota (Cart. de Montpellier dans Rayn.), mais son emploi fréq. par des écrivains italianisants au xvies. révèle une infl. de l'ital. botte (botta) « id. » (DG; DEI; Dauzat 1973) attesté dep. le xiiies. (Rustico dans Batt.). L'ital. et le prov. sont issus du lat. tardif buttis, v. bouteille.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 2 073. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 028, b) 5 390; xxes. : a) 3 420, b) 2 139.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

botte \bɔt\ féminin

  1. Assemblage de plusieurs choses de même nature liées ensemble.
    • Environ 200 bottes de cent timbres… — (site www.auction.fr)
    • Partout ailleurs les rivières se franchissaient à gué, quelquefois à la nage ou, en certains endroits, au moyen d’une mâdia, sorte de radeau composé d’outres ou de bottes de roseaux reliés par de bâtons et des cordages. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Les Éditions de la porte, Rabat, 1947, page 105)
  2. (En particulier) (Agriculture)
    • La botte de foin, de fourrage est supposée du poids moyen de 6 kilog. et la botte de paille de 5 kilog. — (Spineux, Manuel d’agriculture pratique à l’usage des fermes de trente hectares, 1841)
    • MM. les Commissaires ont répondu à cette question par des expériences qu’ils ont faites sur des bottes de trèfles provenant de champs plâtrés et non plâtrés […] — (« Usage et effets du plâtre dans la culture du trèfle », dans le Précis analytique des travaux de l’Académie des Sciences, Belles-lettres et des Arts de Rouen pendant l’année 1804, Imprimerie de P. Periaux, Rouen, 1807, page 82)
    • Devant chaque porte se trouvait une botte de paille, pour empêcher le froid de passer dessous. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
    • Et son regard aigu se replongea dans la foule, à la recherche du lauréat, comme la sonde du gablou impassible se plonge dans les bottes de paille à la recherche de la contrebande. — (Joseph Désiré Joulin, Les Causeries du docteur, Didier & Cie, Paris, 1868, 2e édition, page 282)
    • Il ne reste plus qu’à faire sécher l’écorce sur un lit de perches disposées en plan incliné, à la nettoyer à l’intérieur avec un râcloir et à la lier en bottes que l’on met en meules ou que l’on transporte dans un hangar. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 174)
    • Rencontré Artaud […] qui s’est pris le pied dans la roue de sa voiture, a cogné la tête dans le marchepied, et est retombé sur une botte de paille ; il aurait voulu le faire qu’il n’y serait jamais arrivé. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
  3. (En particulier) (Jardinage) Assemblage des feuilles, des racines, qui forme une espèce de touffe, de paquet.
  4. (En particulier) (Textile) Assemblage de plusieurs écheveaux de fils textiles liés ensemble.
  5. (Par extension) Grande quantité de plusieurs choses.
    • Il prit le paquet qu’il avait pris soin de poser sur la table de nuit, quand ils s’étaient couchés quelques minutes auparavant. C’était un paquet intact, mais le troisième de la journée. Il l’éventra d’un coup d’ongle et ils éprouvèrent du plaisir, comme s’ils en avaient été longtemps privés, à tirer de la botte serrée deux petits rouleaux blancs, bien bourrés de tabac odorant. — (Pierre Drieu La Rochelle, Le Feu follet (1931), Gallimard, 1972)
  6. (Par extension) (Populaire) Fourrage donné au petit bétail.
  7. Réunion d’un certain nombre d’échalas propres à faire les treillages, contenant ensemble la quantité de trente-six toises linéaires[3].
    • Une botte de chanvre pèse 100 kg, une botte de foin pèse 30 à 50 kg.
  8. (Charpenterie) (Désuet) Ensemble de lattes carrées pour la pose des tuiles se vendent à la botte, qui en contient cinquante-deux : chaque latte a quatre pieds de longueur un pouce trois quarts ou deux pouces de large et deux à trois lignes d’épaisseur. La latte à ardoise s’appelle latte volige ; elle doit être de bois de chêne et avoir la même longueur que la latte carrée quatre à cinq pouces de large et trois lignes d’épaisseur ; elle se débite aussi à la botte mais la botte n’en contient que vingt-cinq. La botte peut faire à peu près une toise et demie de couverture chaque latte est attachée par quinze clous quand elle est large et quand elle est étroite dix suffisent ; on y attache l’ardoise avec deux ou trois clous on compte ordinairement une livre et demie de clous par botte de lattes[4].
  9. (Politique) (France) Ensemble des meilleurs élèves de l’École nationale d’administration française qui sont placés dans les plus hauts postes des corps de l’État.
    • Il suffit pour cela d’être dans la botte, cette quinzaine de places que le Conseil d’Etat, la Cour des comptes et les inspections réserve [sic : réservent] chaque année aux mieux classés du concours de sortie. — (Le Monde, La fin de l’ENA, une étape vers le renouveau de l’Etat, Le Monde. Mis en ligne le 9 avril 2021)
  10. (Argot polytechnicien) Élèves sortis premiers au classement de l’École polytechnique.

Nom commun 1 - français

botte \bɔt\ féminin

  1. Chaussure épaisse au long col : selon les différents usages auxquels elles sont destinées, ce col peut monter jusqu’au mollet, jusqu’aux genoux ou jusqu’à la cuisse. La botte peut avoir une fonction utilitaire ou esthétique. Note d’usage : Souvent au pluriel en référant à une paire de bottes pour les deux pieds.
    • […] de longues bottes de cuir noir, comme en avaient les pages et les varlets, lui montaient au-dessus du genou […] — (Alexandre Dumas, Les Deux Diane, chapitre 1, 1847)
    • À l’intérieur de ce wagon je remarque quelques Sarthes de grande et fière mine, drapés de leurs longues robes à couleurs voyantes, sous lesquelles passent les bottes en cuir soutaché. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VI, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • J’aurais dû mettre mes bottes. — (Nastassia Nachbaur, « La Forêt noire », in Nouvelles policières, éditions Balthazar, avril 2003)
    • L'entreprise Bottes Boulet de Saint-Tite vient d'obtenir une commande pour la fabrication de 24 000 paires de bottes pour cadets des Forces armées canadiennes. — (Louis Cloutier, Un nouveau contrat des Forces armées pour Bottes Boulet, Le Journal de Montréal, 18 novembre 2020)
  2. (Figuré) Régime oppressif.
    • […] il devenait possible de pressentir les longues humiliations auxquelles la couronne du saint-empire serait exposée dans l’avenir, avant d’être atteinte par l’épée de la Prusse et de disparaître sous la botte de Napoléon. — (Louis de Carné, La Constitution de l’unité nationale en France, 1847)
    • Vous n’aurez que la botte allemande courante, celle pour les Français bon teint. Vous les regarderez descendre les Champs-Élysées… quelques drapeaux gammés par-ci par-là… — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 101)
    • Dans ces pénibles passes, toujours, je songeais à vous chers parents, me demandant si vous ne manquiez de rien sous la botte des Boches germains. — (Correspondance d’Eugène Defat, 5 août 1916, in Louise Monaux et Bruno Deblander, 14-18, Apocalypse en Belgique – Récits de patriotes, Éditions Racine, 2013, page 5)
  3. (Figuré) (Géographie) Péninsule Italienne. La Botte.
    • En une heure et demie, le train eut atteint cette ville, située presque au bout du talon de la botte italienne, sur ce canal qui forme l’étroite entrée de l’Adriatique. — (Jules Verne, Mathias Sandorf, tome 2, Hetzel, 1885, page 156)
  4. (Par extension) Verre à bière en forme de botte.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

BOTTE. n. f.
Assemblage de plusieurs choses de même nature liées ensemble. Botte de paille. Botte de foin. Mettre du foin en bottes. Lier des bottes. Botte d'asperges. Les racines de cette plante naissent en botte, Leur assemblage forme une espèce de botte, de paquet. Botte de soie, Assemblage de plusieurs écheveaux de soie liés ensemble. On dit dans un sens analogue Une botte de chanvre. Il se dit encore, familièrement, d'une Grande quantité de plusieurs choses.

Littré (1872-1877)

BOTTE (bo-t') s. f.
  • 1Quantité déterminée de choses de même espèce qu'on a liées ensemble. Botte de foin, de paille ; botte d'asperges, de radis.

    Botte de soie, écheveaux de soie liés ensemble. Une botte de soie était quinze onces de soie non ouvrée.

    À la halle de Paris, botte, une quantité de certains légumes, tels que navets, poireaux, carottes, etc. liés ensemble et pesant environ un kilogramme. La botte de romaine contient 32 têtes.

    Réunion d'un certain nombre d'échalas propres à faire les treillages.

    Certaine longueur de fil de fer ployée en rond.

    Cahier de trente-six feuilles de parchemin.

    Botte de bordures, douze feuilles de hêtre préparées pour les ouvrages du boisselier.

    Botte de seaux, six corps de seaux sortant de la première main.

    Familièrement. Une botte de paperasses, une grande quantité de papiers.

  • 2 S. f. plur. Grands ciseaux employés à donner la dernière tonte au droguet.

HISTORIQUE

XVe s. Deux boteaux de paille où il se assist, Commines, I, 4. L'ung lieve le boteau de foin, Coquillart, Monol. de la botte de foin. Ceux de dedans rebouchoient les creux et trous du mur avec des bottes de bois et de terre, J. Chartier, Hist. de Charles VII, p. 275, dans LACURNE SAINTE-PALAYE.

XVIe s. Là dessus ils avoient assis la forme d'une grande cage avec botteaux de foin, Du Bellay, M. 527. Du reste [des tiges] on fait un botteau lié estroitement avec des oziers, De Serres, 519.

XVIIe s. Graveur, vous deviez avoir soin De mettre dessus cette tête Le lien d'un botteau de foin, Régnier, Épigr. (Botteau est le diminutif de botte.)

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. BOTTE.
2Ajoutez : Après que lesdits droguets auront été foulés, l'envers sera paré par une seule tonte ; et l'endroit sera tondu deux fois, dont la seconde tonte se fera avec des forces appelées bottes, Arrêt du Conseil, 15 août 1724.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

BOTTE, s. s. (Manége.) chaussure de cuir-fort, dont on se sert pour monter à cheval : elle est composée de la genouillere, d’une tige aussi large en-haut près du genouil, qu’en-bas près du cou-de-pié, & d’un soulier armé d’un éperon qui tient à la tige. La botte-forte est celle dont la tige est dure & ne fait aucun pli ; elle sert ordinairement aux chasseurs, aux postillons, & à la cavalerie. Voyez Planche du Cordonnier-Bottier, fig. 47. La botte-molle, est celle qui fait plusieurs plis au-dessus du cou-de-pié ; les académistes & les dragons s’en servent. Les bottes à la houssarde [[]]& à l’Angloise sont molles & n’ont point de genouillere. On met quelquefois aux chevaux qui se coupent, un morceau de cuir qu’on attache avec des boucles, & qui entoure la jambe dans l’endroit où le cheval se coupe. On appelle ce cuir une botte. Voyez la suite de cet article. (V)

Botte à baleine, en terme de Bottier, c’est une espece de botte molle, soûtenue par plusieurs brins de baleine enfermés dans des fourreaux. Ce sont ces bottes que l’on garnit, sur-tout de garnitures rondes. Voyez Garnitures rondes.

Botte de chasse, en terme de Bottier. Voyez Botte de cour.

Botte à chaudron, en terme de Bottier. V. Botte de cour.

Bottes à contrefort, en terme de Bottier, sont des bottes qu’on garnit de pieces rapportées sur la tige, pour les rendre plus fermes. Voyez Contre-fort.

Botte de cour, en terme de Bottier, est une espece de botte dont la genouillere est évasée en forme d’entonnoir ou de chaudron, ce qui les fait aussi nommer bottes à chaudron. On les appelle cependant le plus ordinairement bottes de cour, parce que c’est de cette espece de botte dont toute la suite du Roi se sert dans les parties de chasse ; c’est proprement l’uniforme des cavaliers en fait de bottes. Voyez Genouillere. Voyez Planche du Cordonnier-bottier, fig. 47.

Bottes de courier, sont des bottes ainsi nommées parce qu’elles ne servent guere qu’aux couriers ; elles sont beaucoup plus fortes que les autres : les garnitures sont jointes l’une à l’autre par des jarretieres à boucles. Ces bottes se changent de jambe, ce qu’on ne peut faire avec toutes les autres.

Bottes, demi-chasse, (en terme de Bottier) sont les bottes dont le dedans de la genouillere est échancré ; ce qui la distingue de la botte de chasse, ou à chaudron, qui ne l’est point. Voyez Botte de chasse, ou à chaudron.

Bottes, demi-chasse à quatre coutures, (en terme de Bottier) sont des bottes ornées de quatre cordons en maniere de couture sur les quatre faces. Voyez Couture.

Bottes de gardes du Roi, (en terme de Bottier) sont des bottes dont les genouilleres sont grandes & quarrées, & les garnitures rondes ou en forme de fil.

Bottes de mousquetaire, (en terme de Bottier) sont des bottes auxquelles on a laissé un pli derriere le talon, qui fait que la botte se plie en marchant ; ce qui lui donne à peu près le même usage que la botte molle, dont on a parlé plus haut.

Bottes de poste de courier, (en terme de Bottier) sont des bottes qui ne different des bottes de courier ordinaire, que parce qu’elles ont double tige. Voyez Tige.

Botte, aller à la botte, (Manege) c’est une action d’un cheval colere, qui porte sa bouche à la botte ou à la jambe de celui qui le monte pour mordre.

Serrer la botte, (Manege) est une expression figurée, qui veut dire presser un cheval d’avancer en serrant les jambes. Ce terme est usité à la guerre.

BOTTE, (en Vénerie) c’est ainsi qu’on appelle le collier avec lequel on mene aux bois le limier.

* BOTTE, s. f. espece de forces dont on se sert dans les manufactures de lainage de la province de Champagne, & avec laquelle il est ordonné par les reglemens de donner la derniere tonte aux droguets.

BOTTE, tonneau ou vaisseau de bois propre à mettre du vin ou d’autres liqueurs. On dit une botte de vin d’Espagne, une botte d’huile.

La botte pour les huiles est à peu près semblable à un muid. Celles pour les vins sont plus larges par le milieu que par les extrémités, allant toûjours en diminuant depuis le bondon jusqu’au jable.

Le terme de botte est usité particulierement dans les provinces de France, qui approchent de l’Italie, où l’on appelle bottais un tonnelier. Il est aussi en usage chez les Espagnols, où la botte contient trente arobes de vingt-cinq livres chacune. Voyez Arobe.

En Angleterre la botte contient cent vingt-six gallens, c’est-à-dire 504 pintes de Paris. Voyez Gallon.

En Bretagne, on jauge les bottes par veltes ; chaque velte est estimée 4 pots, c’est-à-dire 8 pintes mesure de Paris.

Les bottes de Portugal jaugent 67 à 68 veltes, celles d’Espagne ne sont pas si grandes.

Les bottes d’huile d’Espagne & de Portugal pesent environ un millier. Il y a aussi des demi-bottes.

La botte de Venise est la moitié de l’amphora. Voyez Amphora. Celle de Lisbonne est moindre que celle d’Espagne, la premiere ne rendant à Amsterdam que 26 à 27 stekans, & l’autre 36 à 37.

BOTTE se dit aussi d’un fagot, ou paquet de plusieurs choses de la même espece liées ensemble. Une botte d’échalas, une botte de lattes, une botte d’allumetes, &c.

Botte de paille ou de foin, (Œconom. rustiq.) est une certaine quantité de paille ou de foin, qu’on entoure avec des liens de même nature, & qui pese plus ou moins selon les différentes pays : on en nourrit les chevaux qui sont à l’écurie.

Botte de mouchoirs, se dit d’un paquet de mouchoirs des Indes qu’on vend au Caire ; dix-huit fins, ou dix gros, font une botte.

Botte, soie en botte, paquet de soie platte ou autre pliée de la longueur d’un pié sur deux pouces d’épaisseur en tout sens, & dont la livre est de 15 onces.

Botte est aussi le nom qu’on donne aux gros paquets de chanvre du poids de 150. (G)

Botte de corde de boyau, (terme de Boyaudier) c’est ainsi qu’on nomme un petit paquet de cordes de boyau plié en sept ou huit plis. Voyez Corde à boyau.

Botte de parchemin, c’est une certaine quantité de peaux ou de feuilles de parchemin liées ensemble en paquet.

La botte de parchemin en cosse, aussi bien que celle de parchemin raturé, soit qu’il soit équarrié ou non, est composée de trente-six peaux.

Le parchemin raturé mis en cahier se vend aussi à la botte, qui est composée de soixante & douze feuilles, ou de dix-huit cahiers de quatre feuilles chacun. Voyez Parchemin.

Botte de bordure, (en terme de Boisselerie) c’est une douzaine de feuilles de hêtre de six pouces de largeur, liées ensemble & préparées pour faire des bordures.

Botte de seaux, (en terme de Boisselerie) c’est un paquet de six corps de seaux, tels qu’ils sortent de la premiere main & de la forêt.

BOTTE ou estocade, (en terme de Maître en fait d’armes.) Voyez Estocade.

BOTTE, s. f. (terme de Sellier) c’est une espece de marche-pié, fait de maroquin en dessus, rembouré par dessous le maroquin, & suspendu par des courroies de cuir aux côtés ou brancards d’une berline, d’un carrosse, & de toute autre voiture, vis-à-vis des portieres ; on appuie le pié sur la botte pour entrer dans la voiture. Voyez les Planches du Sellier.

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Étymologie de « botte »

(Nom commun 1) Sans doute de bot.
(étymologie du sens 4) Désignait d’abord les élèves polytechniciens qui faisaient une carrière dans le civil, au lieu d’une carrière militaire ou de la pantoufle. Cette voie étant la plus demandée, le terme a fini par désigner les élèves choisissant cette voie, c’est-à-dire les meilleurs.
(Nom commun 2) Emprunté au néerlandais bote (« botte de lin ») du verbe boten (« frapper »). Ou bien du latin botulus qui exprime un assemblage de choses diverses[1].
(Nom commun 3) Emprunté à l’italien botta (« coup »), déverbal de l’ancien verbe bottare devenu buttare provenant à son tour du français bouter.
(Nom commun 4) Probablement emprunté à l’ancien occitan bota issu du latin tardif buttis (« bouteille »).
(Nom commun 5) Au départ, l'expression est utilisée pour dire qu'une femme fait bien l'amour, associant probablement le vagin à une botte. Le terme s'est désexualisé au fil du temps pour désigner l'habileté générale[2].
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Picard, boute d'esteuble, botte de paille ; angl. bottle ; bas-breton, bôtel, bôétel, botte. On le rapporte à l'allemand : tudesque, bozo, faisceau, fagot ; anc. allem. boss ; holland. bos.

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Phonétique du mot « botte »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
botte bɔt

Évolution historique de l’usage du mot « botte »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « botte »

  • L’amour est une botte de radis achetée à Tarascon et croquée sur un banc avec du gros sel.
    Frédéric Beigbeder — Vacances dans le coma
  • Pour trouver une aiguille dans une botte de foin, c’est facile : brûlez la botte et l’aiguille apparaîtra.
    Pierre Dac — L’Os à moelle - Juin 1938
  • De nos jours, il est une chose plus difficile que de chercher une aiguille dans une botte de foin : c’est d’en trouver une dans les mains d’une jeune fille !
    Anonyme
  • Bien plus que le bruit des bottes, je crains le silence des pantoufles.
    Thierry Van Humbeeck
  • Plus on marche sur la tête des faibles, plus on est enclin à lécher les bottes des forts.
    Tonino Benacquista — Quelqu’un d’autre
  • Pour retrouver une aiguille dans une botte de foin, il suffit d'y mettre le feu puis de fouiller les cendres avec un aimant.
    Bernard Werber — L'Empire des anges
  • L'amour sans argent ressemble à une botte vernie sans semelle.
    Louis Auguste Commerson
  • Graissez les bottes d’un vilain il dira qu’on les lui brûle.
    Proverbe français
  • Bien des gens seraient capables de tuer un hommes pour prendre la graisse du mort et en frotter leurs bottes.
    Arthur Schopenhauer
  • C'est la faiblesse de presque tous les écrivains qu'ils donneraient le meilleur d'eux-mêmes et ce qu'ils ont écrit de plus propre pour obtenir un emploi de cireur de bottes dans la politique.
    Marcel Aymé — Silhouette du scandale
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Images d'illustration du mot « botte »

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Traductions du mot « botte »

Langue Traduction
Anglais boot
Espagnol bota
Italien stivale
Allemand stiefel
Portugais bota
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Synonymes de « botte »

Source : synonymes de botte sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « botte »

Combien de points fait le mot botte au Scrabble ?

Nombre de points du mot botte au scrabble : 7 points

Botte

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