La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « bénédiction »

Bénédiction

Variantes Singulier Pluriel
Féminin bénédiction bénédictions

Définitions de « bénédiction »

Trésor de la Langue Française informatisé

BÉNÉDICTION, subst. fém.

A.− Faveur accordée par Dieu. Les bénédictions et les malédictions du ciel; attirer la bénédiction divine sur qqn :
1. ... il implorait les bénédictions et les grâces de son Dieu. Guéhenno, Jean-Jacques,1948, p. 118.
Rem. Benison (Claudel, Processionnal pour saluer le siècle nouveau, 1910, p. 297 : ,,demander la benison de Dieu sur l'ouvrage des agriculteurs``) est un arch. (cf. étymol. et hist. beneïçon).
P. ext. Événement, bien, avantage dus à la faveur divine :
2. Le père Abbé souriait. − N'est-ce pas qu'il est gentil, ce brave enfant! et les autres ne le sont non moins; c'est la bénédiction d'une abbaye que ces petits-là! Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 73.
Loc. diverses
1. Fam. C'est une bénédiction. ,,Se dit en parlant d'une grande abondance qui semble résulter d'une faveur divine particulière`` (Ac. 1932) :
3. Pendant qu'il se secouait, Buteau, retourné devant la fenêtre, s'épanouissait de plus en plus, devant la pluie entêtée. − Oh! ça tombe, ça tombe, c'est une bénédiction! ... Non, vrai! c'est rigolo, tant ça tombe! Zola, La Terre,1887, p. 207.
P. ext., péj. ,,Se dit de tout ce qui surpasse l'attente, ou qui frappe d'une façon singulière`` (Guérin 1892 );p. iron. et par antiphrase [Pour marquer l'excès d'une chose désagréable] Il a été battu, que c'est une bénédiction (Ac.1798-1932).
2. Emploi interjectif, pour marquer l'étonnement, fam. Bénédiction (du ciel)! Dieu m'assiste; Dieu vous garde! (Lar. 19e) :
4. pauline. − Mes noirs cheveux! léon, à part. − Ah! bénédiction! elle est blonde! ... A. Dumas Père, Le Mari de la veuve,1832, 3, p. 249.
3. De bénédiction. Qui est l'objet d'une protection divine particulière. [En parlant d'une pers.] Qui fait preuve d'une profonde piété. Enfant de bénédiction (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.).
Au fig., fam. Maison, pays de bénédiction. ,,Maison, pays où tout afflue, abonde`` (Littré); ,,maison de bonne chère`` (Guérin 1892).
P. méton. [La cause au lieu de l'effet; en parlant d'une activité de l'homme] Maison de bénédiction. ,,Maison où règne la piété`` (Ac. 1798-1878).
Vieilli. À bénédiction. En surabondance, à souhait. Attesté seulement chez F. Fabre, à l'exclusion des dict. gén. du xixeet du xxes.Embrasser qqn à bénédiction (Le Chevrier, 1867, p. 232, etc.); votre gorge qui tousse à bénédiction (Mon Oncle Célestin,1881, p. 89).
B.− LITURG. (principalement cath.). Acte rituel (gén. en figurant d'un geste de la main le signe de la croix) par lequel un ministre du culte appelle la faveur divine.
1. [Sur une ou plusieurs pers.]
a) Acte rituel.
[En relation avec un sacrement] La bénédiction du Saint-Sacrement ou absol., la bénédiction. ,,Celle que le prêtre donne en tenant en mains le ciboire ou l'ostensoir`` (Marcel 1938).
[Sans relation avec un sacrement]
Bénédiction apostolique. Bénédiction adressée par le pape aux habitants de la ville de Rome et au monde lors de certaines fêtes solennelles. Synon. bénédiction urbi et orbi.Bénédiction ,,donnée en son nom et avec sa délégation par les évêques ou prêtres`` (Marcel 1938). Synon. bénédiction papale, pontificale.P. ext. ,,Salut que le pape donne au commencement de toutes ses bulles`` (Besch. 1845) :
5. Et bientôt s'ouvrait, dans un mur crénelé, la large et unique rue de Castel-Gandolfo, ayant au fond le palais du pape et son balcon de bénédiction, ... E. et J. de Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 145.
Bénédiction épiscopale. Bénédiction d'un évêque.
P. métaph., fam. et iron. Donner sa bénédiction (à qqn). Le laisser faire, le plus souvent après approbation seulement verbale, ou, p. allus, à la dernière bénédiction de la messe, le congédier. Donner sa bénédiction (à qqn) au sujet de (qqc.). ,,Formuler le souhait qu'un projet, une entreprise réussisse, sans y prendre part et en dégageant toute responsabilité`` (Rob. Suppl. 1970). Donner sa bénédiction (à qqc.) :
6. ... la propagande de Giraud et des Américains ne manquerait pas d'exploiter mon séjour à Alger comme la preuve que nous donnons notre bénédiction au système qui est en place, alors que, bien au contraire, nous ne l'admettons ni ne le reconnaissons. De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 449.
Rem. On relève dans la docum. le néol. bénédictionner, verbe trans. (Claudel, Partage de midi, version pour la scène, 1949, p. 1104; dés. -er). Approuver.
b) P. méton. Synon. de sacrement.,,On appelle (...) bénédiction l'ordination des abbés et des abbesses`` (Bach.-Dez. 1882). Bénédiction nuptiale. ,,Cérémonie religieuse du mariage`` (Quillet 1965).
P. ext. ,,Ce qui consacre une alliance quelconque``
2. [Sur une ou plusieurs choses]
a) Acte d'un évêque, d'un prêtre qui consacre une chose (objet, édifice, etc.) au culte divin. La bénédiction d'une église, des fonts baptismaux, d'un cierge (Ac. 1835-1932).
b) P. anal. Acte rituel du prêtre qui asperge d'eau bénite une chose (objet, etc.) non destinée au culte. La bénédiction d'un cimetière (Ac. 1835-1932); la bénédiction des drapeaux; la bénédiction sur les cultures :
7. Maria de Brunet, fille de Josille et de Jeannine, petits propriétaires, fiancée à François Platiou, est venue m'inviter à la bénédiction de son lit de mariée. Pesquidoux, Le Livre de raison,1932, p. 1.
SYNT. La bénédiction d'une maison, d'un navire (DG); la bénédiction d'un chemin de fer (Lar. 19e).
C.− Souhaits de bonheur et de protection divine formulés en faveur de quelqu'un.
1. [Souvent prononcés par une pers. vénérable dans des circonstances plus ou moins solennelles] Bénédiction maternelle (Ac. 1835-1932); la bénédiction d'un vieillard, d'un mourant (Rob.) :
8. Quelques jours plus tard on le condamna selon les formes. Il fut mené sous un platane isolé, au bord de la mer. Son père, des fenêtres de son cachot, lui envoya sa bénédiction. Barrès, Le Voyage de Sparte,1906, p. 169.
Vieilli. Être en bénédiction. Être aimé, respecté, vénéré. Sa mémoire [d'un homme] est en bénédiction. On se souvient de lui en louant sa piété, ses actes de bienfaisance, ses vertus, etc. (cf. Ac. 1798-1932).
2. P. ext. (surtout au plur.) Vœux de bonheur formulés en faveur de quelqu'un et exprimant souvent la gratitude, la satisfaction. Combler, couvrir qqn de (ses) bénédictions et de (ses) vœux; se confondre en bénédictions; un concert de bénédictions :
9. ... les laudes de saint François d'Assise et le chant de frère Soleil, où ce n'est plus seulement l'eau, la terre, l'air et les astres, mais la mort corporelle elle-même, qui reçoivent louange et bénédiction. Gilson, L'Esprit de la philos. médiév.,1931, p. 130.
PRONONC. : [benediksjɔ ̃].
ÉTYMOL. ET HIST. A.− 1. Début xives. « grâce accordée par Dieu » (Psautier, B.N. 1761, fo26ddans Gdf. Compl.), attest. isolée; repris au xviies. (Pascal, Pensées, Sect. VII, 499 dans Rob.); p. ext. 2. 1680 « bien, avantage (que l'on peut estimer dû à la faveur du ciel) » (Rich.). B.− 1. xvies. « vœu de bonheur (souvent formulé en remerciement) » (Marot, IV, 286 dans Littré); 2. 1606 « souhait solennel de bonheur auquel on accorde un caractère sacré » (Nicot); 3. 1690 liturg. (Fur. : Benediction est une ceremonie ecclesiastique qui se fait pour rendre une chose sacrée ou vénérable). Empr. au lat. chrét. benedictio : A 1 « grâce accordée par Dieu » (Itala, Gen., 27, 38 dans TLL s.v., 1871, 57); A 2 lat. médiév. xes. (ds Mittellat. W. s.v., 1424, 19); B 1 (Tertullien dans Blaise); B 2 (Gen. 27, 36, ibid.); B 3 liturg. ive-vies. (Avell. dans TLL s.v., 1872, 75); Benediction a remplacé l'a.fr. beneïçun (Roland, éd. Bédier, 2245 − E. Pasquier, Recherches, VIII, 37 dans Hug.). [La date xiiies. Gdf., indiquée par Dauzat 1968 semble erronée, ce ms. étant daté du début xives. par Berger, La Bible fr. au Moy. Âge, 1884, p. 346.]
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 044. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 953, b) 1 762; xxes. : a) 1 583, b) 876.

Wiktionnaire

Nom commun - français

bénédiction \be.ne.dik.sjɔ̃\ féminin

  1. (Bible, Religion) Action de bénir, de consacrer au culte, au service divin avec certaines cérémonies.
    • Les huiles saintes, consacrées le jeudi saint, se mélangent à l'eau au terme du rituel de la bénédiction des eaux lustrales et des fonts baptismaux. Le passage de l'eau naturelle à l'eau bénite a lieu lors de la messe du samedi saint par une série d'opérations qui comportent des objets et des gestes symboliques, […]. — (Patricia Hidiroglou, L'Eau divine et sa symbolique, Éditions Albin Michel, 1994, p. 124)
    • Nous en trouvons un exemple dans la fondation qu'il fit, le 6 août 1644, à l’église Saint-Martin, d'un service à l’intention de son patron, saint Richard, service suivi, à l'issue des vêpres, de la bénédiction du Saint-Sacrement. — (Henry Ronot, Richard et Jean Tassel: peintres à Langres au XVIIe siècle, Nouvelles Éditions Latines, 1990, p. 32)
  2. (Religion) Action d’un prélat ou d’un prêtre qui bénit une personne ou une chose en faisant sur elles le signe de la croix.
    • Donner la bénédiction. Recevoir la bénédiction. Bénédiction nuptiale.
  3. (Vieilli) Action par laquelle les pères et mères bénissent leurs enfants.
    • Apprends que j’ai épousé, selon la loi de Dieu, ta fille Saâdia et que je viens te demander ta bénédiction, car tout ce qui arrive arrive par la volonté de Dieu. — (Isabelle Eberhardt, Dans la dune)
  4. Grâce et faveur particulière du Ciel.
    • Les prêtres ne se détournaient pas de sa porte, car elle était charitable et pieuse ; les agneaux du sacrifice étaient toujours payés par elle ; la bénédiction de l’Éternel s’étendait sur sa maison. — (Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
    • […] à l’ombre bienfaisante du mausolée du grand saint Moulay Idris enterré au cœur même de la cité qu’il a fondée et qu’il protège toujours en étendant sur elle sa bénédiction, sa baraka toute puissante. — (Maurice de Périgny, Au Maroc : Fès, la capitale du Nord, Paris : chez Pierre Roger & Cie, 1917, p. 9)
    • La caravane ne s’ébranla qu’après d’interminables adieux : ceux qui restaient priaient Allah d’accorder sa bénédiction aux voyageurs […] — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
  5. (Populaire) (Ironique) Excès d’une chose fâcheuse, désagréable.
    • Note : Alors il est ordinairement précédé de « que » signifiant « tellement que ».
    • Il pleut, il neige, que c’est une bénédiction. Il a été battu, que c’est une bénédiction.
  6. (Surtout au pluriel) Vœux qu’on fait pour la prospérité de quelqu’un, des souhaits qu’on forme en sa faveur.
    • Si vous faites cette bonne œuvre, vous mériterez toutes les bénédictions. Il a fait beaucoup de bien dans cette province et les habitants le comblent de bénédictions.
    • Je sus qu’elle avait rencontré, comme tout le monde, un « être unique », de qui tous les actes s’épandaient en bénédictions sur l’amante éblouie. — (Colette, Le képi, Fayard, 1943 ; éd. Le Livre de Poche, 1968, p. 43.)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

BÉNÉDICTION. n. f.
Action de bénir, de consacrer au culte, au service divin avec certaines cérémonies. La bénédiction d'une église, d'une chapelle, des fonts baptismaux, d'un cimetière, etc. La bénédiction du pain, de l'eau, d'un cierge, etc. Il désigne aussi l'Action d'un prélat ou d'un prêtre qui bénit une personne ou une chose en faisant sur elles le signe de la croix. Donner la bénédiction. Recevoir la bénédiction. Bénédiction nuptiale. Bénédiction des drapeaux. Il se dit également de l'Action par laquelle les pères et mères bénissent leurs enfants. Bénédiction paternelle, maternelle. Je te donne ma bénédiction. Ses enfants lui demandèrent sa bénédiction. Il signifie aussi Grâce et faveur particulière du Ciel. Dieu l'a comblé de bénédictions. Les bénédictions célestes. Dieu a répandu, a versé ses bénédictions sur cette famille. Dieu y a mis, y a donné sa bénédiction. Attirer, s'attirer les bénédictions du ciel. Fig., Une maison de bénédiction, une Maison qui semble l'objet d'une particulière protection divine; et familièrement, une Maison où tout abonde. On dit aussi, dans un sens analogue, C'est un pays de bénédiction. Fam., C'est une bénédiction, se dit en parlant d'une Grande abondance qui semble résulter d'une faveur divine particulière. Il y a cette année une énorme quantité de fruits, c'est une bénédiction. Il se dit populairement, et par une sorte d'ironie, pour marquer l'Excès d'une chose fâcheuse, désagréable; alors il est ordinairement précédé de que signifiant tellement que. Il pleut, il neige, que c'est une bénédiction. Il a été battu, que c'est une bénédiction. Il se dit encore, surtout au pluriel, des Vœux qu'on fait pour la prospérité de quelqu'un, des souhaits qu'on forme en sa faveur. Si vous faites cette bonne œuvre, vous mériterez toutes les bénédictions. Il a fait beaucoup de bien dans cette province et les habitants le comblent de bénédictions. Les bénédictions du pauvre. Sa mémoire est en bénédiction, On se souvient de lui et on loue ses actes de bienfaisance, ses vertus, etc.

Littré (1872-1877)

BÉNÉDICTION (bé-né-di-ksion ; en poésie, de cinq syllabes) s. f.
  • 1Action de consacrer, de bénir avec les cérémonies de l'église. La bénédiction d'une église.
  • 2Action d'un prêtre qui bénit les assistants en faisant le signe de la croix. Fêtes sacrées, mariage fortuné, voile nuptial, bénédiction, sacrifice, puis-je mêler aujourd'hui vos cérémonies et vos pompes avec ces pompes funèbres, et le comble des grandeurs avec leurs ruines ? Bossuet, Marie-Thér. Lui donne toutefois la bénédiction, Boileau, Lutr. I. Nous entrâmes dans l'église au moment où le prêtre donnait la bénédiction, Chateaubriand, Génie, III, V, 3.
  • 3Action par laquelle les pères et les mères bénissent leurs enfants. Elle me donna sa bénédiction, Sévigné, 151.
  • 4Grâce et faveur particulière du Ciel. Les bénédictions qu'il versa sur les Français, Bossuet, Unité, 2. Et ces bien heureuses prémices ont attiré une telle bénédiction sur la maison Palatine, que nous la voyons enfin catholique dans son chef, Bossuet, Anne de Gonz. Les bénédictions qu'il verse sur ceux qui le craignent, Fléchier, M. de Mont. Courez et servez bien le Dieu des nations ; Je répands sur vous tous ses bénédictions, Chénier M. J. Charles IX, IV, 5.

    Fig. Maison, pays de bénédiction, maison, pays où tout afflue, abonde. Ce précieux levain que Dieu conserve dans ce vaste diocèse non-seulement pour empêcher toute la masse d'aigrir et de se corrompre, mais pour la sanctifier peu à peu, pour l'étendre, l'augmenter, et en multiplier la bénédiction, Massillon, Confér. Retraite.

    C'est une bénédiction, se dit quand tout abonde, réussit, comme par une faveur particulière du Ciel. Les vignes, cette année, sont chargées de grappes, c'est une bénédiction.

    Par extension et dans le langage familier, c'est une bénédiction, ou, que c'est une bénédiction, se dit de tout ce qui surpasse l'attente. Elle engraissait, que c'était une bénédiction, Hamilton, Gramm. 10. Il se laissait enfiler [au jeu de trictrac], que c'était une bénédiction, Hamilton, ib. 3.

    Enfin, cette locution se dit aussi par antiphrase. Le temps était affreux, il pleuvait, que c'était une bénédiction.

    Dans ces exemples, le que ne fait pas partie de la locution ; c'est une ellipse pour à tel point que.

  • 5Sentiments et expressions de gratitude. Sa charité lui attirait les bénédictions des pauvres.

    Être en bénédiction, être béni, aimé, respecté. Dont la mémoire sera en bénédiction dans l'Église, Bossuet, Exp. Avert. Ce monde où sa mémoire est en bénédiction, Fléchier, Mont. La mémoire de M. de Thou est en bénédiction chez les Français, Voltaire, Métaph. 9.

HISTORIQUE

XIe s. [Il] Leve sa main, fait sa beneïçun, Ch. de Rol. CLX.

XIIe s. En paradis aurez benecion, Ronc. p. 71. Tout en plorant [il] leur fit beneïçon, ib. p. 98.

XIIIe s. Sire rois, grant beneïçon Vos doint li fils sainte Marie, Ren. 20096. Biau chier filz, je te donne toutes les beneïssons que bon pere peut donner à fil, Joinville, 301.

XVe s. Et volt le roy qu'en chants melodieux et orgues fussent à Dieu chantées laudes et beneyssons, Christine de Pisan, Charles V, III, ch. 71.

XVIe s. Parquoi Dieu fait que toute nation, Sans fin te loue en benediction, Marot, IV, 286. Et n'est demouré des hommes que le renom de leurs faitz de bien en benediction et de mal en malediction, Rozier histor. I, 2.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Encyclopédie, 1re édition (1751)

BÉNÉDICTION, s. f. (Théol.) l’action de bénir, c’est-à-dire de souhaiter quelque chose d’heureux, soit par des signes, soit par des paroles. Cette cérémonie a été en usage de toute antiquité, tant parmi les Juifs que parmi les Chrétiens.

Les Hébreux entendent souvent sous ce nom les présens que se font les amis ; apparemment parce qu’ils sont d’ordinaire accompagnés de bénédictions & de complimens de la part de ceux qui les donnent, & de ceux qui les reçoivent. Voyez, Gen. xxxiij. 2. Josué, xv. 19. I. Reg. xxv. 27. xxx. 26. IV. Reg. v. 15. &c. les bénédictions solennelles que les prêtres donnoient au peuple dans certaines cérémonies. Par exemple, Moyse dit au grand-prêtre Aaron : Quand vous bénirez les enfans d’Israël, vous direz : que le Seigneur vous bénisse & vous conserve ; que le Seigneur fasse briller sur vous la lumiere de son visage ; qu’il ait pitié de vous, qu’il tourne sa face sur vous, & qu’il vous donne sa paix. Il prononçoit ces paroles debout à voix haute, & les mains étendues & élevées. Les prophetes & les hommes inspirés, donnoient aussi souvent des bénédictions aux serviteurs de Dieu & au peuple du Seigneur. Les pseaumes sont pleins de pareilles bénédictions. Les patriarches au lit de la mort, bénissoient leurs enfans & leur famille. Le Seigneur ordonne que le peuple d’Israel étant arrivé dans la terre promise, on assemble toute la multitude entre les montagnes d’Hébal & de Garizim, & que l’on fasse publier des bénédictions pour ceux qui observent les lois du Seigneur sur la montagne de Garizim, & des malédictions contre les violateurs de ces lois sur la montagne d’Hébal. C’est ce que Josué exécuta après qu’il eut fait la conquête d’une partie de la terre de Chanaan. Voyez l’article Hébal, Num. vj. 24. Genes. xxvij. xlix. Tob. vij. 7. Deut. xj. Josué, &c.

Bénédiction signifie aussi abondance. Celui qui seme avec épargne moissonnera peu ; & celui qui seme avec bénédiction, moissonnera avec bénédiction, avec abondance. Et encore : Je les ai priés de passer chez vous, afin que cette bénédiction que vous avez promise soit toute préte, & qu’elle soit, comme elle est véritablement, une bénédiction, & non un don d’avarice ; & Jacob souhaite à son fils Joseph, les bénédictions du ciel, ou la pluie & la rosée en abondance ; les bénédictions de l’abysme, l’eau des sources ; les bénédictions des entrailles & des mammelles, la fécondité des femmes & des animaux. Et le Psalmiste : vous remplirez tout animal de bénédiction, de l’abondance de vos biens. Cor. ix. 6. 5. Gen. xlix. 15. Ps. cxliv. 16. D. Calmet, Dict. de la bibl. tom. I. pag. 309. (G)

Wikisource - licence Creative Commons attribution partage dans les mêmes conditions 3.0

Étymologie de « bénédiction »

Du latin benedictio.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Provenç. benedictio, benediccio ; espagn. bendicion ; portug. bençao ; ital. benedizione, de benedictionem, de benedicere (voy. BÉNIR).

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Phonétique du mot « bénédiction »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
bénédiction benediksjɔ̃

Fréquence d'apparition du mot « bénédiction » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Citations contenant le mot « bénédiction »

  • Chaque épreuve est une bénédiction, puisqu'elle purifie et délivre des péchés.
    Alice Parizeau — Survivre
  • Le nombre d'hôtes à table est la bénédiction de la maison.
    Proverbe oriental
  • Malédiction et bénédiction n’ont jamais hâté la mort ni prolongé la vie de quiconque.
    Proverbe indien
  • Le geste de bénédiction ne fait pas dévier le vent froid.
    William Carlos Williams — Poèmes
  • La malédiction est le chemin de la bénédiction la moins illusoire.
    Georges Bataille — La Littérature et le mal, Gallimard
  • Le travail est une obligation pour l'homme, Le paresseux n'a pas la bénédiction de Dieu.
    Anonyme
  • Aucune paix n'est éternelle. Mais toute la journée qui prolonge la paix est une bénédiction acquise.
    Kaj Munk — Avant Cannes
  • La bonne conduite des père et mère est la bénédiction des enfants.
    Michel-Jean Sedaine — Le Philosophe sans le savoir
  • Ne pas être belle fut une bénédiction. Cela m’a obligée a développer d’autres ressources intérieures. Une jolie fille a un handicap à surmonter.
    Golda Meir
  • Le travail, c'est la plus grande bénédiction que Dieu a donné à l'homme.
    Alice Parizeau — Rue Sherbrooke ouest
Voir toutes les citations du mot « bénédiction » →

Traductions du mot « bénédiction »

Langue Traduction
Anglais blessing
Espagnol bendición
Italien benedizione
Allemand segen
Portugais bênção
Source : Google Translate API

Synonymes de « bénédiction »

Source : synonymes de bénédiction sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « bénédiction »

Combien de points fait le mot bénédiction au Scrabble ?

Nombre de points du mot bénédiction au scrabble : 14 points

Bénédiction

Retour au sommaire ➦

Partager