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Appétit

Variantes Singulier Pluriel
Masculin appétit appétits

Définitions de « appétit »

Trésor de la Langue Française informatisé

APPÉTIT, subst. masc.

I.− Inclination liée à une fonction naturelle, ayant pour objet le bien-être de l'organisme :
1. L'appétit se distingue particulièrement du désir en ce qu'il n'est pas constant, mais périodique, et qu'apaisé pour un temps il renaît après des intervalles déterminés. Cousin, Hist. de la philos. mod.,1847, p. 583.
A.− Plus spéc.
1. Désir sexuel. Appétit sensuel, sexuel :
2. L'amour, pour le monde, n'est qu'un appétit charnel, ou un penchant vague que la jouissance éteint et que l'absence détruit. Voilà pourquoi tu as entendu dire, par un étrange abus de mots, que les passions ne duraient pas. Hugo, Lettres à la fiancée,1821, p. 54.
2. Désir de manger. Grand appétit, perdre l'appétit, satisfaire l'appétit :
3. ... le corps humain, cette machine si compliquée, serait bientôt hors de service, si la providence n'y avait placé un ressort qui l'avertit du moment où ses forces ne sont plus en équilibre avec ses besoins. Ce moniteur est l'appétit. On entend par ce mot la première impression du besoin de manger. Brillat-Savarin, Physiol. du goût,1825, p. 59.
4. Capevirade avait faim mais pas d'appétit, pas d'amitié pour les aliments. A. Arnoux, Double chance,1958.
Appétit de loup. Grand, violent appétit. (Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle).
Appétit d'oiseau. Très petit appétit (cf. Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.).
Bon appétit. Souhait que l'on adresse à quelqu'un qui mange ou va manger :
5. − Bon appétit, dit Mathieu. Ils rirent : tout le monde savait qu'il n'y avait plus rien à manger dans le village;... Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 137.
Au fig., p. iron. (cf. Hugo, Ruy Blas, 1838, III, 2).
Couper l'appétit. Ôter l'appétit, l'envie de manger, la faim (cf. Lar. 19e, Guérin 1892).
SYNT. Appétit formidable, furieux, féroce, vorace; robuste appétit; aiguiser, exciter, assouvir, réveiller l'appétit.
3. [S'applique également aux animaux en parlant de leurs inclinations] :
6. « (...) Il faut les voir [les bestiaux] libres dans nos champs, plus libres encore dans nos forêts, où ils passent une partie de leur vie; c'est là que l'expérience développe leurs facultés, et que, dans plusieurs circonstances, l'instinct m'a paru s'élever au niveau de la raison ». « Ainsi que nous, les êtres doués de cette première faculté ont des passions, c'est-à-dire, des appétits qui les excitent, des desirs, des rapports entr'eux, sur-tout dans un grand troupeau; conséquemment, des nuances dans leurs caractères; ... » Crèvecœur, Voyage dans la Haute Pensylvanie,t. 2, 1801, p. 256.
B.− P. ext. Désir vif, goût prononcé et presque sensuel pour un objet autre que la satisfaction d'un besoin naturel de l'organisme. Appétit d'argent, de gloire :
7. J'ai dit que les esprits les plus romanesques étaient les plus positifs, et, quoique cela ressemble à un paradoxe, je le maintiens. Le penchant romanesque est un appétit du beau idéal. Tout ce qui, dans la réalité vulgaire, gêne cet élan est facilement mis de côté et compté pour rien par ces esprits logiciens à leur point de vue. G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3, 1855, p. 15.
8. Je ne donne pas, cependant, Maurice de Saxe en tout comme un sage; il avait aussi ses exigences à lui, ses appétits de cupidité, ses bouffées d'ambition. Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 11, 1863-69, p. 103.
9. Nous aurons à montrer plus loin pourquoi la langue courante parle du besoin en un sens plus large : besoin de lumière, de musique, d'amitié, etc.; il semble dès le début que cette extension de sens tient à deux raisons : les besoins au sens large ont une ressemblance matérielle avec les appétits par la note de manque qu'elles comportent et la révélation affective généralisée d'une lacune au cœur de l'existence; ... Ricœur, Philos. de la volonté,1949, p. 85.
SYNT. Appétit d'autorité, de domination, de gain; − de bonheur, d'héroïsme, d'indépendance; − de malheur, de vengeance.
C.− Loc. et proverbes (attestés ds la docum. et/ou ds les dict. généraux)
À l'appétit de, loc. prép. ,,Faute de vouloir dépenser, ou par envie d'épargner. Il a laissé tomber sa maison, à l'appétit d'une centaine de pistoles qu'il fallait dépenser pour la réparer. À l'appétit d'un écu, il a laissé mourir un cheval de cinquante louis.`` (Ac. 1835).
Rem. Enregistré ds la plupart des dict. gén. du xixes.; n'est plus attesté ds ceux du xxesiècle.
L'appétit vient en mangeant. Au fig., plus on a de biens ou d'honneurs, plus on désire en acquérir.
Avec appétit, de tout son appétit, loc. adv. Avec entrain, de tout cœur (cf. Lar. 19e-Lar. 20e).
Avoir l'appétit ouvert de bon matin. Au fig., ,,rechercher prématurément quelque chose d'utile et d'agréable`` (Ac. 1798-1932).
C'est un homme de bon, de grand, de haut appétit, qui a bon appétit. Se dit de quelqu'un qui recherche avec avidité fortune, honneurs, qui veut ajouter à ce qu'il possède et à qui tout semble bon.
Vieilli. Chercher, prendre ses appétits. Choisir les mets pour lesquels on a le plus d'appétit ou de goût.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes. seulement.
Demeurer, rester sur son appétit. Au fig., ne pas être entièrement satisfait dans ses désirs, ses goûts, ses prétentions.
Il n'est chère (sauce) que d'appétit. ,,La faim assaisonne tous les mets.`` (Ac. 1798-1932).
II.− Emplois spéc.
A.− PHILOS. SCOLAST. Tendance qui porte l'âme à désirer le bien connu, qu'il soit sensible (appétit sensible, synon. de désir : concupiscible quand il recherche le bien, irascible quand il évite le mal), spirituel ou rationnel (appétit raisonnable ou rationnel, synon. de volonté) :
10. Dans l'ordre moral, les premiers faits qui se rencontrent sont encore du nombre de ceux où l'âme se montre passive : c'est pourquoi on les nomme excellemment passions. Il serait long de les énumérer. Mais toutes se ramènent à des dispositions antérieures, qu'on appelle appétits. Il y a trois sortes d'appétits : le premier, naturel, qui n'a point conscience de soi, et qui est la tendance irrésistible de tous les êtres physiques à la satisfaction de leurs besoins; le second, sensitif, qui a son mobile externe dans les choses sensibles, et qui est concupiscible, ou irascible, tour à tour; le troisième, intellectuel, dont l'objet n'est appréciable qu'à la pensée. Ozanam, Essai sur la philos. de Dante,1838, p. 139.
11. Dans le domaine des faits, Platon avait ébauché une classification des opérations mentales, qui distinguait l'intelligence, les émotions nobles et les appétits inférieurs; la classification d'Aristote, sans se libérer des préoccupations ontologiques, apparaît plus méthodique en définissant quatre fonctions de l'âme : nutritive, sensitive, motrice, intellectuelle. Hist. de la science,1957, p. 1630.
B.− ART CULIN., surtout au plur. Hors-d'œuvre ou assaisonnements excitant l'appétit.
1. Nom donné à certaines herbes apéritives (ciboule, ciboulette, etc.) utilisées dans les salades ou dans les sauces pour en relever le goût :
12. Nous avons l'honneur d'habiter le même hôtel que cette jeune et illustre personne, affublée d'une tendre mère de Bordeaux qui à table d'hôte réclame des « appétits » dans la salade... A. Daudet, Numa Roumestan,1881, p. 187.
2. Harengs n'ayant reçu qu'un demi-apprêt, peu salés et peu fumés.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle.
PRONONC. ET ORTH. : [apeti]. Littré indique que le t ne se lie pas, contrairement au s de plur. Enq. : /apeti/. Fér. Crit. t. 1 1787 admet une var. graph. apétit.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1180 « vif désir de qqc. » (Vie de St Evroult, 2237 d'apr. Barb. Misc. t. 2 1925, p. 94 : Donner don grant ou petit Par amour o grant apetit); 1370-72 philos. appetit sensitif « faculté de désirer » (Oresme, Ethiques, 54 ds Littré : Encore appert il que l'appetit sensitif obeist aucunement à raison), repris dep. Rich. 1680; ca 1398 loc. adv. à l'appétit de « à cause du désir de » (E. Deschamps, Poesies, Richel. 840, fo55a ds Gdf. : A apetit d'aucuns fault estre duit, Et que francs cuers au felon s'umilie), qualifié de ,,vieilli``, par Ac. 1835; av. 1695 « désir amoureux » (La Fontaine, Serv. ds Littré : Fille pleine de suc et donnant appétit); 2. ca 1256 appetit « désir [de nourriture] » (Alebrant, fo16 ds Littré : Il ara petit appetit de mengier et grant talent de boire); 1534 absol. (Rabelais, Gargantua, ch. 23, ligne 54, éd. Lefranc, 1913, p. 219); 1534 proverbe l'appétit vient en mangeant (Id., Ibid., ch. 5, ligne 108, ibid., p. 62); 1573 id. fig. (Du Verdier, Prosopographie ds Dict. Hist. Ac. fr. t. 3, p. 421); 1546 loc. ouvrir l'appétit (Rabelais, Tiers livre, ch. 2, ligne 114, éd. Screech, 1964, p. 34); av. 1695 bon appétit (La Fontaine, Fables, I, 18 ds Dict. hist. Ac. fr. t. 3, p. 420). Empr. au lat. appetitus « vif désir » (Cicéron, Fin., 2, 32 ds TLL s.v., 282, 4; spéc. en parlant de nourriture (ves., Caelius Aurelianus, Chron., 2, 14, 198, ibid., 282, 53).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 2 059. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 192, b) 3 866; xxes. : a) 3 442, b) 2 744.
BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Bach.-Dez. 1882. − Baudr. Pêches 1827. − Bouillet 1859. − Bruant 1901. − Canada 1930. − Darm. Vie 1932, p. 66. − Dub. Pol. 1962, p. 72, 187. − Dumas 1965 [1873]. − Foi t. 1 1968. − Foulq.-St-Jean 1962. − Franck 1875. − Goblot 1920. − Gottsch. Redens. 1930, p. 50, 159. − Lacr. 1963. − Laf. 1878. − Lafon 1969. − Lal. 1968. − Lar. méd. 1970. − Lar. mén. 1926. − Le Roux 1752. − Littré-Robin 1865. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Mont. 1967. − Nysten 1824. − Pierreh. 1926. − Pierreh. Suppl. 1926. − Piéron 1963. − Piguet 1960. − Pomm. 1969. − Privat-Foc. 1870. − Remig. 1963.

Article lié : « Bon appétit » : orthographe et usage

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

appétit \a.pe.ti\ masculin

  1. (Ouest) Ciboulette.(Note : dans ce sens le mot est presque toujours au pluriel) → voir appétits
    • La ciboulette est également appelée civette. Selon les régions, on la nomme aussi appétit. — (La ciboulette sur certiferme Site consulté le 22/02/2020)
    • Préparer une omelette aux appétits.

Interjection - français

appétit \a.pe.ti\

  1. (Par ellipse) (Familier) Bon appétit.
    • Appétit, tout le monde !

Nom commun 1 - français

appétit \a.pe.ti\ masculin

  1. Désir sélectif pour combler une sensation de faim, en parlant de l’alimentation.
    • Après l’incubation […], il sort de chaque œuf un mince ver filiforme qui témoigne d’un vif appétit. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature ; 1re partie : Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
    • — On va dîner d’abord, eh ? fit-il, bonhomme. Vous avez dû prendre de l’appétit sur le chemin, et moi, de dire la messe, ça me donne faim sans bon sens. — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
    • Il mange son assiette avec appétit.
    • J'ai un énorme appétit.
    • L’appétit me vient.
    • Donner de l’appétit.
    • Exciter, éveiller, aiguiser l’appétit.
    • Être sans appétit.
    • Rentrer en appétit.
    • Ôter, émousser, faire passer, perdre l’appétit.
    • Être en appétit.
    • Manger d’appétit.
    • Gagner de l’appétit.
  2. (Figuré) (Par analogie) Désir d’une chose pour la satisfaction d’un besoin ou d’une envie.
    • La reprise du secteur immobilier a de nouveau éveillé l’appétit des promoteurs. — (Sandrine Morel, Bienvenue à « Madrid Nuevo Norte », plus grand projet de rénovation urbaine d’Europe, Le Monde. Mis en ligne le 13 septembre 2019)
    • Ici, Piganiol et Pesquidoux se rencontrent : il faudrait qu’une impulsion suprahumaine vînt redonner à ces races blasées l’appétit de vivre, la foi en l’avenir. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • …ils réveillaient en moi d’inavouables appétits. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Il l’avait saisie avec une sorte de frénésie, doué de l’appétit brutal de l’homme qui a dû accumuler trop de privations. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 89)
    • Céline Thiébault était alors une jeune fille « bienfaisante », une de ces grandes filles brunes qui paraissent vingt ans au lieu de quinze, […]. Autour de ces créatures, trop vite aoûtées, ce qu’il peut roder d’appétits et combien le péché les guette à la moindre défaillance, je le sais. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 19)
    • J’en savais long désormais sur les appétits amoureux de l’Empereur. Je savais qu’il préférait de beaucoup l’irrumation à la fellation, et l’irrumation à la copulation proprement dite. — (Nick Tosches, Sous Tibère, traduit de l'anglais (USA) par Héloïse Esquié, éd. Albin Michel, 2017, chapitre 3)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

APPÉTIT. n. m.
Mouvement qui porte à désirer ce qui peut satisfaire les besoins et les instincts. Appétit sensuel, charnel, brutal. Appétit déréglé, désordonné. Contenter, suivre, satisfaire ses appétits sensuels. Se laisser entraîner, se laisser gouverner par ses appétits. Avoir un appétit insatiable des richesses, des honneurs. Il se dit particulièrement du Désir de manger. Bon appétit. Grand appétit. Avoir appétit. Avoir de l'appétit. Avoir un violent appétit. Donner de l'appétit. Exciter, éveiller, aiguiser l'appétit. Être sans appétit. Rentrer en appétit. Ôter, émousser, faire passer l'appétit. Perdre l'appétit. Cela m'a ouvert l'appétit. Être en appétit. Remettre en appétit. Manger avec appétit. Manger d'appétit. Je n'ai point d'appétit à cela. Gagner de l'appétit. Se mettre en appétit. L'appétit me vient. Avoir l'appétit ouvert de bon matin. Pour se bien porter, il faut demeurer, rester sur son appétit. Fam., Bon appétit, Espèce de souhait qu'on adresse à quelqu'un qui mange ou qui va manger. Prov., Il n'est chère que d'appétit, La faim assaisonne tous les mets. Prov. et fig., L'appétit vient en mangeant, Le désir de s'enrichir ou de s'élever augmente à mesure qu'on acquiert de la fortune ou des honneurs. Fig., Avoir l'appétit ouvert de bon matin, Rechercher prématurément quelque chose d'utile et d'agréable. Fig., Demeurer, rester sur son appétit signifie aussi figurément Ne pas aller aussi loin que nos désirs, que nos goûts pourraient nous porter. Fig., C'est un homme qui a bon appétit, se dit d'un Homme qui recherche avec avidité l'argent et les places, qui veut toujours ajouter à ce qu'il possède.

Littré (1872-1877)

APPÉTIT (a-pé-ti ; le t ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des appétits insatiables, dites des a-péti-z insatiables ; il faut se garder de la mauvaise prononciation a-pti) s. m.
  • 1Désir d'un objet en vue de la satisfaction des sens. J'ai tâché de mortifier mes appétits sensuels, Bossuet, Bourg. 2. Les appétits, qui consistent à remplir les organes corporels, se finissent, à cause que les organes sont bornés, Bossuet, Pensées détachées, 30. Qui pour dieu ni pour loi n'ont que leurs appétits, Régnier, Sat. XI. La voix du devoir succédant à l'impulsion physique, et le droit à l'appétit, Rousseau, Contr. I, 8.
  • 2Dans le langage de la philosophie, principe d'action qui a pour origine un besoin du corps, et qui par conséquent est non continu, mais intermittent.

    Appétit concupiscible, faculté par laquelle l'âme se porte vers ce qu'elle croit un bien.

    Appétit irascible, faculté par laquelle l'âme s'éloigne de ce qu'elle croit un mal.

  • 3Goût, inclination. Or, sans me tourmenter de divers appétits, Régnier, Sat. v. Paul et elle s'amusaient avec transport de leurs jeux, de leurs appétits et de leurs amours, Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virg.
  • 4Passion, vif désir. Notre esprit dont l'appétit est de savoir. Mais quoi ! rien ne remplit Les vastes appétits d'un faiseur de conquêtes, La Fontaine, Fab. VIII, 27. Et soûlent du butin son avare appétit, Mairet, Sophon. II, 4. Ni rancune, ni appétit de vengeance, Perrot D'Ablancourt, Tac. 387. Ayez appétit de ce pain céleste, Bossuet, Par. de Dieu.
  • 5Désir amoureux. Fille pleine de suc et donnant appétit, La Fontaine, Serv.
  • 6Désir de manger. Donner de l'appétit ; mettre en appétit. On peut à moins gagner de l'appétit, La Fontaine, Or. Je mange avec appétit, Sévigné, 257. On ne laisse pas quelquefois d'avoir bon appétit, Descartes, Pass. 100. Mon appétit s'ouvre, Et mon œil découvre Les portes d'un Louvre En tourte arrondi, Béranger, Cocag. La liberté m'enchante, Mais j'ai grand appétit, Béranger, Vocation.

    Fig. Ou de tout leur pouvoir, de tout leur appétit Dormaient les deux pauvres servantes, La Fontaine, Fab. V, 6.

    Bon appétit, formule dont on se sert en parlant à quelqu'un qui va manger.

    Familièrement. Chercher ses appétits, prendre ses appétits, choisir les mets pour lesquels on a le plus de goût. Cette locution vieillit.

    Fig. C'est un homme de bon appétit, se dit de quelqu'un qui prend places, argent, et à qui tout semble bon. Il n'est bon courtisan s'il n'a bon appétit, Régnier, Sat. XI. Saumery avait plusieurs enfants et de l'appétit, Saint-Simon, 366, 90.

    C'est un cadet de grand appétit, c'est un jeune homme à qui tout est bon.

    Avoir l'appétit ouvert de bon matin, désirer prématurément une chose. Vous avez l'appétit ouvert de bon matin, Corneille, le Ment. I, 1.

    Demeurer sur son appétit, limiter ses désirs, ses prétentions.

  • 7Appétits, nom qu'on donne vulgairement au hareng fumé, à la ciboule, et autres substances qui aiguisent l'appétit.
  • 8À l'appétit de, locut. adverb. Par désir d'avoir. Il a laissé tomber un mur à l'appétit de quelques centaines de francs qu'il fallait dépenser pour le réparer. Pâlir dessus un livre à l'appétit d'un bruit [réputation], Régnier, Sat. IV.

PROVERBES

L'appétit vient en mangeant, c'est-à-dire, plus on a, plus on veut avoir.

Il n'est chère que d'appétit, c'est-à-dire la faim est le meilleur assaisonnement.

SYNONYME

APPÉTIT, FAIM. La faim est essentiellement l'expression d'un besoin, elle ne peut être ni provoquée ni excitée, comme l'appétit. Celui-ci se prononce pour tel aliment de préférence à un autre ; la faim appelle également toute espèce d'aliment pour lequel on n'a pas de répugnance. En mangeant on apaise toujours la faim, tandis qu'on donne quelquefois lieu à l'appétit de se développer.

HISTORIQUE

XIIIe s. Il ara petit appetit de mengier et grant talent de boire, Alebrand, f° 16. Ainsinc, estil, biau filz, par m'ame, De tout homme et de toute fame, Quant à naturel apetit, Dont loi les retrait ung petit, la Rose, 14289.

XIVe s. Il convient à entendre et regarder à quelles choses nous sommes par notre appetit enclins et de legier mouvables, Oresme, Eth. 54. Encor appert il que l'appetit sensitif obeist aucunement à raison, Oresme, ib. 32. L'en pardonne plus volentiers, et raison est, as choses qui sont faites par appetis naturels que as autres, Oresme, ib. 206. Où chascuns fu, ce m'est avis, à point honnourez et servis Aussi de vin et de viande, Com corps et appetit demande, Machaut, p. 87.

XVe s. À apetit d'aucuns fault estre duit Et que francs cuers au felon s'umilie, Deschamps, Douleur advenant à ceux.... Les biens et les honneurs ne se departent point à l'appetit de ceulx qui les demandent, Commines, Prolog. Et se douloit de quoy il luy avoit ainsi couru sus à l'appetit d'autruy, Commines, III, 3. Nostre dict frere et cousin, à l'apetit de qui que ce soit, a puis nagueres recueilli ung grant nombre de gens de guerre vivans sur nostre peuple, Lettre de Charles VIII. Bulletin du Comité de la langue, t. III, p. 589.

XVIe s. Ils divisent l'appetit en concupiscence et volonté, Calvin, Instit. 129. Fuir ou appeter est une semblable chose en l'appetit, que nier ou approuver en l'entendement, Calvin, ib. 130. L'appetit de manger et de boire…, Montaigne, I, 98. C'est une incivile importunité de chocquer tout ce qui n'est pas de nostre appetit [goût], Montaigne, I, 166. Mon appetit est accommodable indifferemment à toutes choses de quoy on se paist, Montaigne, I, 184. Qu'il n'y avoit nul propos de les faire geler tous, l'espace d'une longue nuict, à l'ap petit d'un soupçon, peut estre, mal fondé, Lanoue, 589. Ils ont toujours l'appetit ouvert, comme la bourse d'un medecin, Yver, p. 598. Si ce pont fust esté faict à l'appetit de peu [pour peu de dépense], Brantôme, t. III, p. 241, édit. de Montmerqué.

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Étymologie de « appétit »

Bourguig. aupetit ; provenç. appetit, apetit ; espagn. apetito ; portug. apetite ; ital. appetito ; d'appetitus, d'appetere (voy. APPÉTER).

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Du latin appetitus.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « appétit »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
appétit apeti

Fréquence d'apparition du mot « appétit » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « appétit »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « appétit »

  • En matière d'amour sexuel, l'appétit vient en changeant.
    Anonyme — Dictionnaire de l'amour
  • Il n’est condiment que d’appétit.
    Xénophon
  • L'appétit du pouvoir a pris pour fanfare l'amour de la vérité.
    François Châtelet — Les années de démolition
  • L'appétit vient en faisant la queue.
    Ilya Ilf — Calepin
  • La société est composée de deux grandes classes : ceux qui ont plus de dîners que d'appétit et ceux qui ont plus d'appétit que de dîners.
    Sébastien Roch Nicolas, dit Nicolas de Chamfort — Maximes et pensées
  • L'appétit, c'est le commandement de la faim.
    Jacques Pater — Le Petit Pater illustré
  • Il n’y a point naturellement pour l’homme de médecin plus sûr que son propre appétit.
    Jean-Jacques Rousseau
  • L'appétit vient en mangeant, […] la soif s'en va en buvant.
    François Rabelais — Gargantua, 5
  • L’ogre fisc a l’appétit du lion envers les uns, mais la sobriété du chameau à l’égard des autres.
    Paul Morand
  • Qu’il soit goulu et potelé ou poids plume longiligne, la corpulence et l’appétit de votre bébé vous tracassent ! Comment combler ses besoins nutritionnels sans tomber dans l’excès ?
    PARENTS.fr — Appétit de Bébé : les bons gestes pour votre enfant | PARENTS.fr
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Traductions du mot « appétit »

Langue Traduction
Allemand appetit
Source : Google Translate API

Synonymes de « appétit »

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Antonymes de « appétit »

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Appétit

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