La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « abîmer »

Abîmer

Définitions de « abîmer »

Trésor de la Langue Française informatisé

ABÎMER, verbe trans.

I.− Jeter, plonger dans un abîme.
A.− Emploi trans., rare [Le suj. est un inanimé ou un animé hum.]. Acceptions fortement liées au contexte :
[En parlant d'un tremblement de terre engloutissant une région sous les éboulis] :
1. Ces désastres ne sont rien encore en comparaison de l'épouvantable tremblement de terre de 1783, dans lequel la Calabre crut être abîmée. Les villes et les villages s'écroulaient; des montagnes se renversaient sur les plaines; des populations fuyant les hauteurs s'étaient réfugiées sur le rivage; la mer sortit de son lit et les engloutit. J. Michelet, Histoire romaine,t. 1, 1831, p. 13.
[En parlant d'une pers. voulant en jeter une autre dans des oubliettes] :
2. Au moment où toutes les femmes regardèrent alternativement le marquis et la comtesse, Foedora aurait voulu l'abîmer dans les oubliettes de quelque Bastille, car, malgré son talent pour la dissimulation, ses rivales devinèrent sa souffrance. H. de Balzac, La Peau de chagrin,1831, p. 213.
[En parlant d'une pers. jetant sa tête dans un oreiller pour s'y cacher] :
3. ... quand il se retrouva seul (...), un affreux désespoir le prit, il se hâta d'en sortir, d'aller abîmer sa tête au fond de son oreiller, pour y anéantir l'abomination de son existence. É. Zola, La Bête humaine,1890, p. 209.
[En parlant d'un philosophe panthéiste faisant perdre à l'homme son autonomie] :
4. Locke n'abstrayait-il pas l'homme de l'humanité, aussi complètement au moins que son rival, lui qui imaginait que l'homme, avant de recevoir des sensations du monde extérieur, n'était en essence qu'une table rase, sans innéité, sans spontanéité aucune? Spinoza, en abîmant le rêveur solitaire de son maître Descartes dans la substance divine, sans intermédiaire; Malebranche (...); Berkeley (...); Hume enfin, (...) ont tous travaillé sur l'homme solitaire et abstrait dont je cherche en ce moment la définition. P. Leroux, De l'Humanité, de son principe et de son avenir,t. 1, 1840, p. 123.
B.− Emploi pronom. réfl.
1. [Le suj. est un inanimé ou un animé surtout hum.] Tomber, s'écrouler au fond d'une cavité, d'un creux de l'espace terrestre, marin, cosmique, de manière à disparaître momentanément ou définitivement. Sens propre :
5. ... pourquoi tant d'interruptions et d'inégalités de profondeurs dans la plupart de ces gaves? C'est-à-dire, pourquoi les voit-on s'abîmer dans des canaux ténébreux taillés à pic, d'où ils reparaissent après de longs espaces, pour rouler au grand jour leurs eaux écumantes sur le sable ou à travers les rochers? J. Dusaulx, Voyage à Barège et dans les Hautes-Pyrénées fait en 1788,t. 1, 1796, p. 101.
6. ... mais Jéhovah descend dans le chaos, et lorsqu'il prononce le fiat lux, le fabuleux fils de Saturne s'abyme et rentre dans le néant. F.-R. de Chateaubriand, Génie du Christianisme ou Beautés de la religion chrétienne,t. 1, 1803, p. 485.
7. ... quand les rochers s'écroulent, quand les montagnes s'abîment dans les vallées, la terre change seulement de face ... G. de Staël, De l'Allemagne,t. 5, 1810, p. 183.
8. Le vaisseau s'inclina avec tant de violence, qu'on eût dit qu'il allait s'abîmer. P. Mérimée, Mosaïque,1833, p. 71.
9. Tranquillement, Morange fit le pas, dans les ténèbres, dans le vide. Et, sans un cri, il s'abîma. É. Zola, Fécondité,1899, p. 685.
10. J'ai vu une de ces cascades, à Esquit. Elle se comportait comme la plus majestueuse cataracte. En touchant le vide, en s'y abîmant, elle se perdait aussi d'un bond, développait la même courbe liquide, irisée, et rendait ce mugissement éternel et égal, unique dans les bruits de la nature... J. de Pesquidoux, le Livre de raison,t. 1, 1925, p. 186.
Au fig. [Le suj. est un inanimé ou un animé surtout hum.] Disparaître comme par une chute dans un abîme, un creux :
11. On avoit miné pendant plusieurs siècles les bases de la société; elle s'abîma tout entière dans le gouffre que les rois et les parlements avoient eux-mêmes creusé. F.-R. de Lamennais, De la Religion considérée dans ses rapports avec l'ordre politique et civil,2epart, 1826, p. 89.
12. Combien plus doit frémir, s'abîmer d'épouvante la faible créature désarmée, prise en son nid, et sans pouvoir se servir de ses ailes! J. Michelet, L'Oiseau,1856, p. 224.
13. On se sent emprisonné, muré dans son moi, et l'on voudrait s'en aller de ce moi malheureux, se plonger, se rouler, s'abîmer dans la fraîcheur de la mort où tout s'abolit. P. Bourget, Le Disciple,1889, p. 189.
14. Marie et moi nous l'assistâmes dans ses derniers instants, et lorsqu'enfin son cœur cessa de battre, je sentis s'abîmer tout mon être dans un gouffre d'amour, de détresse et de liberté. A. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 612.
15. Nous montâmes la colline du côté du couchant. Le soleil s'abîmait. Il accélérait sa chute de minute en minute. J. de Pesquidoux, Le Livre de raison,t. 3, 1932, p. 234.
16. J'étais sûr que tu allais faire une bêtise, dit Fabrizio en fermant sa main sur mon épaule quand − les minutes s'abîmant après les minutes comme les brasses d'une sonde − il n'y eut plus de doute que la chose maintenant avait eu lieu ... J. Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 224.
2. [Le suj. désigne une pers.]
a) [Cont. profane (avec gén. un compl. introduit par la prép. dans)]
Sens propre. Cacher sa tête (comme pour disparaître dans un profond refuge (cf. aussi ex. 3)) :
17. ... ma mère entra ... Oh! Alors je me jetai sur elle; je me cachai la tête, je m'abîmai dans sa robe : c'était la protection suprême, l'asile où rien n'atteignait plus, le nid des nids où l'on oubliait tout ... P. Loti, Le Roman d'un enfant,1890, p. 10.
Au fig. Se laisser absorber par une activité ou une préoccupation de nature intellectuelle, spirituelle ou affective (comme si l'esprit était plongé dans un abîme qui lui cache la vue de tout autre obj.) :
18. Adieu, mon cher papa, je t'embrasse au nom de mes frères abîmés comme moi dans la douleur. V. Hugo, Correspondance,1821, p. 323.
19. Je m'abîmai dans ma tristesse. A. de Lamartine, Les Confidences,1849, p. 380.
20. Alors le pauvre poête s'abîma dans une contemplation obstinée. Il s'isola dans cette pensée unique autour de laquelle vint se grouper l'essaim de ses espérances, − et il fut heureux. H. Murger, Les Nuits d'hiver,Les Amours d'un grillon et d'une étincelle, 1861, p. 211.
21. L'homme qui s'enfonce et s'abîme dans la création littéraire n'a pas besoin d'affection de femme, d'enfants. Son cœur n'existe plus, il n'est plus qu'une cervelle. E. et J. de Goncourt, Journal,mars 1877, p. 1175.
22. Je posais ma plume pour m'abîmer, devant ce paysage muet, dans une de ces rêveries cosmogoniques dont j'étais coutumier jadis. P. Bourget, Le Disciple,1889, p. 174.
23. Mais quelque chose à définir prit Guaita par la main : le sentiment du divin. Il perdit le goût de la création pour s'abîmer dans la recherche des lois. M. Barrès, Mes cahiers,t. 2, 1902, p. 5.
24. Couchés sur le tapis, les oreilles bouchées avec leurs pouces, ils s'enfonçaient, s'abîmaient dans l'histoire; ... F. Mauriac, Le Mystère Frontenac,1933, p. 13.
b) [Cont. relig. 1, avec un compl. introduit par les prép. dans ou en]
Le compl. désigne une activité spirituelle d'adoration ou de méditation par laquelle l'esprit se laisse absorber (cf. 2 a fig.) :
25. Une intime chaleur d'amour lui fondait le cœur comme la cire; il se taisait, il s'abîmait, il s'enfonçait dans son adoration : son âme, entièrement vibrante et immobile, bientôt, ne connaissait plus rien qu'un bonheur tranquille et infini, où chaque joie distincte se perdait, ainsi que les pâles étoiles sont effacées par le soleil. E. Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 227.
26. Calviniste fervent, sectaire endurci, affolé de cantiques et de prières, il composait des poésies religieuses qu'il illustrait, paraphrasait en vers les psaumes, s'abîmait dans la lecture de la bible d'où il sortait, extasié, hagard, le cerveau hanté par des sujets sanglants la bouche tordue par les malédictions de la Réforme, ... J.-K. Huysmans, À rebours,1884, p. 83.
Le compl. désigne la divinité, dans l'intimité de laquelle l'esprit pénètre comme en se jetant dans un abîme :
27. ... plongé, pendant des minutes que je ne comptais plus, dans une muette mais intarissable adoration, je ne sentais plus la terre sous mes genoux ou sous mes pieds, et je m'abîmais en Dieu, comme l'atome flottant dans la chaleur d'un jour d'été s'élève, se noie, se perd dans l'atmosphère, et, devenu transparent comme l'éther, paraît aussi aérien que l'air lui-même et aussi lumineux que la lumière! A. de Lamartine, Les Confidences,1849, p. 108.
28. Plus l'avenir s'ouvre devant moi comme une crevasse vertigineuse ou un passage obscur, plus, si je m'y aventure sur votre parole, je puis avoir confiance de me perdre ou de m'abîmer en vous, − d'être assimilé par votre corps, Jésus. P. Teilhard de Chardin, Le Milieu divin,1955, p. 95.
c) [Cont. relig. 2, s'abîmer étant fréquemment construit avec le syntagme devant + Dieu] Abaisser son orgueil, s'humilier (comme dans un abîme dominé par la grandeur infinie de Dieu) :
29. Cette poésie éclate ailleurs et déborde par d'autres voies. (...) elle est surtout, avec sa foi religieuse et son génie catholique, dans ces innombrables et magnifiques églises, dans ces sublimes cathédrales, devant lesquelles se confond et s'abîme notre misérable petitesse. Ch.-A. Sainte-Beuve, Tableau historique et critique de la poésie française et du théâtre français au XVIesiècle,1828, p. 283.
30. Voilà, non pas le véritable esprit de l'évangile, mais la véritable loi du prêtre, la vraie prescription de l'église orthodoxe : « Quitte-toi, abîme-toi, méprise-toi; détruis ta raison, confonds ton jugement : fuis le bruit des paroles humaines. Rampe, et fais-toi poussière sous la loi du mystère divin; ... » G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3, 1855, p. 285.
31. Le ciel lui répondait par le signe qu'il avait fixé! Il eût dû s'abîmer devant Dieu, s'écraser à ses pieds, s'épandre en une fougue de gratitude; ... J.-K. Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 125.
32. Par l'adoration, nous reconnaissons l'infinie grandeur de cet objet, nous nous abaissons et abîmons lyriquement devant lui; ... H. Bremond, Histoire littéraire du sentiment religieux en France,t. 3, 1921, p. 127.
Rem. Dans ce dernier emploi (cont. relig. 2), une idée de destruction se mêle au sens, et de ce fait cet emploi pourrait être classé sous le sens II; en raison de la composante « dommage » qui caractérise le sens II et qui est absente de l'accept. relig. 2, il nous a paru préférable de laisser celle-ci sous le sens I.
II.− [Le suj. désigne une pers., une force agissante] Faire baisser la valeur d'une chose ou d'une pers. en la dégradant (et lui causant ainsi un dommage total ou partiel, définitif ou momentané).
A.− Emploi trans., usuel
1. [Le compl. est un n. de chose] Dégrader en rendant méconnaissable, ou inutilisable, ou en mettant dans un état voisin de la destruction :
33. ... jamais les Lucullus et les Héliogabale de l'ancienne Rome ne croyaient avoir assez détruit, abîmé de denrées; ... J.-B. Say, Traité d'économie politique,1832, p. 451.
34. ... les habitudes d'une vie insoucieuse avaient abîmé, perdu, confondu, déchiré, huilé, ruiné tout un mobilier à peu près élégant dans sa primeur, ... H. de Balzac, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau,1837, p. 311.
35. Le Cochon. Que je suis malade! Comme je souffre! Qu'ils me tourmentent! Ils sont tous déchaînés contre moi. (...) Je suis brûlé, asphyxié, étranglé; je crève de toutes les façons on me tire la queue, on me déchire les oreilles, on me perce le ventre, on me crache du venin dans l'œil, on me lance des cailloux, on m'abîme, on m'écorche le dos, et j'ai un aspic qui me mord la verge! G. Flaubert, La Tentation de saint Antoine,1849, p. 404.
36. abîmer une robe, un chapeau. Dites plutôt froisser, salir, gâter une robe, un chapeau. Il ne faut pas croire toutefois qu'abîmer une robe soit un barbarisme, c'est seulement une expression trop forte et qui n'est pas justifiée par la chose dont il s'agit. B. Jullien, Le Langage vicieux corrigé,1853.
37. ... il y a des choses qu'on ne peut ni dire, ni écrire. Qu'on tâche de faire sentir, qu'on sent quelquefois, mais qu'il ne faut pas risquer d'« abîmer » ou de détruire ou de perdre éternellement dans une phrase mal dite, qui sonne faux ou qui fait rire. J. Rivière, Alain-Fournier, Correspondance,Lettre de A.-F. à J.-R., janv. 1905, p. 8.
38. J'ai plusieurs fois regardé dans les villages messins des écoliers qui s'en allaient abîmer leur esprit clair sous les mots allemands du maître étranger. M. Barrès, Mes cahiers,t. 4, 1906, p. 175.
39. On oublie que chaque doctrine nous instruit d'abîmer les autres, et nous anime et nous enseigne à les ruiner. P. Valéry, Variété 4,1938, p. 36.
2. [Le compl. est un n. de pers.]
a) Priver qqn de sa vitalité par une torture mor., accabler profondément :
40. ... fatal isolement! Ce long tourment me ronge et me déchire, M'abîme entier! ... P. Borel, Rhapsodies,Désespoir, 1832, p. 57.
41. Bâti de puérilités, il abîmera sa femme de brusqueries, la traitera en enfant et sera mené et trompé par elle à la confusion de toutes ses prétentions ignorantes et têtues, ... J. Barbey d'Aurevilly, Premier Mémorandum,1837, p. 114.
42. ... il m'a dit (...) : « Cet amour jaloux vous abîme : on dirait qu'il ronge votre personnalité : ... » J. Bousquet, Traduit du silence,1936, p. 86.
b) Anéantir qqn par la crit. publ. :
43. ... le livre parut et réussit dans son genre. Il abîma le pauvre M. Mallet, selon l'expression de Bayle, et le mot était vrai au pied de la lettre; car dans l'intervalle de publication du premier et du second volume, Mallet mourut comme foudroyé (20 août 1680). Ch.-A. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 5, 1859, p. 141.
Ou plus communément, dégrader qqn dans l'opinion d'autrui par la médisance :
44. Elle [Manette] est d'une jalousie ... et éreinteuse! Je t'assure que c'est amusant de l'entendre abîmer ses petites camarades ... Elle en fait des portraits! Jusqu'à des noms de muscles qu'elle a retenus pour les échigner! ... E. et J. de Goncourt, Manette Salomon,1867, p. 187.
45. En somme, tous ceux que vous avez abîmés sont devenus vos meilleurs amis, et c'est une honte que des littérateurs que vous avez traînés dans la boue vous tendent ensuite la main, comme s'ils voulaient s'essuyer. J. Renard, Journal,17 novembre 1896, p. 355.
B.− Emploi pronom. (non réfléchi)
1. Pronom. intrans. (cf. sup. II A 1) :
46. Un bateau s'abîme quand il reste trop longtemps déchargé : le soleil lui ouvre les jointures des planches hors de l'eau. J. Renard, Journal,1903, p. 838.
2. Pronom. trans. [avec un compl. d'obj. désignant une partie du corps (s'abîmer les yeux, « abîmer ses yeux »)] :
47. Olivier s'abîmait les yeux à recopier, la nuit, en cachette, les partitions de Christophe. R. Rolland, Jean-Christophe,Dans la maison, 1909, p. 1012.
Stylistique − Ex. de l'affaiblissement de la valeur expressive des mots. Usité au xviies. par les class. et spéc. les écrivains relig. au sens fig. « précipiter dans un abîme », le mot appartient à la lang. litt. soutenue. Au sens physique, abîmer se dit de dégâts, taches, trous, déchirures; ce qui n'était au départ que l'expr. emphatique d'un état affectif est devenu une façon de parler usuelle (cf. le synon. gâter qui a suivi la même évolution). On note le même emploi primitivement emphatique pour abîmer pris au sens phys. d'« écrouler »; cf. encore : 48. Je me sentis rouler à terre : c'était ma mère qui s'abîmait évanouie. A. Dumas, père, Le Comte de Monte-Cristo, 1846, t. 2, p. 270. Au 2esens le mot est dépréc. (idée de flétrissure) et peut être rapproché de ses princ. synon. à caractère également négatif : vicier, pervertir, enlaidir, détériorer, endommager, gâter, gâcher, salir, profaner. Dans l'action d'abîmer, il s'agit toujours de diminuer la qualité intrinsèque d'un être. D'après les ex., on abîme de 4 façons princ. : en altérant la forme première, en cassant, en salissant, en dérangeant le fonctionnement. Dans le domaine mor., abîmer ou s'abîmer s'emploie dans des cont. gén. tristes. C'est ainsi que nous rencontrons fréquemment des assoc. du type : s'abîmer dans la tristesse, le chagrin, les pleurs. Même lorsqu'il s'agit de plaisirs, la nuance dépr. est toujours sensible.
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [abime], j'abîme [ʒabim]. Enq. : /abim/. Conjug. parler. 2. Dér. et composés : abîme, abîmement, abysse, abyssal, abyssique. 3. Forme graph. − Dans cette famille de mots, le rad. présente une alternance entre les graphèmes i et y que l'on peut distribuer selon 2 critères : forme et domaine d'emploi :
Domaine
Forme
Graph.
Série
Technique
[i] est suivi de [s]
y
abysse, abyssal, abyssique
Courant
[i] est suivi de [m]
i
abîme, abîmer, abîmement
4. Hist. − Abîmer apparaît pour la 1refois comme ved. de dict. sous sa forme actuelle ds Rich. 1680 et la forme ne s'est définitivement imposée qu'à partir de Ac. 1798. Pour l'explication des var. graph. abimer, abismer, abymer, abysmer, cf. abîme.
Étymol. − 1. Av. 1231 « jeter dans une profondeur insondable » (Chron. d'Ernoul, p. 72 ds Gdf. Compl. : Qu'il les feroit abismer pour l'ort pecié de contre nature); 2. [1559] 1567 « effacer, ruiner », sens dér. de 1 (Amyot, César, 5 ds Les Vies des hommes illustres, trad. de Plutarque, Paris, 1567 ds Hug. : En toute autre sumptuosité de faire jouer jeux, et donner festins publiques, il abysma, par maniere de dire, la magnificience de tous ceulx qui s'estoyent efforcez d'en faire au paravant). Dér. de abîme*; suff. -er*.
HISTORIQUE I.− Sens disparus av. 1789. − « Approfondir (un suj., une science) » : Chiens ki ce set bien abimer, Il doit orguel si sourmonter k'en son despit se doit despire. Li. XII. cordon, Richel. 2039, fo13 (Gdf.). − Rem. Constr. signalée inf. II A 2 a, rem. 1. II.− Hist. des sens attestés apr. 1789. − A.− Étymol. 1 (sens propre fort « jeter dans un abîme »). 1. Dans un cont. relig. et le plus souvent biblique cf. abîme, hist., introd. (abîme matériel mais à l'échelle divine c.-à-d. l'Enfer ou les enfers). Divers emplois gramm., le principal étant trans. direct. : 1reattest. 1231, cf. étymol. 1. xvies. : Dont il est necessaire que les uns soient par desespoir jettés en un gouffre qui les abysme. Calvin, Inst., 662 (Littré). xviies. : Abîmer les coupables, les uns par des tremblemens de terre, les autres par des déluges. D'Ablancourt, Luc. (Rich.). xviiies. : Les cinq villes que Dieu abyma. Ac. 1740. − Rem. 1. La var. emploi réfl. est impossible en parlant de Dieu qui ne peut s'abîmer lui-même. 2. Var. emploi passif : Or est nostre ange Lucifer Tresbuché, luy et ses complices, Es abismés palus d'enfer, Pour leurs faulx et orgueilleux vices. Mist. du viel Test., 1500, 547, A. T. (Gdf). Sodome et Gomorrhe furent abysmées. Nicot 1606. 2. Dans un cont. profane cf. abîme, hist., introd. (abîme matériel mais à l'échelle humaine). Grande variété d'emplois gramm. : a) Trans. direct : Un flot survient et l'abîme : on ne le revoit plus, il est noyé. La Bruyère, Car., XIII, 9 (Cayrou). Les ouragans abysment les vaisseaux. − Rem. 1. La var. emploi réfl. est possible mais rare (Fur. 1690 précise qu'elle s'emploie plus au fig. qu'au propre) : Mout de cités s'abismeront. Sydrac, Ars, ca 1291, 393 (Gdf). 2. Var. emploi passif : Le village de Frittole auprès de Puzzole a été abysmé. Nicot 1606. Un navire abîmé dans la mer, dans les flots. Ac. 1835. b) Intrans. : « s'abîmer, s'engloutir » : Si que les nefz sans crainte d'abismer Nageoient en mer à voilles avallées. Marot, Ballades, 7 (Hug.). Cette ville abysma en une nuit. Ac. 1694. − Rem. Emploi vieillissant au xixes. : Tomber soudainement en état de destruction, en ruine totale. Cette maison abîma tout à coup. Dans cette acception (...), il a vieilli. Ac. 1835. B.− Étymol. 2 (sens fig. « effacer, ruiner) ». 1. Fort (idée de destruction). a) Trans. direct. Se dit de tout ce qu'on plonge ou précipite comme dans un abîme : Tu n'as frappé mes yeux d'un moment de clarté Que pour les abîmer dans plus d'obscurité. Corneille, Horace, 1640, vers 746 (Cayrou). En partic. : On dit en matière de dispute et de raisonnement : ce Docteur a été abîmé par son adversaire, qui l'a réduit à ne rien répondre. Fur. 1701. − Rem. Var. emploi réfl. : Si tu savois dans quels maux mon cœur s'est abîmé, toi même tu voudrois qu'il n'eût jamais aimé. Molière (Rich.). « S'humilier devant Dieu », à la forme réfl. : On dit aussi s'abîmer devant Dieu pour dire s'humilier profondément, reconnaître son néant devant lui. Fur. 1701. « Perdre et ruiner entièrement » : . xviies. : (by metaphor) utterly, and on a sudden, to destroy, ruine, undoe, overthrow. Cotgr. 1611. . xviiies. : Les gros intérêts ont abymé ce Marchand. Trév. 1771. . xixes. cf. sém. II et aussi : Cet homme est puissant et vindicatif; il vous abîmera. Ac. 1835. − Rem. Var. emploi réfl. : Cet homme a si mal fait ses affaires qu'il s'est abymé. Fur. 1690. « Tuer, exterminer » : Il a abysmé son ennemy. Nicot 1606. b) Intrans. « périr » : xviies. : Je m'embarque sur la même mer où j'ai pensé tant de fois abîmer. Voiture, Poes. (Rich. 1680). xviiies. : Ce méchant abymera avec tout son bien. Trév. 1771. xixes. : Ac. 1835 souligne que abîmer « périr » est vieilli. 2. Affaibli. a) Idée de destruction, appliquée à une chose. Vers la fin du xviies., abîmer s'est empl. familièrement et par exagération pour exprimer le dommage causé à une chose ordinaire, banale; d'où « mettre hors de service, gâter, endommager ». Trans. : Le soleil abîme certaines étoffes. Littré. Var. emploi passif : . xviies. : Mes pauvres petits yeux sont abîmés. MmeDe Sévigné, 348 (DG). . xviiies. : Ce meuble est abîmé de taches. Ac. 1798. Var. pron. réfl. équivalent au passif : Cette robe s'abîme à la poussière. Ac. 1835. b) Idée de pénétration profonde (emploi fig. toujours pron. réfl. suivi de la prép. dans) cf. sém. I B 2. xviies. : S'appliquer profondément à quelque chose à force de contemplation. S'abîmer dans la méditation. Rich. 1680. xviiies. : S'abandonner tellement à quelque chose, qu'on ne songe à aucune autre. S'abysmer dans ses pensées. S'abysmer dans l'étude des Mathematiques. S'abysmer dans la douleur. Ac. 1718.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 644. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 681, b) 960; xxes. : a) 1 307, b) 854.
BBG. − Spr. 1967.

Wiktionnaire

Verbe - français

abîmer \a.bi.me\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (orthographe traditionnelle) (pronominal : s’abîmer)

  1. Précipiter dans un abîme.
    • Les cinq villes que Dieu abîma.
    • Un tremblement de terre vient d’abîmer toute une ville au Japon.
    • Cette montagne, cette maison s’est abîmée tout à coup.
    • La barque s’entrouvrit et s’abîma.
    • Le roi de Thulé gardait une coupe d’or que son amante lui avait laissée en souvenir. Près de mourir et sentant qu’il avait bu pour la dernière fois, il jeta la coupe à la mer. Je garde ce cahier de souvenirs comme le vieux prince des mers brumeuses gardait sa coupe ciselée et, de même qu’il abîma son joyau d’amour, je brûlerai ce livre de mémoire. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éd. Le Livre de Poche, 1967, p. 197.)
  2. (Figuré) (Vieilli) Ruiner, détruire entièrement.
    • Cette affaire l’a abîmé.
    • Des dépenses excessives l’ont abîmé.
  3. Faire perdre en qualité.
    • L’agriculture intensive abîme la terre.
  4. (Figuré) (Familier) Endommager beaucoup.
    • Le vent abîme le parasol.
    • La pluie a abîmé mon chapeau.
    • La rouille abîme le fer.
    • L’ouragan abîma les blés.
    • Quelque chose a abîmé mes cheveux.
    • Ces longues pluies ont abîmé les chemins.
  5. (Pronominal) Se détériorer.
    • Le muscle s’abîme en trop travaillant.
    • Cette robe s’abîme à la poussière.
    • Laisser des meubles s’abîmer à l’humidité.
  6. (Pronominal) (Aéronautique) Amerrir d’urgence, s’engloutir.
    • Vers la droite, l’un des aéroplanes piqua follement du nez, se redressa presque perpendiculairement, explosa avec un bruit énorme et s’abîma en flammes dans la mer. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 192 de l’édition de 1921)
    • Pourquoi l'Airbus A320 de la compagnie égyptienne s'est-il abîmé en mer Méditerranée, sans aucun signal de détresse ? — (Xavier Frère, EgyptAir : toujours le mystère, Vosges Matin, 21 mai 2016)
  7. (Pronominal) (Figuré) S’abandonner complètement à une pensée, à un sentiment, à un genre de vie, s’y plonger.
    • Sois poli, mon ami, et conclus de là que ce saint homme était abîmé dans une méditation qui rendait sa vue trouble et ses pieds chancelants comme s’il se fût gorgé de vin nouveau. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Et il s’abîma en des recherches mentales, évidemment compliquées et très pénibles, s’il fallait en juger par les diverses grimaces qui se succédèrent sur son visage, […]. — (Octave Mirbeau, La Bonne, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
    • Dès qu’elle avait une minute libre, elle courait à l’église, elle y restait abîmée, dans des oraisons sans fin. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VIII)
    • Et, tournant à son tour les yeux vers la portière, il s’abîma dans une soudaine et muette rêverie. Le balancement de la voiture l’engourdissait. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • LORD EDGARD – Je suis horriblement humilié de ce mépris de mon enfant. Je vais m’abîmer de douleur.
      Il s’abîme en effet de douleur sur le fauteuil le plus proche.
      Ça y est, je m’abîme. Allez-vous me laisser m’abîmer longtemps ?
      — (Jean Anouilh, Le Bal des voleurs, 1938)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

ABÎMER. v. tr.
Précipiter dans un abîme. Les cinq villes que Dieu abîma. Un tremblement de terre vient d'abîmer toute une ville au Japon. Cette montagne, cette maison s'est abîmée tout à coup. La barque s'entrouvrit et s'abîma. Il signifie au figuré Ruiner entièrement. Cette affaire l'a abîmé. Des dépenses excessives l'ont abîmé. Il a vieilli dans cet emploi. Il signifie aussi, figurément et familièrement, Endommager beaucoup. La pluie a abîmé mon chapeau. La rouille abîme le fer. L'ouragan abîma les blés. Ces longues pluies ont abîmé les chemins. Cette robe s'abîme à la poussière. Laisser des meubles s'abîmer à l'humidité.

S'ABÎMER signifie au figuré S'abandonner complètement à une pensée, à un sentiment, à un genre de vie, s'y plonger. S'abîmer dans ses pensées. S'abîmer dans la contemplation des merveilles de Dieu. S'abîmer dans la débauche, dans les plaisirs. Une femme abîmée dans sa douleur.

Littré (1872-1877)

ABÎMER (a-bi-mé) v. a.
  • 1Précipiter dans un abîme. Jehova abîma Sodome. Un tremblement de terre abîme parfois une maison. Nous ne pouvons abîmer Télémaque dans les flots de la mer, Fénelon, Tél. XIX. Dieu résolut enfin… D'abîmer sous les eaux tous ces audacieux, Boileau, Sat. XI.
  • 2 Fig. Abîmer dans la douleur, dans les dettes. Cette nouvelle l'abîma en de graves réflexions. En l'esclavage un autre hymen l'abîme, Corneille, Sert. 1. Faites qu'elle aime ailleurs et punisse son crime Par ce désespoir même où son change m'abîme, Corneille, Perth. II, 1. L'inceste où malgré vous tous deux je vous abîme, Recevra de ma main sa première victime, Corneille, Œd. v, 10.
  • 3Ruiner, endommager, gâter, tacher. Les procès ont abîmé sa fortune. L'ouragan abîme les blés. Les pluies abîment les chemins. Son chapeau est tombé dans la boue ; il est tout abîmé. Le soleil abîme certaines étoffes. Maux qui sont capables d'abîmer l'État, Bossuet, Lett. XXXIV. Pour soutenir tes droits… Abîme tout plutôt, c'est l'esprit de l'Église, Boileau, Lutrin, I. Un procès, une saison cruelle, une taxe qui vous abîme, Massillon, Visit.
  • 4Dans une discussion. Abîmer son adversaire, ne lui laisser rien de bon à répondre. On voit en tous ces endroits comme il les abîme [ces théologiens], Bossuet, Avertiss. VI.

    S'ABÎMER, v. réfl.

  • 5Tomber dans un abîme. Le vaisseau s'abîma dans la mer. Une grande partie s'abîma dans le fleuve. L'infanterie s'abîma dans un marais. Troie s'abîma dans les flammes. Au fond de l'eau bouillante elle s'est abîmée, Rotrou, M. de Chrispe, v, 10. Mourez ; tout doit mourir, et nos saints monuments S'abîment avec nous sans laisser plus de trace, Delavigne, Paria, IV, 7. Terre où je n'ai plus rien que mon cœur puisse aimer, Ouvre-toi ! Dans tes flancs puissé-je m'abîmer ! Lemercier, Fréd. et Br. IV, 4.
  • 6 Fig. Tout s'abîme dans l'oubli. S'abîmer dans l'étude. Il s'abîme dans de tristes pensées. S'abîmer dans le désespoir. Toi donc qui vois les maux où ma muse s'abîme, Boileau, Sat. II. Et dans les doux torrents d'une allégresse entière Tu verras s'abîmer tes maux les plus amers, Corneille, T. d'or, Prol. Que les tristes pensers où votre âme s'abîme, Ne vous empêchent pas de prévenir son crime, Mairet, Sol. II, 8. Ces tristesses profondes où vous vous abîmez, Bourdaloue, Pensées, t. III, p. 65. Occupé de tout cela, rempli d'admiration à la vue de tout cela, on voudrait de quelque manière s'abîmer et s'anéantir, Bourdaloue, ib. p. 386. Boufflers s'abîma en respects, et répondit [au roi] que de si grandes marques de satisfaction le récompensaient au-dessus de ce qu'il pouvait mériter, Saint-Simon, 214, 144. Je m'abîme dans ces pensées, Sévigné, 12, 6. Château, chapelle, donjon, tout s'en va, tout s'abîme, Courier, 1, 176.
  • 7Être gâté ou endommagé. Certaines étoffes s'abîment au soleil.

    ABÎMER, v. n. Tomber dans un gouffre, se perdre. Sodome abîma en une nuit. Toute sa fortune abîmera quelque jour. Sa maison a abîmé dans le tremblement de terre. Il semblait que le monde dût abîmer, Perrot D'Ablancourt, dans FERAUD. Jurant à faire abîmer la ville de Valence, Scarron, Rom. com. II, 14.

    Peu usité en cet emploi.

REMARQUE

Ce mot offre une idée de profondeur. Pourquoi, dit Voltaire dans ses remarques sur Corneille, dit-on abîmé dans la douleur, dans la tristesse ? C'est que l'on peut y ajouter l'épithète de profonde. Des grammairiens ont reproché à l'Académie d'avoir admis abîmer avec le sens de gâter : un habit abîmé. L'Académie n'a fait en cela que constater un usage, peu élégant sans doute, mais qui est très réel. En tout cas, cet usage n'a point amoindri le mot abîmer, qui garde dans sa plénitude sa grande signification.

HISTORIQUE

XVIe s. Il estoit homme désordonné, dissolu et desbordé en despense et abysmé de dettes, Amyot, Galba, 26. En toute autre sumptuosité de faire jouer jeux et donner festes publiques, il abysma, par manière de dire, la magnificence de tous ceulx qui s'estoient efforcés d'en faire auparavant, Amyot, César, 6. Si que les nefs sans crainte d'abismer Nageoient en mer à voiles avallées, Marot, II, 249. Dont plus n'auront crainte ne doute, Et deust trembler la terre toute, Et les montagnes abismer Au milieu de la haute mer, Marot, IV, 291. Sers-moi de phare et garde d'abismer [que ne s'abîme] Ma nef qui flotte en si profonde mer, Ronsard, 595. Dont il est necessaire que les uns soient par desespoir jettés en un gouffre qui les abysme, Calvin, Inst. 662. Tous ensemble forment une indissoluble amitié pour abysmer les Lutheriens, Carloix, VIII, 16. Oh ! quantes fois de ton grave sourcy Tu abysmas ce faulx peuple endurcy ! Du Bellay, J. III, 93, verso.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ABÎMER. Ajoutez :

4En général, maltraiter. Saint Augustin et les deux lettres auxquelles on nous renvoie y sont abîmés, Bayle, La France toute catholique, à la fin.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « abîmer »

Abîme ; Berry, abisser ; provenç. abissar ; anc. catal. abisar ; espagn. abismar ; ital. abissare. Le patois du Berry, ainsi que d'autres, ont suivi abyssus et non abyssimus.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

(Date à préciser) De abîme avec le suffixe verbal -er.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « abîmer »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
abîmer abime

Fréquence d'apparition du mot « abîmer » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « abîmer »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « abîmer »

  • Le monde est abîme, et le monde s’abîmera.
    Proverbe pachtoune
  • Croisières = fumées noires. Telle est l'équation qui fait régulièrement les gros titres de la presse, réduisant l'activité à un élément polluant qui vient abîmer l'air de la deuxième ville de France.
    La Tribune — A Marseille, les croisières, vrai-faux débat ?
  • Le premier mis en cause est vite passé aux aveux. Avouant être à l’origine de l’incendie de l’antenne, il a reconnu également la destruction des engins de chantier le 12 avril. « Ces engins ont pour habitude d’abîmer l’environnement. » estimait-il, selon le procureur de la République du jura Lionel Pascal. Cet homme supputait l’installation du réseau 5G sur ce territoire. Le second suspect, aussi lié au mouvement « anti 5G », conteste les faits qui lui sont reprochés. Pourtant l’historique de son bracelet électronique montre que ce dernier a été coupé dans la nuit du 14 avril au mercredi 15 avril. Les dégâts s’élèvent à environ 20 000€.
    Actualités - Jura : Deux individus interpellés a Foncine-Le-Haut
  • (Rires) Je n’étais pas très connu à l’époque. Et puis, entre nous, qui dit « combat » dit « coups », des coups susceptibles d’abîmer une belle montre. Avouez que cela aurait été dommage !
    Jackie Chan, quarante ans de carrière et autant de montres – Partie 1 – FHH Journal
  • On évite de laver trop souvent le sol (pas plus d’une fois par semaine) et/ou de le nettoyer à grande eau. Cela risque d’abîmer la protection (huile ou vernis) et de faire noircir le bois. Le bon outil ? Un balai microfibre bien essoré, voire juste humidifié.
    Femme Actuelle — Rayé, abîmé, terne, comment bien entretenir mon parquet : Femme Actuelle Le MAG
  • Mais saviez-vous que ce liquide peut également abîmer certains matériaux de votre auto?
    Magazine Automobile | Attention au gel hydroalcoolique, il est dangereux pour votre voiture
  • L'exécutif a donc décidé de donner l'opportunité à certains d'entre eux de ne pas s'abîmer dans leurs lacunes. Soutien scolaire, jeux, activités sportives… Le gouvernement tient à un dispositif le plus complet possible pour mettre à profit les deux mois estivaux.
    Les Echos — « Les vacances apprenantes » en quatre questions | Les Echos
  • Je sais que votre choix est difficile et je ne souhaite pas l’influencer. Chaque liste a des avantages et des inconvénients, la liste parfaite n’existe pas. Je sais que vous êtes très attachés au bien-vivre de notre Ville, que beaucoup nous envient. Ma seule inquiétude et je pense que vous la partagez, est de ne pas voir abîmer le travail que j’ai conduit pendant tant d’années.
    Municipales à Levallois. Patrick Balkany n'ira pas voter pour le second tour | Actu Hauts-de-seine
  • Lancer l'analyse avant de tout centraliser, c'était selon lui prendre le risque "d'abîmer des masques en cours de route" et in fine de "faire annuler l'échantillonnage".
    La Chaîne Parlementaire - Assemblée Nationale — Pourquoi l'État n'a (presque) pas renouvelé ses stocks de masques pendant dix ans | LCP
  • Apple vient de mettre en vente son nouvel écran très haut de gamme Pro Display XDR. Mais pour ne pas abîmer ce jouet au verre nano-texturé à 6500 euros, il faudra utiliser exclusivement la chiffonnette fournie.
    Toms Guide : actualités high-tech et logiciels — Sans ce chiffon Apple, vous allez abîmer votre Pro Display XDR à 6500 euros
Voir toutes les citations du mot « abîmer » →

Images d'illustration du mot « abîmer »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « abîmer »

Langue Traduction
Anglais damage
Espagnol dañar
Italien rovinare
Allemand beschädigen
Portugais estragar
Source : Google Translate API

Synonymes de « abîmer »

Source : synonymes de abîmer sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « abîmer »

Combien de points fait le mot abîmer au Scrabble ?

Nombre de points du mot abîmer au scrabble : 9 points

Abîmer

Retour au sommaire ➦

Partager