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Table
Sommaire
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | table | tables |
Définitions de « table »
Trésor de la Langue Française informatisé
TABLE, subst. fém.
Wiktionnaire
Nom commun - ancien français
table \Prononciation ?\ féminin
- Table.
Nom commun - français
table \tabl\ ou \tɑbl\ féminin
I. MEUBLE
-
(Mobilier) Surface plane de bois, de pierre, de marbre, etc., posée sur un ou plusieurs pieds et qui sert à divers usages.
- Chaque soir, les cueilleurs se groupaient dans notre salle commune, autour de la table à six pieds, massive comme un bloc de boucher, pour le dernier verre de kirch de la journée et les comptes. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 32)
- Ce fut, en ce temps de relative splendeur, qu’un soir de bombe, à Montparnasse, il cueillit Geneviève à une table de café. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 29-30)
- Devant une table, encombrée par un chanteau de pain, une demi-meule de gruyère et une innombrable quantité de bouteilles vides, les deux amis qu’on croyait morts devisaient paisiblement comme des sages. — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Regardez. Brutalement éclairées par une lampe, de vieilles gens autour d’une table vident un litre d’aramon. — (Francis Carco, L’Amour vénal, chapitre I, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 9)
- Autour d’une table, un groupe d’hommes étaient rassemblés, et une femme de trente à trente-cinq ans s’accoudait sur le comptoir. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 385 de l’édition de 1921)
- Par le baron Zorn de Bulach, nous savons qu'on jouait gros jeu à Schœnbrun. Il cite le cas d'une femme qui avait perdu près de 30 000 florins, et du mariage d'un haut personnage, où il y avait environ cinquante tables de jeu. — (Louis Hastier, La vérité sur l'affaire du collier, Librairie Athème Fayard, 1955, chapitre 2)
-
(En particulier) Table à manger, et surtout celle servie, couverte de mets. — Note : Il est souvent synonyme de repas en ce sens.
- […], sauf un lopin de terre où le jardinier sème des plants de carottes et de choux pour la table de sa Grandeur, tout le jardin est inculte ; […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Marc, au banquet, avait aperçu à la table d’honneur Caribe, sa femme et Le Garrec, faufilés en cette agape comme dans tous les autres spectacles gratis. — (Paul Margueritte, Jouir, 1918, tome 2, page 260)
- Le lendemain, je me rendis à bord du Rochester, où une quarantaine d’officiers, réunis à leur mess autour d’une table immense, me firent une excellente réception. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- C’est ainsi qu’en 465 le concile de Vannes interdit aux clercs non seulement de prendre part aux repas de juifs, mais de les inviter à leurs propre table. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Terroir de clos honorés jusque sur les tables royales, l’Orléanais se vantait de posséder sa propre « façon de barillerie » qu'on pouvait reconnaître de Jargeau à Beaugency. — (Gérard Boutet, La belle ouvrage, Éditions de Borée, 2003, page 151)
- À Armenonville, à une table voisine de la nôtre, un sous-lieutenant de dragons enlace de son bras le buste de sa trop bruyante compagne et laisse voir ainsi au poignet un tatouage d'escarpe... — (Michel Corday, L'envers de la guerre : journal inédit 1914-1916, Flammarion, 1932, page 145)
-
(Par extension) Restaurant.
- Oubliez tous vos a priori sur les cafètes de musées, l'Amber Restaurant de la Scotch Whisky Experience est une véritable table écossaise qui met en avant la tradition nationale et cuisine un excellent haggis. — (Petit Futé Écosse 2016/2017)
-
(Par extension) Ce que l’on sert à table, cuisine, bonne chère, mets, gastronomie.
- Il a tant, il dépense tant pour sa table.
- Sa table lui coûte beaucoup.
- Il a retranché, réformé, diminué sa table.
- Aimer la table, aimer la bonne chère.
- Les plaisirs de la table.
- Les arts de la table, la gastronomie.
-
(Par analogie) Partie supérieure présentant une surface plane de certains objets.
- Près du hameau de Bellevillotte se trouvait un dolmen dit la Pierre-couverte, dont les supports seuls restent en place. La table, enlevée il y a environ quarante ans, sert de pont sur l’Orvin : largeur, 2m,80; longueur, 2m,90; épaisseur, 0m,50. — (Dictionnaire archéologique de la Gaule: époque celtique, publié par la commission instituée au Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts, tome 1 (A - G), Paris : Imprimerie nationale, 1875, page 186)
- La table de l’autel.
- La table d’une enclume.
- (Musique) Table de guitare, table de piano, d’harmonie.
- (En particulier) (Billard) Châssis de madriers bien joints sur lesquels on applique le tapis.
-
(Par analogie) Masse de quelque chose qui est d’une épaisseur notablement moindre à ses autres dimensions.
- Quant aux « mises », ce sont de grandes caisses qui donnent au savon la forme d’un bloc ; au moyen d’un fil, on découpe ce bloc en tables, puis ces tables sont elles-mêmes découpées en « pains » ou morceaux. — (Marcel Hégelbacher; La Parfumerie et la Savonnerie. - 1924, page 167)
- (Anatomie) (Au pluriel) Les deux lames osseuses qui revêtent les os du crâne.
-
Lame, plaque ou planche de cuivre, d’argent ou de tout autre matériau plate et unie, sur laquelle on peut écrire, graver, peindre, etc.
- Les Tables de la loi.
- Graver sur une table d’airain, sur une table de plomb.
- Une table de rocher.
- Ces tables de marbre sont destinées à recevoir des inscriptions.
II. TABLEAU
-
Index permettant de trouver facilement les matières ou les mots qui sont dans un ouvrage.
- Entre l’ancien et le nouveau cadastre, le système de numérotation des parcelles a changé, ce qui oblige à se reporter aux tables de correspondance figurant sur les premières matrices du « nouveau cadastre » (feuillets roses), pour suivre l'identité d'une parcelle. — (Bernadette Lizet, & François de Ravignan, Comprendre un paysage : guide pratique de recherche, INRA, 1987, page 62)
- Il n’y a point de table à ce livre. Table alphabétique. — Table analytique. — Table méthodique.
- Table des noms propres. — Table des chapitres.
-
Tableau d’informations ordonnées très courantes avant l’invention de la calculette et de l’ordinateur.
- Parce que l’astronomie parvenait à calculer les tables de la lune, on a cru que le but de toute science était de prévoir avec exactitude l’avenir; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre IV, La grève prolétarienne, 1908, page 190)
- […] ; on apprenait à mesurer le vent aux diverses altitudes en observant un ballon au moyen d’un théodolite ; on calculait les tables qui permettaient une interprétation rapide, et en même temps d’autres tables de correction pour le tir de l’artillerie. — (Alain, Souvenirs de guerre, page 202, Hartmann, 1937)
- Cette table donne le moyen d’établir, dans l’hypothèse où la courbe de la marée est une sinusoïde, la hauteur de la marée à un instant quelconque. — (Annuaire des marées pour l’an 1973, tome I - Ports de France, Service hydrographique de la Marine, 1971)
- (Bases de données) Partie d’une base de données relationnelle, constituée de tuples décrivant chacun une occurrence d’un objet.
III. PARTIE PLANE D’UN DISPOSITIF
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Surface plane de bois, de pierre, de marbre, etc., posée sur un ou plusieurs pieds et qui sert à divers usages. Table de chêne, de noyer, d'acajou. Table de marqueterie. Table à un pied, à trois, à quatre pieds. Table ronde, carrée, ovale. Table pliante. Table à coulisses, à rallonges, à tirettes. Table à tiroirs. Tréteaux de table. Les pieds d'une table. Table de cuisine. Table à manger. Table à écrire. Table à ouvrage. Table à jeu. Table d'opération. Table de nuit, Petite table d'une forme particulière, qui se place à côté du lit. Fig. et fam., Jouer cartes sur table, Agir franchement, ouvertement dans une affaire. Fig., Table de marbre, Nom qu'on donnait autrefois à Certaines juridictions de première instance, qui connaissaient des affaires de la connétablie, de l'amirauté et des eaux et forêts. Le grand Corneille était, dans sa jeunesse, avocat du roi à la Table de marbre de Rouen. Les chevaliers de la Table ronde, Les douze chevaliers que les romans du cycle breton, dits Romans de la Table ronde, donnent comme compagnons au roi Artur et qu'on appelait ainsi parce qu'ils s'asseyaient, disait-on, autour d'une table ronde pour éviter toute préséance.
TABLE se dit particulièrement et absolument d'une Table à manger, et surtout d'une Table servie, couverte de mets. Table de douze couverts. Dresser, mettre la table. Servir à table. Faire les honneurs d'une table. Il reste deux heures à table. Le dos au feu et le ventre à table. Il ne sait pas se tenir à table. Propos de table, Propos variés et enjoués que l'on tient ordinairement en mangeant. Service de table. Voyez SERVICE. À table! se dit familièrement pour inviter à se mettre à table. Se mettre à table, S'asseoir à une table pour manger. Être à table, Être en train de manger. Quitter la table, Interrompre son repas. Se lever de table, sortir de table, Avoir fini de manger. Fig. et fam., Être, tomber sous la table, Succomber à l'ivresse. Table d'honneur, Celle où l'on place, dans un banquet, ceux des convives que l'on veut particulièrement honorer. Le haut bout de la table, La partie de la table où sont les places d'honneur. La grande table, La table des grandes personnes; par opposition à La petite table, La table des enfants. Déjeuner, dîner, souper par petites tables se dit d'un Déjeuner, d'un dîner, d'un souper où les convives étant nombreux on les sert par tables séparées. Tenir table ouverte, Recevoir à sa table beaucoup de personnes, même celles qui n'ont pas été invitées. Admettre quelqu'un à sa table, Inviter à dîner quelqu'un d'inférieur à soi par la naissance ou par le rang. Le roi l'admit à sa table. Avoir la table et le logement chez quelqu'un, Y être nourri et logé. On lui donne tant d'appointements, la table et le logement. On dit aussi Le vivre et le couvert. Vivre à la même table, Manger habituellement ensemble. Table d'hôte, Repas à prix fixe, servi à heure fixe dans un hôtel ou un restaurant, et pris en commun. Manger à table d'hôte. En termes religieux, La sainte table, Balustrade placée devant l'autel pour la communion des fidèles; et figurément la Communion. S'approcher de la sainte table. Se présenter à la sainte table.
TABLE se dit, par extension, des Repas qu'on prend à table, relativement à la dépense qu'ils occasionnent, ou au nombre et à la délicatesse des mets. Il a tant, il dépense tant pour sa table. Sa table lui coûte beaucoup. Il a retranché, réformé, diminué sa table. Il a augmenté sa table. Il a une bonne table. Cela se sert aux meilleures tables, sur les meilleures tables. Table délicate, frugale. Aimer la table, Aimer la bonne chère. On dit dans le même sens : Les plaisirs de la table. Des excès de table.
TABLE se dit encore de la Surface plane de certains objets. La table de l'autel. La table d'une enclume. Table de billard, Châssis de madriers bien joints sur lesquels on applique le tapis. En termes d'Anatomie, Les tables du crâne, Les deux lames osseuses qui revêtent les os du crâne. En termes de Musique, il se dit de la Partie supérieure des instruments sur laquelle les cordes sont tendues. Table de guitare, table de piano. On dit aussi Table d'harmonie. En termes de Joaillerie, il se dit d'une Taille en surface plate. Diamant en table.
TABLE se dit également des Plaques ou pièces de plomb dont on forme le revêtement d'une terrasse ou d'un réservoir. Plomb en table. Table de plomb. Il se dit aussi d'une Lame ou plaque de cuivre, d'argent ou d'autre métal, de toute masse de pierre ou de marbre plate et unie, sur laquelle on peut écrire, graver, peindre, etc. Les tables de la loi. Les lois, la loi des Douze Tables. Graver sur une table d'airain, sur une table de plomb. Une table de rocher. Ces tables de marbre sont destinées à recevoir des inscriptions. Table rase ou Table d'attente, Lame, pierre, planche sur laquelle il n'y a encore rien de gravé. Fig., Table rase se dit en parlant d'un Enfant, d'une personne qui, n'ayant pas encore de notions sur les matières dont il s'agit de l'instruire, peut aisément recevoir les impressions, les idées qu'on voudra lui donner. Fig., Faire table rase se dit de Quelqu'un qui, regardant les opinions qu'il a comme incertaines, les rejette provisoirement jusqu'à un nouvel examen. Il se dit aussi, d'une manière plus générale, d'une Abolition totale de ce qui est pour permettre un complet renouvellement. L'esprit révolutionnaire fait table rase du passé.
TABLE signifie aussi Index permettant de trouver facilement les matières ou les mots qui sont dans un livre. Il n'y a point de table à ce livre. Cette table est bien faite. Cette table est incomplète, fautive. Table alphabétique. Table des matières. Table analytique. Table méthodique. Table des noms propres. Table des chapitres. Il se dit encore d'un Tableau sur lequel des matières didactiques, historiques, etc., sont présentées méthodiquement et en raccourci, afin qu'on puisse les voir facilement et d'un coup d'il. Table généalogique. Table chronologique. Tables météorologiques, Tables où l'on inscrit, jour par jour, les changements qui ont lieu dans l'atmosphère. Tables numériques, Tableaux de nombres correspondant à différentes questions relatives à l'arithmétique, à l'astronomie, à la physique, etc. On dit de même : Tables astronomiques. Table de Pythagore, Table qui contient tous les produits de la multiplication des nombres simples, les uns par les autres, depuis un jusqu'à neuf. On la nomme plutôt aujourd'hui Table de multiplication. On dit de même : Tables de logarithmes. Tables des sinus. Table d'intérêts composés, Tableau indiquant les intérêts composés et les annuités. Table de réduction, Table indiquant le rapport que différents poids, différentes mesures, différentes monnaies, etc., ont les unes avec les autres. Table de réduction des poids étrangers en poids de France. Tables de mortalité, Tableau de la moyenne des décès selon l'âge, ou dans des circonstances déterminées. En termes militaires, Table de tir, Série de tableaux donnant les indications nécessaires pour le tir d'un canon. Table isiaque. Voyez ISIAQUE. Table d'orientation, Table, le plus souvent de pierre, placée sur une attitude et indiquant par des flèches les diverses localités avec leur direction.
Littré (1872-1877)
Résumé
- 1° Planche, ais (sens propre). Table rase.
- 2° Planche ou réunion de planches portée sur un ou plusieurs pieds.
- 3° Table de nuit.
- 4° Table de billard.
- 5° Chacune des quatre divisions du tablier, au trictrac.
- 6° Table d'un instrument de musique.
- 7° Particulièrement, table à manger.
- 8° Chez le souverain, tables servies réglément.
- 9° Table d'hôte.
- 10° Table ronde.
- 11° Nourriture qu'on prend à table considérée par rapport à la quantité, à la délicatesse.
- 12° Sainte table.
- 13° Poids de table.
- 14° Table à roue, dans les usines à glaces.
- 15° Portion de roche à surface plane.
- 16° Lame ou plaque de métal, morceau de pierre, de marbre, sur lequel on peut graver, écrire, peindre.
- 17° À Rome, loi des Douze Tables ; tables nouvelles ; tables de proscription.
- 18° Table de marbre, une des anciennes juridictions de la France.
- 19° Plaques ou pièces de plomb, dont on forme le revêtement d'une terrasse ou d'un réservoir.
- 20° Table de verre
- 21° Table d'une enclume.
- 22° Nom donné aux claies étagées sur lesquelles on dispose les vers à soie.
- 23° Les tables du crâne. Chez le cheval, la surface de frottement de l'incisive.
- 24° Diamant en table.
- 25° En métallurgie, table tournante.
- 26° Tables ou rouelles d'essai.
- 27° Chez les cartiers, mener la table.
- 28° Sorte de ballot.
- 29° En architecture, plan vertical de forme carrée ou oblongue, qui se détache du nu du mur.
- 30° Bassin où se fait le sel par l'évaporation de l'eau de mer.
- 31° Index servant à faire trouver facilement les matières ou les mots d'un livre.
- 32° Feuille, planche sur laquelle certaines matières sont présentées méthodiquement et en raccourci.
- 33° En mathématiques, série de nombres dont la grandeur et la variation sont déterminées par leurs rapports avec une ou plusieurs variables.
-
1Planche, ais (sens propre qui n'est resté usité que dans quelques termes de métier).
Terme de typographie. Planche qui porte le chevalet du tympan.
Planche qui sert à l'imprimeur en taille douce.
Table rase, planche sur laquelle il n'y a rien de peint, ainsi dite parce que les anciens peintres peignaient non sur une toile, mais sur une table de bois.
Table rase ou table d'attente, lame, planche sur laquelle il n'y a encore rien de gravé.
Fig. Esprit tout à fait neuf sur une matière, et susceptible de recevoir toute espèce d'impressions (voy. à l'étymologie).
L'esprit d'un enfant est une table rase, sur laquelle les préjugés n'ont encore rien imprimé
, Voltaire, Dict. phil. Table.Il faudrait pour cela être table rase sur la question…
, Bonnet, Contempl. nat. x, 31.Si les esprits étaient semblables à une table rase, comme le demandait Locke
, Bailly, Hist. astr. mod. t. I, p. 163.Fig. Faire table rase, rejeter toutes les idées qu'on a acquises, et en adopter de nouvelles.
Faire table rase, signifie aussi abolir, proscrire les anciennes institutions.
Qu'en s'unissant d'abord ils fassent table rase ; Et, pour les accorder ensuite, on les écrase
, Delavigne, la Popular. II, 2.Table de cire, tablette enduite de cire sur laquelle on peut écrire quelque chose avec un poinçon.
L'âme humaine est une table de cire où la nature imprime son image
, Diderot, Opinion des anc. philos. (Platonisme). -
2Particulièrement, planche ou réunion de planches portée sur un ou plusieurs pieds et qui sert à divers usages. Table ronde, carrée, ovale. Table à coulisses, à rallonges. Table à écrire. Table à manger.
La table où l'on servit le champêtre repas Fut d'ais non façonnés à l'aide du compas
, La Fontaine, Philém. et Baucis.Nous sommes en l'air ; tous mes gens sont occupés à déménager : j'ai campé dans ma chambre ; je suis présentement dans celle de l'abbé, sans autre chose qu'une table pour vous écrire
, Sévigné, 368.Il y a deux tables de jeu dans ma chambre à l'heure que je vous parle
, Sévigné, 605.On s'assied ; mais d'abord notre troupe serrée Tenait à peine autour d'une table carrée
, Boileau, Sat. III.Table de piquet, de bouillotte, de brelan, etc. table où l'on joue au piquet, à la bouillotte, au brelan, etc.
Table à la Tronchin, table se haussant et se baissant à l'aide d'un mécanisme et sur laquelle on peut écrire debout.
Table à modèle, table sur laquelle l'artiste place, dispose le modèle.
Tables tournantes, frappantes et parlantes, genre de prestige qui fut fort à la mode en 1853 et 1854.
Fig. et familièrement. Jouer cartes sur table, ne pas prendre la peine de dissimuler.
Fig. Mettre sur table, sur la table, exposer sans dissimulation.
Il [Mazarin] mit son cœur sur la table, il m'assura qu'il me parlerait comme à son fils
, Retz, III, 71.Papiers ou papier sur table, preuves en main.
Il faut voir cela en détail, il faut mettre papiers sur table
, Pascal, Peuple juif, 6, édit. FAUGÈRE.Villars leur parla [au roi et à Mme de Maintenon] papier sur table, par preuves et par faits qui ne se pouvaient contester
, Saint-Simon, 277, 234.Pourquoi mettre Mme du Châtelet dans la nécessité douloureuse de montrer, papier sur table, que vous vous démentez vous-même pour l'outrager ?
Voltaire, Lett. Thiriot, 12 févr. 1739. -
3Table de nuit, inventée en 1717 (VOLT. Dict. phil. Table), meuble commode qu'on met auprès d'un lit, et sur lequel se placent plusieurs ustensiles pour l'usage de la nuit.
Nos bonnes anciennes tables de nuit, bien revêtues de marbre en dedans, ayant un rebord sur la table, de manière à garantir de toute chute les choses qu'on met dessus, sont, dans ce genre, ce qu'il y a de mieux
, Genlis, Maison rust. t. I, p. 89, dans POUGENS. - 4Table de billard, châssis de madriers sur lequel on applique le tapis.
-
5 Terme de trictrac. Chacune des quatre divisions du tablier, appelées aussi jans.
Il se disait autrefois de ce qu'on nomme plus ordinairement aujourd'hui dames : jan de deux tables, jan de six tables.
Toute-table, ou toutes-tables, voy. ce mot.
Jeux de tables, anciennement, tous les jeux où l'on emploie des dames et un échiquier ou un tablier.
-
6Table d'un instrument de musique, les parties larges d'avant et d'arrière qui supportent le chevalet et qui vibrent à l'unisson des cordes. Table de basse, de guitare, de luth.
Il ne serait pas impossible que les qualités supérieures de certains instruments de musique dépendissent de ce que le plan de leur table d'harmonie se trouve incliné d'un certain nombre de degrés sur la direction des fibres
, Savart, Instit. Mém. scienc. t. IX, p. 421. -
7 Absolument. Table à manger, et surtout table servie couverte de mets. Dresser une table. Table de dix couverts. Servir à table.
Chez lui-même, à sa table, au milieu d'un festin, D'un si parfait ami devenir l'assassin
, Corneille, Sertor. v, 4.Jupin pour chaque état mit deux tables au monde ; L'adroit, le vigilant et le fort sont assis à la première ; et les petits Mangent leur reste à la seconde
, La Fontaine, Fabl. x, 7.À table comptez-moi, si vous voulez, pour quatre
, Molière, le Dép. v, 1.Apprenez… que c'est un coupe-gorge qu'une table remplie de trop de viandes
, Molière, l'Avare, III, 5.Il y avait quarante dames à table ; le souper fut magnifique ; le roi vint, et fort gravement regarda tout sans se mettre à table
, Sévigné, 15.Et qu'au retour tantôt un ample déjeuner Longtemps nous tienne à table et s'unisse au dîner
, Boileau, Lutr. IV.Permettez, avant tout, qu'Esther puisse à sa table Recevoir aujourd'hui son souverain seigneur
, Racine, Esth. III, 7.La critique de Lamotte [reprochant à Racine de n'avoir pas fait venir Hippolyte et Thésée dans le temple où l'on n'osait jurer en vain] est de feu M. le marquis de Lassai ; il la fit à table chez M. de la Faye, où j'étais avec feu M. de Lamotte, qui promit qu'il en ferait usage
, Voltaire, Dict. phil. Épreuve.Mettre la table, disposer tout ce qu'il faut sur la table : assiettes, couteaux, fourchettes, serviettes, etc.
On met la table au ministère ; Renommez-moi, je suis pressé
, Béranger, Ventru aux élections.Mettre sur table, servir le repas.
On met sur table, et le doyen prend place
, La Fontaine, Cas.Le filleul et le cousin de monsieur verseront à boire, et le maître clerc mettra sur table
, Dancourt, Fête du vill. I, 6.Cette locution n'est plus usitée, on dit servir : On a servi, le dîner est sur la table.
Se mettre à table, s'asseoir auprès de la table pour manger.
Sortir de table, quitter la table, se lever de table, interrompre ou finir le repas.
Il sort de table, et la cohorte N'en perd pas un seul coup de dent
, La Fontaine, Fabl. I, 14.On dit dans un sens analogue : être hors de table.
Tenir table, demeurer longtemps à table.
Une nuit qu'ayant tenu table Et bu force vin nouveau
, La Fontaine, Anneau.Comme ils étaient Allemands, ils tinrent table longtemps, en attendant le révérend père provincial
, Voltaire, Candide, 14.Tenir table, donner habituellement à manger à ses amis invités ou non.
Vous vous croyez considérable ; Mais dites-moi, tenez-vous table ?
La Fontaine, Fabl. VIII, 19.On me mande que Coulanges est le favori du pape, et que M. de Chaulnes fait faire un carrosse d'audience, qu'il tient une table, comme aux états : voilà un air d'établissement
, Sévigné, 598.Quelque bien instruit que vous soyez de la misère de leur condition [des pauvres], vous ne pensez pas à l'adoucir, vous ne le pouvez pas en effet, vous tenez table, vous bâtissez
, La Bruyère, VI.L'on dit d'un grand qui tient table deux fois le jour, et qui passe sa vie à faire digestion, qu'il meurt de faim, pour exprimer qu'il n'est pas riche…
, La Bruyère, XII.Tenir une grande table, une grosse table, donner ordinairement de grands repas.
Il est à Rennes tenant une grande table, dont il se passerait fort bien ; car cette dépense ne mène à rien
, Sévigné, à Bussy, 17 juill. 1689.Perdant au jeu, et tenant une grosse table
, Hamilton, Gramm. 6. Tenir table ouverte, donner à manger à tous les visiteurs qui surviennent, même quand ils n'ont pas été priés.Un régiment n'est point le prix des services ; c'est le prix de la somme que les parents d'un jeune homme ont déposée, pour qu'il aille, trois mois de l'année, tenir table ouverte dans une ville de province
, Voltaire, Dial. XXIV, 15.Le matin, sa bibliothèque était ouverte à tous les savants ; le soir, sa table l'était à la bonne compagnie
, Voltaire, Zadig, 4.Propos de table, traits de gaieté et de familiarité qui échappent dans un repas.
On dit dans un sens analogue : chanson de table ; ronde de table.
Liberté de table, liberté de la parole à table, sans craindre l'espionnage, la dénonciation.
Cette liberté de table, regardée en France comme la plus précieuse liberté qu'on puisse goûter sur la terre
, Voltaire, Ingénu, 19.Tomber sous la table, être ivre au point de glisser hors de sa chaise.
Nos ouvriers sont encore sous la table ; je les ai bien grisés
, Legrand, l'Amour diable, sc. 2.Avant vous sous la table Tombent deux, trois amis, Endormis
, Béranger, On s'en fiche.Mettre quelqu'un sous la table, l'enivrer.
Bénir la table, faire en commun, avant le repas, la prière du bénédicité.
Admettre quelqu'un à sa table, inviter à dîner quelqu'un d'inférieur à soi par la naissance ou par le rang.
Nous les admettons à nos tables [les comédiens], et nous leur fermons nos cimetières
, Voltaire, Lett. Damilaville, 18 juill. 1762.La grande table, la table des grandes personnes, par opposition à la petite table, qui est la table des enfants.
Donner la table à quelqu'un, le nourrir à sa table.
Avoir la table et le logement chez quelqu'un, y être nourri et logé.
Vous aviez la table, le lit, l'habit, veste et culotte, les souliers et la pistole par mois
, Diderot, Neveu de Rameau.Vivre à la même table, manger habituellement ensemble.
Courir, piquer les tables, aller en parasite manger souvent chez ceux qui tiennent table.
Il se tient mieux à table qu'à cheval, il ne sait que goinfrer, il est inutile.
Mettre couteaux sur table, se préparer à faire bonne chère.
Il dîne à la table de son maître, se dit d'un homme faible qui se laisse maîtriser par sa femme.
De la table au lit, du lit à la table, se dit d'une vie débauchée et fainéante.
Avoir les pieds sous la table, les coudes sur la table, boire et se réjouir.
Le dos au feu, le ventre à table, se dit de quelqu'un qui est dans la meilleure position.
À table ! appel qu'on fait pour que les convives aillent se mettre à table.
Table de poupe, nom qu'on donnait dans les galères à la table ou entretien de bouche du capitaine.
-
8Tables chez le souverain, se dit des tables servies réglément où certains officiers ont droit de manger. Il y avait tant de tables chez le roi : la table du chambellan, la table du maître d'hôtel, etc.
Vous ne devez pas être honteuse de retrancher vos tables, puisque le roi même, à l'exemple de son grand veneur [M. de la Rochefoucauld], a retranché celles de Marly ; il n'y a plus que celle des dames
, Sévigné, 493.Marly est un séjour délicieux depuis l'établissement des tables particulières
, Maintenon, Lett. au duc de Noaill. 19 août 1710.La seconde Dauphine ayant le goût de la musique italienne, on fit venir à Versailles Cafarelli, à qui l'on entretint, pendant son séjour, un carrosse et une table de six couverts
, Duclos, Œuvr. t. VII, p. 176.Dans les grandes maisons, la première table, la table des maîtres ; la seconde table, celle des principaux domestiques ; la table du commun, la table des valets.
Il faut quatre repas [à Chantilly, chez le prince de Condé] ; il y aura vingt-cinq tables servies à cinq services, sans compter une infinité d'autres qui surviendront
, Sévigné, 43.Le rôti, qui avait manqué non pas à la table du roi, mais aux vingt-cinquièmes, lui [à Vatel] revenait toujours à la tête
, Sévigné, 47.C'est lui qui tient la table, se dit de celui qui fait les honneurs de la table chez les princes et les grands seigneurs, qui ordonne à ceux qui la servent.
On mange à deux tables dans le même lieu ; il y a quatorze couverts à chaque table ; Monsieur en tient une, et Madame l'autre
, Sévigné, 73.Tenir la première, tenir la seconde table, faire les honneurs de la première, de la seconde table.
Dans les communautés, la première table, la principale table, celle qui se sert à une heure réglée ; la seconde table, celle qui sert de supplément à la première.
- 9Table d'hôte, voy. HÔTE, n° 5.
-
10Table ronde, table imaginée pour éviter les disputes de préséance entre chevaliers, et dont les anciens poëmes ont attribué l'invention à Artus, roi fabuleux de l'Angleterre (on met une majuscule à Table).
Chevaliers de la Table ronde, les douze chevaliers que les vieux romans en langue d'oïl font compagnons d'Artus, roi des Bretons.
Fig. et par plaisanterie, chevaliers de la Table ronde, ceux qui aiment à être longtemps à table.
Table ronde, nom donné, dans le moyen âge, à des divertissements chevaleresques.
-
11 Fig. Nourriture qu'on prend à table, considérée par rapport à la quantité, à la délicatesse des mets. Avoir une table frugale.
Malheur à vous, qui vous levez dès le matin pour vous plonger dans les excès de la table
, Sacy, Bible, Isaïe, v, 11.Idoménée régla sa table, où il n'admit que du pain excellent, du vin du pays qui est fort agréable, mais en fort petite quantité, avec des viandes simples
, Fénelon, Tél. XI.Tous les plaisirs en foule venaient s'offrir à moi : ma musique était admirable ; j'avais une table exquise
, Fénelon, Dial. des morts anc. (Diogène, Denys l'ancien)La vie inutile, la licence des discours, la sensualité des tables, les soins de l'ambition
, Massillon, Carême, Pâques.L'homme riche met toute sa gloire à consommer, toute sa grandeur à perdre en un jour à sa table plus de bien qu'il n'en faudrait pour faire subsister plusieurs familles
, Buffon, Quadrup. t. I, p. 176.Lui [Apicius] qui, après avoir consumé un milliard à sa table, s'empoisonna pour n'être pas réduit à vivre avec dix millions de sesterces
, Pastoret, Instit. Mém. inscr. et belles-lettres t. VII, p. 127.Aimer la table, aimer la bonne chère.
-
12Sainte table, l'autel même sur lequel le prêtre prend les hosties avec lesquelles il va donner la communion.
Cette action par laquelle le Fils de Dieu est posé sur la sainte table sous les signes représentatifs de sa mort
, Bossuet, Projet, explication eucharist. .Tous ceux qui portent la marque d'enfant de Dieu ont droit d'être admis partout où ils voient la table de leur commun père
, Bossuet, Var. xv, 67.Fig. La sainte table, la communion.
Qui pourrait dire par quelles terreurs elle arrivait aux délices de la sainte table ?
Bossuet, Anne de Gonz.Chrétiens, mes frères, qui dans cette solennité viendrez vous purifier dans les tribunaux de la pénitence, pour donner à Jésus-Christ dans vos cœurs une nouvelle naissance, en le recevant à la table sacrée
, Massillon, Avent, Dispos. à la Comm.Table d'autel, table dans laquelle on encastre la pierre bénite sur laquelle le prêtre pose le calice.
Table sainte, balustrade ou grille qui sépare le chœur du sanctuaire et devant laquelle viennent s'agenouiller les communiants.
- 13Dans certaines provinces (Languedoc, Provence), poids de table, poids à l'usage du pays qui différait du poids de marc.
- 14Table à roue, large jante circulaire, liée au moyeu par des rais en bois léger et servant à doucir les grandes glaces.
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15Portion de roche à surface plane.
En descendant, on passe sur le penchant de plusieurs grandes tables ou couches d'une roche feuilletée
, Saussure, Voy. Alpes, t. II, p. 399, dans POUGENS.Tables de glaciers, blocs de pierre placés sur les glaciers, et qui, protégeant contre la fusion la glace au-dessous d'eux, se présentent comme perchés, le reste ayant fondu davantage autour d'eux.
Terme de géographie. Sommet d'une montagne, quand elle forme une espèce de plateau.
Montagne de la Table, constellation méridionale.
-
16Lame ou plaque de métal, morceau de pierre, de marbre, sur lequel on peut graver, écrire, peindre, etc. Graver sur une table d'airain.
Les tables de la loi, les tables de l'alliance, les lois données par Dieu et portées par Moïse aux Hébreux.
Ce fut quand je montai sur la montagne pour y recevoir les tables de pierre, les tables de l'alliance que le Seigneur fit avec vous
, Sacy, Bible, Deutéron. IX, 9.Il [Dieu] écrit de sa propre main, sur deux tables qu'il donne à Moïse au haut du mont Sinaï, le fondement de cette loi
, Bossuet, Hist. I, 4.Table isiaque, voy. ISIAQUE.
Table alimentaire, inscription romaine du temps de Trajan, découverte en 1747.
-
17À Rome, loi des Douze Tables, recueil de lois publiées par les décemvirs, 450 avant Jésus-Christ (avec un D et un T majuscules).
Dix magistrats qu'on créa sous le nom de décemvirs avec une autorité absolue, rédigèrent les lois des Douze Tables, qui sont le fondement et la source du droit romain
, Rollin, Hist. anc. Œuvr. t. III, p. 319, dans POUGENS.Ce n'est pas le seul endroit de la loi des Douze Tables où l'on voit le dessein des décemvirs de choquer l'esprit de la démocratie
, Montesquieu, Espr. XII, 21.Tables nouvelles, édit qui abolissait toutes les dettes et obligations.
Tables de proscription, liste où étaient portés les noms de ceux que Sylla et après lui les triumvirs proscrivirent.
La foudre a dévoré ce détestable airain, Ces tables de vengeance, où le fatal burin Épouvantait nos yeux d'une liste de crimes
, Voltaire, Triumv. I, 1. -
18Table de marbre, une des anciennes juridictions du royaume, partagée en trois tribunaux : celui du connétable, plus tard des maréchaux de France ; celui de l'amiral et celui du grand forestier, représenté plus tard par le grand maître des eaux et forêts ; juridiction ainsi nommée d'une longue table de marbre sur laquelle les vassaux étaient tenus d'apporter leurs redevances. P. Corneille était avocat du roi aux siéges généraux de l'amirauté, et des eaux et forêts de la Normandie en la table de marbre du Palais de Rouen.
Terme féodal. Mettre en sa table, unir ou réincorporer à sa table, user de retrait, par puissance de fief, sur l'acheteur ou l'héritier d'un fief.
Table de mer, ancien droit seigneurial établi par les comtes de Provence sur les marchandises et denrées que les étrangers faisaient entrer dans le port de Marseille, ou en faisaient sortir.
Le sieur de Libertat, propriétaire du droit qui se lève sur les marchandises appartenant aux étrangers, appelé la table de mer
, Délib. du 20 janv. 1654, dans JAL. -
19Plaques ou pièces de plomb dont on forme le revêtement d'une terrasse ou d'un réservoir. Plomb en table. Table de plomb.
Établi sur lequel on coule le plomb.
Table à couler, masse de fonte sur laquelle on coule les glaces. Établi sur lequel on les étame.
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20Table de verre, le verre plat qui n'a point été soufflé, qui n'est point encore employé.
Verre en table, verre de Bohême, le verre le plus blanc et le plus épais de tous.
- 21Table d'une enclume, lame d'acier qui recouvre la partie de l'enclume sur laquelle on frappe.
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22Nom donné aux claies étagées sur lesquelles on dispose les vers à soie dans les magnaneries.
Table volante, toile tendue sur un cadre de bois pour transporter les vers à soie ou déliter.
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23 Terme d'anatomie. Les tables du crâne, les deux lames osseuses de tissu compacte qui revêtent les surfaces interne et externe des os du crâne.
La table interne est aussi appelée table vitrée à cause de sa fragilité.
Chez le cheval, la table, la surface de frottement de l'incisive, lorsque l'usure a détruit les deux bords tranchants qui circonscrivent, dans la dent intacte, le cul-de-sac extérieur.
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24Diamant en table, rubis balais en table, diamant, rubis taillés sur deux faces bien dressées avec un biseau et des pans en facette sur la tranche.
Figure semblable à celle d'un diamant taillé en table
, Descartes, Météor. 3.On dit de même table de rubis, table d'émeraude.
Défaut à la surface d'un diamant, venant soit de matières étrangères qui y sont incorporées, soit de coups qui le fêlent.
- 25 Terme de métallurgie. Table tournante, anneau de fonte d'une seule pièce, présentant une surface conique inclinée vers l'axe pour les sables et pour les plus gros schlamms, inclinée au contraire à l'extérieur pour les schlamms fins, et qui procure le lavage du dépôt reçu en chaque point de la table.
- 26Tables ou rouelles d'essai, se disait de deux plaques d'étain, dont l'une était dans la chambre du procureur du roi du Châtelet, et l'autre dans celle de la communauté des potiers d'étain, sur laquelle les maîtres potiers étaient obligés d'empreindre les marques des poinçons dont ils devaient se servir pour marquer leurs ouvrages.
- 27Chez les cartiers, mener la table, assortir les cartes et les diviser par jeux.
-
28Sorte de ballots usités dans le Levant, qui sont plats et carrés.
Toutes les fourrures dont je viens de parler viennent en peaux et en tables ; les peaux se vendent en proportion du prix des tables que j'ai indiqué, suivant le nombre de peaux qu'il faut pour former la table
, Peyssonnel, Traité sur le commerce de la mer Noire, I, 189. -
29 Terme d'architecture. Plan vertical de forme carrée ou oblongue qui se détache du nu du mur.
Table d'attente, bossage pour recevoir une inscription.
Terme de maçonnerie. Partie de maçonnerie ou seulement de plâtre sur le mur, unie, lisse, saillante ou renfoncée, ordinairement de forme carrée ou rectangle.
On nomme aussi table, dans les ravalements faits de crépi moucheté en plâtre ou en mortier, les panneaux qui sont encadrés de bandes d'enduit.
Terme de menuiserie. Table saillante, panneaux en saillie sur leur bâti.
Terme de peinture et dorure en bâtiment. Table saillante, filet portant des ombres et des clairs représentant le contour et la saillie d'un panneau de menuiserie.
Terme de blason. Table d'attente, écu qui n'est chargé d'aucune pièce ni meuble.
- 30Nom que les ouvriers, dans le Midi, donnent au bassin où se fait le sel par évaporation de l'eau de mer.
-
31Index, ordinairement sous forme alphabétique, servant à faire trouver facilement les matières ou les mots qui sont dans un livre. Table des matières. Table alphabétique. Table méthodique.
Un habile médecin italien, qui, ayant travaillé sur les Aphorismes d'Hippocrate, dédia chaque livre de ses commentaires à un de ses amis et la table à un autre
, Scudéry, Conversations, dialogue.J'ai préparé des expériences et j'en donnerai la table
, Voltaire, Feu, II, 4.Fig.
On a des espèces de tables dans la mémoire
, Fénelon, Exist. 41.Table des chapitres, la table où l'on indique la matière traitée dans chaque chapitre.
Fig.
Autre sujet de conversation ; mais il ne faut faire à présent que la table des chapitres pour quand nous nous verrons
, Sévigné, 1er déc. 1690. -
32Feuille, planche sur laquelle certaines matières sont présentées méthodiquement et en raccourci, afin qu'on puisse les voir d'un coup d'œil. Table généalogique, chronologique.
Tables météorologiques, tables où l'on inscrit jour par jour les changements qui ont lieu dans l'atmosphère.
Tables des modales, table qui contenait les propositions modales.
La table des modales, appelée le pont aux ânes
, Dial. d'Or. Tubero, t. II, p. 54.Terme de marine. Se dit quelquefois pour livre des signaux.
-
33En mathématiques, série de nombres dont la grandeur et la variation sont déterminées par leurs rapports avec une ou plusieurs variables, auxquelles on donne successivement toutes les valeurs particulières convenables au sujet qu'on se propose. Une table d'intérêts.
Tables de survie, voy. SURVIE.
Table de multiplication ou de Pythagore, ou table pythagorique, table qui contient tous les produits de la multiplication des nombres simples, les uns par les autres, depuis un jusqu'à neuf.
Tables de logarithmes, voy. LOGARITHME.
Tables des sinus, voy. SINUS.
Table de réduction, table indiquant le rapport que différents poids, différentes mesures, différentes monnaies, etc. ont les uns avec les autres.
Tables astronomiques, tables calculées d'après les lois de la gravitation, et au moyen desquelles on peut, à l'aide de simples opérations numériques, assigner d'avance la position des planètes et des satellites pour un temps quelconque.
Une grande table pour trouver l'heure en mer par la hauteur des astres, table qui est en entier l'ouvrage de Mme de Lalande sa nièce [de Lalande]
, Delambre, Inst. Mém. scienc. 1807, 2° sem. p. 50.La théorie des inégalités séculaires et périodiques du mouvement des planètes, fondée sur la loi de la pesanteur universelle, a donné aux tables astronomiques une précision qui prouve la justesse et l'utilité de cette théorie
, Laplace, Exp. IV, 3.Tables alphonsines, tables astronomiques rédigées par l'ordre du roi Alphonse de Castille.
Les tables appelées, de son nom, tables alphonsines, parurent le jour même qu'il monta sur le trône…
, Bailly, Hist. astr. mod. t. I, p. 299.La gloire et les malheurs du règne d'Alphonse sont dans l'oubli, mais on conserve la mémoire des tables alphonsines
, Condorcet, Maurepas.Tables rodolphines, tables dédiées à l'empereur Rodolphe.
Les tables rodolphines, qui furent pour Kepler l'objet de tant de travaux et l'occasion de tant de découvertes, parurent en 1627
, Bailly, Hist. astr. mod. t. II, p. 125.
REMARQUE
Scarron a dit : Ils se mirent à table qui fut couverte peu de temps après, Rom. com. III, 2. Cette manière de parler est fautive, vu que se mettre à table fait une locution qui ne permet pas de séparer table et d'y rapporter le qui conjonctif.
HISTORIQUE
XIe s. As tables juent, pur els esbaneier [divertir]
, Ch. de Rol. VIII.
XIIe s. Ne porra Deus aprester table el desert ?
Liber psalm. p. 106. Quatorze rois i ot ains que table fust mise
, Sax. XXIII.
XIIIe s. Au jardin le [du] roi [il y] ot mainte table dressée
, Berte, II. Quiconcques veut estre deycier à Paris, ce est à savoir feseeur de dez à tables et à eschiés, d'os et d'yvoire, de cor et de toute autre maniere d'estoffe…
, Liv. des mét. 181. Et mainte espice delitable, Que bon mengier fait après table
, la Rose, 1354. Et s'à eus ne poés aler, Faites i par aucun parler Qui soit messagiers convenables, Par vois, par letres ou par tables [tablettes] ; Mès jà n'i metés propre non
, ib. 7530. Maistre Robert de Cerbone, pour la grant renommée que il avoit d'estre preudomme, il [Louis IX] le faisoit manger à sa table
, Joinville, 195. Devant leur portes sont les eglises, là où on sonne les cloches selonc les Latins, et tables [sorte de crécelle] selonc la maniere des Grieus
, Du Cange, tabula.
XIVe s. L'utilité pour quoi il [le cerveau] fu blanc, c'est qu'il fust aussi comme une table rase qui puet comprendre pluseurs figures et toutes couleurs
, H. de Mondeville, f° 15, verso. Estre humbles et doux, et les gens saluer, Bonne table tenir…
, Guesclin. 15173. Le test [crâne] est compost de deux tables plaines et legeres
, Lanfranc, f° 21. Chiaus [ceux] qui nous soloient servir Pour joie d'amours desservir [mériter], S'en faisoient grans esbanois [divertissements], Tables reondes et tournois
, Jean de Condé, t. III, p. 22. Les changeurs commis et deputez à ce faire et en lieux publics et accoustumez en nostre royaume et tenans tables [changes] ez villes où ils changeront
, Ordonn. des rois de Fr. t. II, p. 298. En la noble maison au roi une table appellée la table d'oneur, en laquelle seront assiz la veille et le jour de la premiere feste les trois plus souffisans princes, trois plus souffisans bannerez, et trois plus souffisans bachelers…
, ib. t. II, p. 466. Unes tables d'argent à escripre, en cire, esmailliées par dehors
, De Laborde, Émaux, p. 505. Les tables où on escript, qui sont de fust, couvertes de cire verte ou de cire rouge ou noire
, De Laborde, ib. Je vous diray un exemple d'une bonne dame qui acquist un grant blasme sans cause à une grande feste d'une table ronde de joustes [espèce de combat de chevalerie]
, Le Chev. de la Tour, Instr. à ses filles, f° 14, dans LACURNE.
XVe s. Messire Hue et les autres qui se sauverent, se prirent aux tables [planches] et aux masts, et le vent, qui estoit fort, les bouta sur le sablon
, Froissart, II, p. 75, dans LACURNE. Table ronde à tous venants [façon de donner à manger à tous ceux qui se présentaient]
, Bouciq. I, p. 62, dans LACURNE. Tables basses [les tables qui étaient autour de la principale table, laquelle était de deux pieds plus haute que les autres]
, Perceforest, t. II, f° 129. Ayant le doz au feu et le ventre à la table, Estant parmi les pots pleins de vin delectable
, Basselin, Vau de Vire, II.
XVIe s. La table de diamant grande et belle, dont l'anneau estoit esmaillé de noir
, Marguerite de Navarre, Nouv. XII. La tierce table [le troisième service] qui est à la fin du repas
, Les triomphes de la noble dame, f° 115, dans LACURNE. Un propos de table…
, Montaigne, I, 163. Encores qu'ils soyent payez, si est-ce que quasi tous ne payent rien, et si faut encores les traiter à vingt sols pour table (comme on dit) et au partir du logis que l'hoste fasse la courtoisie
, Lanoue, 105. Le soldat françois a ceste persuasion, que son capitaine ne lui doit denier ni les caresses ni la table
, Lanoue, 299. Le seigneur qui a reuni à sa table [à son fief] le fief de son vassal, n'est tenu en faire hommage à son seigneur
, Loysel, 643. Il n'y a quelquefois que la premiere table de l'os rompue
, Paré, III, 4. Les freres et sœurs de la table entiere [de père et de mère]
, Nouv. Coust. gén. t. I, p. 306. Table sans sel, bouche sans salive
, Cotgrave † Table vault escole notable
, Cotgrave † Il est à table et n'ose manger
, Cotgrave † De grosse table à l'estable
, Cotgrave † Ronde table oste le debat
, Cotgrave † Qui à la table dort doit payer l'escot
, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 218. On n'envieillist point à table
, Génin, Récréat. t. II, p. 246. Une fort grant table de diamant, à plain fons, un peu longuet et escorné de deux coings, accompaigné d'une grosse perle en œuf, qui est celluy que achepta le roy François premier et lui cousta soixante cinq mil escuz
, De Laborde, Émaux, p. 504. Le roy avoit juré en pleine table qu'il le feroit mourir
, D'Aubigné, Mém. p. 93, éd. LALANNE. Il leur mit sur table les memoires de toutte la chrestienté
, D'Aubigné, ib. p. 127.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
TABLE. Ajoutez :La table des magnats, évêques, barons du royaume, princes, comtes ; la table des représentants, députés des comitats, villes et districts libres, Almanach de Paris, 1867, p. 108.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
TABLE de Pythagore ou Table de Multiplication. Voyez Pythagore.
Table, s. f. Ce mot a dans la langue un grand nombre d’acceptions diverses. Voyez les articles suivans.
Tables, en Mathématiques. Ce sont des suites de nombres tout calculés, par le moyen desquels on exécute promptement des opérations astronomiques, géométriques, &c.
Tables astronomiques, sont des calculs des mouvemens, des lieux & des autres phénomenes des planetes premieres & sécondaires. Voyez Planete, Satellite, &c.
Les tables astronomiques les plus anciennes sont celles de Ptolomée, que l’on trouve dans son Almageste ; mais elles sont bien éloignées d’être conformes aux mouvemens des corps célestes. Voyez Almageste.
En 1252, Alphonse XI. roi de Castille, entreprit de les faire corriger. Le principal auteur de ce travail fut Isaac Hazan, astronome juif : & on a cru que le roi Alphonse y avoit aussi mis la main. Ce prince dépensa 400000 écus pour l’exécution de son projet. C’est ainsi que parurent les tables alphonsines, auxquelles on dit que ce prince mit lui-même une préface : mais Purbauhius & Regiomontanus en remarquerent bientôt les défauts ; ce qui engagea Regiomontanus, & après lui Waltherus & Warnerus, à s’appliquer aux observations célestes, afin de rectifier ces tables, mais la mort les arrêta dans ce travail.
Copernic, dans ses livres des Révolutions célestes, au-lieu des tables alphonsines, en donne d’autres qu’il a calculées lui-même sur les observations plus récentes, & en partie sur les siennes propres.
Eras. Reinholdus se fondant sur les observations & la théorie de Copernic, compila des tables qui ont été imprimées plusieurs fois & dans plusieurs endroits.
Ticho-Brahé remarqua de bonne-heure les défauts de ces tables ; ce qui le détermina à s’appliquer lui-même avec beaucoup d’ardeur aux observations célestes. Il s’attacha principalement aux mouvemens du Soleil & de la Lune. Ensuite Longomontanus, outre les théories des différentes planetes publiées dans son Astronomia danica, y ajouta des tables de leurs mouvemens, que l’on appelle tabulæ danicæ ; & après lui Kepler en 1627 publia les tables rudolphines qu sont fort estimées : elles tirent leur nom de l’empereur Rodolphe à qui Kepler les dédia.
En 1680, Maria Cunitia leur donna une autre forme.
Mercator essaya la même chose dans ses Observations astronomiques, qu’il publia en 1676 ; comme aussi J. Bapt. Morini qui mit un abregé des tables rudolphines à la tête d’une version latine de l’astronomie caroline de Street publiée en 1705.
Lansberge n’oublia rien pour décrier les tables rudolphines ; il construisit des tables perpétuelles des mouvemens célestes, ainsi qu’il les appelle lui-même : mais Horroxius astronome anglois, attaqua vivement Lansberge, dans sa défense de l’astronomie de Kepler.
Depuis les tables rudolphines, on en a publié un grand nombre d’autres : telles sont les tables philosophiques de Bouillaud, les tables britanniques de Vincent Wing, calculées sur l’hypothèse de Bouillaud, les tables britanniques de Newton, les tables françoises du comte de Pagan, par les tables carolines de Street, calculées sur l’hypothèse de Ward, les tables novalmagestiques de Riccioli.
Cependant parmi ces dernieres, les tables philolaïques & carolines sent les plus estimées. M. Whiston, suivant l’avis de M. Flamstéed, astronome d’une autorité reconnue en pareille matiere, jugea à propos de joindre les tables carolines à ses leçons astronomiques.
Les tables nommées tabulæ ludoviceæ, publiées en 1702 par M. de la Hire, sont entierement construites sur ses propres observations, & sans le secours d’aucune hypothèse ; ce que l’on regardoit comme impossible avant l’invention du micrometre, du telescope & du pendule.
M. le Monnier, de l’académie royale des Sciences de Paris, nous a donné en 1746 dans ses Institutions astronomiques, d’excellentes tables des mouvemens du soleil, de la lune, des satellites, des réfractions, des lieux de plusieurs étoiles fixes. L’auteur doit publier de nouvelles tables de la Lune, dressées sur ses propres observations. Les Astronomes & les Navigateurs attendent avec impatience cet important ouvrage.
Nous avons aussi d’excellentes tables des planetes par M. de la Hire, des tables du Soleil par M. de la Caille, &c.
Pour les tables des étoiles, Voyez Catalogue.
Quant à celles des sinus, des tangentes & des sécantes de chaque degré & minute d’un quart de cercle, dont on fait usage dans les opérations trigonométriques, Voyez Sinus, Tangentes, &c.
Sur les tables des logarithmes, des rhumbs dont on fait usage dans la Géométrie & dans la Navigation, &c. Voyez Logarithme, Rhumb, Navigation
Tables Loxodromiques ; ce sont des tables où la différence des longitudes & la quantité de la route que l’on a courue en suivant un certain rhumb, sont marquées de dix en dix minutes de latitude. Voyez Rhumb &. Chambers. (O)
C’est à ces dernieres tables, & à celles de M. le Monnier qu’il faut s’en tenir aujourd’hui, comme étant les plus modernes & les plus exactes.
Dans les tables d’équations du mouvement des planetes, on met d’abord le nom de l’argument, par exemple, distance du Soleil à la Lune. Ensuite, comme un signe est de 30 degrés, on écrit à gauche dans une ligne verticale tous les degrés depuis 0 jusqu’à 30 en descendant ; & à droite dans une ligne verticale tous les degrés depuis 0 jusqu’à 30 en montant. Cela posé, si on trouve, par exemple, au haut de la table ces mots, ajoutez ou ôtez en descendant, & au haut de la même table le signe VII, par exemple, ou tout autre ; cela signifie, que si on a pour argument VII sign. + 10 degr. il faudra ajouter ou ôter l’équation qui est au-dessous de VII, & vis-à-vis de 10 degrés dans la colonne qui est à gauche ; & si on a au-bas de la table ôtez ou ajoutez en montant & au-bas de la même table le signe IV, par exemple, cela signifie, que si on a pour argument IV signes + 7 degr. il faudra ôter ou ajouter l’équation qui est au-dessus de 4 & vis-à-vis de 7 dans la colonne qui est à gauche, & ainsi des autres. Voyez Equation.
Sur les tables de la Lune, voyez Lune.
Tables des maisons, en termes d’Astrologie. Ce sont certaines tables toutes dressées & calculées pour l’utilité de ceux qui pratiquent l’Astrologie, lorsqu’il s’agit de tracer des figures. Voyez Maison.
Tables, pour le jet des bombes ; ce sont des calculs tout faits pour trouver l’étendue des portées des bombes tirées sous telle inclinaison que l’on veut, & avec une charge de poudre quelconque. Voyez Mortier & Jet des bombes.
Les plus parfaites & les plus complettes que l’on ait, sont celles du Bombardier françois par M. Belidor. (Q)
Tables de la loi, (Théologie.) on nomme ainsi deux tables que Dieu, suivant l’Ecriture, donna à Moïse sur le mont Sinaï, & sur lesquelles étoient écrits les préceptes du décalogue. Voyez Décalogue.
On forme plusieurs questions sur ces tables, sur leur matiere, leur forme, leur nombre ; l’auteur qui les a écrites, & ce qu’elles contenoient.
Quelques auteurs orientaux cités par d’Herbelot, Biblioth. orientale, p. 649. en compte jusqu’à dix, d’autres sept ; mais les Hébreux n’en comptent que deux. Les uns les font de bois, les autres de pierres précieuses ; ceux-ci sont encore partagés, les uns les font de rubis, & les autres d’escarboucle ; ceux qui les font de bois les composent d’un bois nommé sédrou ou sedras, qui est une espece de lot que les Musulmans placent dans le paradis.
Moïse remarque, que ces tables étoient écrites des deux côtés. Plusieurs croyent qu’elles étoient percées à jour, ensorte qu’on pouvoit lire des deux côtés ; d’un côté à droite, & de l’autre à gauche. D’autres veulent que le législateur fasse simplement cette remarque, parce que pour l’ordinaire, on n’écrivoit que d’un côté sur les tablettes. Quelques-uns enfin, comme Oleaster & Rivet, traduisent ainsi le texte hébreu, elles étoient écrites des deux parties, qui se regardoient l’une l’autre ; ensorte qu’on ne voyoit rien d’écrit en-dehors. Il y en a qui croient que chaque table contenoit les dix préceptes, d’autres qu’ils étoient mi-partis, cinq sur chaque table ; enfin, quelques-uns font ces tables de dix ou douze coudées.
Moïse dit expressément, qu’elles étoient écrites de la main de Dieu, digito Dei scriptas, ce que quelques-uns entendent à la lettre. D’autres expliquent, par le ministere d’un ange ; d’autres de l’esprit de Dieu, qui est quelquefois nommé le doigt de Dieu. D’autres enfin, que Moïse inspiré de Dieu & rempli de son Esprit les écrivit, explication qui paroît la plus naturelle.
On sait que Moïse descendant de la montagne de Sinaï, comme il rapportoit les premieres tables de la loi, les brisa d’indignation en voyant les Israëlites adorer le veau d’or : mais quand ce crime fut expié, il en obtint de nouvelles qu’il montra au peuple, & que l’on conservoit dans l’arche d’alliance.
Les Musulmans disent que Dieu commanda au burin céleste, d’écrire ou de graver ces tables, ou qu’il commanda à l’archange Gabriel de se servir de la plume, qui est l’invocation du nom de Dieu, & de l’encre qui est puisée dans le fleuve des lumieres pour écrire les tables de la loi. Ils ajoutent que Moïse ayant laissé tomber les premieres tables, elles furent rompues, & que les Anges en rapporterent les morceaux dans le ciel, à la reserve d’une piece de la grandeur d’une coudée, qui demeura sur la terre & qui fut mise dans l’arche d’alliance. D’Herbelor, biblioth. orientale, p. 649. Calmet, Dict. de la Eible.
Table des pains de proposition, (Critiq. sacrée.) c’étoit une grande table d’or, placée dans le temple de Jérusalem, sur laquelle on mettoit les douze pains de proposition en face, six à droite, & six à gauche. Il falloit que cette table fût très-précieuse, car elle fut portée à Rome, lors de la prise de Jérusalem, & parut au triomphe de Titus, avec d’autres richesses du temple. Il paroît par les tailles-douces, qu’on porta devant l’empereur, le chandelier d’or & une autre figure, que Villalpand, Cornelius à Lapide, Ribara, & presque tous les savans qui ont vû autrefois l’arc de triomphe à Rome, prennent pour la table des pains de proposition. Il est vrai cependant que l’obscurité des figures, presqu’entierement rongées & effacées par le tems, rendroient aujourd’hui le fait des plus douteux ; mais dans d’anciennes copies, on a crû voir manifestement la table dont nous parlons, sur-tout à cause des deux coupes qui sont au-dessus ; car on mettoit toujours sur cette table deux de ces coupes remplies d’encens. Enfin, Josephe qui avoit été présent au triomphe de Titus, leve le doute. Il nous parle de bello judaico, lib. VII. c. xvij. de trois choses qui furent portées devant le triomphateur : 1°. la table des pains de proposition ; 2°. le chandelier d’or, dont il fait mention dans le même ordre que cela se trouve rangé dans l’arc de triomphe ; 3°. la loi qui ne se voit point sur cet arc, & qui apparemment n’y fut pas sculptée, faute de place. (D. J.)
Table du Seigneur, (Crit. sacrée.) c’est la table de l’Eucharistie, où en mangeant le pain & en buvant le vin sacré, le fidele célebre la mémoire de la mort & du sacrifice de J. C. c’est pourquoi les Chrétiens du tems de Tertullien, appellerent leur culte sacrifice, & se servirent du mot d’autel, en parlant de la table du Seigneur. On donna ce nom d’autel, parce que le fidele qui s’approche de la table du Seigneur, vient lui-même s’offrir à Dieu, comme une victime vivante : car l’expression être debout à l’autel, désigne proprement la victime qui se présente pour être immolée ; comme il paroît par ce vers de Virgile, Géorg. l. II. & ductus cornu stabit sacer hircus ad aram. Ainsi quand S. Paul dit, Epit. aux Hébreux, ch. xiij. v. 10. nous avons un autel ; c’est une expression figurée, dont le sens est « nous avons une victime, savoir J. C. à laquelle ceux qui sont encore attachés au culte lévitique, ne sauroient avoir de part ». En effet, les premiers chrétiens n’avoient point d’autels dans le sens propre, & les payens leur en faisoient un crime, ne concevant pas qu’il pût y avoir une religion sans victimes & sans autels. Philon appelle les repas sacrés, la table du Seigneur. (D. J.)
Tables, lois des douze, (Hist. Rom.) code de lois faites à Rome, par les décemvirs vers l’an 301 de la fondation de cette ville.
Les divisions qui s’élevoient continuellement entre les consuls & les tribuns du peuple, firent penser aux Romains qu’il étoit indispensable d’établir un corps de lois fixes pour prévenir cet inconvénient, & en même tems assez amples, pour régler les autres affaires civiles. Le peuple donc créa des décemvirs, c’est-à-dire dix hommes pour gouverner la république, avec l’autorité consulaire, & les chargea de choisir parmi les lois étrangeres, celles qu’ils jugeroient les plus convenables pour le but que l’on se proposoit.
Un certain Hermodore, natif d’Ephèse, & qui s’étoit retiré en Italie, traduisit les lois qu’on avoit rapportées d’Athenes, & des autres villes de la Grece les mieux policées, pour emprunter de leurs ordonnances, celles qui conviendroient le mieux à la république Romaine. Les décemvirs furent chargés de cet ouvrage, auquel ils joignirent les lois royales ; c’est ainsi qu’ils formerent comme un code du Droit romain. Le sénat après un sérieux examen, l’autorisa par un sénatus-consulte, & le peuple le confirma par un plébiscite dans une assemblée des centuries.
L’an 303 de la fondation de Rome, on fit graver ces lois sur dix tables de cuivre, & on les exposa dans le lieu le plus éminent de la place publique ; mais comme il manquoit encore plusieurs choses pour rendre complet ce corps des lois romaines ; les décemvirs dont on continua la magistrature en 304, ajouterent de nouvelles lois qui furent approuvées, & gravées sur deux autres tables, qu’on joignit aux dix premieres, & qui firent le nombre de douze. Ces douze tables servirent dans la suite de jurisprudence à la république Romaine. Ciceron en a fait un grand éloge en la personne de Crassus, dans son premier livre de l’Orateur, n°. 43. & 44. Denis d’Halicarnasse, Tite-Live & Plutarque traitent aussi fort au long des lois décemvirales, car c’est ainsi qu’on nomma les lois des douze tables.
Elles se sont perdues ces lois par l’injure des tems ; il ne nous en reste plus que des fragmens dispersés dans divers auteurs, mais utilement recueillis par l’illustre Jean Godefroy. Le latin en est vieux & barbare, dur & obscur ; & même à mesure que la langue se poliça chez les Romains, on fut obligé de le changer dans quelques endroits pour le rendre intelligible.
Ce n’est pas-là cependant le plus grand défaut du code des lois décemvirales. M. de Mosites qui va nous l’apprendre ; la sévérité des lois royales faites pour un peuple composé de fugitifs, d’esclaves & de brigands, ne convenoit plus aux Romains. L’esprit de la république auroit demandé que les décemvirs n’eussent pas mis ces lois dans leurs douze tables ; mais des gens qui aspiroient à la tyrannie, n’avoient garde de suivre l’esprit de la république.
Tite-Live, liv. I. dit, sur le supplice de Métius-Fuffétius, dictateur d’Albe, condamné par Tullus-Hostilius, à être tiré par deux chariots, que ce fut le premier & le dernier supplice où l’on témoigna avoir perdu la mémoire de l’humanité ; il se trompe ; le code des douze tables a plusieurs autres dispositions très-cruelles. On y trouve le supplice du feu, des peines presque toujours capitales, le vol puni de mort.
Celle qui découvre le mieux le dessein des décemvirs, est la peine capitale prononcée contre les auteurs des libelles & les poëtes. Cela n’est guere du génie de la république, où le peuple aime à voir les grands humiliés. Mais des gens qui vouloient renverser la liberté, craignoient des écrits qui pouvoient rappeller l’esprit de la liberté.
On connut si bien la dureté des lois pénales, insérées dans le code des douze tables, qu’après l’expulsion des décemvirs, presque toutes leurs lois qui avoient fixé les peines, furent ôtées. On ne les abrogea pas expressément ; mais la loi Porcia ayant défendu de mettre à mort un citoyen romain, elles n’eurent plus d’application. Voilà le vrai tems auquel on peut rapporter ce que Tite-Live, liv. I. dit des Romains, que jamais peuple n’a plus aimé la modération des peines.
Si l’on ajoute à la douceur des peines, le droit qu’avoit un accusé de se retirer avant le jugement, on verra bien que les lois décemvirales s’étoient écartées en plusieurs points de l’esprit de modération, si convenable au génie d’une république, & dans les autres points dont Ciceron fait l’éloge, les lois des douze tables le méritoient sans doute. (D. J.)
Table de cuivre, (Jurisp. rom.) æs, table sur laquelle on gravoit chez les Romains la loi qui avoit été reçue. On affichoit cette table dans la place publique ; & lorsque la loi étoit abrogée, on ôtoit l’affiche, c’est-à-dire, cette table. De-là ces mots fixit legem, atque refixit. Ovide déclare que dans l’âge d’or, on n’affichoit point des paroles menaçantes gravées sur des tables d’airain.
Nec verba minantia fixo
Ære ligabantur.
Dans la comédie de Trinummus de Plaute, un plaisant dit, qu’il vaudroit bien mieux graver les noms des auteurs des mauvaises actions, que les édits. (D. J.)
Table abbatiale, (Jurisprud.) est un droit dû en quelques lieux à la mense de l’abbé par les prieurs dépendans de son abbaye. Voyez le Diction. des Arrêts de Brillon, au mot Abbé, n. 107. (A)
Table de marbre, (Jurisprud.) est un nom commun à plusieurs jurisdictions de l’enclos du Palais, savoir la connétablie, l’amirauté & le siege de la réformation générale des eaux & forêts. Chacune de ces jurisdictions, outre son titre particulier, se dit être au siege de la table de marbre du palais à Paris.
L’origine de cette dénomination, vient de ce qu’anciennement le connétable, l’amiral & le grand-maître des eaux & forêts tenoient en effet leur jurisdiction sur une grande table de marbre qui occupoit toute la largeur de la grand’salle du palais ; le grand chambrier y tenoit aussi ses séances.
Cette table servoit aussi pour les banquets royaux. Du Tillet, en son recueil des rangs des grands de France, pag. 97. dit que le dimanche 16 Juin 1549, le Roi Henri II. fit son entrée à Paris ; que le soir fut fait en la grand’salle du palais le soupé royal ; que ledit seigneur fut assis au milieu de la table de marbre.
Cette table fut détruite lors de l’embrâsement de la grand’salle du palais, qui arriva sous Louis XIII. en 1618.
Outre la table de marbre dont on vient de parler, il y avoit dans la cour du palais la pierre de marbre, que l’on appelloit aussi quelquefois la table de marbre. Quelques-uns ont même confondu ces deux tables l’une avec l’autre.
Mais la pierre de marbre étoit différente de la table de marbre, & par sa situation, & par son objet. La pierre de marbre étoit au pié du grand degré du palais. Elle existoit encore du tems du roi Jean en 1359. Elle servoit à faire les proclamations publiques. Elles se faisoient pourtant aussi quelquefois sur la table de marbre en la grand’salle du palais. Voyez le recueil des ordonnances de la troisieme race, tome III. p. 347. aux notes.
Quand on parle de la table de marbre simplement, on entend la jurisdiction des eaux & forêts qui y tient son siege. Elle connoît par appel des sentences des maitrises du ressort. Les commissaires du parlement viennent aussi y juger en dernier ressort les matieres de réformation. Voyez Eaux & Forêts.
Il y a aussi des tables de marbre dans plusieurs autres parlemens du royaume, mais pour les eaux & forêts seulement. Elles ont été créées à l’instar de celle de Paris ; elles furent supprimées par édit de 1704, qui créa au lieu de ces jurisdictions une chambre de réformation des eaux & forêts en chaque parlement ; mais par différens édits postérieurs, plusieurs de ces tables de marbre ont été rétablies. Voyez Eaux & Forêts, Grurie, Maîtrise, Amirauté, Connétablie, Maréchaussée. (A)
Table du seigneur, signifie domaine du seigneur ; mettre en sa table, c’est réunir à son domaine. Ce terme est usité en matiere de retrait féodal. Voyez l’article 21 de la coutume de Paris. Quelques-uns prétendent que table en cette occasion signifie catalogue, & que mettre en sa table, c’est comprendre le fief servant dans la liste des biens & droits qui composent le fief dominant. Voyez Fief Retrait féodal. (A)
Table ronde, s. f. (Hist. mod.) chevaliers de la table ronde : ordre militaire qu’on prétend avoir été institué par Arthur, premier roi des Bretons, vers l’an 516. Voyez Chevalier.
On dit que ces chevaliers, tous choisis entre les plus braves de la nation, étoient au nombre de vingt-quatre, & que la table ronde, d’où ils tirerent leur nom, fut une invention d’Arthur, qui voulant établir entr’eux une parfaite égalité, imagina ce moyen d’eviter le cérémonial, & les disputes du rang au sujet du haut & bas bout de la table.
Lesly nous assure qu’il a vu cette table ronde à Winchestre, si on en veut croire ceux qui y en montrent une de cette forme avec beaucoup de cérémonies, & qu’ils disent être celle même dont se servoient les chevaliers ; & pour confirmer la vérité de cette tradition, ils montrent les noms d’un grand nombre de ces chevaliers tracés autour de la table. Larrey, & plusieurs autres écrivains, ont débité sérieusement cette fable comme un fait historique. Mais outre que Camdem observe que la structure de cette table est d’un goût beaucoup plus moderne que les ouvrages du sixieme siecle, on regarde le roi Arthur comme un prince fabuleux, & le P. Papebrok a démontré qu’avant le dixieme siecle on ne savoit ce que c’étoit que des ordres de chevalerie.
Il paroît au contraire que la table ronde n’a point été un ordre militaire, mais une espece de joûte ou d’exercice militaire entre deux hommes armés de lances, & qui différoit des tournois où l’on combattoit troupe contre troupe. C’est ce que Matthieu Paris distingue expressément. « Non in hastiludio illo, dit-il, quod torneamentum dicitur, sed potius in illo ludo militari qui mensa rotunda dicitur ». Et l’on croit qu’on donnoit à cette joûte le nom de table ronde, parce que les chevaliers qui y avoient combattu venoient au retour souper chez le principal tenant, où ils étoient assis à une table ronde. Voyez encore sur ce sujet l’abbé Justiniani & le pere Helyot.
Plusieurs auteurs disent qu’Artus, duc de Bretagne, renouvella l’ordre de la table ronde, qu’on supposoit faussement avoir existé. Paul Jove rapporte que ce ne fut que sous l’empire de Frederic Barberousse qu’on commença à parler des chevaliers de la table ronde : d’autres attribuent l’origine de ces chevaliers aux factions des Guelphes & des Gibelins. Edouard III. fit, selon Walsingham, bâtir un palais qu’il appella la table ronde, dont la cour avoit deux cens piés de diametre.
Table, en terme de Blason, se dit des écus ou des écussons qui ne contiennent que la simple couleur du champ, & qui ne sont chargés d’aucune piece, figure, meuble, &c. On les appelle tables d’attente, ou tables rases.
Tables du crane, (Anatomie.) les os du crâne sont composés de deux lames osseuses, qu’on appelle tables : il y a pourtant quelques endroits du crâne où on ne les trouve pas ; & dans ces endroits-là, il n’y a point de diploé ; c’est ce qu’il faut bien observer quand il est nécessaire d’appliquer le trépan.
La table extérieure est la plus épaisse & la plus polie ; elle est recouverte du péricrâne : l’intérieure est plus mince, & la dure-mere est fortement attachée à sa surface interne, particulierement au fond & aux sutures. De plus, on remarque dans cette table plusieurs sillons, qui y ont été creuses par le battement des arteres de la dure-mere, non-seulement lorsque les os étoient encore tendres dans la jeunesse, mais même jusqu’à leur accroissement parfait.
Ruisch dit qu’il a vu plusieurs fois le crâne des adultes sans diploé ; de sorte que l’on ne remarquoit aucune séparation d’une table d’avec l’autre.
On trouve entre les deux tables du crâne, une infinité de petites cellules osseuses appellées par les Grecs diploé, & par les Latins meditullium. Ces cellules sont évidentes dans les crânes de ceux qui sont nouvellement décédés particulierement à l’os du front, à l’endroit où ces os sont le plus épais ; on trouve dans ces cellules un suc moëlleux, & quantité de vaisseaux sanguins, qui portent non-seulement la nourriture aux os, mais aussi la matiere de ce suc médullaire.
Quand on fait l’opération du trépan, & que l’on voit la scieure de l’os prendre une teinture rouge, c’est une marque que l’on a percé la premiere table, & qu’on est arrivé au diploé ; il faut percer la seconde table avec une grande précaution, parce qu’elle est plus mince que la premiere, & qu’il ne faut point s’exposer à donner atteinte à la dure-mere, parce que cette faute seroit suivie de funestes accidens.
A l’occasion d’un coup reçu sur la tête, ou d’une chûte, les vaisseaux sanguins peuvent se rompre dans le diploé ; & le sang épanché se corrompant, cause dans la suite par son âcreté une érosion à la table intérieure du crâne, sans qu’il en paroisse aucun signe à l’extérieur ; la corruption de cette table se communique bien-tôt aux deux méninges, & à la substance même du cerveau ; de maniere que l’on voit périr les malades, après qu’ils ont souffert de longues & cruelles douleurs, sans que l’on sache bien précisément à quoi en attribuer la cause.
Il arrive aussi à l’occasion du virus vérolique, dont le diploé peut être infecté, que les deux tables du crâne se trouvent cariées ; ce qui fait souffrir des douleurs violentes aux malades, quand l’exostose commence à paroître dans ces véroles invétérées, à cause de la sensibilité du péricrâne ; quelquefois même la carie ayant percé la premiere table, on en voit partir des fungus, qui sont des excroissances en forme de champignons. C’est un terrible accident ; car un nouveau traitement de la vérole n’y peut rien, & les topiques contre la carie & le fungus, ne font que pallier le mal. (D. J.)
Table du grand livre, (Commerce.) que les marchands, négocians, banquiers, & teneurs de livres, nomment aussi alphabet, répertoire, ou index. C’est une sorte de livre composé de vingt-quatre feuillets dont on se sert pour trouver avec facilité les endroits du grand livre où sont débitées & créditées les personnes avec lesquelles on est en compte ouvert. Voyez Débiter, Créditer, Compte & Livre.
Les autres livres dont se servent les négocians, soit pour les parties simples, soit pour les parties doubles, ont aussi leurs tables ou alphabets particuliers ; mais ces tables ne sont point séparées ; elles se mettent seulement sur deux feuillets à la tête des livres. Voyez Livres. Dictionnaire du Commerce.
Table, poids de, (Commerce.) on nomme ainsi une sorte de poids en usage dans les provinces de Languedoc & de Provence. Voyez Poids.
Table, (Archit.) nom qu’on donne dans la décoration d’Architecture, à une partie unie, simple, de diverses figures, & ordinairement quarré-longue ; ce mot vient du latin tabula, planche.
Table à crossette, table cantonnée par des crossettes ou oreillons ; il y a de ces tables à plusieurs palais d’Italie.
Table couronnée, table couverte d’une corniche, & dans laquelle on taille un bas-relief, où l’on incruste une tranche de marbre noir, pour une inscription.
Table d’attente, bossage qui sert dans les façades, pour y graver une inscription, & pour y tailler de la sculpture.
Table d’autel, grande dalle de pierre, portée sur de petits piliers ou jambages, ou sur un massif de mâçonnerie, laquelle sert pour dire la messe.
Table de crépi, panneau de crépi, entouré de naissances badigeonnées dans les murs de face les plus simples, & de piés droits, montans, ou pilastres & bordures de pierre dans les plus riches.
Table de cuivre, table composée de planches ou de lames de cuivre, dont on couvre les combles en Suede, où on en voit même de taillées en écailles sur quelques palais.
Tables de plomb, piece de plomb, fondue de certaine épaisseur, longueur & largeur, pour servir à différens usages.
Table de verre, morceau de verre de Lorraine qui est de figure quarrée-longue.
Table en saillie, table qui excede le nud du parement d’un mur, d’un pié-destal, ou de toute autre partie qu’elle décore.
Table fouillée, table renfoncée dans le dé d’un piédestal, & ordinairement entourée d’une moulure en maniere de ravalement.
Table rustique, table qui est piquée, & dont le parement semble brut ; il y a de ces tables aux grottes & aux bâtimens rustiques. Daviler. (D. J.)
Table de calandre, (Calandrerie.) on appelle ainsi deux pieces de bois fort épaisses plus longues que larges, qui font la principale partie de la machine qui sert à calandrer les étoffes ou les toiles. C’est entre ces tables que se mettent les rouleaux sur lesquels sont roulés ces toiles & ces étoffes. (D. J.)
Table a moule, terme de Chandelier, longue table percée de divers trous en forme d’échiquier, sur laquelle on dresse les moules à faire de la chandelle moulée, lorsqu’on veut les remplir de suif ; au-dessous de la table est une auge pour recevoir le suif qui peut se répandre. (D. J.)
Table a moule, terme de Cirerie, les blanchisseurs de cire donnent ce nom à de grands chassis soutenus de plusieurs piés, sur lesquels ils mettent leurs planches à moules, dans lesquels on dresse les pains de cire blanche. Dictionnaire du Com. (D. J.)
Tables aux voiles, terme de Cirerie, autrement dites carrés, & établis ; ce sont chez les mêmes blanchisseurs de cire, de grands bâtis de bois, sur lesquels sont étendues les toiles de l’herberie, où l’on met blanchir les cires à la rosée & au soleil, après qu’elles ont été grélonées. (D. J.)
Table de camelot, terme de Commerce ; on nomme ainsi à Smyrne les ballots de ces étoffes qu’on envoie en chrétienté ; ce nom leur vient de ce que les ballots sont quarrés & plats. (D. J.)
Table, en terme de Diamantaire, est la superficie extérieure d’un diamant ; les tables sont susceptibles de plus ou moins de pans, selon qu’elles sont plus ou moins grandes, & que le diamant le mérite.
Table de nuit, terme d’Ebéniste, c’est une petite table sans ou avec un dessus de marbre, qui se place à côté du lit, & sur laquelle on pose les choses dont on peut avoir besoin durant la nuit. (D. J.)
Table de plomb, (outil de Ferblantier.) c’est un morceau de plomb de l’épaisseur d’un pouce & demi, sur six pouces ou environ de large, & quinze pouces de long, qui sert aux Ferblantiers pour piquer les grilles de rapes & découper certains ouvrages. Voyez la figure, Planches du Ferblantier.
Table de la machine, en termes de Friseur d’étoffes, est une espece de table couverte d’une moquette sur laquelle on met l’étoffe à friser. Elle est soutenue à droite sur la troisieme traverse, & à gauche sur la seconde, & percée d’un trou à chacune de ses extrémités sur lequel sont placées des grenouilles à mi-bois. Voyez Grenouille. Voyez les Planches de la Draperie.
Table, (Manufact. de glaces.) les ouvriers qui travaillent à l’adouci des glaces brutes, appellent la table, le bâti de grosses planches sous lequel est mastiquée avec du plâtre une des deux glaces qui s’adoucissent l’une contre l’autre ; c’est au-dessus de cette table qu’est couchée horisontalement la roue dont les adoucisseurs se servent pour user les glaces. Savary. (D. J.)
La table à couler est une table de fonte de plus de cent pouces de longueur, & du poids de douze ou quinze milliers, sur laquelle on coule le verre liquide dont on fait les glaces. La largeur de cette table s’augmente ou se diminue à volonté, par le moyen de deux fortes tringles de fer mobiles qu’on place au deux côtés plus proches ou plus éloignés, suivant le volume de la piece qu’on coule ; c’est sur ces tringles que pose par ses deux extrémités le rouleau de fonte qui sert à pousser la matiere jusqu’au bout de la table. (D. J.)
Table, piece de presse d’Imprimerie, est une planche de chêne environ de trois piés quatre pouces de long sur un pié & demi de large, & de douze à quatorze lignes d’épaisseur, sur laquelle est attaché le coffre, où est renfermé le marbre de la presse ; elle est garnie en-dessous de deux rangs de crampons ou pattes de fer, cloués à cinq doigts de distance l’un de l’autre. Voyez dans les Planches d’Imprimerie, & leur explication, la table & les crampons qui glissent sur les bandes de fer du berceau de la presse.
Table dont les Facteurs d’orgues se servent pour couler l’étain & le plomb en tables ou feuilles minces, est une forte table de bois de chêne inclinée à l’horison, au moyen de quelques morceaux de bois qui la soutiennent par un bout, ou d’un tréteau. Cette table est couverte d’un coutil sur lequel, au moyen du rable qui contient le métal fondu, on coule les lames de plomb ou d’étain, en faisant couler le rable en descendant le long de la planche. Voyez la fig. 59. Pl. d’Orgue & l’article Orgue, où le travail du plomb & de l’étain est expliqué.
Table d’attente, (Menuiserie.) est un panneau en saillie au-dessus des guichets des grandes portes, sur lesquels on fait des ornemens en sculpture. Voyez les Planches de Menuiserie.
Table de bracelet, en termes de Metteur en œuvre, est une plaque en pierreries montées sur des morceaux de velours, ou autres étoffes qui entourent le bras, & qui se lient & délient par un ressort pratiqué sous cette plaque. Voyez Boîte de table.
Table des miroitiers, (ustensile des Miroitiers.) les miroitiers qui mettent les glaces au teint, nomment pareillement table, une espece de long & large établi de bois de chêne, soutenu d’un fort chassis aussi de bois, sur lequel est posée en bascule la pierre de liais, où l’on met les glaces au teint. (D. J.)
Table, en termes de Paind’épicier, ce sont des especes de tours parfaitement semblables à ceux des Boulangers & Pâtissiers.
Table de billard, (Paumier.) c’est un chassis fait de planches de bois de chêne bien unies & bien jointes ensemble, sur lequel on applique le tapis de drap verd sur lequel on joue au billard. Cette table est posée solidement & de niveau sur dix piés ou piliers de charpente ou de menuiserie joints ensemble par d’autres pieces de bois qui les traversent.
Table de plomb, (terme de Plombier.) ou plomb en table, c’est du plomb fondu & coulé par les plombiers sur une longue table de bois couverte de sable. Les plombiers appellent aussi quelquefois de la sorte ce qu’ils nomment autrement des moules, c’est-à-dire, des especes de longs établis garnis de bords tout au-tour, & couverts ou de sable ou d’étoffe de laine & de toile, sur lesquels ils coulent les tables de plomb. Il y en a de deux sortes ; les unes posées de niveau pour les grandes tables de plomb, & les autres qui ont de la pente pour les petites tables. Dict. du Comm. (D. J.)
Tables d’essai, (terme de Potier d’étain.) ou rouelles d’essai ; on appelle ainsi deux plaques d’étain, dont l’une est dans la chambre du procureur du roi du châtelet, & l’autre dans celle de la communauté ; c’est sur ces tables que les maîtres potiers d’étain sont obligés d’empreindre ou insculper les marques des poinçons dont ils doivent se servir pour marquer leurs ouvrages, afin d’en assurer la bonté. Dict. du Com. (D. J.)
Table d’un moulin, (Sucrerie.) on appelle la table d’un moulin, une longue piece de bois qui est placée au milieu du chassis d’un moulin ; c’est dans cette piece que sont enchâssées la platine du grand rôle, & les embasses des petits tambours, c’est-à-dire les crapaudines dans lesquelles roulent les pivots des trois tambours. (D. J.)
Table a tondre, terme de Tondeurs de draps.) espece d’ais ou planche de chêne ou de noyer, épaisse d’environ trois pouces & demi, large de quinze à seize pouces & longue de neuf à dix piés. Cette planche est garnie par le dessus de plusieurs bandes d’une grosse étoffe appellée tuf, mises l’une sur l’autre, entre lesquelles sont plusieurs lits de paille, d’avoine, ou de bourre tontisse très-fine, & par-dessus le tout est une couverture de treillis attachée par des bouts, & lacée par-dessus. La table à tondre est posée sur deux tréteaux de bois inégaux, en sorte qu’elle se trouve un peu en talud, ce que les ouvriers apppellent placée en chasse ; elle sert à étendre l’étoffe dessus pour la tondre avec les forces. Les tondeurs se servent encore d’une autre table assez semblable à la premiere, à la reserve qu’elle est faite en forme de pupitre long ; & parce que c’est sur cette table qu’ils rangent ou couchent le poil d’étoffe avec le cardinal & la brosse, & qu’ensuite ils la nettoyent avec la tuile, ils l’appellent, suivant ces différens usages, tantôt table à ranger & à coucher, & tantôt table à nettoyer. Savary. (D. J.)
Table de verre, s. f. (Vitrerie.) c’est du verre qu’on appelle communément verre de Lorraine, qui se souffle & se fabrique à-peu-près comme les glaces de miroirs ; il est toujours un peu plus étroit par un bout que par l’autre, & a environ deux piés & demi en quarré de tout sens : il n’a point de boudine, & sert à mettre aux portieres des carrosses de louage ou de ceux où l’on ne veut pas faire la dépense de véritables glaces ; on en met aussi aux chaises à porteurs. Les tables de verre se vendent au balot ou ballon composé de plus ou moins de liene, suivant que c’est du verre commun ou du verre de couleur. Savary. (D. J.)
Table se dit au jeu de trictrac des deux côtés du tablier où l’on joue avec des dames, & dont on fait des cases.
La table du grand jan est celle qui est de l’autre côté vis-à-vis celle du petit jan. On l’appelle table du grand jan, parce que c’est là qu’on le fait.
La table du petit jan, c’est la premiere table où les dames sont empilées.
Le mot de table se prend encore quelquefois pour les dames mêmes. Voyez Dames.
Table, (Econom. domestiq.) c’est un meuble de bois, dont la partie supérieure est une grande surface plane, soutenue sur des piés ; il est destiné à un grand nombre d’usage dans les maisons ; il y a des tables à manger, à jouer, à écrire. Elles ont chacune la forme qui leur convient.
Table, mensa, (Antiq. rom.) les Romains étalerent une grande magnificence dans les tables dont ils ornerent leurs salles & leurs autres appartemens ; la plûpart étoient faites d’un bois de cedre qu’on tiroit du mont Atlas, selon le témoignage de Pline, l. XLIII. c. xv. dont voici les termes : Atlas mons peculiari proditur sylvâ ; confines ei mauri, quibus plurima arbor cedri, & mensarum insania quas fæminæ viris contra margaritas, tegerunt. On y employoit encore quelquefois un bois beaucoup plus précieux, lignum citrum, qui n’est pas notre bois de citronnier, mais d’un arbre beaucoup plus rare que nous ne connoissons pas, & qu’on estimoit singulierement à Rome. Il falloit être fort riche pour avoir des tables de ce bois ; celle de Cicéron lui coutoit près de deux mille écus ; on en vendit deux entre les meubles de Gallus Asinius, qui monterent à un prix si excessif, que s’il en faut croire le même Pline, chacune de ces tables auroit suffi pour acheter un vaste champ. Voyez Citronnier.
L’excès du prix des tables romaines provenoit encore des ornemens dont elles étoient enrichies. Quant à leur soutien, celles à un seul pié se nommoient monopodia, celles sur deux piés bipedes, & celles sur trois piés tripedes ; les unes & les autres étoient employées pour manger ; mais les Romains ne se servoient pas comme nous d’une seule table pour tout le repas, ils en avoient communément deux ; la premiere étoit pour tous les services de chair & de poisson ; ensuite on ôtoit cette table, & l’on apportoit la seconde sur laquelle on avoit servi le fruit ; c’est à cette seconde table qu’on chantoit & qu’on faisoit des libations. Virgile nous apprend tout cela dans ces deux vers de l’Enéide, ou il dit :
Postquam prima quies epulis, mensæque remotæ
Crateras magnos statuunt, & vina coronant.
Les Grecs & les Orientaux étoient dans le même usage. Les Hébreux même dans leurs fêtes solemnelles & dans leurs repas de sacrifice avoient deux tables ; à la premiere ils se régaloient de la chair de la victime, & à la seconde ils donnoient à la ronde la coupe de bénédiction, appellée la coupe de louange.
Pour ce qui regarde la magnificence des repas des Romains & le nombre de leurs services, nous en avons parlé sous ces deux mots. Autant la frugalité étoit grande chez les premiers Romains, autant leur luxe en ce genre étoit extrème sur la fin de la république ; ceux même dont la table étoit mesquine étaloient aux yeux des convives toute la splendeur de leurs buffets. Martial, l. IV. épigr. se plaint agréablement de cet étalage au milieu de la mauvaise chere de Varus.
Ad cœnam nuper Varus me fortè vocavit
Ornatus, dives ; parvula cœna fuit.
Auro non dapibus oneratur mensa, ministri
Apponunt oculis plurima, pauca gulæ.
Tunc ego : non oculos, sed ventrem pascere veni,
Aut appone dapes, Vare, vel aufer opes.
Ces vers peuvent rappeller au lecteur le conte de M. Chevreau, qui est dans le Chevreanâ, tome II. « Je me souviens, dit-il, que Chapelle & moi ayant été invités chez *** qui nous régala suivant sa coutume, Chapelle s’approcha de moi immédiatement après le repas, & me dit à l’oreille : Où allons-nous dîner au sortir d’ici » ?
J’ai parlé ci-dessus des tables des Romains, à un, à deux & à trois piés, mais je devois ajouter que leur forme fut très-variable ; ils en eurent de quarrées, de longues, d’ovales, en fer à cheval, &c. toujours suivant la mode. On renouvella sous le regne de Théodore & d’Arcadius celle des tables en demi-croissant, & on les couvroit après avoir mangé d’une espece de courte-pointe ou de matelas-pour pouvoir coucher dessus & s’y reposer ; ils ne connoissoient pas encore nos lits de repos, nos duchesses, nos chaises longues. A cela près, le luxe des seigneurs de la cour du grand Théodore & de ses fermiers méritoit bien la censure de saint Chrysostôme. On voyoit, dit-il, auprès de la table sur laquelle on mangeoit, un vase d’or que deux hommes pouvoient à peine remuer, & quantité de cruches d’or rangées avec symmétrie. Les laquais des convives étoient de jeunes gens, beaux, bienfaits, aussi richement vêtus que leur maîtres, & qui portoient de larges braies. Les musiciens, les joueurs de harpes & de flûtes amusoient les conviés pendant le repas. Il n’y avoit point à la vérité d’uniformité dans l’ordre des services, mais tous les mets étoient fort recherchés ; quelques-uns commençoient par des oiseaux farcis de poisson haché, & d’autres donnoient un premier service tout différent. En fait de vins, on vouloit celui de l’île de Thasos, si renommé dans les auteurs grecs & latins. Le nombre des parasites étoit toujours considérable à la table des grands & des gens riches, mais les dames extrèmement parées en faisoient le principal ornement ; c’est aussi leur luxe effréné que saint Chrysostôme censure le plus. « Leur faste, dit-il, n’a point de bornes : le fard regne sur leurs paupieres & sur tout leur visage ; leurs jupes sont entrelacées de fils d’or, leurs colliers sont d’or, leurs bracelets sont d’or ; elles vont sur des chars tirés par des mulets blancs dont les renes sont dorées, avec des eunuques à leur suite, & grand nombre de femmes & de filles de chambre ». Il est vrai que ce train de dames chrétiennes respire excessivement la mollesse. Mais quand saint Chrysostôme déclame avec feu contre leurs souliers noirs, luisans, terminés en pointe, je ne sai quels souliers plus modestes il vouloit qu’elles portassent. (D. J.)
Étymologie de « table »
Picard et bourguign. taule ; wallon, tâf ; provenç. taula ; espagn. tabla ; portug. taboa ; ital. tavola ; du lat. tabula, planche, dérivé d'un radical ta, étendre, et du suffixe bula, comme de fari fa-bula. M. Vincent, Correspond. litt. 25 déc. 1859, a trouvé dans un Comput cette phrase : Anima in principio suae creationis est tanquam tabula rasa, in qua nichil depictum est ; c'est la reproduction de ce que dit Aristote de l'intelligence : Ὣσπερ ἔν γραμματείῳ ᾧ μηδὲν ὑπάρχει ἐντελεχεία γεγραμμένον (De l'âme, III, IV, 14).
- (Date à préciser) Du latin tabŭla (« planche, planchette »). Des divers usages de cette planche originelle (meuble, partie plane de certains objets, tablette pour écrire) sont issus les différents sens actuels.
Phonétique du mot « table »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
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table | tabl |
Citations contenant le mot « table »
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Mieux vaut se disputer autour d’une table que sur un champ de bataille. De Jean Monnet ,
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Le désespoir est un plat qui, invariablement, revient sur notre table. De Adolf Rudnicki / Baguette ,
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Une table élégante est le dernier rayon de soleil que caresse le vieillard. De Louis de Cussy ,
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Le nombre d'hôtes à table est la bénédiction de la maison. De Proverbe oriental ,
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Publier un livre, c'est parler à table devant les domestiques. De Henry de Montherlant / Carnets ,
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[…] beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie. Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont, Chants de Maldoror
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Vous ne pouvez pas participer à la table du Seigneur et à la table des démons. De Antoine-Isaac Sylvestre de Sacy ,
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La table est l’entremetteuse de l’amitié. De Proverbe français ,
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A table comme en amour, le changement donne du goût. De Proverbe provençal ,
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Ceux qui viennent tard à table ne trouvent que des os. De Proverbe latin ,
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L'enfance est comme une table de cire où toute empreinte est bonne. De Anselm Kiefer ,
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A ronde table, il n'y a débat pour être plus près du meilleur plat. De Proverbe français ,
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Qui parle beaucoup à table a encore faim en se levant. De Proverbe allemand ,
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La table est le seul endroit où l'on ne s'ennuie jamais pendant la première heure. Anthelme Brillat-Savarin, Physiologie du goût
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Un bloc de marbre était si beau Qu'un statuaire en fit l'emplette. Qu'en fera, dit-il, mon ciseau ? Sera-t-il dieu, table ou cuvette ? Jean de La Fontaine, Fables, le Statuaire et la Statue de Jupiter
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L'oraison funèbre est la prière avant que les asticots se mettent à table. De Jean-Paul Richter / Etre là dans l'existence ,
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Dialoguer avec le monde ? Oui, mais sans table d'écoute ! De Stanislaw Jerzy Lec / Nouvelles pensées échevelées ,
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J’ai toujours eu ma licence au club et j’ai joué chaque année, sauf une seule lorsqu’une opération à un genou m’a tenu éloigné des tables. Je repars cette saison avec mes équipiers. , Sérifontaine : le fondateur du club de tennis de table en 1999 revient à la présidence | L'Éclaireur - La Dépêche
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Roll20Une table de JdR virtuelle Unification France, Roll20 : La critique de la table virtuelle de jeux de rôle - Unification France
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Traductions du mot « table »
Langue | Traduction |
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Anglais | table |
Espagnol | mesa |
Italien | tavolo |
Allemand | tabelle |
Chinois | 表 |
Arabe | طاولة |
Portugais | tabela |
Russe | стол |
Japonais | テーブル |
Basque | taula |
Corse | tavulinu |
Synonymes de « table »
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- pupitre
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