Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « rêve »
Rêve
Sommaire
- Définitions de « rêve »
- Étymologie de « rêve »
- Phonétique de « rêve »
- Fréquence d'apparition du mot « rêve » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « rêve »
- Citations contenant le mot « rêve »
- Images d'illustration du mot « rêve »
- Traductions du mot « rêve »
- Antonymes de « rêve »
- Combien de points fait le mot rêve au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | rêve | rêves |
Définitions de « rêve »
Trésor de la Langue Française informatisé
RÊVE, subst. masc.
Wiktionnaire
Interjection - français
rêve \ʁɛv\ invariable
-
(Familier) Interjection exprimant un refus ou une négation forte.
- Rêve ! La dernière fois que je te l’ai prêté tu as failli le péter.
- Tu croyais quoi ? Que tu allais gagner le premier prix de la loterie ? Rêve gars.
Nom commun - français
rêve \ʁɛv\ masculin
- Expérience illusoire, souvent absurde, agréable ou désagréable, vécue à la faveur d'une activité cérébrale pendant le sommeil.
- Ils sont absurdes, drôles, érotiques, récurrents, prémonitoires, réconfortants, gênants; on s'en rappelle surtout par bribes... Ce sont...? Ce sont nos rêves! — (Jean-Guilhem Xerri, La vie profonde, éditions du Cerf, Paris, 2021, p. 53)
- Il y eut encore entre ce moment de somnolence et le sommeil réel un intervalle pareil à celui du crépuscule, qui sépare le jour de la nuit, intervalle bizarre et indescriptible pendant lequel la réalité se confond avec le rêve, de manière qu’il n’y a ni rêve ni réalité; […]. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- — Ce que nous voyons la nuit, ce sont les restes malheureux de ce que nous avons négligé dans la veille. Le rêve est souvent la revanche des choses qu’on méprise ou le reproche des êtres abandonnés. De là son imprévu et parfois sa tristesse. — (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 153)
- Il ne devinait pas encore combien l’âme de la jeune fille, déjà, lui appartenait. Il habitait chaque seconde de ses heures, chaque rêve de ses nuits. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- Pour la fausse oronge, elle est toxique; elle tue les mouches, dit-on; pourtant dans les pays du nord, les gens en usent pour donner de beaux rêves. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
-
(En particulier) Chose plaisante par opposition à cauchemar (pendant le sommeil ou non).
- Il a fait un beau rêve, se dit d’un homme qui a joui d’un bonheur fort court ou qui n’a eu qu’une espérance trompeuse et de peu de durée. Il se dit aussi d’un homme à qui survient un succès, un bonheur que rien ne lui faisait espérer.
- C'est une maison de rêve.
-
(Par extension) (Figuré) Projet sans fondement, chimère, utopie.
- Il sentait couler dans ses veines toute la sanie des rêves impuissants, des appétences infécondes, et sur son échine s’appesantissait le fardeau de la résignation et de la timidité. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 27)
- Que la réalité ne corresponde pas au rêve, seuls les naïfs s’en étonneront. D’abord, il y eut autant de rêves que de rêveurs. […]. Enfin, et surtout, si les hommes pouvaient réaliser leurs utopies, cela se saurait. — (Élie Barnavi, L’Europe comme utopie, dans Marianne du 13 août 2011, p.81)
-
(Figuré) Désir, espérance.
- Il voit Paris, non comme un gouffre où l’on sombre et qui vous dévore, mais comme un rêve flamboyant, où l’or se gagne, s’enlève à larges pelletées, où le plaisir est sans fin. — (Octave Mirbeau, Le Tripot aux champs, Le Journal, 27 septembre 1896)
- Les femmes regardaient cet homme, qui était leur rêve commun. — (Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Assemblage involontaire d'images et d'idées, souvent incohérentes, parfois nettes et suivies, qui se présentent à l'esprit pendant le sommeil. J'ai eu de mauvais rêves. J'ai fait un singulier rêve, un rêve agréable. Fig., Il a fait un beau rêve, se dit d'un Homme qui a joui d'un bonheur fort court ou qui n'a eu qu'une espérance trompeuse et de peu de durée. Il se dit aussi d'un Homme à qui survient un succès, un bonheur que rien ne lui faisait espérer.
RÊVE se dit au figuré des Projets sans fondement, des idées chimériques. Ce projet n'est qu'un beau rêve. Ses espérances n'ont été qu'un rêve. Puisse cette idée n'être pas un rêve! Ce système est le rêve d'un esprit mal équilibré. Il se dit encore au figuré de Désirs, d'espérances. Rêve de gloire. Rêve d'amour. Rêve de fortune. Rêve d'ambition. Son rêve est d'habiter la campagne.
Littré (1872-1877)
-
1Combinaison involontaire d'images ou d'idées, souvent confuses, parfois très nettes et très suivies, qui se présentent à l'esprit pendant le sommeil.
Non-seulement ils [les rossignols] dorment, mais ils rêvent, et d'un rêve de rossignol, car on les entend gazouiller à demi-voix et chanter tout bas
, Buffon, Ois. t. IX, p. 151.Je demande que chacun réfléchisse sur les rêves, et tâche de reconnaître pourquoi les parties en sont si mal liées, et les événements si bizarres ; il m'a paru que c'était principalement parce qu'ils ne roulent que sur des sensations et point du tout sur des idées
, Buffon, Disc. nat. animaux, Œuv. t. V p. 325.Si les organes seuls produisent les rêves de la nuit, pourquoi ne produiraient-ils pas seuls les idées du jour ?
Voltaire, Dict. phil. Somnambules.C'est un état bien singulier que celui du rêve, aucun philosophe que je connaisse n'a encore assigné la vraie différence de la veille et du rêve
, Diderot, Salon de 1767, Œuv. t. XIV, p. 253, dans POUGENS.Elle croit aux songes ; quand elle a fait un mauvais rêve, la voilà de mauvaise humeur pour toute la journée
, Genlis, Théât. d'éduc. la Tendresse matern. sc. 1.Ainsi de nos pensers nos rêves sont l'écho
, Delille, Imag. 1.Le rêve du méchant est son premier supplice
, Delille, ib.Là jamais ne s'élève Bruit qui fasse penser ; Jusqu'à ce qu'il s'achève, On peut mener son rêve Et le recommencer
, Lamartine, Harm. III, 10.Fig. et familièrement. Il a fait un beau rêve, se dit d'un homme qui a joui d'un bonheur très court, qui s'est bercé d'un espoir trompeur.
Il se dit aussi d'un succès, d'un bonheur que rien ne pouvait faire attendre.
être d'un siècle entier la pensée et la vie, Émousser le poignard, décourager l'envie, Ébranler, raffermir l'univers incertain, Aux sinistres clartés de la foudre qui gronde, Vingt fois contre les dieux jouer le sort du monde, Quel rêve !… et ce fut ton destin
, Lamartine, Méditat. II, 7, Bonaparte.Fig. et familièrement. Les histoires que vous nous contez là sont de beaux rêves, elles n'ont pas plus de suite, de vraisemblance que si elles étaient des rêves.
Fig. et familièrement. C'est un rêve que de vous voir ici, on s'y attendait si peu qu'il semble qu'on rêve.
Fig. Le rêve de quelqu'un, ce à quoi il songe toujours.
Sans vieillir, accablé de jours, La fin du monde est mon seul rêve
, Béranger, Juif errant. -
2 Fig. Il se dit de tout ce qui est comparé à un rêve.
Ce n'est pas là un système de philosophie [la physique de Descartes], c'est le rêve d'un homme en délire
, Voltaire, Dial. XXIX, 10.Délires insensés ! fantômes monstrueux ! Et d'un cerveau malsain rêves tumultueux !
Chénier, l'Invent.De ce rêve enchanteur je goûtais le mensonge
, Chénier M. J. Fénelon, II, 3.Vous m'avez délaissé, doux rêves de la vie
, Chénier M. J. la Prom.Nos guerriers, instruits par vos leçons, Comme un rêve insensé méprisent mes soupçons
, Delavigne, Vêp. sicil. III, 3.La gloire est le rêve d'une ombre
, Lamartine, Médit. I, 11.
SYNONYME
RÊVE, RÊVERIE. Le rêve est d'un homme endormi ; la rêverie est d'un homme éveillé.
Étymologie de « rêve »
- (Nom) (1674)[1] Déverbal de rêver[1][2].
- (Interjection) Forme impérative de rêver à la deuxième personne du singulier.
Voy. RÊVER. Il est singulier que ce mot n'ait aucun historique.
Phonétique du mot « rêve »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
rêve | rɛv |
Fréquence d'apparition du mot « rêve » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « rêve »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « rêve »
-
Une place pour les rêves Mais les rêves à leur place.
Robert Desnos -
Ce que raconte l'histoire n'est en fait que le long rêve, le songe lourd et confus de l'humanité.
Arthur Schopenhauer — Le Monde comme volonté et représentation Die Welt als Wille und Vorstellung -
Le mensonge, ce rêve pris sur le fait.
Louis Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand Céline — Voyage au bout de la nuit, Gallimard -
Mais si je ne suis rien, si je ne dois rien être, pourquoi ces rêves de gloire depuis que je pense ?
Marie Bashkirtseff — Journal, 25 juin 1884 , Fasquelle -
Le détachement de tout n'est jamais si complet que quelque rêve encore ne survive à la mort des rêves.
Henry Céard — Préface à Snob de Paul Gavault Simonis Empis -
Au cœur du rêve, je suis seul […] Je me retrouve dans l'isolement parfait de la créature devant le monde.
Albert Béguin — Poésie de la présence, Le Seuil -
Le tout est de tout dire, et je manque de motsEt je manque de temps, et je manque d’audaceJe rêve et je dévide au hasard mes imagesJ’ai mal vécu, et mal appris à parler clair.Tout dire les roches, la route et les pavésLes rues et leurs passants les champs et les bergersLe duvet du printemps la rouille de l’hiverLe froid et la chaleur composant un seul fruitJe veux montrer la foule et chaque homme en détailAvec ce qui l’anime et qui le désespèreEt sous ses saisons d’homme tout ce qui l’éclaireSon espoir et son sang son histoire et sa peineJe veux montrer la foule immense diviséeLa foule cloisonnée comme un cimetièreEt la foule plus forte que son ombre impureAyant rompu ses murs ayant vaincu ses maîtresLa famille des mains, la famille des feuillesEt l’animal errant sans personnalitéLe fleuve et la rosée fécondants et fertilesLa justice debout le pouvoir bien planté.
Paul Eluard — Pouvoir tout dire -
- Certes, je sortirai quant à moi satisfait D'un monde où l'action n'est pas la sœur du rêve
Charles Baudelaire — Les Fleurs du Mal, le Reniement de saint Pierre -
Il est peu d'actions que les rêves nourrissent au lieu de les pourrir.
André Malraux — Les Noyers de l'Altenburg, Gallimard -
Pour l'artiste scrupuleux, l'œuvre réalisée, quelle qu'en puisse être la valeur, n'est jamais que la scorie de son rêve.
José Maria de Heredia — Notice sur le sculpteur Ernest Christophe, in les Lettres et les Arts (1886)
Traductions du mot « rêve »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | dream |
Espagnol | sueño |
Italien | sognare |
Allemand | traum |
Chinois | 梦想 |
Arabe | حلم |
Portugais | sonhe |
Russe | мечта |
Japonais | 夢 |
Basque | ametsa |
Corse | sognu |
Antonymes de « rêve »
Combien de points fait le mot rêve au Scrabble ?
Nombre de points du mot rêve au scrabble : 6 points