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Acceptation

Variantes Singulier Pluriel
Féminin acceptation acceptations

Définitions de « acceptation »

Trésor de la Langue Française informatisé

ACCEPTATION, subst. fém.

Action pour une pers. ou une collectivité d'accepter.
A.− [L'obj. est plus ou moins concr.] (cf. accepter A) :
1. ... je veux te remercier de ton aimable invitation et te prier de transmettre à tes parents mon acceptation. G. Flaubert, Correspondance,1843, p. 25.
2. Ce qui me frappa le plus dans le touchant récit qu'elle me fit de ces pénibles circonstances, c'est son acceptation absolue des conventions sociales. M. Barrès, Le Jardin de Bérénice,préf., 1891, p. 57.
3. Et M. Méline serait-il au pouvoir sans le mensonge fondamental de sa politique, l'acceptation de la république par les monarchistes prétendus ralliés? G. Clemenceau, L'Iniquité,1899, p. 150.
4. Après une semaine de résistance, sa conscience troublée devint un champ de bataille où s'entrechoquaient des mobiles antagonistes : impératif du devoir social et de la tradition paternelle, claire vue du service que seul il pouvait rendre à ces pauvres gens, amour du repos, défiance de soi-même, horreur de tout ce qu'il entrevoyait dans le bas métier de politicien. Et sous ces arguments avouables, pour ou contre l'acceptation du mandat, de furtives suggestions du cœur qu'il osait à peine s'avouer. E.-M. de Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 94.
5. Toutes les traîtrises que recèlent les actes de débarquer, de prendre une voiture, de calculer ses pourboires, de décharger malles et valises s'étant laissé désarmer, et toutes angoisses apaisées, Augustin eut conscience d'une légèreté heureuse dans la démarche de son père. Paris lui offrait une acceptation de sa personne, qui allait presque jusqu'à l'accueil. Et il se laissait glisser de nouveau sur les pentes de l'avenir. J. Malègue, Augustin ou le Maître est là,t. 1, 1933, p. 153.
6. ... Le marché mondial ne peut être construit que par l'acceptation d'un projet et d'un plan de développement mondial. F. Perroux, L'Économie du XXesiècle,1964, p. 281.
Spéc. Domaine jur. (cf. accepter A).
DR. PUBL., vx. [En parlant des clauses d'un traité] Approbation donnée à ce document dans les formes légales :
7. Cependant l'Assemblée Nationale faisait la triste expérience des inconvénients du veto suspensif. Le président ayant présenté à l'acceptation les décrets sur la déclaration des droits du citoyen et divers articles constitutionnels, en avait rapporté une réponse alarmante. Le ministre favori y faisait dire au roi, « que cédant aux circonstances, il n'accordait son accession que sous la condition positive, dont il ne se départirait jamais, que le pouvoir exécutif aurait son entier effet entre ses mains ». Marat, Les Pamphlets,Dénonciation contre Necker, 1790, p. 107.
8. La Convention cependant croyait encore que toute cette agitation se calmerait aussitôt que les provinces auraient manifesté leur opinion par l'acceptation de la constitution et des lois additionnelles. E.-D. de Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 334.
DR. PRIVÉ. [En parlant d'une donation] Approbation de ses clauses qui deviennent par là effectives et non révocables :
9. De l'acceptation et de la répudiation des successions. Section Ire. De l'acceptation. 774. Une succession peut être acceptée purement et simplement, ou sous bénéfice d'inventaire. Code civil,1804, p. 141.
10. 938. La donation dûment acceptée sera parfaite par le seul consentement des parties; (...). 939. Lorsqu'il y aura donation de biens susceptibles d'hypothèques, la transcription des actes contenant la donation et l'acceptation, ainsi que la notification de l'acceptation qui aurait eu lieu par acte séparé, devra être faite aux bureaux des hypothèques dans l'arrondissement desquels les biens sont situés. Code civil,1804p. 170.
DR. CANON. Acte par lequel une autorité eccl. adhère à un document de l'autorité pontificale :
11. Après l'acceptation en France de la bulle d'Innocent X, Arnauld avait paru se résigner en silence (...); Port-Royal s'engageait à se taire, si les adversaires ne recommençaient pas. Ch.-A. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 2, 1842, p. 526.
DR. COMM. [En parlant d'une lettre de change] Acte par lequel la pers. sur laquelle elle est tirée s'engage par écrit à l'honorer dans les délais indiqués :
12. Le lendemain du jour où Esther fut enfermée dans la maison du garde, l'être, pour elle problématique et terrible qui lui pesait sur le cœur, vint lui proposer de signer en blanc trois papiers timbrés, aggravés de ces mots tortionnaires : accepté pour soixante mille francs, sur le premier; − accepté pour cent vingt mille francs, sur le second; − accepté pour cent vingt mille francs, sur le troisième. En tout trois cent mille francs d'acceptations. En mettant bon pour, vous faites un simple billet. Le mot accepté constitue la lettre de change et vous soumet à la contrainte par corps. H. de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1848, p. 180.
B.− [L'obj. est plus abstr.] (cf. accepter B et C)
1. [Avec compl. spécifiant la nature de l'obj.]
a) [Un aspect de la condition humaine] :
13. Mon âme s'est offerte souvent sur cette croix, elle a saigné sous ces épines; elle a souvent adoré, sous le nom de Christ, la souffrance humaine relevée par l'espoir divin; la résignation, c'est-à-dire l'acceptation de la vie humaine; la rédemption, c'est-à-dire le calme dans l'agonie et l'espérance dans la mort. G. Sand, Lélia,1833, p. 191.
14. Que dis-je? Aucune loi n'exigeait de vous l'acceptation d'une amitié, compromettante, il est vrai, que je vous donnais de bon cœur. L. Bloy, Journal,1892, p. 54.
15. Jeanne d'Arc, dans sa solitude, décide de rompre les amarres pour aller à la tempête et à sa mission douloureuse. Prodigieux accroissement de forces, prodigieuses impulsion vers les sommets! L'acceptation du risque, bien plus, la volonté du risque et de la grande aventure, (voilà ce qu'elle enseigne). M. Barrès, Mes cahiers,t. 12, 1919-1920, p. 158.
16. La première [moralité] se trempe peu à peu dans les renoncements successifs qui mènent de la captation à l'oblation, depuis la discipline sphinctérienne du premier âge, en passant par l'acceptation du sevrage;... E. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 682.
b) Spéc., PSYCHANAL. Intégration de la réalité à sa vie consciente :
17. Le danger de cette phase est le refus du sexe. Il ne faut négliger aucun moyen d'avancer l'âge de l'acceptation du sexe. Plus tôt le garçon se sentira garçon et la fille se sentira fille, nous dit justement le docteur Pichon, plus tôt le premier aura les cheveux coupés et sera habillé en garçon, plus tôt la fille sera en robe, mieux cela vaudra. E. Mounier, Traité du caractère,p, 1501946, p. 682.
18. Par son adaptation au « principe de réalité », l'enfant apprend l'acceptation du renoncement, l'acceptation d'autrui et l'acceptation de la lutte. Dans le travail scolaire, dans la fréquentation de ses camarades et dans l'apprentissage de la vie, il se heurte constamment à l'échec. Il faut veiller à ce qu'il sache « terminer » ses échecs, vivre et assumer consciemment le renoncement exigé par l'ordre des choses ou par la joie d'autrui, dominer la défaite passagère et repartir d'un pas neuf et plus assuré. Sinon, les épreuves inacceptées laisseront autant de blessures qui le pousseront à se séparer, à s'opposer, à revendiquer tout le long de sa vie. E. Mounier, Traité du caractère,p, 1501946p. 683.
19. Le rêve indique nettement l'acceptation de votre brouille avec Z. M. Choisy, Qu'est-ce que la psychanalyse?,1950, p. 172.
2. [Le compl. reste implicite] Soumission à une volonté supérieure, résignation au destin :
20. Se soumettre à ce qui advient, c'est unir notre volonté à la sienne, c'est la diviniser, c'est la porter aussi haut que l'homme puisse atteindre. Aussi je trouve dans l'acte de résignation chrétienne, qui peut sembler une acceptation passive, une sorte d'affaissement sous la nécessité; j'y trouve, dis-je, le mouvement le plus sublime de l'âme. E. de Guérin, Journal,1840, p. 337.
21. Il faut que longtemps encore je m'imagine avoir le droit de tout mépriser en jouissant de tout. Plus tard sans doute j'en viendrai − moi aussi − à cette acceptation, à cette résignation doucement fataliste, où se réunissent maintenant Barrès et Maeterlinck. Seulement, comme eux aussi et peut-être plus qu'eux, je m'attacherai toujours à mes chers et beaux désirs, qui sont la joie et la force de mon âme, à mes passions de toute sorte, qui sont les filles de mon âme. Et, ayant transformé ma clairvoyance en un acquiescement souriant, je ne m'occuperai plus, ou bien moins, de me ressasser la vanité de toute chose. J. Rivière, Alain-Fournier, Correspondance,lettre de J. R. à A.-F., févr. 1906, p. 272.
22. Mais non; je ne veux point d'une félicité que peut flétrir la clairvoyance. Il faut savoir retrouver le bonheur par delà. Acceptation; confiance; sérénité; vertus de vieillard. L'âge de la lutte avec l'ange est passé. A. Gide, Journal,1927, p. 841.
23. Ce qui dresse l'U.R.S.S. contre lui [le Christ], c'est qu'il prêche l'acceptation. Cette doctrine de soumission, ceux qui soumettent s'en emparent par un abominable abus. A. Gide, Journal,1932, p. 1125.
24. La vieille grand'mère ne sait pas analyser son cœur. Le sentiment qui l'habite, proéminent et inassimilé, c'est une grande souffrance générale de deuil et de fin de vie. Ne pouvant songer à se trouver malheureuse parce que, dans ses profondeurs de résignation religieuse et d'acceptation héréditaire, l'idée ne lui fût jamais venue « de s'écouter », comme ils disent, ayant cependant besoin, pour en faire l'objet de ses attendrissements, d'une autre personne qu'elle-même, elle choisissait de tous ses enfants le plus lointain... J. Malègue, Augustin ou le Maître est là,t. 1, 1933, p. 47.
25. Je me suis étendu au pied de mon lit, face contre terre. Ah! bien sûr, je ne suis pas assez naïf pour croire à l'efficacité d'un tel moyen. Je voulais seulement faire réellement le geste de l'acceptation totale, de l'abandon. J'étais couché au bord du vide, du néant, comme un mendiant, comme un ivrogne, comme un mort, et j'attendais qu'on me ramassât. G. Bernanos, Journal d'un Curé de campagne,1936, p. 1113.
26. D'ailleurs, la fin de la guerre nous laisserait debout sur le vieux continent, tandis que l'Amérique se retrouverait dans son hémisphère et l'Angleterre dans son île. Pour peu que nous sachions vouloir, nous aurions donc les moyens de rompre le cercle d'acceptation résignée et de docile renoncement où nos trois partenaires entendaient nous enfermer. Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre,Le Salut, 1959, p. 48.
Au plur. Actes de soumission :
27. Tant qu'on est deux, la vie est possible. Seul, il semble qu'on ne pourra plus la traîner. On renonce à tirer. C'est la première forme du désespoir. Plus tard on comprend que le devoir est une série d'acceptations. On regarde la mort, on regarde la vie, et l'on consent. Mais c'est un consentement qui saigne. V. Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 63.
Rem. Les manuels de bon usage et récemment l'Académie française (communiqué du 21 oct. 1965) mettent en garde contre une confusion assez répandue avec acceptation. Qq. ex. de acceptation pour acception dans la docum., sans qu'il soit toujours possible de déterminer s'il s'agit d'une inadvertance de l'aut. ou d'une faute d'impression.
Au sens de acception (cf. ce mot, I) :
28. Peloter : Flatter avec intention. Acceptation finale du mot [peloter, caresser]. Larch.1872, p. 273.
29. ... le côté désolé de la nature, qu'il a saisi mieux que personne, correspondant au côté désolé de sa nature à lui. Désolé, ce mot dans toutes ses acceptations, oh! combien il est Hardy, et comme il faudra le faire voir! Et, dans la nature, cet aspect de cécité, cécité qui, pour Hardy, s'étend jusqu'à la cause immanente de tout, jusqu'à ce qu'il appelle toujours : ... Ch. Du Bos, Journal,janv. 1925, p. 258.
(Cf. cependant chez le même aut. dans un cont. analogue l'emploi du mot acception*, ex. 10).
Au sens de acception de personne (cf. ce mot, II) :
30. L'on voit fréquemment un délinquant récidiviste condamné à l'emprisonnement et un délinquant primaire aux travaux forcés pour faits identiques − tout dépend de l'indulgence du Parquet et de l'acceptation [= acception de personne] du prévenu. A.-L. Dussort, Mémoires,Le Ménage, 1929, dép. par G. Esnault, 1953, p. 8.
Prononc. : [aksεptasjɔ ̃]. Enq. : /akseptasiõ/.
Étymol. ET HIST. I.− 1. jur. 1262 « action d'accepter » (Doc. hist. méd., 3, 305 ds Quem. t. 1 1959 : Par le consel et acceptation de noble et chiere dame Margherite, jadis comtesse de Flandres); divers emplois : 1690 acceptation d'une donation ds Fur.; 1694 acceptation d'une lettre de change ds Ac. s.v.; 1769 acceptation d'une succession ds C.-J. de Ferrière, Dict. de Droit et de Pratique; 1769 acceptation de communauté, op. cit.; terme de dr. canon 1752, Trév. : (...) se dit de la manière de recevoir les Constitutions des Papes, ou de l'acte par lequel on les reçoit (...); 2. philos. 1370 (Oresme, Éthiques, éd. Menut, 59c, n. 7, p. 216 : Et chascune [de ces fortitudes non vrayes] deffaut en eleccion ou acceptation de fin [cf. ibid. 44b, p. 186, n. 19 : Et Albert dit... que la fin nous est propre, fichiée ou establie et ordenée de nature et nous la desirons naturelement senz eleccion, et ibid. 52b, p. 202 : à chascun la fin li appert bonne que il a en soy meîsme et par soy meîsme acceptee voluntairement]). II.− acceptation de personnes 1565 « considération de personnes » jur. (E. Pasquier, Recherches, II, 3 ds Œuvres, éd. 1723 ds Hug. : Sans acceptation de personnes quiconque est advocat ou procureur au Parlement, il jouit de ce benefice). − 1630 (Aubigné, Hist. univ., VIII, 1 ds Hug. : Fais et garde justice, sur toutes choses, aux pauvres comme aux riches, aux estrangers comme aux privez sans avoir acceptation de personne). Empr. au lat. acceptatio, attesté dep. époque chrét. : au sens II dep. Tertullien, De Pudicitia, 5 ds TLL s.v. : idolatrem et homicidam semel damnas, moechum... excipis? ...personae acceptatio est; ne survit pas en ce sens en lat. médiév. où il est supplanté par acceptio (acception*); au sens I dep. Fulgence, Epist., 18, 4, 8 ibid. : [Christus] verae mortis acceptatione pro nobis animam suam propria potestate posuisse; terme jur., fréq. dans formules de corroboration des actes, synon. de probatio : Chart. Argent. IV, 195 ds Mittellat. W. : non obstantibus... inhibitionibus vel acceptationibus aut reservationibus.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 574. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 593, b) 365; xxes. : a) 713, b) 1 310.
BBG. − Banque 1963. − Baudhuin 1968 − Bouillet 1859. − Cap. 1936. − Comm. t. 1 1837. − Dam.-Pich. Gloss. 1949. − Dupin-Lab. 1846 (s. v. acceptance).Hanse 1949. − Lacr. 1963. − Marcel 1938. − Pol. 1868. − Réau-Rond. 1951. − Romeuf t. 1 1956. − Spr. 1967. − Suavet 1963. − Théol. cath. t. 1, 1 1909.

Wiktionnaire

Nom commun - français

acceptation \ak.sɛp.ta.sjɔ̃\ féminin

  1. Action d’accepter.
    • Parmi les conditions que Mouley Hafid avait mises à l’acceptation du traité figurait son départ dans le plus bref délai pour Rabat, puis pour l’Europe, avec un viatique d’un million. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 273)
    • À coup sûr, l’essence de la laïcité, mis à part la séparation de la religion et de l’État, est l’acceptation de la proposition selon laquelle il n’y a pas de finalité des formes, pas de possession exclusive de la vérité absolue et indivisible. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 159)
    • Plusieurs constitutions adoptées récemment ont inclus des garanties spécifiques liées à la liberté d'information, reflétant une acceptation croissante de ce droit humain fondamental. — (Rapport mondial sur la corruption 2003, Transparency international, sous la direction de ‎Robin Hodess, Karthala Éditions, 2003, page 91)
  2. (Droit) Approbation dans les formes légales.
    • Acceptation d’une donation. — Acceptation d’une succession sous bénéfice d’inventaire.
  3. (Banque) Promesse de payer à échéance.
    • Acceptation d’une lettre de change.
    • L’acceptation, une fois donnée, ne peut plus être révoquée.
  4. (Catholicisme) (Rare) Ensemble des agissements, pensées et mœurs d'une personne permettant au diable ou à ses démons de la tourmenter, voire de la posséder.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

ACCEPTATION. n. f.
Action d'accepter. Acceptation d'une offre, d'un présent. En termes de Jurisprudence, Acceptation d'une donation. Acceptation d'une succession sous bénéfice d'inventaire. En termes de Banque, Acceptation d'une lettre de change, Promesse de la payer à son échéance. L'acceptation, une fois donnée, ne peut plus être révoquée. Voyez ACCEPTER.

Littré (1872-1877)

ACCEPTATION (a-ksè-pta-sion) s. f.
  • 1Action d'accepter. L'acceptation que Dieu fait du sacrifice, Pascal, Prov. 4. Elle [la prière] peut devenir même plus agréable au Seigneur par l'acceptation des peines que vous y souffrez, Massillon, Car. Prière.
  • 2 En termes de banque, acceptation d'une lettre de change, promesse de la payer à son échéance.
  • 3 En termes de droit, consentement légal de celui à qui on fait une offre. Acceptation de donation. Acceptation de communauté, acte par lequel une femme, après la dissolution de la communauté, déclare accepter sa part dans l'actif et le passif de la communauté.
  • 4Hist. eccl. Action d'accepter les constitutions des papes, ou acte par lequel on les accepte.

HISTORIQUE

XIVe s. Combien que l'acceptation soit naturel, Oresme, Eth. 76.

XVIe s. La justice n'est pas d'acceptation gratuite, mais de saincteté et vertu, inspirée par l'essence de Dieu laquelle reside en nous, Calvin, Inst. 573. La reine, en l'acceptation de son offre, n'y procedoit point de mauvaise intention, Lanoue, 563.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

ACCEPTATION, s. f. dans un sens général, l’action de recevoir & d’agréer quelque chose qu’on nous offre, consentement sans lequel l’offre qu’on nous fait ne sauroit être effectuée.

Ce mot vient du latin acceptatio, qui signifie la même chose.

l’Acceptation d’une donation est nécessaire pour sa validité : c’est une solemnité qui y est essentielle. Or l’acceptation, disent les Jurisconsultes, est le concours de la volonté, ou l’agrément du donataire, qui donne la perfection à l’acte, & sans lequel le donateur peut révoquer sa donation quand il lui plaira. Voyez Donation, &c.

En matiere bénéficiale, les Canonistes, tiennent que l’acceptation doit être signifiée dans le tems même de la résignation, & non ex intervallo.

En matiere ecclésiastique, elle se prend pour une adhésion aux constitutions des Papes ou autres actes, par laquelle ils ont été reçus & déclarés obligatoires. Voyez Constitution, Bulle, &c.

Il y a deux sortes d’acceptation ; l’une solemnelle, & l’autre tacite.

L’acceptation solemnelle est un acte formel, par lequel l’acceptant condamne expressément quelque erreur ou quelque scandale que le Pape a condamné.

Quand une constitution a été acceptée par tous ceux qu’elle regarde plus particulierement, elle est supposée acceptée par tous les Prélats du monde chrétien qui en ont eu connoissance : & c’est cet acquiescement qu’on appelle acceptation tacite.

En ce sens la France, la Pologne & autres Etats, ont accepté tacitement la constitution contre la doctrine de Molinos & des Quiétistes. De même l’Allemagne, la Pologne & autres Etats catholiques, ont accepté tacitement la constitution contre Jansénius. Voyez Moliniste, Janséniste, &c.

Acceptation, en style de Commerce, se dit des lettres de change & billets à ordre. Or accepter une lettre de change, c’est reconnoître qu’on est débiteur de la somme y portée, & s’engager à la payer à son échéance ; ce qui se fait en apposant simplement par l’accepteur sa signature au bas. Voyez Lettre de change.

L’acceptation se fait ordinairement par celui sur qui la lettre est tirée lorsqu’elle lui est présentée par celui en faveur de qui elle est faite, ou à l’ordre de qui elle est passée. Tant que l’accepteur est maître de sa signature, c’est-à-dire jusqu’à ce qu’il ait remis la lettre acceptée au porteur, il peut rayer son acceptation : mais il ne le peut plus quand il l’a une fois délivrée. Voyez Accepteur.

Les lettres payables à vûe n’ont pas besoin d’acceptation, parce qu’elles doivent être payées dès qu’on les présente, ou à défaut de payement, protestées. Dans les lettres tirées pour un certain nombre de jours après la vûe, l’acceptation doit être datée ; parce que c’est du jour d’icelle que le tems court. La maniere d’accepter dans ce cas, est de mettre au bas, J’accepte pour tel jour, & de signer.

Les lettres de change payables à jour nommé, ou à usance, ou à double usance, n’ont pas besoin d’être datées ; l’usance servant assez pour faire connoître la date du billet. Voyez Usance. Pour accepter celles-ci, il n’est question que d’écrire au bas, Accepté, & de signer.

Si le porteur d’une lettre de change n’en fait point faire l’acceptation à tems, il n’a plus de garantie sur le tireur. Voyez Porteur. S’il se contente d’une acceptation à payer dans vingt jours après vûe, tandis que la lettre n’en portoit que huit, les douze jours de surplus sont à ses risques ; ensorte que si pendant ces douze jours l’accepteur venoit à faillir, il n’auroit pas de recours contre le tireur. Et si le porteur se contente d’une moindre somme que celle qui est portée par la lettre, le restant est pareillement à ses risques. Voyez Protêt, Endossement. (H)

* Il y a des acceptations sous condition en certain cas, comme sont celles de payer à soi-même, celles qui se font sous protêt simple, & celles sous protêt pour mettre à compte.

Wikisource - licence Creative Commons attribution partage dans les mêmes conditions 3.0

Étymologie de « acceptation »

Accepter.

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(Date à préciser) Du latin acceptatio.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « acceptation »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
acceptation aksɛptasjɔ̃

Évolution historique de l’usage du mot « acceptation »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « acceptation »

  • L'acceptation, c'est la mort. Il faut lutter toujours, ne pas se laisser abattre, réinventer la vie.
    Claudette Picard — L'autre côté du lac
  • "Une clé pour une relative paix, un relatif équilibre, une relative acceptation de la vie, c’est d’être tourné vers les autres."
    Agnès Varda — Critikat du 14 mars 2014.
  • Une clause de non-concurrence doit avoir fait l’objet d’une acceptation claire et non équivoque du salarié. Tel n’est pas le cas lorsque le contrat de travail dans lequel figurait la clause n’a pas été signée par le salarié. 
    L’acceptation claire et non équivoque de la clause de non-concurrence - Contrat de travail | Dalloz Actualité
  • La civilisation n'est autre chose que l'acceptation, par les hommes, de conventions communes.
    André Maurois — Un art de vivre
  • La pensée de la mort est une chose, mais son acceptation en est une autre, infiniment plus grave et déchirante.
    Jean-Paul Pinsonneault — Les Terres sèches
  • Sans la moindre métaphore et dans toute l'acceptation du mot, vivre, c'est brûler.
    Victor Hugo — Choses vues
  • La colère est la non-acceptation de l’inacceptable.
    Marek Halter — Evene.fr - Décembre 2007
  • La guerre, ce n'est pas l'acceptation du risque. Ce n'est pas l'acceptation du combat. C'est à certaines heures, pour le combattant, l'acceptation pure et simple de la mort.
    Antoine de Saint-Exupéry — Pilote de guerre
  • Un hypocrite est un patient dans la double acceptation du mot ; il calcule un triomphe et endure un supplice.
    Victor Hugo — Les Travailleurs de la Mer
  • La bonne attachée de presse est celle qui sait se réjouir d'une acceptation et ne pas se froisser d'un refus.
    Bernard Pivot — Le Métier de lire
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Images d'illustration du mot « acceptation »

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Traductions du mot « acceptation »

Langue Traduction
Anglais acceptance
Espagnol aceptación
Italien accettazione
Allemand annahme
Portugais aceitação
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Synonymes de « acceptation »

Source : synonymes de acceptation sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « acceptation »

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Nombre de points du mot acceptation au scrabble : 17 points

Acceptation

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