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Parjure

Variantes Singulier Pluriel
Masculin parjure parjures

Définitions de « parjure »

Trésor de la Langue Française informatisé

PARJURE1, subst. masc.

Faux serment, violation de serment; faux témoignage devant les tribunaux. Abominable, affreux parjure; accuser qqn de parjure; commettre, se reprocher un parjure; être condamné pour parjure. Le gouvernement trompe, et qui le peut tromper est approuvé de tous. Il enseigne lui-même la fourbe, le parjure, la fraude et l'imposture (Courier, Pamphlets pol., Gazette du village, 1823, p.184).Ne jurez pas. Ce serait un saint et pieux parjure, je le sais; mais n'importe, ne jurez pas (Dumas père, CteHermann, 1849, III, 14, p.269).Crime d'hérésie qui comprenait alors le parjure, le blasphème, le sacrilège, tous les forfaits de la magie (Huysmans, Là-bas, t.2, 1891, p.105).Dans le cas du pacte tacite, enfin, il y a trahison et parjure, sans qu'il y ait jamais eu marché, ni expresse convention (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p.163).
Prononc. et Orth.: [paʀ ʒy:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1160-74 parjure «action de se parjurer, de violer son serment» (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 2538; 2745). Empr. au lat. perjurium «action de se parjurer».

PARJURE2, subst. et adj.

I. − Subst. Personne qui fait un faux serment, ou qui viole son serment. Confondre le parjure. Ici même tu as été brûlé en effigie comme «prince des traîtres et des parjures, ennemi de Dieu et du genre humain» (Montherl., Malatesta, 1946, ii, 4, p.469).L'argument suprême de ceux que Vichy appelle «les parjures» sera, qu'en raison de l'occupation de la zone sud, le maréchal est, désormais, à la merci des Allemands (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p.48):
1. À la réconciliation d'Arras, 1477, il fut stipulé qu'on jurerait la paix sur telles reliques que l'on voudrait, sauf sur le corps de J-C et sur la vraie croix, parce que le parjure en mourrait infailliblement dans l'année. Flaub., Champs et grèves, 1848, p.198.
Parjure de qqc.À peine réunis pour venger la Révolution des parjures de la royauté, ces hommes [les Jacobins] furent saisis d'une véritable fureur de gouvernement (Proudhon, Confess. révol., 1849, p.89).
II. − Adj. Qui manque à ses promesses, à ses engagements. Synon. déloyal, fourbe, traître, trompeur.Ami, monarque parjure; bouche, lettre, race parjure. Milton seul resta fidèle à la mémoire de Cromwell: tandis que de petits auteurs bien vils, bien parjures, bien vendus au pouvoir revenu insultaient les cendres du grand homme aux pieds duquel ils avaient rampé, Milton lui donnait un asile dans son génie, comme dans un temple inviolable (Chateaubr., Litt. angl., t.2, 1836, p.74):
2. ... héritiers des priviléges et des franchises que nos aïeux nous ont conquis au prix de leur sang, nous ne permettons pas qu'ils soient outrageusement violés par ce roi faussaire et parjure qui, la main sur l'évangile, à la face de Dieu et des hommes, avait fait serment de les maintenir!... Sardou, Patrie!1869, I, tabl. 1, 2, p.12.
Être parjure à.Dans l'île de Chypre, je connus Lusignan; je fus touché de ses malheurs, je jurai de lui rendre sa couronne, et ce serment fut scellé par la foi d'amitié et de fraternité d'armes: que me propose-t-on aujourd'hui? D'être parjure à cette foi sainte et sacrée, d'abandonner mon ami, mon frère, à son malheur (Cottin, Mathilde, t.2, 1805, p.123).
Prononc. et Orth. V. parjure1. Étymol. et Hist. Ca 1140 subst. perjures (Gaimar, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 3150); ca 1165 adj. parjures (Benoît de Ste-Maure, Troie, 26713 ds T.-L.). Empr. au lat. perjurius adj. «parjure, menteur, imposteur».
STAT.Parjure1 et 2. Fréq. abs. littér.: 258. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 772, b) 277; xxes.: a) 226, b) 153.

Wiktionnaire

Adjectif - français

parjure \paʁ.ʒyʁ\ masculin et féminin identiques

  1. Qui fait un faux serment, qui viole son serment, qui se parjure.
    • Ce que j’exige de toi comme homme de parole et d’honneur, à peine d’être reconnu sans foi, parjure et infâme, c’est de pardonner et de rendre ton affection paternelle au brave chevalier Wilfrid d’Ivanhoé. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)

Nom commun - français

parjure \paʁ.ʒyʁ\ masculin

  1. Faux serment.
    • En signant ce traité qu’il était décidé à ne pas respecter, il a commis un parjure.
    • « La différence, monsieur, qui existe entre moi et vous, c’est que ma noblesse est fondée sur le serment, tandis que la vôtre est fondée sur le parjure. » — (Pierre Benoit, Mademoiselle de la Ferté, Albin Michel, 1923, Cercle du Bibliophile, page 17.)
    • J’entendais bien mes propres paroles et consciemment j’affirmai coup sur coup ce mensonge par serment, rien que pour avoir l’amusante satisfaction de commettre un parjure patent. — (Knut Hamsun, La Faim, traduction de Georges Sautreau, 1961, p. 271)
  2. Violation de serment.
    • Ne pas respecter la neutralité d’un pays est un véritable parjure.
  3. Celui, celle qui fait un faux serment, qui viole son serment, qui se parjure.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

PARJURE. n. m.
Faux serment. En signant ce traité qu'il était décidé à ne pas respecter, il a commis un parjure. Il signifie aussi Violation de serment. Ne pas respecter la neutralité d'un pays est un véritable parjure.

Littré (1872-1877)

PARJURE (par-ju-r') s. m.
  • Faux serment. Le Normand même alors ignorait le parjure, Boileau, Épître IX. Toujours les scélérats ont recours au parjure, Racine, Phèdre, IV, 2. J'eus horreur de faire un parjure, Fénelon, Tél. X. Il [Lysandre] avait pour maxime favorite, qu'on doit amuser les enfants avec des osselets et les hommes avec des parjures, Barthélemy, Anach. ch. 51.

    Serment violé. Tous mes pas vers vous sont autant de parjures, Racine, Andr. II, 2. Est-ce ainsi qu'au parjure on ajoute l'outrage ? Racine, Iphig. IV, 6.

HISTORIQUE

XVIe s. Il condamnera les perjures et faux tesmoignages par lesquels les hommes font tort l'un à l'autre, Calvin, Inst. 289.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

PARJURE, s. m. (Jurisprud.) est le crime de celui qui a fait sciemment un faux-serment ; on entend aussi par le terme de parjure celui qui a commis ce crime.

On appelle également parjure celui qui a fait un faux-serment, en affirmant véritable un fait qu’il savoit être faux, & celui qui a manqué volontairement à son serment en n’accomplissant pas la promesse qu’il a faite sous la foi & la religion du serment.

Il seroit assez difficile de déterminer par les textes de droit ; si le crime de parjure est punissable, & de quelle maniere.

En effet, d’un côté la loi derniere ff. de stellion. dit que le parjure doit être puni du bannissement, & la loi 13. au ff. de jure jur. qu’on doit le condamner au fouet ; la loi 41. au code de transactionibus dit qu’il est infâme, & la loi 17. au code de dignitati. qu’il doit être privé de ses dignités ; les lois du code prononcent aussi que le parjure n’est plus reçu au serment, qu’il ne peut plus être témoin, ni agir en demandant.

Mais d’un autre côté, la loi 2. au code de rebus creditis, dit que le parjure ne doit point être puni par le prince, parce que c’est assez qu’il ait Dieu pour vengeur de son crime.

Cependant nos rois n’ont pu souffrir qu’un crime qui offense Dieu si grievement, & qui est en même tems des plus préjudiciables à la société civile, demeurât sans punition.

Suivant les capitulaires de Charlemagne & de Louis le débonnaire, la peine du parjure est d’avoir la main droite coupée.

Par l’ordonnance de S. Louis en 1254, qui est rapportée dans le style du parlement, le bénéfice d’appel est dénié à celui qui a été condamné pour crime de parjure, mais elle ne regle point la peine à laquelle il doit être condamné.

L’ordonnance de Charles VII. sur le fait des aides, art. xiv. dit que si le parjurement se prouve, celui qui se sera parjuré, sera condamné en une amende arbitraire envers le roi & envers le fermier, & aux dépens, dommages & intérêts du fermier.

Par l’art. 593. de l’ancienne coûtume de Bretagne, qui est le 638. de la nouvelle, tout homme qui est condamné & déclaré parjure, perd tous ses meubles, & les confisque au profit du seigneur en la justice duquel il est condamné.

L’art. 40. de la même coûtume, qui est le 37. de la nouvelle, porte que tout officier de justice qui est convaincu de parjure est infâme, & incapable d’être juge & de tenir aucun autre office public.

Enfin l’art. 362. de la coûtume de Bourbonnois déclare que si aucun affirme frauduleusement qu’il mene aucune chose par Paris pour gens privilégiés, & il est convaincu du contraire, il est puni comme parjure à l’arbitrage du juge.

On voit par ces différentes lois qu’en France le parjure a toujours été regardé comme un crime très-odieux, & que l’on punit celui qui en est convaincu, mais que la peine en est arbitraire ; quelquefois on condamne en une amende honorable, ou, en tous cas, en une amende pécuniaire envers le roi, & une réparation envers la partie ; tout cela dépend des circonstances.

Mais la recherche de ce crime est assez rare, soit parce qu’il est difficile de prouver que celui qui a commis un parjure l’a fait sciemment, soit parce que, suivant la loi 1. au code de rebus creditis, on ne peut, sous prétexte de parjure, faire retracter le jugement qui a été rendu sur le serment déféré à une partie par son adversaire, ensorte que l’on ne pourroit agir que dans le cas où le serment a été déféré par le juge, & que depuis le jugement l’on a trouvé de nouvelles pieces qui prouvent la fausseté du serment, comme il est dit en la loi 31. ff. de jure jurando.

Cependant plusieurs auteurs, entre lesquels est M. d’Argentré, sur l’art. 593. de l’ancienne coûtume de Bretagne, tiennent qu’après la prestation de serment déféré, même par la partie adverse, la preuve du parjure doit être reçue, & le jugement intervenu sur icelui retracté. Si la preuve du parjure est prompte & évidente, comme si un débiteur avoit dénié par serment le prêt qui lui avoit été fait, croyant que la promesse fût perdue, ou qu’un créancier de mauvaise fois eût dénié le payement qui lui auroit été fait, & que l’un ou l’autre fût convaincu de mauvaise foi par la représentation de la promesse ou quittance qui auroit été recouvrée depuis.

Mais il faut bien prendre garde que par le canon 5. caus. 22. quest. v. qui est tiré de S. Augustin, il est expressément défendu de provoquer au serment celui qu’on peut convaincre de parjure aussi-tôt qu’il aura affirmé ; car en ce cas dit ce saint pere celui qui défere le serment, est homicide de son ame & de celui qu’il fait jurer.

Ainsi celui qui ayant en main des promesses, des quittances ou autres pieces pour convaincre sa partie, au lieu de les lui communiquer, les lui dissimuleroit & lui déféreroit le serment malicieusement, pour faire tomber cette partie dans un parjure, seroit lui-même très-coupable.

Mais si celui qui a déféré le serment n’avoit pas alors en main la preuve du fait contraire, & que les pieces n’ayent été recouvrées que depuis, il n’encourt point de censure ; ainsi qu’il est dit dans le canon 6. à l’endroit que l’on vient de citer.

Quand la peine prononcée contre le parjure est légere eu égard aux circonstances, & qu’elle n’emporte pas infamie de droit, il y a toujours au-moins infamie de fait, qui fait perdre au parjure la confiance de tous les gens d’honneur & de probité, & l’exclud de toute dignité. Voyez au digeste le tit. de jure jurando. Julius Clarus, lib. V. sentent. Papon, liv. XXII. tit. XII. n°. 10. Boniface, tome V. liv. III. tit. I. chap. xiij. Louet, let. L. som. 4. Journal des aud. tome IV. liv. V. ch. j. Belonneau, sur l’art. 163. de la coûtume de Bretagne ; & Sauvageon, sur ce même article ; Ducange, let. F. où il parle de fide violatâ. (A)

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Étymologie de « parjure »

Provenç. perjuri ; esp. perjurio ; ital. pergiuro ; du lat. perjurium (voy. PARJURER). Aux XVe et XVIe siècles, on disait parjurement.

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(c. 1150) Du latin perjurus (« menteur »), perjurium (« mensonge, faux serment »).
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Phonétique du mot « parjure »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
parjure parʒyr

Citations contenant le mot « parjure »

  • Si tous les parjures demandaient l'assistance de Jupiter, il n'y aurait pas assez de place au Capitole.
    Plaute — Curculio
  • Il n'existe pas de bouclier contre le mensonge. Ni la crainte des dieux ni la damnation n'ont jamais empêché le mensonge ou le parjure.
    François Cavanna — Le hun blond
  • Prêter serment, c’est mettre son âme en péril. Ne faites jamais un serment à moins d’être capables de mourir plutôt que de vous parjurer.
    Ken Follett — Les piliers de la terre
  • EXCLUSIF: Barnaby Joyce a exigé qu’Amber Heard fasse l’objet d’une enquête pour parjure après qu’un tribunal de Londres a été informé que l’assistant personnel de Johnny Depp aurait été contraint de faire une fausse déclaration à propos de Pistol et Boo.
    JAPANFM — «Parjure»: Barnaby critique Heard sur la débâcle de Pistol and Boo – JAPANFM
  • L'Amérique s'inquiète pour sa Justice. A l'origine de la nouvelle polémique: l'affaire Roger Stone, condamné ce jeudi à trois ans et quatre mois de prison. Ce proche de Donald Trump a été reconnu coupable de parjure pour avoir menti au Congrès, dans l'enquête sur les soupçons de collusion entre Moscou et l'équipe de campagne du président.
    Les Echos — La Justice américaine dans la tourmente | Les Echos
  • Le juge Emmet Sullivan, qui préside le procès pour parjure intenté contre Michael Flynn, a précisé qu'il établirait en temps voulu un échéancier pour que des tierces parties puissent déposer des mémoires pour contester la demande du département de la Justice.
    Radio-Canada.ca — Un juge met en veilleuse l'abandon des accusations contre Michael Flynn | Radio-Canada.ca
  • La témoin de 44 ans a été accusée de parjure mercredi dernier, au palais de justice de Montréal.
    La Presse — Faux cancer, faux médecin… vraie accusation de parjure
  • Après la nomination d'un procureur spécial chargé d'établir s'il y avait eu collusion entre Moscou et l'équipe de campagne de Donald Trump, Michael Flynn avait accepté en 2017 de plaider coupable de parjure et de coopérer avec la justice. En échange, il n'avait pas été inculpé pour des activités non déclarées de lobbying au service de la Turquie.
    Le Figaro.fr — Trump prédit l'acquittement d'un ex-conseiller malgré ses mensonges sur des contacts avec un diplomate Russe
  • Qualifié de mythomane par la poursuite, Guillaume Bernier a plaidé coupable à plusieurs accusations. On parle d’usurpation d’identité, de fraude de plus de 5000 $, de voyeurisme, de harcèlement et de deux accusations de parjure.
    VIVA MÉDIA — Un menteur, fraudeur et harceleur derrière les barreaux | VIVA MÉDIA
  • Les quatre agents sont accusés de parjure : Kwesi Millington est condamné à 30 mois de prison, Monty Robinson est condamné à deux ans moins un jour de prison, Gerry Rundel et Bill Bentley sont déclarés non coupables.
    Radio-Canada.ca — 2 des 4 policiers dans l'affaire Dziekanski ont déposé une plainte auprès de la GRC | Radio-Canada.ca
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Traductions du mot « parjure »

Langue Traduction
Anglais perjury
Espagnol perjurio
Italien spergiuro
Allemand meineid
Chinois 伪证
Arabe شهادة زور
Portugais perjúrio
Russe лжесвидетельство
Japonais 偽証
Basque perjury
Corse spergiu
Source : Google Translate API

Synonymes de « parjure »

Source : synonymes de parjure sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « parjure »

Combien de points fait le mot parjure au Scrabble ?

Nombre de points du mot parjure au scrabble : 16 points

Parjure

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