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Nécessaire

Variantes Singulier Pluriel
Masculin nécessaire nécessaires

Définitions de « nécessaire »

Trésor de la Langue Française informatisé

NÉCESSAIRE, adj. et subst.

I. − Adjectif
A. − [Avec un compl. exprimé ou sous-entendu; qualifiant une pers. ou une chose] Dont l'existence, la présence, l'usage, l'action sont requis (pour atteindre une fin, répondre à une situation, à un besoin); dont on ne peut se passer ou se dispenser. Synon. indispensable, essentiel, obligatoire; anton. inutile, superflu.J'avais emporté mon ennemi avec moi, il profita de ce que je ne le combattais plus pour s'emparer de moi tout entier, il se rendit nécessaire, indispensable, et sut si bien me circonvenir, qu'il devint partie intégrante de mon être (Du Camp, Mém. suic., 1863, p.43).Négligeant les préceptes les plus utiles, ignorant les règles les plus nécessaires, je produisais des thèmes et des versions bien éloignés de cette exactitude, de cette élégance et de cette concision (A. France, Vie fleur, 1922, p.360):
1. ... le rite et l'idole, c'était à la fois la forme et la matière de la superstition. C'est-à-dire que, comme un luxe entièrement superflu et pourtant nécessaire, l'action superstitieuse n'avait d'autre raison que de concilier à l'homme la puissance mystérieuse dont il dépend. Blondel, Action, 1893, p.312.
SYNT. Homme, personne nécessaire; action nécessaire; dispositions nécessaires; qualités nécessaires; éléments, indications nécessaires; objets, denrées, produits matériaux, ressources nécessaires.
Constructions
[Suivi d'un compl. marquant la destination ou le but] Nécessaire à, pour + compl. désignant une pers.Les premiers aliments nécessaires à l'homme, le pain, le vin (Pesquidoux, Livre raison, 1925, p.135).Une civilisation (...) est dans son ensemble un poème que le temple ou la statue ou la symphonie résument, ce qui les fait si émouvants, si décisifs, si nécessaires pour nous (Faure, Espr. formes, 1927, p.119).L'objet nécessaire à sa nature passionnée (Peyré, Matterhorn, 1939, p.73).
Nécessaire à, pour + subst. indiquant un processus, une action, un état.Nécessaire à/pour la vie, l'existence, la paix, la tranquillité, le bonheur. Leudaste fonda ses espérances d'anéantir le crédit de l'évêque (...) en se faisant regarder lui-même comme l'homme nécessaire à la conservation de la ville (Thierry, Récits mérov., t.2, 1840, p.210).Certains chefs-d'oeuvre, aussi nécessaires au rythme universel que les sept merveilles du monde (Fargue, Piéton Paris, 1939, p.12).Pourquoi la musique? Parce qu'elle est, non seulement utile, mais nécessaire pour la compréhension du monde, et de l'homme (Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p.173).
Nécessaire pour ou à (vieilli) + inf.Les médiocres sont nécessaires pour accomplir de médiocres labeurs (Huysmans, Oblat, t.1, 1903, p.88).Détails de vérité, étrangers au sujet, inutiles en eux-mêmes, d'autant plus nécessaires à nous révéler l'évidence du miracle (Proust, Sodome, 1922, p.732).L'angoisse de l'historien «scientifique» quand il suppute tous les documents qui lui seraient nécessaires pour établir l'existence de Jules César (Mounier, Traité caract., 1946, p.363).
Nécessaire pour que + prop. au subj.Les qualités et les conditions requises pour contracter mariage, les formalités nécessaires pour que le mariage soit valable (Durkheim, Divis. trav., 1893, p.91).Le gouvernement a entrepris auprès du gouvernement britannique les démarches nécessaires pour que Londres précise ses intentions (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p.642).
[Suivi d'un compl. indiquant l'objet de la nécessité]
Emploi impers. Il est, paraît, semble (ou avec des verbes d'opinions tels que croire, juger, trouver) nécessaire de + inf. ou que + prop. au subj.Il est nécessaire que le législateur, si toutefois le législateur a le temps de lire, connaisse jusqu'où peut aller l'abus de la procédure (Balzac, Illus. perdues, 1843, p.611).Pourquoi plus tard, a-t-on jugé nécessaire, indispensable, de rédiger les Évangiles (Boegnerds Foi et vie, 1936, p.126).V. aussi espérer ex. 8.
Qqc. nécessaire à + inf.Ce que vous dites de la vie, de la mort (...) est vrai et pur, magnanime à dire, nécessaire à entendre (Hugo, Corresp., 1865, p.506).Un tel flot de choses nécessaires à vous dire pour vous expliquer ceci et cela (Montherl., J. filles, 1936, p.998).
En incise. Si c'est nécessaire ou p.ell., si nécessaire. Familier quand il le fallait, silencieux si nécessaire, capable de désinvolture autant que de gravité, j'étais de plain-pied (Camus, Chute, 1956, p.1487).
LOG. Condition nécessaire. Condition requise absolument pour qu'une conséquence soit possible. Condition nécessaire et suffisante. ,,Celle qui entraîne toujours une conséquence quand elle est posée et qui l'exclut toujours quand elle fait défaut`` (Lal. 1960, s.v. condition). I conditions nécessaires. Exemple: Pour qu'un nombre soit divisible par 15 il faut qu'il soit divisible par 3 (mais cela ne suffit pas). II conditions suffisantes (...). Pour qu'un nombre soit divisible par 5 il suffit qu'il soit terminé par le chiffre 5 (mais cela n'est pas nécessaire) (...). III conditions nécessaires et suffisantes (...). Pour qu'un nombre soit divisible par 3, il faut et il suffit que la somme de ses chiffres soit un multiple de 3 (Roux, Miellou, Géom., 1946, p.21).L'avènement d'une religion monothéiste exige comme condition nécessaire, sinon suffisante, l'intervention d'une personnalité religieuse puissante (Philos., Relig., 1957, p.40-13).V. aussi accessoire ex. 6.
B. − Gén. en emploi abs. [P.oppos. à fortuit, accidentel, contingent]
1. [Conditionnellement]
a) [En parlant d'un fait, d'un phénomène implicitement ou explicitement mis en rapport avec d'autres faits ou phénomènes] Qui est inévitable, qui ne peut manquer de se produire. Synon. fatal, forcé, obligé, obligatoire; inéluctable, logique, naturel.Conséquence, effet, issue, résultat, suite nécessaire; mal, mort nécessaire. Il en résulta à l'instant une indigence nécessaire et forcée qui était sa joie à elle (Sainte-Beuve, Port-Royal, t.1, 1840, p.187).Il dit simplement, comme d'une chose naturelle, attendue, nécessaire: −Mon fils est mort (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p.217):
2. Je pensai alors, longuement, que l'accouchement aurait une issue fatale et je ne redoutais pas la mort. Au contraire: elle m'apparaissait comme une conclusion, nécessaire, logique, comme l'aboutissement de mon absurde existence. Daniel-Rops, Mort, 1934, p.244.
b) PHILOS., LOG.
α) [En parlant d'un rapport ou d'un système de rapports] Qui est imposé, rigoureusement déterminé par la nature des choses ou par un état de fait. Causalité, cause nécessaire; lien, liaison, relation nécessaire; enchaînement, ordre nécessaire. Mais ces deux termes extrêmes de tout le système des êtres, la cause et l' effet, (...) ces deux termes en rapport nécessaire, puisque le mot d' effet exprime par lui-même un rapport à la cause, et le mot de cause un rapport à l'effet (Bonald, Législ. primit., t.1, 1802, p.282).Il y a là un concours de causes indépendantes, une harmonie non nécessaire (d'une nécessité mathématique) (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p.83):
3. ... au lieu de [se] confier à une improvisation intuitive plus ou moins gratuite, ils l'assoient [leur méthode] sur une recherche rigoureuse des corrélations psychiques. Une corrélation est une relation nécessaire entre une propriété psychique fondamentale et une propriété dérivée. Déceler empiriquement ces corrélations (...) c'est étudier cet ensemble en activité, et repérer un à un les engrenages de son mouvement jusqu'à pouvoir, à la longue, saisir l'unité du tout. Mounier, Traité caract., 1946, p.24.
β) [En parlant d'un acte] Qui échappe à la volonté humaine. Anton. libre, indéterminé.Souvent je me repose dans cette idée, que le cours accidentel des choses et les effets directs de nos intentions ne sauraient être qu'une apparence, et que toute action humaine est nécessaire et déterminée par la marche irrésistible de l'ensemble des choses (Senancour, Obermann, t.2, 1840, p.18).La philosophie parle souvent d'actes libres et d'actes nécessaires. Peut-être n'en est-il pas de plus complètement subi par nous que celui qui (...) fait, une fois notre pensée au repos, remonter ainsi un souvenir jusque-là nivelé avec les autres par la force oppressive de la distraction (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p.822).
c) DR. ROMAIN. Héritier nécessaire. V. héritier I C.
2. [Catégoriquement] PHILOS., LOG. Qui ne peut pas ne pas être ou ne peut pas être autrement; qui s'impose immédiatement à l'esprit.
a) [En parlant d'une prop.] Dont la contradictoire est impossible en tout état de cause. Axiomes, postulats nécessaires; lois, principes nécessaires; idées nécessaires. On trouve aisément des exemples de ces vérités suprêmes qui se soutiennent sans appui, de ces vérités nécessaires qui se font croire de plein droit, de ces vérités éternelles qui ne peuvent pas être neuves, mais qui, pour paraître nouvelles, n'ont pas besoin d'être ignorées (Joubert, Pensées, t.1, 1824, p.303).Au début de ces Essais, je n'ai ni subi ni cherché à produire l'illusion d'un commencement tellement logique et nécessaire que rien ne fût admis ou supposé auparavant (Renouvier, Essais crit. gén., 3eessai, 1864, p.2):
4. Ces principes [directeurs de la connaissance] sont marqués de trois caractères essentiels par lesquels ils diffèrent radicalement de toutes les vérités induites de l'expérience: 1oIls sont universels, et cela dans un double sens (communs à toutes les intelligences; vrais de toutes les choses sans exception)... 2oIls sont nécessaires... 3oIls sont apriori... E. Boirac, Cours élémentaire de philosophie, 18eéd. (1904), p.91-92 ds Lal. 1960, s.v. principe.
b) [En parlant d'un être] Dont l'existence n'est assujettie à aucune cause ou condition autre que lui-même; dont l'existence est liée à l'essence. Synon. inconditionné, incréé, premier.L'Être nécessaire. Dieu, la Divinité. Le rationalisme, comme le christianisme, admet l'existence d'un principe des choses; mais pour lui, c'est la nature même qui est l'être-principe, l'être nécessaire, l'être éternel, l'être souverain (Lacord., Conf. N.-D., 1848, p.15).La contingence me dit seulement que je ne suis pas un être nécessaire dont le contraire impliquerait contradiction; elle me permet au plus de conclure que je peux ne plus être un jour (Ricoeur, Philos. volonté, 1949, p.430):
5. Duns Scot part en effet de l'idée d'être pour prouver qu'on doit nécessairement poser un être premier; de sa qualité de premier, il déduit que cet être est incausable; de ce que cet être est incausable, il déduit que ce premier être existe nécessairement. Passant ensuite aux propriétés de l'être premier et nécessaire, Duns Scot prouve qu'il est cause efficiente, doué d'intelligence et de volonté, que son intelligence embrasse l'infini et que, puisqu'elle se confond avec son essence, son essence enveloppe l'infini... Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p.60.
II. − Subst. masc.
A. − Le nécessaire
1. Ce dont on ne peut se passer ou se dispenser (étant donné une situation, un état); l'essentiel, l'indispensable. Faire le nécessaire. Le nécessaire de la vie, c'est la sûreté individuelle, c'est la liberté (Stendhal, Rome, Naples et Flor., t.2, 1817, p.59).Je tremble de t'ennuyer. Mais ne saute aucune ligne. Sois assurée que je m'en tiens au strict nécessaire (Mauriac, Noeud vip., 1932, p.28).Un coup de téléphone m'annonce que le nécessaire a été fait pour me permettre de gagner Alger (Gide, Journal, 1944, p.264).
En partic.
Ce qui est indispensable pour répondre aux besoins les plus urgents de la vie. Anton. le superflu.Avoir le nécessaire. J'aurais fait mieux [que les philanthropes]; j'aurais procuré le plaisir à ceux qui sont tristes et prodigué le superflu à ceux qui ont le nécessaire. Axiome: le superflu est le premier des besoins (Flaub., Corresp., 1846, p.326).Cette tristesse vient encore de la nudité relative de cette chambre, où il n'y a que le strict nécessaire, les éléments du mobilier, point d'inutilité (Goncourt, Journal, 1861, p.964):
6. N'était-ce pas un privilège assez précieux que de naître exempt de ces servitudes temporelles qui font de la vie des besogneux une monotone recherche du nécessaire, une lutte épuisante contre la faim, la soif. Ce ventre insatiable qui réclame chaque jour son dû? Bernanos, Journal curé camp., 1936, p.1154.
RELIG. L'unique nécessaire. Ce qui répond de façon exclusive aux aspirations fondamentales de l'être humain. Le salut, l'affaire du salut est l'unique nécessaire (Ac.1798-1935).La Soeur Françoise: ce qu'il y a dans ma paix est l'unique nécessaire (Montherl., Port-Royal, 1954, p.995).Bien moins frivole que je ne me décris dans mes divers Souvenirs, j'étais en secret aussi occupé que je le suis aujourd'hui par l'unique nécessaire (Mauriac, Bloc-Notes, 1958, p.28).
2. PHILOSOPHIE
a) Ce qui est voulu par l'enchaînement inéluctable des faits; ce qui constitue cet enchaînement inéluctable; la nécessité, le déterminisme. C'est le plus haut tragique, à ce moment de la réflexion où, la fatalité capricieuse étant vaincue, l'inflexible nécessaire se montre (Alain, Propos, 1921, p.229):
7. Comment démêler dans les livres ce qui tient à l'essence de l'homme, ce qui vient de l'instant, ce qui procède d'une intention particulière, ce qui naît du hasard? La substance et l'accident s'y combinent. Le spontané et le réfléchi, le nécessaire et l'arbitraire, tout ceci est fondu dans l'expression extérieure, comme le cuivre et l'étain dans le bronze... Valéry, Variété IV, 1938, p.98.
b) Ce qui ne peut pas ne pas être ou ne peut pas être autrement (v. supra I B 2). Alors que ce qui nous est donné, et que notre pensée même à qui cela est donné, se tient dans l'ordre du contingent, du muable et du temporaire, la vérité se tient naturellement sur le plan du nécessaire, de l'immuable et de l'éternel (Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p.142).
B. − Un nécessaire. Coffret, étui, mallette, trousse contenant divers objets nécessaires ou commodes (pour une occupation, une activité); l'ensemble de ces objets. Nécessaire de toilette; nécessaire de, à couture; nécessaire de fumeur; nécessaire d'argent; nécessaire en vermeil. Un domestique portant, dans un nécessaire d'acajou, tous les ingrédients dont il avait enrichi son répertoire (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p.351).Il la calma à moitié en lui offrant un nécessaire de voyage, avec des flacons à bouchons de vermeil. Le nécessaire donna à Sylvaine le désir de s'en servir (Druon, Gdes fam., t.2, 1948, p.133).
Prononc. et Orth.: [nesesε:ʀ], [nesε-]. Ac. 1694, 1718: necessaire, dep. 1740 né-. Étymol. et Hist. 1. a) 1119 adj. «dont on a absolument besoin (d'une chose)» (Philippe de Thaon, Comput, 27 ds T.-L.); b) xives. subst. fém. plur. «tout ce qui correspond à des besoins, ce qui est essentiel dans un mode de vie déterminé» (Dial. de St Grég., ms. Evreux, fo46b ds Gdf. Compl.); 1530 subst. masc. (Palsgr., p.248, s.v. Necessary thing); c) 1718 «coffret, étui renfermant tout ce qui est indispensable à une certaine activité» (Corresp. de la Duchesse d'Orleans, II, p.204 ds Havard t.3); 1835 nécessaire à toilette (Ac.); 2. 1436 il est necessaire de (+ inf.) (Arch. Nord, B. 17654, Dossier La Barre ds IGLF); 1495 il est nécessaire que (+ subj.) (Coutumes de Ponthieu ds Nouv. coutumier gén., t.1, p.85); 1692 il est necessaire de (+ subst.) (Fénelon, Dialogue Arist. et Descartes, ds OEuvres, t.XIX, p.372); 3. ca 1480 adj. «dont on ne peut se passer (d'une personne)» (Myst. du viel Testament, éd. J. de Rothschild, 25502); 1655 subst. «personne qui se croit indispensable» (J. Loret, Muze historique, éd. C. Livet, t.II, p.94); 4. a) ca 1220 «qui ne peut pas ne pas être» (Gui de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 44 ds T.-L.); 1554 «inéluctable, inévitable» (Amyot, tr. Diodore, XII, 4 ds Hug.); 1676 mal nécessaire (Flechier, Turenne ds Littré); b) 1660 subst. «en littérature, opposé au vraisemblable» (Corneille, Discours de la Tragédie ds Théâtre complet, p.106); c) 1657-62 métaphys. être nécessaire «être qui existe sans qu'il y ait de cause ni de condition à son existence» (Pascal, Pensées, éd. Brunschvicg, section VII, 378); d) 1743 log. vérité nécessaire (D'Alembert, Intr. du traité de dynamique ds OEuvres, t.1, 2epart., p.403). Empr. au lat. necessarius «inévitable, inéluctable; pressant, urgent, impérieux; nécessaire, indispensable». Fréq. abs. littér.: 11947. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 22778; b) 11987; xxes.: a) 14510, b) 16221. Bbg. Tuaillon (G.). R. Ling. rom. 1975, t.39, pp.176-177.

Wiktionnaire

Adjectif - français

nécessaire \ne.se.sɛʁ\ ou \ne.sɛ.sɛʁ\ masculin et féminin identiques

  1. Qui permet de réaliser une tâche.
    • Mais, si l’eau est nécessaire pour produire la vapeur, le charbon est nécessaire pour vaporiser l’eau. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VI, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • […] ; elle estime, comme G. de Molinari, que le progrès moral du prolétariat est aussi nécessaire que le progrès matériel de l’outillage, pour porter l’industrie moderne au niveau toujours plus élevé que la science technologique permet d’atteindre ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap. VII, La morale des producteurs, 1908, p. 324)
    • Ces cartouches sont destinées à remplacer les fortes charges de poudre-éclair qu’il serait nécessaire d’employer pour l’éclairage intensif d’intérieurs, de grottes, de mines, etc., […]. — (Agenda Lumière 1930, Paris : Société Lumière & librairie Gauthier-Villars, p. 413)
    • Je finis par me demander s’il avait les quelques sous nécessaires pour se payer un plumard. — (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
    • Le calage voire l’étaiement du véhicule est une condition nécessaire à l’introduction de personnels dans le véhicule accidenté. — (Pierre Carli, Urgences médico-chirurgicales de l’adulte, p. 1 528, Wolters Kluwer France, 2004)
    • Il semble au contraire que, dans l’épistémologie de la physique épicurienne, l'observation du monde, sa connaissance empirique, soit non seulement légitime, mais encore nécessaire. — (Pierre-Marie Morel, Épicure: la nature et la raison, Librairie J. Vrin, 2009, p. 36)
    • Cet ouvrage se veut un guide pratique, écrit dans un langage clair sans faire l'économie de la complexité lorsque cela est nécessaire, à destination des professionnels de l'industrie, des juristes et de toute personne intéressée par les aspects juridiques et techniques de la dronautique. — (Alexandre Cassart, Droit des drones: Belgique, France, Luxembourg, Bruxelles : éd. Bruylant (groupe Larcier), 2017, partie 1, chap. 1, section 1)
  2. Dont on ne peut se passer ; qu’on ne peut éviter.
    • La cour d’appel partagea alors les dommages, selon les principes de la faute commune, constatant que la victime s’était imprudemment aventurée sur un boulevard passager, sans prendre les précautions nécessaires. — (Orville Frenette, L'incidence du décès de la victime d'un délit ou d'un quasi-délit sur l'action en indemnité, Librairie de l'Université d'Ottawa, 1961, p. 85)
    • Proverbialement,
    • Il n’y a pas d’homme nécessaire.
    • Cet homme s’est rendu nécessaire dans cette maison : Il s’y est rendu si utile ou si agréable qu’on pourrait difficilement s’y passer de ses conseils, de ses attentions, de sa société.
    • On dit, dans un sens analogue,
    • Cette personne m’est devenue nécessaire, m’est nécessaire.
    • C’est un mal nécessaire : Se dit de certaines choses qui ont de grands inconvénients, mais qui sont indispensables ou inévitables.
  3. (Philosophie) Qui ne peut pas ne pas être, par opposition à « contingent ».
    • L’homme pouvait ne pas exister, il n’est donc pas un être nécessaire.
    • Les lois nécessaires sont celles sans lesquelles l’univers ne saurait exister.
    • Les vérités qui s’imposent à la raison sont nécessaires.
    • Causes nécessaires, agents nécessaires : Les causes et les agents qui n’agissent pas librement et qui produisent inévitablement leur effet.
    • Effet nécessaire : L’effet qui suit inévitablement la cause destinée à le produire.
    • La lumière est un effet nécessaire du soleil.
    • On dit dans le même sens :
    • Tirer une conséquence, une induction nécessaire.
    • C’est la suite nécessaire de ce principe.
  4. (Mathématiques) Qui est théoriquement indispensable pour qu’une proposition puisse être vraie.
    • Mais existe-il des propositions suffisantes mais non nécessaires ? — (forum mathématique)

Nom commun - français

nécessaire \ne.se.sɛʁ\ ou \ne.sɛ.sɛʁ\ masculin

  1. (Au singulier) Ce qui est utile et suffisant, qui permet de réaliser une chose. Le degré en-dessous d’indispensable.
    • Je vais faire le nécessaire.
    • Pour mener à bien cette affaire, j’ai fait le nécessaire.
  2. (Par extension) Un ensemble d’outils pour une tâche.
    • Voici le nécessaire pour effectuer cette réparation.
  3. (Au singulier) Tout ce qui est essentiel pour les besoins de la vie, par opposition au superflu.
    • Tant que l’homme ne fut pas capable de produire plus que le strict nécessaire à sa survivance, les vainqueurs ne pouvaient que mettre en fuite et massacrer les vaincus, et s’emparer des aliments récoltés. — (Errico Malatesta, Le Programme anarchiste)
    • Il s’est réduit, borné, restreint au nécessaire, au strict nécessaire.
    • Il faut s’occuper du nécessaire avant de songer à l’agréable.
  4. Sac, bagage contenant les objets nécessaires pour réaliser une chose.
    • Un nécessaire de toilette.
    • Un nécessaire de couture.
    • Choulette, plus rude encore que de coutume, demandait du fil et des aiguilles pour raccommoder lui-même ses habits. Il gémissait d’avoir perdu un humble nécessaire qu’il portait dans sa poche depuis trente ans, et qui lui était cher pour la douceur des souvenirs et la force des conseils qu’il en recevait. — (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 131)
    • L’armoire vitrée devait être son fief avec quelques belles porcelaines jamais utilisées, ses manuels d’école, de chants, les jeux de famille, peut-être son panier de tricot, son nécessaire de couture. — (Louison Dutoit, Le Courage de la terre : 1950-2000, une paysanne raconte, Éditions d’en bas, 2004)
    • Le général […] leur fit voir ce que contenait sa cassette et son nécessaire de voyage. […]. Le nécessaire était en vermeil et contenait tout ce qui pouvait être utile pour la toilette et les repas. — (Comtesse de Ségur, L’Auberge de l’Ange gardien, 1888)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

NÉCESSAIRE. adj. des deux genres
. Dont on ne peut se passer, dont on a absolument besoin pour quelque fin. La respiration est nécessaire à la vie. Avoir les choses nécessaires pour vivre. Se servir des moyens nécessaires pour réussir dans son entreprise. Ne parlez que s'il est nécessaire de le faire. Il n'est pas nécessaire d'entrer dans ces détails. Il se dit aussi des Personnes. Un ministre, un général nécessaire. Proverbialement, Il n'y a pas d'homme nécessaire. Cet homme s'est rendu nécessaire dans cette maison, Il s'y est rendu si utile ou si agréable qu'on pourrait difficilement s'y passer de ses conseils, de ses attentions, de sa société. On dit, dans un sens analogue, Cette personne m'est devenue nécessaire, m'est nécessaire. Il fait le nécessaire, Il fait l'empressé, il se mêle de tout, comme si l'on ne pouvait se passer de lui. Dans cette phrase, Nécessaire est employé substantivement. C'est un mal nécessaire se dit de Certaines choses qui ont de grands inconvénients, mais qui sont indispensables ou inévitables.

NÉCESSAIRE désigne, en termes de Philosophie, Ce qui ne peut pas ne pas être. L'homme pouvait ne pas exister, il n'est donc pas un être nécessaire. L'être nécessaire, Dieu. Lois nécessaires, Lois sans lesquelles l'univers ne saurait exister. Vérités nécessaires, Vérités qui s'imposent à la raison. Causes nécessaires, agents nécessaires, Les causes et les agents qui n'agissent pas librement et qui produisent inévitablement leur effet. Effet nécessaire, L'effet qui suit inévitablement la cause destinée à le produire. La lumière est un effet nécessaire du soleil. On dit dans le même sens : Tirer une conséquence, une induction nécessaire. C'est la suite nécessaire de ce principe.

NÉCESSAIRE s'emploie comme nom masculin et désigne Tout ce qui est essentiel pour les besoins de la vie. Il est opposé à Superflu et ne se dit point au pluriel. À défaut du superflu, il a le nécessaire. Il se prive du nécessaire pour soutenir sa famille. Il s'est réduit, borné, restreint au nécessaire, au strict nécessaire. Il faut s'occuper du nécessaire avant de songer à l'agréable. Il désigne, d'une manière générale, Ce qui est essentiel, ce qui est indispensable ou encore Tout ce qui est utile et suffisant dans un cas déterminé. Pour mener à bien cette affaire, j'ai fait le nécessaire. Ne vous préoccupez pas, j'ai fait le nécessaire pour ce que vous désiriez. En termes de l'Écriture, Le salut, l'affaire du salut est l'unique nécessaire.

NÉCESSAIRE, nom masculin, se dit aussi d'une Boîte, d'un étui qui renferme différents ustensiles. Nécessaire de toilette, de voyage. Les pièces de ce nécessaire sont d'argent, de vermeil. Par extension, Un nécessaire d'argent de vermeil.

Littré (1872-1877)

NÉCESSAIRE (né-sè-sê-r') adj.
  • 1Qui doit être pour que quelque chose soit ou se fasse. La respiration est nécessaire à la vie. Voir naître en nous l'un pour l'autre cette inclination si nécessaire à composer une union parfaite, Molière, le Mal. im. II, 7. Les refus que l'intérêt de l'État rendait nécessaires, Bossuet, le Tellier. Monseigneur [le frère de Louis XIV]…, en exposant au milieu des plus grands hasards de la guerre une vie aussi précieuse et aussi nécessaire que la vôtre, Bossuet, Reine d'Anglet. Vous me direz peut-être que, sous le nom de pain quotidien, vous lui demandez [à Dieu] les biens temporels qu'il a voulu être nécessaires pour soutenir cette vie mortelle, Bossuet, Sermons, Nécessités de la vie. Votre présence, Abner, est ici nécessaire, Racine, Athal. II, 4. Les guerres doivent être justes ; ce n'est pas assez, il faut qu'elles soient nécessaires pour le bien public, Fénelon, Tél. XVII. Le superflu, chose très nécessaire, A réuni l'un et l'autre hémisphère, Voltaire, le Mondain.

    Terme de botanique. Polygamie nécessaire, se dit, dans le système de Linné, des synanthérées dont les calathides offrent des fleurs mâles au disque et des fleurs femelles à la circonférence, ce qui rend la polygamie nécessaire pour la conservation de l'espèce.

    Cela n'est pas nécessaire au salut, se dit ironiquement d'une chose qui n'a guère d'importance.

    C'est un mal nécessaire, se dit de certaines choses qui ont de grands inconvénients, mais qui sont ou indispensables ou inévitables. J'ai cru sa mort pour vous un malheur nécessaire, Corneille, Pomp. III, 2. Les maux nécessaires que la guerre traîne après soi, Fléchier, Turenne.

    Il est nécessaire, avec de et l'infinitif, ou que et le subjonctif, signifie il faut. Tant qu'il n'était point nécessaire de parler, la sage princesse gardait le silence, Bossuet, Anne de Gonz. Il est nécessaire de donner tout ensemble à un Dauphin les vertus d'un roi et celles d'un particulier, Fléchier, Duc de Mont. Il n'est pas nécessaire de passer deux fois la ligne pour voir observer religieusement des lois et des coutumes déraisonnables, Malebranche, Rech. vér. II, III, 2. Il est nécessaire, vu la prodigieuse distance des étoiles fixes, que, depuis Saturne jusqu'aux extrémités de notre tourbillon, il y ait un grand espace vide et sans planètes, Fontenelle, Mondes, 5e soir.

    Il est nécessaire de, avec un substantif, il est besoin de (tournure usitée dans le XVIIe siècle et même le XVIIIe, et qui vieillit). Pour joindre cette matière et cette substance immatérielle, il est nécessaire d'un lien, Fénelon, Dial. Arist. et Descartes. Il n'était point nécessaire de préambule, Rousseau, Lett. 1732, édit. MUSSET-PATHAY. Bientôt et sans qu'il fût nécessaire d'une longue observation, Ségur, Mém. t. II, p. 227 (édit. in-8° en 3 vol.).

  • 2Il se dit aussi des personnes. Mille affaires où vous et M. de Grignan êtes nécessaires, Sévigné, 28 déc. 1673. Un ministre [Mazarin] persécuté, et devenu nécessaire non-seulement par l'importance de ses services, mais encore par ses malheurs, Bossuet, le Tellier. Tout ce qui suit ordinairement la faveur et la reconnaissance d'un roi juste et puissant, lorsqu'elles tombent sur un sujet capable, fidèle et nécessaire, Fléchier, Mme d'Aiguillon. Leur frugalité [des Phéniciens], leur habileté, leur industrie, leurs périls, leurs fatigues les rendaient nécessaires à toutes les nations du monde, Montesquieu, Esp. XXI, 6. Richelieu, malade à Tarascon, avait perdu toute sa faveur, et ne conservait que l'avantage d'être nécessaire, Voltaire, Mœurs, 176.

    Se rendre nécessaire, se dit de celui qui se rend si utile qu'on ne peut guère s'en passer. Des hommes qui ont l'art de se rendre nécessaires, Fénelon, Tél. XII.

    On dit dans le même sens : Cette personne m'est devenue nécessaire, m'est nécessaire. Prince, plus que jamais vous m'êtes nécessaire, Racine, Bérén. III, 1.

    Faire le nécessaire, faire l'empressé, se mêler de tout. Ainsi certaines gens, faisant les empressés, S'introduisent dans les affaires ; Ils font partout les nécessaires, Et, partout importuns, devraient être chassés, La Fontaine, Fabl. VII, 9. …Au diantre tout valet… Qui fatigue son maître et ne fait que déplaire, à force de vouloir trancher du nécessaire ! Molière, les Fâch. I, 1.

    Un nécessaire s'est dit pour un homme qui fait le nécessaire. Le nécessaire : Messieurs, commencez donc, Molière, Impromptu, sc. 6.

  • 3Dans le langage de la philosophie, il se dit de ce dont la négation est impossible, de ce qui ne peut pas ne pas être, par opposition à ce qui est contingent. Je sens que je peux n'avoir pas été… donc je ne suis pas un être nécessaire, Pascal, Pens. I, 11, éd. HAVET.

    L'être nécessaire, Dieu.

    Lois nécessaires, lois sans lesquelles l'univers ne saurait subsister.

    Causes nécessaires, agents nécessaires, les causes, les agents qui, n'agissant pas librement, produisent infailliblement leur effet.

    Effet nécessaire, effet qui suit infailliblement la cause destinée à le produire.

    Vérité nécessaire, vérité qui ne peut pas ne pas être. Les lois de l'équilibre et du mouvement, telles que l'observation les fait connaître, sont de vérité nécessaire, D'Alembert, Traité de dynam. Œuvres, t. IV, p. 230, dans POUGENS.

  • 4 Par extension de la signification précédente, il se dit de ce qui est considéré comme logiquement, naturellement lié à. Tirer une conséquence nécessaire. C'est la suite nécessaire de ce principe. Le temps… cette vapeur légère et volage, qui ne se forme qu'en se dissipant, et qui entraîne perpétuellement mon être avec elle d'une manière si étrange et si nécessaire, Bossuet, Yolande de Monterby. Philippe le Bon, nouveau duc de Bourgogne, successeur de son père [Jean assassiné à Montereau], devint un ennemi nécessaire du Dauphin par devoir et par politique, Voltaire, Mœurs, 79.
  • 5S. m. sans pluriel. Ce qui est indispensable. Ce nécessaire qu'il faut préférer au vraisemblable [dans une pièce de théâtre], ou, pour parler plus juste, qu'il faut ajouter au vraisemblable dans la liaison des actions et leur dépendance l'une de l'autre, Corneille, 2e disc. tragéd. La conférence n'alla pas au delà, pour mieux en conserver le secret dans le pur nécessaire au succès, Saint-Simon, 268, 125.

    Faire le nécessaire, s'acquitter de ce qu'il y a de plus important, quand on ne peut pas faire le tout.

    En termes de l'Écriture, l'affaire du salut est l'unique nécessaire. C'est là [dans la virginité] qu'on ne vaque qu'à l'unique nécessaire, c'est là que l'on n'a d'époux que Jésus tout seul, Bossuet, Sermon pour une profession, Virginité 3.

  • 6Tout ce qui est essentiel pour les besoins de la vie. Le strict nécessaire. Il n'est pas bon d'être trop libre ; il n'est pas bon d'avoir tout le nécessaire, Pascal, Pens. XXV, 72, éd. HAVET. Il prendra pour payer sur son nécessaire, Sévigné, 606. Nous serions tous assez riches, si nous ne voulions que le nécessaire, Maintenon, Lett. à Mme de Caylus, t. VI, p. 107, dans POUGENS. Si je compare… les grands avec le peuple, ce dernier me paraît content du nécessaire, et les autres sont inquiets et pauvres avec le superflu, La Bruyère, IX. Les besoins du clerc sont-ils les mêmes que ceux du pontife ? la règle du nécessaire ne souffre-t-elle pas autant de différences, qu'il y a de rangs dans l'Église et de conditions dans l'État ? Massillon, Confér. Us. des revenus ecclés. La veuve de Henri le Grand, la mère d'un roi de France, la belle-mère de trois souverains, manqua quelquefois du nécessaire, Voltaire, Mœurs, 176. J'entends par le nécessaire la dépense qu'on est obligé de faire pour vivre comme l'on a toujours vécu, Buffon, Homme, Arithm. morale. Les sujets ne sont assurés du nécessaire que lorsque les princes s'interdisent le superflu, Duclos, Œuvr. t. V, p. 52. Comment fixer les limites du nécessaire ? Raynal, Hist. phil. V, 33. Réduit au plus étroit nécessaire, Morellet, Mém. t. I, p. 250, dans POUGENS.
  • 7Le nécessaire, ce qui ne peut pas ne pas exister. La métaphysique définit le nécessaire ce qui est et qui ne peut pas ne point être ; ce qu'elle rend en d'autres termes quand elle dit que le nécessaire est ce dont le contraire implique contradiction ou est impossible en soi, Bonnet, Paling. XVII, 2.
  • 8S. m. avec un pluriel. Sorte de cassette ou d'étui qui renferme tout ce qui est indispensable à la toilette et que l'on porte en voyage avec soi. Des nécessaires de voyage.

    Les objets contenus dans cet étui.

    Petit coffret qui renferme les objets nécessaires pour travailler à l'aiguille. Des nécessaires en acajou.

    Assortiment de tout ce qui convient pour faire, servir et prendre du café, du thé et du chocolat.

  • 9Nécessaire s'est dit, dans le langage des précieuses, au sens de serviteur. Marotte : Voilà un laquais qui demande si vous êtes au logis, et dit que son maître vous veut venir voir. - Madelon : Apprenez, sotte, à vous énoncer moins vulgairement ; dites : Voilà un nécessaire qui demande si vous êtes en commodité d'être visibles, Molière, Préc. 7.

HISTORIQUE

XIIIe s. Quant vous trovés Deux choses qui sont convenables, Necessaires et profitables, Cele qui est plus necessaire Vaut miex…, la Rose, 5515.

XIVe s. Cinq necessaires [chaises percées] enveloppées de cuir et couvertes de drap par dessus, Du Cange, necessaria. Il est aucunes choses qui sont necessaires, et sont en tout temps et partout en une maniere, et de celles choses sont les sciences très certaines, Oresme, Eth. 111.

XVe s. … Necessaire a ou jardin [il y a un privé au jardin], Où l'on pourra chascun matin Aler une fois par licence, Deschamps, Poésies mss. f° 411. Quel merite devroit avoir [l'homme sans libre arbitre] ? Certes nul, qu'il ne pourroit faire Fors que bien et par necessaire ; Ainsi maulx ne seroit pugnis, Ne bien ne seroit remeris, ib. f° 473.

XVIe s. La mort est l'object necessaire de nostre visée, Montaigne, I. 72. Les choses necessaires aux enterrements, Montaigne, I, 104.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

NÉCESSAIRE. - HIST. Ajoutez : XIIe s. Et par signes lor demostrot, Que c'iert que plus devoient fere, Et qui plus lor iert necessaire, Benoit de Sainte-Maure, Roman de Troie, V. 14802.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

NÉCESSAIRE, adj. (Métaphysiq.) nécessaire, ce dont le contraire est impossible & implique contradiction. L’être en général & considéré par abstraction est nécessaire ; car les essences ne sauroient cesser d’être possibles, & elles sont immuables. Tout ce que l’on démontre des nombres dans l’Arithmétique, & des figures dans la Géométrie, convient nécessairement aux nombres & aux figures. La source de cette nécessité se trouve dans l’unique déterminabilité dont les choses nécessaires sont susceptibles. Voici ce qu’il faut entendre par cette expression : une chose nécessaire, qui est d’une certaine maniere, ne peut jamais être d’une maniere opposée ; toute détermination contraire à sa détermination actuelle implique. Un triangle rectiligne a ses trois angles égaux à deux droits ; cela est vrai aujourd’hui, cela le sera éternellement, & le contraire n’aura jamais lieu. Au lieu qu’une chose contingente est déterminée à présent d’une maniere, un instant après d’une autre, & passe par de continuels changemens.

Il faut bien prendre garde à ne pas confondre la nécessité d’essence avec celle d’existence. Pour que la derniere ait lieu, il faut que l’être nécessaire ait en soi-même la raison suffisante de son existence. La possibilité nécessaire des essences n’influe en rien sur leur actualité. Un homme n’existe pas, parce qu’il répugneroit à l’homme de ne pas exister ; mais l’être nécessaire, c’est-à-dire Dieu, existe, parce qu’il est Dieu, & qu’il impliqueroit qu’il n’existât pas.

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Étymologie de « nécessaire »

(Date à préciser) Du latin necessarius, dérivé de necesse.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Bourguig. necessare ; provenç. necessari ; espag. necesario ; ital. necessario ; du lat. necessarius (voy. NÉCESSITÉ).

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Phonétique du mot « nécessaire »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
nécessaire nesɛsɛr

Fréquence d'apparition du mot « nécessaire » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « nécessaire »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « nécessaire »

  • Il n’est pas nécessaire de réussir pour désespérer.
    Jacques Sternberg
  • Le superflu, chose si nécessaire.
    Voltaire
  • La nature nous est nécessaire comme le mensonge.
    François Mauriac — Journal, Grasset
  • Quand on est seul on devient nécessaire.
    Proverbe français
  • Il doit nécessairement craindre beaucoup, celui qui est craint de beaucoup.
    Sénèque
  • Ce qui est nécessaire n'est jamais ridicule.
    Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz — Mémoires
  • Le réel n'est pas plus nécessaire que le possible, car le nécessaire est absolument différent des deux.
    Søren Aabye Kierkegaard — Miettes philosophiques, Intermède, 1
  • Bien parler est nécessaire, aussi nécessaire que d'avoir les ongles nets.
    Marcel Prévost — Les Bavardages de Françoise
  • Le superflu des riches devrait servir pour le nécessaire des pauvres, mais tout au contraire, le nécessaire des pauvres sert pour le superflu des riches.
    Jean Domat — Pensées
  • Toute chose nécessaire est par nature ennuyeuse.
    Aristote — Métaphysique, IV, 5 (traduction J. Tricot)
Voir toutes les citations du mot « nécessaire » →

Images d'illustration du mot « nécessaire »

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Traductions du mot « nécessaire »

Langue Traduction
Anglais required
Espagnol necesario
Italien necessario
Allemand notwendig
Chinois 必要
Arabe ضروري
Portugais necessário
Russe нужно
Japonais 必要
Basque beharrezkoa
Corse necessariu
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Antonymes de « nécessaire »

Combien de points fait le mot nécessaire au Scrabble ?

Nombre de points du mot nécessaire au scrabble : 11 points

Nécessaire

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