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Manteau

Variantes Singulier Pluriel
Masculin manteau manteaux

Définitions de « manteau »

Trésor de la Langue Française informatisé

MANTEAU, subst. masc.

I.
A. −
1. HIST. DU VÊTEMENT. Vêtement ample, le plus souvent long et sans manches, qui se porte au-dessus des autres vêtements et est généralement destiné à envelopper tout le corps afin de le protéger du froid ou des intempéries. Manteau militaire; manteau de cérémonie; manteau de deuil; manteau d'hiver; manteau de drap, de pourpre, de velours; manteau doublé, fourré; jeter un manteau sur ses épaules; s'envelopper dans un manteau. Un homme, enveloppé jusqu'aux yeux dans un manteau brun entra dans la chambre (Mérimée,Carmen,1847, p. 23).Un manteau court de même couleur et de même étoffe que le pourpoint (...) lui pendait de l'épaule, retenu par une ganse dont les glands retombaient sur la poitrine (Gautier,Fracasse,1863, p. 185).
a) En partic.
Manteau couleur de muraille. Manteau de couleur sombre que portaient les seigneurs désirant se rendre à un rendez-vous secret sans être vus:
1. ... un personnage mystérieux drapé d'un manteau couleur de muraille, dont le pan rejeté sur l'épaule cachait la figure jusqu'aux yeux; un chapeau rabattu dérobait son front, et ne permettait pas de distinguer ses traits non plus que s'il eût été masqué. Gautier,Fracasse,1863p. 125.
Manteau court. ,,Petit manteau de soie noire qui ne dépassait pas le genou, et que les ecclésiastiques mettaient avec l'habit court, lorsqu'ils allaient dans le monde`` (Ac. 1835-1935).
Manteau long. ,,Manteau étroit, ordinairement fait de soie noire, que les ecclésiastiques portent avec la soutane`` (Ac. 1835-1935).
Manteau à la crispin, manteau-crispin. Manteau court à capuchon porté par les valets de comédie. Pour elle, j'étais un poête (...) couronné de lauriers, une lyre sur la hanche, et le coup de vent des hautes cimes dans un manteau-crispin à collet de velours (A. Daudet,Femmes d'artistes,1874, p. 134).
Manteau de cour ,,Robe sans corsage, ouverte par devant et à queue traînante, qui s'attache au bas de la taille, et que portent les dames de la cour, les jours de présentation et de cercle`` (Ac. 1835, 1878). La Grande-Duchesse entre par la droite, précédée de deux pages et suivie de ses demoiselles d'honneur, qui restent à droite; deux petits nègres portent la queue de son manteau de cour (Meilhac, Halévy,Gde-duch. Gérolstein,1867, ii, 4, p. 240).
,,Traîne qui part des épaules dans certaines robes habillées et spécialement dans certaines robes de mariées`` (Ac. 1935):
2. Le cardinal siégeait dans sa pourpre sur une sorte d'estrade en face de M. Godeau. Dans l'intervalle qui les séparait s'agenouillait, coiffée d'un voile blanc d'une irréelle blancheur et revêtue d'un manteau de cour d'une longueur invraisemblable, une jeune fille. Jouhandeau,M. Godeau,1926, p. 22.
Manteau de nuit ou de lit. ,,Manteau fort court, ayant des manches, et dont on se sert dans la chambre et au lit`` (Ac. 1835, 1878). Il [le majordome] fit aussi déployer sur un fauteuil une robe, des coiffes et un manteau de nuit tout garni de dentelles et de la bonne faiseuse (Gautier,Fracasse,1863, p. 390).Le duc couvert de son manteau de lit de satin blanc à échelles de ruban feu, coiffé de nuit avec des papillottes (Bourges,Crépusc. dieux,1884, p. 36).
P. méton. Manteau bleu. [P. réf. à un philanthrope du xviiies. ainsi vêtu] Personne charitable, bienfaiteur. Dans les moments les plus désespérés, un petit manteau bleu apparaissait dans l'atelier, un homme providentiel, singulièrement informé des noces et des dèches d'artistes (Goncourt,Man. Salomon,1867, p. 107).
b) Loc. fig.
Loc. adv. Sous le manteau. De manière cachée, secrète. Et le curé, ivrogne et trousseur de sexe, attise la haine des gens, sous le manteau (Arnoux,Chiffre,1926, p. 40).Car il y eut drame et attentat, qui mirent subitement à la mode le Japonais, dont on parle beaucoup, en cachette et sous le manteau (La Varende,Bric-à-brac,1953, p. 66).
En partic. De manière clandestine. Vendre, publier sous le manteau (des livres interdits, le plus souvent politiques ou pornographiques). Romans malsains et (...) livres pornographiques que Gagneur vendait sous le manteau (Goncourt,Ch. Demailly,1860, p. 11).Les Éditions de minuit répandent sous le manteau des livres parmi lesquels Le Silence de la mer de Vercors se copie et se répand en d'innombrables exemplaires (De Gaulle,Mém. guerre,1956, p. 171).
Loc. verb.
Garder les manteaux (vieilli). [P. allus. à Saul gardant les manteaux de ceux qui lapidaient saint Etienne] . Faire le guet pendant que l'on commet un délit ou pour favoriser un rendez-vous galant; p. méton. ne pas prendre part aux divertissements de ceux qu'on accompagne. − Arrêtons-nous ici, dit-il à son ami, nous voulions faire de Lucerne notre quartier-général pour visiter la Suisse, tu ne trouveras pas mauvais, Léopold, que je change d'avis, et que je reste ici à garder les manteaux (Balzac,A. Savarus,1842, p. 36).
Jeter le manteau (de Noé) sur, à. [P. allus. biblique: Genèse 9, 23] . Cacher, dissimuler. Il est plus pieux de détourner nos regards, et, comme les fils du patriarche, de jeter le manteau sur les turpitudes de ceux qui, dans la foi, sont nos pères (Ozanam,Philos. Dante,1838, p. 278).Toutes ces expériences sociales dont ces pauvres gens sont si fiers, jettent le manteau de Noé sur une réalité misérable (Tharaud,An prochain,1924, p. 163).
S'envelopper dans le manteau de. Ne rien dire, ne rien faire, attendre avec calme et résignation. Ce vieillard, l'Aristide de Blangy, parlait peu, comme toutes les nobles dupes qui s'enveloppent dans le manteau de la résignation (Balzac,Paysans,1844-50, p. 225).
Loc. nom. Rôle à manteau. Rôle de certains personnages de théâtre, graves et âgés, qui portent un manteau sur scène. Jouer les rôles à manteau et p. ell. jouer les manteaux. Dans ce qu'on appelle les rôles à manteau où il [Molière] jouait, le seul Grandmesnil peut-être l'a égalé depuis (Sainte-Beuve,Portr. littér.,t. 2, 1844-64, p. 55).
2.
a) Vêtement d'extérieur long et à manches, plus particulièrement porté par les femmes et les enfants au-dessus de la robe ou de la tenue d'intérieur et destiné à protéger le corps du froid ou des intempéries. Manteau de fourrure, de tweed; manteau d'hiver, d'été; manteau de voyage; manteau trois-quarts; accrocher, enlever, mettre, prendre son manteau. Par la cluse venait un courant d'air glacé; elle releva le col de son manteau (Daniel-Rops,Mort,1934, p. 436).Chloé (...) porte, sous un léger manteau de demi-saison, une robe neuve faite d'un «foulard» à pois qui joue sur la gorge (Vailland,Drôle de jeu,1945, p. 188):
3. ... je [Sartre enfant] ne pouvais attraper de maladie, fût-ce la rougeole (...) sans me déclarer coupable: j'avais manqué de vigilance, j'avais oublié de mettre mon manteau, mon foulard. Sartre, Mots,1964, p. 195.
Rem. Le nom spécifique du vêtement masculin analogue est pardessus; quoiqu'il en soit, manteau est couramment employé à sa place: Alphonse (...) paraissait ne plus avoir froid. Il avait même ouvert son misérable manteau et s'épongea le front rapidement (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 76).
b) Petit vêtement protégeant un chien du froid, de la pluie. Les petits manteaux écossais lui déplurent (...). La dame (...) déplia (...) un de ces petits vêtements douillets (...). «Oui, dit-elle, mais auriez-vous ce modèle en plus petit, du six mois pour caniche nain?» (Le Monde dimanche,18 oct. 1981, p. vii).
B. − P. anal. Ce qui recouvre quelque chose. Sur le manteau de neige qui couvrait le balcon, le soleil apparu entrelaçait des fils d'or et brodait des reflets noirs (Proust,Swann,1913, p. 397).Elles [les roches] sont généralement recouvertes d'un manteau de terre végétale qui les cache (Bresson,Manuel prospect.,1923, p. 57).La nuit est un grand manteau qui coule doucement (Giono,Bout route,1937, i, 7, p. 38).
Au fig. Masque, voile servant à cacher, à dissimuler. Se cacher sous le, se couvrir du manteau de l'amitié. La politesse de leurs salons n'est que le manteau de la débauche (Barrès,C. Baudoche,1909, p. 164).Le manteau hypocrite des explications mystiques couvre toutes ces hardiesses (Thibaudet,Réflex. litt.,1936, p. 178).
II. − Spécialement
A. − ARCHIT. Manteau de cheminée. Partie de la cheminée, et plus généralement la hotte et le chambranle, qui fait saillie dans la pièce au-dessus du foyer. Cheminée à grand, à large manteau; cheminée à manteau carré, à manteau Louis XV. Un feu de bois, malgré la saison, entretient une température de serre dans la pièce où il vit depuis son retour, frileusement pelotonné sous le manteau de la vaste cheminée, sur une chaise basse (Martin du G.,Notes Gide,1926, p. 1394).
Loc. fig., fam., vieilli. Sous le manteau de la cheminée*.
Faux manteau. Manteau de cheminée supporté par des consoles et qui n'a pas de chambranle (Lar. Lang. fr.).
B. − GÉOPHYS. ,,Couche intermédiaire du globe terrestre située entre l'écorce et le noyau entre 30 et 2900 km de profondeur`` (George 1970). L'enveloppe ou manteau: 3000 kilomètres. Le noyau: 3370 kilomètres. Le manteau possède une couche superficielle d'environ 60 kilomètres, distincte de la couche profonde (Combaluzier,Introd. géol.,1961, p. 60).
C. − HÉRALD. Draperie doublée d'hermine, qui enveloppe entièrement les armoiries. Un vaste écusson impérial de front: l'aigle au repos sur des foudres et, derrière, en draperie, le manteau semé d'abeilles, fourré d'hermine (Verlaine, Œuvres compl.,t. 4, Mes hôp., 1891, p. 302).
D. − THÉÂTRE. Manteau d'arlequin*.
E. − ZOOLOGIE
1. Région dorsale de la robe d'un chien, du pelage d'un gibier, plumage du dos et des ailes d'un oiseau, dont la couleur est différente de celle du reste du corps. Synon. mantelure.Beaucoup de bergeronnettes à manteau gris, collier noir, sautillaient très gracieusement (Michelet,Journal,1858, p. 430).À Assouan même, pourtant, quantité (...) de corneilles à manteau gris (Gide,Journal,1946, p. 293).
2. Repli des téguments qui tapissent l'intérieur de la coquille des mollusques et en sécrètent la matière calcaire. Cet organe, masse musculaire qui renferme les viscères de la bête (...) se nomme le manteau (...) la marge de ce manteau émet par son épithélium le revêtement externe de la coquille (Valéry,Variété V,1944, p. 30).Les Japonais mirent au point une méthode industrielle consistant à insérer une boulette de nacre (...) dans une incision pratiquée au sein du manteau d'une huître vivante (Metta,Pierres préc.,1960, p. 122).
Manteau royal. Synon. coquille Saint-Jacques.M. de Lamanon rapporta (...) des pétrifications (...) de la coquille connue des conchiliologistes sous le nom de manteau royal, et plus vulgairement coquille de Saint-Jacques (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 189).Parmi ces produits [ces échantillons de l'embranchement des mollusques], je citerai, pour mémoire, seulement, l'élégant manteau royal de l'océan Indien (Verne,Vingt mille lieues,t. 1, 1870, p. 109).
REM.
Manteline, subst. fém.,hist. du vêtement. Petit manteau de femme. Il y aura aussi des mantelines, coquette fantaisie, tenant le milieu entre le mantelet et la visite (J. femmes,mars 1847, p. 141).
Prononc. et Orth.: [mɑ ̃to]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) α) Fin xes. mantel «vêtement qui pend depuis les épaules jusqu'au dessous des genoux et que l'on met par-dessus tous les autres habits» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 22); ca 1300 menteaul (Macé, Bible, éd. A. M. L. Prangsma-Hajenius, III, 15247); 1360 mantel à lever de nuit (Comptes Argenterie, p. 234); 1514 manteau de nuit (doc. ds Gay); 1740 manteau de lit (Ac.); 1671 manteau long, manteau court, petit manteau (Pomey); 1752 rôle à manteau (Trév.); β) fig. 1671 rire sous le manteau (Pomey); 1694 garder les manteaux (Ac.); 1718 «ne rien faire pendant que les autres travaillent» (Le Roux); b) ca 1245 «protection, défense» (Ph. Mousket, Chronique, 16882 ds T.-L.); 1580 sous le mantel de «avec l'apparence de, sous le prétexte de» (doc. ds Gdf. Compl.); c) 2equart du xves. p. compar. ou p. métaph. mantel des nues (Ch. d'Orléans, Ballade, LXXIX ds Poésies, éd. P. Champion, t. 1, p. 130); d) 1830 milit. «capote dans la cavalerie» (Description des uniformes de la cavalerie du 20 nov. ds Quem. DDL t. 16); 2. p. anal. a) 1221-50 «pelage du dos et des flancs des animaux, quand sa couleur diffère de celle du reste du corps» (Plait Renart, 84 ds Lejeune-Dehousse, L'Œuvre de Jean Renart, p. 409); 1636 «plumage du dos et des ailes des oiseaux, en particulier des oiseaux de proie, quand sa couleur diffère de celle du reste du corps» (Monet); 1803 «membrane charnue qui revêt l'intérieur des coquilles bivalves et qui enveloppe l'animal» (Wailly); b) 1332 mantel de cheminee «partie supérieure de la cheminée qui couvre la hotte» (doc. ds Gdf. Compl.); 1690 faux manteau (Fur.); ca 1371 manteaux plur. «les deux pièces d'une porte qui s'ouvrent des deux côtés» (A. Berty, Hist. gén. de Paris, Topographie hist. du vieux Paris, Comptes du vieux Louvre, t. 1, p. 198, no123); c) 1530 manteau d'armes (Palsgr., p. 278); d) 1679 blas. (Ménestrier, Origines des armoiries, p. 90); e) 1825 manteau d'arlequin (Harel, Alhoy, Jal, Dict. théâtral, s.v. arlequin). Du lat. mantellum «serviette, voile», dimin. de mantum «manteau», att. seulement au viies., mais certainement bien plus anc., mantellum apparaissant déjà chez Plaute au sens de «voile» (v. FEW t. 6, 1, pp. 277b-278). Fréq. abs. littér.: 3787. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 5880, b) 5906; xxes.: a) 5202, b) 4794. Bbg. Archit. 1972, p. 120, 154 (s.v. manteau d'Arlequin). _ Delb. Matér. 1880, p. 196. − Quem. DDL t. 16.

Wiktionnaire

Nom commun - français

manteau \mɑ̃.to\ masculin

  1. (Habillement) Vêtement de dessus qui prend depuis les épaules jusqu’au-dessous des genoux et sert à se garantir de la pluie et du froid.
    • […] : puis il […] se coiffa d’un toquet de velours noir sans plume ni pierreries, s’enveloppa d’un manteau de couleur sombre, […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
    • Il jeta sur son lit son grand manteau réglementaire, moitié djellaba, moitié manteau de paysan andalou écussonné sur la poitrine aux armes de la Légion. — (Pierre MacOrlan, la Bandera, 1931)
  2. (En particulier) Vêtement de femme à manches qui se porte sur une robe.
    • Suzanne, en minaudant, me parle d'un manteau de fourrure, véritable occasion pour cet hiver et qu'il ne faudrait pas laisser passer ! — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 230)
  3. Couverture placée sur le dos d’un cheval pour le protéger du froid et de la pluie.
    • Ce manteau de cheval qui était une merveille mais dont on ne pouvait même pas supporter la vue par la chaleur qu’il faisait fut soigneusement plié et parfumé de thym et de lavande par Lavinia. — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 269)
  4. Partie de la cheminée qui fait saillie dans la chambre, au-dessus de l’âtre, au-dessus du foyer.
    • Quel plaisir, le soir, de feuilleter sous le manteau de la cheminée flambante et parfumée d’une bourrée de genièvre, les preux et les moines des chroniques […] — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
    • Une relique, sans doute sauvée du pillage de l’abbaye de Chelles, ornait le manteau de la cheminée. — (Honoré de Balzac, Un épisode sous la Terreur, 1831)
  5. (Art) Partie d’un artéfact qui recouvre ou enveloppe une autre partie.
    • La balle est constituée de la façon suivante: Le manteau contient du plomb dans la pointe et dans la base de la balle. — (Rodolphe Archibald Reiss, Comment les Austro-Hongrois ont fait la guerre en Serbie, 1915)
    • (Figuré)La raison d'État n'est le plus souvent qu'un manteau commode pour couvrir l'ignorance, la bêtise ou la scélératesse d'une oligarchie... — (Maurice Paléologue, Journal de l'Affaire Dreyfus 1894-1899 : L'affaire Dreyfus et le Quai d'Orsay, Paris : Librairie Plon, 1955, p. 91)
  6. Ce qui recouvre quelque chose.
    • Dans ces régions de massifs anciens, à faible manteau détritique, les nappes phréatiques sont généralement peu importantes et limitées au seul talweg. — (Eaux et climats : mélanges géographiques offerts en hommage à Charles-Pierre Péguy, édité par ‎Pierre Pagney, CNRS (E.R. 30 de Grenoble), 1981, p. 146)
  7. (Géologie) Couche géologique terrestre située entre la croute et le noyau, d’une épaisseur moyenne de 3000 kilomètres.
    • Mais d'où viennent ces quantités extraordinaires de fer ? La source la plus considérable est le manteau terrestre, où les péridotites sont justement formées de minéraux ferro-magnésiens comme les olivines et les pyroxènes. — (Cyrille Delangle, Le fer rubané, Centre de Géologie Terrae Genesis, février 2016)
  8. (Héraldique) La fourrure herminée sur laquelle est posé l’écu.
  9. (Zoologie) Le dos quand sa couleur du plumage d’un oiseau ou du pelage d’un animal diffère du celle du reste du corps. → voir mantelure
    • Un bruant à manteau gris.
  10. (Zoologie) Une enveloppe de peau des mollusques qui abrite les autres organes et sécrète la coquille chez les espèces qui en sont pourvues.
    • L’eau nécessaire à la respiration pénètre par l’une des ouvertures, est chassée par l’autre, grâce aux contractions du manteau, et, sortant avec rapidité, refoule pour ainsi dire en sens contraire l’animal, qui nage seulement à l’aide des mouvemens respiratoires. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856, page 509)
  11. (Zoologie) Espèce d’huître.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

MANTEAU. n. m.
Vêtement de dessus qui prend depuis les épaules jusqu'au-dessous des genoux et sert à se garantir de la pluie et du froid. Manteau d'hiver. Manteau d'été. Manteau de pluie. Manteau de drap. S'envelopper de son manteau, dans son manteau. Avoir son manteau sur le nez. Avoir le nez dans son manteau. Tirer quelqu'un par le manteau. On dit plutôt aujourd'hui PARDESSUS. Fig., S'envelopper de son manteau, Se résigner, attendre son sort avec calme au milieu des dangers. Fig., Vendre, débiter sous le manteau, Vendre clandestinement des livres défendus. Ce sont des livres que l'on se passe sous le manteau. On le dit aussi en parlant de Toutes les choses défendues. Sous le manteau signifie figurément Avec l'apparence de, sous le prétexte de. Sous le manteau de la religion, de la dévotion, on cache souvent de mauvais desseins. Rôles à manteau, Rôles de certains personnages de comédie, pour lesquels, à raison de leur âge, de leur condition, ou de leur caractère, le manteau était un vêtement d'usage. Il joue les rôles à manteau. Manteau long, Sorte de manteau étroit, ordinairement fait de soie noire, que les ecclésiastiques portent avec la soutane. Il était en manteau long. On appelle, par opposition, Manteau court, une Sorte de petit manteau de soie noire qui ne dépassait pas le genou et que les ecclésiastiques mettaient avec l'habit court lorsqu'ils allaient dans le monde. Manteau de cérémonie, Sorte de cape portée par les maîtres de cérémonies. Manteau de cour, Sorte de traîne qui part des épaules dans certaines robes habillées et spécialement dans certaines robes de mariées. Il se dit particulièrement d'un Vêtement de femme à manches qui se porte sur une robe. Manteau de fourrure. Manteau de velours. Manteau de satin. Manteau de drap. Il désigne, en termes de Blason, la Fourrure herminée sur laquelle est posé l'écu. Il désigne, en termes de Fauconnerie, la Couleur des plumes d'un oiseau de proie. Cet oiseau a un beau manteau. Manteau de cheminée, La partie de la cheminée qui fait saillie dans la chambre, au-dessus de l'âtre, au-dessus du foyer. Fig., Dire quelque chose sous le manteau de la cheminée, Le dire en cachette.

Littré (1872-1877)

MANTEAU (man-tô) s. m.
  • 1Vêtement ample et sans manches qu'on porte par-dessus l'habit. Jésus sortit, portant une couronne d'épines et un manteau d'écarlate, Sacy, Bible, Év. St Jean, XIX, 5. Bon manteau bien doublé, bonne étoffe bien forte, La Fontaine, Fabl. VI, 3. Mais qui, n'étant vêtu que de simple bureau, Passe l'été sans linge et l'hiver sans manteau, Boileau, Sat. I. Il [le prélat] tire du manteau sa dextre vengeresse ; Il part, et, de ses doigts saintement allongés, Bénit tous les passants, en deux files rangés, Boileau, Lutr. V. Timagène, inquiet de ce projet de retraite, lui en demanda le motif, il [Épaminondas] répondit simplement : " Je suis obligé de faire blanchir mon manteau ; " en effet il n'en avait qu'un, Barthélemy, Anach. ch. 5. Le bleu manteau des rois pouvait gêner vos pas ; La pourpre [la pourpre impériale] vous va mieux ; le sang n'y paraît pas, Hugo, Hernani, IV, 4. Les manteaux relevés par la longue rapière Hélas ! ne passaient plus dans ce jardin sans voix, Hugo, Voix intérieures, Passé.

    Tout vêtement chaud avec ou sans manche en drap, laine, velours ou soie, que les femmes portent pour sortir par-dessus leurs robes.

    Dans l'antiquité, le manteau était un attribut du vêtement de celui qui faisait profession de philosophie. Prendre le manteau de philosophe. Personne n'osait paraître en manteau dans toute l'Asie, de peur que la ressemblance de l'habit ne les fît prendre pour des philosophes, Fléchier, Hist. de Théodose, I, 42.

    Fig. Couvert du manteau de la nuit J'attends ton retour et ton heure, Bernard, Poés. div. Ép. 11, à Olympe. L'hiver… Étend son manteau de glace Sur nos champs et nos cités, Béranger, Hiver.

    Fig. S'envelopper de son manteau, se résigner, attendre son sort avec calme au milieu des dangers. Il s'enveloppe alors du manteau de la philosophie qui n'est autre chose que le contentement de soi, le calme intérieur, le retour agréable sur soi-même, qui ne peuvent être le partage que de la sagesse pratique, D'Holbach, Essai préj. ch. 12, dans les œuvres de DUMARSAIS.

    Vendre, débiter sous le manteau, vendre en cachette quelque chose de défendu. Un ouvrage satirique, qui est donné en feuilles sous le manteau aux conditions d'être rendu de même, s'il est médiocre, passe pour merveilleux, La Bruyère, I. Nous fûmes avertis d'un nouveau factum de M. de Luxembourg ; il se distribuait sous le manteau aux petits commissaires et à peu de conseillers, Saint-Simon, 18, 213. Et vais lui demander certain livre nouveau, Qu'on dit bon, car il est vendu sous le manteau, Boissy, Deh. tromp. V, 3.

    Il mange son pain sous le manteau, se dit d'un avare qui mange tout seul, qui ne fait part de son bien à personne.

    Garder les manteaux, tenir les manteaux de ceux qui se livrent à quelque acte de violence, par allusion à saint Paul qui avant sa conversion tint les manteaux des Juifs qui lapidèrent saint Étienne. On a voulu le lapider [J. J. Rousseau] comme saint Étienne, quoiqu'il ne soit ni saint ni diacre, et l'on prétend que M. de Montmolin gardait les manteaux, Voltaire, Facéties, Quest. mir. 14.

    Fig. Garder les manteaux, faire le guet pour empêcher que deux personnes qui sont en tête-à-tête amoureux ne soient dérangées ou pendant que ceux avec qui on est venu commettent quelque délit, et aussi demeurer à ne rien faire pendant qu'ils se divertissent. Ce n'est pas ma faute, si, étant affublé de quatre-vingts ans… vous me parlez de vos deux maîtresses, une fille de quinze ans et la gloire ; je vois que vous avez les faveurs de ces deux personnes ; je vous en félicite, et je garde les manteaux, Voltaire, Lett. Cubières, 18 sept. 1774.

    Rôle à manteau, rôle de certains personnages de comédie, auxquels ce vêtement est convenable, à cause de leur âge, de leur condition et de leur caractère. Jouer les rôles à manteaux.

    On dit dans le même sens : jouer les manteaux.

  • 2Les manteaux ont reçu diverses formes et divers noms. Manteau à collet. Manteau carrik, manteau à plusieurs collets. Manteau à la crispin (voy. CRISPIN).

    Manteau long, espèce de manteau étroit, ordinairement fait de soie noire que les ecclésiastiques portent avec la soutane.

    Manteau court, celui qu'ils mettent avec l'habit court lorsqu'ils vont en ville, et qui ne passe pas le genou.

    Manteau de cour, espèce de robe sans corsage, ouverte par devant et à queue traînante, qui s'attache au bas de la taille, et que portent les dames de la cour les jours de présentation et de cercle.

    Manteau de cérémonie, long manteau fourré ou doublé, et traînant, que les rois, les princes et les grands dignitaires portent dans certaines cérémonies. Le manteau impérial. Le manteau royal. Le manteau ducal. Le manteau de pair. Le manteau fourré, la couronne à fleurons, et les autres marques de la qualité ducale, Scarron, Virg. VII, Épître. Que reste-t-il à ceux qui n'ont pas cent mille francs d'argent comptant pour être maîtres des requêtes, ou qui n'ont pas l'honneur d'avoir un manteau ducal à leurs armes ? il leur reste d'être heureux, et de ne pas s'imaginer seulement que cent mille francs et un manteau d'hermine soient quelque chose, Voltaire, Lett. Le Franc, 14 avr. 1739. La marquise de Montchevreuil, par l'ordre du roi, donne à Mme de Maintenon le manteau d'hermine avec lequel elle a été peinte, Genlis, Mme de Maintenon, t. II, p. 338, dans POUGENS.

    Manteau de deuil, long manteau noir que portent aux enterrements les plus proches parents du défunt.

    Manteau de nuit, ou, plus ordinairement, manteau de lit, espèce de manteau fort court ayant des manches, et dont on se sert dans sa chambre et au lit.

    Manteau couleur de muraille, espèce de manteau brun que les seigneurs portaient sous la régence lorsqu'ils allaient à quelque rendez-vous secret.

    Petit manteau, sorte de manteau que portaient les abbés au XVIIIe siècle. Loin de ces plates coteries Où l'on voit souvent réunies L'ignorance en petit manteau, La bigoterie en lunettes, La minauderie en cornettes, Et la réforme en grand chapeau, Gresset, Chartr.

    Un petit manteau bleu, se dit quelquefois d'un philanthrope, par allusion à un habitant charitable de Paris [M. Champion] qui vivait sous Louis-Philippe, et qu'on avait surnommé l'Homme au petit manteau bleu.

    Manteau de guérite, capote à capuchon à l'usage des factionnaires.

    Manteau d'armes, enveloppe de toile dont on se sert dans les camps pour abriter un faisceau d'armes.

  • 3 Fig. Ce dont on se sert pour se cacher ou se protéger. Je pouvais donner telle forme à mon ouvrage que bien d'importantes vérités y passeraient sous le manteau de l'abbé de Saint-Pierre, encor plus heureusement que sous le mien, Rousseau, Confess. IX. Elle [Mme de Montespan] fut privée des derniers secours de la religion, qui avait été pour elle un manteau plutôt qu'un refuge, Genlis, Mme de Maintenon, t. II, p. 252, dans POUGENS. Il faut examiner si la demande qu'on vous fait du manteau national pour couvrir la nudité de la caisse d'escompte n'est pas une surprise faite à la bonne foi du ministre, Mirabeau, Collection, t. II, p. 483.

    Apparence, prétexte dont on se couvre. Comme il sait de traîtresse manière Se faire un beau manteau de tout ce qu'on révère ! Molière, Tart. V, 7. Pour peu que les princes grondent, ils [les sociniens] se cachent sous tel manteau que vous voulez et ne s'embarrassent pas de l'hypocrisie, Bossuet, 6° avert. III, 114. …D'un lâche orgueil leur esprit revêtu Se couvre du manteau d'une austère vertu, Boileau, Disc. au roi.

    Il a un vilain manteau pour son hiver, se dit de celui qui a les fièvres en automne.

  • 4Manteau d'arlequin, espèce de décoration, figurant une draperie qui se trouve derrière la toile d'un théâtre, et qui sert à diminuer la largeur et la hauteur de la scène.
  • 5 Terme d'ancienne coutume. Droit de manteau, somme de dix livres annuelles, qui devaient être payées, pour gages, suivant l'édit de 1554, à chaque secrétaire de la maison et couronne de France.
  • 6 Terme de blason. La fourrure herminée sur laquelle est posé l'écu.
  • 7Partie supérieure du dos chez les animaux, surtout chez les oiseaux, quand cette partie tranche sur le reste par sa couleur. Tout le manteau, qui, dans le rossignol, est roux brun, est gris brun dans cette fauvette, Buffon, Ois. t. IX, p. 171.
  • 8 Terme de zoologie. Membrane charnue qui revêt l'intérieur des coquilles bivalves et qui enveloppe l'animal.

    Organe musculaire et vasculaire propre à la plupart des mollusques, formant des replis qui enveloppent le corps à la manière d'un manteau.

  • 9Manteau de cheminée, la partie de la cheminée qui fait saillie dans la chambre, au-dessus du foyer.

    Fig. Sous le manteau de la cheminée, en cachette. Dire quelque chose sous le manteau de la cheminée.

    Faux manteau, manteau de cheminée porté par des consoles ou des corbeaux, et non soutenu de fond par un chambranle.

    Manteau de fer, barre de fer qui soutient la plate-bande d'un manteau de cheminée.

    Les manteaux d'une porte sont les deux pièces d'une porte qui s'ouvrent des deux côtés.

  • 10Enveloppe extérieure d'un moule, qui laisse un certain espace entre elle et le noyau.
  • 11Bout d'une pièce d'étoffe de laine qui se trouve du côté du chef et qui lui sert d'enveloppe.
  • 12Nom donné à une platine ou plateau presseur horizontal, dans la presse typographique.
  • 13Manteau gris, corneille grise.

    Manteau bleu, larus glaucus, L. manteau noir, larus marinus, L. deux espèces de mouettes.

  • 14Manteau de Saint-James, coquille précieuse du genre harpe.

    Manteau ducal, espèce de peigne très recherché pour ses belles couleurs, ostrea pallium, L.

    Manteaux biforés, ordre de la classe des conchifères, comprenant ceux dont le manteau offre deux ouvertures.

    Manteaux ouverts, ordre de la classe des conchifères, comprenant ceux dont le manteau n'a pas d'ouverture spéciale pour les déjections et la respiration.

    Manteaux triforés, ordre de la classe des conchifères, qui comprend ceux dont le manteau a trois ouvertures.

    Manteaux tubuleux, ordre de la classe des conchifères, comprenant ceux dont le manteau est terminé postérieurement par deux tubes, ou partagé en deux conduits.

  • 15Ensemble des pétales d'une anémone.

    Manteau royal, l'ancolie des jardins.

    PROVERBE

    Il ne s'est pas fait déchirer son manteau, il a cédé sans beaucoup d'efforts aux instances, par allusion à Joseph que la femme de Putiphar essaya de retenir par son manteau.

HISTORIQUE

XIe s. Afublez est d'un mantel zabelin, Ch. de Rol. XXXIV.

XIIe s. Par le col del mantel l'aveit Reinalz saisi, Th. le mart. 147. Raous le fiert, cui mervelles fu bel, Que li escus ne li vaut un mantel, Raoul de C. 109.

XIIIe s. Dui [deux] roi mainent l'empereris, Et li sostiennent son mantel, Partonop. V. 10715. Chascuns mantiaus que marcheans achate au lendi doit un denier, Liv. des mét. 282. Qui trop estent son mantel, la penne en ront, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 174. Et que vous nostre dit tresorier leur poiez sans demeure [aux gens des Enquêtes] le contenu de leurs dites cedules de mois en mois, pour leurs gages de temps avenir, et deux fois l'an leurs mantiaux, Ordonn. 12 fév. 1220.

XIVe s. Manteaulx doubles à chevaucher, Ordonn. 5 fév. 1394. Tournons le mantel, et prenons le cas contraire…, le Songe du Vergier, I, 44.

XVe s. Si firent les seigneurs de l'ost ouvrer et charpenter manteaux d'assaut [machines de guerre], Froissart, II, II, 29. Yver fait le souleil es cieulx Du mantel des nues couvrir, Orléans, p. 144. Le temps a laissié son manteau De vent, de froidure et de pluye, Orléans, p. 423. Nonobstant que ladite fille fust née soubz le manteau de mariage, Commines, V, 7.

XVIe s. Il congnoistroit que soubz nostre mantel, N'y a riens, fors que le vray naturel, Marot, J. V, 218. En un mot, qu'à la veue d'un si grand orage ils ne prestoient point leurs manteaux, D'Aubigné, Hist. II, 202. Pendre son manteau à faible cheville, Cotgrave Cœur content et manteau sur l'espaule, Cotgrave Fi de manteau, quand il faict beau ! Cotgrave Manteau couvre lait et beau, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 174.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

MANTEAU. Ajoutez :
16 En termes de théâtre, rôle où l'acteur porte un manteau. Il [Régnier] avait, comme artiste, une science de composition, une autorité de manières qui, jointes à une excellente diction, faisaient de son jeu, dans les rôles proprement appelés les manteaux, un sujet d'étude des plus attrayants et des plus utiles, Rev. Britann. 7 sept. 1875, p. 68.
17La partie extérieure d'un pain de savon. Le savon Sainte-Marie a son manteau dans toute son épaisseur, le Nouvelliste, Journal de l'arrondissement d'Avranches, 27 fév. 1876. (c'est-à-dire l'intérieur, le noyau a mêmes qualités, nuances et marbrures que l'extérieur).
18Manteau d'armes, pièce d'acier qui, pour les tournois, se vissait au plastron et s'appuyait sur l'épaule gauche.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

MANTEAU, s. m. (Gram.) il se dit en général de tout vêtement de dessus, qui se porte sur les épaules & qui enveloppe le corps.

Manteau, (Antiquités. Médailles. Littérature.) vêtement fort ordinaire aux Grecs, & qui ne fut guere connu à Rome avant le tems des Antonins. Quoique le manteau devînt insensiblement chez les Grecs l’apanage des Philosophes, de même que leurs barbes, on trouve sur des marbres, sur des médailles, & sur des pierres gravées antiques, des dieux & des héros représentés aussi avec des manteaux. Tel est Jupiter sur l’une des belles agates du cabinet du roi, gravée & expliquée dans le premier tome de l’acad. des Inscriptions. Apollon a un manteau qui descend un peu plus bas que les genoux dans une autre pierre gravée, dont Béger nous a donné le dessein. Une admirable cornaline gravée par Dioscoride, qui y a mis son nom, représente Mercure de face & debout, avec un manteau semblable à celui que porte Jupiter sur l’agate du cabinet du roi. Thélesphore, fils d’Esculape & particulierement honoré à Pergame, est représenté sur quelques pierres gravées & sur quelques médailles du tems d’Hadrien, de Lucius Verus & d’Eliogabale, avec un manteau qui descend jusqu’à mi-jambe : il a d’ailleurs cette singularité, qu’il paroît tenir à une espece de capuchon qui lui couvre une partie de la tête, & forme assez exactement le bardocucullus de nos moines. On trouve sur une médaille consulaire de la famille Mamilia, l’histoire d’Ulysse qui arrive chez lui & qui y est reconnu par son chien ; ce héros y est représenté avec un manteau tout pareil à ceux dont nous venons de parler. Voyez Buonarotti, Planche VI. & les Familles romaines de Charles Patin. (D. J.)

Manteau d’honneur, (Hist. de la Chevalerie.) manteau long & traînant, enveloppant toute la personne, & qui étoit particuliérement réservé au chevalier, comme la plus auguste & la plus noble décoration qu’il pût avoir, lorsqu’il n’étoit point paré de ses armes. La couleur militaire de l’écarlate que les guerriers avoient eu chez les Romains, fut pareillement affectée à ce noble manteau, qui étoit doublé d’hermine, ou d’autre fourrure précieuse. Nos rois le distribuoient aux nouveaux chevaliers qu’ils avoient faits. Les pieces de velours ou d’autres étoffes qui se donnent encore à présent à des magistrats, en sont la représentation ; tel est encore l’ancien droit d’avoir le manteau d’hermine, & figuré dans les armoiries des ducs & présidens à mortier, qui l’ont eux-mêmes emprunte de l’usage des tapis & pavillons armoiriés, sous lesquels les chevaliers se mettoient à couvert avant que le tournois fût commencé. Voyez Monstrelet sur l’origine des manteaux, le Laboureur & M. de Sainte-Palaye. (D. J.)

Manteau d’armes, (Art milit.) est une espece de manteau de toile de coutil, fait en cône, dont on couvre les faisceaux d’armes, pour garantir les fusils de la pluie. Voyez Faisceaux d’armes.

Manteau, en terme de Fauconnerie, (Vénerie.) c’est la couleur des plumes des oiseaux de proie, on dit, cet oiseau a un beau manteau, son manteau est bien bigarré.

Manteau de cheminée, (Architect.) c’est la partie inférieure de la cheminée, composée des jambages & de la plate-bande, soutenue par le manteau de fer posé sur les deux jambages.

Manteau de fer, c’est la barre de fer, qui sert à soutenir la plate-bande de la fermeture d’une cheminée.

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Étymologie de « manteau »

Provenç. mantel, mantelh, manteu ; espagn. manteo ; ital. mantello ; du lat. mantellum. Mantellum est dans Plaute sous la forme mantelum (e long), de sorte qu'il paraît se confondre avec mantele ( 1er e long), mantile (i long), mantilium, serviette, nappe, de manus, main, et tela, toile (mantelium, ubi manus terguntur, dit Varron, L. L. VI, 85). Ce mot aura pris l'acception de manteau, comme chez nous mouchoir a pris celle de pièce propre à couvrir le cou. Dans l'ancien français, li mantels ou mantaus, au nominatif ; le mantel, au régime.

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Du latin mantellum (« voile »).
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Phonétique du mot « manteau »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
manteau mɑ̃to

Fréquence d'apparition du mot « manteau » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « manteau »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « manteau »

  • Qui veut un manteau de renard mourra de la rage.
    Anonyme
  • Il n’est pas de manteau assez grand pour couvrir à la fois la pauvreté et l’ivrognerie.
    Proverbe magyar
  • Un manteau royal va toujours bien. C'est le triomphe de la confection.
    Jean Giraudoux — Judith
  • Il faut tailler son manteau selon son drap.
    Proverbe français
  • La vie est un voyageur qui laisse traîner son manteau derrière lui, pour effacer ses traces.
    Louis Aragon — Les voyageurs de l’impériale
  • Le seigneur m'a promis un manteau de fourrure, et voici déjà que je transpire.
    Proverbe polonais
  • Les spéculations purement intellectuelles dépouillent l'univers de son manteau sacré.
    Jean Giono — Les Vraies Richesses, Grasset
  • Un père qui porte le manteau de son fils est-il un bon patère ?
    Vincent Roca — Un père passe et manque
  • La liberté, c'est un manteau qui recouvre facilement l'égoïsme le plus sordide.
    Lionel Allard — Au fin bout de l'espoir
  • Le vice s'enveloppe dans le manteau de la vertu.
    Gabriel Harvey — Commonplace book
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Images d'illustration du mot « manteau »

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Traductions du mot « manteau »

Langue Traduction
Anglais coat
Espagnol saco
Italien cappotto
Allemand mantel
Chinois 涂层
Arabe معطف
Portugais casaco
Russe пальто
Japonais コート
Basque armarria
Corse coghju
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Synonymes de « manteau »

Source : synonymes de manteau sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot manteau au Scrabble ?

Nombre de points du mot manteau au scrabble : 9 points

Manteau

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