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Mante

Variantes Singulier Pluriel
Féminin mante mantes

Définitions de « mante »

Trésor de la Langue Française informatisé

MANTE1, subst. fém.

A. − HIST. DU VÊTEMENT
1. Grand voile noir traînant jusqu'à terre porté par les femmes en signe de deuil. (Dict. xixeet xxes.).
2. Vêtement ample et sans manches, le plus souvent avec capuchon, porté surtout par les femmes au-dessus des autres vêtements pour se protéger du froid. Synon. cape.Mante de bure, d'hermine, de velours. Une jeune femme occupée à broder (...) reconnut, à travers les carreaux du vitrage, la mante de forme antique et de soie violette dans laquelle la vieille dame était enveloppée (Balzac, Épis. Terr., 1830, p. 430).Moi [l'auteur] j'ai mis ma mante noire, et je suis sorti (Barb. d'Aurev., Memor. pour l'A... B..., 1864, p. 440):
. ... les paysannes et les ouvrières portent encore, en Provence, ces larges mantes, que l'on nomme pelisses dans le pays, et dont la mode doit remonter fort loin. Zola, Fortune Rougon, 1871, p. 14.
B. − En partic. Vêtement de forme analogue porté encore de nos jours par des religieuses ou des membres d'un organisme de bienfaisance. Deux nonnes du «social service» à mantes grises (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 17).
Prononc. et Orth.: [mɑ ̃:t]. Homon. menthe et formes du verbe mentir. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. a) 1404 «sorte de manteau court à capuchon et sans manches que portent les voyageurs» (doc. ds Du Cange, s.v. manta); b) 1690 «cape de laine avec capuchon que porte le pape» (Fur.); c) 1694 «habit que portent quelques religieuses» (Ac.); 2. 1688 «grand voile noir fort long que les dames de la cour portent dans les deuils» (Rich.). Empr. de l'a. prov. manta «manteau» (ca 1200-xves. ds FEW t. 6, 1, p. 277b) qui représente soit le b. lat. manta (att. vers 800 ds Du Cange), fém. de mantum (manteau*), soit le rad. préindo-européen mant- avec suff. (cf. les développements sém. du basque mantar «chemise; couverture de barque; mucosité des yeux; crasse sur les habits» et la lettre de Theodemarus de Montecassino à Charlemagne où manta est opposé à cuculla qui était le terme en usage dans le lat. du nord de la France). Mante a désigné en outre une espèce de couverture (1514, doc. ds Gay), sens conservé dans certains dial. (FEW t. 6, 1, pp. 276b-278).

MANTE2, subst. fém.

ENTOMOL. Insecte orthoptère carnassier, caractérisé par des pattes antérieures ravisseuses, propres à la capture des proies, vivant dans les régions tempérées. Au bout de ce vieux cep, une mante verte, toute déployée, darde vers la flamme son grand rostre en dent de scie (Giono, Colline,1929, p. 163).
Mante religieuse. [P. réf. à la position favorite de l'insecte, les pattes antérieures repliées l'une contre l'autre et jointes] Je ne «comprends» pas la mimique sexuelle du chien, encore moins celle du hanneton ou de la mante religieuse (Merleau-Ponty,Phénoménol. perception,1945, p. 215):
. Voilà, madame, mon histoire. J'aurais encore à vous conter celle d'une mante, mantis religiosa − qu'on appelle ici Prega-Diou, prie-Dieu (...). Elle marche debout sur quatre pattes, sur deux pinces rapprochées sous le menton. C'est pour cela qu'on l'appelle en patois prie-Dieu. Mérimée,Lettres à Mmede la Rochejacquelein,1870, p. 191.
[P. réf. à la mante femelle qui dévore souvent le mâle après l'accouplement] Femme cruelle et dangereuse. Je ne vous reproche pas d'avoir été un chef dérisoire, un mâle de mante religieuse, je vous reproche d'avoir été père comme on est parrain (H. Bazin,Mort pt cheval,1949, p. 228).
Prononc. et Orth.: [mɑ ̃:t]. Homon. menthe et formes du verbe mentir. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1734 (Réaumur, Mémoires pour servir à l'hist. des insectes, t. 1, p. 19). Empr. au lat. des naturalistes mantis (att. dès la 1reéd. du Systema naturae de Linné en 1735, v. Fr. mod. t. 18, p. 236) qui l'ont pris au gr. μ α ́ ν τ ι ς «prophétesse, devineresse; mante [insecte] (chez Théocrite)», cet insecte ayant été ainsi nommé à cause de son attitude hiératique.
STAT.Mante1 et 2. Fréq. abs. littér.: 147.

MANTE3, subst. fém.

ICHTYOL. Mante marine. Grande raie pouvant atteindre huit mètres d'envergure et un poids de 3 tonnes. Synon. diable* de mer, raie* cornue.Il existe en haute mer des formes aberrantes dont le profil est loin d'être adapté à une nage rapide: (...) les gigantesques Mantes, ces Raies pélagiques pourvues de deux cornes de part et d'autre de la bouche (Zool.,t. 3, 1974, p. 1161 [Encyclop. de la Pléiade]).
Prononc.: [mɑ ̃:t]. Homon. menthe et formes du verbe mentir. Étymol. et Hist. 1954 (R. et M.-L. Bauchot, Les poissons, p. 63 ds Rob. Suppl.). Empr. au lat. des zoologistes manta, lequel est issu de l'esp. manta, proprement «couverture», att. comme nom de ce poisson en Amérique du Sud dès le xviiiesiècle.

Wiktionnaire

Nom commun 3 - français

mante \mɑ̃t\ féminin

  1. (Ichtyologie) Synonyme de diable de mer méditerranéen (poisson).
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
  2. (Ichtyologie) Synonyme de raie manta (poisson).
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)

Nom commun 2 - français

mante \mɑ̃t\ féminin

  1. (Entomologie) Insecte de l'ordre des mantoptères, dont une espèce s’appelle la mante religieuse.
    • Dans les débris des anciennes mines de fer de Schefferville, sur la Côte-Nord, une équipe de paléontologues a découvert, fossilisée, une espèce inconnue de mante qui vivait à l’époque des dinosaures. — (Une espèce de mante vieille de 100 millions d’années découverte à Schefferville sur radio-canada.ca, 22 janvier 2021)

Nom commun 1 - français

mante \mɑ̃t\ féminin

  1. (Habillement) Vêtement de femme, ample et sans manches, qui se porte par dessus les autres vêtements, par temps froids.
    • Il y avait dans ses vêtements des vestiges de magnificence. C’était de la soie usée, une mante propre, quoique passée, des dentelles soigneusement raccommodées ; enfin les haillons de l’opulence ! — (Honoré de Balzac, Un épisode sous la Terreur, 1831)
    • Miette était couverte d’une grande mante brune à capuchon, qui lui tombait jusqu’aux pieds et l’enveloppait tout entière. On ne voyait que sa tête et ses mains. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre I ; réédition 1879, page 15)
    • Ils grimpaient la côte en chantant par groupes de cinq ou six, le père en avant, la lanterne en main, les femmes enveloppées dans leurs grandes mantes brunes où les enfants se serraient et s’abritaient. — (Alphonse Daudet, Les trois messes basses, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, pages 196-197)
    • Enveloppée d’une mante de drap rose, Thérèse descendit avec Dechartre les degrés du perron. — (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 315)
  2. (Habillement) Vêtement de ce genre que les dames portaient pendant les deuils de cour.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
  3. (Habillement) Habit que portent quelques religieuses.
    • La première, à droite, en bas, par la mante de Sainte Cécile, d’autres par le corsage de Sainte Agnès […] — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
  4. (Habillement) Grande cape.
    • Si la nuit est sombre, il faut prendre garde de mettre le pied sur le ventre de quelque honorable hidalgo roulé dans sa mante, qui lui sert de vêtement, de lit et de maison. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
  5. (Figuré) Élément qui recouvre quelque chose.
    • Collant son visage aux vitres il tâcha, sans y parvenir, de percer l’ombre dont la mante immense couvrait les tranchées proches et des milliers d’hommes en alerte. — (Joseph Kessel, L’équipage, Gallimard, 1969, page 18)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

MANTE. n. f.
Sorte de vêtement de femme, ample et sans manches, qui se porte par-dessus les autres vêtements, dans les temps froids. Les femmes de Bretagne portent des mantes noires. Une mante doublée de soie. S'envelopper chaudement dans une mante. Il s'est dit d'un Vêtement de ce genre que les dames portaient pendant les deuils de cour. Il se dit encore d'un Habit que portent quelques religieuses.

Littré (1872-1877)

MANTE (man-t') s. f.
  • 1Espèce de vêtement de femme, ample et sans manches, qui se porte par-dessus les autres vêtements, dans les temps froids.

    Il se dit d'un certain habit que portent quelques religieuses.

  • 2Il s'est dit aussi d'un vêtement d'homme que portaient les voyageurs. Depuis l'heure charmante Où le servant d'amour, Sa harpe sous sa mante, Venait pour une amante Soupirer sous la tour, Lamartine, Harm. la Retraite.
  • 3Grand voile noir fort long que les dames de la cour portaient dans les deuils. Il est entré dans notre hôtel une dame couverte d'une mante des plus épaisses, Lesage, Gil Blas, IV, 5. Elle se revêtit d'une robe noire à la vénitienne, couvrit son visage et sa taille avec la mante qu'on porte dans ce pays, Staël, Corinne, XVII, 6.
  • 4Chape de laine à capuchon que le pape porte quelquefois.
  • 5Grande couverture de lit qu'on fabriquait autrefois à Montpellier, à Avignon et à Paris.

HISTORIQUE

XVe s. Jaques avoit vendu à Boyer un vestement appelé mante, dit mantel, Du Cange, manta.

XVIe s. Parquoi, incontinent envoyer querir un bon lit garni de linceux, mante et contre-pointe, Marguerite de Navarre, Nouv. XXXVIII. Il tourne, il vire en son lit, agité D'inquiétude et de douleur ardente ; Cherchant le frais, trop lui pese une mante Pour couverture ; et de piés et de bras Il pousse, il jette, il renverse ses draps, Am. Jamyn, Poésies, p. 126, dans LACURNE.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

MANTE, s. f. (Hist. nat.) insecte qui ressemble beaucoup à la sauterelle, & dont le corps est beaucoup plus allongé. Il y a des mantes qui ne sont pas plus grosses que le tuyau d’une plume, quoiqu’elles aient cinq à six pouces de longueur. Voyez Insecte.

Mante, s. f. syrma ou palla, (Hist. anc.) habillement des dames romaines. C’étoit une longue piece d’étoffe riche & précieuse, dont la queue extraordinairement traînante, se détachoit de tout le reste du corps, depuis les épaules où elle étoit arrêtée avec une agrafe le plus souvent garnie de pierreries, & se soutenoit à une assez longue distance par son propre poids. La partie supérieure de cette mante portoit ordinairement sur l’épaule & sur le bras gauche, pour donner plus de liberté au bras droit que les femmes portoient découvert comme les hommes, & formoit par-là un grand nombre de plis qui donnoient de la dignité à cet habillement. Quelques uns prétendent que la forme en étoit quarrée, quadrum pallium. Le fond étoit de pourpre & les ornemens d’or, & même de pierreries selon Isidore. La mode de cette mante s’introduisit sur la scene, & les comédiennes balayoient les théatres avec cette longue robe :

longo syrmate verrit humum.

Saumaise, dans ses notes sur Vopsicus, croit que le syrma étoit une espece d’étoffe particuliere, ou les fils d’or & d’argent qui entroient dans cette étoffe ; mais le grand nombre des auteurs pense que c’étoit un habit propre aux femmes, & sur-tout à celles de la premiere distinction.

Mante, Medunta, (Géog.) ville de l’île de France, capitale du Mantois. Elle est dans le diocèse de Chartres, à 11 lieues N. O. de Paris. Long. 19. 20. lat. 48. 58.

Le jésuite Antoine Possevin qui a mis au jour une bibliotheque sacrée, naquit à Mante, & mourut à Ferrare en 1611, à soixante-dix huit ans.

Nicolas Bernier, célebre musicien françois, mort à Paris en 1734, à soixante-dix ans, étoit aussi de Mante.

Mais cette ville est sur-tout remarquable par la sépulture de Philippe-Auguste, roi de France, qui y mourut en 1223. (D. J.)

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Étymologie de « mante »

Provenç. espagn. et ital. manta. Il vient peut-être du latin mantum, manteau court espagnol (mantum Hispani vocant, quod manus tegat tantum ; est enim breve amictum, dit Isidore de Séville). Mais il est plus vraisemblable qu'il tient à manteau (voy. MANTEAU).

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Phonétique du mot « mante »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
mante mɑ̃t

Citations contenant le mot « mante »

  • La mante religieuse attrape la cigale, mais le moineau guette derrière. De Proverbe chinois , 
  • On s'étonne que la mante religieuse dévore son mâle après l'amour. Il ne manque pourtant pas de femmes qui en font autant. De Etienne Rey / De l'Amour de Stendhal , 
  • Même la mante religieuse est capable de se débarrasser de ses pinces quand elle n'arrive pas à se dégager. De Gao Xingjian / La Montagne de l'âme , 
  • Tigre de l'herbe, cheval du diable, ou Prie Dieu... les surnoms de la mante religieuse ne sont pas très rassurants. Et pourtant, ce grand insecte ne s'attaque pas à l'homme, sauf s'il se sent menacé et qu'il ne peut pas fuir. Et même dans ce cas, sachez que sa morsure n'est pas venimeuse. Geo.fr,  Tout ce qu'il faut savoir sur la mante religieuse - Geo.fr
  • Dans le centre de l’Iran, sur le site de Teimareh, un nouveau pétroglyphe d’une mante religieuse a été découvert. Geo.fr,  Iran : découverte d’un nouveau pétroglyphe représentant une mante-religieuse - Geo.fr
  • La mante religieuse attrape la cigale, mais le moineau guette derrière. De Proverbe chinois , 
  • On s'étonne que la mante religieuse dévore son mâle après l'amour. Il ne manque pourtant pas de femmes qui en font autant. De Etienne Rey / De l'Amour de Stendhal , 
  • Même la mante religieuse est capable de se débarrasser de ses pinces quand elle n'arrive pas à se dégager. De Gao Xingjian / La Montagne de l'âme , 
  • les surnoms de la mante religieuse ne sont pas très rassurants. Geo.fr,  Tout ce qu'il faut savoir sur la mante religieuse - Geo.fr
  • Dans le centre de l’Iran, sur le site de Teimareh, un nouveau pétroglyphe d’une mante religieuse a été découvert. Geo.fr,  Iran : découverte d’un nouveau pétroglyphe représentant une mante-religieuse - Geo.fr

Traductions du mot « mante »

Langue Traduction
Anglais mantis
Espagnol mantis
Italien mantide
Allemand gottesanbeterin
Chinois 螳螂
Arabe فرس النبي
Portugais louva a deus
Russe богомол
Japonais カマキリ
Basque mantis
Corse mantis
Source : Google Translate API

Synonymes de « mante »

Source : synonymes de mante sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot mante au scrabble : 7 points

Mante

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