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Joli

Variantes Singulier Pluriel
Masculin joli jolis
Féminin jolie jolies

Définitions de « joli »

Trésor de la Langue Française informatisé

JOLI, -IE, adj.

I.
A. − Vieilli. Agréable pour sa gentillesse, son enjouement, sa prévenance. Synon. aimable; anton. déplaisant.Le comte demeura fort tard dans la soirée, tant il se sentait bien dans cette maison, dans ce joli nouveau ménage (Maupass., Bel-Ami,1885, p. 231).
Joli cœur. Homme galant auprès des femmes. Et si jamais je te trouve avec ton joli cœur, je ferai quatre morceaux de vous deux (Pourrat, Gaspard,1922, p. 143).
(Faire le) joli cœur. Il ne voulait pas porter des lunettes pour faire le joli cœur devant les dames (Duhamel, Maîtres,1937, p. 188):
1. ... d'une croisée ouverte s'exhalait le gémissement d'une femme en couches (...) qui sentait avec horreur une vie commencer pendant que le père égoïste faisait le joli cœur dans les balançoires. Aragon, Beaux quart.,1936, p. 168.
B. − [En parlant d'une réalité concr.]
1.
a) Qui suscite, lorsqu'on le regarde, un agrément ou un plaisir, qui peut n'être que superficiel, par son caractère gracieux et bien fait. Anton. laid, vilain.Un joli jardin, chemin, bourg; une jolie route, ville, campagne; une jolie voiture. Sa maison de campagne est très jolie (Ac.1935).Un joli spectacle, un joli paysage (Ac. 1835-1935). À ma droite le Rhin et le joli village blanc de Leutersdorf, entrevu parmi les arbres (Hugo, Rhin,1842, p. 105):
2. « Oh! Cher ami, quel joli pantalon vous avez là; d'où vient-il? » Et Régnier, fort agacé, répondait avec dignité et malice : « De chez le teinturier ». Gide, Journal,1904, p. 140.
Emploi attribut. C'était joli de voir tomber les fléaux en cadence et les épis qui dansent (E. de Guérin, Journal,1840, p. 395).Et tu replieras le linge par-dessus pour que ça fasse joli (Ramuz, Derborence,1934, p. 226).− Je suis là, dit la voix, sous le pommier... − Qui es-tu? dit le petit prince. Tu es bien joli... − Je suis un renard, dit le renard (Saint-Exup., Pt Prince,1943, p. 468):
3. « ... Et regarde donc ces petites lumières au bord de l'eau, comme c'est joli, − Qu'est-ce que ça a de joli? » dit Nadine. C'était le genre de questions irritantes qu'elle se plaisait à poser. Il haussa les épaules : « Non, sérieusement, reprit-elle, pourquoi trouves-tu ça joli? − C'est joli, c'est tout ». Beauvoir, Mandarins,1954, p. 89.
Poét., en position d'épithète postposée. Pourtant j'aime Kate Et ses yeux jolis (Verlaine, Œuvres compl., t. 1, Romances sans par., 1874, p. 58).Des petites filles fleuries Jetaient en l'air des fleurs jolies (Jammes, De l'angélus,1898, p. 109).
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. La campagne n'est décidément pas belle ici. Trop de joli, et pas assez de caractère (Sand, M. Sylvestre,1866, p. 148).
b) En partic.
α) [En parlant d'une pers.] Dont l'aspect (le physique, la mise) est attirant. Synon. mignon, girond; anton. vilain, laid.Un joli enfant. Elle est plus jolie que belle (Ac.1878-1935).Elles étaient charmantes, surtout l'aînée, une blondine de dix-huit ans, fraîche comme une fleur, et si fine, si mignonne! vraiment, les jolies Anglaises ont bien l'air de tendres fruits de la mer (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Épave, 1886, p. 721):
4. − Aux Champs-Elysées, elle était avec une autre femme fort jolie. Quelle est cette femme? − Comment est-elle? − Une blonde, mince portant des anglaises; des yeux bleus, très élégante. − Ah! C'est Olympe; une très jolie fille, en effet. Dumas fils, Dame Camélias,1848, p. 246.
Emploi attribut. À la sortie du bain, elle s'habillait, s'essuyait fort vite, avec une chasteté charmante, gracieuse. Jamais son corps délicat ne me parut si joli (Michelet, Journal,1859, p. 480).− Vous trouvez? Elle est jolie à croquer, dit le général qui ne perdait pas Mmede Cambremer de vue (Proust, Swann,1913, p. 337).« Mets cette robe de chambre. Celle qui est blanche, elle t'ira mieux. La nuit est fraîche, tu sais... Tu es joli ainsi », ajouta-t-elle avec un sourire charmant (Gracq, Beau tén.,1945, p. 188):
5. Elle avait la bouche trop longue et le nez trop pointu pour être jolie, mais le jeune homme jugea qu'elle devait, en tout cas, se trouver belle pour se farder de cette façon. Green, Moïra,1950, p. 3.
Poét., en position d'épithète postposée. Mais ces fleurs, pour qui sont-elles? Vous le demandez? Pour qui? N'en dites rien à mon mari, Car c'est pour le berger joli Qui loge ici (Crémieux, Orphée,1858, I, 1, p. 5).
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Que ne puis-je trouver une langue pour expliquer comment ce joli-là (les traits si fins de la comtesse R., à Milan) n'est pas le joli français! Tous deux sont séduisants, mais enfin ils sont deux, et fort heureusement pour nous (Stendhal, Rome, Naples et Flor., t. 1, 1817, p. 118).
Syntagmes figés
Jolie femme. Cette petite grosse jolie femme m'avait toujours l'air un petit brin sournoise (Balzac, Corresp.,1821, p. 99).Madame de Constantin savait qu'un homme qui est à ce régime est peu sensible aux grâces d'une jolie femme (Stendhal, L. Leuwen, t. 2, 1835, p. 288):
6. C'était MmeBelot, l'ancienne jolie femme, à l'heure présente durcie, racornie, poudrée à blanc, ressemblant à un spectre couvert de frimas. Goncourt, Journal,1892, p. 202.
Jolie fille. Un frisson gonfla sa nudité de jolie fille mince (Zola, Terre,1887, p. 92).Un mouvement de curiosité se produisait autour d'une vieille habituée, qui venait de faire son entrée, accompagnée d'une jolie fille brune, dont l'attitude attentive, quoique sans timidité, laissait supposer qu'elle venait là pour la première fois (Martin du G., Thib., Belle sais., 1923, p. 839).
Joli garçon. Il avait été joli garçon, il l'était encore lorsque ma grand'mère se l'attacha : propret, bien rasé, l'œil vif et le mollet saillant. Enfin, il avait une très-bonne tournure de gouverneur (Sand, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 58).Je me rappelai un mot de maman : « Ton frère est trop joli garçon ». Jusqu'ici je ne l'avais pas trouvé du tout trop joli garçon, car j'avais gardé mon regard griffeur de petite fille (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 265):
7. Le gardien-chef (...) avait quarante-cinq ans environ (...) et quelque chose de l'inverti dans le mouvement de ses hanches grasses. Un ancien joli garçon. Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 240.
En partic., vx. Être joli garçon. Être en mauvais état ou en mauvaise posture. Entrée des réservistes (...). Favret : (...) ah! vous voilà jolis garçons! Où allons-nous coucher tout ça? Bernot : Je n'en sais rien. Favret : Ni moi non plus (Courteline, Gaîtés Esc.,1886, II, 3, p. 28).
Joli sexe*. Joli(e) comme un cœur*.
Joli homme (vieilli). Je sus bientôt (...) qu'elle allait dans peu se marier, que son amant demeurait de l'autre côté du lac, qu'il était jeune et joli homme (Courier, Lettres Fr. et Ital.,1809, p. 803).Monsieur du Châtelet possédait toutes les incapacités exigées par sa place. Bien fait, joli homme, bon danseur, savant joueur de billard (...) il savait et ignorait tout (Balzac, Illus. perdues,1837, p. 49):
8. ... il sentait croître sans cesse contre lui l'hostilité de Gasparine. Il ne lui avait rien fait pourtant. Elle le détestait comme joli homme, elle le soupçonnait d'avoir toutes les femmes de la maison... Zola, Pot-Bouille,1882, p. 276.
β) [En parlant d'une partie du corps, de l'expression de qqn] Dont l'apparence séduit. Anton. disgracieux, laid, vilain.Joli bras, cou, sein; jolis ongles; jolie bouche, épaule, figure, jambe, main, taille; faire un joli geste; esquisser un joli sourire. Avoir de jolis yeux (Ac. 1935). Sa petite bouche entrouverte laissant apercevoir de jolies dents blanches (Erckm.-Chatr., Ami Fritz,1864, p. 58).Elle a des traits réguliers, de jolis cheveux naturellement blonds, et une belle peau (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 27).Il marchait tous les jours pendant deux heures. Il tenait à conserver sa jolie silhouette élégante (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 61):
9. ... je me représente ma mère ayant conservé son aspect de la terre, ses chères boucles blanches, et les lignes droites de son joli profil, que les années m'abîment peu à peu, mais que j'admire encore. Loti, Roman enf.,1890, p. 24.
2. Qui suscite de l'agrément et du plaisir (qui peuvent n'être que superficiels) par ses sonorités. Anton. vilain, discordant.Avoir un joli accent, une jolie prononciation. Mon Dieu! Que tu as une jolie voix! Quand tu me parlais tout à l'heure, c'était une musique (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 542).Se promener dans la forêt, fredonnant ses refrains, et chantant ses plus jolis airs aux fauvettes et aux rossignols (Mussetds Revue des Deux Mondes,1833, p. 488).La femme est charmante avec son joli rire, sa peau délicate et fraîche (Huysmans, Art mod.,1883, p. 56):
10. − Antonia? J'aime beaucoup ce nom. − Oh! ... Pas moi! Je ne le trouve pas joli. On ne choisit pas!... Et vous, comment vous appelez-vous? − Pierre. − Celui-là, c'est un joli nom. Romains, Hommes bonne vol.,1939, p. 87.
3. P. ext.
a) Qui suscite de l'agrément par certains de ses aspects ou apporte de la satisfaction du point de vue de sa finalité. Synon. gratifiant.Un joli petit déjeuner. J'ai bonne idée de ce livre, qui fera un joli cadeau d'étrennes (Lamart., Corresp.,1836, p. 181).La route est unie, et il fait un joli temps d'hiver clair, frais et piquant, mais non trop froid (Gautier, Fracasse,1863, p. 360).Ce n'avait pas été le moindre des bonheurs de Charles de glisser dans sa bourse de jolis louis tout neufs (Goncourt, Ch. Demailly,1860, p. 234).Le gigot (...) cuit dans ce joli court-bouillon qui chante (Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 206):
11. Le dîner était joli comme tout le reste, servi d'une façon distinguée, en viandes, poissons, gâteaux, vins. E. de Guérin, Lettres,1838, p. 223.
b) [En parlant d'une réalité qui met en cause une capacité d'exécution physique ou intellectuelle] Qui suscite de l'agrément ou de la satisfaction pour l'esprit par certains de ses aspects ou par la manière dont on le réalise. Faire un joli discours; une jolie aventure; un joli coup (v. billard ex. 1).Je voudrais bien que le joli projet de voyage s'accomplît, et que moi je fusse du voyage (E. de Guérin, Journal,1835, p. 90).Certitude d'être aimé, quand même. Je lui contai la jolie histoire de la bayadère amoureuse et du jeune saint bouddhiste (Michelet, Journal,1849, p. 46):
12. Il y a là-dedans un joli travail de couteau à palette, et des finesses de dentelles curieusement ouvrées. Huysmans, Art. mod.,1883, p. 32.
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Naudé y ajoutait ces traits de plume à la MlleGournay, même des fleurettes, parfois, à la Camus pour le joli des citations (Sainte-Beuve, Portr. littér., t. 2, 1844-64, p. 475).
Expressions
(Quel) joli débarras! [S'emploie pour marquer son contentement de voir disparaître qqn ou qqc. de la situation] Et si la fièvre typhoïde qui règne maintenant à Rouen pouvait m'emporter, ce serait un joli débarras pour moi (Flaub., Corresp.,1879, p. 150).
C'est joli. [S'emploie pour marquer qu'on se montre satisfait de qqc. qui a eu lieu] Minuit et demi! Cochon de Médard qui devait être ici à onze heures! Du reste, je m'y attendais; comme je lui ai dit très bien : « Tu me fais rire avec tes onze heures; si tu est rentré à minuit, ce sera encore bien joli! (...) (Courteline, Conv. Alceste, Cochon de Médard, 1892, I, p. 59).Votre troisième tête. À trente-sept ans c'est joli (Aymé, Tête autres,1952, p. 26).
C'est bien joli, mais... [S'emploie pour marquer qu'on ne saurait se satisfaire de qqc. ou qu'on ne saurait se résigner à qqc.] C'était bien joli d'avoir des complexes mais il fallait savoir les liquider à temps (Sartre, Mur,1939, p. 166).
En partic. Plein d'esprit, amusant. Synon. piquant, plaisant; anton. plat, stupide.Toulouse-Lautrec. Plus on le voit, et plus il grandit. Il finit par être d'une taille au-dessous de la moyenne. Oh! Le joli mot! Il faut mettre ça quelque part. Il fait tant de jolis mots qu'il ne sait plus où les mettre (Renard, Journal,1895, p. 265).
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le côté piquant (de quelque chose). Le joli de l'affaire est que... (Ac.1835-1935).
c) En partic. [En parlant d'une réalité régie par ou soumise à des critères sociaux] Qui apporte de la satisfaction et de la considération sur le plan social. Synon. avantageux, confortable, intéressant, rémunérateur; anton. médiocre, piteux, pitoyable, précaire.Avoir une jolie situation. Le voilà maintenant dans une très jolie position (Ac.1878-1935).Deux mois après son départ, il arrangea son affaire et conserva une jolie situation de fortune (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 406).
4. Spécialement
a) MAR., vx. Jolie brise. Brise intermédiaire entre la petite brise et la bonne brise, dont la vitesse est d'environ sept mètres par seconde. Enfin nous sommes partis dans la nuit d'hier par une jolie brise du sud-est (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 119):
13. Le 22, le vent s'établit nettement contraire et si nous examinons la carte de Brault, nous voyons en effet qu'à ce point exact, la possibilité de vents du SW atteignant en force la « jolie brise » et même la « forte brise » est prévue. Charcot, Chr. Colomb,1928, p. 139.
Joli frais*.
b) ETHNOL., FOLKL. Joli mai*.
C. − Qui mérite d'être pris en considération par son importance ou sa qualité.
1. [Du point de vue de la quantité] Synon. beau, sacré, fichu (v. ce mot II C), important; anton. insignifiant, mince.Faire un joli raffut, un joli vacarme; avoir une jolie dot; toucher un joli paquet d'argent; ça fait un joli bail. Vous savez que vous êtes mes héritiers, et je vous laisserai, croyez-le, un joli magot, surtout si vous m'aidez à épouser le maréchal (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 204).En effet, fit alors M. de la Hourmerie que le joli toupet de l'expéditionnaire avait démonté un moment (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 1ertabl., 3, p. 51).M. le Préfet Worms-Clavelin était d'une jolie force au billard (France, Orme,1897, p. 208):
14. Il faudrait faire curer le puits. Quarante mètres de profondeur et probablement cinq ou six pieds d'argile... Un joli travail! Bernanos, Crime,1935, p. 797.
2. [Du point de vue de la qualité] Synon. beau, bon.Avoir un joli rhume; un joli sujet d'étude. Toirac (...) a un assez joli talent pour faire le vers léger, le vers des épîtres de Voltaire (Flaub., Corresp.,1846, p. 356).« Un de nous deux » était un joli euphémisme. Il savait bien que c'était toujours lui qui rompait le premier (Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1166).
II. − Par antiphrase. [En parlant d'une réalité dont on sait que l'interlocuteur la juge négativement]
A. − [En parlant de pers.] Déplaisant par ses manières, son comportement. C'est un joli monsieur (Ac.1935).Puis ils passèrent en revue les convives. − « Le médecin m'a l'air d'un joli poseur! (...) » (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 53).Brusquement elle l'interrompit, éclatant : − Ah! bien, il est joli, votre monsieur, de s'amouracher de cette fille (Estaunié, Simple,1891, p. 84).C'est une pièce naïvement dure, puisque, pour l'amour, tout ce joli monde accepte de mentir et de duper (Brasillach, Corneille,1938, p. 123).
En partic. [Modifiant un subst. à valeur péj. ou injurieuse; joue le rôle d'intensif] Synon. drôle de, fichu, foutu (fam.), sacré.Un joli saligaud, un joli fumier; une jolie fripouille. Ce n'est pas parce que vous êtes là, Madame Coupeau, mais votre fille est une jolie pourriture (Zola, Assommoir,1877, p. 733).L'idée de Pierre lui revint en tête : il était un joli coco, lui Armand, avec la bonne amie de son meilleur ami (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 304):
15. « ...− Qu'est-ce que tu as dit? Répète! » dit Lambert. Vincent affermit sa voix : « Je dis qu'il faut que tu sois un joli salaud pour t'être réconcilié avec le type qui a donné Rosa... » Beauvoir, Mandarins,1954, p. 271.
B. −
1. Dont la vue procure du désagrément ou est difficilement soutenable. Synon. vilain, dégoûtant, beau (p. antiphrase); anton. beau, agréable, charmant.Je ne sais quelle manie j'ai de me fournir ici; on n'y vend que de la drogue. Le joli chapeau! Ne dirait-on pas qu'il a servi d'étalage pendant six mois? (Leclercq, Prov. dram., Mar. manqué, 1835, 5, p. 80).Lorsqu'elle fut parvenue à allumer une bougie, ils eurent devant eux un joli spectacle. Coupeau avait rendu tripes et boyaux; il y en avait plein la chambre (Zola, Assommoir,1877, p. 631).
Expr. Faire une jolie tête. Marquer son désagrément par l'expression de son visage. Synon. faire une sale tête.Tu as dû faire une jolie tête en lisant ça (Valéry, Corresp. [avec Gide], 1898, p. 316).
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. C'est du joli; il y a du joli. Dans ce Tabac, c'était du joli. On marchait sur des coquilles d'huîtres, des verres cassés, on pateaugeait dans des confettis (Cendrars, Dan Yack, Confess. Dan Yack, 1929, p. 221):
16. Une nuit, le sac de foin qui bouchait la lucarne de l'écurie de Fulgence fut tiré, émietté et, au matin il y avait du joli! Le cheval et la vache étaient égorgés (...). Treize brebis étaient éventrées, semblait-il, pour le plaisir de s'agacer les dents dans la laine. Giono, Roi sans divertiss.,1947, p. 108.
2.
a) Qui suscite du désagrément ou est cause de mécontentement ou d'insatisfaction. Synon. (p. antiphrase) beau, chouette, sacré; anton. gratifiant.Le vieux la regarda en hochant la tête : − Ma pauvre fille, ce n'est pas un joli cadeau que je t'ai fait là (Rolland, J.-Chr., Aube, 1904, p. 6).Il fallait empêcher cette scène de tourner à la mélancolie. Il s'écria joyeusement : − Un littérateur, oui, joli cadeau à faire à une enfant! (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1403).
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Elle (...) n'entend que la voix de M. Lajudal qui éclate : − Ah! vous faites du joli, vous, d'arriver sans vous annoncer! (Estaunié, Bonne Dame,1891, p. 111).
b) Qui est source de désagrément pour l'esprit. Synon. (p. antiphrase) beau, chouette; anton. gratifiant.Un joli résultat! Tronquoy : (...) j'ai lu l'autre jour dans le journal qu'un monsieur avait trouvé le moyen de parfumer les fleurs (...) ainsi la rose, à l'avenir, elle sentira l'eau de Cologne. Adèle : Jolie découverte! (Labiche, Fourchevich,1859, 1, p. 380).Le bilan est joli depuis un an! Feydau, votre frère, Bouilhet, Sainte-Beuve et Duplan. Voilà les idées qui sont comme autant de tombeaux, au milieu desquels je me promène (Flaub., Corresp.,1870, p. 120).
Expr. région. Faire joli. Manifester explicitement son mécontentement (à l'égard de quelque chose/quelqu'un). Synon. pester, rouspéter.
c) En partic. [En parlant d'une réalité s'inscrivant dans un cadre social] Qui est source de désagrément et de déconsidération du point de vue social et entraîne parfois une condamnation d'un point de vue moral. Il vient de faire là quelque chose de joli (Ac.1835-1935).Il faut avouer que cette maîtresse de pension exerce un joli métier depuis qu'elle est arrivée, et qu'elle doit donner une singulière éducation aux jeunes filles (Champfl., Bourgeois Molinch.,1855, p. 275).Eva : Mais comment donc! Le joli rôle que vous me proposez là! (Sardou, Rabagas,1872, I, 14, p. 45).− Pour un joli ratage, tu sais... c'est un joli ratage... exprima monsieur (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 208).− En tout cas, un joli métier! Un joli métier de crève de faim! (Ramuz, A. Pache,1911, p. 86):
17. Il avait d'abord connu Fanny, l'aînée d'elles deux, dont il eut une fille nommée Hélène. Il avait déjà sa jolie réputation de coureur, et cette fille fut tout de suite confiée à sa grand'mère... Léautaud, In memor.,1905, p. 187.
Expr., fam.
(Être dans) un joli pétrin, de jolis draps. Être dans une situation embarrassante et difficile. − Moi, je comptais sur vous, dit-elle en terminant. Oh! Vous m'avez laissée dans un joli pétrin! (Zola, E. Rougon,1876, p. 199).− Une fugue d'Agnès (...). Ça nous aurait mis dans de jolis draps pour la rentrée. Vous avez eu raison de veiller au grain. Une agrégée, ça ne court pas les rues (Mauriac, Passage Malin,1948, II, 1, p. 65).
Être joli
[En parlant d'une situation] Être préoccupant ou même réprouvable. Il dit que ce serait joli, si toutes ces demoiselles voyaient des hommes dans le sous-sol (Zola, Bonh. dames,1883, p. 559).− Ne me dis pas que tu es contre l'unité d'action, dit Henri. Ça serait joli si la gauche commençait à se diviser! (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 22).
[En parlant d'une pers.] Être dans une situation très préoccupante ou même réprouvable. Tu as peur de parler la première? Très bien. Je vais commencer. (Un silence.) Je ne suis pas très joli. Inès : − Ça va. On sait que vous avez déserté (Sartre, Huis clos,1944, 5, p. 141).C'est une histoire à nous faire crever du même coup, ton grand-père et moi. Et je te vois joli, après! Je ne te donne pas cinq ans pour être sur la paille (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 45):
18. Jamais j'ai une minute tranquille! On vient me faire chier même au boulot!... Mes frères se tiennent comme des bagnards! Ma sœur vend son cul en Russie! Mon fils a déjà tous les vices! Je suis joli! Céline, Mort à crédit,1936, p. 131.
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Être du joli, faire du joli. Être, faire quelque chose de catastrophique d'un point de vue moral ou intellectuel. Ben, ça n'en f'rait du joli! Merci non!... Faut jamais laisser la vérité à la portée d'un'imbécile... (Martin du G., Gonfle,1928, I, 7, p. 1196).Parlons-en! C'est le dernier gage que nous tenions contre l'Allemagne. Ah! On aura vite profité de la fatigue de Poincaré pour démolir son œuvre! Ça va être du joli avec ce voyou de Briand... (Nizan, Conspir.,1938, p. 145).
Prononc. et Orth. : [ʒ ɔli]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1140 estre jolif de femmes « être porté à l'amour sensuel » (G. Gaimar, Hist. des Anglais, éd. Bell, 3592); b) xiiies. joli(f) « gai, joyeux » (Romances et Pastourelles, I, 33, 22 ds T.-L.); 2. a) ca 1265 jolif « élégant, paré » (Rutebeuf, La voie de paradis ds Œuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, t. 1, p. 361, 581); b) xiiies. joli « qui a de l'agrément extérieur » (Romances et Pastourelles, I, 49, 10 ds T.-L.); 3. a) ca 1550 « considérable, assez grand (en parlant d'une somme d'argent) » (Saint-Gelais ds Littré, s.v. envi); b) 1671 « ingénieux, plaisant (en parlant d'un tour joué à quelqu'un) » (Molière, Les fourberies de Scapin, I, 2). Prob. dér. de l'anc. scand. jôl, nom d'une grande fête païenne du milieu de l'hiver; suff. -if* sur le modèle d'aisif « agréable », dér. d'aise*. Cf. FEW t. 16, p. 286b. Fréq. abs. littér. : 11 122. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 15 239, b) 23 339; xxes. : a) 18 906, b) 10 418. Bbg. Alessio (G.). Saggio di etimologie francesi. R. Ling. rom. 1950, t. 17, pp. 181-182. - Deloffre (F.). Une Préciosité nouv. Paris, 1955, p. 285. - Duch. Beauté 1960, p. 5; pp. 26-33, 41-44, 48-49. - Ducháček (O.). Joli-beau. Fr. mod. 1961, pp. 263-284. - Gall. 1955, pp. 59-60; p. 400, 453, 527. - Grundt (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo-Tromsø, 1972, p. 80, 223, 239. - Quem. DDL t. 5, 16, 18. - Raibaud (G.). À propos d'une compar. de Rabelais : jolie comme une chouette. R. Universitaire. 1936, t. 45, no2, pp. 45-48. - Wagner (R.L.). B. Soc. Ling. 1976, t. 71, p. 214.

Wiktionnaire

Adjectif - ancien français

joli \Prononciation ?\

  1. Variante de jolif.

Nom commun - français

joli \ʒɔ.li\ masculin (pluriel à préciser)

  1. État de ce qui est joli.
    • Le beau est au-dessus du joli.
    • Cela passe le joli.

Adjectif - français

joli \ʒɔ.li\ masculin

  1. Qui a de la grâce, de l’agrément. — Note : Tend à se dire de ce qui est petit en son espèce.
    • J'aurais pu […] accepter les offres engageantes des jeunes et jolies Mangavériennes, avoir là des enfants bronzés qui auraient grandi libres et heureux sous le chaud soleil de la Polynésie. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Et puis il y a Tanya. Elle est jolie Tanya. Pas crédible ni talentueuse mais jolie. Et en peau de bête. Tout le temps. Et puis parfois elle est nue. — (Palplathune, Tanya et les animaux de la jungle : Avis sur Sheena, reine de la jungle, sur le site SensCritique (www.senscritique.com), le 18 novembre 2011)
    • Sa maison de campagne est très jolie.
    • Un joli site.
    • Un joli paysage.
    • Un joli spectacle.
  2. (Figuré) Qui plaît par la gentillesse.
    • Dire de jolies choses.
    • Faire de jolis vers, une jolie chanson.
    • Un joli geste.
  3. (Familier) Qui est plaisant.
    • Le tour est joli, Le tour est plaisant.
    • Il lui a joué un joli tour.
    • Le joli de l’affaire est que…, Le plaisant le plus piquant de l’affaire est que…
  4. (Familier) Qui est avantageux.
    • Le voilà maintenant dans une très jolie position.
    • Il vient d’obtenir une assez jolie situation.
  5. (Ironique) (Familier) Se dit d’une personne ou d’une chose déplaisante, ridicule, pénible, etc.
    • Vous tenez là de jolis discours.
    • C’est joli de se faire attendre, de me parler de la sorte.
    • Il vient de faire là quelque chose de joli.
    • C’est un joli monsieur.
    • Vous voilà tout trempé, vous êtes dans un joli état.
    • Cette mauvaise nouvelle l’a mis dans un joli état.
    • Mistingue.– De quel droit, monsieur, me retenez-vous prisonnier ?
      Lenglumé.– Ah ! je trouve ça joli, par exemple !
      — (Eugène Labiche, L’affaire de la rue de Lourcine, 1857, Scène 4)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

JOLI, IE. adj.
Qui a de la grâce, de l'agrément. Il ne se dit guère que de Ce qui est petit en son espèce et qui plaît plutôt par la gentillesse que par la beauté. Un joli enfant. Une jolie personne. Elle est plus jolie que belle. Elle a un joli minois. C'est un joli garçon. Elle a une jolie taille. Avoir de jolis yeux. Sa maison de campagne est très jolie. Un joli site. Un joli paysage. Un joli spectacle. Dire de jolies choses. Faire de jolis vers, une jolie chanson. Un joli geste. Substantivement, Le beau est au-dessus du joli. Cela passe le joli. Fig. et fam., Faire le joli cœur, Faire l'agréable. Fam., Le tour est joli, Le tour est plaisant. On dit de même Il lui a joué un joli tour. Fam., Le joli de l'affaire est que..., Le plaisant le plus piquant de l'affaire est que...

JOLI se dit familièrement de Ce qui est avantageux. Le voilà maintenant dans une très jolie position. Il vient d'obtenir une assez jolie situation.

JOLI se dit souvent, par ironie et familièrement, d'une Personne ou d'une chose déplaisante, ridicule, pénible, etc. Vous tenez là de jolis discours. C'est joli de se faire attendre, de me parler de la sorte. Il vient de faire là quelque chose de joli. C'est un joli monsieur. Vous voilà tout trempé, vous êtes dans un joli état. Cette mauvaise nouvelle l'a mis dans un joli état.

Littré (1872-1877)

JOLI (jo-li, lie) adj.
  • 1Qui marque la vivacité, l'esprit, la gaieté ; ce sens, qui est le primitif, a vieilli. [Il dit] Que Pline est inégal, Térence un peu joli, Régnier, Sat. X. Je meure, ton humeur me semble si jolie, Que tu me vas résoudre à faire une folie, Corneille, Suite du Ment. I, 2. Tu le disais tantôt, chacun a sa folie, Les uns l'ont importune, et la tienne est jolie, Corneille, ib. IV, 1. Une des choses qui me touchent le plus est une conversation jolie et spirituelle, exempte de toutes sortes de médisances et de railleries piquantes, Portrait de Mlle de la Trém. par elle-même. À mon gré, le Corneille est joli quelquefois, Boileau, Sat. III. Néron : Tel serait sage dans une condition médiocre, qui devient insensé quand il est le maître du monde. - Caligula : Cette folie serait bien jolie si elle n'avait rien à craindre ; mais les conjurations, les troubles, les remords, les embarras d'un grand empire gâtent le métier, Fénelon, Dial, des morts, Néron et Calig. Il était de la plus jolie humeur du monde en arrivant chez la reine, Hamilton, Gramm. 8.

    Agréable. Pourquoi dites-vous du mal de mon café avec du lait ?… c'est la plus jolie chose du monde, Sévigné, 19 févr. 1690.

    Il se dit, dans un sens analogue, mais vieilli aussi, des personnes. Les Français sont jolis assurément [au passage du Rhin] ; il faut que tout leur cède pour les actions d'éclat et de témérité, Sévigné, 3 juill. 1672. Il [le jeune Grignan] a fort bien causé, il est en vérité fort joli, Sévigné, 8 déc. 1688. Vous êtes une jolie femme, de n'être point grosse ; mais vous avez des pensées là-dessus qui me font trembler, Sévigné, 125. Aristote, toi qui sais tout, d'où vient que certains princes sont si jolis dans leur enfance, et qu'ensuite ils oublient toutes les bonnes maximes qu'ils ont apprises ? Fénelon, t. XIX, p. 235. Nos Français sont malheureusement si galants et si jolis que tous ceux qui ont traité de pareils sujets les ont toujours ornés d'une petite intrigue entre une jeune princesse et un fort aimable cavalier, Voltaire, Lett. Prince roy. de Prusse, 5 févr. 1738.

    C'est un joli garçon, se disait d'un jeune homme qui se distingue et se fait estimer par sa bonne conduite, par son mérite.

    On dit aujourd'hui, en ce sens : c'est un joli sujet.

    Ironiquement. Par ma foi, votre frère et vous, êtes deux jolis garçons dans vos choix [c'est-à-dire vous avez fait des choix qui ne vous font guère honneur], Hamilton, Gramm. 11.

    Ironiquement et populairement. Il est joli garçon, se dit d'un homme qui s'est enivré, qui a été battu, qui est en mauvais état. Vous venez du cabaret, vous voilà joli garçon.

    Il s'est fait joli garçon, se dit de celui qui a mis ses affaires en désordre par la débauche, par sa mauvaise conduite. Il a dissipé son bien, il s'est fait joli garçon.

  • 2Digne d'être apprécié, remarqué (sens qui a vieilli). Ce militaire a fait une jolie action à tel siége, à telle bataille.
  • 3Qui plaît par la gentillesse, sans avoir une beauté régulière et complète. Elle est plus jolie que belle. Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! La Fontaine, Fabl. I, 2. Mon Dieu ! qu'elle est jolie, et qu'elle a l'air mignon ! Molière, l'Ét. III, 11. Après cela, si vous ne me trouvez pas joli garçon, vous aurez tort, Sévigné, 26 (M. de Sévigné à sa sœur) Le maréchal de Lorges n'est-il point trop heureux ? les dignités, les grands biens et une très jolie femme, Sévigné, 8 avril 1676. Votre fille est jolie, je l'aime, et j'en ai beaucoup de soin, Sévigné, 26. Qu'elle est jolie et qu'elle a les yeux doux ! Racine, Plaid. III, 4.

    Familièrement. Un joli cœur, un homme qui fait l'agréable, qui a de l'afféterie. Faire le joli cœur.

    Faire le joli cœur signifie aussi dissimuler, sous une gaieté forcée, une vive contrariété. Il a beau faire le joli cœur…

    Des grammairiens assurent qu'il faut écrire un Jolicœur, il fait le Jolicœur, Jolicœur étant un nom de comédie. D'autres mettent un trait d'union, joli-cœur.

  • 4Il se dit des choses ou des animaux dans le même sens. Avoir de jolis yeux, un joli pied, une jolie main. Un joli cheval. Faire de jolis vers. Vos chansons m'ont paru jolies, j'en ai reconnu les styles, Sévigné, 19. Voilà une lettre de M. de Condom [Bossuet], qu'il m'a envoyée avec un billet fort joli, Sévigné, 27. Il y avait dimanche un bal qui fut joli, Sévigné, 77. Il ne faut quelquefois qu'une jolie maison dont on hérite, qu'un beau cheval, ou un joli chien dont on se trouve le maître… pour adoucir une grande douleur, La Bruyère, XI. Je trouve tout cela trop faux et trop joli pour y répondre sérieusement, Fontenelle, Oracles, II, 5.

    De jolies choses, des traits d'esprit pleins d'agrément. Pour vous dire le vrai, je serai bien aise qu'il [mon cœur] demeure entier, et je craindrais que, s'il était une fois en deux, il ne fût partagé en mon absence ; vous voyez comme je me sais bien servir des jolies choses que j'entends dire, Voiture, Lett. 19. Il y a de jolies choses que l'esprit ne cherche point et qu'il trouve toutes achevées, Chev. de Méré, dans BOUHOURS, Rem. Il se faut bien garder de paraître toujours prêt à dire de bons mots et de jolies choses, ID. ib.

    Ironiquement. De jolies choses, des choses très désavantageuses. Nous parlions de son maître ; il m'en disait de jolies choses, Genlis, Théâtr. d'éduc. le Méchant par air, I, 2.

    Familièrement. Le tour est joli, c'est-à-dire c'est un tour plaisant.

    En un autre sens. Un joli tour, un méchant tour. Je n'étais pas plus grand que cela, que je me signalais déjà par cent tours d'adresse jolis, Genlis, Scapin, I, 2.

    Il lui a joué un joli tour, c'est-à-dire il lui a joué un tour fort digne de blâme, il l'a trompé indignement.

  • 5Qui donne agrément, aisance. Le voilà maintenant dans une très jolie position. Il vient d'obtenir une assez jolie place. On lui donne cent mille francs de dot, cela est fort joli.
  • 6 Par ironie et familièrement. Déplaisant, ridicule, digne de blâme, en parlant des personnes ou des choses. Vraiment vous êtes joli de me parler de la sorte. La vente d'Entrecasteaux est retardée, nos affaires embarrassées, le tout par la négligence de l'abbé de Grignan ; sa paresse est jolie dans le commerce, comme vous voyez, Sévigné, (Mme de Grignan à M. de Grignan, 22 déc. 1677). Vous me donnez là de jolis sentiments, Fontenelle, Soliman, Juliette. Marine est une jolie personne ! ne vous a-t-elle dit que cela, monsieur ? Lesage, Turcaret, II, 3. Je joue ici vraiment un joli personnage, Destouches, Philos mar. III, 3. Vraiment, mon oiseau, vous faites là un joli métier, répondit la princesse en souriant, Voltaire, Princ. de Babyl. 3. Vous vous faites de jolies affaires, je sors de chez une femme qui ne vous pardonnera de sa vie le portrait de votre coquette, Genlis, Veillées du chât. t. III, p. 226, dans POUGENS.

    Il est dans un joli état, se dit d'un homme qui s'est enivré, ou à qui il est arrivé quelque grave mésaventure, une blessure, une maladie, etc.

  • 7 S. m. Ce qui est joli. Le beau est au-dessus du joli (voy. BEAU, synonymes).

    Familièrement. Le joli de l'affaire est que… c'est-à-dire le plaisant, le piquant de l'affaire est que…

REMARQUE

Dans les Mots à la mode, Boursault fait la critique de l'emploi de joli tel qu'il subsistait encore de son temps. Qui jamais, dites-moi, fut assez ridicule Pour traiter de jolis Hector, Achille, Hercule ? sc. 11 ; et : Dire un joli garçon n'est pas dire un brave homme, Et le mot de joli n'a jamais été fait Qu'en faveur d'un enfant et d'un colifichet, sc. 2. Boursault se trompe ; joli avait été fait pour ces acceptions blâmées ; seulement, du temps de Boursault, l'usage les délaissait.

HISTORIQUE

XIIe s. Car traï m'a et mort à escient Mes jolis cuers [cœur], que je doi tant haïr, Couci, X. Quant li loussignols [le rossignol] jolis Chante sur la flor d'esté, ib. XI.

XIIIe s. Cele feste fu moult joïe, Et bele et boine et moult jolie, Fl. et Bl. V. 3147. À l'issue d'avril, un temps dous et joli, Berte, I. Tant sui à m'amie ententis ; Ne puis vers autres estre jolis, Partonop. V. 4042. Nus [nul] n'a joie, s'il n'a le cuer joli, Mss. de poésies fr. avant 1300, t. III, p. 1199, dans LACURNE. El [papelardise] ne fu gaie ne jolive, Ains fu par semblant ententive Du tout à bonnes ovres faire, Et si avoit vestu la haire, la Rose, V. 427.

XIVe s. Pour Bauduin ochire [tuer] est cascuns bien garnis ; Et Bauduins chevauche qui fu gais et jolis, Baud. de Seb. VI, 367. L'arcevesque de Rouen ne pouvoit bonnement avoir paix avec les nobles de Normandie, pour la cause de ce qu'il estoit jeune et trop jolis en aucuns de ses fais, Chron. de St Denis, t. II, f° 143, dans LACURNE.

XVe s. [Le roi ne put oublier de longtemps son amour pour la comtesse de Salebrin] mais en fut toujours depuis plus lié [vif], plus gai et plus joli ; et en fit plusieurs belles festes…, Froissart, I, 1, 167. Ce n'est mie pour les villains… Ce n'est fors que pour les jolis Qui prendent solas et delis à l'oïr, et qui compte en font, Froissart, Buysson de jonece. Le suppliant avoit oui dire que paix estoit faite… et en estoit bien jolis et bien aise, Du Cange, jocare. Il a esté contraint de soy tenir joly et de changer souvent habits, Aresta amorum, p. 167, dans LACURNE. Si se retrahit la chevalerie arriere au costé par devers la riviere ; car il n'y avoit si joli [brave, vigoureux] qui n'eust bon mestier de soy aysier, Perceforest, t. IV, f° 61. Le seigneur de la Trimouille, qui estoit bien joly et monté sur un grand coursier, voulut venir aux escarmouches, et de fait print sa lance et vint jusques au frapper, Chronique de la Pucelle, ch. 60. Et quant on a maistresse assez jolie, D'autres discours il lui convient user, Basselin, XLIX. Plut tout ce jour si très fort, qu'il n'y avoit si jolis qui n'eust voulu estre à couvert, Journ. de Paris, p. 24. Sachez, quant est de ses ebats, la femme ne cessera point pour noise qui luy en soit faite, et dust elle estre tuée, mais en fera tout à sa jolie volonté, pour ce qu'elle y a commencé, Les quinze joies du mariage, p. 183, dans LACURNE. Le seigneur de Pacé [en Anjou] a droit de faire mener, le jour de la Trinité, par ses gens et officiers, à la dame, toutes les femmes jolies [prudes et sages] qu'ils trouveront à Saumur… Le même seigneur a droit ce jour-là de contraindre toutes les femmes qui ne seront pas jolies, qui seront notoirement diffamées de ribaudie, de venir à ladite dame de Pacé avec lesdites femmes jolies, ou de payer cinq sols au seigneur, cité dans PIGANIOL DE LA FORCE, Nouv. descript. de la France, 3e éd. Paris, 1754, t. XII, p. 211.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

JOLI, adj. (Gram.) notre langue a plusieurs traités estimés sur le beau, tandis que l’idole à laquelle nos voisins nous accusent de sacrifier sans cesse, n’a point encore trouvé de panégyristes parmi nous. La plus jolie nation du monde n’a presque rien dit encore sur le joli.

Ce silence ressembleroit-il au saint respect qui défendoit aux premiers Romains d’oser représenter les dieux de la patrie, ni par des statues, ni par des peintures, dans la crainte de donner de ces dieux des idées trop foibles & trop humaines ? car on ne sauroit penser que nous rougissions de nos avantages ; le plaisir d’être le peuple le plus aimable, doit nous consoler un peu du ridicule qu’on trouve aux soins que nous prenons de le paroître. Eh, qu’importe aux François l’opinion fausse qu’on peut se faire de leurs charmes ? Heureux si par une légéreté trop peu limitée, ils ne détruisoient pas cette espece d’agrémens qui leur sont si propres, en croyant les multiplier ! L’affectation est à côté des graces, & la plus légere exagération fait franchir les bornes qui les séparent.

Les philosophes les plus austeres ont approuvé le culte de ces divinités ; leurs images enchanteresses étoient sorties des mains du plus sage de tous les Grecs. Il est vrai que le ciseau de Socrate les avoit enveloppées d’un voile que peut-être nous avons laissé tomber comme firent les Athéniens.

Speusippe, disciple & successeur de Platon, embellit aussi du portrait des graces la même école où son maître avoit éclairé le paganisme par les lumieres de la plus haute raison. Eh, qui ne sait le conseil que donnoit souvent Platon même à Zénocrate, dont il souffroit avec peine la triste & pédante sévérité ?

Je ne crois pourtant pas que le projet de Platon fût de rendre son disciple aussi joli que nous ; quoi qu’il en soit, c’est la nature elle-même qui nous a donné l’idée des graces, en nous offrant des spectacles qui semblent être leur ouvrage. Elle ne veut pas nous asservir toujours sous le joug de l’admiration ; cette mere tendre & caressante cherche souvent à nous plaire.

Si le beau qui nous frappe & nous transporte, est un des plus grands effets de sa magnificence, le joli n’est-il pas un de ses plus doux bienfaits ? Elle semble quelquefois s’épuiser (si le l’ose dire) en galanteries ingénieuses, pour agiter agréablement notre cœur & nos sens, & pour leur porter le sentiment délicieux & le germe des plaisirs.

La vûe de ces astres qui répandent sur nous par un cours & des regles immuables, leur brillante & féconde lumiere, la voûte immense à laquelle ils paroissent suspendus, le spectacle sublime des mers, les grands phénomenes ne portent à l’ame que des idées majestueuses ; mais qui peut peindre le secret & le doux intérêt qu’inspire le riant aspect d’un tapis émaillé par le soufle de Flore & la main du printems ? Que ne dit point aux cœurs sensibles ce bocage simple & sans art, que le ramage de mille amans aîlés, que la fraîcheur de l’ombre & l’onde agitée des ruisseaux savent rendre si touchant ? Tel est le charme des graces, tel est celui du joli qui leur doit toujours sa naissance ; nous lui cédons par un penchant dont la douceur nous séduit.

Il faut être de bonne foi. Notre goût pour le joli suppose un peu moins parmi nous de ces ames élevées & tournées aux brillantes prétentions de l’héroïsme, que de ces ames naturelles, délicates & faciles, à qui la société doit tous ses attraits. Peut-être les raisons du climat & du gouvernement, que le Platon de notre siecle, dans le plus célebre de ses ouvrages, donne souvent pour la source des actions des hommes, sont-elles les véritables causes de nos avantages sur les autres nations, par rapport au joli.

Cet empire du nord, enlevé de notre tems à son ancienne barbarie par les soins & le génie du plus grand de ses rois, pourroit-il arracher de nos mains & la couronne des graces & la ceinture du Vénus ? Le physique y mettroit trop d’obstacles ; cependant il peut naître dans cet empire quelque homme inspiré fortement, qui nous dispute un jour la palme du génie, parce que le sublime & le beau sont plus indépendans des causes locales.

Ce phantôme sanglant de la liberté, qui avoit causé tant de troubles chez les Romains, & qui partout subsiste si difficilement par d’autres voies, avoit disparu sous l’héritier & le neveu de César. La paix ramena l’abondance, & l’abondance ne permit de songer au nouveau joug, que pour en recueillir les fruits ; l’intérêt de la chose publique ne regardoit plus qu’un seul homme, & dès-lors tous les autres purent ne s’occuper que de leur bonheur & de leurs plaisirs. Otez les grands intérêts, les vastes passions aux hommes, vous les ramenez au personnel. L’art de jouir devient de tous les arts le plus précieux ; de-là naquirent bientôt le goût & la délicatesse : il falloit cette révolution aux vers que soupira Tibule.

Tel est à peu près le tableau de ce qui se passa sous le siecle de Louis le Grand. Tandis que Corneille étonne & ravit, les graces & le dieu du goût attendent pour naître des jours plus sereins. Voiture paroît les annoncer ; ses contemporains croyent les voir autour de lui ; cet écrivain en obtient même quelquefois un sourire : mais les jours heureux des plaisirs délicats, les jours de l’urbanité françoise, n’étoient qu’à leur crépuscule. Le rétablissement de l’autorité, d’où dépend la tranquillité publique, les vit enfin dans tout leur éclat.

Les François acquirent alors un sixieme sens, ou plutôt ils perfectionnerent les leurs ; ils virent ce qui jusques-là n’avoit point encore fixé leurs yeux ; une sensibilité plus fine, sans être moins profonde, remplit leurs ames : leurs talens de plaire & d’être heureux, une douce aisance dans la vie, une aménité dans les mœurs, une attention secrete à varier leurs amusemens, & à distinguer les nuances diverses de tous les objets, leur firent adorer les graces. La beauté ne fut plus que leur égale ; ils sentirent même que les premieres les entraînoient avec plus de douceur, ils se livrerent à leurs chaînes : Bachaumont & Chapelle les firent asseoir à côté des muses les plus fieres, tandis que la bonne compagnie de ce tems faisoit de tout Paris le temple que ces divinités devoient préférer au reste de la terre.

C’est à de certaines ames privilégiées que la nature confie le soin de polir celles des autres. Tous les sentimens, tous les goûts de ces premieres se répandent insensiblement, & donnent bientôt le ton général. Telle étoit l’ame de cette Ninon si vantée ; telles étoient celles de plusieurs autres personnes qui vêcurent avec elle, & qui l’aiderent à dépouiller les passions, les plaisirs, les arts, le génie, les vertus mêmes de ce reste de gothique qui nuisoit encore à leurs charmes. L’intêrêt le plus léger, & sur-tout l’intérêt du plaisir viennent-ils se joindre au besoin d’imiter qu’apportent tous les hommes en naissant, tout leur devient facile & naturel, tout s’imprime facilement chez eux ; il ne leur faut que des modeles.

Peut-on être surpris que les françois qui vivoient sous Henri II. ayent été si différens de nous ? Les graces pouvoient-elles habiter une cour qui, pendant l’hiver, s’amusoit (comme dit Brantome) à faire des bastions & combats, à pelotter de neige, & à glisser sur l’étang de Fontainebleau ? Le joli se bornoit alors tout au plus à la figure.

Le germe de cette qualité distinctive étoit sans doute dans le sein de cette nation toujours portée naturellement vers le plaisir ; il s’étoit annoncé quelquefois dans une fête brillante, ou sous la plume de quelques-uns de ses poëtes, mais le feu d’un éclair n’est pas plus prompt à disparoître ; ce germe étoit enfoui sous les obstacles que lui opposoient sans cesse l’ignorance, la barbarie ou le souffle corrupteur des guerres intestines : l’influence du climat cédoit à cet égard aux circonstances.

Tout concouroit au contraire, sous Louis le Grand, à répandre sur ses sujets cette sérénité, cette fleur d’agrémens qui en firent la plus jolie nation de l’univers. Quelle rage aux Messinois (dit Madame de Sévigné) d’avoir tant d’aversion pour les François qui sont si aimables & si jolis !

Ils auroient payé trop cher cet avantage, s’il les eût conduits à lui sacrifier entierement leur goût essentiel pour le beau ; il triomphe encore parmi eux, peut-être n’y fait-il pas un effet si général que le joli, parce qu’il n’est pas toujours aisé de s’élever jusqu’à lui. Eh le moyen (dit-on) de ne pas rassembler toute sa sensibilité sur les objets qui l’avoisinent & qui la sollicitent !

C’est à l’ame que le beau s’adresse, c’est aux sens que parle le joli ; & s’il est vrai que le plus grand nombre se laisse un peu conduire par eux ; c’est delà qu’on verra des regards attachés avec yvresse sur les graces de Trianon, & froidement surpris des beautés courageuses du Louvre. C’est de-là que la musique altiere de Zoroastre entraînera moins de cœurs que la douce mélodie du ballet du Sylphe, ou les concerts charmans de l’acte d’Æglé dans les talens lyriques. C’est par-là qu’un chansonnier aimable, un rimeur plaisant & facile trouveront dans nos sociétés mille fois plus d’agrément, que les auteurs des chef-d’œuvres qu’on admire. C’est enfin par-là que le je-ne-sais-quoi dans les femmes effacera la beauté, & qu’on sera tenté de croire qu’elle n’est bonne qu’à aller exciter des jalousies & des scènes tragiques dans un sérail.

Un auteur, dont on vantoit le goût dans le dernier siecle, prétend qu’on doit entendre par jolie femme, de l’agrément, de l’esprit, de la raison, de la vertu, enfin du vrai mérite. Ces deux dernieres qualités ne sont-elles pas ici hors de place ? est-on joli par la raison & la vertu ?

M. l’Abbé Girard dit de son côté que juger d’un tel qu’il est joli homme, c’est juger de son humeur & de ses manieres. Cependant il se trouve à cet égard en contradiction absolue avec le P. Bouhours, qui dit qu’on n’entend au plus par joli homme qu’un petit homme propre & assez bien fait dans sa taille. C’est que ces deux écrivans se sont arrêtés à de petites nuances de mode, qui n’ont rien de réel qu’un usage momentané.

Quelqu’un a dit de l’agrément, que c’est comme un vent léger & à fleur de surface, qui donne aux facultés intérieures une certaine mobilité, de la souplesse & de la vivacité ; foible idée du joli en général : c’est le secret de la nature riante ; il ne se définit pas plus que le goût, à qui peut-être il doit la naissance & dans les arts & dans les manieres.

Les oracles de notre langue ont dit que c’étoit un diminutif du beau ; mais où est le rapport du terme primitif avec son dérivé, comme de table à tablette ? L’un & l’autre ne sont-ils pas au contraire physiquement distincts ? Leur espece, leurs lois & leurs effets ne sont-ils pas entierement différens ? On me présente une tempête sortie des mains d’un peintre médiocre, à quel degré de diminution ce sujet pourroit-il descendre au joli ? est-il de son essence de pouvoir l’être ? Qu’on se rappelle le sot qui trouvoit la mer jolie, ou le fat qui traitoit M. de Turenne de joli homme.

Le joli a son empire séparé de celui du beau ; l’un étonne, éblouit, persuade, entraîne ; l’autre séduit, amuse & se borne à plaire : ils n’ont qu’une regle commune, c’est celle du vrai. Si le joli s’en écarte, il se détruit & devient maniéré, petit ou grotesque ; nos arts, nos usages & nos modes surtout sont aujourd’hui pleins de sa fausse image. (M. B.)

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Étymologie de « joli »

Bourg. jôli, content de ; provenç. joli ; anc. cat. jolin ; ital. giulivo ; de l'ancien scandinave jul, désignant les fêtes et festins solennels. Jul est l'ancien norrois hjol, anc. suédois hjul, angl. wheel (roue), et désigne le tour que fait le soleil retournant sur ses pas au solstice d'hiver ; c'est la fête de solstice d'hiver, Noël payen ; on y faisait le sacrifice d'un cochon à Freya. Diez suppose avec raison que ce mot a dû être introduit dans le français par les Normands.

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De l’ancien français jolif (« gai, beau, lascif »), lui même issu du vieux norrois jól (« fête de la mi-hiver »). Mais Pihan voit que joli « semble calqué » sur l’arabe جلي, jaly (« brillant, poli, qui a du lustre »)[1].
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Phonétique du mot « joli »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
joli ʒɔli

Fréquence d'apparition du mot « joli » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « joli »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « joli »

  • Pour bien nager, un joli caleçon de bain ne vaudra jamais une étendue d'eau.
    Léo Campion
  • C'est joli, la poussière, c'est la poudre de riz des choses.
    Natalie Clifford Barney
  • Joli-corps, joli-fusil, joli-dollar : lequel de ces trois pêchés capitaux fait le plus de dégâts.
    Félix Leclerc
  • C'est joli la Bretagne, et puis c'est pas loin de la France.
    Coluche
  • C'est véritablement utile puisque c'est joli.
    Antoine de Saint-Exupéry — Le Petit Prince
  • Tambour loin a joli son.
    Proverbe guadeloupéen
  • Le laid peut être beau, le joli, jamais.
    Paul Gauguin
  • L'immense majorité des hommes désire et a une femme à la mode, comme on a un joli cheval.
    Stendhal — De l'amour
  • Inclination. Qu'est devenu ce joli mot ?
    Jules Renard — Journal 1893 - 1898
  • C'est très joli d'être innocent ; il ne faut pas en abuser.
    Marcel Pagnol
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Traductions du mot « joli »

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Synonymes de « joli »

Source : synonymes de joli sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « joli »

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Joli

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