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Bouffer
Sommaire
- Définitions de « bouffer »
- Étymologie de « bouffer »
- Phonétique de « bouffer »
- Fréquence d'apparition du mot « bouffer » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « bouffer »
- Citations contenant le mot « bouffer »
- Traductions du mot « bouffer »
- Synonymes de « bouffer »
- Antonymes de « bouffer »
- Combien de points fait le mot bouffer au Scrabble ?
Définitions de « bouffer »
Trésor de la Langue Française informatisé
BOUFFER, verbe.
Wiktionnaire
Verbe - français
bouffer \bu.fe\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se bouffer)
-
(Vieilli) (Désuet) Enfler les joues.
- Le sac à vent était d’une belle peau, chaussée d’une taie d’indienne rayée bleu et blanc ; et tout le travail était agencé d’une mode si savante, qu’il ne fallait que bouffer bien petitement pour enfler le tout et envoyer un son pareil à un tonnerre. — (George Sand, Les Maîtres sonneurs, George Bell and sons, 1908, page 58)
- Se soutenir de soi-même, avoir du volume au lieu de s’aplatir, en parlant de certaines étoffes, ou des cheveux
- Les hennins affectaient diverses formes; […]. Ces coiffures, qu’on faisait d’étoffes précieuses, de tissus d’or ou d’argent, devaient encadrer la figure, et, bouffant largement aux oreilles, ne pas laisser voir les cheveux. — (William Duckett, Dictionnaire de la conversation et de la lecture, 1868, vol.11, page 9)
- On dit je ne sais quoi de sa femme. Elle est gentille, avec de grands yeux noirs, de petites dents blanches, un peu de moustache sur la lèvre ; elle fait toujours bouffer son jupon et sonner ses talons quand elle marche. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
- Maman nous faisait "bouffer" les cheveux, à Roberto et à moi, et nouait des régates à pois sur nos chemises blanches. — (Catherine Paysan, Nous autres, les Sanchez, Denoël, 1961, réédition Le Livre de Poche, 1966, chapitre III, page 52.)
-
(Maçonnerie) Gonfler, en parlant de plâtre et pousser en dehors, en parlant d’un mur.
- Crevasse, s.f. On donne ce nom à une fente ou à un éclat occasionné dans un enduit qui bouffe. — (Dictionnaire historique d'architecture, par Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy, Paris : Librairie d'Adrien le Clere, 1832, p. 486)
-
(Vieilli) Enfler dans le four par l’effet de la chaleur, en parlant d’un pain.
- Chaque fois qu'on a enfourné un rang de pains, on leve le bouchoir du four, pour, disent les Boulengers[sic], que le pain bouffe, & qu'il ne s'évase point. — (« Art du Boulenger », dans Description et détails des arts du meunier, du vermicelier et du boulenger, par M. Malouin, collection Descriptions des arts et métiers, faites ou approuvées par Messieurs de l'Académie royale des sciences, 1767, p. 251)
- Piquez de plusieurs trous pour empêcher que le gâteau ne bouffe. — (Jules Gouffé, Le livre de pâtisserie, Librairie Hachette & Cie, 1873, p. 257)
- (Transitif) (Vieilli) (Désuet) Souffler une bête tuée pour lui donner l’apparence de volume.
-
(Transitif) (Familier) (Très familier) (Populaire) Manger.
- Maintenant, il subodorait, d’un groin irrité, le fafiot libérateur, le magique et fastueux billet de cinquante qui permettrait à la maisonnée de bouffer raisonnablement deux ou trois fois dans la semaine. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 10)
- Ils discutent avec des voix de naufragés jouant à pile ou face lequel bouffera l'autre. — (San Antonio, Réflexions définitives sur l'au-delà , S-A 9 , Fleuve noir, 2000)
- Mon bide a fait un gros bruit creux, j'avais une super dalle. En comptant vite fait, je me suis rendu compte que ça faisait bien deux ou trois jours que j’avais rien bouffé. — (Mélisa Godet, Les Augustins, J.-C. Lattès, 2014)
- La lâcheté, ça concerne les choix qu’on fait dans la vraie vie, et dans la vraie vie, je ne me fais pas bouffer par des corbeaux ! — (Veronica Roth, Divergente I, 2011 ; traduit de l’anglais américain par Anne Delcourt, 2014, pages 212-213)
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(Transitif) Consommer excessivement.
- Ensuite, je ne lui ai donné que trois ou quatre litres de coco, et sa bagnole bouffe dix-douze litres aux cent, c'est-à-dire que dans cinquante bornes nous serons aussi débarrassés de lui s'il s'avisait de nous faire la courette. — (Michel Lebrun, Autoroute, Éditions French Pulp, 2014, chap. 15)
- Cette bagnole bouffe autant d’essence qu'un char d’assaut. — (Tony Hillerman, Le Voleur de temps, traduit de l'américain par Danièle & Pierre Bondil, Editions Rivages, 1989, 2016)
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(Intransitif) Vouer aux gémonies ; tenir des discours agressifs contre une catégorie sociale.
- J'étais en France en 1936 et j'ai vu défiler les ouvriers […]. C'était chouette. On bouffait du fasciste et du patron, on allait les avaler tout crus. — (Yves Béon, La planète Dora, Éditions du Seuil, 1985, chap. 4)
- Il a endossé le rôle du patron, lui dont l'enfance avait été bercée par le syndicalisme. À chaque réunion familiale élargie, on « bouffait du patron », cet exploiteur qui s'enrichit sur le dos des travailleurs. — (Christine Benoit, Réussir à coup sûr, Éditions De Mortagne, 2020)
- En 1948, prenant la parole chez les Dominicains de La Tour Maubourg, à Paris, pour exposer les rapports possibles entre l'incroyant et les Chrétiens, c'eût été mal le connaître que de craindre qu'il bouffât du curé. — (Studi di letteratura e di linguistica, n°4-6, Università degli studi di Salerno, Edizioni Scientifiche italiane, 1990, p. 98)
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(Transitif) Accaparer ; absorber ; accabler ; envahir.
- Il ne faut pas te laisser bouffer par la colère et le ressentiment, insista Harley en plaçant sa main sur celle de Becky. C'est ce qui va arriver, si tu ne réagis pas. — (Judy Duarte, Sur la route de Cotton Creek, traduit de l'américain, en recueil, Éditions Harlequin, 2007, chap. 12)
- Tu te fais déjà bouffer par le boulot qu'il y a autour, si tu te fais bouffer en plus par le malade... Moi je sais que j'aime pas... que ce soit par les malades ou par quelqu'un d'autre à la limite, j'aime pas me faire envahir. — (Anne Perraut Soliveres, Infirmières, le savoir de la nuit, Presses Universitaires de France, 2015)
- Pas étonnant qu'elle dormait mal. Ça tournait dans tous les sens dans sa tête. A force elle avait été obligée d'admettre qu'elle se laissait bouffer par la jalousie. — (Caroline Ellen, Suite costarmoricaine, tome 2 : Un café sur le port, chez l'auteur/Lulu.com, 2013, p. 7)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Se soutenir de soi-même et se courber en rond au lieu de s'aplatir, en parlant de certaines étoffes. Une jupe qui bouffe. Du ruban qui bouffe. En termes de Maçonnerie, il se dit du Plâtre qui gonfle et d'un mur qui pousse en dehors ou qui boucle. Il se dit également du Pain, lorsqu'il enfle dans le four par l'effet de la chaleur.
Littré (1872-1877)
-
1Témoigner par un certain gonflement de la face qu'on est en mauvaise humeur ; être dans une colère qui n'éclate pas. Il bouffe.
Le grand écuyer [après cette sottise] se releva le nez de dessus la table, regarda toute la compagnie, toujours bouffant
, Saint-Simon, 177, 110. -
2Se soutenir sans s'affaisser en parlant de certaines étoffes. Ce taffetas bouffe.
Par extension.
Il [le duc de Bourgogne] avait des cheveux châtains si crépus et en telle quantité qu'ils bouffaient à l'excès
, Saint-Simon, 322, 211. -
3Se gonfler, en parlant de la pâte qui ressent dans le four l'effet de la chaleur. Le pain avait déjà bouffé.
Terme de maçonnerie. Le plâtre bouffe, il gonfle. Un mur bouffe, il pousse en dehors.
Terme de jardinage. Un fruit bouffe, quand il grossit plus d'un côté que de l'autre.
- 4 V. a. Terme de boucherie. Souffler une bête tuée pour en rendre la chair plus belle.
REMARQUE
Le langage populaire confond bouffer avec bâfrer : il bouffe bien ; sans doute à cause de la rondeur des joues, quand la bouche est emplie. Mais ce n'en est pas moins une locution rejetée par le bon usage.
HISTORIQUE
XIIIe s. Li rois l'entent, boufe et sospire
, Tristan, 1859. dans LACURNE.
XIVe s. Icelluy Taillefer dist à l'exposant qu'il buffast, et qu'il lui donroit une buffe
, Du Cange, buffare.
XVe s. De ceste vie suys bouffez [fâché]
, Villon, Ball.
XVIe s. Ilz deschiquetoyent leur peau pour y faire bouffer la gresse, ne plus ne moins qu'on descouppe le haut de chausses pour y faire bouffer le taffetaz
, Rabelais, Pant. V, 16. Point ne t'est bien ceste forme seante ; Jette moy là toute fluste bouffante, Et prens en main les armes, sans enfler Si laidement tes joues à souffler
, Amyot, Comment refréner la colère, 12. La synoque fait paroistre tout le corps comme bouffi et enffé, ce qui a donné occasion à quelques medecins de l'appeller synoque enflante et bouffante
, Paré, XX, 9. [Pallas] Bouffante d'ire et d'une forte voix, Comme un tonnerre appeloit les Gregois
, Ronsard, 596. Un seul Bacchus doit se boufer de haine Contre ton isle…
, Ronsard, 684. Gaioffe, bouffé, se cholere contre soy mesme
, Merlin Cocaïe, t. I, p. 288, dans LACURNE.
Étymologie de « bouffer »
Provenç. et espagn. bufar, souffler ; ital. buffare, souffler et plaisanter. D'après Diez, et selon toute apparence, il faut le rattacher à une onomatopée exprimant le bruit que fait la bouche en soufflant. Bouffer et pouffer sont deux formes d'un même mot.
Phonétique du mot « bouffer »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
bouffer | bufe |
Fréquence d'apparition du mot « bouffer » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « bouffer »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « bouffer »
-
A force de bouffer des conservateurs, on finira par plus pourrir dans le cercueil.
Jean-Marie Gourio — Brèves de comptoir - 1996 -
Le végétarien peut mourir en accord avec lui-même : à peine enterré, il bouffera uniquement des pissenlits par la racine.
Jacques Sternberg — Les Pensées -
Bientôt, la seule chose qu'on pourra bouffer dans la vache, c'est la clochette, parce qu'il y a du fer dedans !
Laurent Ruquier — Vu à la radio -
Il ne faut pas réveiller le chat qui dort : il vous demandera à bouffer.
Pierre Perret -
A force de bouffer des conservateurs, on finira par plus pourrir dans le cercueil.
Jean-Marie Gourio — Brèves de comptoir - 1996 -
Bientôt, la seule chose qu'on pourra bouffer dans la vache, c'est la clochette, parce qu'il y a du fer dedans !
Laurent Ruquier — Vu à la radio -
Le végétarien peut mourir en accord avec lui-même : à peine enterré, il bouffera uniquement des pissenlits par la racine.
Jacques Sternberg — Les Pensées -
Le héros élastique se fera plus tard bouffer la main par une licorne enragée, sera veillé par son meilleur ennemi Manhog, l’homme-porc, il y aura des pleurs, un monstre dans un étang, un volant à même le sol, des serpents charmeurs de serpents, et surtout, plus que tout, ces lignes ondulatoires qui font de chaque dessin de Woodring un tableau hypnotique.
Libération.fr — Jim Woodring, la courbe des mirages - Culture / Next -
Sois pas vache, Jean-Louis. Je suis au bout du rouleau. Il n’y a plus de quoi bouffer à la baraque. J’ai tapé à toutes les portes avant de venir ici. Je sais que tu ne m’aimes pas, d’accord, mais eux, les mômes, ils n’ont rien à voir là-dedans.
Didier Daeninckx — Hors limites
Traductions du mot « bouffer »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | eat |
Espagnol | comer |
Italien | mangiare |
Allemand | essen |
Portugais | comer |
Synonymes de « bouffer »
- bâfrer
- briffer
- boulotter
- boursoufler
- manger
- s'empiffrer
- gonfler
- empiffrer
- becqueter
- boustifailler
- avaler
- dévorer
Antonymes de « bouffer »
Combien de points fait le mot bouffer au Scrabble ?
Nombre de points du mot bouffer au scrabble : 15 points