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Manger
Sommaire
- Définitions de « manger »
- Étymologie de « manger »
- Phonétique de « manger »
- Fréquence d'apparition du mot « manger » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « manger »
- Citations contenant le mot « manger »
- Images d'illustration du mot « manger »
- Traductions du mot « manger »
- Synonymes de « manger »
- Antonymes de « manger »
- Combien de points fait le mot manger au Scrabble ?
Définitions de « manger »
Trésor de la Langue Française informatisé
MANGER1, verbe trans.
MANGER2, subst. masc.
Wiktionnaire
Nom commun - français
manger \mɑ̃.ʒe\ masculin
- Ce qu’on mange, ce dont on se nourrit.
- La troisième crêpe est rissolée, et Mattia avance la main, mais Capi pousse un formidable jappement ; il réclame son tour, et comme c’est justice, Mattia lui offre la crêpe au grand scandale de mère Barberin, qui a pour les bêtes l’indifférence des gens de la campagne, et qui ne comprend pas qu’on donne à un chien « un manger de chrétien. » — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
-
— C’est rien bon, mon vieux ! ai-je exhalé rayonnante.
Alors lui, parti dans les grandeurs, millionnaire, reprend :
— Hein ? c’est pas du manger d’ouvrier ! — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908) - La facteur se hâte de rentrer pour le manger de midi. — (Roger Martin du Gard, Vieille France, Gallimard, 1933 ; réédition Le Livre de Poche, page 92)
- Le manger est un territoire que nous traversons notre vie durant, et que nous ne quittons jamais. Il nous arrive d’y découvrir de nouvelles régions, au-delà des frontières que nous nous étions tracées, mais nous aimons revenir chez nous pour y retrouver saveurs, noms et souvenirs d’antan. — (Françoise Vergès, À vos mangues !, traduction de Dominique Malaquais, dans Politique africaine, 2005/4, n° 100, page 317)
-
(Familier) Fait de se nourrir.
- Il en perd le boire et le manger.
Verbe - français
manger \mɑ̃.ʒe\ 1er groupe (voir la conjugaison)
-
Mâcher et avaler un aliment dans le but de se nourrir.
- Mangez donc, lui dit la jeune fille en lui servant un morceau de la hure d’un sanglier. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Sylvius avait déjà fait observer que les bœufs qui, pendant l'hiver, sont affectés de concrétions biliaires, se guérissent au printemps en mangeant les feuilles et les tiges de chiendent dans les pâturages. — (Le Chiendent - Triticum repens, dans la Revue de thérapeutique médico-chirurgicale, Paris : Dr Martin-Lauzer, 1865, page 17)
- Tout dernièrement encore, un trois-mâts français, […], avait rebroussé chemin vers le Costa Rica, où il avait dû être condamné car sa coque était entièrement mangée par les tarets. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Il mange lentement, handicapé par une mastication pénible, ne dit pas un mot, rit niaisement de loin en loin. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 213)
- J’avais neuf ans et j’attrapais avec mon frère des sauterelles que nous faisions griller dans le jardin pour les manger. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
- Il mangea quelques mûres qu’il trouva dans les ronces de la lisière, après quoi il chercha à s’orienter. — (André Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais, 1955)
-
(Intransitif) (Par extension) Prendre un repas.
- Ils mangent et boivent, font ripaille, remuent leurs membres, embrassent les filles, sonnent les cloches, s’emplissent de bruit : rudes bacchanales où l’homme se débride, et qui sont la consécration de la vie naturelle : les puritains ne s’y sont pas trompés. — (Hippolyte Taine, Histoire de la littérature anglaise, volume 1, 1856, page 255)
- Aussi nous ne mangions pas tous les jours parce qu’il fallait d’abord que le père malade ne manquât de rien. — (Octave Mirbeau, La Bonne, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
- Au bout d’une vingtaine de mètres, il s’arrêta devant un restaurant, une boite à bon marché, et nous invita à entrer avec lui, histoire de manger et de boire un peu. — (Henry Miller, L’Ancien Combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
-
(Figuré) Consumer, dissiper en folles dépenses.
- En quelques années il a mangé tout son patrimoine. - Il a mangé la dot de sa femme. - Il a mangé beaucoup d’argent.
- Ils vous annoncent d’abord qu’ils sont des « fils de famille » en train de se ruiner ; ils sont à la veille de se voir donner un conseil judiciaire et, quand ils auront « tout mangé », ils se feront sauter la cervelle. — (Valery Larbaud, Fermina Márquez, 1911, réédition Le Livre de Poche, page 42)
-
(Figuré) Consumer en absorbant, en rongeant, en minant, en détruisant d’autres choses, en parlant des choses.
- Ce poêle mange bien du charbon. Le soleil mange les couleurs. La rouille mange le fer.
-
(Familier) Témoigner une vive hostilité envers quelqu'un.
- À l'en croire, il mangeait du prêtre sans remords. — (Camille de Cordemoy, Au Chili, 1896)
-
(Par analogie) Occuper une grande partie de quelque chose.
- Sa bouille ronde mange la couverture. Lunettes rectangulaires sur yeux rieurs, cheveux poivre et sel brossés en arrière, costume gris pour le sérieux, Claude Allègre se tient le menton. — (Vanessa Schneider, Claude Allègre et le climat : retour sur un flagrant déni, Le Monde. Mis en ligne le 21 décembre 2018)
- Dans cette ville du cœur de l’Afrique du Sud, les restes de l’extraction minière mangent le paysage, stigmates d’une industrie en déliquescence. — (Adrien Barbier, En Afrique du Sud, l’industrie minière est un « dinosaure en voie d’extinction », Le Monde. Mis en ligne le 18 février 2019)
- Un muret éboulé, la rivière, trois planches mangées de mousse qui esquissent un pont, et c’est déjà la forêt. — (Florence Aubenas, Dans les Cévennes, sur les traces de la femme des bois, Le Monde. Mis en ligne le 30 avril 2021)
-
(Pronominal) (Familier) Se faire du souci.
- Heureusement que la pauvre madame n’est plus là pour se faire du mauvais sang, elle se serait mangée… — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 204)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Mâcher et avaler quelque aliment. Manger du pain, de la viande. Ce fruit est bon à manger. Les chevaux mangent du foin, de l'avoine. Les limaçons, les chenilles mangent les feuilles. Les hirondelles mangent les moucherons, les vermisseaux. Absolument, Il n'a ni bu ni mangé aujourd'hui. Il a été trois jours sans manger. Il ne mange pas, il dévore. Manger chaud. Manger froid. Donnez à manger à cet enfant. Il y a à boire et à manger. Voyez BOIRE. Il ne me mangera pas se dit familièrement pour exprimer qu'On ne craint pas de se présenter devant quelqu'un et qu'on lui tiendrait tête au besoin. Manger de tout, N'être point difficile sur ses aliments. Cet enfant mange de tout. Pop., Manger comme quatre, Manger excessivement.
MANGER signifie, par extension, Prendre ses repas. Il mange trois fois par jour. Il mange plus souvent à son cercle que chez lui. Manger au restaurant. Ils mangent ensemble. Salle à manger. Fig., Manger quelqu'un, quelque chose des yeux, Regarder avidement quelqu'un, quelque chose. Fig., Manger quelqu'un de caresses, Lui faire de grandes caresses. Manger bien, Manger de bonnes choses. On mange bien dans cette maison, La nourriture y est abondante et de bonne qualité. Donner à manger, Tenir une maison où les gens viennent prendre leurs repas en payant. Il donne à manger à la carte, à tant par tête.
MANGER signifie aussi figurément Consumer, dissiper en folles dépenses. En quelques années il a mangé tout son patrimoine. Il mange tout en procès. Il a mangé la dot de sa femme. Il a mangé beaucoup d'argent. Il se dit aussi figurément des Choses pour signifier Consumer en absorbant, en rongeant, en minant, en détruisant d'autres choses. Ce poêle mange bien du charbon. Le soleil mange les couleurs. La rouille mange le fer. Fam., Manger ses mots, la moitié de ses mots, Omettre des lettres ou des syllabes en prononçant.
MANGER s'emploie dans un grand nombre de phrases figurées. L'appétit vient en mangeant, Le désir de s'enrichir ou de s'élever augmente à mesure qu'on acquiert de la fortune ou des honneurs. Prov., Qui se fait brebis, le loup le mange, Qui a trop de bonté, trouve bientôt des gens qui en abusent. Prov., Les gros poissons mangent les petits, Les puissants oppriment les faibles. Fig., Il a mangé son pain blanc le premier, Il a été dans un état heureux, agréable, et il n'y est plus. Prov., Les loups ne se mangent pas entre eux, Les méchants s'épargnent entre eux. Fig. et fam., Manger dans la main, Avoir des manières trop familières. Cet homme mange dans la main, vous mange dans la main. Fig., Il a mangé son blé en herbe, se dit de Celui qui a dépensé d'avance son revenu, qui a mangé d'avance une succession. Fig., Manger de la vache enragée, Éprouver beaucoup de privations et de fatigues. Il sait ce que c'est que la peine, il a mangé de la vache enragée. Ce jeune homme aime trop ses aises, il faudra qu'il mange de la vache enragée.
Littré (1872-1877)
Résumé
- 1° Mâcher et avaler quelque aliment.
- 2° Absolument, prendre des aliments.
- 3° Absolument, prendre ses repas.
- 4° Il se dit des insectes qui rongent certains objets.
- 5° Consumer le corps, en parlant de maladies.
- 6° Dépenser en parties de table un certain argent.
- 7° Dépenser d'une façon quelconque.
- 8° Fig. Être la cause de dépenses excessives.
- 9° Vivre aux dépens de, ruiner, lever des contributions, faire des exactions.
- 10° Il se dit de choses qui en rongent, détruisent, absorbent d'autres.
- 11° Manger quelqu'un de caresses.
- 12° Ne pas articuler nettement ; ne pas prononcer.
- 13° Manger un ordre, l'oublier.
- 14° Il se dit des atouts à certains jeux.
- 15° En termes de marine, manger le vent, manger le vaisseau.
- 16° Manger les nuages, se dit de l'action de la lune.
- 17° Manger le chemin, en termes de manége.
- 18° Se manger, être mangé.
- 19° Se manger l'un l'autre.
- 20° Être dépensé.
- 21° Être élidé.
-
1Mâcher et avaler quelque aliment. Manger du pain, de la viande.
Celui de la race de Baasa qui mourra dans la ville sera mangé par les chiens, et celui qui mourra à la campagne sera mangé par les oiseaux du ciel
, Sacy, Bible, Rois, III, XVI, 4.Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !
La Fontaine, Fabl. VII, 1.Qu'importe qui vous mange, homme ou loup ? toute panse Me paraît une à cet égard
, La Fontaine, ib. X, 4.…Il mangea deux perdrix Avec une moitié de gigot en hachis
, Molière, Tart. I, 5.Là… Tout ce qu'on boit est bon, tout ce qu'on mange est sain
, Boileau, Ép. VI.Un homme fort riche peut manger des entremets, faire peindre ses lambris et ses alcôves, jouir d'un palais à la campagne et d'un autre à la ville…
, La Bruyère, VI.Les Iroquois même, qui mangent leurs prisonniers, en ont un [droit des gens]
, Montesquieu, Espr. I, 3.Juvénal rapporte que, chez les Egyptiens, ce peuple si sage, si renommé pour les lois, ce peuple si pieux qui adorait des crocodiles et des oignons, les Tentyrites mangèrent un de leurs ennemis tombé entre leurs mains
, Voltaire, Dict. phil. Anthropoph. 1.La belle Anglaise a été tuée et mangée ; ma sœur a été prise et sera mangée tout de même
, Voltaire, Jenni, 7.Les Africains mangent aussi la chair des panthères et des lions
, Buffon, Suppl. à l'hist. nat. Œuv. t. XI, p. 130.Manger à, se dit pour indiquer l'assaisonnement.
Ce sont des artichauts dont vous déjeunez là ? - Oui, général. - Vous, Rapp, vous les mangez à l'huile ? - Oui, général. - Et vous, Savary, à la sauce ? Moi je les mange au sel
, Courier, Pamphlet des pamphlets.Fig. Perdre, mettre à mal, par comparaison à un loup qui dévore sa proie.
Le temps est venu où tous les philosophes doivent être frères, sans quoi les fanatiques et les fripons les mangeront tous les uns après les autres
, Voltaire, Lett. Duclos, 11 août 1760.Fig. Manger son pain dans sa poche, jouir de ses richesses, de ses avantages sans en faire part à personne.
Et que les riches communiquent leurs biens aux pauvres, sans manger, comme l'on dit, leur pain dans leur poche
, Perrot D'Ablancourt, Lucien, dans LE ROUX, Dict. com.Il sait bien son pain manger, il sait vivre, il entend bien ses intérêts.
Manger le pain du roi, se disait autrefois pour être soldat.
Manger son pain blanc le premier, avoir dans sa jeunesse des biens dont on est ensuite privé ; se dit aussi pour : commencer une affaire par la partie la plus agréable.
Cela ne mange point de pain, se dit de livres, de papiers dont la conservation ne coûte aucune dépense.
Voilà ce que les rats n'ont pas mangé, se dit quand on produit quelque chose qu'on gardait secrètement.
Manger de la vache enragée, éprouver beaucoup de privations et de fatigues.
Ils se sont mangé les yeux, ils se sont fortement querellés.
Fig. Manger à quelqu'un le blanc des yeux, lui manger la vue, ou, simplement, le manger, se courroucer fortement contre lui.
Dedans l'esprit il me vint aussitôt De l'étrangler, de lui manger la vue
, La Fontaine, Coc.Cette madame Denis, quoique fort douce, mangerait les yeux de quiconque…
, Voltaire, Lett. Damilaville, 15 juin 1761.On dit dans un sens analogue : manger le cœur de quelqu'un.
Ah ! je vais soulever la nation, et manger le cœur d'Anytus
, Voltaire, Socrate, III, 10.Fig. Manger des pois chauds, se disait, au XVIIe siècle, pour : ne savoir que répondre, par comparaison avec un homme qui a dans la bouche des pois chauds qui le brûlent.
Il ne sait que répondre, il mange des pois chauds
, Sévigné, 6 oct. 1679.Il ne me mangera pas, se dit populairement pour exprimer qu'on ne redoute pas de se présenter devant quelqu'un, et qu'au besoin on lui tiendra tête.
Messire Jean, est-ce quelqu'un d'étrange [étranger] ? Que craignez-vous ? hé quoi ! qu'il ne vous mange ?
La Fontaine, Jument.Fig. Manger quelqu'un, quelque chose des yeux, regarder avidement quelqu'un, quelque chose.
Fig. Manger de la prison, être mis souvent ou longtemps en prison.
Va, tu en mangeras de la prison, je te le promets
, Courier, Lett. particul.Il mange l'or à la cuiller, il est très riche.
Par menace, je le mangerais avec un grain de sel, à la croque au sel, se dit d'un homme à qui l'on se croit supérieur en force.
Villars paya d'effronterie, et ne parlait que de manger l'armée ennemie avec ses rodomontades usées
, Saint-Simon, 277, 238. -
2Absolument et sans régime, prendre des aliments.
Ayant fait vœu avec de grands serments de ne manger ni boire qu'ils ne l'aient tué
, Sacy, Bible, Actes des ap. XXIII, 21.Quand il y a à manger pour huit, il y en a pour dix
, Molière, l'Avare, III, 5.Dorante : Je voudrais que le repas fût plus digne de vous être offert. - Dorimène : Je ne réponds à ce compliment qu'en mangeant comme je fais
, Molière, Bourg. gent. IV, 1.Il faut manger pour vivre, et non vivre pour manger
, Molière, l'Avare, III, 5.Je suis bien heureuse que le conseil que j'ai donné de la part de Fagon de manger davantage ait réussi ; cette sorte de régime, pour les personnes délicates, s'introduit beaucoup
, Sévigné, Lett. 24 janv. 1680.Qu'avez-vous donc, dit-il, que vous ne mangez pas ?
Boileau, Sat. III.Elles donnèrent bien à manger aux noirs marrons, qui s'en retournèrent dans leurs bois
, Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virg.Manger de tout, n'être point difficile sur ses aliments. Cet enfant mange de tout.
Fig.
C'est dommage de laisser son esprit [du jeune de Grignan] inculte ; je ne sais s'il n'est pas encore trop jeune pour le laisser manger de tout
, Sévigné, 16 juill. 1677.Bien manger, manger de bon appétit.
Mais quand j'ai bien mangé, mon âme est ferme à tout, Et les plus grands revers n'en viendraient pas à bout
, Molière, Sgan. 7.[Il] A fait, en bien mangeant, l'éloge des morceaux
, Boileau, Sat. III.Savoir manger, être grand connaisseur dans les choses de la table.
C'est un personnage illustre dans son genre et qui a porté le talent de se bien nourrir jusqu'où il pouvait aller ; on ne reverra plus un homme qui mange tant et qui mange si bien
, La Bruyère, XI.Les animaux se repaissent ; l'homme mange ; l'homme d'esprit seul sait manger
, Brillat-Savarin, Phys. du goût, Aph. 2.Manger dans la main, voy. MAIN, n° 1.
Populairement. Manger comme un chancre, manger excessivement.
On dit dans le même sens : manger comme quatre.
Fig. Il y a à boire et à manger, se dit d'une affaire qui peut avoir à la fois de bons et de mauvais résultats, d'une question qui présente deux sens, d'un ouvrage où il y a du bon et du mauvais.
-
3 Absolument. Prendre ses repas. Il ne mange jamais chez lui.
Il mange chez Mme de Coulanges
, Sévigné, 497.Ils ont même oublié le passé pour l'amour de moi, et l'ont priée à manger
, Sévigné, 555.Les chambres du quartier se remplissaient de demi-pensionnaires qui voulaient du moins manger chez lui
, Fontenelle, Leméry.Je ne vois pas pourquoi un homme qui peut et doit manger en public avec le doge et le sénat de Venise, ne pourrait pas manger en particulier avec M. le duc de Modène
, Rousseau, Confess. VII.Manger dans sa chambre, ne pas manger, pour une raison quelconque, avec la famille, ou, dans une auberge, un hôtel, à la table d'hôte.
Comme elle est malade et que j'aurai compagnie, elle mangera dans sa chambre
, Marivaux, Marianne, 6e part.On mange bien chez cette personne, chez ce restaurateur, on y fait, on y prend de bons repas.
Donner à manger, recevoir chez soi à dîner une personne, de la compagnie.
Le comte d'Estrées est son ami et lui donne souvent à manger
, Sévigné, 571.Marion était une jeune Mauriennoise dont Mme de Vercellis avait fait sa cuisinière, quand, cessant de donner à manger, elle avait renvoyé la sienne
, Rousseau, Confess. II.Donner à manger, signifie aussi tenir une maison où les gens viennent prendre leur repas en payant.
Terme de sucrerie. Donner à manger à un moulin, lui fournir des cannes pour en exprimer le suc.
-
4Il se dit des insectes qui rongent certains objets. Cette fourrure a été mangée par les vers. On a laissé manger aux vers cette fourrure.
Puissance des mouches : elles mangent notre corps
, Pascal, Pensées, XXV, 120, édition HAVET.Populairement. La pauvre enfant était mangée de puces, elle en avait sur elle une grande quantité qui la piquaient.
-
5 Fig. Consumer le corps, en parlant de maladies. Les écrouelles mangent cet enfant. Un ulcère lui mange la jambe.
Il se dit de l'air qui agit défavorablement sur la santé.
Je pense fort souvent à votre santé, à votre tête, à cet air impétueux qui vous mange
, Sévigné, 27 avr. 1689. -
6Dépenser en parties de table un certain argent. Nous mangerons ensemble, si vous voulez, l'argent du jeu.
Mangeons gaîment l'argent de mon tombeau
, Béranger, Mon tomb. -
7 Fig. Dépenser d'une façon quelconque.
Un tel vit noblement, il mange son bien avec honneur
, Massillon, Carême, Mauv. riche.J'étais bien résolu, plutôt que de plier, D'y manger ma boutique et jusqu'à mon mortier
, Regnard, Légat. II, 9.Celui qui mange dans l'oisiveté ce qu'il n'a pas gagné lui-même, le vole
, Rousseau, Ém. III. Dépenser, avec une idée de dépense excessive, ou de prodigalité, ou de désordre.Jean s'en alla comme il était venu, Mangeant le fonds avec le revenu
, La Fontaine, Épitaphe.Un débauché, un traître, qui me mange tout ce que j'ai !
Molière, Méd. m. lui, I, 1.Il a retrouvé autant de bien qu'il en avait mangé
, Sévigné, c07.Il n'avait mangé du bien de sa femme que douze mille francs
, Maintenon, Lett. au d. de Noailles, 11 juin 1703.Qui, ce jeune fou qui a joué et mangé tout son bien ?
Dancourt, Femme d'intrigues, I, 3.Ce garçon de famille qui mange avec une femme de théâtre une maison de campagne qu'il a près de l'Escurial
, Lesage, Diabl. boit. ch. 20, dans POUGENS.On me voit une disposition plus que prochaine à manger sa succession
, Lesage, Turcaret, III, 5.Freind en trois jours trouva cent mille livres sterling, que la cour de Charles VI mangea en moins de trois semaines
, Voltaire, Jenni, 4.Maint vieux parent me répète Que je mange ce que j'ai
, Béranger, H. rangé.Il a mangé son blé en vert, son blé en herbe, se dit de celui qui a dépensé d'avance son revenu, qui a mangé d'avance une succession.
D'amasser leur froment en gerbe, Au lieu de le manger en herbe
, Scarron, Virg. dans LE ROUX, Dict. com.Cela me donna la belle pensée de vouloir être maîtresse de les vendre [des grains] quand il me plairait, et de manger mon blé en vert quand la fantaisie m'en prendrait
, Sévigné, 4 juill. 1679.On a dit de même : manger sur le poing.
Où tout apprivoisé je mangeais sur le poing
, Régnier, Sat. X.Sa part est mangée, c'est-à-dire il ne peut plus rien espérer de cette affaire, de cette prétention.
Croiriez-vous… Que ma part, comme on dit, en fût déjà mangée ?
Régnier, Sat. XII. -
8 Fig. Être la cause de dépenses excessives, ruiner. Ses valets le mangent ; ses chevaux, ses chiens le mangent ; les femmes le mangent.
Mon zèle pour les colonies [à Ferney] m'a mangé
, Voltaire, Lett. d'Argental, 26 sept. 1770. -
9 Fig. Vivre aux dépens de, ruiner, lever des contributions, faire des exactions.
Lorsqu'un roi mange son peuple jusques aux os et qu'il vit en son État comme en terre d'ennemi
, Guez de Balzac, De la cour, 7e disc.Le Mazarin n'est pas à son aise ni en assurance ; il a mangé la France, les Français le mangeront
, Patin, Lettres, t. II, p. 526.L'armée était à Deinse le 16 ; le roi y devait arriver ce jour-là pour la faire marcher près de Gand et manger ce bon pays
, Sévigné, 20 mai 1678.Puisqu'il [Toulongeon, un cousin de Mme de Sévigné] ne m'a point fait de réponse, je ne veux plus de commerce avec lui que pour le manger jusques aux os quand j'irai en Bourgogne
, Sévigné, 5 oct. 1685.Des chicaneurs viendront nous manger jusqu'à l'âme, Et nous ne dirons mot !…
, Racine, Plaid. I, 7. -
10Il se dit de choses qui en rongent, détruisent, minent, absorbent d'autres. Cette forge mange bien du charbon. Le grand jour mange les couleurs. La rouille mange le fer. Les épinards mangent beaucoup de beurre.
Mangeant ses bords, le Gange engloutit et les arbres et une grande partie du terroir
, Vaugelas, Q. C. 471. -
11 Fig. Manger quelqu'un de caresses, lui faire de grandes caresses.
Madame la duchesse eut la bonté de la manger de caresses
, Saint-Simon, 262, 5.Absolument. Manger, accabler de caresses.
Sans cesse, nuit et jour, je te caresserai, Je te bouchonnerai, baiserai, mangerai
, Molière, Éc. des f. V, 4.Je ne m'étonne pas si, après l'avoir grondé, vous vous êtes mise à l'aimer, à le manger ; car il n'y a que cela à faire à un petit ange comme celui-là
, Sévigné, 566.Être joli à manger, être à manger, se dit d'un joli enfant, d'une jolie personne.
Cette bonne petite princesse est si tendre et si jolie que l'on voudrait la manger
, Sévigné, 394.Mongobert m'a mandé des merveilles de Pauline… c'est une petite fille à manger
, Sévigné, 423.Le cousin est masqué mieux que personne en France ; Il est tout à manger : les femmes dans le bal Le prendront pour l'Amour en propre original
, Regnard, le Bal, 16.Lélio : Que de grâces ! et que de variété dans ces grâces ! - Arlequin : C'est une créature à manger
, Marivaux, Surpr. de l'am. I, 2.On dit plus ordinairement : à croquer.
Manger les crucifix, se dit en parlant des hypocrites, des dévots outrés qu'on voit sans cesse agenouillés dans les églises.
-
12Ne pas articuler nettement. Manger ses mots, la moitié de ses mots.
Il mangea la moitié de ce qu'il avait à dire, et nous comprîmes par l'autre qu'il venait de déclarer la rupture du mariage
, Retz, Mém. III, 223.Ne pas prononcer.
Ce serait que, pour la facilité de la prononciation, vous voulussiez me permettre, comme faisait ma vieille amie la comtesse de Dalets, de la maison d'Estin, de manger l'article, et, au lieu de faire dire rigoureusement madame la comtesse de Dalets, vous voulussiez bien vous contenter de la comtesse Dalets
, Sévigné, 22 juin 1690. - 13 Familièrement. Manger un ordre, une commission, l'oublier. Je lui avais prescrit de m'attendre, mais il a mangé l'ordre.
-
14Terme dont on se sert à quelques jeux de cartes pour indiquer que les atouts supérieurs emportent les inférieurs.
Manger les cartes marquantes, les prendre avec les cartes supérieures.
-
15 Terme de marine. Manger le vent à un bâtiment, se dit d'un objet, d'une hauteur sur la côte qui intercepte le vent.
On dit, à peu près dans le même sens, être mangé par la brume ou le soleil.
Un bâtiment est mangé par la terre, lorsque la forme et la couleur de ce navire ne se détachent pas de la terre qui est de l'autre côté du bâtiment, et que, par cette cause, il est presque impossible de le voir du large.
Un navire est mangé par la mer quand, vu d'un autre navire, il disparaît dans le creux des lames.
Manger un navire, se disait des flots soulevés qui l'assiégent et le submergent incessamment.
L'on a toute la journée remarqué que la Vipère n'avait point chassé, mais qu'elle souffrait extrêmement ; que la mer la mangeait et la couvrait de ses vagues,
Desclouzeaux à Seignelay. 1682, dans JAL.Manger du sable, retourner le sablier, sans attendre que tout le sable contenu dans la bouteille supérieure soit tombé dans l'autre.
- 16Manger les nuages, se dit vulgairement de l'action de la lune dont la chaleur d'emprunt, sans pouvoir échauffer la masse de l'atmosphère, suffit pour faire brèche dans le rideau de vapeur, et, rendant la nuit claire, faire baisser la température.
- 17 Terme de manége. Manger le chemin, se dit d'un cheval qui avance trop.
- 18Se manger, v. réfl. Être mangé. Les choux se mangent avec du lard.
-
19Se manger l'un l'autre, se servir de nourriture l'un à l'autre.
C'est ainsi que cette destinée éternelle portait que MM Banck et Solander découvriraient de nos jours un pays immense où les hommes se mangent les uns les autres aussi communément que nous persécutons, que nous calomnions notre prochain à Paris
, Voltaire, Fragm. sur l'hist. art. 23.Fig. Se manger l'un l'autre, se nuire l'un à l'autre autant qu'on le peut.
En quel siècle suis-je venu ! L'on se déchire, l'on se mange
, Gombaud, Épigr. liv. I, dans RICHELET.On a vu la liaison de Mme la duchesse avec la Choin et les nièces de Vaudemont, en attendant qu'elles se mangeassent les unes les autres à qui demeurerait l'entière autorité sur Monseigneur
, Saint-Simon, 206, 23.Se manger des yeux, se regarder avec passion.
-
20 Fig. Être dépensé.
Ce qu'il y a de plus de revenu à Marseille, se mange bien par les voyages
, Sévigné, 406. - 21 Terme de grammaire. Être élidé. Voyelle qui, dans la prononciation, se mange devant une autre voyelle. En français, l'e muet se mange devant une voyelle.
PROVERBES
Les gros poissons mangent les petits, c'est-à-dire les puissants oppriment et pillent les faibles.
Qui se fait brebis, le loup le mange, c'est-à-dire qui a trop de bonté trouve bientôt des gens qui en abusent.
Les loups ne se mangent pas, les méchants s'épargnent entre eux.
Brebis comptées, le loup les mange, c'est-à-dire cela porte malheur de savoir son compte, et, plus raisonnablement, il ne suffit pas de les avoir comptées, il faut savoir les garder.
Il est savant jusqu'aux dents, il a mangé son bréviaire.
L'appétit vient en mangeant, le désir de s'enrichir ou de s'élever augmente à mesure qu'on acquiert de la fortune ou des honneurs.
HISTORIQUE
XIe s. N'en mangeront [de nos corps] ne lou, ne por, ne chien
, Ch. de Rol. CXXX.
XIIe s. Sauvages bestes ne les pourront mangier
, Roncisv. p. 83. Quant il orent mengié, ses [si les] en [de table] convint lever
, Sax. XII. Hé Dex, ce dist li rois, qui mengas à la cene
, ib. XX. Idonques fu ocis et au coeu [cuisinier] fu livrez ; Li keus manja le cuer ; quant lui fu demandez, Fist au seignur acreire que sans cuer estoit nez
, Th. le mart. 31.
XIIIe s. Que plus seurement guerroie cil qui a à mengier que cil qui n'en a point
, Villehardouin, LXII. Et quant il lui donnoit à boire et à mengier
, Berte, XI. En dormant lui sembloit que une ourse sauvage Lui menjoit le bras destre
, ib. LXX. Et avint que li rois Richars manda au comte de Sancerre et as barons que il mangoient le pain le roi pour nient
, Chr. de Rains, 63. Je me plains à lui [Amour] de Dangier, Qui par poi [peu s'en fallut] ne me volt [veut] mengier
, la Rose, 3132. À la table le roy, manjoit emprès li le conte de Poitiers…
, Joinville, 205. Mon frere le sire de Vauquelour [Vaucouleurs] et les autres riches homes qui là estoient, donnerent à manger chascun l'un après l'autre, le lundi, le mardi, le mercredi
, Joinville, 208.
XIVe s. Ce qui est dict, en la venerie des rouges bestes, viander, est dict es noires bestes menger
, Modus, f. XXX. Mengier une fois le jour est vie d'ange, et mengier deux fois le jour est vie humaine, et trois fois ou quatre ou plusieurs est vie de beste et non pas de creature humaine
, Ménagier, I, 3. Pierre Alfons dit : une des grans adversitez de ce siecle, c'est quant un homme franc par nature est contraint par poureté de mangier l'aumosne de son ennemi
, Le Chev. de la Tour, Instruct. à ses filles, f° 81, dans LACURNE. Et vous estes ici et de gent grand foison, Où vous ne trouverez vivres ne garnison ; Li païz est mangiez et pilliez environ
, Guesclin, 12513.
XVe s. Bien jeune le jour qui au soir a assez à menger
, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 201. Les gens de guerre furent licenciés et retournerent chacun ès lieux dont ils estoient venus, en mangeant le pauvre peuple, selonc la coutume d'adonc
, Monstrelet, I, 63. Mal fait mangier à l'appetit d'autrui
, Deschamps, Poésies mss. f° 358. Sans sausse mangue l'en bien rost
, Deschamps, ib. f° 379. Il va prendre le roy par le heaulme à force de bras et dist : Gentil roy, trop vous glorifiez en vos prouesses ; cuydez vous tout le tournoy manger ?
Perceforest, t. I, f° 147. La poudre qui corrosive estoit, lui gasta et mangea trestout l'œil
, Louis XI, Nouv. X.
XVIe s. Le medecin luy avoit ordonné qu'il mangeast d'une grive
, Amyot, Lucull. 80. Il leur semble, quand ils voyent les ennemis en barbe, qu'ils doyvent manger (comme on dit) les charrettes ferrées
, Lanoue, 318. Les armées se reculerent, tirans vers les quartiers moins mangez
, Lanoue, 678. Environ trois cens hommes sortirent de la ville ; toutefois ils ne l'eslongnerent plus que d'une mousquetade, et ne voulurent attendre le capitaine Loup, combien qu'il essayast de les attaquer plusieurs fois ; voyant donc qu'ils n'en vouloient autrement manger, se retira
, Beaugué, Guerre d'Escosse, I, 5. Il en mangeroit autant qu'un evesque en pourroit benir [il en mangerait beaucoup]
, Oudin, Curios. franç. Il faut travailler qui veut manger
, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 311. Qui a faim mange tout pain
, Leroux de Lincy, ib. p. 381. Il y a pourtant des filles qui, lorsqu'elles commencent un peu à sentir leur cœur, elles s'apprivoisent si bien qu'elles viennent manger aussitost dans la main
, Brantôme, Dames gal. t. II, p. 68, dans LACURNE. Monsieur le marechal du Biez entreprint de se saisir et ruiner la terre d'Oye, ayant tenté d'attirer l'Anglois en bataille, lequel n'en voulut manger
, Monluc, Mém. t. I, p. 254, dans LACURNE. En mangeant l'appetit se perd
, Cotgrave † En mangeant l'appetit vient
, Cotgrave † Bonne beste s'eschauffe en mangeant
, Cotgrave † Mauvaise est la saison quand un loup mange l'autre
, Cotgrave † Qui a honte de manger a honte de vivre
, Cotgrave † Qui avec son seigneur mange poires, il ne choisit pas les meilleures
, Cotgrave † Un seigneur de paille mange un vassal d'acier
, Cotgrave †
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1. MANGER. Ajoutez :Une libéralité n'est pas sitôt en leurs mains qu'ils n'en attendent une autre, comme si le manger leur faisait venir la faim, Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.
En Normandie, le manger, ce qu'on mange. Mon manger m'a fait du mal.
HISTORIQUE
XIIe s. Ajoutez : Ciz qui cuidoit valor [valoir] Rolant, Vit son frere maigre et crolant, Bien an cuida maingier tieu quatre, Ocirre lou cuide et abatre
, Romania, janv. 1877, p. 32.
Étymologie de « manger »
- Du moyen français manger, de l’ancien français mangier, issu du latin manducare (« mâcher » et « manger » en latin populaire »), lui-même issu de mandere (« manger »). L’italien mangiare est sans conteste d’origine gallo-romane. Une évolution de manducare conforme aux lois de l’évolution phonétique de l’italien aurait donné *mandocare. De même, en occitan, manjar est dû à la langue d’oïl.
Wallon, maniî ; namur. mouniî ; Hain. mégner, migner, mougner ; nivern. mezer ; bourg. maingeai ; provenç. manjar ; catal. menjar ; esp. et portug. manjar ; ital. mangiare. À côté de manger, on trouve non moins usité manjuer, en provençal manjuiar. Ces deux formes montrent qu'il y eut, au moment où se firent les langues romanes, deux prononciations du latin mandūcare : l'une correcte gardait l'u long, et a donné manjuer, manjuier ; l'autre fautive supprimait cet u et a donné manger, manjar, mangiare. Manduco est le fréquentatif de mandere, dont l'étymologie probable est ainsi donnée par Corssen, Beiträge, p. 246 : il le rapporte au radical mad, enivrer, être ivre, dont le sens primitif est mouiller, être mouillé ; de là madayâmi, enivrer, rassasier ; de là aussi madeo, madidus, le grec μαδάω, se dissoudre, se fondre, et μασάομαι, mouiller, mâcher. Mandere, avec insertion de nasale, aurait le même sens : humecter de salive, mâcher, et de là manger.
Phonétique du mot « manger »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
manger | mɑ̃ʒe |
Fréquence d'apparition du mot « manger » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « manger »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « manger »
-
[…] il sait que je tremble pour Bost et il éprouve ma sérénité en me parlant des tortures mentales d’Ehrenbourg; il est d’ailleurs marrant, il n’est pas mobilisé et ne le sera pas, il est paisible comme tout et il parle avec un air d’héroïsme de s’enfermer dans une tour d’ivoire, de se faire une vie agréable, de boire, manger, se divertir […]
Simone de Beauvoir — Lettres à Sartre -
L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords.Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.
Francis Ponge — Le parti pris des choses -
Bien boire et bien manger font bien travailler.
Proverbe français -
Pour bien manger, il n'est pas obligatoire de manger bio.
Jean-Pierre Coffe — Le Figaro Magazine -
Qui ne travaille pas ne devrait pas manger.
Proverbe bulgare -
Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger.
Molière — L’Avare -
Manger c'est sacré, ne pas manger c'est pêcher.
-
La vie doit se manger pour vivre.
Maurice Chapelan — Amoralités familières -
De quoi ouvrir la voie à une approche personnalisée et génétique de la prise en charge? «D’ici quelques années, c’est certain, estime le scientifique. Toutefois, cela n’enlèvera rien aux recommandations basiques, mais essentielles, liées à une alimentation équilibrée». Et le Pr Pichard d’ajouter: «La dimension culturelle, sociale et familiale, de l’alimentation est également à prendre en compte. Encore aujourd’hui, les aliments gras, gorgés de graisses saturées, sont moins chers, plus accessibles et mieux valorisées par la publicité que les denrées saines. Mieux manger est une affaire individuelle, mais également éminemment collective.»
Manger gras rend-il accro? - Planete sante — Manger gras rend-il accro? - Planete sante -
L’honnêteté ne fait pas manger.
Proverbe québécois
Traductions du mot « manger »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | eat |
Espagnol | comer |
Italien | mangiare |
Allemand | essen |
Chinois | 吃 |
Arabe | أكل |
Portugais | comer |
Russe | есть |
Japonais | 食べる |
Basque | jan |
Corse | manghjà |
Synonymes de « manger »
- repas
- nourriture
- manger le morceau
- ingérer
- consommer
- dévorer
- avaler
- absorber
- chipoter
- croquer
- grignoter
- ingurgiter
- boulotter
- bouffer
- becqueter
- croûter
- briffer
- déjeuner
- dîner
- goûter
- souper
- brouter
- paître
- pâturer
- picorer
- consumer
- brûler
- ruiner
- dépenser
- dilapider
- engloutir
- ronger
- attaquer
- recouvrir
- dissimuler
- gaspiller
- se nourrir
- se sustenter
Antonymes de « manger »
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