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Dévorer
Sommaire
- Définitions de « dévorer »
- Étymologie de « dévorer »
- Phonétique de « dévorer »
- Fréquence d'apparition du mot « dévorer » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « dévorer »
- Citations contenant le mot « dévorer »
- Images d'illustration du mot « dévorer »
- Traductions du mot « dévorer »
- Synonymes de « dévorer »
- Antonymes de « dévorer »
- Combien de points fait le mot dévorer au Scrabble ?
Définitions de « dévorer »
Trésor de la Langue Française informatisé
DÉVORER, verbe trans.
Wiktionnaire
Verbe - français
dévorer \de.vɔ.ʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
-
Manger avec voracité et rapidité (le sujet désigne un animal carnassier).
- Dans le monde animal, la sélection ne porte pas sur l’intériorité. Lorsque le loup dévore la brebis ou qu’il s’accouple à la louve, il ne leur demande que d’être sur son passage. C’est la « brebéité » qui l’intéresse et non pas telle brebis, la louve et non pas telle louve. — (Jean Guitton, Essai sur l’amour humain, éd. Aubier, 1948, page 73)
- Mazelle Piquegrain, effrayée, leva son aile droite pour se protéger des coups. Aussitôt, le renard surgit et, ni une ni deux, dévora toutes les poules. — (Gudule, La fiancée du singe : Quinze contes d'animaux, Librairie générale française, 2009)
-
Avaler goulûment ; manger avidement.
- Le dur travail et l’air pur excitent l’appétit. Au petit matin, après un déjeuner copieux, les bûcherons gagnent l’aire de coupe. Ils prennent sur place, en le dévorant, le repas préparé par le cook : du lard, de la mélasse, des galettes. — (Pierre Saucier, Gérard Saucier : sur les traces d’un bâtisseur en Abitibi, avec la collaboration de Claude Bédard-Claret, Presses de l'Université du Québec, 1996, page 124)
- Les requins dévorent les autres poissons. — Les brochets se dévorent entre eux. — Il eut dévoré le tout en un moment.
- (Absolument) (Familier) — Cet homme ne mange pas, il dévore.
- Manger entièrement sans rien laisser, surtout en parlant des animaux destructeurs.
- Les chenilles ont dévoré toutes les feuilles de ce rosier.
-
(Figuré) Lire un livre avec avidité, avec une extrême promptitude.
- Dans sa jeunesse, il a dévoré Jules Verne. — Il ne lit pas les livres, il les dévore.
-
(Figuré) Parcourir un espace, une distance, avec une extrême rapidité.
- La puissance de sa voiture lui permet de dévorer les kilomètres avec aisance.
- Ne pas laisser paraître, cacher un sentiment.
- Dévorer ses chagrins, etc. — Dévorer un affront, une injure.
- L’Empereur m’a fait appeler dans sa chambre ; dévorant en silence le contretemps qu’il venait d’éprouver, il se trouvait déjà déshabillé et en robe de chambre. — (Emmanuel de Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène, Deuxième année, « Mardi 9 janvier 1816 » ; Edito Service S.A., Genève, s.d., volume II, page 316)
-
(Figuré) Consumer, détruire.
- Pendant de longs siècles, la maison resta bien fragile. […]. En Champagne et sur le plateau agricole de Porcien, c’est en chaume qu’elle était couverte à la fin du XVIIIe siècle. Les incendies fréquents, calamités de l’ancienne France, dévoraient des villages en un clin d’œil : […]. — (Octave Guelliot, Villages et maison des Ardennes, dans la Revue de folklore français et de folklore colonial, Librairie Larose, 1937, volume 8, page 188)
-
(Par analogie) Produire un effet violent en nous, comme la faim et la soif, quand elles sont devenues pressantes, comme les affections morbides, les longues peines d’esprit, les passions très ardentes.
- Il y avait deux longues heures que nous marchions, dans les champs, sous le soleil qui tombait du ciel comme une pluie de feu ; la sueur ruisselait sur mon corps et la soif, une soif ardente, me dévorait. — (Octave Mirbeau, Le Père Nicolas, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
- Elle en avait contracté l’eczéma de la face, une éruption suintante qui la dévorait de sa brûlure atroce. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- La faim, la soif le dévore. — La fièvre qui le dévore. — Un feu secret la dévore. — Il ne peut plus maîtriser l’ardeur qui le dévore.
- Elle continuait à se dévorer en attendant maintenant que, par son oncle, Théodore obtînt ce qui lui avait manqué à elle, et prît dans le monde parisien la situation qu’elle avait ratée. — (Hector Malot, En famille, 1893)
- (Par ellipse) — Il se dévore.
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Manger une proie en la déchirant avec les dents. Les bêtes l'ont dévoré. Il a été dévoré par les lions, par les tigres. La Fable dit que Saturne dévorait ses enfants. Il signifie aussi Avaler goulûment, manger avidement. Les requins dévorent les autres poissons. Les brochets se dévorent entre eux. Il eut dévoré le tout en un moment. Absolument, dans le langage familier, Cet homme ne mange pas, il dévore. Il se dit quelquefois dans le sens de Manger entièrement sans rien laisser, surtout en parlant des Animaux destructeurs. Les chenilles ont dévoré toutes les feuilles de ce rosier. Fig., Dévorer un livre, des livres, Les lire avec avidité, avec une extrême promptitude. Il ne lit pas les livres, il les dévore. J'ai dévoré ce roman. Fig., Dévorer l'espace, Le parcourir avec une extrême rapidité. Fig., Dévorer des yeux, Tenir les yeux fixement attachés sur une personne ou sur une chose, avec l'expression du désir. Il la dévorait des yeux. Fig., Dévorer ses larmes, Retenir ses larmes quand elles sont près de s'échapper. Dévorer ses chagrins, etc., Ne pas les laisser paraître. Dévorer un affront, une injure, Cacher le ressentiment d'un affront. Il signifie au figuré Consumer, détruire. Les flammes ont dévoré ces chefs-d'uvre. Le temps dévore tout. Il se dit, dans un sens analogue, de l'Effet violent que produisent en nous la faim et la soif, quand elles sont devenues pressantes, les affections morbides, les longues peines d'esprit, les passions très ardentes. La faim, la soif le dévore. La fièvre qui le dévore. Un feu secret la dévore. Il ne peut plus maîtriser l'ardeur qui le dévore. L'ennui, le chagrin, le dévore. Être dévoré d'inquiétude. Être dévoré d'ambition. Il se dévore d'ambition, de chagrin, ou, elliptiquement, Il se dévore.
Littré (1872-1877)
-
1Saisir à belles dents et manger une proie. Les bêtes l'ont dévoré.
Où dit-on que le sort vous a fait rencontrer ? - Parmi des loups cruels prêts à me dévorer
, Racine, Athal. II, 7.Tu es ici dans un antre où les hommes te dévoreront
, Chateaubriand, Natch. II, 218.Et je lui porte enfin mon cœur à dévorer
, Chateaubriand, Androm. V, 6.Quand voulez-vous donc, disait-elle quelquefois au sultan son fils, aider mon lion [Charles XII] à dévorer ce czar ?
Voltaire, Charles XII, 5.Sous notre heureuse demeure, Avec celui qui les pleure, Hélas ! ils dormaient hier ! Et notre cœur doute encore, Que le ver déjà dévore Cette chair de notre chair !
Lamartine, Harm. II, 1.Par extension. Les chenilles ont tout dévoré.
Très familièrement. Se dévorer le bras, la jambe, se gratter le bras, la jambe, avec une sorte de rage.
-
2Manger avidement. Cet homme dévorait son repas.
Absolument. Cet enfant dévore.
Je ne sais pas s'il digère bien, mais je sais qu'il dévore
, Maintenon, Lettre à l'abbé Gobelin, 8 mai 1675.Fig. Être rapace.
N'est-ce pas Double-Main le greffier ? - Oui, c'est qu'il mange à deux râteliers. - Manger ! je suis garant qu'il dévore
, Beaumarchais, Mar. de Fig. III, 13. -
3 Fig. Dissiper, se hâter d'user en prodigue d'un bien.
Et tous trois à l'envi s'empresser ardemment à qui dévorerait ce règne d'un moment
, Corneille, Othon, I, 1.L'héritier prodigue paye de superbes funérailles et dévore lo reste
, La Bruyère, VI.César jouit de tout et dévore le fruit Que six siècles de gloire à peine avaient produit
, Voltaire, Mort de César, II, 3. -
4Consumer, détruire. Le temps dévore tout.
La flamme vole et dévore le vaisseau
, Fénelon, Tél. VII.La gloire des méchants en un moment s'éteint ; L'affreux tombeau pour jamais les dévore
, Racine, Esth. II, 9.… que le feu dévore Le seul lieu sur la terre où Dieu veut qu'on l'adore
, Racine, Athal. V, 2.Ah ! plutôt que du ciel la flamme me dévore !
Racine, Phèd. III, 3.Je vois déjà l'hymen, pour mieux me déchirer, Mettre en vos mains le feu qui la [Troie] doit dévorer
, Racine, Iphig. III, 4.Si vous m'irritez contre vous, l'épée vous dévorera
, Sacy, Bible, Isaïe, I, 20.Élie lui répondit : Si je suis homme de Dieu, que le feu descende du ciel, et vous dévore avec vos cinquante hommes
, Sacy, ib. Rois, IV, I, 10.Mes soins l'ont enfermé [un orphelin] dans ces asiles sombres Où des rois ses aïeux on révère les ombres ; La mort, si nous tardons, l'y dévore avec eux
, Voltaire, Orphel. IV, 6.[La Naissance et la Mort, deux fantômes voilés] L'un produit l'inconcevable moment de notre vie que l'autre s'empresse de dévorer
, Chateaubriand, Génie, I, 2.Les flammes qui dévoraient avec un bruissement impétueux les édifices entre lesquels il [Napoléon à Moscou] marchait, dépassant leur faîte, fléchissaient alors sous le vent et se recourbaient sur nos têtes
, Ségur, Hist. de Napol. VIII, 7.C'est une terre qui dévore ses habitants, se dit d'un pays malsain qui cause une grande mortalité. Les pays équatoriaux dévorent les Européens.
Par extension, faire maigrir, altérer le teint, l'apparence.
Mandez-moi comme vous vous portez de l'air de Grignan, s'il vous a déjà bien dévorée, et comme je me dois représenter votre jolie personne
, Sévigné, 189. -
5Piller, épuiser. L'armée dévorait le pays.
Sous prétexte de vos longues prières, vous dévorez les maisons des veuves
, Sacy, Bible, Év. S. Math. XXIII, 14.Grecs, Arabes, Français, Sarrasins nous dévorent
, Voltaire, Tancr. I, 1.Il [Voltaire] a profité de la circonstance d'un contrôleur général vertueux et zélé pour le bien, pour demander que le pays de Gex où il habite ne soit plus dévoré par les financiers
, D'Alembert, Lettre au roi de Prusse, 23 févr. 1776.Fig.
L'excès de sa douleur dévore sa parole [l'intercepte]
, Tristan, M. de Chrispe. I, 3. -
6 Fig. Faire éprouver une sensation pénible, en parlant de la soif, de la fièvre, de la chaleur. La soif, la fièvre le dévore.
Un lion que la cruelle faim dévore
, Fénelon, Tél. I.Pour apaiser la faim qui le dévore
, Massillon, Car. Riche.Déjà l'ardente soif le sèche et le dévore
, Ducis, Abuf. I, 3.Courbés par le midi dont l'ardeur les dévore
, Delavigne, Paria, II, 6.Dans le même sens, en parlant des passions.
Rien ne peut-il charmer l'ennui qui me dévore ?
Racine, Bérén. II, 4.Qu'un soin bien différent me trouble et me dévore !
Racine, Phèd. II, 5.Du zèle qui pour toi l'enflamme et le dévore
, Racine, Esth. Prol.Le chagrin me dévore
, Racine, Androm. V, 2.Célèbre par le zèle saint qui le dévorait
, Massillon, Car. Resp.Le souvenir affreux dont l'horreur me dévore
, Voltaire, Zaïre, II, 1.Gens que l'avarice dévore, Pour votre or soudain j'ai frémi
, Béranger, Ma dern. chans.Dans les villes qui paraissent jouir de la paix et où les arts fleurissent, les hommes sont dévorés de plus d'envie, de soins et d'inquiétudes qu'une ville assiégée n'éprouve de fléaux
, Voltaire, Candide, 20.Assez de malheureux ici-bas vous implorent, Coulez, coulez pour eux ; Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent, Oubliez les heureux
, Lamartine, Méd. I, 13. -
7Dévorer un livre, le lire avec avidité.
Ce que je vous dis là ne sont pas des chansons, Et vous devez du cœur dévorer ces leçons
, Molière, Éc. des femmes, III, 2.Je m'arrêtais pour ne pas dévorer votre lettre si promptement
, Sévigné, 52.Tant qu'on a cru voir dans ce livre [les Caractères de la Bruyère] les portraits de gens vivants, on l'a dévoré pour se nourrir du triste plaisir que donne la satire personnelle
, D'Olivet, Hist. Acad. t. II, p. 354, dans POUGENS.Dévorant les poëtes fameux Je n'aspirai jamais qu'à m'illustrer comme eux
, Légouvé, Épichar. et Néron, II, 3. -
8Dévorer en espérance, convoiter avidement quelque chose.
Il dévore en espérance tous mes trésors
, Vaugelas, Q. C. liv. VIII, ch. 1.Au reste soyez sûrs que vous posséderez Tout ce qu'en votre cœur déjà vous dévorez
, Corneille, Nicom. II, 3.Dans son avide orgueil je sais qu'il nous dévore
, Racine, Alex. II, 2.D'un œil d'impatience il dévorait sa proie
, Voltaire, Henr. X.Dévorer des yeux, jeter des regards pleins d'ardeur et de convoitise.
Il dévore des yeux et du cœur cent beautés
, La Fontaine, Scam.Il dévore des yeux le fruit de tous ses crimes
, Voltaire, Catil. IV, 4.Ici une amante affligée exprime sa langueur, une autre dévore des yeux son amant
, Montesquieu, Lett. pers. 28.Mes yeux dévorent des charmes dont ma bouche n'ose approcher
, Rousseau, Hél. I, 8. -
9Dévorer le temps, anticiper avec impatience sur le temps.
L'impatient Thierry dévore les instants
, Lemercier, Bruneh. III, 6.Et semble d'un regard dévorer l'avenir
, Ducis, Macbeth, II, 6.Son fier regard semblait, dévorant l'avenir, Poursuivre avidement une gloire lointaine
, Ancelot, Fiesque, I, 1. -
10Ne pas laisser paraître, renfoncer en soi-même. Dévorer ses larmes, ses chagrins.
Rongée de soucis, je suis obligée de paraître gaie et contente ; il faut que je dévore mes larmes
, Maintenon, Lett. à Mme de St-Géran, 1er avril 1679.Je me suis tu, j'ai dévoré ma peine
, Fénelon, Tél. VII.Toujours verser des pleurs qu'il faut que je dévore !
Racine, Bérén. I, 2.Sous un maître odieux dévorant ma tristesse
, Voltaire, Mérope, II, 7.Comment avez-vous pu dévorer si longtemps Une douleur plus tendre et des maux plus touchants ?
Voltaire, Brutus, II, 1.Dévorant mon dépit et mes soupirs honteux
, Voltaire, Orphel. III, 4.Eh bien ! je dévorais une haine funeste
, Ducis, Abufar, III, 4.Dévorer un affront, l'endurer sans en faire paraître aucun ressentiment.
Quiconque ne sait pas dévorer un affront,… Loin de l'aspect des rois qu'il s'écarte, qu'il fuie
, Racine, Esth. III, 1.On dévore les rebuts les plus outrageants
, Massillon, Car. Laz.Vous dévorerez leurs inégalités et leurs caprices
, Massillon, Car. Pardon.Le roi présent dévore la menace ; Son âme altière est contrainte à fléchir
, Millevoye, le Mancenillier. -
11Dévorer les difficultés, venir courageusement à bout de ce qui est difficile.
Les affaires n'eurent jamais rien d'obscur qu'il n'éclaircît, rien de douteux qu'il ne décidât… rien de pénible qu'il ne dévorât
, Massillon, Or. fun. Viller. -
12Se dévorer, v. réfl. Se dévorer l'un l'autre. Les brochets se dévorent les uns les autres.
Se dévorer soi-même.
Il est juste qu'une espèce si perverse se dévore elle-même
, Voltaire, Dial. 14.Très familièrement. Se dévorer, se gratter avec une sorte de rage. Empêchez donc cet enfant de se dévorer.
Fig. Se livrer à l'impatience, au chagrin.
Je me dévore de cette envie
, Sévigné, 30.Et là-dessus on s'abat, on se dévore soi-même, on renonce presque à l'espérance de son salut
, Massillon, Profess. relig. Serm. 1.
HISTORIQUE
XIIe s. Li sire en la sue ire les conturberat, et sis [si les] devurerat fus [le feu]
, Liber psal. p. 24. Turbé sunt e moüd [ému] si cume ivre, e tute la sapience d'els devorede est
, ib. p. 165. Tuit chi ovrent felunie, chi devorent le mien pople sicume viande de pain
, ib. p. 70. Devorer le verrez par mil divisions [morceaux]
, Ronc. p. 200. De Joseph li sovint cui si altre noef frere Vendirent pur deniers e distrent à lur pere Que devorez esteit d'icele beste fere
, Th. le mart. 65. Si jo sui hume Deu, dunc descendet li feus del ciel e devurt tei e tes cinquante cumpaignuns
, Rois, p. 346.
XIIIe s. Ne de beste sauvage [que je ne sois] devourée ne prise
, Berte, XXX. Je croi bien que les bestes l'ont morte et devorée
, ib. CIV. Qui dont les de üst devourer, [ils] Ne se tenissent de plourer ; Leur cuer furent de pitié tendre, Quant vint au point de congié prendre
, Bl. et Jeh. 1947. Por dant Renart que l'en devoure, Ploure Grinbert et prie et oure
, Ren. 11635. … Li vilain s'en atant, Et Tybert s'en vait devorant [maudissant] Les vilains et la pute au prestre
, ib. 21892. Et li cors qui les biens devore, Si sera converti en cendre
, Guersai.
XIVe s. Il fendoit et ouvroit les femmes grosses et trahoit les enfans de leurs corps et les devoroit
, Oresme, Eth. 203. Nulz homs n'ozoit passer, environ ni entour, S'il ne creoit en Dieu, le pere creatour, Qu'il ne fuist devourez à honte et à doulour
, Baud. de Seb. VI, 246. Li lions en a teil despit Qu'il li ceurt [court] sus sans nul respit, Et si l'estranle et le deveure
, Jean de Condé, p. 10.
Étymologie de « dévorer »
Provenç. et espagn. devorar ; ital. divorare ; du latin devorare, de la préposition de, et vorare (voy. VORACE).
Phonétique du mot « dévorer »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
dévorer | devɔre |
Fréquence d'apparition du mot « dévorer » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « dévorer »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « dévorer »
-
Je n'aime pas les hommes, j'aime ce qui les dévore.
André Gide — Le Prométhée mal enchaîné, Gallimard -
Soyez sobres, veillez. Votre partie adverse, le Diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer.
Saint Pierre — Epîtres -
Chocolat ! Voilà bien un mot qui évoque des extases indescriptibles. Est-il un homme, une femme ou un enfant qui n'en a pas désiré, qui n'en a pas dévoré, et qui l'instant d'après, n'a pas rêvé d'en dévorer encore ?
Elaine Gonzales -
Il faut dévorer la vie.
Björk -
Il ne faut pas vouloir dévorer la vie.
Gabrielle Roy — La route d'Altamont -
Tu ne songes qu'à dévorer ton bonheur ; c'est pourquoi il t'échappe ; il ne tient pas à être dévoré par toi.
Wilhelm Reich — Ecoute petit homme -
En Afrique, au pays des Egyptians, proche la seconde cataracte du Nil, habitent, parmi les roseaux, d’énormes lézards de trois toises et plus de longueur, de figures difformes et de mœurs sanguinaires, dont le seul métier est, quand ils ne dorment pas étendus au soleil sur la vase chaude, de guetter les hommes et les animaux qui se hasardent sur les bords du fleuve, pour s’en saisir et les dévorer.[…] Nonobstant leur aspect farouche, leur voracité insatiable, et la dureté telle de leurs écailles que point ne sauroit la percer un robuste archer de son vireton le plus aigu, ces animaux féroces sont pourvus d’une sensibilité exquise ; à ce point que souventes fois les ai moi-même ouys geignants ou se lamentants es rozeaux, poussants des sanglots qui semblent mugissement de bœufs, et versants, ainsi qu’il m’a été assuré, larmes qui jaillissent du pertuis de leurs yeux, comme de pommes d’arrosoirs. […] Maintes foys, au dire de mes guides, gens réputés pour leur prud’homie et leur grande honnêteté, aucuns voyageurs, trompés par l’effusion de ces larmes, et s’assurant que tant de gémissements ne pouvoient provenir que de coeurs vrayment marris de tant de crimes et assassinats, s’estant voulu approchier des pélunques èsquelles se tiennent ces grands lézards, furent eux-mêmes saysis et méchamment dévorés par ces traîtres et hypocrites qui pleurent non par douleur vraye de leurs péchiés, mais par feintise pour engaigner les trop crédules, et bien et commodément se remplir le ventre en les dévorant.
Jean de Mandeville — Livre des merveilles du monde (Extrait du journal Le Courrier de Vaugelas -
Je me rappelle le jour où j’ai compris que j’étais devenu adulte. Je vivais déjà avec Marie, nous avions Agustín depuis deux ou trois ans, je travaillais depuis des années comme je le fais toujours plus ou moins aujourd’hui, charpentier ici et là, bricoleur à droite et à gauche, électricien quand il faut, plombier ou même jardinier si on me le demande, ni trop souvent ni trop peu, juste ce qu’il faut pour maintenir le juste équilibre, rapporter à la maison ma part de revenus et me garder du temps à moi, ne pas me perdre tout entier en chantiers. Marie était déjà traductrice, traduisait déjà Lodoli et d’autres auteurs qu’elle aimait. C’est-à-dire que notre vie était déjà à peu près ce qu’elle est maintenant, et que nous en étions satisfaits, nous songions souvent que nous avions de la chance, nous nous plaisions à V., nous avions des amis, nous sentions que c’était un endroit où nous étions susceptibles de rester un bon moment encore, bref nous allions bien.Et un matin je me suis levé et je me suis dit que ça y est, tu es grand. J’ai réalisé qu’il fallait que j’arrête de me répéter ces mots, plus tard quand je serai grand. Que c’était fait : j’étais grand. Je l’étais devenus à mon insu. Sans que personne vienne me prévenir. J’ai compris qu’il n’y aurait pas d’épreuve. Pas de monstre à vaincre ni de noeud à trancher. Pas de coup de gong solennel. Pas de voix paternelle pour me souffler à l’oreille ces mots, c’est maintenant, t’y voilà. J’ai compris qu’il n’y aurait nulle ligne à franchir. Nul cap à passer. Nul obstacle à surmonter. Qu’être grand simplement désormais ce serait ça : la continuation de ce présent, de cette lente translation, de ce glissement presque imperceptible, seulement décelable à l’érosion de certaines de mes facultés, au grisonnement de mes tempes et de celles de Marie, à notre renoncement de plus en plus fréquent à telle ou telle folie qui autrefois nous aurait semblé le sel même de la vie, à la taille chaque année accrue d’Agustín, à son énergie toujours plus fascinante. À son appétit d’ogre lui aussi décidé à nous dévorer chaque jour un peu plus.J’ai réalisé qu’il ne se passerait rien. Qu’il n’y avait rien à attendre. Que toujours ainsi les semaines continueraient de passer, que le temps continuerait d’être cette lente succession d’années plus ou moins investies de projets, de désirs, d’enthousiasmes, de soirées plus ou moins vécues. De jours tantôt habités avec intensité, imagination, lumière, des jours pour ainsi dire pleins, comme on dit carton plein devant une cible bien truffée de plombs. Tantôt abandonnés de mauvais gré au soir venu trop tôt. Désertés par excès de fatigue ou de tracas. Perdus. Laissés vierges du moindre enthousiasme, De la moindre récréation, du moindre élan véritable. Jours sans souffle, concédés au soir trop tôt venu, à la nuit tombée malgré nos efforts pour différer notre défaite, et résignés alors nous marchons vers votre lit en nous jurant d’être plus rusés le lendemain – plus imaginatifs, plus éveillés, plus vivants.
Sylvain Prudhomme — Par les routes – L’Arbalète
Traductions du mot « dévorer »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | devour |
Espagnol | devorar |
Italien | divorare |
Allemand | verschlingen |
Chinois | 吞食 |
Arabe | افترس |
Portugais | devorar |
Russe | пожирать |
Japonais | むさぼり食う |
Basque | irentsi |
Corse | devore |
Synonymes de « dévorer »
Source : synonymes de dévorer sur lebonsynonyme.frAntonymes de « dévorer »
Combien de points fait le mot dévorer au Scrabble ?
Nombre de points du mot dévorer au scrabble : 10 points