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Meuble

Variantes Singulier Pluriel
Masculin meuble meubles

Définitions de « meuble »

Trésor de la Langue Française informatisé

MEUBLE1, subst. masc.

A. − Vx. Objet à usage domestique. Cette arme [un poignard] était enfermée dans un fourreau de peau tannée, et elle paraissait être leur meuble le plus précieux (Voy. La Pérouse, t.2, 1797, p.152).Le corset est dans la toilette un meuble de première nécessité depuis que la mode en a consacré l'usage (J. femmes, 1849, p.30).
B. −
1. Objet mobile (le plus souvent constitué de pièces de bois ou de métal assemblées selon des règles particulières) et qui sert à l'aménagement d'un local public ou privé. On descendit d'abord les tiroirs, puis le corps du meuble en le tenant chacun par un bout (Maupass., Contes et nouv., t.1, En fam., 1881, p.356).Il y a dans l'Iran comme en Nubie des meubles en argile, des coffres en terre sèche (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p.151):
1. Les meubles ont toujours été construits en bois, et ce ne sont pas les quelques mobiliers spéciaux en métal ou matières plastiques qui, de longtemps, apporteront une modification importante dans son usage. Industr. fr. bois, 1955, p.35.
SYNT. Meuble ancien, rustique; meuble Louis XV, Henri II; meuble Empire, Régence; meuble d'acajou; meuble en bois blanc, en chêne, en contre-plaqué, métallique; meuble de bureau, de cuisine, de jardin; meuble de radio, de rangement; meuble à abattants, à tiroirs.
En partic.
Objet mobilier fermé et qui sert au rangement. M. Baslèvre ne tenait pas à ses meubles, ni à sa table, ni à son lit, ni aux bronzes commémoratifs (Estaunié, Ascension M. Baslèvre, 1919, p.278).Réparer les serrures des meubles et des portes (Duhamel, Journal Salav., 1927, p.30).
Objet mobilier qui fait partie d'un ensemble qu'il soit ou non homogène. On soupait dans une grande chambre blanche, propre, qui n'avait pour tous meubles qu'une cheminée de marbre noir, de riches tapis (...); et, au milieu, une table ronde (Fromentin, Été Sahara, 1857, p.63).Celui-ci le fit entrer dans la chambre qui avait pour meubles quatre chaises, une table, et la photographie de la vieille maman (R. Bazin, Blé, 1907, p.223):
2. ... elle s'amusait de l'indifférence totale au bien-être que révélait la nudité de cette pièce, sans un tapis, sans un tableau, sans un objet d'art, sans un fauteuil; pas d'autres meubles qu'une table, trois chaises dures et un piano... Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p.1509.
Loc. verb.
(Être, se mettre) dans ses meubles. Emménager dans un local. Petites ouvrières qui ne sont pas dans leurs meubles (Zola, Page amour, 1878, p.1015).
Mettre (une femme) dans ses meubles (fam., vieilli). Offrir un logement à une femme et l'y entretenir. J'ai mis, comme on dit, dans ses meubles une petite ouvrière de quinze ans, d'une beauté miraculeuse et de qui, je l'avoue, je devins amoureux à en perdre la tête (Balzac, Cous. Bette, 1846, p.10).P. anal. Parmi les hommes les plus arrivés, un certain nombre se sont fait mettre dans leurs meubles comme des filles et ils se livrent, au profit d'un marchand de toiles, à de vulgaires passes de peinture (Huysmans, Art mod., 1883, p.142).
2. P. anal.
Vieilli. Personne qui appartient à un groupe social ou fréquente un lieu donné, depuis longtemps. Il y avoit chez moi un vieil abbé Poulet, véritable meuble du château, qui avoit jadis fouetté mon père et mes oncles, et qui se seroit fait pendre pour toute la famille (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t.1, 1821, p.285).Je n'eusse pas voulu passer pour un meuble de cour, ou sembler toujours prêt à encenser le pouvoir partout où il se présente (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.222).
Loc. verb. Faire partie des meubles (fam. et p. plaisant.) Être (un) habitué d'un lieu, (un) familier d'un groupe. [À propos d'une pers.] Évidemment, Luc n'est pas un ami. Il fait plutôt partie de nos meubles (H. Bazin, Lève-toi, 1952, p.243).
Sauver les meubles (fam.). Préserver ce qui est indispensable lors d'une catastrophe ou d'une situation difficile. L'imperceptible frémissement du regard d'un monsieur qui ne prétend plus qu'à sauver les meubles (Bernanos, Gde peur, 1931, p.149).
C. − Au sing. coll., vieilli. Le meuble. Ensemble des objets mobiles qui servent à l'aménagement ou à la décoration d'un local public ou privé. Synon. mobilier.Le meuble consistait en six chaises garnies de basane bleue dont les dossiers représentaient des lyres (Balzac, Illus. perdues, 1837, p.12).Il lui présenta une des deux chaises de crin qui composaient, avec le bureau et le lit, tout le meuble de cette chambre propre, claire et nue (A. France, Orme, 1897, p.52).Je me retrouvai dans un palais fort noble dont l'ordre et le meuble m'intriguaient au plus haut point (Milosz, Amour. initiation, 1910, p.142).
D. − HÉRALD. Figure secondaire dont la place sur l'écu peut être variable. [Chevron de gueules] surmonté en chef d'un meuble qui paraît être un soleil (Sand, Corresp., t.4, 1856, p.93).Meubles tels que croix, pals et dont la partie inférieure est pointue (L'Hist. et ses méth., 1961, p.760).
REM.
Meublier, subst. masc. et adj. masc.,rare. a) Subst. masc. Spécialiste de décoration et d'ameublement. Synon. ensemblier.J'ai laissé dans la loge le rouleau qu'y a déposé Massart, notre sacré meublier (Colette, Chatte, 1933, p.151).b) Adj. masc. Qui a rapport aux meubles. Panneaux de glaces entourés de bronze, bras dans les glaces: un des plus riches échantillons de l'art meublier du XVIIIesiècle (Goncourt, Journal, 1863, p.800).
Prononc. et Orth.: [moebl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 moebles «bien aisément déplaçable, bien mobilier» (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 158); 2. 1360-70 fig. «bien, richesse» (Baudouin de Sebourc [éd. Bocca], Valenciennes 1841, III, 917); 3. 1465 «ce qui garnit, tient sa place comme le ferait un meuble» ici, désigne une personne (Jean de Bueil, Le Jouvencel, éd. L. Lecestre, t.2, p.94: ... ung homme qui perdroit son prisonnier, il le peult poursuir ... car c'est son meuble); 4. a) 1530 coll. sing. (Palsgr., p.233a, s.v. Housholdestuffe); b) 1606 (Nicot, s.v.: Ce que le lat. appelle Suppellex. C'est l'équipage en ustencilles d'une maison); 5. 1624 désigne des emblêmes (Gargasse, Doctrine curieuse, p.322 ds Livet); 1690 hérald. (Fur.). Substantivation de meuble2; cf. le lat. médiév. mobile, subst. neutre «les biens meubles» (Formulae andecavenses, no31 ds Nierm.). Fréq. abs. littér.: 3535. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3782, b) 6930; xxes.: a) 6142, b) 4394.

MEUBLE2, adj.

A. − [En parlant d'un sol, d'une terre] Qui se laboure ou se travaille facilement. Des rangées de jeunes ceps, plantés dans un sol meuble et caillouteux (Moselly, Terres lorr., 1907, p.283).Cette agriculture qui ne pratique pas la fumure (...) n'utilise que les parties où le sol meuble permet à une simple houe d'y enfouir la semence (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p.38).
P. méton. Peu consistant, instable. En certains endroits le sol était si meuble qu'on avait été obligé de le raffermir par des troncs de sapin posés transversalement (Gautier, Fracasse, 1863, p.49).
B. − GÉOL. [À propos d'une roche ou d'une formation géol.] Dont les éléments sont peu liés, peu compacts. Fond meuble. Transformer une roche calcaire, ou un récif corallien mort, en gravier et sable plus ou moins grossier, donc assurer le passage d'un substrat dur à un substrat meuble (J.-M. Pérès, Vie océan, 1966, p.67).
Prononc. et Orth.: [moebl̥]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 araine moble (Beroul, Tristan, éd. E. Muret, 956); 1606 terre meuble (Nicot); 2. 1176 « qui ne peut être déplacé, changé de place (en parlant d'un bien)» ici, par image (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 4354); 1270 biens mobles e non mobles (Arch. du château de Serrant [Anjou], éd. P. Marchegay ds Bibl. Éc. Chartes, 4esérie, t.4, p.80); 1283 catel meuble (Livre Roisin, éd. R. Monier, §94, p.66). Du lat. mōbilis (devenu *mŏbilis prob. sous l'infl. de mŏvere) «qui peut être déplacé», spéc., à basse époque res mobiles «les biens meubles» (TLL et Nov. gloss., s.v.).

MEUBLE3, adj. et subst.

DROIT
I. − Adj. [À propos d'un bien] Qui peut être transporté d'un lieu à un autre sans subir de détérioration ou qui est réputé tel par la loi. Anton. immeuble.Les biens meubles incluent les vêtements, les ustensiles, les armes, ainsi que le bétail (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.305):
−. Sont meubles par leur nature, les corps qui peuvent se transporter d'un lieu à un autre, soit qu'ils se meuvent par eux-mêmes, comme les animaux, soit qu'ils ne puissent changer de place que par l'effet d'une force étrangère, comme les choses inanimées. Code civil,1804, art.528, p.97.
II. − Subst. Bien dont la loi stipule qu'il peut être transporté d'un lieu à un autre. Anton. immeuble.Meuble corporel, incorporel. Chacun des cohéritiers peut demander sa part en nature des meubles et immeubles de la succession (Code civil,1804, art. 826, p.151).Il se vend en France chaque jour pour une certaine valeur de blé, de bestiaux, de combustibles, de meubles et d'immeubles (Say, Écon. pol., 1832, p.162).
Prononc. et Orth.: [moebl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. V. meuble2. Fréq. abs. littér.: 40.

Wiktionnaire

Adjectif - français

meuble \mœbl\ masculin et féminin identiques

  1. Caractère de ce qui est mou, malléable.
    • Le sol était trop meuble pour les chênes et la force du vent en avait couché quelques-uns presque horizontalement. — (Emily Brontë, Les Hauts de Hurlevent, 1847, traduit par Frédéric Delebecque en 1925)
    • Dans les dépressions où leur puissance était grande, les prêles ont protégé les roches meubles sous-jacentes, tandis que l’érosion déblayait celles-ci là où cette couverture protectrice était absente ou moins épaisse. — (Bulletin de la Société belge de géologie, de paléontologie et d’hydrologie, volumes 57 à 58, 1948, page 620)
  2. Qu’on peut déplacer, remuer (voir ci-dessous).
    • Le titre I. du Livre II. du Code Civil traite de la distinction entre les biens meubles et immeubles.

Nom commun - français

meuble \mœbl\ masculin

  1. Objet qui garnit, qui orne une chambre, un appartement, une maison; surtout un objet d'une taille assez important qui sert une fonction, tel un lit, un canapé, une table, etc.
    • Le Curé, en mourant, devait laisser à son successeur, un lit garni, un pot de cuivre, un crémail, quelques petits meubles de bois et une poêle à frire. — (A.-D. Thiéry, Histoire de la ville de Toul et de ses évêques, Paris, Roret, Nancy, Grimblot & Raybois & Toul, Vve Bastien, 1841, page 303)
    • Sa maison était propre, bien tenue ; elle tranchait avec la blancheur gaie de sa façade et le luisant de ses meubles, sur les taudis immondes où, d’ordinaire, croupissent dans la fange et dans la vermine, les marins bretons. — (Octave Mirbeau, Les eaux muettes )
    • Les meubles étaient les gardiens de la mémoire, nos dieux lares sculptés, nos anges gardiens chantournés.
      Ils enfermaient nos draps, où subsistait la forme de notre corps. Ils rassemblaient les objets, témoins de notre vie.
      — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 165)
    • Alors, c'était du neuf, à part un lot d’outils de jardin et quelques meubles en plastique que j'avais récupérés dans une vente de garage. — (Luc Baranger et André Marois, « Servez-vous, c'est gratis », dans Tab’arnaques : nouvelles, Québec Amérique, 2011)
  2. (Au singulier) (Collectivement) Toute la garniture d’un appartement, d’une chambre, d’un cabinet, etc., comme tapisseries, lits, sièges, etc., principalement lorsqu’elle est assortie pour les formes et pour les couleurs.
    • Il a un beau meuble de salon.
    • Meuble de salle à manger.
    • Meuble de tapisserie.
  3. (Droit de propriété) Bien qui n'est pas immobilier.
    • (Péjoratif) (Figuré)Il savait que les femmes de l’aristocratie devenaient après leur mariage des meubles de communauté pour la famille et les amis de leur mari. Elles sont d'ailleurs bien trop dévotes pour être sensuelles. Les étrangers n'ont pas beau jeu à ce train de galanterie. — (Jean Daridan, John Law: père de l'inflation, Les Éditions Denoël, 1938, page 78)
    • Les meubles suivent la personne.
    • Les meubles n’ont point de suite par hypothèque.
    • L’argent comptant, les bijoux, les pierreries, la vaisselle d’argent sont regardés comme meubles.
    • Les billets, les valeurs sont aussi regardés comme des meubles.
    • En fait de meubles, possession vaut titre.
  4. (Héraldique) Figure diverse ajoutée sur les émaux et les métaux, s’opposant aux pièces.
    • Après l’énoncé du champ, on énumère les charges, qui peuvent être des pièces ou des meubles […] Une pièce est introduite avec l’article défini : D’argent à la fasce de gueules […] Un meuble est introduit avec un article indéfini (ce n’est pas une pièce de l’écu) : D’argent à une rose de gueules […] Si le meuble présente des particularités (de forme, de posture, etc.), cela doit être blasonné avec les termes spécifiques (le plus souvent des participes de verbes). Les meubles peuvent aussi être chargés, bien que ce soit assez rare. Ex. : De gueules à une étoile de huit rais d’or chargée d’une aigle bicéphale de sable, membrée, becquée et diadémée du champ. […] Certaines pièces réduites se comportent parfois comme des meubles et peuvent se trouver placées à des lieux inhabituels. Il convient alors de les traiter en meuble (en particulier en utilisant l’article indéfini) : D’or à la bande de gueules chargée en chef d’une croix tréflée d’argent posée à plomb. […] Notons toutefois que les rares pièces concernées changent de nom en devenant meuble : la croix devient croisette, le sautoir devient flanchis, etc. L’écusson garde son nom. Mais il est la seule pièce qui, par défaut, ne touche pas les bords de l’écu, ce qui fait qu’il est considéré comme « meuble » par certains auteurs. Inversement, certains meubles, par leur prestige, se voient accorder une « promotion » par l’usage de l’article défini : on dit au lion, à l’aigle ou encore à la Vierge (mais à une vierge s’il s’agit d’une statue) […] — (Wikipédie, Blasonnement)
    • Les meubles sont les objets, les animaux, les personnages, les monstres, etc.
    • On sait trop peu que la capacité héraldique ne fut réglée et tarifée que beaucoup plus tard, et qu’à la fin du Moyen Age, nulle part peut-être plus qu’en Flandre, toute famille un peu conséquente se composait un écu garni de meubles à son goût, avec la même satisfaction qu’un président de trust d’aujourd’hui combinant des sigles. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 42)
  5. (Vexillologie) Figure diverse ajoutée sur le fond d'un drapeau.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

MEUBLE. adj. des deux genres
. Qu'on peut déplacer, remuer. Il s'emploie surtout dans les deux locutions suivantes : Terre meuble, Terre légère, ou Terre brisée et divisée par les labours. En termes de Jurisprudence, Biens meubles, Les choses qui peuvent être facilement transportées d'un lieu dans un autre, sans détérioration. Engager, vendre tous ses biens meubles et immeubles.

MEUBLE est aussi nom masculin et se dit alors des Différents objets qui servent à garnir, à orner une chambre, un appartement, une maison. Un locataire doit garnir son logement de meubles. Cette commode, ce secrétaire est un beau meuble. Un meuble d'acajou. Acheter des meubles à une vente publique. Un meuble de prix. Des meubles de style. On a saisi ses meubles. Se mettre dans ses meubles, Acheter des meubles pour garnir l'appartement qu'on veut occuper. On dit de même Être dans ses meubles. Mettre une femme dans ses meubles, L'entretenir, lui donner un logement, un appartement et des meubles pour le garnir.

MEUBLE, au singulier, signifie, dans un sens collectif, Toute la garniture d'un appartement, d'une chambre, d'un cabinet, etc., comme tapisseries, lits, sièges, etc., principalement lorsqu'elle est assortie pour les formes et pour les couleurs. Il a un beau meuble de salon. Meuble de salle à manger. Meuble de tapisserie.

MEUBLE, en termes de Jurisprudence, désigne Tous les biens qui ne sont pas immobiliers. Les meubles suivent la personne. Les meubles n'ont point de suite par hypothèque. L'argent comptant, les bijoux, les pierreries, la vaisselle d'argent sont regardés comme meubles. Les billets, les valeurs sont aussi regardés comme des meubles. En fait de meubles, possession vaut titre.

Littré (1872-1877)

MEUBLE (meu-bl') adj.
  • 1Qui est aisé à remuer, usité seulement dans les deux locutions terre meuble et bien meuble.

    Terre meuble, terre qui est douce et se divise bien d'elle-même, ou terre qu'on a préparée ainsi soit par des mélanges, ou labours, soit en cassant les mottes. Le laboureur, en ouvrant la terre à diverses reprises, ne la rend pas seulement plus meuble ; il y introduit encore l'air et la chaleur nécessaires au développement des graines qu'il lui confiera, Bonnet, Hist. nat. mém. Œuvr. t. III, p. 215, dans POUGENS.

    Terme de jurisprudence. Biens meubles, les choses qui peuvent se transporter d'un lieu dans un autre sans détérioration. Obliger tous ses biens meubles et immeubles. Les biens sont meubles de plusieurs espèces, Montesquieu, Esp. VI, 1. Les biens sont meubles par leur nature ou par la détermination de la loi, Code civil, art. 527. Sont meubles par la détermination de la loi les obligations et actions qui ont pour objet des sommes exigibles ou des effets mobiliers, ib. 529. Dès que les grains sont coupés et les fruits détachés, quoique non enlevés, ils sont meubles, ib. 520.

  • 2 S. m. Tout ce qui sert à garnir, à orner une maison sans en faire partie. Acheter des meubles à un encan. Il a de beaux meubles. Le luxe des meubles. Ils [les vieillards] vantent les modes qui régnaient alors dans les habits, les meubles et les équipages, La Bruyère, XI. Il faut des saisies de terre et des enlèvements de meubles…, La Bruyère, ib.

    Se mettre dans ses meubles, acheter des meubles pour garnir la chambre, l'appartement qu'on veut occuper.

    Être dans ses meubles, occuper un appartement qu'on a meublé. Où demeures-tu, te dis-je ? es-tu dans tes meubles ? Dancourt, la Parisienne, sc. 6.

    Mettre une femme dans ses meubles, se dit d'un homme qui donne un logement à une maîtresse qu'il a en ville. Klupffel avait mis dans ses meubles une petite fille qui ne laissait pas d'être à tout le monde, parce qu'il ne pouvait l'entretenir lui seul, Rousseau, Confess. VIII.

    Au singulier, dans un sens collectif, toute la garniture d'un appartement, d'une chambre, d'un cabinet, etc. Un meuble de tapisserie. Broder un meuble. Un meuble en damas. Si vous n'avez pas sauvé tous vos beaux meubles, et surtout celui de votre cabinet, digne de Versailles, je serai bien affligée, Sévigné, 2 nov. 1689. Pendant qu'on dorera votre cabinet, qu'on achèvera votre meuble, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 51. La duchesse de Luxembourg donna le tort à sa vieille amie, et fit présent d'un meuble complet à Mlle l'Espinasse dans le logement qu'elle prit, Marmontel, Mém. VII.

  • 3 Par extension, meuble se dit de certains objets qu'on peut porter sur soi. Ce couteau à plusieurs lames est un meuble fort commode. Vos livres éternels ne me contentent pas ; Et, hors un vieux Plutarque à mettre mes rabats, Vous devriez brûler tout ce meuble inutile, Molière, Femmes sav. II, 7.

    Fig. Antagoras… vieil meuble de ruelles où il parle procès et dit des nouvelles, La Bruyère, XI. Il lui dit [à un homme qui voulait une femme de la cour] qu'une fille élevée à la cour était un terrible meuble pour la campagne, Hamilton, Gramm. 9.

  • 4 Fig. Ce qui sert intellectuellement ou moralement comme fait un meuble. La vertu sans l'argent n'est qu'un meuble inutile, Boileau, Épître V. La raison n'est pas un meuble qu'on pose et qu'on reprenne à son gré ; et quiconque a pu vivre dix ans sans penser ne pensera de sa vie, Rousseau, Hél. II, 17.
  • 5 Fig. Petit meuble de bouche, phrase qu'on a continuellement à la bouche (locution tombée en désuétude). Soleils, flambeaux, attraits, appas, Pleurs, désespoirs, tourments, trépas, Tout ce petit meuble de bouche Dont un amoureux s'escarmouche, Je savais bien m'en escrimer, Corneille, Mél. poét.
  • 6 Terme de jurisprudence. Le mobilier. En fait de meubles, la possession vaut titre, Code Nap. art. 2279. Le mot meuble, employé seul dans les dispositions de la loi ou de l'homme, sans autre addition ni désignation, ne comprend pas l'argent comptant, les pierreries, les dettes actives, les livres, les médailles, les instruments des sciences, des arts et métiers, Code Nap. art. 533.
  • 7 Terme de blason. Se dit d'un dessin, d'un symbole, qui charge, brise ou accompagne les pièces et les divisions d'un écu. Des animaux, des fruits, des arbres, des besants, etc. sont des meubles de l'écu ou des meubles d'armoiries.

HISTORIQUE

XIIIe s. Toz mes biens mobles et non mobles, presenz e à venir, Bibl. des Chartes, 4° série, t. IV, p. 80. Je laisce à Richaut me [ma] feme tout men meulle [meuble] et tout men catel [avoir], sau [sauf] ce que ele paiera mes detes, Tailliar, Recueil, p. 198.

XIVe s. Courtois et larges de donner… Tout son meule [il] aleuwe [alloue, donne] et despent, Jean de Condé, p. 117. Quoique je soie povres et mal enlinagiez, S'ai-je vaillant en moi, se de vrai le saviez, Un loial cuer d'ami, en loiauté fiquiez [fiché] ; Certes c'est tous mes meubles, de plus ne sui aisiez, Baud. de Seb. III, 917.

XVe s. Et disoient [les serfs] en pillant et en portant hors : Cil chancelier d'Angleterre a eu bon marché de ce meuble, Froissart, II, II, 108. Verres, bouteilles, tonneaux Seroient mes meubles plus beaux, Basselin, XXXII. Et tout le meuble qu'il recueillit dudit connestable ne valloit point quatre-vingt mil escuz, Commines, IV, 13. En païs de paix, ung homme qui perdroit son prisonnier, il le peut poursuivre en toute l'obeissance de son païs ; car c'est son meuble, le Jouvencel, dans DE LABORDE, Émaux, p. 388.

XVIe s. Ceste couppe fut le premier meuble d'argent qui entra en la maison des Aeliens, Amyot, P. Aem. 48. Il fit porter ses biens meubles à l'encan, Amyot, Cicér. 42. Or et argent monnoyé et à monnoyer, et tout ce qui se peut transporter de lieu en autre, noms, raisons et actions pour choses mobiliaires, sont meubles, Loysel, 211.

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Étymologie de « meuble »

Provenç. moble ; esp. moble, mueble ; port. movel ; ital. mobile ; du lat. mobilis, qui peut être mu, remué, de movere, mouvoir.

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(Date à préciser) Du latin populaire *mŏbĭlis, altération, par analogie avec mŏvēre (« mouvoir »), du latin classique mōbĭlis (contraction de *mŏvibĭlis) (« qui peut être déplacé »).
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Phonétique du mot « meuble »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
meuble mœbl

Fréquence d'apparition du mot « meuble » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « meuble »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « meuble »

  • La femme chez le sauvage est une bête de somme, dans l'Orient un meuble et, chez les Européens, un enfant gâté.
    Gabriel Sénac de Meilhan — Considérations sur l'esprit et les moeurs
  • J’aime mieux forger mon âme que la meubler.
    Michel de Montaigne — Essais
  • Séparée ou non du salon, la salle à manger est un lieu de réception et le point de rendez-vous régulier de tous les membres de la famille. Ses meubles et sa décoration témoignent de votre style de vie, notamment de la valeur que vous accordez au rituel du repas. Quelques pistes utiles pour bien choisir les meubles de vos repas.
    Déco/Tendances. Pour la salle à manger : des meubles pour bien manger
  • Mon Dieu ! Que la vieillesse est donc un meuble inconfortable !
    Colette
  • Les objets récupérés sont triés ( fond de cuisine, vêtements...), et donnés à des associations comme la Croix Rouge ou Emmaüs, ou vendus s'il s'agit de bibelots, de petits meubles...
    France Bleu — Débarrassons les maisons pour redonner une seconde vie aux meubles ou vêtements avec Jean François Dumez
  • Larmoir : meuble servant à ranger les pleurs.
    Alain Finkielkraut — Petit fictionnaire illustré
  • La première année, on achète des meubles. La deuxième année, on déplace les meubles. La troisième année, on partage les meubles.
    Frédéric Beigbeder — L’Amour dure trois ans
  • Le lit est un meuble où l'on se repose quand on est seul et où l'on se fatigue quand on est deux.
    André Prévot
  • Un objet, un meuble, ne peut être viable et durable que s'il naît à la manière des hommes. Il doit être conçu comme un enfant.
    Pierre Drieu La Rochelle — Etat-civil
  • Lorsque vous portez une paire de bottes, vous ne vous heurtez jamais à un meuble. Mais si vous vous promenez nu-pieds, tout le mobilier se jette sur vous et vous frappe.
    Jerome K. Jerome
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Traductions du mot « meuble »

Langue Traduction
Anglais furniture
Espagnol mueble
Italien mobilia
Allemand möbel
Chinois 家具类
Arabe أثاث المنزل
Portugais mobília
Russe мебель
Japonais 家具
Basque altzariak
Corse mobuli
Source : Google Translate API

Synonymes de « meuble »

Source : synonymes de meuble sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « meuble »

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Nombre de points du mot meuble au scrabble : 10 points

Meuble

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