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Train
Sommaire
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | train | trains |
Définitions de « train »
Trésor de la Langue Française informatisé
TRAIN, subst. masc.
Wiktionnaire
Nom commun - ancien français
train \Prononciation ?\ masculin
-
Vagabondage, action de trainer çà et là.
- en train, sur la route.
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Trainée.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
-
Traine, queue de robe.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
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Train, suite de bêtes de somme.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
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Compagnie, troupe.
- Il issit hors du chastel tout armé, atout quarante compagnons d'armes, et suivit couvertement le dernier train [de l'armée qui venait de passer] — (Froissart, XVe s.)
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Train de vie, manière d'agir.
- Je me passerois bien de parler de ce fait, pour ce que ce n'est pas le train de ma matiere, mais je suis forcé d'en parler. — (Commynes, XVe s.)
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Traitement.
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Se il le trovent, seront li [à lui] mal voisin,
De lui feront molt doleros trahin. — (Agolant, XIIIe s.)- …mauvais traitement.
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Se il le trovent, seront li [à lui] mal voisin,
Nom commun - français
train \tʁɛ̃\ masculin
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Allure, vitesse de chevaux et autres bêtes de trait.
- Le train de ce cheval est doux.
- Ce cheval va bon train, vite, avec entrain.
- Ce cheval va à fond de train, il va aussi vite qu’il peut aller.
- [Le cerf] emmena ainsi la chasse une heure, deux heures, sans trop se hâter, maintenant juste le train qu’il fallait pour distancer les chiens. Puis quand il sentit que la meute commençait à fléchir, il força brusquement son allure et disparut. — (Maurice Druon, Le Roi de fer)
-
(Par extension) Allure, vitesse d’une marche ou d’un déplacement.
- Aller bon train, aller vite.
- C’est ici que ça se passe, 30°50’ de latitude nord, 30°50’ de longitude ouest… à une journée de distance pour nous, et ils filent sud-sud-ouest à toute vapeur. À ce train-là nous ne verrons rien. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 174 de l’édition de 1921.)
- Au train dont il va, il aura bientôt fini son travail.
- (Figuré) (Familier) Mener quelqu’un bon train, le faire aller bon train, grand train, ne le point ménager dans une affaire, l’obliger à faire ce qu’on veut, remporter sur lui l’avantage en peu de temps.
- Mener sa fortune grand train, se ruiner.
- Aller son train, continuer.
- L’affaire va son train.
- Mettre une affaire en train, la commencer, la faire commencer.
- Mettre une affaire en bon train, en avancer le succès.
- Être en train, être en action, en mouvement, être de bonne humeur, en bonne disposition.
- Quand il est en train, rien ne lui coûte.
- On a de la peine à le mettre en train.
- Mise en train, action de tout disposer pour l’exécution d’un travail.
- Être mal en train : Éprouver un état de malaise.
- Ne vous est-il jamais arrivé de sortir de chez vous, le pied léger et l’âme heureuse, et, après deux heures de courses dans Paris, de rentrer tout mal en train, affaissé par une tristesse sans cause, un malaise incompréhensible ? — (Alphonse Daudet, Avec trois cent mille francs, que m’a promis Girardin, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 160.)
- Être en train de jouer, de courir, etc. : Être en humeur de jouer, de courir; jouer, courir actuellement.
- Il n’est pas en train de rire. : Il n’est pas disposé à rire.
- Il est en train de se ruiner. : Il mène une vie qui finira par le ruiner.
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(Athlétisme) Allure régulière dans une course de fond ou de demi-fond.
- L’emporter au train, distancer ses adversaires grâce à une allure soutenue et régulière.
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Courant, marche des affaires, de la vie.
- C’était un vieux routier qui savait le train des affaires et qui les menait de routine, comme une rosse aveugle tourne la meule d’une brasserie. — (Charles Deulin, Martin et Martine)
- C’était, au bout de l’avenue, un hôtel de poupée, mais assez simple d’aspect, comme aussi de train. — (Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922.)
- Car sans doute, s’il fût resté ici, aurais-je fait parler Constantin, en le plaçant sous les puissances de la confession ; et l’aveu qu'il m’eût fait alors, en le libérant des démons de la première heure, nous eût tous éclairés sur la conduite la plus convenable au train de ces événements. — (Henri Bosco, L’Âne Culotte, 1937.)
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(Vieilli) Parties des bêtes de trait d’où partent les mouvements.
- Si, au contraire, la claudication est dans le train postérieur, on débute par l’allure la plus lente, et, au retour, l’on vous gratifie d’un peu de trot. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877.)
- Je roulai ostensiblement devant les chiens la longue lanière de mon fouet. Assis sur leur train de derrière, ils me regardaient faire. — (Maurice Constantin-Weyer, Un homme se penche sur son passé, 1928, réédition Nelson, page 95.)
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(Familier) Arrière-train, postérieur d’une personne.
- Depuis l’affaire de Vincennes, Rappenne me garde une dent, il faut dire que deux jours après son scoop télévisé je l’ai viré de mon bureau à coups de botte dans le train. — (Jean-Michel Dagory, Les Aventures de Captain Élysée, Fleuve Noir, 1984.)
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(Technique) Partie d’un véhicule comprenant les roues et les suspensions et qui porte la caisse, le corps du véhicule.
- En heurtant violemment un trottoir, le train avant de cette voiture a été endommagé.
- Train d’atterrissage d’un avion, ensemble des pièces métalliques portant les roues grâce auquel l'avion peut se déplacer avant le décollage ou à l'atterrissage.
- Train de pneus, ensemble des pneus équipant une voiture.
- (Imprimerie) Train de la presse, partie de la presse sur laquelle on pose la forme et qui avance sous la platine et s’en retire.
- (Reliure) Train de livres, un certain nombre de livres qui sont reliés à la fois, et qui généralement ont une taille uniforme, mais forment au final des volumes différents.
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File, suite de personnes, d’animaux ou de choses allant d’un même mouvement.
- D’ailleurs les militaires on ne les voit guère dans la montagne, dans le bled pour l’excellente raison que les troupes n’ont pas de train muletier. — (Bachaga Boualam, Les Harkis au service de la France, France-Empire, 1963 page 39.)
- Un chevaucheur arriva au galop, annonçant que le train de la reine d’Angleterre était en vue; aussitôt se refit un grand branle-bas. — (Maurice Druon, Le roi de fer.)
- De bon matin
J’ai rencontré le train
De trois grands rois qui partaient en voyage ;
De bon matin
J’ai rencontré le train
De trois grands rois dessus le grand chemin. — (chanson Marche des rois de l’Arlésienne (Georges Bizet).) - Un terminal de regazéification représente un investissement de l’ordre de 500 millions de dollars pour une capacité similaire à un train de liquéfaction (quelques MT). — (Guillaume Charon, Gaz de schiste : la nouvelle donne énergétique, Éditions TECHNIP, 2014, page 101.)
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(En particulier) (Exploitation forestière) Long assemblage de bois, de rondins, en forme de radeau et qu’on fait flotter sur un canal ou une rivière.
- La Loue est flottable depuis Cramans, sur une longueur de 37.600 mètres ; elle porte des trains de chênes et de sapins de grandes dimensions. — (Frère Ogérien, Histoire naturelle du Jura - Tome 1 : Géologie, 1er fascicule, 1865, page 61.)
- Çà et là, sur la berge, une cabane d’éclusier, des enfants courant pieds nus sur les barres de l’écluse, et, dans les jaillissements d’écume, de grands trains de bois qui s’avançaient lentement en tenant toute la largeur du canal. — (Alphonse Daudet, Alsace ! Alsace !, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 109.)
- (En particulier) (Cyclisme) File de coureurs d'une même équipe formée dans le but de lancer le sprinter avant la ligne d'arrivée.
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(Chemin de fer) Convoi ferroviaire constitué d’au moins une motrice et de wagons. Note : S’emploie, plus rarement, en astronautique et dans les transports routiers.
- Venise aura le sort d’Alger, […]. Un jour, par mesure sanitaire, on comblera tous les canaux. Il y passera des tramways de banlieue, c’est à dire des trains de cinq voitures. — (Pierre Louÿs, La Ville plus belle que le monument, dans Archipel, 1932.)
- Les chevaux de Forcalquier seuls regimbent, trouvant la gare plus loin encore que d’habitude et prêts à prétendre que le train l’a emportée. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916.)
- Dans le train de Cherbourg à Paris, le hasard voulu que je trouvasse comme compagnon de wagon un de mes anciens camarades. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928.)
- Le débarquement d’une automobile à quai était une manœuvre peu familière aux employés de la petite station, et le train s’attardait, et Psyché devenait impatiente. — (Pierre Louÿs, Psyché, 1927, page 137.)
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Cette salle des machines est découpée en deux. Deux tiers de l’énergie sont distribués à une fréquence de 50 Hz pour alimenter des sites industriels en Bavière. Le tiers restant, qui affiche 16,7 Hz, est fourni à la Deutsche Bahn, pour faire rouler ses trains dans le land.
- sourcLudovic Dupin, La centrale qui a électrifié la Bavière, dans L’Usine nouvelle, n° 3252, 8 septembre 2011, page 8.
- (Figuré) Manquer le train, laisser passer l’occasion.
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(Familier) Bruit, tapage, vacarme.
- Je comptais sur tout ce train pour gagner mon banc sans être vu ; mais, justement, ce jour-là, tout était tranquille, comme un matin de dimanche. — ( Alphonse Daudet, La dernière classe, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 10.)
- Ces enfants-là [les mitrons] sont si habitués à marcher parmi les foules et le brouhaha de la rue ! C’est aux jours de fête et de train, dans l’encombrement des premiers de l’an, des dimanches gras, qu’ils ont le plus à courir ; aussi les révolutions ne les étonnent guère. — (Alphonse Daudet, Les petits pâtés, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, pages 138-139)
- Ma sœur et moi nous couchons là-haut ; c’est plus sûr […] si quelque mauvais sujet vient faire du train. — (Comtesse de Ségur, L’Auberge de l’Ange-Gardien, 1888.)
- Son vin aimait le train, les querelles. Et puis, comme cela, il s’échauffait, arrivait en colère, et sa rentrée lui faisait moins peur. — (Alphonse Daudet, Arthur, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 166.)
- Ce train a duré toute la nuit.
- Quel train !
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(Militaire) Partie de l’armée spécialisée dans les transports. Note : Le mot prend souvent dans ce cas une majuscule, troupe qui conduit les engins d’artillerie.
- J’ai fait mon service dans un régiment du train.
- Train des équipages.
- Soldat du train.
- Train de combat, ensemble des voitures affectées à un bataillon pour transporter les approvisionnements, les munitions, le matériel nécessaire au combat.
- Train régimentaire, ensemble des voitures affectées à un régiment pour transporter les vivres.
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(Élevage) Action de traire, traite.
- Tous les matins, il faut se lever tôt pour faire le train.
Littré (1872-1877)
-
1En parlant des chevaux et des bêtes de voiture, allure. Le train de ce cheval est doux.
Ce que cette femme lui dit de ces gens de cheval qui avaient passé par son hameau, lui donna courage de passer outre, et lui fit hâter le train de sa bête
, Scarron, Rom. com. II, 1.Il est plus difficile de réduire à un train modéré un cheval jeune et vigoureux… que de le laisser aller à bride abattue
, Genlis, Maison rust. t. I, p. 177, dans POUGENS.Ce cheval n'a point de train, il n'a point d'allure réglée.
Train rompu, celui qui est composé de deux allures.
À fond de train, se dit d'un cheval qu'on pousse aussi vite qu'il peut aller.
Aller bon train, aller fort vite à pied, à cheval, ou en voiture.
J'espère vous tenir compagnie, quelque train que vous alliez
, Hamilton, Gramm. 5.On dit dans le même sens : Ce cocher mène bon train.
Aller son petit train, aller doucement, sans se presser.
À une lieue et demie de la ville, comme le brancard allait son petit train, dans un chemin creux
, Scarron, Rom. com. I, 14.Fig.
Je ne parle point, ô hommes ! de vos légèretés, de vos folies et de vos caprices, qui vous mettent au-dessous de la taupe et de la tortue qui vont sagement leur petit train, et qui suivent, sans varier, l'instinct de leur nature
, La Bruyère, XII.Un train de sénateur, un marcher lent et grave.
Il laisse la tortue Aller son train de sénateur
, La Fontaine, Fabl. VI, 10.Fig.
C'est le train que Chamillart mena un homme [pour qui le roi avait déclaré qu'il ne ferait jamais rien]
, Saint-Simon, 129, 179.Au train dont nous allons, nous ne tarderons pas à les dépasser, nous allons si vite que nous ne tarderons pas à les dépasser.
En un sens contraire, au train dont nous allons, nous n'arriverons jamais.
Fig. Au train dont il va, il aura bientôt fini son travail, ou au train dont il y va, il aura bientôt fini, il avance si vite dans sa besogne qu'elle sera bientôt finie.
En un sens contraire, au train dont il va, dont il y va, il n'aura pas fini de s tôt.
Fig. Au train dont nous y allons, à la manière dont nous nous conduisons.
C'est que du train dont nous y allons, on effleure tout et l'on n'approfondit rien
, Diderot, Mém. Rêve d'Alembert.Aller un train de poste, aller fort vite.
Fig.
Mon ami, du train dont vous rêvez, savez-vous qu'un seul de vos rêves suffirait pour une galerie entière ?
Diderot, Salon de 1765, Œuv. t. XIII, p. 285, dans POUGENS.Fig. Mener quelqu'un grand train, lui faire faire vite quelque chose.
Quel train vous nous meniez, morbleu !
Béranger, Bedeau.Fig. et familièrement. Mener quelqu'un bon train, le faire aller bon train, beau train, grand train, ne le point ménager.
De nous planter en France une nouvelle inquisition qui nous mènerait beau train
, Pascal, Prov. XIX.Vous le menâtes beau train de la manière dont vous l'aviez pris
, Sévigné, 55.Je vous assure que mes amis et moi, nous les mènerons [les pasteurs de Genève] beau train ; ils boiront le calice jusqu'à la lie
, Voltaire, Lett. d'Alembert, 3 janv 1757.Tout d'un train, sans retard.
Tout d'un train il marcha vers la ville des Oxidraques
, Vaugelas, Q. C. 516.Il est à propos que je tâche ici tout d'un train de l'expliquer
, Descartes, Dioptr. 2.Je veux qu'il [le jeune Grignan] aille vous voir au mois de novembre ; et, comme il aura dix-huit ans, il faudrait tout d'un train songer à le marier
, Sévigné, 17 juill. 1689.Grand train, pris adverbialement, vite.
Car le bon temps revient grand train Où les rois chantaient au lutrin
, Béranger, Concordat. - 2 Terme de turf. Vitesse déployée par le peloton des chevaux concurrents.
-
3Marche en général, mouvement.
Du reste, en quoi répond au sort toujours divers Ce train toujours égal dont marche l'univers ?
La Fontaine, Fabl. II, 13.Si les animaux vont toujours un même train comme les eaux et comme les arbres, c'est folie de leur donner un principe dont on ne voit parmi eux aucun effet
, Bossuet, Connaiss. v, 8.Le nombre des souffrants est infini ; la nature se moque des individus ; pourvu que la grande machine de l'univers aille son train, les cirons qui l'habitent ne lui importent guère
, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 8 févr. 1768.Me voici à Reims ; mais mon cœur, qui va un autre train que moi, est avec vous
, Voltaire, Lett. d'Argental, 5 oct. 1749.Fig. Aller son train, continuer.
Quant aux communions, allez votre train
, Bossuet, Lett. Corn. 130.Il se dit des choses dans le même sens.
L'affaire de la Brinvilliers va toujours son train
, Sévigné, 292.Le temps est très beau ; mon voyage ira son train
, Sévigné, 9 déc. 1671.Cette maladie allait beau train, si elle n'avait été arrêtée par les miracles ordinaires du quinquina
, Sévigné, 1er déc. 1690.Votre santé va son train, la mienne décline
, Maintenon, Lett. au duc de Noailles. t. v, p. 31, dans POUGENS.Au dehors les plaisirs, les jeux,… les excès mêmes de la bonne chère vont toujours leur train
, Massillon, Carême, Mot. de conv.L'ordre que la nature a voulu établir dans l'univers va toujours son train
, Fontenelle, Dial. 6, Morts anc. et mod.Corneille va son train [j'en continue le commentaire] ; ah ! le pauvre homme ! qu'il me fait trouver Racine divin !
Voltaire, Lett. d'Argental, 21 févr. 1763.Les loyers étaient arriérés, et les dettes allaient leur train
, Rousseau, Confess VI.Et la coquetterie ira toujours son train, je gage ?
Collin D'Harleville, Malice pour malice, I, 2.Être en train, mettre en train, être en action, en mouvement. Quand il est en train, rien ne lui coûte. On a de la peine à le mettre en train.
Puisque vous êtes en train, vous connaîtrez par là les sentiments que votre famille a pour vous
, Molière, Mal. imag. II, 19.Le bon père était si en train, qu'on lui eût fait tort de l'arrêter, de sorte qu'il poursuivit ainsi…
, Pascal, Prov. VII.J'en avais tantôt commencé un [compliment à M. de Vivonne] ; ma plume n'était pas en train, j'ai tout planté là
, Sévigné, 26 mars 1680.Quand une fois l'imagination est en train, malheur à l'esprit qu'elle gouverne
, Marivaux, Marianne, 1re part.Qu'il nous vienne un gai refrain, Et voilà le monde en train
, Béranger, Bon Franç.Être en train, un peu en train, avoir un léger commencement d'ivresse.
Être en train de, être disposé à. Être en train de jouer, de courir.
Je suis tellement en train de suer, que je sue toujours
, Sévigné, 289.Je vous ai souhaité un lot à la loterie [une loterie tirée chez Mme de Montespan]… cela… vous aurait remis en train d'être moins malheureux
, Sévigné, à Bussy, 3 avril 1681.Et moi, crois-tu que je ne sois pas très riche et en train de le devenir davantage ?
Picard, Manie de briller, III, 4.Il n'est pas en train de rire, il n'est pas disposé à rire.
Il est en train de se ruiner, il mène une vie propre à le ruiner.
Mettre en train, exciter.
Je fus, selon son conseil, trouver un bon casuiste de la Société… je n'eus pas de peine à le mettre en train
, Pascal, Prov. v.Il aime à causer ; et, quand on me met en train, je ne fais pas trop mal aussi
, Sévigné, 351.Il était le premier à nous mettre en train [de railler] sur son siége
, Hamilton, Gramm. 8.Particulièrement. Mettre en train, exciter à la joie, au plaisir.
Le valet de Verville de temps en temps buvait un coup avec eux, pour les mettre en train
, Scarron, Rom. com. II, 12.Lubin est d'une figure Qui met tout le monde en train
, Favart, Annette et Lubin, 1.Tous les gens gais ont le don merveilleux De mettre en train tous les gens sérieux
, Voltaire, Droit du seign. II, 6.Fillettes, flûte et tambourin, Mettez les vendangeurs en train
, Béranger, Vendang.Se remettre en train, se remettre à une partie de jeu, de table, de plaisir.
On se remit en train
, La Fontaine, Rém.Mettre une affaire en train, la commencer, la faire commencer.
Je souhaite fort de pouvoir remettre en train mon commerce de la poste
, Sévigné, 20 avr. 1672.Après avoir mis la partie en train, la rompre serait à moi de mauvaise grâce
, Rousseau, Corresp. du Peyrou, t. III, p. 348, dans POUGENS.Mettre une affaire en bon train, en avancer le succès.
On dit dans le même sens : L'affaire est en bon train.
Voilà l'affaire en bon train
, Molière, Fourber. I, 7.La trahison était en beau train
, Hamilton, Gram. 4.L'affaire des Calas a été rapportée ; elle est en très bon train ; je réponds du succès
, Voltaire, Lett. d'Argence, 2 mars 1763.Il est en bon train, il est sur la voie du rétablissement.
Je le laisse en bon train [le chevalier de Grignan] ; les eaux lui font beaucoup de bien
, Sévigné, 22 sept. 1677.Se mettre dans le train de, s'habituer à.
S'il [le jeune Grignan] a pris de la hardiesse… et qu'il se soit mis dans le train de parler, il ne lui manque plus rien
, Sévigné, 10 juill. 1689.Je serais désolé qu'elle [Mme Denis] se mît dans le train de donner au public des pièces médiocres
, Voltaire, Lett. d'Argental, 5 oct. 1749. -
4Partie de devant ou de derrière des chevaux, des bœufs et autres quadrupèdes. Ce cheval a le train de devant faible.
Dans le cerf, le train de derrière est plus haut que celui de devant ; dans l'élan, au contraire, le train de devant est plus haut
, Buffon, Quadrup. t. XIII, p. 145.On dit aussi avant-train et arrière-train en parlant du cheval.
Terme de boucherie. Train des côtes, dans le bœuf, Pa vache et le taureau, la partie de l'animal qui contient les côtes et entre-côtes, à partir de la troisième pièce de l'aloyau jusqu'à l'épaule.
- 5 Terme de charron. Ce qui porte le corps d'un carrosse, d'un chariot. Faire mettre un train neuf à une voiture.
-
6 Terme d'imprimerie. Train de la presse, la partie de la presse sur laquelle on pose la forme, et qui avance sous la platine et s'en retire par le moyen de la manivelle.
Mise en train, action de tout disposer pour le tirage d'une forme.
Train de devant, tout ce qui roule sur les bandes. Train de derrière, train qui reçoit celui de devant avec toutes ses pièces, quand ce dernier fait son passage sous la platine. uite de valets, de chevaux, de mulets, etc.
Don Erancisque ne manqua pas de se rendre le lendemain a Douai… son train était grand ; il avait trente chevaux de main, les plus beaux du monde
, Pellisson, Lett. hist. t. I, p. 24.Grosse maison, grand train, nombre de gens
, La Fontaine, Belph.Tout son train [de Turenne mort] était arrivé… tous ces pauvres gens étaient fondus en larmes
, Sévigné, 28 août 1675.Elle [Mme de Montespan] est dans une calèche à six chevaux, avec la petite de Thianges ; elle a un carrosse derrière, attelé de la même sorte, avec six filles, elle a deux fourgons, six mulets, et dix ou douze cavaliers à cheval, sans ses officiers : son train est de quarante-cinq personnes
, Sévigné, 15 mai 1676.Il y a trois jours que cette femme [Mme de la Hamelinière] est plantée ici avec tout son monde… voilà le train qui m'est venu, et qui s'en ira quand il plaira à Dieu
, Sévigné, 21 juin 1680.Anne de Boulen était logée chez Henri VIII avec le train d'une reine, et François Ier lui fit les mêmes présents et lui rendit les mêmes honneurs que si elle l'eût été
, La Fayette, Princ. Clèves, Œuv. t. II, p. 103, dans POUGENS.J'aurais cinquante mille livres de rente, que je n'aurais pas le train de grande dame, ni un lit galonné d'or comme Mme de la Fayette, ni un valet de chambre comme Mme de Coulanges
, Maintenon, Lett. à M. d'Aubigné, 28 fév. 1678.Et pourquoi cette épargne enfin ? l'ignores-tu ? Afin qu'un héritier bien nourri, bien vêtu, Profitant d'un trésor en tes mains inutile, De son train quelque jour embarrasse la ville
, Boileau, Sat. VIII.Comme elles [les dames de la cour] regorgent de train, de splendeur et de dignités, elles se délassent volontiers avec la philosophie ou la vertu
, La Bruyère, VII.Réglez vos tables, vos parures, vos jeux, vos trains, vos édifices sur le pied de l'Évangile
, Massillon, Carême, Aumône.…Ses soins zélés pour monsieur, pour madame, Pour enfants, valets, tout le train
, Lamotte, Fabl. v, 4.Demande à ces dames quel train de maison je vais avoir
, Picard, Manie de briller, III, 14.Fig.
Il lui suffisait de se montrer avec l'appareil de ses vertus ; aussi les pauvres formaient-ils tout son train
, Bossuet, Panégyr. St Sulpice, 2. - 7Suite de bêtes destinées soit au transport, soit à la subsistance. Un grand train de bœufs, de chevaux.
-
8Train d'artillerie, troupes d'artillerie chargées de conduire les équipages de siége et de ponts et les approvisionnements d'artillerie.
Portier, lieutenant du train, voit dans les mains de l'un d'eux [habitants de Cassano] ses propres pistolets
, Courier, Lett. I, 154.Train des équipages, ou, simplement, train, corps de troupes qui est chargé du transport de tous les approvisionnements autres que les munitions de guerre, nécessaires à une armée en campagne.
-
9 Terme de chemin de fer. Suite de voitures ou wagons qui se meuvent ensemble. Train de marchandises. Train d'aller. Train de retour. Train de grande vitesse.
Train-poste (au plur. des trains-poste), train qui, sur les chemins de fer, emporte le courrier et les lettres.
Train express, voy. EXPRESS.
Train-éclair, train qui va très vite.
Train de plaisir, train destiné à conduire directement un certain nombre de voyageurs dans un lieu déterminé, puis à les ramener.
-
10Long assemblage de bois de chauffage ou de menuiserie, assujetti avec des perches et des liens, et qu'on fait flotter comme un radeau sur les rivières.
Pour un train desdits bois de 40 à 44 voies faisant le double de l'éclusée, est dû auxdits officiers 34 livres 9 deniers
, Déclar. 22 oct. 1715, Tarif.Train de bateaux, voy. TRAIT DE BATEAUX. Ces mots :
Sur chacun train de sel, ne peuvent être entendus que des bateaux, tireaux et alléges qui passent sous les ponts de ladite ville,
Arrêt du conseil, 17 juill. 1675. - 11Se dit d'un nombre considérable de métiers, et, particulièrement, en typographie, du nombre de presses que l'on emploie.
-
12Il se dit aussi, dans certains métiers, d'une suite plus ou moins considérable d'objets à confectionner.
Celui qui vise à la perfection, après avoir fait un train, je ne dis pas de 5 ou 600 volumes, mais seulement de 25 ou 30… se corrigera, dans les trains suivants, des défauts qu'il aura remarqués dans celui-ci
, Lesné, la Reliure, p. 20. - 13 Terme de marine. Train de mât, espèce de traîneau dont on se sert dans les arsenaux pour transporter des pièces de mâture. On dit aussi traîneau.
-
14Gens de vie peu exemplaire (sens vieilli). Cet homme a du train, du mauvais train chez lui.
On sait qu'Orante mène une vie exemplaire ; Tous ses soins vont au ciel ; et j'ai su par des gens, Qu'elle condamne fort le train qui vient céans
, Molière, Tart. I, 1. -
15 Par extension, bruit, tapage. On fait beaucoup de train dans cette maison.
Quel train ici tous les matins ! l'antichambre est pleine de marchands, de commissionnaires et de créanciers
, Genlis, Théât. d'éduc. Dangers du monde, I, 1.Faire le train, se réjouir avec bruit.
Fig. Faire le train, faire du train, gronder, se fâcher.
Si j'étais obligé de passer la nuit dans la forêt, il me ferait un train… il me ferait un train !
Collé, Part. de chasse de Henri IV, II, 9.Elle était plus grognon ; elle faisait un train à son valet de chambre, à ses femmes !
Genlis, Théât. d'éduc. March. de mode, sc. 2.On ne voulait pas m'entendre ; mais j'ai fait tant de train, qu'on n'a pu me refuser
, Genlis, Théât. d'éduc. la Rosière, II, 8.Un service terrible, et toujours un train d'enfer
, Beaumarchais, Barb. de Sév. II, 7.Fig. Faire du train se dit de quelque objet dont on parle beaucoup, qui agite l'opinion publique.
Que dites-vous du train que fait Wilkes en Angleterre ? il me semble que le despotisme n'a pas plus beau jeu dans ce pays-là que la superstition
, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 26 mai 1768. -
16 Fig. Enchaînement, suite des choses.
On ne sait plus comment reprendre le train de la journée
, Sévigné, 586.Je m'en vais reprendre le train de mes promenades, interrompues seulement pendant quatre jours
, Sévigné, 7 mars 1685.Nous voici dans un vilain train de neiges, de pluies et de vents terribles
, Sévigné, 1er févr. 1690.Je les ai vus [votre esprit et votre corps] trop subtils, trop diaphanes, pour pouvoir jamais être fâchée de les voir dans le train commun des esprits et des corps
, Sévigné, à Mme de Grignan, 22 juill. 1685.Je suis fâchée que vous ayez perdu un de mes paquets ; comme ils sont pleins de nouvelles, cela nous dérange, et vous ôte du train de tout ce qui se passe
, Sévigné, 3 juill. 1672.Il faut rentrer le plus tôt qu'on peut dans ce train ordinaire du gouvernement où les lois protègent tout et ne s'arment contre personne
, Montesquieu, Esp. XII, 18.Je suppose… que Dieu conserve, après la mort de l'homme, ce qu'on appelle son âme, et qu'il abandonne l'âme de la brute au train ordinaire de la destruction de toutes choses
, Voltaire, Métaph. 6. -
17Tournure que prennent les événements, les affaires.
Nous verrons dans peu de jours quel train prendra le reste de la campagne
, Pellisson, Lett. hist. t. I, p. 252.Sitôt que les choses furent dans le train qu'il voulait
, Hamilton, Gram. 4.Prendre le train de, prendre une certaine tournure.
L'époux voyant quel train prenait l'affaire
, La Fontaine, Rém.Et contre le prochain La conversation prend un assez bon train
, Molière, Mis. II, 5.Ses malheurs [de Vardes] prennent le train de ne finir jamais
, Sévigné, 20 oct. 1682.Le carnaval ne prend pas le train d'être bien gaillard
, Sévigné, 31 déc. 1688.L'affaire va bon train, va grand train, elle avance rapidement.
-
18Habitude, manière d'être.
Voilà le train du monde et de ses sectateurs ; On s'y sert du bienfait contre les bienfaiteurs
, La Fontaine, Fabl XII, 16.Mon Dieu ! nous savons le train des enfants dont les pères se remarient, et de quel œil ils ont coutume de regarder ce qu'on appelle belle-mère
, Molière, l'Av. III, 4.Le peuple et les habiles composent le train du monde
, Pascal, Pens. III, 18, édit. HAVET.C'est une chose pitoyable de voir tant de Turcs, d'hérétiques, d'infidèles suivre le train de leurs pères, par cette seule raison qu'ils ont été prévenus chacun que c'est le meilleur
, Pascal, ib. XXV, 80.Mais j'ai du train du monde un peu d'expérience
, Boursault, Ésope à la cour, IV, 2.Quand on a commencé à prendre ce train [des hauts sentiments], les grands hommes se font les uns les autres
, Bossuet, Hist. III, 6.Une certaine habitude, un certain train établi a beaucoup de pouvoir en toute matière
, Fontenelle, Ozanam.J'admire le train de la vie humaine ! nous plumons une coquette, la coquette mange un homme d'affaires, l'homme d'affaires en pille d'autres
, Lesage, Turcaret, I, 12.La société serait perdue, si l'on ne se moquait pas un peu de ceux qui vous sont le plus attachés ; c'est le train du monde
, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 7 mars 1764.Prendre le train, prendre une certaine manière d'être.
Si elle [ma tante] reçoit quelque soulagement, et qu'elle prenne le train de languir, je partirai dès que M. de Coulanges sera revenu
, Sévigné, 126.J'aime votre fille à cause de vous ; mes entrailles n'ont point encore pris le train des tendresses d'une grand'mère
, Sévigné, à Mme de Grignan, 11 mars 1671.Il prit le train du libertinage, même avant l'âge d'être un vrai libertin
, Rousseau, Confess. I.Mener un train d'enfer, faire une grande dépense, user rapidement la vie.
-
19Genre de vie.
Si j'ai dit que je voulais corriger ma conduite et me jeter dans un train de vie exemplaire
, Molière, Festin, v, 2.À l'égard de la cour de France, tout y était comme à l'ordinaire ; il y a un certain train qui ne change point ; toujours les mêmes plaisirs, toujours aux mêmes heures, et toujours avec les mêmes gens
, La Fayette, Mém. cour de France, Œuv. t. II, p. 396, dans POUGENS.Ils marchent toujours du même pas, sans s'alarmer, et suivent toujours le même train de vie, jusqu'à ce qu'ils se soient enfin précipités dans l'abîme
, Bourdaloue, Exhort. sur le jugem. du peuple contre J. C. t. II, p. 67.Les commerces recommencent ; les entretiens se renouent ; les passions se réveillent ; tout va même train
, Massillon, Avent, Disp. à la comm.Allons mon gentilhomme, une superbe audace ! Un train de roi, cet air qui dit : faites-moi place !
Delavigne, Enf. d'Édouard, II, 3. - 20 Terme de fauconnerie. Faire le train à un oiseau, lui donner pour compagnon un oiseau tout dressé, afin de l'accoutumer à la chasse.
- 21Nombre de vibrations qu'un mouvement d'horlogerie produit dans un temps déterminé.
HISTORIQUE
XIIIe s. Por ce qu'erent [ils étaient] si d'un traïn, Estoit Renart niés [neveu d'] Ysengrin
, Ren. 153. Se il le trovent, seront li [à lui] mal voisin, De lui feront molt doleros trahin
, Agolant, v. 28.
XIVe s. Et que, l'iver passé, Bertran ira de là à toute la poissance des François par deça ; Parmi la grant Guienne un tel traïn fera, de quoi jusqu'à mil ans parlé il en sera
, Guesclin. 19414.
XVe s. Il issit hors du chastel tout armé, atout quarante compagnons d'armes, et suivit couvertement le dernier train [de l'armée qui venait de passer]
, Froissart, I, I, 162. Et amena avec lui quarante lances ; dont on en eut grand joye de sa venue ; car il fut mis au train du roy
, Froissart, liv. III, p. 104, dans LACURNE. Ils avoient chevauché si fort que les trois quarts de leurs gens estoient demourez en train derriere eux
, Monstrelet, t. I, ch. 217, p. 288, dans LACURNE. Le cheval sur quoi le roy estoit monté… ne daignoit aller ne trot, ne pas, ne emblure, ains alloit bondissant… adonc dist le roy Passavant : que a ce cheval, qui ne se daigne mettre en aucun train ?
Perceforest, t. II, f° 46. Je me passerois bien de parler de ce fait, pour ce que ce n'est pas le train de ma matiere, mais je suis forcé d'en parler
, Commines, IV, 1. [Il] amena madame de Savoye et tout son train en la plus prochaine place
, Commines, v, 4. La chose prit autre train dont on a parlé ci-après
, Commines, VII, 9. Quant maistre Françoys vit ce train, Dieu scet s'il fit piteuses lippes
, Villon, 1re repue.
XVIe s. La vaillance a ses limites, comme les aultres vertus, lesquels franchis, on se trouve dans le train du vice
, Montaigne, I, 53. Par ce train [en procédant ainsi] vous ne faictes jamais rien qui vaille
, Montaigne, I, 58. Le monde va il pas mesme train que vous allez ?
Montaigne, I, 88. [Archimède] meit soubdain en train des engins espouvantables
, Montaigne, I, 141. Lui qui n'avoit pas veu ce train [troupe] qui le suyvoit
, Montaigne, I, 187. Par là, j'enfilay tout d'un train Virgile en l'AEeide, et puis…
, Montaigne, I, 197. La mesnagerie de la laine, pour en vestir le train de la maison
, La Boétie, 162. Celuy qui feroit le train de dehors [les occupations des champs, etc.]
, La Boétie, 163. Ceux là mesmes [les chœurs], soit qu'ils facent quelque chose, ou qu'ils parlent, s'ils y vont d'un train en bon ordre, c'est plaisir de les veoir
, La Boétie, 171. Ce monstre avoit les deux jambes et train de derriere de pourceau
, Paré, XIX, 20. Tout ce qui noue [nage] au plus profond de l'onde, Deux qui d'une aile en l'air se font un train, Tout ce qui paist la terre au large sein…
, Ronsard, 628. Nos lauriers sont sechez, et le train de nos vers Se presente à nos yeux boiteux et de travers
, Ronsard, 703. … Je parle des rusées Qui ont au train d'amour leurs jeunesses usées
, Ronsard, 125. Il va grand train, c'est à dire legierement, et il va à grand train pour il ha grande suitte après soy
, R. Estienne, Gramm. franç. p. 104, dans LACURNE. Un qui fait train sur la mer [qui trafique]
, H. Estienne, Apol. d'Hérod. p. 36, dans LACURNE. Abaisser le train, ou, comme on dit par maniere de proverbe, tailler les morceaux plus menus
, H. Estienne, ib. p. 304. Afin que le jeu print plus long train [durât plus longtemps]
, Nuits de Straparole, t. II, p. 94. Item est ordinairement à coustume que, quand on fait adjourner la femme mariée pour debte par elle deue ou pour autre cause, l'on fait du mesme train adjourner son mary
, Coust. gén. t. II, p. 947. De grand train à l'estrain [à la paille]
, Cotgrave †
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
TRAIN.Un train de bois se compose de 2 parts, de 18 coupons, de 72 branches et de 576 mises, Maxime du Camp, Rev. des Deux-Mondes, 1er nov. 1867, t. LXXII, p. 175.
Vendre chapelets, oraisons, Petits trains, petits reliquaires, Cordons, ceintures, scapulaires, Harangue des habitants de Sarcelles au roi, 1733, dans CH. NISARD, Parisianismes, p. 203.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
TRAIN, s. m. (Gram.) se dit de la suite ou de ce qui accompagne un grand seigneur, ou d’une queue de robe, ou d’une robe d’état.
Train d’artillerie, (Fortification.) se dit du canon, des mortiers, & de toutes les especes de munitions concernant le détail de l’artillerie, qui sont à la suite des armées ; c’est aussi ce que l’on nomme équipage d’artillerie.
Il est difficile d’établir sur des principes sûrs & constans, quel doit être l’équipage ou le train d’artillerie d’une armée, parce que cet équipage doit être relatif à la force de l’armée, aux entreprises qu’elle doit exécuter, & à la nature du pays où elle doit agir.
La principale partie d’un train d’artillerie est le canon. Si l’on ne considere que les avantages qui en résultent dans les actions militaires, il paroîtra qu’on ne peut en avoir un trop grand nombre ; mais outre qu’une artillerie fort nombreuse est d’une très-grande dépense, elle cause du retardement & de l’embarras dans les marches, & elle donne lieu à une très grande consommation de fourrage par la quantité de chevaux nécessaires pour la transporter & pour voiturer toutes les différentes especes de munitions dont elle a besoin.
Les anciens ingénieurs estimoient qu’il suffisoit dans les armées d’une piece de canon par mille hommes ; mais aucun auteur au-moins que nous connoissions, ne donne les raisons de cette fixation.
Comme l’artillerie doit couvrir & protéger le front des armées, on peut présumer qu’ils croyoient qu’une piece de canon défendoit suffisamment le terrein occupé par mille hommes. L’infanterie étant alors à huit de hauteur, & les files étant moins serrées qu’elles ne le sont aujourd’hui, chaque homme pouvoit occuper à-peu-près deux piés & demi ; dans cette disposition, mille hommes occupoient environ un espace de 50 toises.
Les troupes étant actuellement en bataille sur moins de hauteur, ce qui en augmente le front, il est clair qu’il faut une artillerie plus nombreuse pour garnir le front d’une armée de la même maniere qu’il l’étoit lorsque les troupes étoient en bataille sur plus de profondeur. Aussi paroît-il qu’on ne suit plus, au-moins dans les pays où l’artillerie peut se transporter aisément, l’ancienne proportion d’une piece pour mille hommes. Dans l’armée de Flandres en 1748, il y avoit 116 pieces de canon.
savoir | & | 14 | du calibre de | 16 | |
16 | de celui de | 12 | |||
30 | de celui de | 8 | |||
86 | de celui de | 4 | |||
10 | pieces à la suédoise, | ||||
total | 156 | pieces. |
Cette armée étoit d’environ 114 mille hommes, sans le corps détaché aux ordres de M. le comte de Clermont, qui avoit son artillerie particuliere, ce qui fait une piece de canon pour environ 740 hommes, mais cette armée étoit à portée d’augmenter son artillerie par les entrepôts des places voisines, si elle en avoit eu besoin.
Le choix des différentes pieces dont on compose le train ou l’équipage d’artillerie d’une armée, dépend des opérations qu’elle doit exécuter, & des pays qu’elle doit traverser. Dans un pays de montagnes, on ne peut se charger que de pieces légeres ; on y emploie même souvent une ou deux brigades de petites pieces à dos de mulet. Le goût du général influe aussi quelquefois dans le choix des pieces dont le train d’artillerie est composé ; mais en général il faut autant qu’il est possible, en avoir de toutes les especes pour en faire usage, suivant les différentes occasions. Il est à-propos d’y joindre aussi plusieurs obus ou obusiers, qui servent également dans les siéges & dans les batailles. Comme les bataillons ont actuellement chacun en campagne une piece de canon à la suédoise, ces pieces doivent diminuer le nombre de celles de 4 qu’on employoit auparavant dans la formation de l’équipage d’artillerie, & augmenter celui des pieces de 16 & de 12 qui sont suffisantes, lorsqu’il ne s’agit point de faire des siéges.
Dans les guerres du tems de Louis XIV, on se contentoit dans les équipages d’artillerie les plus considérables, d’avoir des munitions pour tirer cent coups de chaque piece, ce qui paroissoit suffisant pour une bataille quelque longue qu’elle pût être, mais dans les dernieres guerres, on a doublé ces munitions ; on a voulu qu’il y en eût pour tirer deux cens coups de chaque piece.
Dans la distribution de poudre que l’on fait aux troupes, on ne leur en donne qu’une demi-livre pour une livre de plomb. A l’égard de la poudre pour la consommation des boulets, on la regle au tiers de leur poids, & c’est en quoi les tables rapportées dans les mémoires d’artillerie de Saint-Remy se trouvent fautives. Nous renvoyons pour le détail de tout ce qui compose un équipage d’artillerie aux tables insérées dans les mémoires de Saint-Remy, ou à celles qu’on a jointes à la suite de l’article siége, qui sont suffisantes pour en donner une idée. On peut voir aussi sur ce même sujet, la seconde édition de notre Traité d’artillerie.
L’équipage de l’artillerie de l’armée est divisé en brigades, dont chacune contient ordinairement huit ou dix pieces de canon, avec toutes les munitions & les autres choses nécessaires pour leur service. Voici l’ordre de sa marche, suivant M. de Quincy.
« Le bataillon de royal artillerie qu’il y a dans l’armée marche à la tête de tout l’équipage. On en tire autant de détachemens de quinze hommes, commandé par un lieutenant, qu’il y a de brigades, lesquels détachemens doivent les accompagner. Lorsque l’artillerie marche avec l’armée, le trésor de l’armée marche à la tête de l’artillerie ».
On fait marcher un nombre de travailleurs plus ou moins considérable, suivant le besoin qu’on croit en avoir pour la réparation des chemins. Ils marchent après le premier bataillon de royal artillerie, & ils sont sous la conduite d’un officier entendu, & en état de leur commander ce qui peut être convenable pour la commodité de la marche.
Suit immédiatement après un chariot chargé de toutes sortes d’outils, une brigade legere, c’est-à-dire composée de pieces de moindre calibre ; ensuite l’équipage du commandant, celui du commandant en second, s’il y en a, celui du major du bataillon.
Suit après cela une autre brigade légere, avec les équipages des officiers du bataillon ; les équipages des autres officiers marchent à la tête des brigades où ils se trouvent.
Les autres brigades marchent ensuite, mais de maniere que la plus pesante qui a le plus gros canon, & qu’on nomme ordinairement la brigade du parc, marche toujours au centre ; ensorte que s’il y a six brigades, il s’en trouve trois devant cette brigade & autant derriere.
Toutes les brigades, excepté celle du parc, roulent entr’elles, c’est-à-dire qu’elles ont ordinairement la tête & la queue, afin de partager successivement la fatigue de chaque poste.
L’arriere-garde de l’équipage se fait par 50 hommes, tirés des bataillons de royal artillerie ; ils sont commandés par un capitaine.
Il y a à chaque brigade un capitaine de charroi, & deux conducteurs, avec quelques ouvriers pour remédier aux accidens qui peuvent arriver pendant la marche.
Les commissaires provinciaux marchent à la tête de leur brigade, & ils tiennent la main à ce que les officiers qui sont chargés de sa conduite, la fassent marcher avec ordre, & qu’ils ne la quittent point qu’elle ne soit arrivée au lieu qui lui est indiqué. (Q)
Train de bateaux, (Marine.) assemblage de plusieurs bateaux attachés l’un derriere l’autre pour les remonter tout-à-la-fois.
Train, terme de Charron ; c’est toutes les pieces qui composent la machine mobile d’une berline & qui supportent la berline. Voyez les Planches du Sellier.
Train, terme d’Horlogerie ; c’est le nombre des vibrations que produit un mouvement en une heure, ou autre tems déterminé. (D. J.)
Train de presse d’Imprimerie ; on distingue celui de devant d’avec celui de derriere ; celui de devant comprend tout ce qui roule sur les bandes, comme la table, le coffre, le marbre, le grand & le petit tympan : le train de derriere reçoit celui de devant avec toutes ces pieces, quand ce dernier fait son passage sous la platine : les pieces d’assemblage dont est construit celui de derriere, outre qu’elles sont faites pour recevoir dans leur centre, & maintenir celles dont nous venons de parler ; elles sont encore destinées à soutenir le corps entier de la presse : on pose de plus sur ce même train, qui est couvert de quelques planches, l’encrier. Voyez les Planches d’Imprimerie & leur explication.
Train, (Maréchal.) se dit des chevaux & autres bêtes de somme. C’est l’allure ou la démarche du cheval.
Le train ou la partie de devant du cheval sont les épaules & les jambes de devant ; le train de derriere sont les hanches & les jambes de derriere.
Train se dit aussi de ce qui sert à traîner, à porter & à voiturer. Le train d’un carrosse consiste en quatre roues, la fleche ou le brancard, le timon & les moutons.
Train se dit encore de la piste ou de la trace marquée par les piés des chevaux, ou des ornieres faites par les roues des carrosses ou des charrettes.
Train, (Marchand de bois.) est une masse de bois à brûler, dont les buches sont tellement liées ensemble, qu’on la fait flotter sur l’eau pour l’amener à Paris. Les trains ont 36 toises de longueur sur 14 ou 15 piés de large. D’abord le flotteur commence à poser trois buches distantes l’une de l’autre de 9 à 10 pouces, sur lesquelles il dispose neuf collures, dont le gros bout est environné d’une coche tout-autour. Dans cette coche il met une coupliere qui tient dans son anneau un morceau de bois d’un pié de long, planté dans terre pour contenir les trois buches & les neuf collieres. Voyez Collieres, Coche & Coupliere.
Il prend ensuite deux chantiers, qui sont cochés par le gros bout qui met de travers sur les collieres, & arrange du bois dessus de 15 à 16 pouces de hauteur, & d’un pié & demi de largeur. Après avoir fait mettre des couplieres dans chaque coche des chantiers de dessous ; le flotteur prend deux autres chantiers cochés comme les premiers, les met dans les couplieres à un demi-pié de chaque bout de buches, & lie les chantiers de dessous & de dessus avec une rouette à flotter : & ce qui résulte de cette premiere opération s’appelle la tête du train, ou premiere mise. Voyez Chantier & Rouette à flotter.
Comme le flotteur ne peut continuer sa seconde mise sans relever les deux chantiers de dessus, il a deux petites buches fourchues appellées chambrieres, qu’il plante en terre pour élever ces chantiers, & se donner la facilité de mettre le bois au milieu. Quand il a fait 7 mises de cette maniere, il pose à leurs extrémités trois ou quatre buches en rondains l’une sur l’autre, qu’il assure avec deux rouettes à flotter, les tournant à deux fois sur le chantier de dessous. Cette opération s’appelle acolure.
Il n’est guere possible de si bien lier & assembler le bois de ces mises, qu’il n’y ait toujours quelques vuides. Pour les remplir un ouvrier appellé pour cet effet garnisseur, choisit des buches droites, & de grosseur convenable. Il prépare la place d’abord avec une buche applatie par un bout, nommée desserroir, & y enfonce ensuite ses buches à force de bras avec une pidance ou gros maillet.
Cette premiere branche ainsi construite de sept mises, une ouvriere nommée tordeuse, parce qu’elle tord les rouettes, prend un chantier, qu’elle attache avec deux rouettes passées dans les anneaux des deux couplieres de la tête de cette branche, & accole lesdites rouettes autour du chantier où elle les lie. Ensuite elle met deux couplieres, l’une à la tête, & l’autre à la queue, au chantier de dessus du côté de la riviere, & le flotteur ayant piqué deux pieux à ces mêmes extrémités à environ deux piés de son attelier sur le côté, il attache à ces pieux deux prues par un bout, & par l’autre aux deux couplieres des chantiers de dessus, lesquelles prues il arrête avec un morceau de bois éguisé, & nommé fuseau. Ensuite le flotteur, le garnisseur, la tordeuse & l’approcheur qui amene le bois dans une brouette à l’endroit où on fait le train, prennent chacun une buche, qu’ils fourrent dessous ladite branche, & à l’épaule ; ils la font couler jusqu’à une distance de trois piés & demi pour former la seconde branche, & ainsi de toutes les autres branches. Voyez Prues.
Quand les quatre branches sont faites & traversinées à la tête & à la queue, c’est-à-dire, accouplées par des rouettes qui passent des chantiers de dessus aux chantiers de dessous, le coupon est fait & fini. Deux autres ouvriers, compagnons de riviere, viennent prendre ce coupon, le traversinant de nouveau avec trois chantiers, qu’ils attachent en trois endroits différens aux huit chantiers de dessus. On fait quatorze de ces coupons, qu’on appelle coupons simples.
Ensuite les flotteurs font quatre autres coupons, appellés labourages, pour les construire à mesure du flottage, & qu’on abat les piles de bois ; les compagnons choisissent le bois le plus leger, comme le bois blanc, & les font comme les autres coupons, excepté ce qui suit.
Le flotteur prend huit buches plates ou deux fais de bois, de chacun quatre rondins, qu’il pose sur les deux chantiers de dessous, puis il prend deux autres chantiers. Après que le compagnon a mis des couplieres dans les coches des chantiers de dessous, le flotteur met les deux derniers chantiers qu’il a pris dans les bouches de ces couplieres, & attache avec des rouettes à flotter ces deux fais de bois entre les chantiers ; c’est ce qui forme la premiere mise.
Ensuite on construit de la même maniere, mais de buches plates seulement, les secondes mises, dites boutage, c’est-à-dire, l’endroit où le compagnon se tient pour conduire le train.
A la tête de chacune des branches de ces coupons les compagnons mettent deux grosses couplieres. Quand cette tête est faite, & qu’on a mis deux cordeaux faits avec deux grosses rouettes dans chacun des chantiers de dessus ; on prend un morceau de bois d’un pié & demi, qu’on appelle habillot, après avoir posé deux chantiers traversins, cochés à l’envers, les avoir lié aux chantiers du dessus, & avoir passé les rouettes dans les deux premieres couplieres qu’il a mises, il rabat la grosse coupliere avec son habillot sur le traversin, dont on lie & arrête le bout au chantier de dessus.
Dans les branches des rives & à la tête, les compagnons mettent deux grosses couplieres aux chantiers de dessous ; savoir une à la premiere mise, où ils posent un gros & fort chantier éguisé par le bout, appellé nage, & par corruption nege ; & l’autre à la troisieme, où ils posent la fausse nage, qui n’est autre chose qu’une buche de neuf à dix pouces de rotondité, & applatie par le bout : ainsi, les quatre branches de chaque labourage étant faites, les compagnons plantent dans la riviere deux perches appellées darivottes, qu’ils attachent avec de bonnes rouettes sur la nage, & ensuite tous les ouvriers poussent avec force ce labourage, jusqu’à ce que les deux contrefiches ou darivottes fassent suffisamment lever ledit labourage, & lorsque la branche du dedans de la riviere est assez levée, ils reviennent à la branche qui est sur l’attelier, font des pesées pour la mettre à une hauteur proportionnée à celle qui est vers la riviere, & la tiennent ainsi suspendue avec de grosses buches qu’ils ont mises dessous. Les compagnons posent dessus quatre gros chantiers, & après avoir abattu sur le traversin de la tête les huit autres grosses couplieres, qu’ils ont mises aux huit chantiers de dessous, ils les arrêtent par-dessus le traversin de la tête avec des habillots attachés aux chantiers de dessus. Ils prennent les quatre gros chantiers traversins, & les ayant posés vers la nage & fausse nage, ils serrent & abattent les habillots, & les cordeaux qui ont été mis dans chacun des chantiers de dessus sur les traversins, & lient les habillots à ces chantiers.
Après avoir bien assuré les nages par des couplieres serrées & arrêtées par des habillots, ils les plient en demi-cercle jusqu’à la hauteur de la fausse nage, & les attachent par leur extrémité au chantier de dessus par des rouettes contiguës à la fausse nage.
Les quatorze coupons & quatre labourages ainsi faits, les compagnons assemblent sept simples coupons qu’ils mettent au milieu de deux labourages pour former une part ou demi-train. Pour faire cet assemblage, ils mettent au bout de chaque coupon simple, & à un bout seulement des labourages, neuf couplieres vis-à-vis les unes des autres ; ils passent des habillots dans les boucles des couplieres ; & par ce moyen, & à l’aide d’un morceau de bois de deux piés & demi, qui est éguisé & courbé par un bout, & qu’ils appellent troussebarbe, ils font joindre les coupons les uns aux autres avec de bonnes couplieres & des habillots arrêtés aux chantiers de dessus.
Devant le premier labourage de la premiere part, les compagnons font une chambre avec deux chantiers qu’ils passent sous le traversin de devant, & attachent un morceau de chantier, qu’ils appellent courge ; dans cette chambre ils mettent un muid ou un demi-muid futaille pour soulager le train.
La construction d’un train a été inventée par Jean Rouvet, en 1549, mais bien différente de ce qu’elle est aujourd’hui. Il n’y a pas plus de 80 ans qu’à Clamecy on inventa les neges pour conduire & guider les trains. Avant ce tems-là, ceux qui les conduisoient avoient des plastrons de peaux rembourrés, & ils guidoient les trains par la seule force de leurs corps ; cela m’a été assuré, il y a une trentaine d’années, par de vieux compagnons.
Ce qui prouve qu’on ne flottoit point en trains avant 1549, c’est que par ordonnance rendue au parlement de Paris le dernier Juillet 1521, c. lxj. art. 1. la cour ordonna à tous marchands de faire charroyer en diligence aux ports de Paris tous les bois qu’ils avoient découpés, à peine de 500 liv. d’amende.
Mais quoiqu’on ne flottât point en 1527 en trains, on amenoit dès ce tems du bas de la riviere d’Yonne sut les port de Clamecy, Collange, & Château-Censoy des bois, dont on les chargeoit sur des bateaux. Coquille, en son histoire du Nivernois, fait mention en parlant de Clamecy, que la riviere d’Yonne portoit bateau jusqu’en cette ville, & elle n’a cessé de porter bateau que lorsque le flottage en trains a été inventé. On ne peut pas dire précisément l’année : dès-lors on amena à bois perdu des bois du haut de la riviere d’Yonne, de celle de Beuvron & de Fozay ; depuis on a même remonté plus haut, & l’on a pratiqué à la faveur des étangs, des petits ruisseaux qui portent bois & affluent dans les rivieres ci-dessus.
Train de l’oiseau, (terme de Fauconnerie.) le train de l’oiseau est son derriere ou son vol ; on dit aussi faire le train à un oiseau, lorsqu’on lui donne un oiseau dressé qui lui montre ce qu’il doit faire, & à quoi on le veut employer. Fouilloux. (D. J.)
Étymologie de « train »
Provenç. trahi ; cat. tragi ; espagn. tragin, tragino ; ital. traino ; dérivés du lat. trahere, tirer (voy. TRAIRE). Le mot est de deux syllabes, tra-in, jusque vers le XVe siècle.
- (XIIe siècle)[1] Déverbal de traîner.
Phonétique du mot « train »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
train | trɛ̃ |
Citations contenant le mot « train »
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N’interrompez jamais un ennemi qui est en train de faire une erreur.
Napoléon Bonaparte -
Un auteur classique est un auteur sans cesse en train de se former.
Azorin — Lectures espagnoles -
Pense que maintenant, à cet instant, tu es en train de créer... En train de créer ton propre avenir.
Sara Paddison — The Hidden Power of the Heart -
L'échelle des valeurs est en train de perdre ses barreaux.
Frédéric Dard -
Les feuilles Qu'on foule Un train Qui roule La vie S'écoule.
Guillaume Apollinaire de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire — Alcools, Automne malade , Gallimard -
Nous ne savons jamais si nous ne sommes pas en train de manquer notre vie.
Marcel Proust -
Le christianisme en France est en train de devenir folklorique.
Hervé Bazin — Ce que je crois -
Je suis en train d’écrire un livre. J’ai déjà tous les numéros de page.
Steven Wright -
Dans le train, un pervers réserve toujours sa place dans le wagon de queue.
José Artur -
Prête-moi ton grand bruit, ta grande allure si douce, Ton glissement nocturne à travers l'Europe illuminée, Ô train de luxe ! […].
Valery Larbaud — A. O. Barnabooth, Ode , Gallimard
Images d'illustration du mot « train »
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Traductions du mot « train »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | train |
Espagnol | entrenar |
Italien | treno |
Allemand | zug |
Chinois | 培养 |
Arabe | قطار |
Portugais | trem |
Russe | поезд |
Japonais | 列車 |
Basque | trena |
Corse | trenà |
Synonymes de « train »
- marche
- mouvement
- vitesse
- progression
- convoi
- rame
- omnibus
- express
- rapide
- T.G.V.
- turbotrain
- rail
- locomotive
- wagon
- tortillard
- équipage
- suite
- bruit
- tapage
- amble
- arrière-train
- assortiment
- avant-train
- bagage
- charroi
- dépenses
- enfilade
- ensemble
- escorte
- file
- pas
- voiture
- bon train
- boute-en-train
- grand train
- train local
- arrière
- chemin de fer
- mettre en train
- train
- allure
Combien de points fait le mot train au Scrabble ?
Nombre de points du mot train au scrabble : 5 points