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Porte

Variantes Singulier Pluriel
Féminin porte portes

Définitions de « porte »

Trésor de la Langue Française informatisé

PORTE1, subst. fém.

I.− Ouverture pratiquée dans un des plans verticaux qui limitent un espace clos, permettant la communication entre cet espace et ce qui est extérieur à cet espace, et pouvant être obturée par un panneau mobile; ensemble formé par cette ouverture et le moyen de fermeture; espace, obturé ou non, délimité par l'encadrement de cette ouverture (surtout avec les prép. dans et sous).
A.− [L'ouverture, percée dans un mur, descend jusqu'au niveau du sol et ses dimensions minimales permettent le passage d'un homme]
1. [L'espace clos est non couvert et gén. vaste]
a) [Dans une enceinte délimitant une ville]
α) Porte orientale, porte nord; portes d'une cité, de Paris; herses d'une porte; défendre, prendre d'assaut les portes d'une ville; livrer les portes à l'ennemi. Les temples de Kouan-Ti et de Kouan-Yin, situés de part et d'autre de la porte méridionale de Pékin, étaient encore les plus fréquentés en 1948 (Philos., Relig., 1957, p. 54-6).Lorsqu'elle [la cité] était une ville de colonisation, on l'organisait comme un camp, sur des axes à angles droits et entourée de palissades rectilignes (...). Les routes se détachaient des portes de l'enceinte et filaient obliquement vers des buts lointains (Le Corbusier, Charte Ath.,1957, p. 7):
1. ... au lieu d'entrer dans la ville [de Damas] par le faubourg et par la porte que nous avions devant nous, nous le suivîmes [un Arménien] le long des murs, dont nous fîmes presque le tour, à travers ce dédale de jardins et de kiosques, et nous entrâmes par une porte presque déserte, voisine du quartier des Arméniens. Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 211.
Ce qui subsiste de l'enceinte d'une ville et correspond à cette ouverture. La porte de la Craffe [à Nancy] se visite aux mêmes heures que le musée Lorrain (...). À l'intérieur des tours, cachots de prisonniers et collection d'instruments de supplice et de détention (Vosges-Alsace-Lorraine,1969, [Les Guides bleus], p. 109).P. anal. Porte (triomphale). Arc de triomphe construit généralement pour commémorer une victoire. Sous la voûte de la porte Saint-Denis, une gigantesque couronne dorée oscillait lentement (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 160).Donner à leurs édifices utilitaires, ponts, portes triomphales, arches géantes, remparts crénelés (...) cette allure aérienne ou lourde, mais toujours grandiose et ferme (Faure, Hist. art,1912, p. 190).
Porte + nom propre (p. méton.)[Nom de l'endroit (ou du quartier) où se trouve/où se trouvait une porte d'enceinte ou une porte triomphale] Il arriva au TNP de jouer dans un édifice semi-permanent, la grande tente du cirque qu'il installa à la Porte Maillot, en avril 1952, puis à la Porte de Montreuil, en juin (Serrière, T.N.P.,1959, p. 65).
β) Aux portes de + subst. (parfois avec ell. du compl. prép. de).Dans la zone extérieure située aux alentours des portes (d'une ville). [Les émissaires étrangers] étaient obligés d'attendre aux portes de la ville l'autorisation d'y entrer (Chazelle, Diplom.,1962, p. 13).
P. méton. À l'entrée de, tout près de.
[Le compl. désigne une ville] Les Américains ont pu s'habituer avec Mount-Vernon, près de Washington, ou avec les fameux « cloîtres » aux portes de New-York, à des restaurations pleines de charme (Jocard, Tour. et action État,1966, p. 166).
[Le compl., exprimé ou sous-entendu, désigne un autre type d'espace] Sur la frontière qui s'étend jusqu'à Metz, des hommes couraient, la semaine dernière, pendant les nuits, en criant aux armes, l'ennemi est aux portes (Marat, Pamphlets, C'en est fait de nous, 1790, p. 206).Par l'irrigation, le blé s'est étendu jusqu'aux portes du désert (déserts de Thar en Égypte) (Brunhes, Géogr. hum.,1942, p. 133).
Au fig. (souvent dans un cont. temp.)
[Sans compl.] Partout ils ont dit que le radicalisme était aux portes avec le cortège de spectres, de malheurs et de catastrophes qu'il doit nécessairement traîner après lui! (Gambetta, 1872ds Rec. textes hist., p. 66).
[Avec compl.] Aux portes de la vie, de la mort (ou du tombeau). La justice, tenant en ses mains les balances sacrées où se pèsent les actions des mortels aux portes de l'éternité (Volney, Ruines,1791, p. 2).Suivant Marx, le capitalisme est entraîné, en raison des lois intimes de sa nature, dans une voie qui conduit le monde actuel aux portes du monde futur, avec l'extrême rigueur que comporte une évolution de la vie organique (Sorel, Réflex. violence,1908, p. 112).La rayonne n'était d'ailleurs pas le dernier avatar de l'ancienne soie Chardonnet puisque, après la première guerre mondiale, elle dut faire place à la fibre en acétate de cellulose; mais cette dernière nous conduit aux portes de l'actualité (P. Rousseau, Hist. techn. et invent.,1967, p. 332).
[En constr. anal. marquant l'orig.] J'ai vu une jeune personne dans le plus fort de ce triste et violent état, et malgré l'opposition de la famille et des assistans, je lui fis faire huit petites saignées en dix-huit heures, ce qui la tira des portes de la mort (Geoffroy, Méd. pratique,1800, p. 158).
γ) P. métaph., au plur. Byzance a prolongé le monde antique jusqu'à la fin du Moyen Âge. Comme elle gardait les portes de deux continents et de deux mers, au centre du remous des civilisations déchues, elle nourrit de ses lentes agonies sa vie violente et trouble (Faure, Hist. art,1912, p. 246).
b) [Dans une enceinte délimitant un espace plus restreint] Porte d'un château fort, d'une citadelle; porte d'un domaine, d'un palais; porte d'un jardin, d'un parc. Sur quelque cinq mille réfractaires, nous fûmes très peu à franchir les portes du camp (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 327).On tolérait seulement qu'ils [les parents] vinssent à la porte du cimetière (Camus, Peste,1947, p. 1359).
P. méton.
La (Sublime) Porte
Palais du Sultan. C'était le maréchal Mehmed Djaleddin, qui se promenait par là, sans doute entre deux séances à la Sublime Porte, laquelle est voisine (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 261).
P. méton. Gouvernement, empire ottoman (en tant que puissance politique). La flotte turque était infiniment plus nombreuse que celle d'Ibrahim; ou plutôt la Porte avait une flotte immense et magnifique, Ibrahim n'avait que deux ou trois frégates (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835p. 60).SM l'Empereur des Français, SM la Reine du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande, SM le Roi de Prusse, SM l'Empereur de toutes les Russies et SM le Roi de Sardaigne déclarent la Sublime Porte admise à participer aux avantages du droit public et du concert européen (Traité de Paris,1856ds Doc. hist. contemp., p. 126).
La Porte d'or, dorée. Cour des rois achéménides de Perse. (Dict. xixeet xxes.).
c) P. anal., gén. au plur. et avec déterm.
α) [Dans des dénominations de défilés, de gorges montagneuses] Portes albaniennes, du Caucase. Paul et Silas (...) traversèrent le défilé de l'Amanus, les « Portes syriennes »; puis (...) franchissant la branche septentrionale de l'Amanus par les « Portes amanides », ils (...) franchirent le Taurus (...) par les célèbres « Portes ciliciennes », l'un des passages de montagnes les plus effrayants du monde (Renan, St-Paul,1869, p. 123).
[Dans une dénomination de lieu] Portes de fer. Défilé du Danube, séparant les Balkans des Alpes de Transylvanie, ainsi désigné ,,parce que les Turcs, quand ils possédaient les deux rives du fleuve, tendaient une longue chaîne de fer d'un bord à l'autre pour intercepter le passage`` (Lar. 19e). Le chef-d'œuvre de cette catégorie d'ouvrages [des ponts] était celui que, pour mieux surveiller les Daces, Trajan fit bâtir, vers l'an 90, sur le Danube près des « Portes de Fer » (P. Rousseau, Hist. transp.,1961, p. 52).V. aussi dérochement ex.
β) [À propos d'un espace symbolique] Portes du Paradis. Quelques archanges vêtus de fer qui gardaient les portes du ciel (Faure, Hist. art,1914, p. 410).
P. méton. Les portes de l'enfer. V. enfer II A 1.
2. [L'espace clos est couvert et à dimensions hum. (bâtiment, pièce)]
a) Porte béante, encadrée d'une moulure; belle porte; porte d'un appartement, d'un couloir, d'une prison; la porte de qqn (= de la maison, de l'appartement, de la pièce habituellement occupé(e) par quelqu'un). La dernière de ces baraques, établie précisément en face de la porte des Thénardier, était une boutique de bimbeloterie (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 464).Toutes sont représentées suivant des conventions identiques : les rues par une double rangée de cubes blanc et ocre jaune, les toits par du rose rayé de carmin, les portes et les fenêtres par du noir encadré de blanc (Lavedan, Urban.,1926, p. 126):
2. À un tournant de rue, subitement, huit, dix, onze lumières apparurent, portes éclairées où se tenaient accroupies de jeunes femmes Nabatéennes, entre deux lampes rouges qui éclairaient d'en bas leurs têtes chaperonnées d'or. Louÿs, Aphrodite,1896, p. 149.
SYNT. Porte d'une alcôve, d'une antichambre, d'un atelier, d'une auberge, d'un bar, d'une boutique, d'un bureau, d'une cabane, d'un cabaret, d'un cachot, d'une cathédrale, d'une cave, d'une chambre, d'un collège, d'une cuisine, d'une écurie, d'un grenier, d'un laboratoire, d'un pavillon, d'une pièce, d'un temple, d'un théâtre; la porte d'un boulanger, d'un médecin.
La belle porte (vieilli). Synon. de la grande porte (infra α).Par la belle porte (au fig.). Synon. vieilli de par la bonne porte.Il est entré, il est sorti par une belle porte (Ac.1835, 1878).
(Entrer, passer, sortir) par la bonne/mauvaise porte (au fig.). Synon. de par la grande/petite porte (infra α).Si au bout de quelques mois vous n'êtes pas utile, vous rentrerez au séminaire, mais par la bonne porte (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 232).
α) [Avec déterm. spécifiant le type, la forme, la position relative, l'usage, la fonction]
Porte basse, étroite; grande, large, petite porte.
La grande porte. Porte d'entrée principale pouvant être de plus grandes dimensions que les autres, et située sur le devant du bâtiment auquel elle donne accès. Il n'y tint plus (...), gagna la rue de la Pépinière par la rue de Miromesnil, et se décida à pénétrer dans la maison par la grande porte et à voir par ses yeux ce qui était arrivé (Ponson du Terr., Rocambole,t. 3, 1859, p. 300).
(Entrer, passer, sortir) par la grande/petite porte (au fig.). (Accéder à un poste, une situation, un état, ou le quitter) ouvertement, en recourant à des moyens avouables, de la manière la plus honorable/secrètement, en recourant à des moyens détournés, d'une manière peu honorable. M. de Broglie (...) sentait qu'il ne gouvernait plus son ministère ni la Chambre; il avait fait sa tâche pour le moment, et il sortit par la grande porte : c'est la seule par où il sorte toujours. Depuis lors M. de Broglie était rentré au sein de ce qu'on pouvait appeler la plus honorable retraite, et il ne reparut qu'à de rares moments dans l'action politique (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 2, 1850, p. 396).[En parlant de choses] V. ex. de Zola infra.
La porte étroite, entrer par la porte étroite (au fig.). V. étroit A 3 a.P. anal. Parce que la démocratie est la seule voie sûre, mais une porte étroite, une affaire grave, son fonctionnement aux niveaux les plus vulnérables peut faire appel, sans la démentir, au contrôle d'un état tutélaire (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr.,1967, p. 175).
Porte cintrée, ogivale, en ogive, ronde, voûtée. [Les maisons de Damas] sont basses, et les portes surbaissées ressemblent à des portes d'étables (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835p. 215).Porte atticurge*.
Porte feinte, fausse porte. Imitation de porte faite par souci de symétrie. V. faux1I B 2 a ex. de Montherlant.
Porte cavalière*, charretière*, cochère*, piétonne*. Porte bâtarde*.
Porte extérieure, intérieure; porte centrale, latérale, principale; porte de devant (située sur le devant d'un bâtiment); porte (de) droite, (de) gauche; porte du fond, du milieu; porte de, communiquant avec, desservant la cour, le jardin, le vestibule; porte palière*. Il y avait une porte donnant directement de la chambre dans le jardin, mais MmeLoiseau avait préféré la condamner (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 211).V. dégagement ex. 4.
Porte de derrière. Porte qui se trouve à l'arrière d'un bâtiment et permet de sortir à l'insu des personnes qui entrent par la porte principale située sur le devant. Au fig. Synon. de porte de sortie (infra).
Par une/la porte de derrière. Secrètement, à l'insu des autres. Charles mangeait l'avoine des chevaux, doublant les fournitures, revendant par une porte de derrière ce qui entrait par la grande porte (Zola, Nana,1880, p. 1433).
Porte dérobée* ou secrète.
Porte d'honneur. Porte dont l'usage est réservé pour rendre hommage aux personnes qui l'empruntent. Grand'mère, aussi blanche que sa guimpe, poussant du bout de sa bottine son éternelle longue robe grise, jaillit de la porte d'honneur (H. Bazin, Vipère,1948, p. 10).
Porte d'accès, de communication, de secours (utilisée dans les cas où les accès normaux sont impraticables), de service (réservée au service). Le lendemain de fort bonne heure, Julien faisait des copies de lettres dans la bibliothèque, lorsque MlleMathilde y entra par une petite porte de dégagement, fort bien cachée avec des dos de livres (Stendhal, Rouge et Noir,1830p. 246).
Porte d'entrée. Porte permettant d'entrer dans un lieu, parfois exclusivement réservée à cet usage. P. anal. Toutes les plaies (...) sont capables de servir de porte d'entrée à l'infection (Camus, Gournayds Nouv. Traité Méd.fasc. 21928, p. 800).Un premier succès, qui déjà laissait croire enfoncée la « ligne Mareth », porte d'entrée de la Tunisie, faille derrière laquelle l'armée de Rommel s'était retranchée (Gide, Journal,1943, p. 216).
Porte de sortie. Porte permettant de quitter un lieu, parfois exclusivement réservée à cet usage. P. anal. 1. L'isthme de Suez; 2. le détroit de Bab-El-Mandeb et les communications à travers la mer Rouge; 3. le détroit de Gibraltar. Les deux premiers ont servi seulement pour l'entrée en Afrique, sauf lors de mouvements militaires; le troisième par contre a servi aussi de porte de sortie dès les temps les plus reculés (Haddon, Races hum., trad. par A. Van Gennep, 1930, p. 63).Au fig. Porte de sortie. Moyen de se tirer d'une situation difficile. Synon. échappatoire, issue.Se ménager une porte de sortie. [Louis Bonaparte] faisait rire; tout à coup il fit trembler. L'odieux est la porte de sortie du ridicule. Il poussa l'odieux jusqu'à l'exécrable (Hugo, Hist. crime,1877, p. 88).C'est à la fois un impulsif [Déroulède] et un homme qui sait merveilleusement combiner, argumenter, se réserver une porte de sortie (Barrès, Cahiers,t. 10, 1914, p. 312).
β) [Comme compl. prép. d'un subst.]
Cadre, chambranle, encadrement, feuillure, jambages, linteau, montant de porte; marche, seuil d'une porte. Il se tenait dans l'embrasure de la porte, blême, effrayant (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 280).
Pas de la porte. Seuil ou espace situé immédiatement devant la porte, à l'extérieur. Le pas de la porte était usé par leurs piétinements [des curieux]! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 523).
Sur le pas de la (d'une, des) porte(s). La cabaretière elle-même était allée s'asseoir sur le pas de la porte, au soleil (Ponson du Terr., Rocambole,t. 3, 1859, p. 434).Les femmes qui tricotaient sur le pas des portes (Triolet, Prem. accroc,1945p. 59).
Pas(-)de(-)porte, subst. masc. V. ce mot.
Les (la) bagatelle(s) de la porte (vieilli). V. bagatelle B 4.
FISC. Impôts des (ou sur les) portes et fenêtres; p. ell., les portes et fenêtres. Impôt créé en France à la Révolution et supprimé en 1925, dont le montant était fonction du nombre de portes et de fenêtres que comptait chaque habitation. Si l'État réclame le concours de nos lumières, nous les lui devons, comme nous lui devons l'impôt mobilier, les portes et fenêtres, et caetera (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 12).V. impôt ex. 1.
γ) [Comme compl. d'un verbe avec ou sans prép., ou en loc. adv.]
[Sans prép.]
Dégager, percer une porte; mur percé d'une porte. V. ciment ex. 2.Condamner une porte. Condamner sa porte. V. condamner II C 2.
Garder une porte. Barrer la porte (à qqn). Empêcher physiquement quelqu'un de passer par une porte en obstruant le passage :
3. Elle en avait assez d'une noce comme ça, elle préférait son chez elle, Coupeau et Lorilleux durent barrer la porte. Elle répétait : − Ôtez-vous de là! Je vous dis que je m'en vais! Zola, Assommoir,1877, p. 441.
Consigner, défendre, interdire, refuser sa porte (à qqn). Interdire que quiconque (ou que quelqu'un) pénètre chez soi. De simples gens élégants peuvent défendre leur porte trop envahie (Proust, Guermantes 2,1921, p. 376).Porte interdite, réservée (à).
Assiéger la porte de qqn/d'un lieu. S'efforcer, avec acharnement, d'être admis à pénétrer chez quelqu'un/dans un lieu. La foule assiégeait la porte du Théâtre des Variétés (Jouy, Hermite,t. 4, 1813, p. 136).
Franchir une porte. Elles avaient à leurs cornettes des garnitures qui se tenaient droites au-dessus de la tête et s'étalaient tout à l'entour si largement, que pour passer les portes il leur fallait se baisser et marcher de côté (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 4, 1821-24, p. 124).
Passer la porte. Sortir. Il passa la porte sans prononcer une parole, ni dans un sens, ni dans l'autre (Guèvremont, Survenant,1945, p. 141).
Gagner la porte. Se diriger vers la porte pour sortir. Enfin, ils gagnèrent la porte, ils sortirent (Zola, Assommoir,1877p. 412).
Prendre la porte. Sortir, souvent lorsqu'on est dans une situation de conflit, de danger, de nécessité :
4. D'une voix brève, le père, ordonna à Tintin : − Va-t'en, tu n'as rien à faire ici. Le gamin voulut gagner du temps, un regard de Zèphe lui fit prendre la porte. La mère sortit presque aussitôt après lui. Aymé, Jument,1933, p. 251.
Montrer la porte à qqn. ,,Lui faire comprendre qu'on le chasse`` (Ac. 1935).
La porte à côté. [Avec des verbes comme être, habiter, loger, se trouver] Tout près. (Dict. xixeet xxes.).
Porte à porte. L'un à côté de l'autre. Cet atelier se trouvait porte à porte avec la chambre de ma bonne Mélanie, dont il n'était séparé que par la largeur d'un étroit corridor gluant (A. France, Pt Pierre,1918, p. 109).
[Prép. à, jusqu'à] Aller, parvenir à la porte; sonner à la porte.
[Jusqu'à] Je pris congé de Jenny, elle m'accompagna jusqu'à la porte (Janin, Âne mort,1829, p. 89).
Accompagner, reconduire qqn jusqu'à sa porte. Accompagner, reconduire quelqu'un jusque devant chez lui. Si je lui adressais la parole, il se déterminait à me suivre, et m'accompagnait jusqu'à ma porte (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 327).
À la porte (de). Dehors, à l'extérieur, à l'entrée de l'espace clos auquel la porte donne accès. Synon. devant la porte (de).
[Avec compl. prép. de (parfois aux portes de) désignant un lieu ou une pers.] M. Bailly, président du Tiers, quoique instruit par M. de Brézé qu'il n'y avait point de séance, se présenta à la porte de la salle (Ferrières, 1789-91ds Rec. textes hist., p. 19).Chaque soir, Renée allait attendre Trimault à la porte de l'atelier (Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 32).P. méton. Tout près de, à proximité de. Avoir qqc. à sa porte. Cette Afrique à la porte du royaume (Claudel, Soulier,1944, 2epart., 9, p. 1077).Voici le courant électrique à votre porte (Gds cour. pensée math.,1948, p. 505).Au fig. Je suis une femme de trente-sept ans, je me trouve à la porte de la vieillesse (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 271).La vie argotique d'un mot n'est souvent qu'un stage à la porte de la langue littéraire (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 120).Observations spontanées, qui montrent que ce que nous laissons constamment à la porte de notre être y fait antichambre (Warcollier, Télépathie,1921, p. 39).
[Sans compl. prép. de] Avoir sa voiture à la porte, laisser qqn à la porte. La riche demeure se reconnaît à ce que, avant d'entrer, ils posent leurs chaussures à la porte (Renard, Journal,1901, p. 697).Un bruit étrange se fait entendre à la porte, accompagné d'un chant repris en chœur (Menon, Lecotté, Village Fr., 2, 1954, p. 42).
À la porte (de). [Avec des verbes du type flanquer, foutre, jeter, mettre] Dehors, à l'extérieur, en venant de l'espace clos auquel la porte donne accès. Il aurait mis le père Léon à la porte! (Martin du G., Thib.,Pénitenc., 1922, p. 712).Il m'est arrivé de flanquer à la porte de mon cabinet un imbécile des plus titrés (L. Daudet, Brév. journ.,1936, p. 175).P. métaph. Le hasard de la vie est un grand pourvoyeur de choses captivantes et, à moins de mettre la vie à la porte, le maître doit s'accommoder de leçons occasionnelles fréquentes (Hist. instit. et doctr. pédag.,1920, p. 414).Mettre à la porte (p. méton.). Congédier. J'ai envie de mettre tous mes domestiques à la porte (...). Je les ai depuis cinq jours... il faut en finir! (Labiche, Misanthr. et Auv.,1852, i, 2, p. 137).
[Sans verbe et en phrase exclam.] :
5. − Non! non! Empêchez-le de parler! à la porte du syndicat, Cloquet! Fais voter tout de suite Ravoux, on est en nombre! (...) − Vas-y seul! Assez! à la porte! Bravo Cloquet! Non! à la porte! R. Bazin, Blé,1907, pp. 367-368.
À la porte (de). À l'entrée, sur le seuil ou dans l'encadrement de la porte. Un jour, elle étant à la porte, un capitaine vint à passer et lui fit une grande révérence (Nerval, Filles feu, Angélique, 1854, p. 558).Mon grand-père paraissait à la porte de son bureau quand nous ouvrions celle de l'appartement (Sartre, Mots,1964, p. 97).
[Prép. dans] Apparaître, s'encadrer dans la porte.
[Prép. de] Sortir, s'éloigner, s'approcher d'une porte.
Se tromper de porte. Un étourdi qui s'est trompé de porte et se retrouve dans la pénombre d'une bibliothèque aux volets clos, quand il croyait déboucher sur un jardin (Bernanos, Joie,1929, p. 647).[P. méton.] Se tromper de maison. De chaque côté un portrait, celui d'un homme jeune encore, d'une physionomie ouverte, et pour pendant une mère de famille qui souriait à un enfant nouveau-né. C'était le maître du logis et son épouse; je fus prêt à croire que je m'étais trompé de porte (Janin, Âne mort,1829, p. 193).Au fig. Prendre une mauvaise direction dans la conduite de sa vie. Hoederer, Louis, toi, vous êtes de la même espèce. De (...) celle des durs, des conquérants, des chefs. Il n'y a que moi qui me suis trompé de porte (Sartre, Mains sales,1948, 7etabl. p. 256).
[De en corrél. avec en] De porte en porte. En passant d'une porte à une autre (p. méton. d'une pièce ou d'une maison à une autre). Des petits enfants qui s'en vont tout transis de froid de porte en porte demander aux riches une miette de leur table (Lamennais, Paroles croyant,1834, p. 151).V. colporteur ex. 1.
[De en corrél. avec à] Gaspard qui, d'une porte à l'autre, avait quémandé du beurre, des oignons, une brochette (...), revint furieux (Benjamin, Gaspard,1915, p. 27).Un bout de phrase toujours le même qui revenait continuellement, qui était jeté d'une porte à celle d'en face, de la rue à un des perrons, d'un de ces perrons au suivant (Ramuz, Gde peur mont.,1926, p. 130).
De porte à porte (loc. adj. ou adv.). En partant d'une porte pour arriver à une autre. V. mêler I C 2 ex. de Zola.En partic. D'un point à un autre directement et sans transbordements. Le transport routier répond à un besoin de la clientèle, à laquelle il offre certaines facilités que le chemin de fer ne peut lui donner : transport à la demande, transport de porte à porte (Pineau, S.N.C.F. et transp.,1950, p. 43).
Porte(-)à(-)porte, subst. masc. Méthode de vente (de propagande ou d'enquête) dans laquelle le vendeur (le propagandiste ou l'enquêteur) visite systématiquement toutes les habitations d'un secteur donné pour proposer sa marchandise (faire sa propagande ou son enquête). Faire du porte à porte. Ensuite nous sombrerons dans le porte-à-porte des produits d'entretien (H. Bazin, Mort pt cheval,1949, p. 121).Condamnés ici à créer une documentation nouvelle par un laborieux porte à porte dont les résultats sont généralement décevants (Traité sociol.,1967, p. 302).
[Prép. devant, gén. à l'extérieur de l'espace clos auquel la porte donne accès] Arriver, attendre, être, passer, s'arrêter, s'asseoir devant une porte; mettre en faction devant une porte. Le cheval mangeait son avoine devant la porte (Barb. D'Aurev., Memor. pour l'A... B...,1864, p. 432):
6. Sur le seuil, nous leur dîmes au revoir; et la voiture disparut au tournant des Quatre-Routes. Millie frotta ses souliers devant la porte et rentra dans la froide salle à manger, remettre en ordre ce qui avait été dérangé. Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p. 196.
Balayer devant sa porte (au fig., fam.). S'occuper à résoudre ses propres problèmes et à corriger ses propres erreurs au lieu de critiquer les autres. Quant à ceux de mes correspondants qui me renvoient au fascisme français et m'invitent à balayer devant ma porte, la réponse que je leur donne est bien flatteuse pour l'Allemagne : c'est que nos fascistes, qui feraient notre malheur, ne seraient peut-être pas capables de faire celui du monde (F. Mauriac, Le Nouveau Bloc-Notes,1961, p. 166 ds Rey-Chantr. Expr. 1979, s.v. balayer).
[Prép. entre suivie d'un plur.] Entre les portes, une cheminée assez haute surmontée d'un portrait d'ancêtre enchâssé dans la boiserie (Feydeau, Dame Maxim's,1914, ii, 1, p. 28).
Entre deux portes (p. méton.). Rapidement, à la sauvette. Recevoir qqn entre deux portes. L'orphelin revient, jette un regard sévère sur tout le déballage, et entre deux portes, jette à l'oreille de sa femme : « Ne nous lançons pas trop! » (Goncourt, Journal,1865, p. 205).Cette conversation, surprise entre deux portes, m'édifia sur le compte du père (H. Bazin, Vipère,1948, p. 52).
[Prép. par] S'écouler, s'engouffrer, entrer, passer (sa tête), sortir par une porte.
Entrer par une porte et sortir par l'autre. Passer rapidement. La porte du grand salon ne cessait plus de s'ouvrir à deux battants, de se refermer, de se rouvrir de nouveau, pour laisser passage aux visiteurs qui avaient dîné quatre à quatre (ou, s'ils dînaient en ville, escamotaient le café en disant qu'ils allaient revenir, comptant en effet « entrer par une porte et sortir par l'autre ») pour se plier aux heures de la princesse (Proust, Guermantes 2,1921, p. 454).
Si on le chasse/chassez-le par la porte, il rentre par la fenêtre (ou var.). [En parlant d'une pers. qui s'obstine malgré les refus répétés qu'on lui oppose] Vous le renvoyez par la porte, il rentre par la fenêtre; vous le chassez comme neveu, il revient comme gendre (Dumas père, Halifax,1842, iii, 10, p. 92).
[Prép. sous] Passer, se trouver sous une porte.
[Prép. vers] Se diriger, marcher, se précipiter, reculer, regarder vers une/la porte.
δ) TRANSP. AÉRIENS. Sortie d'une salle d'embarquement permettant l'accès à l'avion correspondant. Les passagers pour New York sont priés de se présenter à la porte 40 (Rob.1985).
b) P. métaph. Vous ne trouverez son cœur que par la porte du souvenir (Claudel, Soulier,1944, 2epart., 5, p. 1062).C'est en l'homme qu'on trouve Dieu et on accède à la connaissance de Dieu, corollaire de la connaissance de l'homme, par les deux portes du cœur et de l'esprit (Naudon, Fr.-maçonn.,1963, p. 112).
c) P. méton.
α) [Avec prép. sur] Seuil d'un bâtiment ou d'une pièce. Debout sur la porte d'une boutique, prendre le frais sur sa porte. Les gens se trouvent sur leurs portes et nous font des signes amicaux (Colette, Cl. école,1900, p. 241).On s'était attroupé sur les portes, les trottoirs, du côté de l'ombre (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 85).
β) Le bâtiment lui-même (ou la pièce) :
7. Les retardataires, des ouvriers retenus au travail, la mine maussade de faim, coupaient la chaussée à grandes enjambées, entraient en face chez un boulanger; et, lorsqu'ils reparaissaient, une livre de pain sous le bras, ils allaient trois portes plus haut, au Veau à deux têtes, manger un ordinaire de six sous. Zola, Assommoir,1877, p. 406.
B.− P. anal., domaines techn.
1. [Désigne un passage concrètement perceptible]
a) [En parlant d'un four, d'une chaudière, p. ex.] On assiste tout d'abord au chargement du four (...). On ajoute alors (...) les ferrailles et de la scorie, puis on bouche les portes et on donne le tirage (Barnerias, Aciéries,1934, p. 50).
b) ANAT., MÉD. Portes du foie. Synon. vx de éminences portes (v. porte2). (Ds Lar. 19e-20e).
MÉD. VÉTÉR., ZOOL., vx. Portes du lait. Orifices par lesquels les veines mammaires de la vache pénètrent dans les parois du ventre. (Dict. xixeet xxes.).
c) COUT. Porte (d'agrafe). Petit arceau de fer cousu aux deux extrémités, dans lequel vient s'accrocher l'agrafe. Placer la porte ou faire les brides de boutonnières (Gendron, Mét. tailleur,1927, p. 44).
d) SPORTS
SKI. Espace compris entre deux piquets munis chacun d'un fanion et par lequel le skieur doit passer dans une descente en slalom. Manquer une porte. Un coureur arrachant un piquet de porte n'est pas disqualifié si ses deux pieds sont passés entre les piquets (Gde encyclop. de la Montagne, Paris, éd. Atlas, 1978).
CANOË Passage obligatoire d'un slalom nautique, signalé par des fiches vertes (tribord) et rouges (babord), suspendues au-dessus du plan d'eau (d'apr. Petiot 1982).
2. ÉLECTRON., INFORMAT.
a) Porte (d'accès). ,,Voie d'accès à une mémoire ou à un périphérique`` (Morvan Informat. 1981).
b) ,,Circuit réalisant une fonction logique simple, par exemple, et, non et, ou, non ou, ou exclusif, non`` (Microproc. 1981). Synon. circuit logique.
C.− P. anal. ou au fig. [Avec compl. prép. de, gén. en constr. attribut ou en appos.]
1. Lieu qui ouvre ou commande l'accès à un espace géographique (région, pays, ou espace plus vaste). On ne saurait rien imaginer de plus pittoresque et de plus grandiose que cette porte de l'Andalousie (Gautier, Tra los montes,1843, p. 192).Marseille, porte de l'Orient lui-même ou de l'Afrique (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 725):
8. Se heurtant aux approches des Vosges, les chaînes plissées du Jura, qui se dirigeaient vers le nord-est, s'infléchissent vers l'est. Un intervalle s'ouvre ainsi, d'environ 20 kilomètres; c'est la porte de Bourgogne. Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 234.
2. Moyen d'accéder à quelque chose, d'aborder quelque chose; introduction à quelque chose. Le baptême est, en effet, le premier de tous les sacrements, parce qu'il est la porte de la vie spirituelle (Théol. cath.t. 14, 11939, p. 636).La connaissance de la misère humaine, connaissance qui est la porte de toute sagesse (S. Weil, Pesanteur,1943, p. 44).
II.− Panneau mobile permettant d'obturer cette ouverture. Synon. huis (vieilli, littér.), lourde (arg.).
A.− [Dans un espace, couvert ou non, délimité par des murs]
1. [Avec spécifications concernant l'aspect, la nature, le type]
a) Porte lourde, massive; porte brune, verte :
9. ... elles arrivèrent à une porte épaisse, bardée de fer comme un torse guerrier. Cléopâtre glissa la clef dans la serrure, tourna deux fois, poussa la porte : un homme, un géant dans l'ombre se leva tout entier au fond de sa prison. Louÿs, Aphrodite,1896, p. 172.
b) Porte de (ou en) bois, bronze, chêne; porte métallique. Cabinet de travail, chambres à coucher étaient défendus contre les cambrioleurs par une porte de fer (Blanche, Modèles,1928, p. 38).
Trouver porte de bois (fam.). Synon. de trouver porte close (infra 3 a γ).Quand j'a rentré à la maison, porte de bois je trouve (Musette, Cagayous poilu,1919, p. 18).
Porte de corne*, d'ivoire*.
c) Porte plane, souple; porte cloutée, grillagée; porte blindée, capitonnée; porte battante, coulissante, à deux battants, à glissière, à guillotine, pliante, roulante, tournante, va-et-vient. Il avait fait remplacer par une porte pleine la porte vitrée du cabinet de Cosette (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 528).Leur toiture [de maisons] sans tuile s'ouvre sur le ciel, comme une porte à claire-voie (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 107).
Porte brisée (v. brisé II C 4). Porte coupée. ,,Porte coupée à hauteur d'appui`` (Barb.-Cad. 1971).
Porte perdue. ,,Porte dissimulée dans un lambris`` (Barb.-Cad. 1963).
Porte tambour*; porte à tambour*.
d) [Avec qualification faisant référence à un comportement des pers. qui occupent l'espace clos auquel la porte donne accès] Porte hospitalière. V. ami ex. 109.
2. [En fonction de déterm. ou de caractérisant]
a) Ais, béquille, clenche, gonds, loquet, penture, poignée, serrure, verrou d'une porte; butoir de porte; vantail de porte; avoir la main sur le bouton de porte. Les battants de la porte roulèrent (Bertrand, Gaspard,1841, p. 79).V. béquille ex. 7 :
10. La porte du cabinet de M. Thibault était fermée. Sur un carton fixé par des punaises, il lut : Secrétariat. Il entra (...). Au bruit de la porte, une machine à écrire stoppa, et la tête d'un jeune secrétaire émergea au-dessus du paravent. Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 850.
Compter les clous de la porte. V. clou.
b) Comme une porte de prison
[Avec valeur de superl.] Triste comme une porte de prison. Les deux hommes derrière elle, solides et implacables comme une porte de prison... (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 87).
P. antiphr. Aimable, gracieux, poli comme une porte de prison. Pas aimable du tout, revêche. Les Avignonnais qui sont aimables comme des portes de prison (Larch.1872, p. 203):
11. Oui, la première fois qu'on le voit on lui donnerait le bon Dieu sans confession, mais il y a des jours où il est poli comme une porte de prison... Proust, Sodome,1922, p. 790.
3. [Comme obj. impliqué dans un procès]
a) [Sans prép.]
α) Porte qui bat, bouge, cède, fait du bruit, grince. La porte tournait en gémissant sur ses vieilles charnières (Duhamel, Suzanne,1941, p. 135).
β) Monter, poser une porte; calfeutrer, consolider, huiler une porte. V. arracher ex. 7.
γ) Fermer, ouvrir une porte; fermer une porte à clé, à double tour; barrer, blinder, cadenasser, verrouiller une porte; claquer, tirer une porte; crocheter, défoncer, enfoncer, forcer une porte; une porte qui se ferme, s'ouvre. Pousser une porte (supra ex. 9).
Claquer* la porte au nez de qqn.
Trouver porte close. Ne trouver personne à la maison où l'on arrive; ne pas être reçu quelque part. Ayant voulu revoir certain appartement que le procureur Molinier désignait précédemment comme « le théâtre de ces orgies », il avait trouvé porte close (Gide, Faux-monn.,1925, p. 1138).
À porte close, à portes fermées. Sans témoin, secrètement. Synon. à huis* clos.Cour où fut décapité, en 1632, le dernier roi de Toulouse. Cela se fit à portes fermées, en présence des capitouls (Michelet, Journal,1835, p. 196):
12. Port-Royal n'avoue ses divisions intestines que lorsqu'il ne peut pas faire autrement (...). Mais, à portes fermées, on se gênait moins, et Nicole, suspect de thomisme, a pu dire qu'il n'y avait pas, de son temps, d'homme plus décrié que lui. Bremond, Hist. sent. relig.,1920, p. 445.
Enfoncer* une porte ouverte; enfonceur* de portes ouvertes.
À porte(s) fermante(s)/ouvrante(s) (vieilli). Au moment où l'on ferme (le soir)/ouvre (le matin) les portes d'une ville. À la fermeture des portes. Éva : À quelle heure était-il ici? André : À la fermeture des portes, vers onze heures! (Sardou, Rabagas,1872, v, 1, p. 216).
Fermer* la porte au nez de qqn. Fermer* la porte sur qqn.
Fermer/ouvrir ses portes. Vx. [En parlant d'une ville fortifiée] Se préparer à résister à un siège; capituler avec un certain empressement. (Dict. xixeet xxes.). [En parlant d'une entreprise, d'un établissement] Cesser son activité, temporairement ou définitivement; entrer en activité. D'autres cafés, d'autres restaurants périclitent, perdent leur clientèle, ferment leurs portes et font faillite (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 63).La plupart des établissements ferment leurs portes en juillet pour les ouvrir en octobre (Encyclop. éduc.,1960, p. 351).
Littér. Fermer/ouvrir les portes du temple de Janus. [P. allus. aux portes de ce temple, dans l'Antiquité, fermées en temps de paix et ouvertes en temps de guerre] Mettre fin à la guerre/décider la guerre. (Dict. xixeet xxes.). [P. réf.] Priam : Soit. Venez, mes enfants. Allons préparer les portes de la guerre. Cassandre : Pauvres portes. Il faut plus d'huile pour les fermer que pour les ouvrir (Giraudoux, Guerre Troie,1935, i, 6, p. 66).
Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée. Il faut prendre une décision claire. (Dict. xixeet xxes.).
Fermer/ouvrir la porte à qqn. (Ne pas) accepter quelqu'un. L'Arabe lui dit que Mohammed avait raison et que Dieu prendrait dans son paradis les Arabes, mais qu'il fermerait la porte aux Juifs et aux Chrétiens qui ne seraient pas convertis (Gide, Journal,1896, p. 80).
Laisser une/la porte ouverte à qqn (au fig.). Laisser à quelqu'un une/la possibilité d'agir, de faire quelque chose. Nos paysans exterminaient ces malheureux par douzaines (...). Et Marat trouvait que ce n'était pas encore assez; il reprochait à Dumouriez de leur laisser une porte ouverte (Erckm.-Chatr., Hist. paysan,t. 2, 1870, p. 50).Nous ne pouvions empêcher les Britanniques de traiter seuls avec le Négus. Mais ils ont dû le faire dans des conditions qui laissent la porte ouverte à la France pour l'avenir (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 586).
Fermer/ouvrir la/une porte à qqc. (au fig.). (Ne pas) introduire quelque chose; (ne pas) permettre, autoriser quelque chose. On reste inquiet devant de telles hypothèses, dont le moindre défaut n'est pas de détourner la question et de fermer la porte à des recherches qui prenant l'histoire pour base, n'auraient sans doute pas dit leur dernier mot (Vidal de La Bl.ds Ann. géogr.,1913, p. 299).V. ouvrir I A 1 b γ.
Laisser une/la porte ouverte à qqc. (au fig.). Laisser à quelque chose une possibilité de réussir, de faire son effet. Il faut toujours laisser une porte ouverte à la chance (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 223).
C'est/qqc. est la/une porte ouverte* à qqc.
Fermer / ouvrir sa porte à qqn. Refuser / admettre quelqu'un chez soi ou dans son cercle. L'oncle Hyacinthe enfin, la terreur et l'opprobre de la famille. Mes parents lui avaient fermé leur porte (A. France, Pt Pierre,1918, p. 177).La porte de qqn est (toujours) fermée/ouverte à qqn. Quelqu'un n'est jamais/est (toujours) admis chez quelqu'un. La porte de cette maison est ouverte à tous les honnêtes gens (Ac.1935).
Fermer*/ouvrir* sa porte à qqc. (Ne pas) introduire quelque chose chez soi; (ne pas) permettre quelque chose chez soi; (ne pas) tenir compte de quelque chose.
Fermer/ouvrir (toutes) les portes à qqn. Interdire/permettre à quelqu'un l'accès auprès de ceux qui ont une influence et peuvent apporter une aide. V. amant ex. 76.
Toutes les portes sont fermées/ouvertes à qqn. Quelqu'un est rejeté/admis partout (Ac. 1935).
Fermer/ouvrir à qqn les portes de qqc. (Ne pas) permettre à quelqu'un l'accès à quelque chose. Grazia lui ouvrit les portes d'un monde d'art nouveau (Rolland, J.-Chr.,Nouv. journée, 1912, p. 1463).
(Régime de la) porte ouverte (dr. internat. publ.). ,,Régime lié à l'expansion coloniale européenne et consistant dans l'obligation imposée à certains États d'assurer la liberté de concurrence économique (absence de discrimination) aux ressortissants de tous les pays`` (Jur. 1981).
(Opération, journée) porte(s) ouverte(s). ,,Possibilité offerte au public de visiter librement, pendant un temps limité (...), les installations et les locaux d'une entreprise, d'un service public, etc., afin d'informer les visiteurs et de les intéresser au fonctionnement, à l'organisation de l'entreprise ou du service public en question que l'on souhaite faire mieux connaître`` (Gilb. 1980). Portes ouvertes dès aujourd'hui à Velaine-en-Haye. La forêt livre ses secrets (L'Est Républicain,13 nov. 1985).
Forcer la porte de qqn. Pénétrer chez quelqu'un malgré son interdiction, contre sa volonté. V. forcer ex. 9.Forcer les portes de qqc. (au fig.). Pascal et Leibniz nous apparaissent associés pour forcer les portes de l'infini mathématique (Gds cour. pensée math.,1948, p. 529).
b) [Avec prép.] S'appuyer contre une porte, coller son oreille contre une porte, debout contre une porte; se trouver derrière une porte.
[Prép. à] Clouer qqc. à une porte; s'adosser, s'appuyer à une porte; cogner, frapper, gratter, heurter à une porte.
Écouter à la porte de qqn. Écouter à travers une porte ce qui se dit ou le bruit qui se fait dans une pièce à l'extérieur de laquelle on se trouve. Elle marcha légèrement le long du corridor pour ne point éveiller son cousin, et ne put s'empêcher d'écouter à sa porte la respiration qui s'échappait en temps égaux de ses lèvres (Balzac, E. Grandet,1834, p. 98).
Écouter* aux portes.
Se casser le nez à (ou contre) la porte de qqn. Synon. de se casser le nez*.
Frapper* à la porte de qqn. Frapper* à la bonne/mauvaise porte. Frapper à toutes les portes. Solliciter l'aide de tout le monde. Je les ai avertis; j'ai frappé à toutes les portes républicaines avec la constance d'un frère quêteur; je leur ai dit de frotter leurs épées : qu'Alexandre serait mort quand ils s'éveilleraient (Musset, Lorenzaccio,1834, v, 2, p. 255).
[Prép. sous] Lumière qui filtre, vent qui passe sous la porte; glisser qqc. sous une porte. Mettre la clé* sous la porte.
[Prép. sur] Afficher, écrire qqc. sur une porte; se précipiter sur une porte. Laisser, trouver la clé* sur la porte.
B.− P. anal. [À propos d'autres volumes nettement délimités par des parois] Porte d'une cage, d'une chaudière, d'un sas. À vingt pas de la maison, le four, coiffé de son petit toit de planches, faisait une tache sombre; la porte du foyer ne fermait pas exactement et laissait passer une raie de lumière rouge (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p. 101).Remplir le tambour [d'une machine à laver] de linge aux trois quarts sans le tasser, afin qu'il puisse se déplacer facilement; fermer la porte du tambour; placer le couvercle sur la machine (Lar. mén.1926, p. 195).
[Dans un meuble] Porte d'un placard. Dans certaines salles, des tables à abattants sont fixées sur la face intérieure des portes d'armoires (Civilis. écr.,1939, p. 50-9).
[Dans un véhicule] Panneau mobile qui donne accès à l'intérieur du véhicule. Porte avant d'un avion. Chaque face de la caisse [des wagons couverts, pour le transport de marchandises] comporte une ou deux portes roulantes et, le plus souvent, des baies d'aération pouvant être obturées par des volets coulissant verticalement (Bailleul, Matér. roulant ch. de fer,1951, p. 99).
[Véhicule plus partic. destiné au transp. de pers.]
Synon. de portière.Porte d'une voiture de deuxième classe. La conduite intérieure se désignera d'une façon formelle par les termes suivants : coupé : véhicule ayant deux portes et deux glaces (le pare-brise et la glace arrière ne comptant pas). Coach : deux portes, quatre glaces... (Chapelain, Techn. automob.,1956, p. 24).
[Dans une automob.] Panneau mobile donnant accès à l'intérieur, y compris le coffre. Voiture en version trois ou cinq portes.
MAR., TRAV. PUBL.
[Dans un bateau] Porte étanche*.
[Dans un port] Portes de bassin. ,,Portes flottantes qu'on remplit d'eau pour les alourdir avant de les appliquer contre l'entrée du bassin pour la fermer et qu'on vide pour les faire flotter quand on ouvre le bassin`` (Le Clère 1960). Porte d'ebbe*.
[Dans une écluse] Panneau mobile dont la manœuvre permet de remplir ou de vider l'écluse. Les portes d'écluses sont habituellement à deux vantaux qu'on faisait jadis en bois et qu'on fait également en fer aujourd'hui (Bourde, Trav. publ.,1929, p. 274).Porte busquée*.
MINES. Porte d'aérage. Panneau mobile installé dans une galerie, qui fait obstacle au courant d'air. V. aérage ex. 6.
REM. 1.
Porte-, élém. de compos.[Le 2eélém. est un subst. fr.; le subst. fém. comp. désigne une porte qui présente aussi des caractéristiques propres à ce que désigne le 2eélém.] a) [Corresp. à porte1I A 1 a α]
Porte-forteresse. Presque toutes les entrées du grand Bâle sont des portes-forteresses d'un beau caractère (Hugo, Rhin,1842, p. 380).
b) [Corresp. à porte1II] V. porte-fenêtre et aussi : α)
Porte-barrière. Il s'arrête avant de franchir la porte-barrière (Martin du G., Taciturne,1932, II, 4, p. 1283).
β)
Porte-croisée. Synon. de porte-fenêtre.Les arrêts de moulures, feuillures, rainures pour les appuis de portes-croisées et cloisons vitrées seront payés séparément (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât.,t. 2, 1928, p. 122).
γ)
Porte-persienne. La porte-persienne du café commençait à battre (E. de Goncourt, Élisa,1877, p. 110).
2.
-porte, élém. de compos.a) [Le 1erélém. est un subst. fr.] V. bateau-porte.b) [Le 1erélém. est un élém. formant] V. contre-porte.
3.
Porte(-)à(-)porte(Porte à porte, Porte-à-porte) (supra I A 2 a γ).
4.
Portière, adj. fém.,rare. Tour portière. Tour qui comporte la porte d'entrée. C'était [la sarrasine] une série de pieux mobiles indépendants les uns des autres, et manœuvrant, d'ailleurs, comme la herse, dans l'arcade de la tour portière (Sand, Beaux MM. Bois-Doré, t. 2, 1857, p. 74).
Prononc. et Orth. : [pɔ ʀt]. Homon. : formes du verbe porter. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Fin xes. « ouverture pratiquée dans les murs d'une ville pour y entrer et sortir » porta de la ciptat (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 266); 1100 porte (Roland, éd. J. Bédier, 3650); 2. ca 1170 « porte d'un château » (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 347); 3. 1658 « nom gardé par un lieu à la périphérie d'une ville » la porte Saint-Antoine (Les Lois de la galanterie, p. 78 ds Lexique de Molière, éd. E. Despois, II, 104, note 4). B. 1. Ca 1100 « ouverture faite pour entrer dans un lieu fermé » [ici le paradis] (Roland, 2258); 1176-81 porte d'une meison (Chrétien de Troyes, Chevalier au Lyon, éd. M. Roques, 4656); d'où en partic. a) α) fin xives. fausse porte (Jean Froissart, Chroniques, éd. S. Luce, t. 8, p. 69); fig. 1588 (Montaigne, Essais, III, 5, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, 867 : qui nous conduit à la verité par une fauce porte); β) 1577 porte secrete (R. Belleau, Œuvres, I, 86 ds IGLF); γ) 1588 porte de devant, de derrière (B. Palissy, Disc. admir., 279, ibid.); b) loc. α) 1480 de porte en porte « de maison à maison » (Mistere Viel Testament, XXIX, 25691, III, 364, ibid.); 1694 à la porte de « tout près de » (Ac.); d'où id. porte à porte (ibid.); β) 1548 entre deux portes (N. Du Fail, Baliverneries, 145 ds IGLF); γ) 1675, 28 août rentrer par une autre porte « avoir recours à un autre moyen » (Mmede Sévigné, Corresp., éd. La Pléiade, II, 82); δ) 1690 mettre qqn à la porte « congédier » (Fur.); c) fig. 1604 (Montchrestien, Les Lacenes, p. 180 ds IGLF : La vie n'a qu'une porte et mille la mort); d) 1694 « ce qui permet d'entrer dans un pays » (Ac.); 2. a) 1155 « panneau qui permet la fermeture d'un passage » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 3209); 1555 porte de lict (Mobilier fourbisseur Lyon, 8 ds IGLF); 1608 porte à deux battants (Nicot); 1636 porte brisee « porte dont une moitié se brise et se replie sur l'autre, dans le sens de la hauteur » (Monet); 1676 porte fenestre (Félibien, p. 706); 1701 porte vitrée « porte partagée par des croisillons de petit bois remplis par des carreaux de verre » (Fur.); 1749 porte batante « châssis couvert d'étoffe qui se referme de lui-même devant la porte d'une pièce pour y amortir le bruit » (Mém. Soc. Hist. Paris et Isle de France, 1899, p. 40); b) technol. α) 1580 en parlant d'un four (B. Palissy, op. cit., p. 237 ds IGLF); β) id. porte du canal (Id., ibid., p. 196); γ) 1688 porte d'un carosse (Rich. t. 2); c) loc. α) 1568 fig. ouvrir la porte à (la tristesse) (R. Garnier, Porcie, 1848, I, 73 ds IGLF); 1611 ouvrir la porte à « faciliter » (N. Pasquier, Le Gentilh., p. 171 ds Gdf. Compl.); β) 1573 forcer la porte de qqn (R. Garnier, Hippolyte, 575 ds IGLF); γ) 1583 fermer la porte à (tous les maux) (Id., Les Juifves, 237, III, 108, ibid.); 1690 fermer la porte à qqn « ne pas vouloir l'admettre chez soi » (Fur.); 1694 frapper à toutes les portes (Ac.); 1727 écouter aux portes (Boissy, Français à Londres, p. 36); 3. 1538 Porte « cour de l'empereur des Turcs » (Est.); d'où 1681 « cour orientale en général » (Bossuet, Hist., III, 5 ds Littré). C. 1. 1572 « petit anneau ou l'on fait entrer le crochet d'une agrafe » (Revue des soc. savantes, t. VII, 1874, 561 ds IGLF); 2. géogr. a) 1688 « nom de certains défilés (en Asie Mineure, sur les Balkans) » (Rich. t. 2); b) 1752 « col des Pyrénées » (Trév.); 3. 1869 portes du lait « ouvertures par lesquelles les veines mammaires de la vache pénètrent dans les parois de la poitrine » (Littré); 4. 1937, 16 févr. sports « espace compris entre deux piquets et où le skieur doit passer » (L'Auto ds Petiot 1982). Du lat. porta propr. « passage » (cf. portus > port1* et ici le sens C 1), spécialisé dans le sens de « porte d'une ville », c'est-à-dire « passage sous le rempart », p. oppos. à fores « porte de la maison »; mais cette distinction ne s'est pas maintenue, et porta, double de ostium « porte de maison » (v. huis), avec le sens gén. de « porte » a éliminé fores dans les lang. rom. (Ern.-Meillet); porte, à son tour, a éliminé huis au cours du Moy. Âge. Fréq. abs. littér. : 34 851. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 44 332, b) 57 673; xxes. : a) 56 014, b) 45 802. Bbg. Gougenheim (G.). Notes sur le vocab. de Robert de Clari et de Villehardouin. Romania. 1945, t. 68, pp. 418-419. − Quem. DDL t. 6, 19. − Wexler 1955, p. 80.

PORTE2, adj.

ANAT. [Toujours en fonction de déterm. postposé, avec un petit nombre de subst.]
A.− Veine (ou tronc) porte. Grosse veine formée par la réunion des principales veines des viscères digestifs abdominaux, qui amène le sang de ces viscère au foie où elle se divise en deux branches qui se capillarisent. Les affections directement dépendantes de l'engorgement de la veine porte (Cabanis, Rapp. phys. et mor.,t. 1, 1808, p. 247).La toxicité de ce chyme [de l'intestin grêle] est moins grande pour l'animal quand on l'injecte dans un rameau de la veine porte que, lorsqu'on le dépose dans une autre veine de la circulation générale (Ce que la Fr. a apporté à la méd.,1946, p. 228).
[P. méton.] Qui se rapporte à la veine porte ou qui la comporte. Le colibacille venu de l'intestin emprunte la circulation porte (Widal, Lemierreds Nouv. Traité Méd.fasc. 31927, p. 256).
Éminences portes. Saillies, au nombre de deux, se trouvant à la face inférieure du foie et délimitant le hile. Dans le papion (...), il n'y a qu'un canal hépatique, qui sort plus grand que le cystique, des éminences portes et s'unit à ce dernier (Cuvier, Anat. comp.,t. 4, 1805, p. 23).
Espaces portes. ,,Espaces conjonctivo-vasculaires constitués par l'élargissement des fissures interlobulaires du parenchyme hépatique`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Les espaces portes offrent par place de l'infiltration leucocytique (Widal, Lemierre, Abramids Nouv. Traité Méd., fasc. 31927, p. 73).
Système porte. Système de la veine porte et de ses ramifications. Il fut assez heureux pour retrouver les mêmes œufs et les mêmes parasites dans le système porte de deux chats (Brumpt, Parasitol.,1910, p. 308).
B.− P. ext.
Veine porte. Grosse veine prolongée à ses deux extrémités par un réseau capillaire. Entre les veines caudales et les veines cardinales [s'étend] le réseau de la veine porte rénale (E. Perrier, Zool.,t. 3, 1903, p. 2485).
Système porte. ,,Appareil vasculaire, artériel ou veineux, formé d'un vaisseau se terminant à ses deux extrémités par un réseau capillaire`` (Méd. Biol. t. 3 1971). Système porte hépatique, rénal :
Il existe en outre une branche des veines hépatiques qui vont aboutir aux veines sus-hépatiques et de là à la veine cave inférieure. Nous retrouvons ici un système de vascularisation très particulier car le réseau de capillaires, qui normalement devrait être situé entre artères et veines, est situé ici entre deux systèmes veineux, le système porte et le système des veines sus-hépatiques. C'est ce que l'on appelle un système porte. (Rappelons qu'il existe un système porte mais de type artériel au niveau du rein). Quillet Méd.1965, p. 128.
Prononc. et Orth. : [pɔ ʀt]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1314 (Henri de Mondeville, Chirurgie, 389, 391 ds T.-L.); 1855 appareil porte rénal, appareil porte pulmonaire (Littré-Robin). Empl. adj. et spécialisé de porte1*.
DÉR.
Portal, -ale, -aux, adj.,anat. Qui se rapporte à la veine porte ou au système porte (supra A). Stase, syndrome portal(e). Les perturbations considérables qu'il [le foie] peut entraîner en réalisant un barrage anatomique répondent au syndrome d'hypertension portale (Bariéty, Coury, Hist. méd.,1963, p. 690).− [pɔ ʀtal], plur. masc. [-o]. − 1reattest. 1910 (Brumpt, op. cit., p. 251); de porte2, suff. -al*.

Wiktionnaire

Adjectif - français

porte \pɔʁt\ masculin et féminin identiques

  1. (Anatomie) Qualifie les parties du système circulatoire des vertébrés qui vont d'un réseau capillaire à un autre, sans passer par le cœur.
    • La veine porte, ses branches afférentes et ses branches de division intra-hépatiques ont un flux hépatopète et une analyse spectrale similaire. — (Marie-Christine Plainfossé, L'écho-doppler couleur en pratique viscérale et périphérique, Masson, 1997, page 170)
    • Ces communications permettent l'établissement d'une circulation collatérale dans les cas d'obstruction intra- ou extrahépatique du système veineux porte. — (Keith L. Moore et Arthur F. Dalley, Anatomie médicale: Aspects fondamentaux et applications cliniques, De Boeck Supérieur, 2006, page 278)
    • Les branches les plus volumineuses de ces deux vaisseaux cheminent côte à côte dans des tractus fibreux, appelés espaces portes, accompagnés par les canaux biliaires qui véhiculent la bile dans la direction opposée. — (Paul Richard Wheater, Barbara Young et John W. Heath, Histologie fonctionnelle, De Boeck Supérieur, 2004, page 274)

Nom commun - français

porte \pɔʁt\ féminin

  1. (Menuiserie) Ouverture battante dans un mur qui permet d’entrer ou sortir d’un endroit.
    • Il remarqua que la porte de dehors n’était fermée qu’au loquet alors que, la veille au soir, il était sûr d’avoir poussé le verrou. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • A cet instant, la porte de la rue s’ouvrit et un homme encore jeune, visiblement saoul, entra. C’était le comique du quartier. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • M. Constant pressa le bouton d'une sonnerie et jeta un ordre au gardien qui surgit dans l’entre-bâillement de la porte. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, p. 151)
    • La veille de ce mercredi 12 juin, mon ami Maurice Andin, […], avait été arrêté à son domicile et la police y avait laissé un inspecteur. C'est lui qui m’ouvrit la porte lorsque je tombai dans la souricière. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • Il poussa la porte si fort que le fer à cheval suspendu au linteau de chêne tinta faiblement. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  2. Élément qui ferme certains meubles ou certaines constructions servant à divers usages.
    • Les quelques milles qui séparent Cristobal de Gatun furent vite franchis et les portes de la grande écluse triple s'ouvrirent devant moi. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Dans ls maisons moyennes on compartimentait à force de doubles portes et portes “à matelas” posées légèrement en biais, ce qui les amenait è se fermer d’elles-mêmes. — (Jean de La Varende, Versailles, Paris, édition Henri Lefebvre, 1959, page 175)
    • Les portes d’un buffet.
    • La porte d’une cage.
    • La porte d’un four.
  3. Ouverture permettant le passage dans l’enceinte d'une ville ; accès à cette ville souvent fortifié et défendu dans une muraille.
    • Nous avancions tristes et mornes, mais tout à coup se présente la magnifique ville de Troyes avec sa porte guerrière, son menaçant béfroi, ses hauts boulevards, ses hautes tours, ses longues murailles crénelées. — (Amans-Alexis Monteil, Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles, 1830, page 30)
    • Ce jeune gentilhomme, comme l’avait annoncé l’amiral, entrait à Paris par la porte Saint-Marcel vers la fin de la journée du 24 août 1572. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
    • Une antique muraille encerclait la cité, livrant passage, par une vaste et belle porte fortifiée, à une grand’route bordée d’arbres. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 105 de l’édition de 1921)
    • La ville avait la réputation d’être imprenable ; son château s’élevait à l’est et la ceinture de murailles qui entourait la cité venait s’y attacher ; des portes, des bastions, des fossés formaient un respectable appareil de défense. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1923)
  4. (Par analogie) Tout passage d’un lieu ou d’une situation, à un autre.
    • Bon vin, bons mots, gaillardes chansonnettes,
      Sont aiguillons aux amoureux désirs,
      En toute porte entr’ouverte aux plaisirs
      L'adroit Amour aisément s'insinue.
      — (Jean de la Fontaine, Le Sassenage -1691- Conte, dans Contes et nouvelles en vers, volume 3, 1762, page 185)
    • Cet emploi est la porte qui vous mènera aux plus hautes fonctions.
  5. (Sport) Espace entre deux piquets lors d’un slalom.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
  6. (Géographie) Gorge ; défilé.
    • Les portes de Cilicie.
  7. (Télécommunications) Signal permettant de sélectionner les parties d’une onde au cours d’un ou plusieurs intervalles de temps.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
  8. Sorte de petit anneau où l’on fait entrer le crochet d’une agrafe et qui sert à la retenir.
    • Il faut mettre cette porte bien en face de cette agrafe.
  9. (Électronique) Unité de base d’une fonction logique combinatoire.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
  10. (Figuré) (Par analogie) Lieu d’entrée ou de sortie d’un territoire.
    • La Turquie représente la porte de l’Orient.
  11. (Figuré) Territoire proche ; se rapporte à un événement proche de chez soi.
    • L’Empire chérifien n’était plus qu'un anachronisme condamné à disparaître, un sépulcre blanchi que l’Europe du XXe siècle ne pouvait plus tolérer à sa porte. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 117)
    • La guerre culturelle n’est jamais très loin de votre porte dans l’Amérique contemporaine. — (Douglas Kennedy, Douglas Kennedy : « Le capitalisme américain s’effondrera-t-il comme un château de cartes quand le Covid-19 sera dompté ? », Le Monde. Mis en ligne le 1er avril 2020)
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Littré (1872-1877)

PORTE (por-t') s. f.
  • 1Ouverture pratiquée dans les murs d'une ville, pour y entrer et en sortir (ce qui est le sens propre du latin porta). Thèbes le pouvait disputer aux plus belles villes de l'univers ; ses cent portes chantées par Homère sont connues de tout le monde, Bossuet, Hist. III, 3. Il ne faut qu'ouvrir l'Écriture, pour trouver partout que la puissance publique paraissait aux portes des villes, où se tenaient les conseils et se prononçaient les jugements, Bossuet, 2e instr. sur les prom. de l'Église, 40. Dès que Darius se vit en possession de Babylone, il fit enlever les cent portes et abattre les murailles de cette superbe ville, pour la mettre hors d'état de se révolter dans la suite, Rollin, Hist. anc. Œuvr. t. III, p. 73, dans POUGENS. Un étranger né à Mynde voulut savoir comment il [Diogène] avait trouvé cette ville : j'ai conseillé aux habitants, répondit-il, d'en fermer les portes, de peur qu'elle ne s'enfuie. C'est qu'en effet cette ville, qui est très petite, a de très grandes portes, Barthélemy, Anach. ch. 28.

    Ouvrir ses portes, capituler. Alexandrie lui ouvre ses portes, Bossuet, Hist. I, 9.

    Dans le sens contraire. Fermer ses portes, se décider à soutenir une attaque, un siége.

    Fermer les portes d'une ville, empêcher d'y entrer. Déclarons-nous, madame, et rompons le silence ; Fermons-lui dès de jour les portes de Byzance, Racine, Baj. I, 2.

    L'ennemi est aux portes, l'ennemi est tout près de la ville. On s'occupait toujours de controverse, et les Turcs étaient aux portes, Voltaire, Mœurs, 91.

    Fig. Tes plus grands ennemis, Rome, sont à tes portes, Racine, Mithrid. III, 1.

    Porte de secours, porte d'une citadelle donnant sur la campagne et par laquelle on peut introduire du secours.

  • 2Ouverture faite pour entrer dans un lieu fermé et pour en sortir. La baie, le seuil d'une porte. Percer une porte dans un mur. Entrez dans cette porte et laissez-vous conduire, Molière, École des femmes, v, 3. L'un est un bon marchand à grand'porte cochère, Où l'étoffe par aune est d'un écu plus chère, Boursault, Mots à la mode, sc. 4. Qui pourrait le croire ? les architectes ont été souvent obligés de hausser, de baisser et d'élargir leurs portes, selon que les parures des femmes exigeaient d'eux ce changement, Montesquieu, Lett. pers. 99.

    Mettre quelqu'un à la porte, le chasser de chez soi. On me mit à la porte avec un peu plus de vingt francs en petite monnaie qu'avait produits ma quête, Rousseau, Confess. II.

    Mettre un domestique à la porte, le congédier avec mécontentement.

    Familièrement. Prendre, gagner la porte, se retirer, s'échapper. J'ai gagné doucement la porte sans rien dire, Boileau, Sat. III.

    Prenez-moi la porte, et bien vite, sortez d'ici au plus tôt.

    On dit dans le même sens : passez la porte, passez-moi la porte, enfilez-moi la porte bien vite.

    Être à la porte, être mis dehors. Si j'épouse une fois monsieur, me voilà forte ; Une heure après l'hymen, ils sont tous à la porte, Collin D'Harleville, Vieux célib. III, 10.

    À la porte, en entrant. Pourquoi veux-tu, cruel, agir d'une autre sorte ? Laisse, en entrant ici, tes lauriers à la porte, Corneille, Hor. IV, 7. Il avait accoutumé de dire qu'un novice, entrant dans le monastère, devait laisser son corps à la porte, Bossuet, Panég. St Bernard, 1. Chacun peut le traiter [un auteur dramatique] de fat et d'ignorant, C'est un droit qu'à la porte on achète en entrant, Boileau, Art p. ch. III. Il [Corneille] laissait, pour me servir de ses propres termes, ses lauriers à la porte de l'Académie, Racine, Rép. au disc. de Th. Corneille.

    Familièrement. Être logé à la porte de quelqu'un, avoir une habitation voisine de la sienne.

    Fig. Cette mort qui est peut-être à la porte, Massillon, Carême, Mort. Serez-vous toujours, Seigneur, à la porte de mon cœur pour en solliciter l'entrée ? Massillon, Myst. Visit.

    On dit dans un sens analogue : il a une maison à la porte, aux portes de la ville, il a une maison qui est fort près de la ville.

    Être à la porte, attendre la sortie de quelqu'un. Les chiens à qui son bras a livré Jézabel, Attendant que sur toi sa fureur se déploie, Déjà sont à ta porte, et demandent leur proie, Racine, Athal. III, 5.

    Être porte à porte, se dit de personnes qui logent dans des maisons contiguës.

    Dans le langage familier, être porte à porte de quelqu'un. La maréchale de Villars, qui logeait porte à porte de nous, entre chez Mme de Saint-Simon, Saint-Simon, 235, 130. Heureusement la servante d'un vieux bon homme qui logeait au-dessous de moi se leva au bruit, courut appeler M. le châtelain, dont nous étions porte à porte, Rousseau, Conf. XI.

    Dans les couvents, faire la porte, remplir les fonctions de portier.

    Donner la porte à quelqu'un, le faire passer devant soi par honneur. Ils passent devant les uns dans leur propre maison, ils chicanent avec les autres pour éviter de leur offrir la porte, Caillières, Mots à la mode, II.

    Fig. Rentrer par une autre porte, avoir recours à un autre moyen. Varangeville rentra par une autre porte et dit à Monsieur…, Sévigné, 28 août 1675.

    Fig. Par la porte et par les fenêtres, de toutes parts. La fortune entre dans cette maison de Fouquet par la porte et les fenêtres, Patin, Lettr. t. II, p. 428.

    Fig. Si on le chasse par la porte, il rentre par la fenêtre, se dit d'un importun dont on ne peut se défaire.

  • 3Il se dit, par extension, des endroits de Paris où étaient anciennement les portes de l'enceinte. Du faubourg Saint-Jacques à la porte de Richelieu, de la porte de Richelieu ici, d'où je dois aller encore à la Place-Royale, Molière, l'Amour méd. II, 3.

    Porte se dit, à Paris, de quelques monuments en forme d'arcs de triomphe. La porte Saint-Martin. Là est le dessin de la porte Saint-Denis, dont la plupart des Parisiens ne connaissent pas plus les beautés, que le nom de François Blondel, qui acheva ce monument, Voltaire, Temple du Goût.

  • 4Assemblage de bois et quelquefois de métal qui sert à fermer l'entrée d'une maison, d'une ville, d'une chambre, etc. Les vantaux, les battants d'une porte. T'attendre aux yeux d'autrui, quand tu dors, c'est erreur : Couche-toi le dernier, et vois fermer ta porte, La Fontaine, Fabl. XI, 3. Songez-vous que je tiens les portes du palais ; Que je puis vous l'ouvrir ou fermer pour jamais ? Racine, Bajaz. II, 1. Vous savez… Que ces portes, seigneur, n'obéissent qu'à moi, Racine, Esth. II, 1. On accourut, on enfonça la porte, Fénelon, Tél. XII.

    Frapper à la porte, y donner des coups avec le marteau pour se la faire ouvrir. Déjà, plein du beau feu qui pour vous [mes vers] le transporte, Barbin [un libraire] impatient chez moi frappe à la porte, Boileau, Épître X.

    Fig. Quand ce divin Esprit frappe à la porte du cœur, pour s'y faire entendre en qualité de docteur et de maître, Bossuet, Sermons, 2e exhort. pour une visite.

    Fig. Heurter, frapper à toutes les portes, s'adresser à toutes sortes de personnes, chercher toutes sortes de moyens pour réussir. Fénelon avait frappé longtemps à toutes les portes sans se les pouvoir faire ouvrir, Saint-Simon, 31, 105.

    Dans un sens analogue : il a heurté à la bonne porte, il s'est adressé à qui il fallait.

    Fig. Heurter à la porte, faire quelque demande. Vous me faites rire, quand vous dites que vous n'avez plus d'esprit ; mais, si vous heurtiez tant soit peu à cette porte, vous trouveriez bientôt qui vous répondrait, Sévigné, 2 mars 1689. Quoi ! une inconnue nommée la raison, soutenue de la vérité, heurtera à la porte, et elle en sera chassée… et on ne voudra pas seulement l'entendre, Sévigné, 25 sept. 1689.

    Fig. Mettre la clef sous la porte, quitter furtivement sa maison.

    Fermer à quelqu'un la porte au nez, sur le nez, fermer une porte avec vivacité pour empêcher quelqu'un d'entrer. Qu'on lui [au naturel] ferme la porte au nez, Il reviendra par la fenêtre, La Fontaine, Fabl. III, 18. Et que, si, aujourd'hui pour demain, je vous avais tout donné, vous me feriez fermer votre porte au nez, Lesage, Turcaret, II, 3.

    Pousser la porte au nez de quelqu'un, même sens.

    On dit dans le même sens : faire de la porte un masque sur le nez. …Si jamais chez nous vous revenez, Je vous fais de la porte un masque sur le nez, Regnard, Ménechmes, II, 5.

    Écouter aux portes, être aux aguets pour surprendre les secrets de quelqu'un.

    On dit de même : c'est un écouteur aux portes.

    Cela vous apprendra à écouter aux portes, se dit à quelqu'un dont l'indiscrète curiosité a été punie.

    Il a écouté aux portes, se dit de quelqu'un qui paraît avoir deviné un secret ; ou, dans un sens ironique, de celui qui répète mal quelque chose entendu ou compris à moitié.

    Fig. Enfoncer une porte ouverte, faire un effort pour surmonter un obstacle qui n'existe pas.

    On dit de même : c'est un enfonceur de portes ouvertes.

    Il est entré, il est sorti par la belle porte, par une bonne porte, par une mauvaise porte, il a obtenu, il a quitté son emploi honorablement ou d'une manière peu honorable. Dites-leur, reprit-il, que, si jamais j'entre à l'Académie, ce sera par la belle porte, Marmontel, Mém. VII.

    Fig. et en un sens analogue, porte se dit des différentes issues, des différents partis que l'on prend. C'est la vraie porte pour en sortir honnêtement, Sévigné, 125. Il [Brancas] est à l'armée, volontaire, désespéré de mille choses, qui n'évitera pas trop de rêver ou de s'endormir vis-à-vis d'un canon ; il ne voit guère d'autre porte pour sortir de tous ses embarras, Sévigné, 2 juin 1672. Vous voyez un jeune homme tout frais sorti de l'académie, qui cherche à entrer dans le monde, mais qui aimerait mieux n'y mettre jamais le pied, que de n'y pas entrer par une belle porte, Dancourt, la Femme d'intr. II, 6. Il vaut mieux, puisque je veux sortir par là (et c'est la bonne porte), leur dire ce qu'ils veulent, Mirabeau, Lett. origin. t. III, p. 272.

    Porte vitrée, porte partagée par des croisillons de petit bois, dont les vides sont remplis par des carreaux de verre. Porte de glace, porte vitrée avec des morceaux à glace étamée, au lieu de verre transparent.

    Porte coupée, porte à deux ou à quatre vantaux coupés à hauteur d'appui.

    Porte brisée, porte dont une moitié se brise et se replie sur l'autre, dans le sens de la hauteur.

    Porte-croisée, fenêtre sans appui qui ouvre sur un balcon, sur une terrasse.

    Porte battante, châssis ordinairement couvert d'étoffe, qu'on met devant les portes des chambres, et qui retombe et se ferme de lui-même.

    Porte perdue, porte à laquelle on a donné le même arasement et la même décoration qu'au lambris où elle est pratiquée.

    Porte feinte, imitation de porte qui sert à faire symétrie avec une ou plusieurs portes véritables.

    Fausse porte, synonyme de porte feinte.

    Fausse porte, se dit aussi d'une porte dissimulée par laquelle on peut se dérober. Rien ne tourne, et les ais sont joints de telle sorte Qu'on ne s'aperçoit point de cette fausse porte, Hauteroche, Esp. foll. II, 7. Le cardinal [de Richelieu] entra par une fausse porte dans la chambre où l'on concluait sa ruine ; le roi sort sans lui parler, Voltaire, Mœurs, 176.

    Fausse porte, se dit encore, dans une maison, d'une petite porte par laquelle on ne passe pas ordinairement.

    Fausse porte, dans une place de guerre, porte destinée pour faire des sorties, ou pour recevoir du secours en cas de siége.

    Porte flamande, porte composée de deux jambages avec un couronnement et une fermeture de grilles de fer.

    Porte de derrière, porte ouverte sur les derrières d'un bâtiment. Quand le roi [Jacques II] fut à Rochester, on le garda moins ; il y avait des portes de derrière à son palais ; un domestique qui était au roi lui fit trouver des chevaux, dont il se servit, La Fayette, Mém. cour de France, Œuvr. t. II, p. 402, dans POUGENS.

    Fig. Porte de derrière, faux-fuyant, défaite, échappatoire.

    Il a toujours quelque porte de derrière, se dit d'un homme peu loyal qui trouve moyen d'échapper à ses engagements, à ses promesses.

  • 5Dans l'ancienne cour, gardes de la porte, gardes qui veillaient dans l'intérieur du palais.

    Capitaine de la porte, capitaine de ces gardes. Les solitaires de Martaigne ne logèrent que le père de la Chaise, confesseur du roi, et son frère capitaine de la porte, Saint-Simon, I, 31.

  • 6 Fig. Il se prend au sens de demeure, logis. Jamais homme de sa profession [d'Ormesson, dans l'affaire Fouquet] n'a eu une plus belle occasion de se faire paraître, et ne s'en est mieux servi ; s'il avait voulu ouvrir sa porte aux louanges, sa maison n'aurait pas désempli, Sévigné, à Pompone, 17 déc. 1664. Veux-tu voir tous les grands à ta porte courir…, Boileau, Sat.

    Se présenter à la porte de quelqu'un, se présenter à sa demeure pour lui rendre visite.

    On dit de même : être à la porte de quelqu'un. Il était tous les jours à sa porte, Hamilton, Gramm. 4.

    Passer à la porte de quelqu'un, même sens. On ne m'a pas dit que M. l'archevêque de Sens soit venu à ma porte ; et je n'en ai point été surprise, parce qu'il m'a toujours paru que, par une discrétion bien rare dans un évêque, il ne me voulait voir que pour affaires, Maintenon, Lett. à Mme de Villette, 11 août 1708.

    Se faire écrire à la porte de quelqu'un, se faire écrire sur la liste du portier, afin que la personne qu'on va voir sache qu'on est venu.

    Trouver porte close, ne trouver personne, ou n'être pas reçu dans la maison où l'on va.

    La porte de cette maison est ouverte à tous les honnêtes gens, c'est-à-dire tous les honnêtes gens sont bien reçus dans cette maison.

    Refuser la porte à quelqu'un, ne pas le laisser entrer en quelque endroit.

    Faire refuser la porte à quelqu'un, ne pas vouloir recevoir sa visite. Faites-moi refuser votre porte, Rousseau, Hél. I, 1.

    Fermer sa porte à quelqu'un, ne plus le recevoir. Je ne puis vous souffrir vivre de cette sorte : Vous m'avez obligé de vous fermer ma porte, Regnard, le Joueur, I, 7.

    Absolument. Fermer sa porte, ne plus recevoir de visites. À dix heures elle s'habilla, fit fermer sa porte, et ne vit que le roi, avec qui elle passa tout le reste de la matinée, Genlis, Mme de Maintenon, t. I, p. 235, dans POUGENS.

    Ouvrir, rouvrir sa porte, commencer, recommencer à recevoir.

    Faire défendre sa porte, défendre de laisser entrer personne chez soi.

    On dit dans le même sens : sa porte était défendue. Que, de ce jour, pour lui ma porte est défendue, Desmahis, l'Impatient, sc. 18.

    Forcer la porte de quelqu'un, entrer chez lui bien que sa porte soit défendue.

    Toutes les portes lui sont ouvertes, toutes les portes tombent devant lui, se dit d'un homme à qui ses places, son crédit, sa considération rendent toutes les entrées faciles. Le roi fit fort bien à M. de Pompone, et lui parla comme à l'ordinaire ; mais d'être dans la foule, après avoir vu tomber les portes devant lui, c'est une chose qui le pénètre toujours, Sévigné, 28 févr. 1680.

    Se morfondre la porte de quelqu'un, essayer de pénétrer chez lui sans pouvoir y réussir. [Il] Laissa le créancier se morfondre à sa porte, Boileau, Sat. v.

  • 7Les portes du temple de Janus, à Rome, que l'on ouvrait quand on déclarait la guerre, et qu'on fermait quand on faisait la paix. Deux portes qu'on nomma les portes de la guerre, Se rouvrant, se fermant, font le sort de la terre ; Janus en est le garde, et Mars le souverain, Delille, Én. VII.

    Poétiquement. Fermer les portes du temple de Janus, fermer les portes de la guerre, faire la paix. Les portes de Janus par vos mains sont fermées, Corneille, Cinna, II, 1.

  • 8Chez les anciens monarques de l'Asie, la porte du roi, le palais du roi. Les jeunes seigneurs [chez les anciens Perses] étaient élevés à la porte du roi, avec ses enfants, Bossuet, Hist. III, 5. Une légère attention de la part d'une femme qui envoyait des pelisses et quelques bagues, comme il est d'usage dans toutes les cours ou plutôt dans toutes les portes orientales, Voltaire, Russie, II, 1.

    Aujourd'hui, la Porte, la Porte ottomane, la Sublime Porte (avec une majuscule), la cour de l'empereur des Turcs. Partis de la vie pastorale, les Turcs ont fait de la tente immobilisée le symbole de l'empire ; cette tente… a deux portes : la porte du gouvernement et la porte de la béatitude (le harem), Michelet, Orig. du droit franç. Introd. XXXVIII.

  • 9 Fig. Les portes de la mort, état où la vie est près d'abandonner un homme. Et pour le rappeler des portes du trépas, Corneille, Gal. du Pal. III, 5. Ma sœur avait touché aux portes de la mort, Chateaubriand, René.

    Être aux portes de la mort, être à l'extrémité. Il [Télémaque] périssait, tel qu'une fleur qui… ainsi le fils d'Ulysse était aux portes de la mort, Fénelon, Tél, VII. Vous avez été jusqu'aux portes de la mort, Massillon, Carême, Impénit.

    On dit de même : les portes du tombeau. Borgia ne pouvait pas prévoir que lui-même serait aux portes du tombeau, Voltaire, Mœurs, 111.

    Les portes de l'éternité, la mort. Dès que la mort se fait voir de près, que les portes de l'éternité s'ouvrent à lui, Massillon, Avent, Mort du péch. Recevez mes tendres et derniers adieux ; les portes de l'éternité s'ouvrent pour moi, Voltaire, Socrate, III, 10.

    Malherbe a dit aux portes de la peur, comme on dit aux portes de la mort, c'est-à-dire à l'approche d'une grande peur. [Pierre] De vaillant fait couard, de fidèle fait traître, Aux portes de la peur abandonne son maître, Et jure impudemment qu'il ne le connaît pas, Malherbe, I, 4.

  • 10Les portes de la Jérusalem céleste, les portes éternelles, la porte de la maison du Seigneur, l'entrée du paradis. Il [le Seigneur] vient enfin de vous ouvrir la voie des saints et les portes éternelles, Massillon, Avent, Mort du péch. C'est un droit qui nous ouvre la porte de la maison du Seigneur, Massillon, Carême, Vocal.

    La porte des cieux, même sens. Aveugles pour la terre, ils aspirent aux cieux, Et croyant que la mort leur en ouvre la porte…, Corneille, Poly. III, 9.

    Par opposition. Les portes de l'enfer, les puissances de l'enfer. Les portes d'enfer signifient naturellement toute la puissance des démons, Bossuet, 2e instr. sur les prom. de l'Église, 40. Tandis que l'Église de Jésus-Christ subsistera (or elle subsistera toujours, puisque les portes de l'enfer ne prévaudront jamais contre elle), Bourdaloue, Sur la récomp. des saints, 1er avent, p. 38.

  • 11 Terme de mythologie. Porte de corne, celle par laquelle sortaient les songes véridiques. Porte d'ivoire, celle par laquelle passaient les songes menteurs.
  • 12Une ouverture quelconque. Et [dans un coucher de soleil] vers l'occident seul, une porte éclatante Laissait voir la lumière à flots d'or ondoyer, Lamartine, Harm. II, 2.
  • 13Ce qui permet d'entrer dans un pays. Cette place est la porte de tel pays.

    Fermer la porte, les portes d'un pays à une nation, ne pas lui permettre d'y entrer. Les Japonais avaient fermé la porte de leur pays à tous les Européens, sauf les Hollandais.

  • 14 Fig. Ce qui sert de passage aux impressions intellectuelles ou morales. Que pour sortir d'un cœur elles [les vérités] trouvent de portes ! Corneille, Nicom. III, 8. Je ne parle que des vérités de notre portée ; et c'est d'elles que je dis que l'esprit et le cœur sont comme les portes par où elles sont reçues dans l'âme, Pascal, Géométr. II. Hélas ! vous sentez qu'à ces derniers moments… toutes les portes de mon entendement sont fermées, mes idées s'enfuient, ma pensée s'éteint, Voltaire, Polit. et lég. Diat. entre un mourant et un homme qui se porte bien. Tout entre dans l'esprit par la porte des sens, Delille, Imaginat. I.
  • 15Entrée, introduction. La géométrie est la porte des sciences mathématiques.

    Accès, moyen d'arriver. La porte des honneurs, des grandeurs, des emplois. Placide : De mon rang [de gouverneur] en tous lieux je soutiendrai l'honneur. - Marcelle : Considérez donc mieux quelle main vous y porte ; L'hymen seul de Flavie en est pour vous la porte, Corneille, Théod. I, 2. Maître de lui ouvrir ou fermer à son gré la porte des grandes magistratures, Rousseau, Lett. à d'lvernois, Corresp. t. VII, p. 41.

    Les portes secrètes, les moyens cachés de réussir. Vous me dites une grande parole, que les portes secrètes s'ouvriront ou se fermeront, selon ce qui plaira à M. d'Argenson, Maintenon, Lett. à Mme de Caylus, 16 févr. 1718.

    Ouvrir la porte, donner accès. Le soin de la chair… Aux fragiles pensers ayant ouvert la porte, Malherbe, I, 4. Il n'est ni train pompeux, ni superbes palais Qui n'ouvrent quelque porte à des maux incurables, Molière, Psyché, IV, 1. Il est nécessaire qu'il y ait de l'inégalité parmi les hommes, cela est vrai ; mais, cela étant accordé, voilà la porte ouverte non seulement à la plus haute domination, mais à la plus haute tyrannie, Pascal, Pens. VI, 1 bis, éd. HAVET. C'était ouvrir une porte bien large à la calomnie, Montesquieu, Esp. XII, 16. Mon premier vol ouvrit la porte à d'autres, Rousseau, Confess. I.

    Fermer la porte à, exclure, refuser, couper court à. Il faut fermer la porte à leurs prétentions, Corneille, D. Sanche, I, 2. De l'humeur que je sais la chère Marinette, L'hymen ne ferme pas la porte à la fleurette, Molière, le Dép. v, 9. De borner nos talents à des futilités, Et nous fermer la porte aux sublimes clartés, Molière, Femmes sav. III, 2. Peut-on, avec un si bon esprit, fermer les yeux et la porte à cette pauvre vérité ? Sévigné, 584. Mme la Dauphine lui dit [à Mme de la Ferté] avec un air sérieux : Madame, je ne suis pas curieuse, et ferme ainsi la porte, c'est-à-dire la bouche aux médisances et aux railleries, Sévigné, 29 mars 1680.

    Fig. Une porte fermée, une incapacité à comprendre, à sentir. On ne fait point entrer certains esprits durs et farouches dans le charme et dans la facilité des ballets de Benserade et des fables de la Fontaine ; cette porte leur est fermée, Sévigné, à Bussy, 14 mai 1686.

    Laisser une porte, ne pas empêcher complétement. Le moyen d'apaiser le mal était de laisser une porte au repentir, et non de jeter les hommes dans le désespoir par un refus absolu et irrévocable de pardon, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. III, p. 543, dans POUGENS.

  • 16Ce qui ferme certains meubles, certaines constructions. Les portes d'une armoire. La porte d'un four.

    Porte d'écluse, grande clôture de bois qui arrête l'eau dans les écluses.

    Bateau-porte, bateau que l'on coule à fond à la porte d'un bassin pour le fermer.

    Porte marinière, synonyme de passelis. Les portes marinières [sur la Sarthe], ménagées dans les massifs des barrages, n'offrent que 4m, 30 à 5m, 20 de passage, comme celles de la Mayenne, et, comme ces dernières, elles sont fermées au moyen d'aiguilles et de petites vannes ou appareils super posés, E. Grangez, Voies navig. de France, p. 598. Ces portes, réservées dans les barrages, pour la descente ou la remonte des bateaux, se composaient, comme on le voit encore sur plusieurs points, et même, au rapport des voyageurs, sur les canaux de la Chine, d'une voie de 6 à 7 mètres de largeur, fermée par plusieurs poutrelles mobiles placées les unes au-dessus des autres, et suivie d'un plan plus ou moins incliné, bordé latéralement par des estacades en charpente, et servant à racheter la différence de niveau des deux biefs contigus, Dutens, Hist. de la navig. intér. de la France, I, 80.

  • 17Porte d'agrafe, petit fil de cuivre étamé, plié en forme de cercle d'un côté, les deux bouts formant deux petits cercles serrés l'un à côté de l'autre ; le bout arrondi sert à retenir l'agrafe, et les deux petits cercles à fixer la porte sur l'étoffe.
  • 18 Au plur. Pas, gorge, défilé. Plusieurs de ces gorges [du Caucase], les seules sans doute qui fussent praticables, étaient fermées par des portes connues sous le nom de portes Caspiennes, de portes d'Albanie, et, en général, de portes du Caucase, Bailly, Atlantide, p. 140.
  • 19 Terme d'anatomie. Portes du lait, nom donné aux ouvertures par lesquelles, chez la vache, les veines mammaires, s'étendant de la partie antérieure des mamelles jusqu'à la région antérieure et latérale du ventre, pénètrent dans les parois profondes et inférieures de la poitrine ; elles sont faciles à explorer.
  • 20Les portes du Sadder, les chapitres de ce livre. Le Sadder est divisé en cent articles, que les Orientaux appelaient portes ou puissances, Voltaire, Mœurs, 5.
  • 21De porte en porte, loc. adv. De maison en maison. J'aimerais mieux chercher mon pain de porte en porte, Que servir plus longtemps un maître de la sorte, Regnard, Fol. amour, I, 1. Adieu le Marais, l'île Saint-Louis, maisons où l'on va de porte en porte s'ennuyer, ou faire un quadrille, D'Alainval, École des bourgeois, II, 9. Vous ignorez peut-être qu'un polisson, nommé Clément, va de porte en porte, lisant une mauvaise satire contre vous, D'Alembert, Lett. à Volt. 6 mars 1772.

    Il va de porte en porte comme le pourceau de saint Antoine.

  • 22De porte à porte, sans intermédiaire, en face. Jusque-là je suis assez glorieux pour vous dire de porte à porte que je ne vous crains ni ne vous aime, Corneille, Lett. apolog.
  • 23À porte close, loc. adv. En secret.

    On dit dans le même sens : à porte fermée. J'aurais donné tout au monde pour le voir représenter [le Devin de village] à ma fantaisie, à portes fermées, comme on dit que Lulli fit une fois jouer Armide pour lui seul, Rousseau, Confess. VIII.

    Par opposition. à portes ouvertes, publiquement. Apollon à portes ouvertes Laisse indifféremment cueillir Les belles feuilles toujours vertes Qui gardent les noms de vieillir, Malherbe, III, 2. Heureusement en Angleterre aucun procès n'est secret… tous les interrogatoires se font à portes ouvertes, Voltaire, Polit. et lég. Hist. d'Élis. Canning.

  • 24À porte ouvrante, à portes ouvrantes, à porte fermante, à portes fermantes, à l'heure où, dans une place de guerre, les portes s'ouvrent ou se ferment.

    PROVERBE

    Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée, il faut se décider d'une manière ou d'une autre.

HISTORIQUE

XIe s. De pareïs [paradis] li seit la porte uverte, Ch. de Rol. CLXIV.

XIIIe s. Li empereres Marchufle… vint à une porte que on apele porte oirée [dorée], Villehardouin, CVI. Et il les assistrent [assiégèrent] à mout poi de gent devant deus portes, Villehardouin, CXLI. À celle journée que nous entrames en nos nez [navires], fist l'en [on] ouvrir la porte de la nef, Joinville, 210. Aumona au lit de la mort messires Gaucher li Granz dix livres chascun an à la porte [lieu dans les couvents où l'on faisait l'aumône] d'Igni, por doner cotes as mesiax [lépreux] de la terre, Du Cange, porta.

XIVe s. Comme Guillaume de Breul, advocat en notre dit parlement, lequel est prisonnier à Paris dedens les portes [libre dans Paris, à la condition de n'en pas sortir], Bibl. des chartes, 5e série, t. IV, p. 136. Et quant je voy que pas n'en rient [les maris], Mais dient que, leurs femmes mortes, Ne passeront jamais telz portes [ne se remarieront pas], Deschamps, Miroir de mariage, p. 13. Nous perdismes Julien Bourgneuf le capitaine de la porte du roy, Commines, VIII, 6.

XVIe s. À porte ouvrant, D'Aubigné, Hist. II, 341. Deux chiaoux qui estoient venus de la porte du sultan, D'Aubigné, ib. III, 419. Il a tellement esté pipé, qu'il a veu, devant que mourir, ses enfans aux portes [mendier], sa femme au bordel, et sa personne à l'hospital, D'Aubigné, Conf. I, 10. Tous ces desguisements sont vaines mascarades Qui aux portes d'enfer presentent leurs aubades, D'Aubigné, Tragiques, Princes. Tout cela est frapper à la porte d'un trespassé, Cotgrave Les derniers venus ferment les portes, Cotgrave

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

PORTE, s. f. (Architecture.) ouverture pratiquée dans un mur pour entrer dans un lieu clos & pour en sortir.

On appelle proprement porte l’assemblage de menuiserie ou de charpenterie qui ferme cette ouverture.

Les premieres portes étoient quarrées, & les anciens ne donnoient une figure ronde qu’aux arcs de triomphe & aux grands passages publics. Vignole fait la hauteur des portes double de leur largeur ; comme Vignole est suivi, cette proportion est presque généralement adoptée. Cependant les dimensions des portes doivent être réglées par les ordres d’architecture qui les accompagnent. D’après cette observation, on a trouvé que dans l’ordre toscan les portes en plein ceintre doivent avoir de hauteur deux fois leur largeur, deux fois & un sixieme dans l’ordre dorique, deux fois & un quart dans l’ordre ionique, deux fois & demi dans l’ordre corinthien, & deux fois & un tiers dans l’ordre composite. A l’égard des portes à plate bande, on détermine leur proportion en divisant leur largeur en douze parties, dont on donne 23 à la hauteur de la porte toscane, 24 à la dorique, 25 à l’ionique, 26 à la corinthienne, & 25 & demie à la composite. Ainsi la porte toscane sera moins haute que le double de la largeur, d’un douzieme ; la porte dorique aura sa hauteur double de sa largeur ; l’ionique aura un douzieme plus que le double ; la corinthienne un sixieme, & la composite un huitieme.

Le mot porte vient de porter ; & voici comment Donat le prouve. Anciennement lorsqu’on faisoit le dessein & l’alignement des murs d’une ville, ce qui se faisoit avec observation des cérémonies religieuses, celui qui tenoit le manchereau de la charrue tirée par un taureau & une vache, dont le soc alloit marquant d’une raie le lieu & le contour de la muraille future ; quand il étoit arrivé aux endroits où les portes de la ville devoient être faites, il portoit à force de bras le soc suspendu & en l’air, afin que la terre ne fût ouverte nulle part, ni rayée ni renversée par-dessus.

Porte à pans, porte qui a sa fermeture en trois parties, dont l’une est de niveau, & dont les deux autres sont rampantes. Telle est la porte Pie à Rome, & celle de l’hôtel de Condé à Paris.

Porte attique ou atticurgue, c’est, selon Vitruve, une porte dont le seuil est plus long que le linteau, ses piédroits n’étant pas paralleles. De cette maniere est la porte du temple de Vesta ou de la Sybile à Tyvoli, près de Rome.

Porte avec ordre, porte qui étant ornée de colonnes ou de pilastres, prend son nom de ces colonnes ou de ces pilastres, comme porte toscane, porte dorique.

Porte bâtarde, porte qui sert d’entrée à une maison, & qui a cinq ou six piés de large.

Porte biaise, porte dont les tableaux ne sont pas d’équerre avec le mur.

Porte bombée, porte dont la fermeture est en portion de cercle.

Porte bourgeoise, porte qui a ordinairement quatre piés de largeur.

Porte charretiere, simple porte dans les murs d’un clos, pour le passage des charrois.

Porte crénelée, porte d’un vieux château qui a des créneaux comme dans la continuité de son mur.

Porte croisée, fenêtre sans appui qui sert de passage pour aller sur un balcon ou sur une terrasse.

Porte dans l’angle, porte qui est à pan coupé dans l’angle rentrant d’un bâtiment.

Porte de clôture, moyenne porte dans un mur de clôture.

Porte de croisée, c’est la porte à droite ou à gauche de la croisée d’une grande église. Quand cette église est située conformément aux canons, & qu’elle a son portail tourné vers le couchant, & son grand autel vers le levant, la porte droite de la croisée est celle du nord, comme à Notre-Dame de Paris est celle du côté du cloître, la gauche celle du midi, comme la porte du côté de l’archevêché.

Porte de dégagement, petite porte qui sert pour sortir des appartemens sans passer par les principales pieces.

Porte d’enfilade ; on nomme ainsi toutes les portes qui se rencontrent d’alignement dans les appartemens.

Porte de faubourg, ou fausse porte, porte qui est à l’entrée d’un faubourg.

Porte de ville, c’est une porte publique à l’entrée d’une grande rue, qui prend son nom ou de la ville voisine, ou de quelque fait ou usage particulier. Par exemple, on appelle porte triomphale une porte bâtie plûtôt par magnificence que par nécessité, en mémoire de quelque expédition militaire, comme celles de S. Denis & de S. Martin à Paris.

Porte ébrasée, porte dont les tableaux sont à pans coupés en-dehors ; telles sont les portes de la plûpart des églises gothiques.

Porte en niche ; porte qui est en maniere de niche : de cette façon est la grande porte de l’hôtel de Conti à Paris, du dessein de François Mansard.

Porte en tour ronde, porte qui est percée dans un mur circulaire, & qui est vûe par-dehors ; & porte en tour creuse est celle qui fait l’effet contraire.

Porte flamande, porte qui est composée de deux jambages avec un couronnement, & une fermeture de grille de fer, comme par exemple, les deux portes du cours la Reine à Paris.

Porte rampante, porte dont le ceintre ou la plate-bande est rampante, comme dans un mur d’échiffre.

Porte rustique, porte dont les paremens de pierre sont en bossages rustiqués.

Porte secrette ; c’est une petite porte pratiquée dans le bas d’un château ou d’une grande maison, pour y entrer & en sortir secrettement.

Porte surbaissée, porte dont la fermeture est en anse de panier.

Porte sur le coin, porte qui ayant une trompe au-dessus, est en pan coupé sous l’encoignure d’un bâtiment.

Porte mobile. C’est toute fermeture de bois ou de bronze qui remplit la baie d’une porte, & qui s’ouvre à un ou deux venteaux.

Porte à deux venteaux, porte qui est en deux parties appellées venteaux ou battans, attachés aux deux piédroits de sa baie.

Porte à jour, c’est une porte faite de grilles de fer ou de barreaux de bois : on la nomme aussi porte à claire-voie.

Porte à placard, porte qui est d’assemblage de menuiserie, avec cadres, chambranle, corniche, & quelquefois un fronton.

Porte arrasée, c’est une porte de menuiserie dont l’assemblage n’a point de saillie, & est tout uni.

Porte brisée, porte dont la moitié se double sur l’autre. On nomme encore porte brisée une porte qui est à deux venteaux.

Porte cochere, c’est un grand assemblage de menuiserie qui sert à fermer la baie d’une porte où peuvent passer des carosses, & qui est composée de deux venteaux faits au-moins chacun de deux battans ou montans, & de trois traverses qui en forment le bâti, & renferment des cadres & des panneaux, avec un guichet dans l’un de ces venteaux. Les plus belles portes cocheres sont ornées de corniches, consoles, bas reliefs, armes, chiffres, & autres ornemens de sculpture, avec ferrures de fer poli ; comme, par exemple, les portes des hôtels de Biscuit, de Pussort, &c. Quelquefois ces ornemens sont postiches & faits de bronze, tels qu’on en voit aux portes de l’hôtel-de-ville & de l’église du Val-de-grace à Paris. Cette sorte de porte qui est arrasée par derriere, est rarement à deux paremens ; quand sa baie est ceintrée ou qu’elle est trop haute, elle est surmontée d’un dormant d’assemblage qui en reçoit le battement. La largeur de cette porte doit être de sept piés & demi au moins, & sa hauteur d’une largeur & demie, ou plutôt de deux largeurs.

Porte collée & emboîtée, c’est une porte faite d’ais debout, collés & chevillés avec emboîtures qui les traversent par le haut & par le bas.

Porte coupée, porte à deux ou à quatre venteaux attachés à un ou à deux piédroits de la baie. Ces venteaux sont ou coupés à hauteur d’appui, comme aux boutiques, ou à hauteur de passage, comme aux portes croisées, dont quelquefois la partie supérieure reste dormante.

Porte d’assemblage, c’est tout ventail de porte dont le bâti renferme des cadres & des panneaux à un ou à deux paremens.

Porte de bronze, porte qui est jettée en bronze, & dont les parties qui imitent les compartimens d’une porte de menuiserie, sont attachées & rivées sur un bâti de forte menuiserie, & enrichies d’ornemens postiches de sculpture. Telles sont les portes du Panthéon & de S. Jean de Latran à Rome.

Il y a aussi de ces portes faites en partie de lames d’acier ciselées & gravées, & en partie fondues, qui recouvrent un gros assemblage de bois, comme par exemple celle de S. Denis en France, & celle du Vatican à Rome.

Porte de fer, porte composée d’un chassis de fer qui retient des barreaux & des traverses, ou des panneaux avec des enroulemens de fer plat & de tole ciselée. Il y a deux portes de fer d’une singuliere beauté, une au château de Versailles, & l’autre à celui de Maisons.

On appelle encore porte de fer une porte dont les chassis & les barreaux sont recouverts de plaques de tole, & qui sert aux lieux qui renferment des choses précieuses, & où l’on craint le feu. C’est ainsi que sont les portes des trésors & des archives.

Porte double, porte opposée à une autre dans une même baie, soit pour la sureté ou le secret du lieu, soit pour y conserver la chaleur.

Porte en décharge, porte composée d’un bâti de grosses membrures, dont les unes sont de niveau, & les autres inclinées en décharge, toutes assemblées par entailles de leur demi-épaisseur, & chevillées ; ensorte qu’elles forment une grille recouverte par-dehors de gros ais en rainures & languettes, cloués dessus avec ornemens de bronze ou de fer fondu. Telles sont les portes de l’église de Notre-Dame de Paris.

Porte feinte, c’est une décoration de porte de pierre ou de marbre, ou un placard de menuiserie avec des venteaux dormans, opposé ou parallele à une vraie porte pour la symmétrie.

Porte traversée, porte qui étant sans emboîtures est faite d’ais debout croisés quarrément par d’autres ais retenus par des clous dispersés en compartimens losangés. Les portes traversées les plus propres, ont près du cadre une moulure rapportée pour former une feuillure sur l’arrête de la baie qu’elles ferment. Dans les lieux où le chêne est rare, ces portes se font de bois tendres, tels que le sapin, l’aube, le tilleul, &c.

Porte vîtrée, porte qui est partagée en tout ou à moitié, avec des croisillons de petit bois, dont les vuides sont remplis de carreaux de verre ou de glaces. Dict. d’Archit. (D. J.)

Porte, s. m. (Stéreotom.) c’est une baie qui prend le nom, 1°. du mur dans lequel elle est percée comme porte en tour ronde, si elle est convexe ; porte en tour creuse, si elle est concave ; 2°. de l’endroit où elle est placée dans un angle rentrant, c’est une porte dans l’angle ; dans un saillant, c’est une porte sur le coin ; 3°. de la direction, comme porte droite, qui est perpendiculaire à sa direction ; biaise, si elle lui est oblique ; ébrasée si les piés droits s’ouvrent en-dehors, comme aux églises gothiques de Notre-Dame de Paris, de Reims, &c. (D. J.)

Porte, (Litt.) en latin janua, parce que Janus présidoit aux portes des temples & des maisons particulieres. Ovide le fait même portier des cieux. l. I. fastor.

Præsideo foribus coeli, cum mitibus horis
Et redit officio Jupiter, itque meo.

Dans le propre, la porte est l’ouverture par laquelle on entre ou l’on sort d’une maison ; & dans le figuré ce terme signifie le commencement d’une chose. On dit ouvrir la porte à la licence. Souvent les Latins se sont servi du mot limen, pour signifier une maison. Virg. Ænéïd. VII.

Reserat stridentia limina consul, &c.

Les Jurisconsultes on dit in limine litis, dans le commencement du procès, dès que la porte est ouverte à la chicane ; & c’est dans le sens figuré qu’ils ont fait le terme postliminium, qui signifie le retour d’une personne dans sa patrie, dans ses biens & dans sa maison, dont on avoit perdu la propriété en changeant d’état & de condition, par la perte de sa liberté ou du droit de cité.

Les portes des grands étoient toujours fermées à Rome ; ils avoient des portiers : celles des tribuns étoient au contraire toujours ouvertes, afin que la peuple pût en tout tems leur parler. Ceux qui briguoient des charges, affectoient de tenir de même leurs premieres portes ouvertes. Les Grecs & les Romains y mettoient des marteaux, dont Pollux & Eustathius ont fait mention ; Lucrece les appelle marculi, l. I. v. 317. & l’on croit que Plaute a entendu dans ses Menech. act. I. sc. ij. v. 64, par cantharum, le marteau de la premiere porte.

Le portier avoit une petite chambre où il se retiroit ; & c’étoit dans ce même endroit que l’on tenoit de grands chiens enchaînés pour garder la maison pendant la nuit ; & afin qu’on ne s’approchât de trop près de ces animaux pendant le jour, on écrivoit sur la muraille ces mots, cave canem, dont Pétrone a fait mention, ainsi que Virgile dans son églogue huitieme.

Bylax in limine latrat.

Au reste les Grecs & les Romains ouvroient leurs portes en les poussant sur la rue ; & de crainte de blesser les passans, le portier avoit coutume de frapper en-dedans la porte avant que de l’ouvrir, pour avertir ceux qui passoient. A l’égard des portes de l’intérieur des maisons, on y mettoit des voiles que nous nommons aujourd’hui portieres.

On entroit d’abord dans un vestibule, où l’on plaçoit les statues, les portraits & les armes des ancêtres, dont ils tâchoient par ce moyen de conserver & d’honorer la mémoire ; ils y plaçoient même des statues de leurs dieux. Œlien rapporte dans le ch. xlj. du second livre de ses histoires, que Xénocrate de Chalcédoine revenant vainqueur d’un festin qu’on avoit donné au public, mit sur la tête d’une statue de Mercure qui étoit dans son vestibule, la couronne qu’il venoit de gagner.

On peignoit les portes de différentes couleurs : on les ornoit par des inscriptions, par l’exposition des dépouilles des ennemis que l’on avoit vaincus, par quelques animaux qu’on avoit tués à la chasse, selon le témoignage de Manilius :

Hoc habet, hoc studium portas ornare superbis
Pellibus, & captas manibus præfigere proedas.

usage qui subsiste encore parmi les gentilshommes.

Enfin, dans les occasions de fête & de réjouissance, on couronnoit les portes avec des guirlandes de toutes sortes de fleurs, avec des feuillages, & des arbres entiers qu’on plantoit à la porte solemnellement ; & dans les occasions de deuil, on se servoit d’un cyprès.

Et fronde coronas Funereâ,

dit Virgile, 4 Æneïd. lib. VI.

Ferales ante cupressos Constituunt.

Les plaintes que les amans font contre les portes qu’ils trouvent fermées, ne sont guère raisonnables. Ovide étoit de ces chantres nocturnes, élegie iij, lib. III.

Ille ego musarum purus Phoebique sacerdos
Ad rigidas canto carmen inane fores.

Sans doute qu’il ne se souvenoit pas, quand il fit ces vers, d’avoir fait celui-ci :

Ebrius ad durum formosæ limen amicæ
Cantat. (D. J.)

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France Terme

Unité de base d'une fonction logique combinatoire.

FranceTerme, Délégation générale à la langue française et aux langues de France

Étymologie de « porte »

(XIe siècle) Du latin porta (« porte d’une ville, d’un monument »), qui supplanta les mots fores et janua.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Bourguig. pote ; provenç. et ital. porta, espagn. puerta ; du lat. porta, que les Latins, Tite Live entre autres, tirent de portare, parce que, en traçant l'enceinte des villes avec une charrue, on soulevait, portait la charrue à l'endroit où l'on voulait ménager des portes ; mais portare eût donné portata, et non porta. Porta est bien un participe passif d'un verbe simple perdu, poro, pero, traverser (grec, πόρος, περάω ; sanscrit, par, traverser).

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Phonétique du mot « porte »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
porte pɔrt

Fréquence d'apparition du mot « porte » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « porte »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « porte »

  • L'Iran tire sur un porte-avions américain en maquette
    Libération.fr — Le port du masque est-il obligatoire dans les salles de sport ? - Libération
  • Le Rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible.
    Gérard de Nerval — Aurélia
  • L'argent emprunté porte tristesse.
    Proverbe français
  • Je porte tous mes biens avec moi.
    Bias
  • La vieillesse porte coup à la mémoire.
    Etienne de Condillac — Logique
  • Les politiques devraient embaucher des porte-oreilles au lieu de porte-paroles.
    Anonyme — Franceculture.com
  • La superstition porte malheur.
    Paul Carvel — Jets d'encre
  • L'homme porte le mystère de la vie qui porte le mystère du monde.
    Edgar Morin
  • Le mal porte le repentir en queue.
    Proverbe français
  • Qui aima jamais porte une cicatrice.
    Alfred de Musset — Lettre à Monsieur de Lamartine
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Images d'illustration du mot « porte »

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Traductions du mot « porte »

Langue Traduction
Anglais door
Espagnol puerta
Italien porta
Allemand tür
Chinois
Arabe باب
Portugais porta
Russe дверь
Japonais ドア
Basque ate
Corse porta
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Synonymes de « porte »

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Porte

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