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Nez

Définitions de « nez »

Trésor de la Langue Française informatisé

NEZ, subst. masc.

I. − Saillie médiane du visage située au-dessus de la lèvre supérieure et qui, en le surplombant, recouvre l'orifice des fosses nasales (lesquelles constituent le segment supérieur des voies respiratoires et renferment l'organe de l'olfaction). Aile(s), cloison, poils, racine du nez; trous de nez. Rien n'est oublié dans ses figures [de Denner], ni les rayures de la peau, ni les marbrures imperceptibles des pommettes, ni les points noirs éparpillés sur le nez (Taine,Philos. art, t.1, 1865, p.24).J'ai un bouton sur le nez! (Feydeau,Dame Maxim's,1914, iii, 2, p.57):
1. Enfin, le malade étant couché, on lui demande de réaliser certains gestes, tels que porter le talon sur le genou opposé, de mettre le doigt sur le bout du nez ou sur le lobule de l'oreille. Le malade hésite au cours de tous ces mouvements, regarde l'extrémité du membre qu'il doit viser, et le plus souvent manque le but proposé. Quillet Méd.1965, p.353.
A. − [Le nez en ce qui concerne sa forme, son apparence, les gestes qui lui sont associés] Appendice plus ou moins important, donnant sa particularité à la physionomie. Nez mutin, spirituel, rouge; grand, gros, petit nez; fracture du nez; pincer, tordre le nez. Elle a le nez cassé (Hist. Fr. par chans.,1792, p.101).M. Pelletan se passe la main dans les cheveux. M. Jaurès les a dans les poches, et M. Coutant se fourre les doigts dans le nez (Barrès,Cahiers, t.5, 1906, p.18):
2. Son visage au nez retroussé, aux joues un peu molles, trahissait un coeur et une chair hantés par des rêves de soumission. Beauvoir,Mandarins,1954, p.164.
SYNT. Nez aquilin, bourbon, bourbonien, bourgeonnant, brillant, busqué, camard, camus, crochu, droit, enluminé, épaté, fleuri, grec, luisant, mince, pointu, romain; large, long nez; se casser, s'essuyer, se frotter, froncer le nez; avoir des lunettes sur le nez; mettre des lunettes, un lorgnon, un binocle sur son nez.
Anneau dans le nez. Porter un anneau dans le nez, avoir le nez orné d'un anneau. L'anneau dans le nez fut sans doute un signe de servitude, comme il est encore pour les taureaux. Il se peut que les belles captives qui le portaient en aient fait à la longue une espèce de signe de beauté et même de puissance (Alain,Propos,1913, p.161).
Faux nez, nez postiche, nez de cuir. Pièce de carton ou d'autre matière, imitant le nez. J'ai souvent eu envie de lire mon portrait dans un de tes livres, et bien ressemblant sous un de ces noms bizarres que tu trouves et qui ont l'air d'un faux nez (Valéry,Corresp. [avec Gide], 1896, p.256).
P. méton. Nez percés (les). [P. réf. à des Amérindiens du nord-ouest des États-Unis qui portaient dans la cloison du nez un ornement en coquille] Mes gens qui sont allés chez les nez percés ne portent pas leurs ceintures à la façon des nez percés (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.192).
Arg. Nez-gras. ,,Israélite`` (Le Breton 1960). En affaires, faut jamais s'attaquer aux nez-gras, ils sont trop marioles (Le Breton 1960).
[P. allus. littér. ou hist.] Le nez de Cléopâtre. «La face du monde eût changé», dit Pascal. Mais il ne suffit pas de penser: «Si le nez de Cléopâtre eût été plus court» (Gide,Faux-monn.,1925, p.1163).La tirade du nez (ds Rostand, Cyrano, 1898, i, 4).
Locutions
1. Loc. nom. (exprimant des formes ou des couleurs caractéristiques). Nez en trompette, nez en patate (fam.), nez de pompette(s) (d'ivrogne), nez de betterave (enluminé). Quant à Daumier, que nous voyons pour la première fois, ce sont de longs cheveux blancs rejetés derrière l'oreille, un peu à la Béranger, une figure pleine et blanche, deux petits yeux très noirs, un petit nez en pomme de terre (Goncourt,Journal,1860p.777).
Nez en bec d'aigle, en bec d'oiseau de proie, de faucon, de vautour, en bec de chouette (v. bec A II 1 a).
Nez en bec de canard. ,,Saillie disgracieuse au niveau de l'arête nasale cartilagineuse. Synon. nez de corbin`` (Méd. Biol. t.3 1972).
Nez en lorgnette. ,,Difformité du nez résultant de l'effondrement de sa partie osseuse, son extrémité paraissant s'enfoncer dans la racine, avec les narines dirigées en avant`` (Méd. Biol. t.3 1972). Synon. nez en selle*.
Nez en pied de marmite. Synon. du précédent.Une femme, en robe havane, dansait. Un caractère de bestialité échauffée, une sorte de chèvre canaille; une tignasse en désordre, de grands yeux écartés, un nez en pied de marmite (Goncourt,Journal,1865, p.142).
2. Loc. verb.
Fam. Avoir la goutte* au nez.
Pop. Avoir un nez dans lequel il pleut. Avoir un nez trop retroussé. (Ds Delvau 1866).
Fam. Avoir le nez dessus, avoir le nez sur qqc. Être tout prêt. Dans le rang, on ne voit rien: parfois, quand on a le nez dessus à la suite d'un remous, on est bien forcé de discerner le fer-blanc d'une gamelle (Barbusse,Feu,1916, p.69).
CHIR. ESTHÉT. Faire, refaire un nez. [Le médecin] a dû me regarder trois minutes. «Votre pointe de nez est disgracieuse, l'opération est d'une très grande simplicité». Il me fera donc un nez au pied levé (Le Monde dimanche,27 juill. 1980, p.4, col. 3).
Fam. Faire un pied de nez. Contrefaire, par moquerie, un nez allongé, à l'aide d'un geste de la main. Comme j'appelle le chien, le vieux se retourne, croit que c'est lui que j'appelle, que je lui fais un signe, peut-être un pied de nez (Renard,Journal,1900, p.581).P. méton. Pied de nez. Moquerie. Une double intrigue, cela rentrait dans la meilleure tradition. Quel pied de nez aux puissances funèbres! (Romains,Hommes bonne vol.,1939, p.193).
Pop. [Loc. signifiant «se saouler, être ivre»]
Avoir le nez dur. ,,Être gris`` (Larchey, Dict. hist. arg., 2eSuppl., 1883, p.108). [«] Puisque t'as si souvent le nez dur, T'as bien fait de prendr' ton claque. [»] (Le Divorce du Savetier, ch.[anson] 183...) (Larchey, Dict. hist. arg.,2eSuppl.,1883,p.108).Se noircir, se piquer le nez. C'est lui [le fils de Dieu] qui dit au sublime que si il se pique le nez, il se le pique proprement (...); il est moins ivrogne que les sublimes (Poulot,Sublime,1872, p.98).Avoir un verre, un trou dans le nez. Quand il était ému, et voulait m'embrasser, il devait avoir un verre dans le nez (Montherl.,Célibataires,1934, p.912).Se saouler le nez. Une bêtise, mais on s'était soûlé le nez toute la nuit dans une auberge de Rouilleux (Aymé,Jument verte,1933, p.56).
3. Proverbe ,,Jamais grand nez ne gâta beau visage`` (Ac. 1935; dict. xixeet xxes.). Un défaut léger ne compromet pas la beauté de l'ensemble.
B. − [Le nez en ce qui concerne sa fonction] Organe de l'olfaction, concourant, en livrant passage à l'air, à l'accomplissement de la respiration et de la phonation. Respirer, inspirer, expirer par le nez; avoir le nez bouché; saigner du nez.
1. [Le nez et l'odorat] Fritz, sachant que Sûzel n'avait jamais dansé qu'avec lui, sentait comme de bonnes odeurs lui monter au nez (Erckm.-Chatr.,Ami Fritz,1864, p.196).Ils ont le nez fin, les chouans! Ils flairent une tranche de gigot à une lieue du manche (Vallès,Réfract.,1865, p.9).Mettons-nous à table. Vous allez le voir abouler; il a le nez creux, il sent la boustifaille de loin (Zola,Assommoir,1877, p.451).
Loc. adv. Sentir à plein nez. Sentir sans doute possible. La chambre, avec son satin de coton, son immense lit, les glaces, sentait à plein nez la maison de rendez-vous (Triolet,Prem. accroc,1945, p.82).
P. méton. Le nez (d'un vin). ,,Ce que le vin exprime à l'odorat; ses arômes, son bouquet`` (Gault-Millau, Le Nouv. Guide, févr. 1984, p.21).
2. [Le nez et la parole] Ton, voix de nez. Il paraît même, ajouta madame Dumanoir, changeant tout à coup son expression et prenant un ton de nez fort dévot, il paraît que M. Darcy a pris soin qu'on la convertît (Mérimée,Double mépr.,1833, p.56).Pourquoi, au premier signe de la duchesse (...) disant tout haut de sa voix de nez: «Je m'assomme, partons!», pourquoi le duc était-il tout de suite debout... (A. Daudet,Pte paroisse,1895, p.43).
Loc. verb. Parler du nez. C'est fou ce qu'il peut y avoir de monde qui rampe sur le paillasson un tas de gens connus des gens qui sont quelqu'un des journalistes des hommes de main (...) le veilleur de nuit les écoute ils parlent... ils parlent du nez... de la pluie et du beau temps mais ils parlent surtout argent (Prévert,Paroles,1946, p.145).
3. [Le nez et la respiration] Le fait est que ça, vraiment, empestait à tel point qu'on se bouchait le nez et qu'on crachait comme si l'on eût avalé quelque médecine (Cladel,Ompdrailles,1879, p.293).
4. [Le nez et l'habitude de priser] Ils s'asseyaient, les mains nouées entre les genoux, les vieux, les priseurs au dessous du nez noir comme de la poix (Pourrat,Gaspard,1930, p.180).
C. − P. anal.
1. [Chez les animaux]
a) Partie supérieure de l'extrémité du museau chez certains animaux. Vous ressemblez à un chat qui vient de tremper le nez dans la jatte de crème (Bernanos,M. Ouine,1943, p.1453).Les lapins remuaient leur nez en le regardant (Simenon,Vac. Maigret,1948, p.94).
[Chez les chevaux]
Bout du nez. ,,Partie de la lèvre supérieure située sous les narines`` (Lar. Lang. fr.).
Expr. Porter le nez au vent. Lever la tête très haut. (Dict. xixeet xxes.).
Rem. P. anal. (Aller) le nez au vent s'emploie couramment, en parlant de qqn, pour signifier «en flânant». Synon. nez en l'air. Je l'ai vue, pendant l'entr'acte, arriver, le nez au vent, humant l'air, criant: «Ça sent l'amour! Ah! Comme j'aime cette musique!...» (Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p.1477).
Nez de renard. Masque fauve au pourtour du nez chez un cheval de robe foncée (d'apr. Cass.-Moir 1979).
[Chez les insectes] ,,Partie de la face de l'insecte à laquelle s'articule le labre souvent nasiforme`` (Séguy 1967).
b) Odorat, qualité essentielle du chien de chasse. Sautecoeur: (...) les gendarmes (...) faut pas que ce soit trop malin (...) Ils ont déjà la loi pour eux (...) Si les chiens se mêlent d'avoir autant de nez que les lièvres (...) alors, il n'y a plus de bon Dieu (A. Daudet,Obstacle,1891, p.203).Ce sont des chiens courants, sélectionnés, d'une vigueur et d'un «nez» admirables (Vialar,Rendez-vous,1952, p.253):
3. Il y a des chasseurs qui, dans cette saison, commencent à quêter au lever du soleil, sans s'inquiéter de la rosée; ils abîment le nez de leurs chiens... La Hêtraie,Chasse, vén., fauconn.,1945, p.154.
Nez fin. ,,Chien qui chasse avec succès pendant la chaleur et dans la poussière`` (Duchartre 1973). Chien de haut nez. Chien qui chasse le nez haut pour capter à distance les émanations, ou chien doué pour requérir sur «le haut du jour» (d'apr. Duchartre 1973). Grand nez. ,,Chien courant ou d'arrêt dont la puissance olfactive n'est pas annulée par temps défavorable`` (Duchartre 1973).
2. [Le nez dans les Beaux-Arts] Mesure proportionnelle adoptée par les peintres et les sculpteurs, faisant le tiers de la face (d'apr. Jossier 1881).
D. − Au fig.
1. Loc. adv. À vue de nez. Approximativement. À quoi peut se monter la dépense à vue de nez? (Balzac,C. Birotteau,1837, p.99).
2. Loc. verb.
Avoir du nez ou avoir le nez creux. Synon. avoir du flair, être perspicace.Moi, dit Trublot, je me suis méfié. Elle était trop chic (...) Et quel nez j'ai eu: Eugénie a fini par être flanquée dehors (Zola,Pot-Bouille,1882, p.264).Encore ai-je eu le nez creux de mettre deux autres billets de cent francs et quatre passe-partout sous le carreau descellé de ma chambre. Je ne pense pas qu'on les ait trouvés (H. Bazin,Vipère,1948, p.158).
Fam. Avoir qqn dans le nez. En vouloir à quelqu'un, avoir de l'aversion pour quelqu'un. Toujours est-il qu'il [Leconte de Lisle] m'a comme on dit, dans le nez à ce titre qu'il a (...) dit parlant de moi: Ah ça, il vit toujours celui-là! (Verlaine,OEuvres compl., t.4, Mes hôp., 1891, p.343).
Fam. Gagner les doigts dans le nez. Gagner avec beaucoup de facilité. Voir Carabelli, [Lang. sportif], s.d.
Fam. Mener qqn par le bout du nez, par le nez. Faire faire à quelqu'un ce que l'on veut, avoir une grande influence sur quelqu'un. Les Brissotins te mènent par le nez, ils te tiennent le bandeau sur les yeux (Marat,Pamphlets, MeJ. Pétion, 1792, p.345).Votre «jeune fille» devait être une roublarde qui vous menait par le bout du nez (Cocteau,Parents,1938, iii, 1, p.270).
Fam., vieilli. La moutarde monte au nez de qqn. Quelqu'un va se mettre en colère. Le Duc: Est-ce qu'il faut longtemps pour défaire des malles? Gabrielle, sentant la moutarde lui monter au nez: Hein! Mais je ne sais pas! Ça dépend! (Feydeau, Dame Maxim's,1914, iii, 3, p.58).
Mettre à qqn le nez dans son caca (pop.), dans son/ses ordure(s), dans sa merde (vulg.). Faire honte à quelqu'un. On le disait d'origine turque et naturalisé, ce qui ne l'avait pas empêché d'écrire à Barrès, qui lui avait mis le nez dans son ordure, qu'il était −ah mais! −«trois fois Français!» (L. Daudet,Brév. journ.,1936, p.29).
Fam. Ça lui pend au bout du nez. Cela risque de lui arriver. [Une Italienne:] (...) marié, dame! il craint ce pauvre vieux, ce qui pend au nez de tous les vieux (Balzac,Cous. Bette,1846, p.406).
Fam. Si on lui pressait le nez il en sortirait (encore) du lait. [Se dit en parlant de quelqu'un qui manque d'expérience] Vertu de ma vie! Des galopins qui étaient bien en nourrice! Si on leur pressait le nez, il en sortirait du lait (Hugo,Misér., t.5, 1862, p.828).
Pop. (Le bout de) votre nez remue. Vous mentez. Don Rodrigue: Je lui attache le nez pour qu'il dise la vérité. C'est par le nez que passent tous les mensonges. C'est pour cela qu'on dit aux enfants: le bout de ton nez remue (Claudel,Soulier,1929, 4ejournée, 2, p.859).
Fam. (Lui) tirer les vers du nez. Obtenir de quelqu'un, par la parole, une information qu'il ne souhaite pas donner:
4. Ils tentaient de lui tirer les vers du nez. −Nous, on ne demande qu'à travailler avec vous... Ni Boivert ni moi ne connaissons la ville... Enfin... Bref... Devant le mutisme de Maigret, l'homme ne savait plus que dire. −Ce sera comme vous voudrez, quoi!... Mais sûrement que ces messieurs du Parquet savent que vous êtes ici... Simenon,Vac. Maigret,1948, p.104.
Fam. Ne pas voir plus loin que le bout de son nez. Manquer de clairvoyance. Cette obligation où il [Ialdabaoth] s'est mis de concilier avec sa prescience la liberté des hommes et des anges le jette constamment dans des difficultés inextricables et des embarras terribles. Il ne voit jamais plus loin que le bout de son nez (A. France,Révolte anges,1914, p.292).
Proverbe, pop. Il vaut mieux laisser son enfant morveux que de lui arracher le nez. Certains remèdes sont plus graves que les maux. (Dict. xixeet xxes.).
II. − P. méton. L'ensemble du visage, la figure ou la personne toute entière. Le vieux restait le nez sur son assiette (Dabit,Hôtel Nord,1929, p.233).
Loc. adv.
Au nez, au nez et à la barbe. Sous les yeux de quelqu'un, souvent avec l'intention de le narguer. Elle (...) jouait au tric-trac avec (...) quelque militaire, qui lui fumait sa pipe au nez (A. France,Dieux ont soif,1912, p.253).
Rire au nez de qqn. Se moquer de quelqu'un en sa présence, ne pas croire ce qu'affirme quelqu'un. Cette richesse fabuleuse, les gens de ce petit pays ne voudraient pas croire qu'il la possède vraiment. Et, quand il parlerait de ses milliards, on lui rirait au nez (Larbaud,F. Marquez,1911, p.166).
Sous le nez. De tout près. J'ai regardé sous le nez tous ces prétendus parents qui viennent des quatre coins de l'Allemagne reconnaître en lui un fils disparu à la guerre... Aucun ne lui ressemble! (Giraudoux,Siegfried,1928, i, 1, p.10).
Nez à nez. Synon. face à face.Une grande et belle fille, sûr. On s'est trouvé nez à nez tous deux, aussi couillon l'un que l'autre, parole. Mais je l'ai perdue aussi vite, elle a remonté vers le château, moi vers la charrette, voilà (Bernanos,Crime,1935, p.780).
Loc. verb.
Baisser le nez. Baisser la tête souvent en signe de honte ou de confusion. On couvrait votre retraite, répondit Dandieu. Pinette rougit et baissa le nez (Sartre,Mort ds âme,1949, p.167).
Lever le nez. Lever la tête. Ne pas lever le nez. Ne pas quitter un travail, une occupation; adopter une attitude d'indifférence. Pourquoi pleures-tu? (...) Mais lève donc le nez, Mouchette; c'est une affaire enterrée (Bernanos,Soleil Satan,1926, p.79).Arsène fauchait sans lever le nez, car la besogne exigeait une attention soutenue (Ayméds Pt Rob.1977, s.v. lever).
Mettre le nez dehors. Sortir. −Tu devrais tout de même sortir un peu, dit-il. −Sortir? Dit-elle avec l'air de tomber des nues. −Oui; mettre le nez dehors, voir des gens (Beauvoir,Mandarins,1954, p.283).
Montrer (le bout de) son nez. Sortir timidement ou commencer à se montrer. (Dict. xixeet xxes.).
Au fig., fam.
Se bouffer, se manger le nez. Se quereller. Ils aiguillèrent vers les Tuileries les haines des légitimistes et des orléanistes qui, jusque-là, s'étaient contentés de se bouffer le nez entre eux. Ils mirent tout en oeuvre pour diminuer et déprécier les souverains français, alors que l'impératrice les avait accueillis avec confiance et abandon (Gyp,Souv. pte fille,1928, p.274).
Se casser le nez, se cogner le nez (vieilli). Ne pas trouver quelqu'un chez lui. Celui-ci [M. Octave] avait dit aux deux messieurs qu'ils seraient toujours sûrs de le trouver le jeudi après-midi; les autres jours ils risquaient fort de se casser le nez (Montherl.,Célibataires,1934, p.777).P. ext. Subir un échec. Synon. se casser* la figure.
Qqc. passe/file sous le nez de qqn. Quelqu'un manque une occasion. Avant quinze jours, il me sera passé sous le nez, l'héritage... (Bernanos,Mauv. rêve,1948, p.972).Dépêche-toi d'écrire cette lettre, ou ce voyage va te filer sous le nez (Beauvoir,Mandarins,1954, p.213).
[P. allus. à la chanson pop. J'ai du bon tabac] Ce n'est pas pour ton nez (vieilli). Ce n'est pas pour toi. Synon. pour ta pomme* (pop.)[Bette, à Wenceslas:] (...) car vous vous en passerez encore pendant quelque temps, d'amourettes, et surtout de ma cousine, cher ami. Ce n'est pas du gibier pour votre nez (Balzac,Cous. Bette,1846, p.58).
Faire un nez, un drôle de nez. Faire une tête, une drôle de tête. Elle [soeur Philomène] a l'air bonne fille (...). Elle ne vous fait pas un nez comme il y en a (Goncourt,Soeur Philom.,1861, p.117).
Région. (Belgique). Faire de son nez. ,,Afficher des manières prétentieuses`` (Baet. 1971); (ds A. Doppagne, Les Région. du fr., Gembloux, Duculot, 1978).
Fermer la porte au nez de qqn. Refuser de le recevoir, de l'accueillir. (Dict. xixeet xxes.).
Fourrer son nez dans les affaires de qqn; fourrer, mettre son nez partout. S'occuper de ce qui ne vous regarde pas. Synon. fouiller, fouiner, s'immiscer partout:
5. J'ai vu, de mes yeux vu, pendant la guerre, l'infortuné Charles Humbert, alors directeur du Journal, trembler de tous ses membres à la pensée que «ces messieurs de là-bas», comme il disait, pourraient, en cas de désobéissance, fourrer le nez dans ses affaires. L. Daudet,Brév. journ.,1936, p.109.
Jeter qqc. au nez de qqn. Rappeler violemment quelque chose de désagréable à quelqu'un. M. de Béranger descendit de Passy pour me dire en chanson, sous le règne de ses amis, ce qui se passait dans les geôles au temps des miens: il ne pouvait plus me jeter au nez la Restauration (Chateaubr.,Mém., t.1, 1848, p.94).
Mettre le nez dans qqc. Commencer à faire quelque chose. J'ai mis le nez dans les Nouvelles russes; j'en ai lu deux: le Fataliste et Doubrowski, qui m'ont fait passer des moments délicieux (Delacroix,Journal,1853, p.106).
III. − P. anal.
A. − CHASSE. [Chez le cerf] ,,Partie sexuelle de l'animal`` (Duchartre 1973).
B. −
1. Partie saillante située à l'avant de quelque chose. Dans les avions le nez du moteur peut être déporté à droite ou à gauche: ceci permet de corriger le couple moteur sans agir sur la dérive (Guillemin,Constr., calcul et essais avions,1929, p.207):
6. Des nudités nuageuses se forment et se déforment en rêve (...). Comme un jardinier qui, par une blanche matinée d'avril, crève du nez de son sabot les toiles d'araignées tendues sur les allées, je brise des virginités, sans remords. À moi les lèvres framboisées! Renard,Écorn.,1892, p.24.
2. Spécialement
a) AVIATION. Partie située à la pointe du fuselage d'un avion. Les mécaniciens peignent un poireau à côté des petites bombes du palmarès sur le nez de l'avion (J. Roy ds Lar. Lang. fr.).
Piquer du nez. Exécuter une descente très rapide, le nez incliné vers le sol. Et l'avion piqua du nez dans un fracas sans limites (Malraux,Espoir,1937, p.618).
b) GÉOGR. Promontoire avancé d'une falaise. Synon. cap.Nous allons à la belle maison, à la pointe qui domine la croix du lac, regarde de face le lac de Stans, derrière Küssnacht. De côté, les deux nez de l'enfoncement profond des deux lacs qui mènent à celui d'Uri (Michelet,Journal,1856, p.313).
c) MAR. ,,Extrémité supérieure de l'étrave qui se prolonge souvent pour former en cet endroit une bitte d'amarrage`` (Barber. 1969). Synon. proue.[Un bateau de pêche] prenait son élan, entrait au port, et tandis que ses voiles s'abattaient avec douceur, il venait adroitement toucher la cale de son nez, sa vitesse morte (Renard,Écorn.,1892p.77).
Donner du nez:
7. Qu'est-ce que tu veux, je sortais le Redoutable pour la première fois. J'étais très fier de moi, tout seul sur la passerelle. J'avais envie de faire un éclat. Avoue que c'est drôle aussi, que ce n'est pas naturel pour un marin, ce bateau de guerre qui passe son temps à donner du nez le long des vasières quand on pourrait aussi bien prendre la mer par le travers. Gracq,Syrtes,1951, p.67.
Piquer du nez. [En parlant d'un navire] Enfoncer l'avant dans les lames par gros temps. Les couchettes étaient larges et bien disposées, de grands hublots donnaient une belle lumière et, lorsque l'Étoile-des-Mers piquait du nez, la houle montrait son oeil vert derrière le verre (Peisson,Parti Liverpool,1932, p.38).
Nez romain. ,,Forme d'avant fréquent dans les yachts modernes`` (Soé-Dup. 1906).
d) MENUIS. Fermoir à nez rond. Ciseau à entailler. Il y a le fermoir ordinaire et le fermoir à nez rond (Nosban,Manuel menuisier, t.2, 1857, p.264).
e) RELIURE. ,,Imperfection du volume relié, lorsque les feuilles ne sont pas exactement alignées par la tête`` (Comte-Pern. 1963).
f) TECHNOLOGIE
Nez de marche. Barre de fer ou de laiton qui protège les marches et évite de glisser. Les prix [des socles de marches] comprennent les entailles profilées pour le nez des marches (Robinot,Vérif. métré et prat. trav. bât., t.2, 1928, p.175).
[Dans le bâtiment] ,,Petit bec ayant la forme d'un nez, soudé sur un tuyau de descente [de gouttière] pour faire reposer celui-ci sur son collier de soutien`` (Barb.-Cad. 1963; dict. xixeet xxes.).
,,Petite saillie en terre que l'on ménage sur l'un des petits côtés d'une tuile plate pour l'accrocher à la latte`` (Chabat t.2 1876).
g) TYPOGR. Pour mieux figurer l'embrassement, les deux parties qui constituent l'accolade sont incurvées en proportion de leur longueur et réunies au centre par un angle minuscule dit le nez (E. Leclerc, Nouv. manuel typogr.,1932, p.172).
C. − P. métaph. Quant aux traductions et aux pièces de théâtre, je serai là-dessus aussi coulant que l'on voudra, parce que, jusqu'à présent, je n'ai point vu le nez d'une seule traduction et que le fameux droit de traduction réservé, inscrit à la première page de tous les bouquins modernes, me paraît une amère plaisanterie, une décevante blague (Flaub.,Corresp.,1865, p.26).
REM. 1.
Nez(-)de(-)chien,(Nez de chien, Nez-de-chien) subst. masc.,vx. a) Pop. ,,Mélange de bière et d'eau-de-vie, ce qui procure une prompte intoxication; aussi dit-on, pour: être ivre, avoir le nez de chien`` (France 1907). b) Région. Variété de hérisson. Il s'agissait d'un nez-de-cochon, que les rabouins distinguent de la variété [des hérissons] nez-de-chien et font cuire à l'étouffée dans la glaise (H. Bazin, Vipère,1948, p.122).
2.
Nez(-)de (-)cochon,(Nez de cochon, Nez-de -cochon) subst. masc.a) Arg. milit. ,,Cagoule, masque contre les gaz`` (Esnault, Notes compl. Poilu, [1919] 1957). b) Région. Variété de hérisson. (Ds Rob. Suppl. 1970). V. supra H. Bazin, loc. cit.
3.
Nez(-)de (-)chat, Nez(-)de(-)chats,(Nez de chat, Nez-de -chat, Nez de chats, Nez-de-chats) subst. masc.a) Bot. Nom vulgaire de la lépiote élevée. Synon. coulemelle.Il mit l'eau à la bouche de tout le conseil général en discourant une heure durant sur les morilles, les bolets, les nez-de-chat et les oronges (Arène,J. Figues,1870, p.33).Les bois sont pleins d'oronges, de bolets, de nez-de-chats. Goûtez-vous les champignons? (Morand,Homme pressé,1941, p.39).b) Région. (Jura). α) ,,Vent frais du Nord-Ouest`` (Villen. 1974). β) ,,Sobriquet donné (...) à une personne, surtout à un enfant difficile sur la nourriture`` (France 1907).
4.
Nez coupé, subst. masc.,bot. Faux Pistachier, dont les graines présentent une cicatrice qui a valu ce nom à l'arbuste (d'apr. G. Nicholson, S. Mottet, Dict. pratique d'hortic. et de jard., Paris, G. Doin, 1939, p.122). V. aussi cache-nez et pince-nez.
Prononc. et Orth.: [ne]. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. né. Étymol. et Hist. I. A. 1. a) Ca 1100 «organe saillant de la face, siège de l'odorat» (Roland, éd. J. Bédier, 1646: Tresqu'al nasel tut le elme li fent, Trenchet le nés e la buche e les denz); b) 1176-81 «mufle» (Chrétien de Troyes, Chevalier Lion, 3437); 2. 1121-34 pendre devant le nés «menacer» (Philippe de Thaon, Bestiaire, 146 ds T.-L.); xiiies. [ms.] pendre au nés (Proverbes français, éd. J. Morawski, var. du no355, v. note p.99); 3. fin du xves. tirer les vers du né (Moralité de pouvre peuple, 452 ds Mél. Lommatzsch, 1975, p.170); 4. 1559 [éd.] se laisser mener par le nez (Amyot, Vie des hommes illustres grecs et romains, Caton, t.1, fo237 ro); 5. 1585 ne pas regarder plus loin que le bout de son nez (Noël du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t.2, p.26); 6. 1640 faire un pied de nez à qqn (Oudin Curiositez); 7. 1821 à vue de nez (Desgranges, Petit dict. du peuple, p.99); 8. 1857 se manger le nez (Goncourt, Journal, p.322); 9. a) 1858 faire son nez, avoir le nez long «faire triste mine, avoir l'air confus» (Larch., p.614); b) 1949 belgicisme faire de son nez (Hanse); 10. a) 1872 se piquer le nez «s'enivrer» (Poulot, loc. cit.); b) 1934 avoir un verre dans le nez (Montherl., loc. cit.). B.1. 1550 fourrer le nez quelque part (Bonivard, Chroniques de Genève, I, 211 ds FEW t.7, p.32a); 2. 1585 fermer la porte au nez à (qqn) (Noël du Fail, op. cit., t.2, p.97); 3. a) 1608 [éd.] au nez de (qqn) (Regnier, Satyre, IX, 22 ds OEuvres, éd. G. Raibaud, p.93); b) 1852 à son nez et barbe (Humbert, Nouv. gloss. genev., p.57); 4. 1660 nez à nez (Oudin Fr.-Esp.); 5. 1821 avoir (qqn) dans le nez «en vouloir (à quelqu'un)» (Ansiaume, Arg. bagne Brest, fo5 ro, § 14). II. 1. 1572 «sens de l'odorat» (Budé, Traicté d'aulcuns mots et maniere de parler appartenans à la vénerie, p.21 d'apr. FEW t.7, p.30b); 2. 1587 avoir bon nez «avoir de la sagacité, du flair» (Cholières, Les Apresdisnées, II ds OEuvres, éd. P.Lacroix, t.2, p.64). III. 1. 1573 «proue» (Dupuys, s.v. beaupré); 2.1831 géogr. «cap» (Will.); 3. 1903 nez de gouttière (Nouv. Lar. ill.); 4.1911 aéron. piquer du nez (Lar. mens., déc. II, 277b ds Quem. DDL t.16, s.v. piquer). Du lat. nasus «nez d'homme; sens de l'odorat; finesse du goût; moquerie; goulot d'un vase, anse». Le belgicisme faire de son nez vient prob. du sud-néerl. van «de» zijn «son» neus «nez» maken «faire» (cf. Baet. Pensées 1971). Au sens III 2, empr. au norv. naes de même sens (Falk-Torp). Fréq. abs. littér.: 7055. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4499, b) 12701; xxes.: a) 14376, b) 10712. Bbg. Quem. DDL t.4, 5, 14, 15, 21 (s.v. nez à pompette). _Renson (J.). Les Dénominations du visage en fr. et dans les autres lang. rom. Paris, 1962, pp. 468-469.

Wiktionnaire

Nom commun - français

nez \ne\ masculin, singulier et pluriel identiques

  1. (Anatomie) Partie saillante du visage entre la bouche et le front couvrant l’organe communiquant avec les poumons permettant de sentir et de respirer.
    • Le vieillard appartenait aux modèles affectionnés par les mâles pinceaux de Schnetz ; c’était un visage brun dont les rides nombreuses paraissaient rudes au toucher, un nez droit, des pommettes saillantes et veinées de rouge comme une vieille feuille de vigne, de contours anguleux, tous les caractères de la force, même là où la force avait disparu ; ses mains calleuses, quoiqu'elles ne travaillassent plus, conservaient un poil blanc et rare ; son attitude d’homme vraiment libre faisait pressentir qu’en Italie il serait peut-être devenu brigand par amour pour sa précieuse liberté. — (Honoré de Balzac, La Peau de chagrin, 1831)
    • Le grand air de l’Océan mordait notre visage avec une violence telle que nous avons dû, à plusieurs reprises, étaler sur les joues et le nez de la vaseline, dont nous nous étions munis. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
    • La respiration demeure calme, le cœur est encore bon, mais le sang lui dégouline du crâne sur le nez, dans les yeux, poisse la chemise. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  2. Siège de l’odorat chez les animaux dépourvus de cet appendice.
    • Le nez d’un chien.
  3. (Par extension) Odorat.
    • Ce chien a du nez.
  4. (Familier) (Par métonymie) Tout le visage.
    • Ils se sont rencontrés nez à nez.
    • On lui a fermé la porte au nez.
  5. (Familier) (Par métonymie) Toute la personne.
    • Au nez de quelqu’un, en sa présence et en le bravant.
    • Ce n’est pas pour son fichu nez, ce n’est pas pour lui.
  6. (Par analogie) (Technique) Partie saillante de certains objets.
    1. (Sports de glisse) Extrémité avant d’une planche de sport.
    2. (Armement) Le sabre, quoique d’allure bourgeoise et un peu court de nez, avait bon équilibre et bon poids. — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 295)
    3. (Plomberie) Partie débordante d'une descente de gouttière en zinc, destinée à limiter la longueur d'emboîtement de deux tuyaux.
  7. (Par analogie) (En particulier) Éperon, avant, proue d’un vaisseau, d’un avion, d’une fusée.
    • Ce bateau, cet avion donne, pique du nez.
  8. (Par métonymie) (Cosmétologie) Créateur de parfums.
    • Un bon parfum est l’œuvre d’un nez et d’un interlocuteur avec qui il échange. — (Claire Dhouailly, Les maisons de parfums se tournent vers des écuries de nez, Le Monde. Mis en ligne le 31 août 2018)
  9. (Par métonymie) (Œnologie) Étape dans l’analyse sensorielle et la dégustation du vin.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

NEZ. n. m.
Partie saillante du visage qui est entre le front et la bouche, et qui est le siège de l'odorat. Nez droit, pointu, aquilin, busqué, retroussé, épaté, camus, camard. Nez d'aigle, de perroquet, de furet. Nez rouge, enluminé, fleuri, bourgeonné. Le bout du nez. Il saigne du nez. Le nez d'un chien. Racine du nez, Endroit où le nez se raccorde au front. Faux nez, Nez en carton ou en toute autre matière, que l'on met comme déguisement. Parler, chanter du nez, Parler, chanter comme si le nez était bouché. Aller, marcher le nez au vent, La tête relevée, droit devant soi, sans faire attention. Avoir le nez au vent se dit d'un Chien qui quête, qui flaire les odeurs qu'apporte le vent. Il se dit aussi figurément des Personnes et signifie Être en quête, chercher une affaire, une occasion. Les phrases figurées et proverbiales qui suivent sont toutes du style familier. Ne pas voir plus loin que son nez, que le bout de son nez, Avoir peu de clairvoyance. À vue de nez, À la suite d'un examen rapide. Cela lui pend au nez, au bout du nez, C'est ce qui l'attend. Il lui en pend autant au nez, Il est menacé de la même mésaventure. Tirer les vers du nez à quelqu'un, Tirer de lui un secret en le questionnant adroitement. Jeter à quelqu'un une chose au nez, La lui reprocher. Il me jette toujours mon âge au nez. Montrer le nez, le bout de son nez, Se faire voir. Il n'a pas osé montrer le bout de son nez. Mettre le nez dehors, Sortir. Il fait un temps à ne pas mettre le nez dehors. On dit dans un sens analogue Mettre le nez à la fenêtre. Mettre son nez, mettre le nez, fourrer son nez où l'on n'a que faire, Se mêler indiscrètement de quelque chose. On dit dans un sens analogue Mettre son nez partout. Mettre le nez dans une affaire, Commencer à l'examiner. À peine eut-il mis le nez dans cette affaire qu'il en vit la difficulté. Mettre le nez dans les livres, Commencer à étudier. Il n'a jamais mis le nez dans un livre, Il n'a jamais lu. Avoir toujours le nez sur quelque chose, Y être toujours appliqué. Cette femme a toujours le nez sur son ouvrage. Il a toujours le nez sur ses livres. On dit dans le même sens Ne pas lever le nez de dessus quelque chose. Cette fille est fort laborieuse, elle ne lève pas le nez de dessus son ouvrage. Mener quelqu'un par le nez, par le bout du nez, Abuser de l'ascendant qu'on a sur quelqu'un pour lui faire faire tout ce qu'on veut. Donner du nez par terre, Échouer dans quelque entreprise. Il espérait faire fortune, mais il a donné du nez par terre. On dit à peu près dans le même sens Se casser le nez; cette dernière expression signifie aussi Trouver porte close. Casser le nez à coup d'encensoir, Casser l'encensoir sur le nez, Donner des louanges exagérées. Baisser le nez, Être confus, honteux. Faire baisser le nez à quelqu'un, Lui infliger une humiliation. Regarder quelqu'un sous le nez, Le regarder de très près, le dévisager, le braver. Faire un pied de nez à quelqu'un, Faire un geste de moquerie, la main tendue, le pouce sur le nez. Cela lui a passé devant le nez, sous le nez, Cela lui a échappé. Ce n'est pas pour son nez, pour son fichu nez, Ce n'est pas pour lui. Se piquer le nez, S'enivrer. Se manger le nez, Se disputer violemment avec quelqu'un. Avoir le nez long, Être déçu. Pop., Faire un nez, Être attrapé. Pop., Tordre le nez, Être ennuyé, mécontent, méprisant. Pop., Avoir quelqu'un dans le nez, Être disposé de façon défavorable à son égard. Prov., Il vaut mieux laisser son enfant morveux que de lui arracher le nez, Il est sage de tolérer un petit mal lorsqu'on risque, en voulant y remédier, d'en causer un plus grand. Prov., Il est si jeune que, si on lui pinçait le nez, il en sortirait encore du lait, se dit d'un Très jeune homme qui veut se mêler de choses au-dessus de son âge. Prov., Cela se voit comme le nez au milieu du visage et, par ironie, Cela ne se voit pas plus que le nez au milieu du visage se dit d'une Chose qui paraît et qu'on s'efforcerait en vain de cacher. Prov., Jamais grand nez ne gâta beau visage, Ce n'est pas la petitesse du nez, c'est la pureté de sa forme qui sert à la beauté du visage.

NEZ se dit aussi, familièrement, pour Tout le visage. Ils se sont rencontrés nez à nez. On lui a fermé la porte au nez. Fam., Donner sur le nez à quelqu'un, Le frapper au visage. Il se dit aussi au figuré et signifie Faire éprouver à quelqu'un quelque mortification. Fam., Au nez de quelqu'un, En sa présence et en le bravant. Il lui a soutenu cela à son nez. Il lui a dit des injures à son nez, à son nez et à sa barbe. Fam., Rire au nez de quelqu'un, Se moquer de lui en face. Il dit des choses si hors de propos, qu'on ne saurait s'empêcher de lui rire au nez.

NEZ désigne quelquefois le Sens de l'odorat. Il a bon nez, il sent de loin. Il a le nez fin. Cette odeur est forte, elle prend au nez. Cette moutarde monte au nez. Ce chien a du nez. Les lévriers n'ont point de nez. Fig. et fam., Avoir bon nez, Avoir de la sagacité, prévoir les choses de loin. Cette entreprise a fort mal tourné, il a eu bon nez de ne pas s'en mêler. On dit de même Avoir le nez fin. Avoir du nez.

NEZ désigne, en termes de Marine et d'Aéronautique, l'Éperon, l'avant, la proue d'un vaisseau, l'avant d'un avion. On ne l'emploie guère que dans cette phrase : Ce bateau, cet avion donne, pique du nez.

Littré (1872-1877)

NEZ (né ; le z ne se prononce et ne se lie jamais : un né aquilin ; au pluriel, le z se lie : des né-zaquilins) s. m.
  • 1Partie saillante, pyramidale et triangulaire du visage qui est l'organe de l'odorat. Le bout du nez, l'extrémité libre du nez. La racine du nez, l'endroit par où le nez se continue supérieurement avec la partie moyenne et inférieure du front. Je serais fort empêché de dire de quelle sorte j'ai le nez fait ; car il n'est ni camus, ni aquilin, ni gros, ni pointu, au moins à ce que je crois, La Rochefoucauld, Portrait. Toutes [les femmes qui se font peindre] demandent les mêmes choses : un teint tout de lis et de roses, un nez bien fait, une petite bouche et de grands yeux vifs et bien fendus, Molière, le Sicilien, sc. 11. Le nez de Cléopatre : s'il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé, Pascal, Pens. IV, 43, édit. HAVET. Votre fille est plaisante, elle n'a pas osé aspirer à la perfection du nez de sa mère, elle n'a pas voulu aussi… je n'en dirai pas davantage ; elle a pris un troisième parti, et s'avise d'avoir un petit nez carré, Sévigné, 60. Une quintessence de la Chine qui fait sortir le nez à celles qui n'en ont guère, et le fait rentrer à celles qui en ont trop, Dancourt, l'Opérateur Barry, Prol. sc. 4. Elle [Mme de Thianges] n'avait que de la blancheur, d'assez beaux yeux, et un nez tombant dans une bouche fort vermeille, qui fit dire à M. de Vendôme qu'elle ressemblait à un perroquet qui mange une cerise, Mme de Caylus, Mémoires, édit. de 1805, p. 103. Ah ! qui jamais aurait pu dire Que ce petit nez retroussé Changerait les loix d'un empire ? Favart, Soliman II, III, 13. Il avait le visage long, avec un nez de perroquet, et, quoiqu'il n'eût pas mauvaise mine, il ne laissait pas d'avoir l'air d'un franc fripon, Lesage, Gil Bl. III, 3. Son nez pointu touche à son court menton, Voltaire, Ce qui plaît, etc. Un jeune libertin se promène au Palais-Royal ; il voit là un petit nez retroussé, des lèvres riantes, un œil éveillé, une démarche délibérée, et il s'écrie : oh ! qu'elle est charmante ! Diderot, Mém. t. II, p. 169, dans POUGENS. Il n'y a pas d'homme dont les passions se peignent plus vivement sur son visage ; c'est peut-être le seul qui ait le nez expressif ; il loue du nez, il blâme du nez, il décide du nez, Diderot, ib. t. I, p. 285, dans POUGENS. Le nez est la partie la plus avancée et le trait le plus apparent du visage ; mais, comme il n'a que très peu de mouvement, et qu'il n'en prend ordinairement que dans les plus fortes passions, il fait plus à la beauté qu'à la physionomie, Buffon, Hist. nat. homme, Œuv. t. IV, p. 292.

    Par plaisanterie, nez qui a coûté cher à mettre en couleur, nez dont la teinte rubiconde atteste que son porteur a bu et payé plus d'une bouteille.

    Nez de pompette, nez d'ivrogne.

    Nez fleuri, nez bourgeonné, plein de boutons causés par le vin.

    Nez enluminé, nez rouge comme chez les ivrognes.

    Par plaisanterie, nez de betterave, gros nez enluminé.

    Voilà un beau nez à porter lunettes, se dit pour se moquer d'un grand nez.

    Parler, chanter du nez, parler, chanter d'une manière désagréable, comme si le nez était bouché. Il est sûr qu'elle a appris à parler du nez, à rire sans en avoir envie, Maintenon, Lett. à M. d'Aubigné, t. I, p. 163, dans POUGENS. Un ermite… Parlant du nez à Dieu, chante au dos d'un lutrin, Voltaire, Disc. 7.

    On dit de même : un ton de nez. Tant mieux, monseigneur, reprit le père d'un ton de nez fort dévot, Saint-Évremond, Conversation du père Canaye.

    Fig. et populairement. Vouloir manger le nez de quelqu'un, se dit de quelqu'un qu'on hait et qu'on veut écraser.

    Tâte voir si le nez te branle, se dit dérisoirement et populairement à une personne qui se flatte d'un succès qu'elle n'a aucune chance d'obtenir.

    Ils viennent regarder qui a le plus beau nez, se dit de gens oisifs qui se promènent.

    Saigner au nez, du nez, voy. SAIGNER.

    Voir la longueur de son nez, être dans un lieu obscur où l'on voit très peu. En ces lieux mal illuminés, On voit la longueur de son nez, Scarron, Virg. VI.

    Fig. Ne pas voir plus loin que son nez, que le bout de son nez, avoir peu de lumières, peu de prévoyance. À moins que d'être illuminés, Les mortels plus loin que leur nez Ne peuvent jamais voir les choses, Bien loin d'en connaître les causes, Scarron, Virg. II. Celui-ci ne voyait pas plus loin que son nez, L'autre était passé maître en fait de tromperie, La Fontaine, Fabl. III, 5.

    Fig. Tirer les vers du nez à quelqu'un, tirer de lui un secret en le questionnant adroitement. Vous avez envie de me tirer les vers du nez, Molière, G. Dand. II, 7. Il m'a voulu tirer les vers du nez, mais je lui ai donné son reste comme il faut, Alain, l'Épreuve réciproque, sc. 6. (Cette locution singulière vient probablement de ce que, en serrant fortement le nez, on fait sortir de la peau du nez de petits morceaux d'une matière demi-solide qu'on a comparée à des vers, et qui est le produit des follicules cutanés.)

    Pincer le nez à quelqu'un, lui serrer le nez. Il faut pincer le nez à cet enfant, pour lui faire ouvrir la bouche.

    Fig. Pincer le nez, faire faire quelque chose à quelqu'un malgré lui. Après il faut l'histoire [il faut que Pauline, fille de Mme de Grignan lise l'histoire] ; si on a besoin de lui pincer le nez pour lui faire avaler, je la plains, Sévigné, 15 janv. 1690.

    Venir frotter son nez, essayer de se faire recevoir par quelqu'un, en quelque lieu. Viens, viens frotter ton nez auprès de ma colère, Molière, Dép. amour. IV, 4.

    Fig. Mettre son nez, mettre le nez, fourrer son nez où l'on n'a que faire, se mêler indiscrètement de quelque chose. Je me fusse plutôt laissé crucifier, Que de mettre le nez où je n'ai rien à faire, Régnier, Sat. X. Monsieur, il ne faut jamais qu'un serviteur mette le nez dans les affaires de ceux dont il mange le pain, Hauteroche, Coch. supposé, sc. 3. Et songez à vous taire, Sans mettre votre nez où vous n'avez que faire, Molière, Tart. II, 2.

    Mettre le nez dans, se mêler de. Est-ce à vous d'y mettre le nez ? Molière, Médec. m. lui, I, 2. Le père aura mis son nez mal à propos dans cette amitié, Sévigné, 343. M. Boucherat a trouvé que, toutes ses dettes et ses legs payés, il ne lui restait [à Turenne] que dix mille livres de rente ; c'est deux cent mille francs pour tous ses héritiers, pourvu que la chicane n'y mette pas le nez ; voilà comme il s'est enrichi en cinquante années de service, Sévigné, 28 août 1675. Je suis à une belle distance pour mettre mon nez dans tout cela [les affaires de Provence], Sévigné, 18 déc. 1675. Il ferait beau voir que chacun mît le nez dans mes affaires, Marivaux, Pays. parv. part. 6.

    Fig. Mettre le nez dans une affaire, commencer à l'examiner.

    Fig. Mettre le nez dans les livres, commencer à étudier. Mais une bonne fois, ma très chère, mettez un peu votre nez dans le livre de la Prédestination des saints de saint Augustin, Sévigné, 436. Je trouve que l'étude est le parfait moyen De gâter la jeunesse, et n'est utile à rien ; Aussi je n'ai jamais mis le nez dans un livre, Regnard, Ménechmes, III, 8.

    Mettre à quelqu'un le nez sur, lui faire voir, toucher ce qui lui échappait. Je lui mis, comme on dit, le nez sur ce morceau de grec, qu'il n'avait pu voir sans moi, Courier, Lettre à M. Renouard.

    Fig Avoir toujours le nez sur quelque chose, ne pas lever le nez de dessus quelque chose, y être constamment appliqué. Elle a toujours le nez sur son ouvrage.

    Fig. Mener quelqu'un par le nez, par le bout du nez, voy. MENER, n° 12.

    Se casser le nez, se heurter le nez contre quelque chose. Ceux qui vont trop vite sont sujets à se casser le nez, Patin, Lett t. II, p. 294, dans POUGENS.

    Fig. Se casser le nez, ne pas trouver chez lui quelqu'un qu'on allait voir. Vous étiez sorti, et je me suis cassé le nez.

    En un autre sens, se casser le nez, ne pas réussir, avoir un échec. Elle tint bon, Frédéric échoua Près de ce roc, et le nez s'y cassa, La Fontaine, Faucon. Les troupes de Paris auraient le nez cassé, Th. Corneille, l'Inconnu, V, 4. Que je traite avec vous, par lettres, des choses où Aristote, Platon, saint Thomas et saint Bonaventure se sont cassé le nez, c'est ce qu'assurément je ne ferai pas, Voltaire, Lett. d'Argenson, 14 déc. 1770.

    Donner du nez en terre, tomber la face contre terre. Près de donner du nez en terre, Scarron, Virg. V.

    Fig. Donner du nez en terre, échouer dans quelque entreprise, avoir du dessous. Et fait au plus matois donner du nez en terre, Régnier, Sat. XI. Il y en a trois ou quatre douzaines [d'apothicaires] qui ressemblent bien mieux à des gens qui vont donner du nez en terre faute d'emploi qu'à de bons marchands, Patin, Nouv. lett. t. I, p. 111, dans POUGENS.

    Fig. Avoir toujours quelqu'un sur le nez, à cheval sur le nez, en être perpétuellement occupé d'une manière désagréable. Vous avez toujours l'auteur sur le bout du nez, et vous croyez l'ouvrage hardi, parce que cet auteur a une fort méchante réputation, Voltaire, Lett. d'Argent. 21 déc. 1768.

    Fig. Il lui en pend autant au nez, il est menacé de pareille déconvenue. On dit plus souvent : autant lui en pend à l'œil, voy. PENDRE, v. n.

    Fig. Se couper, s'arracher le nez pour faire dépit à son visage, faire par dépit contre quelqu'un une chose dont on souffre le premier.

    Prenez-vous-en par le bout du nez, c'est-à-dire vous êtes vous-même coupable d'un crime dont vous voulez noircir les autres ; locution venue, dit de Brieux, d'une ancienne coutume qui obligeait celui qui avait accusé quelqu'un à faux à lui faire réparation publique en se prenant le nez.

    Allonger le nez, s'approcher pour voir, flairer, goûter. Dès qu'on parle de cela, il faut le voir allonger son nez. Tu as beau allonger ton nez, ça ne te regarde pas, ce n'est pas pour toi. Attends, attends, je vas te faire allonger le nez !

    Allonger le nez, faire la moue. Il allonge le nez sur tout ce qu'on lui donne. On lui sert ce qu'on a de meilleur, et il allonge le nez. Faire un pied de nez à quelqu'un, se moquer de lui ; c'est un geste que l'on fait en mettant le pouce d'une main sur le nez et le pouce de l'autre main sur le petit doigt de la première main. Et quand ils sont enchaînés, Vous leur faites un pied de nez, Scarron, dans LEROUX, Dict. comique.

    Il a un pied de nez, se dit de quelqu'un d'attrapé, qui n'a pas réussi ; par allusion au geste du pied de nez. Avant jour dans la rue avec un pied de nez, Régnier, Sat. X. En sortant du palais, je l'abordai en lui disant : M. Renaudot, vous pouvez vous consoler, car vous avez gagné en perdant. Comment donc ? me répondit-il. C'est, lui dis-je, que vous étiez camus lorsque vous êtes entré ici, et que vous en sortez avec un pied de nez, Patin, Lett. t. II, p. 42. Il aura un pied de nez avec sa jalousie, Molière, G. Dand. I, 2.

    Populairement. Ce n'est pas pour son nez, c'est-à-dire la chose dont il s'agit ne lui est pas destinée.

    On dit ironiquement dans le même sens : c'est pour son nez ; vraiment c'est pour son nez. Que c'est pour leurs beaux nez que se font les ballets, Qu'elles sont le sujet des vers et des poulets, Régnier, Sat. III. Ils croient qu'on leur doit pour rien la courtoisie, Mais c'est pour leur beau nez, Régnier, Sat. XII. Hé bien ! tu vois, Cléanthis, ce ménage ; Veux-tu qu'à leur exemple ici, Nous fassions entre nous un peu de paix aussi, Quelque petit rapatriage ? - C'est pour ton nez, vraiment, cela se fait ainsi, Molière, Amph. II, 7.

    Ce n'est pas pour ton nez que le four chauffe, signifie cela ne sera pas pour toi.

  • 2 Terme de peinture et de sculpture. Mesure proportionnelle. Le nez est le tiers de la face.
  • 3Nez se dit en parlant de quelques animaux. Le nez d'un chien. Les chiens qui se portent bien ont le nez frais et humide.

    Nez au vent, se dit du chien qui, le nez levé, flaire le vent et les odeurs qu'il apporte. Et chien couchant chassant devant, Branlant la queue et nez au vent, Scarron, Virg. I.

    Fig. Laissez-moi donc sous ma bannière, Vous, messieurs, qui, le nez au vent, Nobles par votre boutonnière, Encensez tout soleil levant, Béranger, le Vilain.

    Nez de renard, présence de marques de feu au nez et aux lèvres du cheval.

    Terme de manége. Porter le nez au vent, se dit en parlant des chevaux qui lèvent fort la tête.

    Se dit, par extension, des personnes qui marchent le nez en l'air, des gens à la mine éventée, à l'air important. Il ne faut pas qu'une dame ait l'air ni le ton trop hardi, qu'elle ait le regard trop élevé ni le nez au vent, Voyer D'Argenson, Mém. p. 413, dans POUGENS. Déployez-moi cette figure, ce nez un peu au vent, Diderot, Essai sur la peint. ch. 3.

    On dit dans le même sens : nez en l'air, nez haut. Son nez en l'air semble narguer l'amour, Favart, Soliman II, I, 1. M. de Stairs, au nez haut, arrive ici [Bruxelles] dans ce moment, Voltaire, Lett. d'Argental, 2 fév. 1744.

  • 4Nez se dit pour tout le visage. Il me regarde au nez, et riant me reproche…, Régnier, Sat. X. Mettant son manteau sur son nez, Il avait regagné bien vite, De peur d'être mouillé, son gîte, Scarron, Virg. I. La belette avait mis le nez à la fenêtre : Ô dieux hospitaliers, que vois-je ici paraître ? Dit l'animal chassé du paternel logis, La Fontaine, Fabl. VII, 16. [Les souris] Mettent le nez à l'air, montrent un peu la tête, Puis rentrent dans leurs nids à rats, La Fontaine, ib. III, 18. Mouillé, fangeux, ayant au nez la bise, La Fontaine, Orais. La fille enfin met le nez hors des draps, La Fontaine, Herm. Et jure, que la première fois qu'elle viendra lui parler dans le nez, comme elle fait toujours, elle vous imitera, et lui donnera sur sa vilaine joue, Sévigné, 70. Je reviens mettre mon nez au bout de l'allée, Sévigné, 343. Je partis en fuyant, le nez dans mon manteau, Raim. POISSON, Bar. de la Crasse, sc. 3.

    Mettre le nez dehors, s'aventurer à sortir. C'était un temps à ne pas mettre le nez dehors, Sévigné, 660. Sans oser mettre le nez dehors, Sévigné, 85. À peine notre flotte a-t-elle mis le nez hors de Brest qu'elle a été battue par les Anglais, Voltaire, Mém. Volt.

    Nez à nez, face à face, l'un vis-à-vis de l'autre. …Et vous vous souvenez Que vous vous trouvez, vous et ce fils, nez à nez, Piron, Métrom. III, 7.

    On dit dans le même sens : nez pour nez. J'ai trouvé nez pour nez, Comme un grand revenant, Géronte sur ses pieds, Regnard, Légat. IV, 8.

    Mettre son nez quelque part, s'y montrer. Votre frère veut aller mettre son nez à l'armée, Sévigné, 344.

    Montrer son nez, se faire voir. Il a bien à faire de venir montrer là son nez. À peine le vert veut-il montrer le nez ; pas un rossignol encore, enfin l'hiver le 17e d'avril, Sévigné, 17 avr. 1689.

    On dit dans le même sens : montrer le bout de son nez. Du Plessis m'a écrit que sa chimère n'avait montré que le bout de son nez, Sévigné, 18 sept. 1689.

    Donner sur le nez à quelqu'un, le frapper au visage ; et fig. le tancer. Mon fils s'en pâme de rire ; je lui donnerai sur le nez tout aussitôt que je le pourrai, Sévigné, 244.

    Fig. Donner d'une chose par le nez, dire quelque chose à tort et à travers. Et sur les jours caniculaires, Ils [les médecins] nous donnent encore, avec leurs lois sévères, De cent sots contes par le nez, Molière, Amph. II, 3. Vous me donnez par le nez de l'historiographe ; vraiment le roi m'ôta cette charge quand le roi de Prusse me prit à force, Voltaire, Lett. Mme Lutzelbourg, 14 sept. 1753. J'aurais pu lui donner comme un autre de l'héroïque par le nez, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 159.

    Fig. Planter au nez, dire quelque chose de grossier, de désagréable. Sur cela, il sort une voix terrible de ce joli visage, qui nous plante au nez d'un air ridicule, que mauvaise herbe croît toujours, Sévigné, 17 nov. 1675.

    Regarder quelqu'un sous le nez, s'approcher de lui de très près pour le regarder, comme pour le braver, pour le choquer. Comme cette action ne lui parut pas naturelle, il la regarda sous le nez, Hamilton, Gramm. 10.

    Fermer la porte au nez, fermer la porte au moment où quelqu'un s'y présente pour entrer ; et fig. ne pas vouloir le recevoir. Vous me deviez fermer la porte au nez, Racine, Plaid. II, 2. Peu s'en est fallu que son portier ne vous ait fermé la porte au nez, Dancourt, Chev. à la mode, IV, 1.

    Familièrement. Au nez de quelqu'un, en sa présence, et aussi en le bravant. Et leur dire à leur nez qu'ils n'ont rien fait qui vaille, Régnier, Sat. IX. Oui, me railler, vous dis-je, et de plus à mon nez, Hauteroche, App. tromp. I, 12. Vous voulez encore lui parler de votre mariage, après que sa femme vous a dit à votre nez qu'il n'en sera jamais rien, Hauteroche, Crisp. médec. III, 3. Elle écoute un amant, elle en fait un mari ; Le tout au nez du mort qu'elle avait tant chéri, La Fontaine, Matrone d'Éph. Je vous trouve plaisant d'user de cet empire, Et de me dire au nez ce que vous m'osez dire, Molière, Mis. IV, 2. Il ne sera pas dit que l'on cachète une lettre à mon nez, sans que je vous donne quelque légère signifiance, Ch. Sévigné, dans SÉV. 1er sept. 1680.

    Rire au nez de quelqu'un, se moquer de lui en face. Les verrous ne faisaient aucun bruit ; On me riait au nez, Régnier, Sat. X. À votre nez, mon frère, elle se rit de vous, Molière, Tart. I, 6. A-t-on jamais vu une pendarde comme celle-là, qui me vient rire insolemment au nez ? Molière, Bourg. gent. III, 2. Elle ne peut s'empêcher de lui faire un éclat de rire au nez, Hamilton, Gramm. 7.

    Fig. Jeter à quelqu'un une chose au nez, la lui reprocher. C'est un étrange fait du soin que vous prenez à me venir toujours jeter mon âge au nez, Molière, Éc. des mar. I, 1. Faut-il… qu'en toute rencontre… On te rejette au nez le scandaleux affront Qu'une femme mal née imprime sur ton front ! Molière, Sgan. 9.

    Fig. Avoir le nez de, avoir l'apparence, la réputation de… Moi qui n'ai pas le nez d'être Jean qui ne peut, Régnier, Sat. X.

    Avoir le nez tourné vers, se disposer à aller, à faire. J'ai le nez tourné vers Paris ; mon fils y est déjà, Sévigné, 1er mars 1676.

    Fig. Avoir le nez tourné à… Être en chance de… Il mourut un des hommes de la cour qui avait le nez le plus tourné à une grande fortune : ce fut le comte de Mailly, Saint-Simon, 66, 98. Comment peut-on imaginer que j'aie persécuté Jean-Jacques ?… en vérité, ai-je le nez tourné à la persécution ? Voltaire, Lett. d'Alembert, 15 sept. 1762.

    Nez s'est dit familièrement en termes d'amitié. Hai, hai ! mon petit nez, pauvre petit bouchon, Molière, Éc. des maris, II, 14.

  • 5Le sens de l'odorat. Ce chien a bon nez. Et des chiens attroupés l'instinct intelligent Déjà d'un nez avide interroge le vent, Delille, Én. IV.

    Fig. C'est une des belles chasses qu'il est possible de voir, que celle que nous faisons après M. de Bellièvre et M. de Mirepoix ; ils courent, ils se relaissent, ils se forlongent, ils rusent, mais nous sommes toujours sur la voie, nous avons le nez bon, et nous les poursuivons toujours, Sévigné, 196.

    Terme de chasse. Avoir le nez fin, se dit d'un chien qui chasse avec succès dans la poussière et pendant la chaleur. Avoir le nez dur, se dit d'un chien qui entre difficilement dans la voie. Chien de haut nez, celui qui chasse le nez haut.

  • 6 Fig. Sagacité, prévoyance. Marinette eut bon nez, quoi qu'on en puisse dire, De ne permettre rien un soir qu'on voulait rire, Molière, le Dép. II, 4. J'avais bon nez, sans doute, et son voisinage déjà m'avait donné quelque soupçon, Molière, G. Dand. I, 2. Comme il a bon nez, il n'est pas longtemps la dupe, Sévigné, 64. Je ne crois pas que le marquis [de Villeroi] prenne le personnage d'amant ; il est observé par gens qui ont bon nez, et qui n'entendraient pas raillerie, Sévigné, 13 avr. 1672. Il y a là de quoi faire rire les gens qui ont le nez fin, Voltaire, Lett. roi de Prusse, août 1759.

    Avoir du nez, flairer, deviner. Pour qui avait du nez, l'odeur de la ligue leur sortait par tous les pores, Saint-Simon, 177, 104.

    Familièrement. Mettre le nez dessus, deviner ce dont il s'agit. Nous inventâmes des supplices pour le premier qui mettrait le nez sur l'attachement qu'il aurait pour vous, Sévigné, 133. J'ai mis le nez dessus, n'est-ce pas ? Dancourt, les Agioteurs, I, 4.

  • 7Bout du nez, portion de la lèvre supérieure du cheval, située entre les deux naseaux, et servant d'organe de toucher aux solipèdes, en raison de la grande sensibilité que développent dans cette partie les cordons nerveux considérables qui viennent y aboutir.

    Dans le bœuf, le bout du nez est formé par le mufle ; dans le porc, il porte le nom de groin ou boutoir.

  • 8Partie des insectes appelée aussi chaperon ou épistome.
  • 9 Terme de marine. Avant, proue du navire, employé seulement dans cette locution : être sur son nez, enfoncer sa proue dans l'eau plus qu'il ne convient.
  • 10En terme rural, on dit qu'une charrue est sur son nez quand elle s'enfonce trop dans la terre.
  • 11 Terme de relieur. Le nez, l'obliquité des cahiers que la couseuse n'a pas tenus verticalement. Le volume présente une pointe, soit vers le commencement, soit vers la fin ; cette pointe se désigne sous le nom de nez ; la rognure ne peut corriger ce défaut qu'aux dépens de la régularité des marges, Extrait du Manuel du relieur, p. 344, Roret, 1827. Autrement la rognure n'est jamais unie, et faisant successivement plusieurs sauts, le livre finit par être plus haut d'un côté que de l'autre, ce que l'on nomme, en termes de l'art, faire du nez, Lesné, la Reliure, p. 174.
  • 12 En termes de fondeur, on nomme nez une croûte de scories qui se forme, par la fraîcheur du vent, au devant de la tuyère par laquelle le vent est introduit dans le fourneau.

    Dans la fonte des cloches, morceau de planche taillé en forme de couteau qui, en tournant le compas, dispose sur le collet du moule la figure des anses.

  • 13Petite éminence de terre cuite qu'on ménage aux tuiles plates pour les accrocher à la latte.
  • 14Nez de busque, partie du bois d'un fusil de munition qui forme un ressaut près de la poignée.
  • 15Partie d'un soufflet qui se termine en pointe ; se dit surtout des soufflets d'orgue.
  • 16Poisson du genre des squales, la lamie cornubique (sélaciens), appelé aussi long-nez et squale long-nez.

    Nez de potence, espèce de serpent

  • 17Nez, au sens de cap. Cap Gris-nez près Calais. Le cap d'Antifer, près du Havre, a pour vrai nom de sa partie essentielle le Nez d'Antifer : ainsi l'on a la Courtine d'Antifer, le Fourquet d'Antifer et le Nez d'Antifer (l'étymologie directe est le norrois naes, angl. ness, cap, qui se rapportent aussi sans doute au nez du visage).

PROVERBES

Un grand nez ne gâta jamais beau visage. Sur tous les autres nez son nez a l'avantage, Et jamais un grand nez n'orna mieux un visage, Deshoulières, Portr. de Linières.

Il vaut mieux laisser son enfant morveux que de lui arracher le nez, c'est-à-dire il est de la sagesse de tolérer un petit mal, lorsqu'on risque, en voulant y remédier, d'en causer un plus grand.

Si on lui tordait le nez, il en sortirait du lait, voy. TORDRE.

Cela paraît comme le nez au milieu du visage, se dit d'une chose très apparente.

On dit dans le même sens par ironie : Cela ne paraît pas plus que le nez au milieu du visage.

REMARQUE

Béranger a, pour la rime, écrit né : Turpin d'abord trouve lui-même Cœur de vingt ans non profané ; Mais un bon moine de Thélème Le croque à l'instant sous son né, Mort de Charlemagne Laharpe avait fait la même chose dans son poëme de Tangu et Félime, ch. IV : L'infortuné Ouvre une figue et l'avale ; son né Grandit d'un pied.

HISTORIQUE

XIe s. [Il] Tranche le nes et la bouche et les dens, Ch. de Rol. CXXIII.

XIIe s. Le nes moult très bien fait, les dens menus et blans, Sax. v.

XIIIe s. Quant li archevesques oï la lettre lire, si li cheï le nés, et fu li plus esbahis homme del monde et il et tout li sien, Chr. de Rains, p. 242.

XIVe s. Poi [j] aroie d'honeur, se le vostre perdez ; Car trop a laide face cil qui n'a point de nez, Guesclin. 6805. Se une partie du nez estoit deperdue, et incisions fussent faites es parties adjacentes, à ce que les parties fussent relachiées et peussent estre traites et aoniées [réunies] ensemble, H. de Mondeville, f° 99, verso.

XVe s. Et ce qui plus estoit, c'estoit le dangier des principales personnes à qui de heure en heure il en pendoit autant au nez, Chastelain, Chron. des ducs de Bourg. 3e partie, ch. 20.

XVIe s. Quand vous estes tous ensemble, vous vous laissez mener par le nez à tels, de qui chacun de vous à part ne voudroit pas prendre le conseil en ses privez affaires, Amyot, Caton, 15. Le comte d'Ostrate, qui estoit mandé, eut meilleur nez, et se sauva, D'Aubigné, Hist. I, 256. On fit une petite breche, les pieces ayans le nez levé et tirans de mille pas, D'Aubigné, ib. I, 269. D'abord l'evesque et sept de meilleure marque donnerent du nez à terre [tombèrent morts], D'Aubigné, I, 344. Il avoit l'œil louche, le nez troussé, les nazeaux ouverts, D'Aubigné, ib. II, 420. Au temps qui court, qui a beau nez, il boit à la bouteille, Palsgrave, p. 811. Epigramme que je vous estale tout de son long, non que j'y trouve aucun nez [finesse, esprit], Pasquier, Rech. IX, p. 794, dans LACURNE. Chaque legislateur se met une justice en buste, et chacun d'eux luy fait, si ainsi voulez que je le die, un nez de cire, et la diversifie sur le moule de ses conceptions particulieres, Pasquier, Lettres, t. II, p. 465. Voulez-vous en françois braver un homme, vous dites que vous le ferez bien camus, ou que vous lui rendrez le nez aussi plat comme une andouille, Pasquier, Rech. VIII, p. 693. Mener les hommes par le nez comme buffles, H. Estienne, Apol. pour Hérod. p. 573, dans LACURNE. Spinelle voyant ce conseil n'avoir profité à son mari, auquel si auparavant elle avoit tiré le nez d'un doigt, elle luy allongea depuis de deux brasses, Nuits de Straparole, t. II, p. 145, dans LACURNE. Fallut donner la bataille qu'ils perdirent, et fallut après s'en retourner en France, avec un nez de honte ; car par ce moyen tout l'Estat de Milan se perdit, Brantôme, Capit. franç. t. II, p. 172, dans LACURNE. Quand ce vient au fait et au prendre, comme l'on dit, il [l'État de Vienne] saigne du nez, Fromenteau, Finances, 3e livre, p. 291. Chacun mouche son nez, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 268. Qui coupe son nez defigure son visage, Leroux de Lincy, ib. p. 38. Le defendeur se retira chez luy, ou demeura par les chemins s'il voulut, avec un pied de nez, Noel Dufail, Cont. d'Eutrap. ch. VII.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

NEZ. Ajoutez :
18 Populairement. Prendre son nez pour ses fesses, s'est dit autrefois comme on dit aujourd'hui : prendre son cul pour ses chausses. Élise, comment donc, ils te font des caresses ; Mon maître assurément prend son nez pour ses fesses, Quinault, Rivales, I, 3.
19 En termes d'ouvrier, nez d'une marche d'escalier, le profil, le rebord d'une marche. Machines à faire les nez de marches d'escaliers…, Alm. Didot-Bottin, 1871-72, p. 779, 4e col.
20 Terme de zingueur. Quand on fait entrer des tuyaux de zinc les uns dans les autres, on y adapte des nez en zinc pour les arrêter à un endroit déterminé.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

NEZ, s. m. (Anatomie.) Les auteurs désignent par des noms différens les parties extérieures du nez ; ils nomment la supérieure la racine du nez ; l’inférieure, le globe du nez ; celle qui est entre deux, le dos du nez ; celles qui sont sur les bords des narines, les aîles du nez ; & celle qui les sépare, la colonne du nez.

Les parties qui composent la voûte du nez ne sont pas seulement la peau, & une très petite partie de graisse, il y a encore des os, des muscles & des cartilages.

Les os propres du nez forment la partie supérieure de la voûte du nez ; leur figure approche de la quarrée ; leur face externe est un peu convexe & assez unie, & l’interne concave & inégale : la partie supérieure de ces os se trouve beaucoup plus épaisse que l’inférieure ; celle-ci se trouve comme découpée inégalement pour favoriser l’attache des cartilages du nez.

Ces deux os étant joints ensemble, forment au-dedans du nez, le long de leur union, une rainure longitudinale qui reçoit la lame osseuse de l’etmoïde, sur laquelle ces os sont appuyés, de même que sur la partie inférieure & moyenne du coronal, & se trouvent aussi joints à une avance des os maxillaires. On remarque pour l’ordinaire aux os du nez un ou deux petits trous.

On compte pour l’ordinaire quatre muscles au nez, deux de chaque côté ; savoir le pyramidale & le myrtiforme. Le pyramidal a son attache fixe dans la jonction du coronal avec le frontal ; & descendant le long du nez, vient se terminer au cartilage qui forme l’entrée de la narine du même côté.

Le myrtiforme a son attache fixe à l’os maxillaire vis-à-vis le fond de l’alvéole de la dent canine, & va se terminer au même cartilage que le premier ; ces deux muscles en agissant, dilatent les narines.

On donne pour constricteur des narines un petit muscle qui a ses attaches fixes extérieurement au fond des alvéoles des premieres dents incisives, & se terminent aux aîles du nez.

Le muscle orbiculaire des levres paroît aussi avoir quelque part à cette action.

Les cartilages du nez sont au nombre de cinq : il y en a quatre qui forment la partie inférieure du nez, deux supérieurs & deux inférieurs. Ces derniers composent principalement les narines ; le cinquieme fait la partie antérieure & moyenne de la cloison qui sépare l’intérieur du nez en deux cavités, dont les narines sont l’entrée. Ces deux cavités ne sont pas seulement formées par la disposition particuliere des deux os superieurs du nez & des cartilages dont je viens de parler, les os maxillaires unis ensemble & ceux du palais en font aussi une portion considérable ; l’os sphénoïde & l’etmoïde concourent aussi avec le vomer à la formation des parois des cavités du nez ; & la jonction de l’etmoïde avec le vomer fait la portion osseuse de la cloison des narines.

On considere plusieurs choses dans chaque cavité du nez. On voit dans la partie supérieure la portion cellulaire de l’os etmoïde, & dans l’inférieure, les os spongieux. On y découvre aussi les embouchures des sinus frontaux dans les cellules de l’os etmoïde ; celle des sinus maxillaires de chaque côté, entre la portion cellulaire de l’os etmoïde & les lames inférieures du nez & les embouchures des sinus sphénoïdaux, s’apperçoivent dans la partie postérieure & inférieure du nez. On découvre outre cela dans le nez les orifices des conduits lacrymaux & des incisifs, & enfin la communication des cavités du nez avec le gosier.

Il faut remarquer que chaque cavité du nez se trouve tapissée d’une membrane spongieuse, nommée pituitaire. Cette membrane recouvre aussi les cellules de l’os etmoïde, les os spongieux ou lames inférieures du nez, & les parois intérieures des sinus & des conduits lacrymaux & incisifs, & elle est parsemée dans toute son étendue de plusieurs grains glanduleux, qui fournissent l’humeur mucilagineuse dont elle est continuellement abreuvée. C’est principalement sur la portion de cette membrane qui recouvre les cellules de l’os etmoïde, que viennent s’épanouir les filets de la premiere paire des nerfs, & quelques rameaux de la cinquieme, qui reçoivent les impressions des corps odorans, & les transmettent jusqu’à l’ame pour la sensation de l’odorat.

Les arteres qui se distribuent au nez, lui viennent des carotides, & les veines vont se décharger dans les jugulaires.

Le nez n’est pas seulement l’organe de l’odorat, il sert encore à la respiration, à donner plus de force au son, à modifier la voix & à la rendre plus agréable, tant par sa cavité, que par celle des sinus qui y répondent.

Cette partie du visage varie beaucoup en grandeur & en figure dans les divers sujets dès le moment de leur naissance. Les negres, les Hottentots & quelques peuples de l’Asie bien différens des Juifs, ont presque tous le nez camus, écaché. La plûpart des anatomistes prétendent que cette camusité vient de l’art, & non de la nature. Comme les négresses, suivant le récit des voyageurs, portent leurs petits enfans sur le dos pendant qu’elles travaillent, il arrive qu’en se haussant & baissant par secousses, le nez de l’enfant doit donner contre le dos de la mere, & s’applatir insensiblement. Indépendamment de cette raison, le P. du Tertre rapporte que les negres écrasent le nez à leurs enfans, & leur pressent aussi les levres pour les rendre plus grosses ; ensorte que ceux à qui l’on n’a fait ni l’une ni l’autre de ces opérations, ont le nez élévé & les levres aussi minces que les Européens.

Cela peut être vrai des negres du Sénégal ; mais il paroît assez certain que dans presque tous les autres peuples negres, les grosses levres, de même que le nez large & épaté sont des traits donnés par la nature, qu’on a fait servir de modele à l’art qui est en usage chez eux & parmi d’autres peuples, d’écacher le nez, & de grossir les levres à ceux qui ont reçu la naissance avec cette perfection de moins. Comme c’est dans la forme plate qu’ils font consister la beauté du nez, le premier soin des meres après leur accouchement, est d’applatir le nez de leurs enfans, pour qu’ils ne soient pas difformes à leurs yeux, tant les idées de beauté sont bisarres chez les peuples de la terre.

Plusieurs ne se contentent pas de préférer l’applatissement du nez à son élévation, ils trouvent un nouvel agrément à se percer cette partie pour y passer toutes sortes d’ornemens de leur goût, & cet usage est fort étendu en Afrique & en Orient. Les negres de la nouvelle Guinée traversent leurs deux narines par une espece de cheville longue de trois ou quatre pouces. Les sauvages de la Guyane y passent des os de poissons, des plumes d’oiseaux & d’autres choses de ce genre. Les habitans de Gusarate, les femmes malabares & celles du golfe Persique y portent des anneaux, des bagues & d’autres joyaux. C’est une galanterie chez quelques peuples arabes, de baiser la bouche de leurs femmes à travers ces anneaux, qui sont quelquefois assez grands pour enfermer toute la bouche dans leur rondeur.

Les Européens au contraire ne se font percer que les oreilles pour les orner d’anneaux & de bijoux ; ils trouvent avec raison qu’il ne faut ni gêner ni gâter le nez, & qu’il contribue beaucoup à la beauté, quand il n’est ni trop grand, ni trop petit, ni trop écrasé, ni trop sortant au-dehors.

Sa forme & sa position plus avancée que celle de toutes les autres parties du visage, sont particulieres à l’espece humaine ; car dans aucun animal le nez ne fait un trait élevé. Les singes mêmes n’ont, pour ainsi dire, que des narines, ou du moins leur nez, qui est posé comme celui de l’homme, est si plat & si court, qu’on ne doit pas le regarder comme une partie semblable. Les oiseaux n’ont point de narines ; ils ont seulement deux trous & deux conduits pour la respiration & l’odorat, au lieu que les quadrupedes ont des nazeaux ou des narines cartilagineuses comme les hommes.

Je ne sache aucun exemple d’enfant venu au monde avec la privation de la cloison du nez, ni avec les narines bouchées par un vice de conformation naturelle, & je sais même que l’accident d’un nez fermé contre nature par quelque maladie, s’offre très rarement à l’art de la Chirurgie pour le percer.

Nez, maladies du nez, (Médecine.) Les usages du nez & des humeurs qui y abordent méritent une attention singuliere dans la pratique de médecine. Le défaut de conformation de cette cavité peut occasionner des changemens dans la respiration, dans la voix, dans l’haleine ; la mauvaise qualité de l’humeur qui y coule peut déranger entierement l’œconomie animale.

1°. Si les sinus qui composent l’étendue du nez sont trop resserrés ou étranglés, leur cavité se trouvant diminuée, la membrane pituitaire aura moins d’étendue, l’organe de l’odorat sera plus borné, l’humeur muqueuse se filtrera en moindre quantité, ses issues seront moins libres & plus étroites, elle croupira plus long-tems, elle rendra punais ceux qui se trouveront attaqués de ces accidens : ce que le défaut de conformation occasionne, peut souvent arriver par l’inflammation de ces parties, par les changemens de l’air environnant, par des tumeurs qui surviendront dans cette cavité, des polypes, des tumeurs skirrheuses, des cancers & autres accidens de cette nature.

Les remedes que l’on pourroit apporter dans ces facheuses circonstances sont différens, selon les causes & leurs accidens. On peut les voir & les examiner tous en particulier & en leur lieu.

2°. La qualité vitiée de l’humeur du nez est d’une grande conséquence dans l’œconomie animale ; son épaississement occasionne une respiration difficile, seche & douloureuse, une toux seche, une difficulté de se moucher, un dessechement dans le nez, une chaleur, une sécheresse dans l’air, une acrimonie dans ses particules qui irrite les solides, les roidit & empêche les parois de la cavité de se prêter à l’action de l’air.

Sa trop grande fluidité rendant les parties trop humides, les relâche & les empêche d’exercer leur ressort ; le trop d’humidité de la membrane pituitaire fait que la sérosité y séjourne & y croupit, & que la morve qui abonde, fait perdre aux nerfs leur qualité & leur sensibilité : l’enchifrenement est souvent l’effet de cette qualité vicieuse de l’humeur pituitaire & muqueuse du nez. Pour guérir cette maladie, on doit évacuer la surabondance de sérosité par les purgatifs, les diaphorétiques, les expectorans, les salivans & autres remedes particuliers évacuans. Les infusions de lierre terrestre, d’hysope, de cataire sont bonnes dans ces cas.

La grande abondance de l’humeur muqueuse du nez occasionne une constipation extraordinaire, parce que la dérivation qui se fait de la mucosité dans le nez, en tarit la source dans les intestins ; & de cette façon les excrémens restent à sec & privés de leur véhicule, & de cette glutinosité qui leur permet de glisser le long de la cavité du cylindre intestinal : de-là vient que les gens qui mouchent & expectorent ou crachent beaucoup, sont d’ordinaire fort constipés : de là vient aussi que lorsque la morve est dessechée, le ventre est aussi paresseux, ce qui est ordinaire dans l’été ; au contraire lorsque la morve est délayée, les excrémens le sont aussi, ce qui arrive dans l’hiver, où la transpiration est diminuée, & où les sécrétions sont plus abondantes dans le nez & dans les intestins que vers la surface externe du corps.

Nez coupé, Staphylodendron, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Le pistil sort du calice qui est profondément découpé, & devient dans la suite un fruit membraneux, renflé comme une vessie & divisé en plusieurs loges. Ce fruit renferme des semences fort dures, & pour ainsi dire, osseuses. Tournefort, Inst rei herb. Voyez Plante.

Nez coupé, ou Faux Pistachier, Staphylodendron, grand arbisseau qui se trouve dans quelques contrées de l’Europe méridionale. Il prend quelquefois douze à quinze piés de hauteur sur un pié de circonférence, lorsqu’il se trouve dans un bon terrein : mais il ne s’éleve ordinairement dans les bois qu’à sept ou huit piés. Il fait une tige droite & une tête assez réguliere. Son écorce est lisse, unie & marquetée de points cendrés sur un fond brun. Sa feuille est composée de cinq & quelquefois de sept follioles oblongues, assez grandes, & attachées à une nervure commune. Cette feuille est d’un verd brun en-dessus & cendrée en-dessous. Ses fleurs paroissent à la fin d’Avril ; elles sont blanches, assez apparentes & attachées par grappes à des pédicules longs, menus & pendans. Les fruits qui succedent, sont des especes de vessies verdâtres, assez grandes, divisées en deux loges qui contiennent chacune deux ou trois noyaux de la grosseur d’un pois. Les enfans les cassent aussi aisément qu’une noisette, pour avoir l’amande qui est douce à manger, mais qui fait soulever le cœur. La substance de cette amande est d’une couleur verdâtre qui ressemble à celle de la pistache ; c’est apparemment ce qui a fait donner à cet arbrisseau le nom de pistachier sauvage. On l’appelle aussi nez coupé, parce que le noyau qui renferme la semence, ressemble à un bout de nez qu l’on auroit coupé. On le nomme aussi bois saint Edme dans plusieurs endrous de la Bourgogne, parce qu’on raconte que ce saint avoit un bâton du bois de cet arbrisseau, qu’il piqua en terre & qui y fit racine. Le nez coupé croît dans les bois, dans les haies, dans les lieux frais, incultes & ombragés ; cependant il n’est pas commun. Il est très-robuste ; il se multiplie aisément, & il réussit par-tout, si ce n’est lorsqu’il est dans un terrein leger ; il souffre beaucoup dans les grandes chaleurs & les sécheresses.

Cet arbrisseau pousse quantité de rejettons du pié qui peuvent servir à le multiplier. On y parvient aussi, soit en couchant les branches au printems, ou en semant les noyaux peu après leur maturité qui arrive au mois de Septembre. Car si l’on différoit de les semer jusqu’au printems, la plûpart ne leveroient que l’année suivante. Par l’une ou l’autre méthode, on aura au bout d’un an des plans suffisamment enracinés pour être mis en pépiniere. Les branches couchées donneront tout-de-suite des fleurs ; mais les jeunes plants venus de semence, ne fleuriront qu’au bout de trois ou quatre ans : il ne faut pour la culture de cet arbrisseau aucun soin particulier.

On fait usage du nez coupé dans les jardins pour l’agrément. On peut le mettre dans les massifs des bosquets : on peut l’employer en arbre de ligne pour les allées, où il va de pair & figure fort bien avec le citise des Alpes, l’arbre de Judée, l’arbre de Sainte-Lucie, la rose de Gueldres, &c.

Son bois, quoique blanc, est dur, solide, compacte & de durée. Il peut être de quelqu’utilité lorsqu’il a acquis un peu de grosseur ; car il est frêle, quand il est trop jeune. Il y a encore une autre espece de cet arbrisseau.

Le nez coupé de Virginie. Quoique cet arbrisseau vienne d’un climat assez chaud, il est tout aussi robuste que l’espece commune ; mais il ne s’éleve qu’à neuf ou dix piés dans les meilleurs terreins. Sa feuille n’est composée que de trois follioles plus petites & d’un verd plus clair que celle de l’espece précédente. Sa fleur est aussi plus petite & moins apparente ; les vessies qui succedent sont divisées en trois loges : elles renferment chacune un noyau plus petit dont l’amande est aussi d’un verd de pistaches. Le feuillage de cet arbrisseau fait tout son agrément. Article de M. Daubenton, subdélégué.

Nez, (Critique sacrée.) Il est défendu par le Lévitique, de recevoir pour le service de l’autel, un homme qui eût le nez trop petit, trop grand ou retroussé : si parvo, vel grandi, vel torto fuerit naso, Levit. XXI. xviij. Les Hébreux mettoient communément la colere dans le nez : ascendit fumus de naribus ejus, II. Reg. xxij. 9. Ce mot se prenoit aussi pour la fierté & grandeur d’ame : nasus tuus sicut turris Libani, est-il dit de l’épouse, Cant. vij. 4. votre nez ne releve pas moins la beauté de votre visage, que cette tour embellit le mont Liban. Cette tour étoit la fierté qui rendoit le cœur de l’épouse inaccessible à tout autre qu’à son époux. Mettre un cercle au nez, c’est réprimer la fierté des orgueilleux. Nunquam posuit circulum in naribus ejus, Job. xl. 21. Enfin, cette phrase, donec exeat per nares vestras, Num. xxj. 20. marque le dégoût des viandes qu’auroient les Israélites murmurateurs. (D. J.)

On lit aussi dans le dict. de la bible que les Hébreux regardoient le nez comme le siege de la colere : ascendit fumus de naribus ejus, est-il dit au second livre des Rois, c. xxij. vers. 9. en parlant de la colere de Dieu : & dans le Pseaume xvij. vers. 9. ascendit fumus in ira ejus ; l’hébreu porte in naso ejus. Les anciens ameurs grecs & latins parlent à-peu-près de même. Ainsi Perse,

Disce : sed ira cadat naso, rugosaque sanna.


& Plaute,

Fames & mora bilem in naso conciunt.

Les Romains regardoient les gens dont le nez étoit aquilin ou crochu, comme enclins à la raillerie. Naso suspendit adunco, dit Horace, en parlant d’un satyrique.

Les femmes d’Orient, en plusieurs endroits, mettent des cercles d’or à une de leurs narines. Salomon fait allusion à cette coutume, lorsqu’il dit : Circulus aureus in naribus suis mulier pulchra & fatua, une femme belle, mais insensée, est comme un anneau au groin d’un pourceau. Proverb. xj. 22. On mettoit aussi des anneaux aux naseaux des bœufs & des chameaux pour les conduire. Ainsi dans le quatrieme livre des Rois, c. xix. vers. 28. Dieu menace Sennacherib de lui mettre un cercle aux narines & un mords dans la bouche, & de le faire retourner par le chemin par lequel il est venu. Calmet, Dict. de la Bible. (G)

Nez. (Métallurg.) On appelle nez dans les fonderies où l’on traite les mines des métaux, une espece de tuyau ou de conduit qui se forme dans la mine fondue depuis la tuyere, & qui de-là va en s’élargissant vers la partie intérieure du fourneau. Ce nez ou conduit ne doit point trop s’alonger. Les Fondeurs ont très-grande attention à cette circonstance, & jugent par le nez, si leur fonte réussira ou non. Voyez Schlutter, traité de la fonte des mines. (—)

Nez, le nez du navire. (Marine) C’est la premiere partie du navire qui finit en pointe. On dit la même chose d’un bateau.

Vaisseau qui est trop sur le nez, c’est quand par sa construction il paroît que l’avant est un peu trop chargé : on y remédie en faisant pencher le mât de misaine un peu plus en arriere.

Nez d’un bateau, (Charpent.) c’est la premiere partie du bateau, qui finit en pointe, & où est la levée sur laquelle se met le batelier, lorsqu’il se sert des avirons. (D. J.)

Nez de potence, terme d Horlogerie. Voyez Potence. (T)

Nez. (Maréchal.) Le bout du nez du cheval est, pour ainsi dire, sa levre supérieure. Porter le nez au vent, ou porter au vent, se dit d’un cheval qui leve le nez en l’air au-lieu de se ramener.

Nez fin ; (Vennerie.) se dit d’un chien qui a le sentiment bon.

Nez dur, se dit d’un chien qui entre mal-aisément dans la voie.

Nez haut, ou chien de haut nez, c’est lorsqu’un chien va requerir sur le haut du jour.

On remarque que plusieurs animaux, comme les chiens, les lievres, les renards, ont plus de lames osseuses que les hommes qui en ont le moins de tous. C’est ce qui fait croire que c’est pour cela qu’ils ont aussi meilleur odorat, à cause que la membrane qui couvre toutes les enfractuosités des narines ayant beaucoup d’étendue dans un petit espace, elle reçoit en plus de parties les impressions des particules écoulées des corps odorans.

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France Terme

Extrémité avant d'une planche de sport.

FranceTerme, Délégation générale à la langue française et aux langues de France

Étymologie de « nez »

(Vers 1080) Du moyen français nez, de l’ancien français nes (Chanson de Roland), du latin nasus (même sens). Plus avant, de l’indo-européen commun *nas- dont sont issus l’anglais nose, l’allemand Nase, le tchèque ou le polonais nos, le russe нос nos, le lituanien nosis, le sanskrit नासिका, nāsikā.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Wallon, nase ; namur. nâz' ; provenç. nas, naz ; ital. naso ; du lat. nasus ; russe, nós ; sanscr. nas, nāsā.

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Phonétique du mot « nez »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
nez ne

Fréquence d'apparition du mot « nez » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « nez »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « nez »

  • Ici, nez à nez, face à face dans le métro, Ici, collés, serrés, presque peau contre peau Du bruit, Mais pas un sourire, pas un mot.
    Louis Chedid — Ici
  • Le nez ne sent pas le cerveau pourri.
    Lelung Chebai Dorje — Autobiographie
  • Qui coupe son nez dégarnit son visage.
    Proverbe français
  • Le nez est généralement l'organe où s'étale le plus aisément la bêtise.
    Marcel Proust
  • Le nez le plus long n'est pas toujours le meilleur senteur.
    Proverbe québécois
  • A qui a le nez bouché, toutes les fleurs paraissent en papier.
    Léonce Bourliaguet
  • Quand la science rend service aux uns... ça retombe toujours sur le nez des autres.
    Francis Blanche
  • « Ne mets pas tes doigts dans ton nez ! » Parmi les commandements fréquemment répétés aux enfants par leurs parents, celui de ne pas se décrotter le nez figure en bonne place. C’est comme ça, les petits adorent le trifouiller. Mais aussi une partie des plus grands.
    C'est un peu cracra : Les crottes de nez, certains les roulent, d'autres les mangent, mais à quoi ça sert ?
  • Donnez de l’avoine à un âne, il vous pétera au nez.
    Proverbe québécois
  • L'impondérable est ce qui vous pend au bout du nez.
    Achille Chavée — Décoctions II
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Images d'illustration du mot « nez »

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Traductions du mot « nez »

Langue Traduction
Anglais nose
Espagnol nariz
Italien naso
Allemand nase
Chinois 鼻子
Arabe أنف
Portugais nariz
Russe нос
Japonais
Basque sudurra
Corse nasu
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Synonymes de « nez »

Source : synonymes de nez sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot nez au scrabble : 12 points

Nez

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