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Ministre

Variantes Singulier Pluriel
Masculin et féminin ministre ministres

Définitions de « ministre »

Trésor de la Langue Française informatisé

MINISTRE, subst. masc.

A. − Vieilli. Celui qui est chargé de remplir une fonction, un office, d'exécuter une tâche pour le service de quelqu'un, d'accomplir le dessein d'autrui. S'il [le pouvoir] néglige de légitimer sa puissance, en l'employant à faire régner les lois naturelles ou divines des sociétés, il cesse d'être le ministre de la bonté de Dieu sur les hommes, et il n'est plus que l'instrument de sa justice (Bonald,Législ. primit., t.1, 1802, p.147).Ma visite fut un trait de lumière pour la comtesse qui voulut voir en moi le ministre des vengeances du comte (Balzac,Gobseck, 1830, p.427).Un officier accourut élevant un papier au-dessus de sa tête: Arrête! cria-t-il au bourreau. L'officier s'approcha, monta sur l'échafaud, et remit une cédule impériale aux ministres de la justice (Mérimée, Faux Démétrius, 1853, p.196):
1. ... ces mots [Chirurgie, Chirurgiens] sonnent bien différemment aux oreilles selon les heures (...). Tantôt c'est une science, un art, une profession qu'ils signifient à l'esprit. Mais tantôt c'est le pathétique le plus intense qui s'y attache. Vous êtes les ministres les plus entreprenants de la volonté de vivre. Mais aussi vous faites trembler. Valéry,Variété V, 1944, p.44.
RELIG. Prêtre d'une religion, considéré comme intermédiaire entre la divinité et les croyants et chargé de célébrer le culte divin. Ministre du culte. Dieu a établi Mahomet son ministre sur la terre; il lui a livré le monde pour soumettre par le sabre celui qui refuse de croire à sa loi (Volney,Ruines, 1791, p.167).Les prêtres sont, à proprement parler, les ministres de la Providence, interprètes tour à tour de ses volontés vis-à-vis de nous et de ses désirs auprès d'elle (J. Simon,Relig. natur., 1856, p.353).Dans chaque commune, les établissements sont placés sous le contrôle du maire, mais aussi des ministres du culte (curé, pasteur ou rabbin) (Encyclop. éduc., 1960, p.21).
RELIG. CATH. Prêtre, religieux chargé des fonctions sacerdotales, de célébrer le culte, de propager la foi, d'administrer les sacrements, de remplir une fonction à titre de serviteur du Christ et de l'Église. Ministres des autels. L'Église dont je suis le ministre (Dupanloup,Journal, 1876, p.45).Il [le curé de Lourdes] se prit à croire aveuglément en elle [Bernadette] (...). Pourquoi écarter le miracle... ? Ce n'était pas à un ministre de la religion, si prudent fût-il, qu'il appartenait de faire l'esprit fort, lorsque des populations entières s'agenouillaient (Zola,Lourdes, 1894, p.35):
2. Le ministre de Dieu, qui t'attend au confessionnal, ne te demande, lui, que quelques larmes pour laver toutes les souillures de ton âme; car il tient son pouvoir du Maître de la bonté infinie, qui, sur le Calvaire, pardonnait au larron repenti et lui ouvrait, par surcroît, le splendide chemin du Paradis et de la vie éternelle. Coppée,Bonne souffr., 1898, p.189.
SYNT. Ministre de Jésus-Christ, de l'Évangile, de la parole de Dieu; ministre de la religion; ministre de l'Église.
Absol. L'héritier d'un petit patrimoine, un ministre de campagne, un rentier tranquille peuvent calculer ce qu'ils ont (Senancour,Obermann, t.2, 1840, p.107):
3. ... je tenais les curés pour des bêtes curieuses; bien qu'ils fussent les ministres de ma confession, ils m'étaient plus étrangers que les pasteurs, à cause de leur robe et du célibat. Sartre,Mots, 1964, p.82.
RELIG. RÉFORMÉE et PROTESTANTE. Ministre (du Saint Évangile), (de la parole de Dieu). Celui qui fait le prêche et est chargé des fonctions relatives au culte. Ministre calviniste, anglican. [Le] docteur Young, ministre de l'Église anglicane, dont la fille mourut à Montpellier (Crèvecoeur,Voyage, t.2, 1801, p.281).L'un de ces hommes (...) portait l'habit noir et la chevelure ronde des ministres luthériens (Hugo,Han d'Isl., 1823, p.147):
4. Cela seulement, et les allées et venues de trois ministres protestants, reconnaissables à la longue redingote noire, au petit collet blanc (...) valait-il la peine d'avoir quitté le délicieux Paris d'été...? Bourget,Ét. angl., 1888, p.114.
B. − Homme d'État chargé d'administrer les affaires publiques. Les ministres sont toujours Sully et Colbert (Chateaubr.,Mém., t.3, 1848, p.285).V. ministériel ex. 3.
1. HIST. Sous l'Ancien Régime, délégué de l'autorité royale chargé par le roi du gouvernement du pays. Synon. principal* ministre:
5. Les inimitiés de collége sont les plus durables et les plus envenimées. Richelieu, devenu cardinal et ministre, fit brûler vif, comme sorcier, Urbain Grandier, pour lui avoir disputé une thèse dans sa licence de Sorbonne. Bern. de St-P.,Harm. nat., 1814, p.309.
2. Mod. Personnalité choisie par le chef du gouvernement pour être membre du gouvernement, administrer les affaires de l'État à la tête d'un ministère en étant responsable ou non devant le Parlement selon que le régime est parlementaire, présidentiel ou conventionnel. Ministre de l'Éducation Nationale, de la Marine, de la Guerre, des Affaires Étrangères, des Finances. V. ministère ex. 10, ministériel ex. 3:
6. Il se peut que (...) la bourgeoisie d'Italie, d'Allemagne, de Belgique, soit conduite à étendre les droits constitutionnels du peuple, à revendiquer la plénitude du suffrage universel, la vérité du régime parlementaire, la responsabilité des ministres devant le Parlement. Jaurès,Ét. soc., 1901, p.XXXII.
Rem. On dit Madame le Ministre à une femme ministre, et Monsieur le Ministre à un secrétaire d'État.
Conseil des ministres. Séance périodiquement tenue par l'ensemble des ministres se réunissant sous la présidence du chef du gouvernement sous les iiieet iveRépubliques, et du chef de l'État depuis 1958. (Ds Ac. 1935, Lar. Lang. fr.).
Ministre d'État, ministre sans portefeuille. Avant 1958, ministre sans portefeuille appelé à siéger au gouvernement en raison de sa personnalité propre ou d'un dosage politique au sein de l'exécutif, mais qui n'est pas placé à la tête d'un département ministériel et qui, sous la Restauration, l'Empire et la iiieRépublique, était plus particulièrement chargé des rapports du gouvernement avec les Chambres. Tout était pris, même la présidence de la Cour des comptes, et les ministres d'État n'étaient point encore imaginés (Reybaud,J.Paturot, 1842, p.387).Le titre de «ministre d'État» revêt un caractère honorifique; il peut s'appliquer en particulier aux ministres détenant leurs attributions de délégations du chef du gouvernement (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr., 1967, p.86):
7. Madame de Montcalm m'avait dit de la part de son frère qu'il n'y avait plus de ministère vacant; mais que si mes deux amis voulaient entrer au conseil comme ministres d'État sans portefeuille, le Roi en serait charmé, promettant mieux pour la suite. Chateaubr.,Mém., t.3, 1848, p.43.
Premier ministre. Chef de gouvernement; sous la Constitution de 1958, celui qui, nommé par le Président de la République, est chargé de constituer le gouvernement dont il est le chef et qui à ce titre possède la direction générale des affaires de l'État. Synon. (sous les iiieet iveRépubliques) Président* du Conseil:
8. Un premier ministre n'a pas des collègues; il a des commis. Toutes les affaires importantes il les évoque, les accapare, les décide sans les ministres spéciaux, quelquefois contre les ministres spéciaux. On voudrait se révolter; on ne le peut pas: la vie du cabinet dépend de la parole, du talent, de l'influence de ce chef de file... Reybaud,J. Paturot, 1842, p.385.
P. métaph. Nanon, laquelle en sa qualité de premier ministre de Grandet prenait parfois une importance énorme aux yeux d'Eugénie et de sa mère (Balzac,E. Grandet, 1834, p.85).
Région. (Canada). Sous*-ministre.
Vice*-ministre.
C. − DR. INTERNAT. Agent diplomatique de haut rang. Vous avez assurément de belles connaissances à Athènes? − Je connais le ministre d'Angleterre (About,Roi mont., 1857, p.100).Le 5 juin, j'ai remis au ministre des États-Unis au Caire une note destinée à son gouvernement (De Gaulle,Mém. guerre, 1954, p.421).
Ministre plénipotentiaire. Agent diplomatique de rang immédiatement inférieur à celui d'ambassadeur, qui représente, muni des pleins pouvoirs, son gouvernement auprès d'un gouvernement étranger et dirige la légation dans les pays où n'existe pas d'ambassade. Alfred: (...) je suis nommé, à compter d'aujourd'hui, je crois, ministre plénipotentiaire à Bade (Dumas père, Angèle, 1834, iii, 1, p.158):
9. ... le marquis de Norpois (...) avait été ministre plénipotentiaire avant la guerre et ambassadeur au seize mai, et, malgré cela, au grand étonnement de beaucoup, chargé plusieurs fois, depuis, de représenter la France dans des missions extraordinaires... Proust,J. filles en fleurs, 1918, p.434.
Ministre résident. Agent diplomatique de rang inférieur à celui de ministre plénipotentiaire. Entre catégories d'agents, selon un classement descendant des ambassadeurs ou légats pontificaux aux ministres plénipotentiaires, puis aux ministres résidents et enfin aux chargés d'affaires (Chazelle,Diplom., 1962, 25).
REM. 1.
Ministraille, subst. fém.,péj. Ensemble des ministres. Jean-Jacques (...) croyait triompher: la «ministraille» allait faire naufrage, Voltaire aussi, qui, bien entendu, était, à ses yeux, le responsable de toutes ces misères (Guéhenno,Jean-Jacques, 1952, p.171).
2.
-ministre, 2eélém. de compos.a)
Bureau(-)ministre,(Bureau ministre, Bureau-ministre) subst. masc.Bureau de grande taille à deux séries de tiroirs latéraux. Elle commença ainsi son histoire: Ma première habitation fut sous un bureau ministre, entre les tiroirs qui descendaient jusqu'à terre (Barrès,Enn. Lois, 1893, p.140).Un grand bureau-ministre surchargé de paperasses (Courteline,Gend. sans pitié, 1899, 1, p.143).Par une fantaisie subite, elle s'étendit sur le parquet, (...). Elle voyait ainsi le dessous d'un bureau ministre, les pieds contournés de ce meuble élégant (Green,Malfaiteur, 1955, p.230).
b)
Papier(-)ministre,(Papier ministre, Papier-ministre) subst. masc.Papier de format spécial, mesurant quarante-quatre centimètres de long sur trente-trois centimètres de large, de très belle qualité. Envoyez-moi deux ou trois feuilles de papier ministre, à pétition, avec enveloppe ad hoc (Sand,Corresp., t.4, 1861, p.248).[Le sous-préfet] ouvre sur ses genoux sa grande serviette de chagrin gaufré et en tire une large feuille de papier ministre (A. Daudet, Lettres moulin, 1869, p.133).Il écrivit quelques lignes sur du papier ministre, mit sa lettre dans une enveloppe ministre et suscrivit (Verlaine, Œuvres posth., t.1, Hist. comme ça, 1896, p.359).Le papier tellière ou papier ministre est ainsi nommé parce qu'il fut fabriqué la première fois pour les bureaux de Letellier, ministre de Louis XIV, et employé pour l'impression des circulaires et autres imprimés des grands bureaux (E. Leclerc,Nouv. manuel typogr., 1932, p.550).
3.
Ministre(-),(Ministre , Ministre-) (-)ministre,(ministre, -ministre) élém. de compos.Élément entrant dans la constr. de subst. masc., l'autre élém. étant un subst. évoquant une autre fonction institutionnelle et le composé signifiant que la personne considérée est à la fois ministre et ce que l'autre élém. signifie. Député-ministre. Quels furent les derniers sénateurs ministres pendant cette sombre Ve? Pisani, Faure. Ah, ce cher Edgar! (Le Nouvel Observateur, 19 mai 1969, p.19, col.1).Les immeubles collectifs réalisés sous l'impulsion de Jean Royer, le ministre-maire de la ville (Le Point, 22 oct. 1973, p.97, col. 2).
4.
Ministre, subst. masc.,ornith. Synon. de passerine bleue (v. passerine B).Le Ministre (...) Cet oiseau, appelé Veuve bleue ou Linotte bleue, vit en Amérique du Nord (...). Le Ministre mâle a un plumage brillant, bleu clair, nuancé de vert. Le cou et la tête sont plus sombres, les ailes brunes également bordées de bleu; les pattes brun clair (Ph. de Wailly, L'Amateur des oiseaux de cage et de volière, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1964, p.213).
Prononc. et Orth.: [ministʀ ̭]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiies. «celui qui accomplit une tâche au service de quelqu'un» (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, 103, 5); 2.1174-76 «celui qui est au service du roi, en détient quelque chose» (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 2432); d'où a) 1509 «conseiller d'un souverain» (Lemaire de Belges, Légende des Vénitiens, éd. J. Stecher, t.3, p.400); 1611 ministres du Roy (Cotgr.); 1671 ministre d'État (Pomey); 1861 papier ministre (Sand, loc. cit.); b) 1683 «envoyé d'un gouvernement auprès d'un gouvernement étranger» (Bossuet, Marie-Thérèse d'Autriche, éd. J. Truchet, p.216); 1834 ministre plénipotentiaire (Dumas père, loc. cit.). 3. 1174-76 «celui qui est au service de Dieu» (Guernes de Pont-Ste-Maxence, op. cit., 5483); ca 1250 menistre «celui qui a la charge du culte divin» (Règle cistercienne, 416 ds T.-L.); spéc. dans la relig. protestante 1527 ministre de l'Évangile (Herminjard, II, p.59 d'apr. W. Richard ds Romanica Helvetica t.57, p.118); 1536 ministre (Piaget, p.288, ibid.). Empr. au lat. minister, -tri, formé d'apr. magister auquel il s'oppose, «serviteur/maître» (v. Ern.-Meillet), «serviteur, domestique», «serviteur (d'un dieu)», «instrument, agent», «intermédiaire», lat. chrét. au plur. «serviteurs de Dieu (des anges)» (début ives. ds Blaise Lat. chrét.), «serviteurs de Dieu, de la religion» (fin ives., ibid.), également att. en lat. tardif «dignitaire du palais royal» (663 ds Nierm.), «officier public» (viiie-ixes. ds St. Scoones, Les Noms de quelques officiers féodaux, p.132, note 8). Fréq. abs. littér.: 8959. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 20137, b) 8375; xxes.: a) 11266, b)9653.
DÉR.
Ministresse, subst. fém.,fam. Épouse de ministre. Il répond quelquefois aux épigrammes de son ministre, et la ministresse l'admire (Stendhal,L. Leuwen, t.2, 1836, p.303).Pas plus tard qu'il y a huit jours je mets sur Lohengrin la ministresse de l'Instruction Publique. Elle me répond: «Lohengrin? Ah! oui, la dernière revue des Folies-Bergères, il paraît que c'est tordant» (Proust,J. filles en fleurs, 1918, p.605).[ministʀ εs]. 1resattest. a) ca 1380 «servante» (Jehan des Preis, Geste de Liege, 20424 d'apr. A. Scheler, Glossaire philologique ds Mém. de l'Ac. royale des sciences, t.44, p.201), 1660 (Oudin Fr.-Esp.), b)1619 «femme d'un ministre protestant» ([F. Garasse], Le Rabelais reformé par les ministres, 205 ds Quem. DDL t.20), att. chez cet aut., puis 1782 «femme de ministre» ([B. de Guemadeuc], L'Espion dévalisé, 62-63 ds Quem. DDL t.26); de ministre, suff. -esse*.
BBG. Mack. t.1 1939, p.68. _ Quem. DDL t.1, 5 (s.v. ministresse); 11. _ Richard (W.) 1959, p.92, 111; pp.116-119; p.123, 126, 248.

Ministre, subst. masc.,ornith. Synon. de passerine bleue (v. passerine B).Le Ministre (...) Cet oiseau, appelé Veuve bleue ou Linotte bleue, vit en Amérique du Nord (...). Le Ministre mâle a un plumage brillant, bleu clair, nuancé de vert. Le cou et la tête sont plus sombres, les ailes brunes également bordées de bleu; les pattes brun clair (Ph. de Wailly, L'Amateur des oiseaux de cage et de volière, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1964, p.213).

Wiktionnaire

Adjectif - français

ministre \mi.nistʁ\ masculin et féminin identiques

  1. Identique à celle utilisée par un ministre.

Nom commun - français

ministre \mi.nistʁ\ masculin et féminin identiques[1]

  1. (Vieilli) Personne chargée de remplir une fonction pour le compte d’autrui.
    • Ma visite fut un trait de lumière pour la comtesse qui voulut voir en moi le ministre des vengeances du comte — (Balzac, Gobseck)
  2. (En particulier) (Religion) Membre du clergé, pasteur luthérien.
    • Je ne suis pas non plus du nombre de ceux qui jugent que, pour relever la religion aux yeux des peuples, et mettre en honneur le spiritualisme qu'elle professe, il est bon d'accorder indirectement à ses ministres une influence politique […]. Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, volume 2, 1850, page 164
    • Les farouches Vendéens, excités par la voix de leurs prêtres, par les discours des ministres du Dieu de miséricorde, égorgeaient, brûlaient vifs, enterraient vivants les républicains qui tombaient entre leurs mains. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
    1. (Liturgie) Chacune des personnes qui assurent le déroulement d’une liturgie catholique.
      • Si, à la Messe avec peuple, il n’y a qu’un seul ministre, celui-ci peut exercer diverses fonctions. — (Présentation générale du Missel romain, 2002, no 110 sur ceremoniaire.net → lire en ligne)
  3. (En particulier) (Diplomatie) Agent diplomatique représentant le gouvernement auprès des gouvernements étrangers qui comportent non une ambassade, mais une légation.
    • Les auteurs du manifeste en prirent occasion d’attaquer M. Poinsett, ministre des États-Unis à Mexico, qu’ils représentèrent comme un agent habile et hypocrite, […]. — (Anonyme, Mexique.- Situation des partis, Revue des Deux Mondes, 1829, tome 1)
    • Et la pauvre femme qui travaille pour m’obtenir le cordon de commandeur de la Légion et le poste de ministre auprès du grand-duc de Bade ! — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Après le diner M. B., le ministre plénipotentiaire honoraire, me pris à part pour me consulter sur la possibilité de faire un détour pour éviter « cette Moulouya ». — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 268)
    • Note. À partir de 1945, les légations sont progressivement remplacées par des ambassades, et la distinction entre ambassadeur et ministre tend à disparaître. Le mot « ministre » employé seul pour désigner un agent diplomatique est désormais vieilli, mais l’expression « ministre plénipotentiaire » reste utilisée dans la langue administrative pour désigner des grades[2].
  4. (Politique) Membre de premier rang d’un gouvernement.
    • Enguerrand de Marigny, le ministre des finances qui avait inspiré à Philippe le Bel sa politique d'altération des monnaies, fut pendu au gibet de Montfaucon. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • À la fin de 1874 seulement nous nous fixons à Paris quand mon père est devenu ministre des Travaux publics. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires: (I) Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
    • Cette feuille ne craignait pas de dire ce qu'elle pensait, même aux personnages les plus hauts placés. Dans le n° 29 du 30 juin 1793, elle jugeait vertement le général Alexandre Beauharnais, qui venait d'être nommé ministre de la Guerre. — (Fernand Mitton, La Presse française, volume 2 : sous la Révolution, le Consulat, l’Empire, Paris : chez Guy Le Prat, 1945, page 172)
    • Empêcher la vie des gens et leur plaisir devrait-il être permis ? De quoi se mêle un ministre ? De quel droit, avec quelle permission ? — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Du temps qu’il était ministre, […], quel non initié eût imaginé que Ferry était le salonard écervelé que l’on découvre aujourd’hui ? — (Daniel Schneidermann, Chirac, Ferry, à l’abri des regards, dans Libération (journal) du 20 juin 2011)
    • Le ministre des Sports, qui est enceinte, n’a pu sauter en parachute comme prévu. — (Bernard Cerquiglini, Le Ministre est enceinte, Le Seuil, Paris, 2018, citant Le Monde, 16 octobre 1992)
    • La ministre de l’Écologie Delphine Batho a annoncé, lors de sa visite à l’entreprise MPO, en Mayenne, le 7 janvier, une série de mesures destinées à aider la filière photovoltaïque. — (Camille Chandès, Photovoltaïque : Le Made in Europe encouragé, dans L'Usine nouvelle, nº 3313, 10 janvier 2013)
  5. (Désuet) (Au féminin) Épouse d’un ministre.
  6. Petit oiseau de la famille des Emberizidés que l'on trouve sur le continent américain, aussi appelé passerin indigo (Passerina cyanea).
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

MINISTRE. n. m.
Celui qui exerce un ministère religieux. Les ministres de Dieu, de la parole de Dieu, de JÉSUS-CHRIST, de l'Évangile, de la religion. Les ministres des autels. Dans la religion luthérienne et calviniste, Ministre du saint Évangile ou de la parole de Dieu, ou absolument Ministre, Celui qui est chargé de tout ce qui concerne le culte. Il désignait autrefois, dans un sens général, Celui dont on se servait pour l'exécution de quelque chose. On dit encore Être le ministre des passions, des volontés, des vengeances d'autrui.

MINISTRE se dit aussi de Ceux qui sont chargés d'administrer les affaires d'un État. Il a été ministre de la Justice, de l'Intérieur, de la Guerre, de la Marine, des Finances, des Affaires étrangères. Conseil des ministres, Ensemble des ministres qui se réunissent pour délibérer sur les affaires publiques et Séance tenue par ces ministres. Convoquer le Conseil des ministres. Le chef de l'État préside le Conseil des ministres. Mesure délibérée en Conseil des ministres. Au dernier Conseil des ministres, il a été décidé... Premier ministre s'est dit autrefois du Personnage exerçant les fonctions de chef du ministère et désigne encore aujourd'hui le Président du Conseil. Ministres sans portefeuille, Ministres qui n'ont pas de département et qui ne sont appelés que pour le Conseil. Ministre d'État se dit d'un Ministre sans portefeuille, n'ayant pas de département administratif et faisant partie du Conseil des ministres. Par apposition, Bureau ministre, papier ministre.

MINISTRE se dit aussi des Agents diplomatiques représentant leur gouvernement auprès des gouvernements étrangers qui comportent non une ambassade, mais une légation. Le ministre de France à Athènes. Le ministre de Grèce à Paris. Ministre plénipotentiaire, Agent diplomatique de la seconde classe, venant après les ambassadeurs.

Littré (1872-1877)

MINISTRE (mi-ni-str') s. m.
  • 1Celui qui est chargé d'une fonction, d'un office ; celui dont on se sert pour l'exécution de quelque chose. Voici ce qu'elle écrit au ministre de ses charités, Bossuet, Anne de Gonz. Un théologien enseigné de Dieu, un prédicateur apostolique, ministre, non de la lettre, mais de l'esprit de l'Évangile, Bossuet, Bourgoing. Quels égards n'avait-elle pas pour les prêtres de Jésus-Christ, qu'elle considérait comme les ministres de la loi et les dispensateurs de son sang et de sa parole ? Fléchier, Dauphine. Ces valets, autour d'eux étendus, De leur sacré repos ministres assidus, Boileau, Lutr. IV. Des vengeances des rois ministre rigoureux, Racine, Athal. II, 5. Vous, ministre de paix, dans ces temps de colère, Racine, ib. II, 5. Hé bien ! que nous fait-elle annoncer de sinistre ? Quel sera l'ordre affreux qu'apporte un tel ministre ? Racine, ib. III, 5. Un ministre public, établi pour les hommes auprès de Dieu, qui prie par office, Massillon, Confér. Excell. du sacerdoce. Un prêtre fervent est à l'autel le ministre de toutes les grâces répandues sur le corps de l'Église, Massillon, ib. On dit que dans ce trouble on voit les Euménides… Ministres des arrêts prononcés par le sort, Marcher autour d'Oreste, en appelant la mort, Voltaire, Oreste, V, 8. Vous, ministre d'un dieu de paix et de douceur, Voltaire, Olymp. V, 3.

    Fig. Nous gémissons quand on lie nos mains, et nous portons sans peine ces fers invisibles dans lesquels nos cœurs sont enchaînés ; nous crions qu'on nous violente quand on enchaîne les ministres, les membres qui exécutent, et nous ne soupirons pas quand on captive la maîtresse même, la raison et la volonté qui commande, Bossuet, Sermons, Ambition, 1. Ministre industrieux des lois de la nature, [le jardinier] Émonde les rameaux de la séve affamés, Voltaire, Loi naturelle, 4.

    Poétiquement. Le ministre de la mort, quiconque est chargé de la donner, et parfois le bourreau. Ministres de la mort, suspendez la vengeance, Voltaire, Tancr. III, 6.

    Fig. Les ministres de la mort, ce qui cause la mort. Essuyant les dangers Des pirates, des vents, du calme et des rochers, Ministres de la mort, La Fontaine, Fabl. VII, 12. Les langueurs, les tourments, ministres de la mort, T'avaient déclaré la guerre, Voltaire, Lett. roi de Pr. déc. 1758.

  • 2Les ministres du Seigneur, les ministres saints, les ministres de Jésus-Christ, de l'Évangile, de la religion, de la parole de Dieu, les ministres des autels, les prêtres. Quoique pécheur, je ne laisse pas d'être le ministre légitime de la parole de Dieu, Bourdaloue, Dim. de la Sexagés. Dominic. t. I, p. 319. Suffira-t-il contre eux [les soldats d'Athalie] de vos ministres saints ? Racine, Athal. I, 2. Ô vous ! sur ces enfants si chers, si précieux, Ministres du Seigneur, ayez toujours les yeux, Racine, ib. II, 7. La parole dont j'ai l'honneur d'être le ministre, Massillon, Pet. carême, Drapeaux. S'il est justice que les ministres de l'autel vivent de l'autel, il est naturel qu'ils soient entretenus par la société, tout comme les magistrats et les soldats le sont, Voltaire, Dict. phil. Droit canonique.
  • 3Chez les luthériens et les calvinistes, ministre du saint Évangile, ministre de la parole de Dieu, ou, simplement, ministre, celui qui fait le prêche.

    Ouvrir la bouche comme un ministre qui dit son premier sermon.

  • 4Se dit, chez les jésuites, d'un dignitaire qui commande en l'absence du général.

    Ministre général, titre que porte le supérieur général des cordeliers.

    Grand ministre, général de l'ordre de la Trinité.

  • 5Homme public chargé des principales fonctions du gouvernement. Île éternellement mémorable par les conférences de deux grands ministres, Bossuet, Mar.-Thér. De tous les ministres, le cardinal Mazarin, plus nécessaire et plus important, fut le seul dont le crédit se soutint, Bossuet, le Tellier. Quand l'éloignement de ce grand ministre [Mazarin] eut attiré celui de ses confidents, supérieur par cet endroit au ministre même, dont il admirait d'ailleurs les profonds conseils, nous l'avons vu retiré dans sa maison…, Bossuet, ib. Arcade eut l'Orient, et Honorius l'Occident ; tous deux gouvernés par leurs ministres, ils firent servir leur puissance à des intérêts particuliers, Bossuet, Hist. I, 11. Que d'amis, que de parents naissent en une nuit au nouveau ministre ! La Bruyère, VIII. Donnez-moi des Davids et des Pharaons, amis du peuple de Dieu, et ils pourront avoir des Nathans et des Josephs pour leurs ministres, Massillon, Carême, Sur la communion. De ces trois ministres, le duc de Buckingham passait pour être le moins ministre, il brillait comme un favori et un grand seigneur, Voltaire, Mœurs, 176. Les ministres, qui seront toujours les hommes du prince, tant que la nation n'influera pas dans le gouvernement, ont tous vendu leurs concitoyens à leur maître, Raynal, Hist. phil. XIX, 2. Encore une étoile qui file ?… Mon enfant, quel éclair sinistre ! C'était l'astre d'un favori Qui se croyait un grand ministre Quand de nos maux il avait ri, Béranger, Étoiles.

    Premier ministre, ministre qui est chargé par le prince de tout le gouvernement de l'État. Louis XIII, faible, malade, nullement instruit, incapable de travail, ne pouvant se passer de premier ministre, fut obligé de choisir entre sa mère et le cardinal, Voltaire, Hist. parl. ch. L.

    Ministres d'État, ministres sans portefeuille, ministres qui n'ont pas de département, et qui ne sont appelés que pour le conseil, ou, comme dans le second empire français, pour soutenir devant les chambres les projets du gouvernement. Que dites-vous de M. de Seignelay, ministre d'État à trente-six ans ? Sévigné, 587.

  • 6Envoyé d'un gouvernement auprès d'un gouvernement étranger. Les sages ministres des cours étrangères, qui le trouvent [Louis XIV] aussi convaincant dans ses discours que redoutable par ses armes, Bossuet, Mar.-Thér. Pensez-vous abaisser les rois dans leurs ministres ? Voltaire, Brutus, V, 2.

    Ministre plénipotentiaire, celui qui a un plein pouvoir pour traiter quelque affaire importante.

    Ministre public, personne envoyée par un souverain pour le représenter près d'un nation étrangère.

  • 7Gros-bec d'Amérique.
  • 8Ministre au féminin. Si la justice est la reine des vertus morales, elle ne doit pas paraître seule ; aussi la verrez-vous dans son trône servie et environnée de trois excellentes vertus, que nous pouvons appeler ses principales ministres, la constance, la prudence et la bonté, Bossuet, Sermons, Justice, préambule. Dois-je prendre pour juge une troupe insolente, D'un fier usurpateur ministre violente ? Racine, Théb. II, 3. C'est moi [Roxane] qui, du sien [amour] ministre trop fidèle, Semble, depuis six mois, ne veiller que pour elle, Racine, Baj. IV, 4.

    On a condamné cette locution ; mais elle paraît tout à fait admissible.

HISTORIQUE

XIIIe s. La moie ame [la mienne âme], qui vers toi s'humilie, garde de la bouche d'enfer et des enfernaus ministres, Psautier, f. 29. Ainsi ont no ministre [chefs d'ordres monastiques] cest ordre devisé [ordonné], Berte, XLV. Prions pour trestous les ministres Qui ont en eglise baillie [gouvernement], Arch. des miss. scient. 2e série, t. III, p. 299.

XIVe s. Il avoient oÿ que les pasteurs ministres du forfet estoient prins, Bercheure, f° 21, recto. Nous voulons que vous et touz noz autres officiaux et menistres…, Ord. des rois de Fr. t. I, p. 347.

XVe s. Ceste maistresse estoit vieille dame, si sçavoit assez de charmes et d'enchantemens ; et, quant elle voit sa ministre [sa pupille] ainsi plaindre, si luy demande qu'elle a, Lancelot du lac, t. II, f° 30, dans LACURNE. Le manger fut aorné par les ministres [serviteurs], Perceforest, t. V, f° 70.

XVIe s. [La nuit] Des amours et des jeux la ministre fidelle, Desportes, Amours d'Hippolyte, LXXI. Que ne suis-je l'oiseau ministre de l'orage Qui tient l'œil au soleil sans flechir nullement ? Desportes, ib. XVII. Qu'il les face les ministres de ses convoitises, les executeurs de ses vengeances, La Boétie, Servitude volontaire. Les ministres [protestants] preschoient publiquement que, s'ils [les paysans] se mettoient de leur religion, ils ne payeroient aucun devoir aux gentilshommes, ny au roy aucunes tailles, que ce qui luy seroit ordonné par eux, Montluc, Mém. V.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

MINISTRE.
7Ajoutez : S'il vous arrive de passer journellement dans un bois, vous verrez peut-être chaque jour au haut d'un arbre, sur la même branche, un ministre (fringilla cyanea) mâle chantant gaiement, Journ. offic. 24 oct. 1869, p. 1384, 6e col.
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Étymologie de « ministre »

Lat. minister ; le mot est de même radical que l'osque ministreis, génitif correspondant à minoris ; et, par conséquent, il est fait par rapport à minus comme magister est fait par rapport à magis (voy. MAÎTRE, pour la finale ister).

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(Date à préciser) Du latin minister dérivé de minus (« inférieur ») calqué sur magister (« maître »).
(881) menestier (Séquence de sainte Eulalie).
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Phonétique du mot « ministre »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
ministre ministr

Fréquence d'apparition du mot « ministre » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « ministre »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « ministre »

  • Bon appétit, Messieurs ! Ô ministres intègres ! Conseillers vertueux ! Voilà votre façon De servir, serviteurs qui pillez la maison.
    Victor Hugo — Ruy Blas, III, 2, Ruy Blas
  • Un premier ministre responsable doit accepter d’être impopulaire. Mais un président responsable peut-il accepter d’avoir un premier ministre impopulaire ?
    Georges Wolinski — Les Socialos
  • Ce vendredi 5 janvier sur X, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, a annoncé une augmentation du salaire des agents publics de 300 euros bruts par an… soit 25 euros bruts par mois.
    Marianne — Le ministre Stanislas Guerini annonce augmenter le salaire des agents publics… de 25 euros bruts par mois
  • Manuel Valls, un attardé congénital qui occupe la fonction de premier ministre
    Michel Houellebecq — Il Corriere della Sera, 19 novembre 2015
  • Mieux vaut essuyer une larme de pauvre que d'obtenir cent sourires de ministre !
    Proverbe chinois
  • Il n'y a rien de si fâcheux que d'être le ministre d'un prince dont l'on n'est pas le favori.
    Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz — Mémoires
  • Un Président doit soutenir son Premier ministre.
    Lionel Jospin — Le temps de répondre
  • Où la femme règne, le diable est premier ministre.
    Proverbe allemand
  • […] Il sied encore plus mal à un ministre de dire des sottises que d'en faire.
    Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz — Mémoires
  • Il est plus facile de trouver un portefeuille sans ministre qu'un ministre sans portefeuille.
    Pierre Dac — Y'a du mou dans la corde à noeuds !
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Traductions du mot « ministre »

Langue Traduction
Anglais minister
Espagnol ministro
Italien ministro
Allemand minister
Chinois 部长
Arabe وزير
Portugais ministro
Russe министр
Japonais 大臣
Basque ministroa
Corse ministru
Source : Google Translate API

Synonymes de « ministre »

Source : synonymes de ministre sur lebonsynonyme.fr

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Ministre

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