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Druide

Variantes Singulier Pluriel
Masculin druide druides

Définitions de « druide »

Trésor de la Langue Française informatisé

DRUIDE, subst. masc.;DRUIDESSE, subst. fém.

HIST. ANC.
I.− Druide, subst. masc.
A.− Subst. masc. Membre de la classe sacerdotale des Celtes de la Gaule, de la Grande-Bretagne et de l'Irlande anciennes, héritière et gardienne des traditions religieuses, chargée de l'éducation, de la justice et du culte. Le culte, le gouvernement, la hiérarchie, la tradition des druides. (Quasi-)synon. barde, eubage, ovate, saronide.À l'endroit où les druides buvaient le sang des chèvres dans une coquille de noix (Audiberti, Ampélour,1937, p. 106).Je m'étonnai quand sa voix éloquente fit lever sur les landes des dolmens, des menhirs, des forêts où les druides cueillaient le gui (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 323):
1. Où sont ces druides qui élevoient dans leurs colléges sacrés une nombreuse jeunesse? Proscrits par les tyrans, à peine quelques-uns d'entre eux vivent inconnus dans des antres sauvages. Velléda, une foible druidesse, voilà donc tout ce qui vous reste aujourd'hui pour accomplir vos sacrifices! Chateaubriand, Les Martyrs,t. 2, 1810, p. 74.
P. métaph. Des druides barbus en robe blanche, qui quêtent pour les hôpitaux (Morand, Londres,1933, p. 252).
B.− Emploi adj., rare. Relatif aux druides. La physionomie étrange, terrible de ces saints, plus druides que chrétiens (...) me poursuivait comme un cauchemar (Renan, Souv. enf.,1883, p. 82).
II.− Druidesse, subst. fém. Prêtresse chez les Celtes, faisant figure de magicienne et de prophétesse. La gloire, cette prêtresse qui égorge les Français aujourd'hui, comme autrefois la druidesse sacrifiait les Gaulois (Balzac, Lys,1836, p. 24).Les femmes celtes, vous savez bien ces druidesses mystiques qu'on représente une faucille d'or à la main et qui avaient des visions et prophétisaient dans la forêt de Brocéliande (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 362):
2. Il était facile d'imaginer sous les feuillages les prêtres en tiare d'or et en robe blanche, avec leurs victimes humaines, les bras attachés dans le dos, − et, sur le bord de la cuve, la druidesse observant le ruisseau rouge, pendant qu'autour d'elle la foule hurlait, au tapage des cymbales et des buccins faits d'une corne d'auroch. Flaubert, Bouvard et Pécuchet,t. 1, 1880, p. 113.
Prononc. et Orth. : [dʀ ɥid], fém. [dʀ ɥidεs]. Prononcé avec diérèse ds Fér. Crit. t. 1 1787, Nod. 1844, Littré; cf. aussi Mart. Comment prononce 1913, p. 197 pour qui la diphtongue n'a jamais existé dans druide et fluide. La synérèse est transcrite ds les dict. mod. de Passy 1914 à Lar. Lang. fr. et aussi ds Land. 1834, Gattel 1841 et DG. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. druyde; ds Ac. 1740-1932 sous la forme mod. Le fém. n'est attesté que ds les éd. de 1835-1932. Étymol. et Hist. I. 1213 druide (Fet des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, t. 1, p. 221, 27). II. 1727 druidesse (Dom Martin, Relig. des Gaulois, I, p. 91 ds DG). I empr. au lat. class. druida d'orig. gaul. (cf. irl. drui « sorcier » IEW, p. 215) rapproché d'apr. un passage de Pline (24, 103 ds TLL s.v., 2070, 67) du gr. δ ρ υ ̃ ς « chêne » en raison des pratiques religieuses de ces prêtres (Bl.-W.5); v. aussi Dottin, p. 252 et 253 et Dottin Manuel, p. 363 ou de *druvids « très savant » composé d'un préf. intensif dru (v. Dottin, p. 252) et de l'irl. sui de *suvids « sage » (Thurneysen d'apr. Dottin Manuel, p. 363 et Holder). II dér. de I avec suff. -esse*. Fréq. abs. littér. : 143.
DÉR.
Druidisme, subst. masc.Culte, doctrine des druides. Jusqu'à nos jours, dans cette région de Chartres qui fut le sanctuaire du druidisme, on a appelé « aguilans » les cadeaux et [fêtes du Nouvel an] (Dévigne, Légend. de Fr.,1942, p. 96).Les Romains anéantirent le druidisme (Ac.1835, 1878).Par-dessus la vieille aristocratie des chefs des clans galliques, avait passé le torrent des Kimris. Le dépôt qu'il laissa fut le druidisme, religion sombre et sanguinaire, mais d'un esprit plus élevé que le culte des élémens qui auparavant dominait la Gaule (Michelet, Hist. romaine,t. 2, 1831, p. 234). [dʀ ɥidism̥]. Ds Ac. 1835-1932. 1reattest. 1727 (Dom Martin, Relig. des Gaulois, I, p. 192 ds DG); de druide, suff. -isme*; cf. angl. druidism (1715 ds NED). Fréq. abs. littér. : 5.

Wiktionnaire

Nom commun - français

druide \dʁɥid\ masculin (pour une femme, on dit : druidesse)

  1. (Antiquité) (Religion) Membre de la classe sacerdotale chez les Celtes de Gaule, de Bretagne et d’Irlande.
    • La réunion annuelle des druides dans la forêt des Carnutes.
    • Un vaste espace ouvert, au milieu de cette clairière, paraissait avoir été autrefois voué aux rites de la superstition des druides. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Elle chercha, en faisant rouler les pages sous son pouce, un mot qui fixât son attention ; elle vit celui de druide. — Ah ! voilà un grand caractère, se dit-elle ; je vais voir sans doute un de ces mystérieux sacrificateurs dont la Bretagne, m’a-t-on dit, conserve encore les pierres levées ; mais je le verrai sacrifiant des hommes : ce sera un spectacle d’horreur ; cependant lisons. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
    • Songez que Chartres est le premier oratoire que Notre-Dame ait eu en France. Il se relie aux temps messianiques, car bien avant que la fille de Joachim ne fût née, les Druides avaient instauré, […], un autel à la « Vierge qui devait enfanter » « Virgini Pariturae ». — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • D'un autre côté, ces druides avaient toutes les qualités requises pour fasciner une personnalité telle que celle de Posidonius. Ils étaient avant tout des philosophes, tout comme le « très savant ». — (Jean-Louis Brunaux, Les religions gauloises, CNRS, 2020, page 75)
  2. (Fantastique) Magicien capable de contrôler les plantes et les animaux.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

DRUIDE. n. m.
Nom des anciens prêtres gaulois.

Littré (1872-1877)

DRUIDE (dru-i-d') s. m.
  • Nom des prêtres parmi les Celtes de la Gaule, de la Grande-Bretagne et de l'Irlande. Ces prêtres formaient une corporation et enseignaient leur doctrine dans un poëme de vingt mille vers qui ne s'écrivait jamais et se transmettait uniquement de mémoire en mémoire. Et le druide craint, en abordant ces lieux, D'y voir ce qu'il adore et d'y trouver ses dieux, Brébeuf, Pharsale, III. Les druides, qui, entre plusieurs autres choses, dit Jules César, qu'ils apprenaient à la jeunesse, enseignaient particulièrement ce qui regarde le mouvement des astres et la grandeur du ciel et de la terre, Rollin, Hist. anc. t. XIII, liv. XXVII, ch. II, p. 159, dans POUGENS. Gaulois, Germains, Français, en des bois homicides, Offraient aux dieux le sang versé par leurs druides, Lemercier, Clovis, II, 3. M. de Marcellus chérit, dans les forêts, le souvenir des druides, et, pour cela, ne veut pas qu'on exploite aucun bois, qu'on abatte même un arbre, le plus creux, le plus caduc…, Courier, Lettre V. Où sont ces druides qui élevaient dans leurs colléges sacrés une nombreuse jeunesse ? Chateaubriand, Mart. IX. Teutatès veut du sang, il a parlé dans le chêne des druides, Chateaubriand, ib.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

DRUIDE, s. m. (Belles-Lettres.) ministre de la religion chez les peuples de la Grande-Bretagne, les Germains, & les anciens Gaulois. Les druides réunissoient le sacerdoce & l’autorité politique, avec un pouvoir presque souverain.

Ils tenoient le premier rang dans les Gaules, tandis que les nobles occupoient le second, & que le peuple languissoit dans la servitude & dans l’ignorance. Diogene Laërce dit aussi qu’ils étoient chez les anciens Bretons dans le même rang que les philosophes étoient chez les Grecs, les mages chez les Persans, les gymnosophistes chez les Indiens, & les sages chez les Chaldéens : mais ils étoient bien plus que tout cela.

Rien ne se faisoit dans les affaires publiques, religieuses & civiles, sans leur aveu. De plus ils présidoient à tous les sacrifices, & avoient soin de tout ce qui concernoit la religion dont ils étoient chargés. La jeunesse gauloise accouroit à leur école en très-grand nombre pour se faire instruire, & cependant ils n’enseignoient que les principaux & les plus distingués de cette jeunesse, au rapport de Mela. César nous apprend qu’ils jugeoient aussi toutes les contestations ; car la religion ne leur fournissoit pas seulement un motif de prendre part au gouvernement, mais ils prétendoient encore qu’elle les autorisoit à se mêler des affaires des particuliers : c’est pourquoi ils connoissoient des meurtres, des successions, des bornes, des limites, & décernoient ensuite les récompenses & les châtimens.

Sous prétexte qu’il n’y a point d’action où la religion ne soit intéressée, ils s’attribuoient le droit d’exclure des sacrifices ceux qui refusoient de se soûmettre à leurs arrêts ; & ils se rendirent par ce moyen très-redoutables. L’espece d’excommunication qu’ils lançoient étoit si honteuse, que personne ne vouloit avoir commerce avec celui qui en avoit été frappé.

Au milieu des forêts où ils tenoient leurs assises, ils terminoient les différends des peuples. Ils étoient les arbitres de la paix & de la guerre, exempts de servir dans les armées, de payer aucun tribut, & d’avoir aucune sorte de charges, tant civiles que militaires. Les généraux n’osoient livrer bataille qu’après les avoir consultés ; & Strabon assûre qu’ils avoient eu quelquefois le crédit d’arrêter des armées qui couroient au combat, les faire convenir d’un armistice, & leur donner la paix. Leurs jugemens subsistoient sans appel ; & le peuple étoit persuadé que la puissance & le bonheur de l’état dépendoient du bonheur des druides, & des honneurs qu’on leur rendoit.

Indépendamment des fonctions religieuses, de la législation, & de l’administration de la justice, les druides exerçoient encore la Medecine, ou si l’on veut, employoient des pratiques superstitieuses pour le traitement des maladies ; il n’importe : c’est toûjours à-dire, suivant l’excellente remarque de M. Duclos, qu’ils joüissoient de tout ce qui affermit l’autorité & subjugue les hommes, l’espérance & la crainte.

Leur chef étoit le souverain de la nation ; & son autorité absolue fondée sur le respect des peuples, se fortifia par le nombre de prêtres qui lui étoient soûmis ; nombre si prodigieux, qu’Etienne de Bysance en parle comme d’un peuple. Après la mort du grand pontife, le plus considérable des druides parvenoit par élection à cette éminente dignité, qui étoit tellement briguée, qu’il falloit quelquefois en venir aux armes, avant que de faire un choix.

Passons aux différens ordres des druides, à leur genre de vie, à leurs lois, leurs maximes, & leurs dogmes. On ne peut s’empêcher d’y prendre encore un certain intérêt mêlé de curiosité.

Strabon distingue trois principaux ordres de druides ; les druides proprement nommés qui tenoient le premier rang parmi les Gaulois, les bardes, les vacerres, & les eubages.

Les premiers étoient chargés des sacrifices, des prieres, & de l’interprétation des dogmes de la religion : à eux seuls appartenoit la législation, l’administration de la justice, & l’instruction de la jeunesse dans les Sciences, surtout dans celle de la divination, cette chimere qui a toûjours eu tant de partisans.

Les bardes étoient commis pour chanter des vers à la loüange de la divinité, des dieux, si on l’aime mieux, & des hommes illustres. Ils joüoient des instrumens, & chantoient à la tête des armées avant & après le combat, pour exciter & loüer la vertu des soldats, ou blâmer ceux qui avoient trahi leur devoir.

Les vacerres ou les vates offroient les sacrifices, & vaquerent à la contemplation de la nature, c’est-à-dire de la lune & des bois.

Les eubages tiroient des augures des victimes ; ce sont peut-être les mêmes que les saronides de Diodore de Sicile, comme les vacerres étoient ceux auxquels on a donné le nom grec de samothées.

Il y avoit aussi des fonctions du sacerdoce, telle que la prophétie, la divination, exercées par les femmes de druides ou de la race des druides ; & on les consultoit sur ce sujet, ainsi qu’on faisoit les prêtresses de Delphes Les auteurs de l’histoire d’Auguste, & entr’autres Lampridius & Vopiscus, en parlent, & même les font prophétiser juste : Vopiscus rapporte qu’Aurélien consulta les femmes druides pour savoir si l’empire demeureroit dans sa maison, & qu’elles lui répondirent que le nom de nul autre ne seroit plus glorieux que celui des descendans de Claude. Ce fut une druide tongroise qui, selon le même Vopiscus, prédit à Dioclétien qu’il seroit empereur. Une autre druide, selon Lampridius, consultée par Alexandre Severe sur le sort qui l’attendoit, lui répondit qu’il ne seroit point heureux. Revenons aux druides mâles.

Leurs chefs portoient une robe blanche ceinte d’une bande de cuir doré, un rocher, & un bonnet blanc tout simple ; leur souverain prêtre étoit distingué par une houppe de laine, avec deux bandes d’étoffes qui pendoient derriere comme aux mitres des évêques. Les bardes portoient un habit brun, un manteau de même étoffe attaché à une agraphe de bois, & un capuchon pareil aux capes de Béarn, & à peu près semblable à celui des récollets.

Ces prêtres, du moins ceux qui étoient revêtus du sacerdoce, se retiroient, hors les tems de leurs fonctions publiques, dans des cellules au milieu des forêts. C’étoit-là qu’ils enseignoient les jeunes gens les plus distingués qui venoient eux-mêmes se donner à eux, ou que leurs parens y poussoient. Dans ce nombre, ceux qui vouloient entrer dans leur corps, devoient en être dignes par leurs vertus, ou s’en rendre capables par vingt années d’étude, pendant lequel tems il n’étoit pas permis d’écrire la moindre chose des leçons qu’on recevoit ; il falloit tout apprendre par cœur, ce qui s’exécutoit par le secours des vers.

Le premier, & originairement l’unique collége des druides Gaulois, étoit dans le pays des Carnutes ou le pays chartrain, peut-être entre Chartres & Dreux. César nous apprend dans ses commentaires, liv. VI. que c’étoit-là que l’on tenoit chaque année une assemblée générale de tous les druides de cette partie de la Gaule, & qu’on l’appelloit Gallia comata. C’étoit-là qu’ils faisoient leurs sacrifices publics. C’étoit-là qu’ils coupoient tous les ans avec tant d’appareil le gui de chêne, si connu par la description détaillée de Pline. Les druides, après l’avoir cueilli, le distribuoient par forme d’étrennes au commencement de l’année ; d’où est venu la coûtume du peuple chartrain de nommer les présens qu’on fait encore à pareil jour, aiguilabes, pour dire le gui de l’an neuf.

Leurs autres principales demeures chez les Gaulois étoient dans le pays des Héduens ou l’Autunois, & des Madubiens, c’est-à-dire l’Auxois. Il y a dans ces endroits des lieux qui ont conservé jusqu’à présent le nom des druides, témoin dans l’Auxois, le mont Dru.

Les états ou grands jours qui se tenoient réglément à Chartres tous les ans, lors du grand sacrifice, délibéroient & prononçoient sur toutes les affaires d’importance, & qui concernoient la république. Lorsque les sacrifices solennels étoient finis & les états séparés, les druides se retiroient dans les différens cantons où ils étoient chargés du sacerdoce ; & là ils se livroient dans le plus épais des forêts à la priere & à la contemplation. Ils n’avoient point d’autres temples que leurs bois ; & ils croyoient que d’en élever, c’eût été renfermer la divinité qui ne peut être circonscrite.

Les principaux objets des lois, de la morale, & de la discipline des druides, du moins ceux qui sont parvenus à notre connoissance, étoient :

La distinction des fonctions des prêtres.

L’obligation d’assister à leurs instructions & aux sacrifices solennels.

Celle d’être enseigné dans les bocages sacrés.

La loi de ne confier le secret des Sciences qu’à la mémoire.

La défense de disputer des matieres de religion & de politique, excepté à ceux qui avoient l’administration de l’une ou de l’autre au nom de la république.

Celle de révéler aux étrangers les mysteres sacrés.

Celle du commerce extérieur sans congé.

La permission aux femmes de juger les affaires particulieres pour fait d’injures. Nos mœurs, dit à ce sujet M. Duclos, semblent avoir remplacé les lois de nos ancêtres.

Les peines contre l’oisiveté, le larcin & le meurtre, qui en sont les suites.

L’obligation d’établir des hôpitaux.

Celle de l’éducation des enfans élevés en commun hors de la présence de leurs parens.

Les ordonnances sur les devoirs qu’on devoit rendre aux morts. C’étoit, par exemple, honorer leur mémoire, que de conserver leurs cranes, de les faire border d’or ou d’argent, & de s’en servir pour boire.

Chacune de ces lois fourniroit bien des réflexions ; mais il faut les laisser faire.

Voici quelques autres maximes des druides que nous transcrirons nuement & sans aucune remarque.

Tous les peres de famille sont rois dans leurs maisons, & ont une puissance absolue de vie & de mort.

Le gui doit être cueilli très-respectueusement avec une serpe d’or, & s’il est possible, à la sixieme lune ; étant mis en poudre, il rend les femmes fécondes.

La lune guérit tout, comme son nom celtique le porte.

Les prisonniers de guerre doivent être égorgés sur les autels.

Dans les cas extraordinaires il faut immoler un homme. Aussi Pline, liv. XXX. chap. j. Suétone dans la vie de Claude ; & Diodore de Sicile, liv. VI. leur reprochent ces sacrifices barbares.

Il seroit à souhaiter que nous eussions plus de connoissance des dogmes des druides que nous n’en avons ; mais les différens auteurs qui en ont parlé, ne s’accordent point ensemble. Les uns prétendent qu’ils admettoient l’immortalité de l’ame, & d’autres qu’ils adoptoient le système de la métempsycose. Tacite de même que César, disent qu’ils donnoient les noms de leurs dieux aux bois ou bosquets dans lesquels ils célébroient leur culte. Origene prétend au contraire que la Grande-Bretagne étoit préparée à l’évangile par la doctrine des druides, qui enseignoient l’unité d’un Dieu créateur. Chaque auteur dans ces matieres n’a peut-être parlé que d’après ses préjugés. Après tout il n’est pas surprenant qu’on connoisse mal la religion des druides, puisqu’ils n’en écrivoient rien, & que leurs lois défendoient d’en révéler les dogmes aux étrangers. Quoi qu’il en soit, leur religion s’est conservée long-tems dans la Grande-Bretagne, aussi-bien que dans les Gaules ; elle passa même en Italie ; comme il paroît par la défense que l’empereur Auguste fit aux Romains d’en célébrer les mysteres ; & l’exercice en fut continué dans les Gaules jusqu’au tems où Tibere craignant qu’il ne devînt une occasion de révolte, fit massacrer les druides & raser tous leurs bois.

On s’est fort attaché à chercher l’origine du nom de druide, genre de recherche rarement utile, & presque toûjours terminé par l’incertitude. Il ne faut pour s’en convaincre, que lire dans le dictionnaire de Trévoux la longue liste des diverses conjectures étymologiques imaginées sur ce mot, & encore a-ton oublié de rapporter la plus naturelle, celle de M. Freret, qui dérive le nom de druide des deux mots celtiques , dieu, & rhouid, dire. En effet les druides étoient les seuls auxquels il appartenoit de parler des dieux, les seuls interpretes de leurs volontés. D’ailleurs comme César nous apprend que ceux qui vouloient acquérir une connoissance profonde de la religion des druides, alloient l’étudier dans l’île britannique ; il est vraissemblable qu’on doit chercher avec M. Freret dans la langue galloise & irlandoise, l’étymologie, l’ortographe, & la prononciation du nom de druide.

Mais quel que soit ce nom dans son origine, comme tout est sujet au changement, le Christianisme l’a rendu aussi odieux dans les royaumes de la Grande-Bretagne, qu’il avoit été jusqu’alors respectable. On ne le donne plus dans les langues galloise & irlandoise, qu’aux sorciers & aux devins.

Au reste j’ai lû avec avidité quelques ouvrages qui ont traité cette matiere, à la tête desquels on peut mettre sans contredit un mémoire de M. Duclos. J’ai parcouru attentivement Diodore de Sicile, Pline, Tacite, César, Suétone, parmi les anciens ; & entre les modernes, Picard de priscâ celtopædiâ, Vossius de idolatriâ ; divers historiens d’Angleterre & de France, comme Cambden dans sa Britannia ; Dupleix, mémoires des Gaules ; Goulu, mémoires de la Franche-Comié ; Rouillard, histoire de Chartres, &c. Mais se proposer de tirer de la plûpart de ces auteurs des faits certains, sur le rang & les fonctions des druides, leurs divers ordres, leurs principes, & leur culte, c’est en créer l’histoire. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

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Étymologie de « druide »

(1213)[1] Du latin druidae, lui-même emprunté au gaulois druid-, du celtique dru-wid-es, « très savant »[1] (étymologie aujourd’hui contestée[3]) ou apparenté au grec ancien δρῦς, drûs (« chêne »)[2] → voir durus.
Selon X. Delamarre, le rapprochement avec le gaulois *deruos/derua (signifiant « chêne ») est la plus probable. Le druide serait, dès lors, le « Connaisseur de l’Arbre du Monde »[3][4]. Les deux étymologies sont citées par Jean-Louis Brunaux[5].
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Latin, druida ; du celtique : bas-bret. derf ou derv, chêne (comp. DRYADE). Les druides furent ainsi nommés du culte qu'ils rendaient aux chênes : « Les druides n'ont rien de plus sacré que le gui et l'arbre où il croît, pourvu que ce soit un chêne ; de plus ils choisissent pour eux des forêts de chênes, et n'accomplissent aucune cérémonie sans feuillage de cet arbre ; de sorte qu'on pourrait expliquer le nom qu'ils portent par un mot grec, » PLINE, XVI, 44. Le mot grec δρῦς, chêne, est de même racine que le celtique derv.

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Phonétique du mot « druide »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
druide drµid

Évolution historique de l’usage du mot « druide »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « druide »

  • * Yann Mab Beltan : Salutations ! On m’appelle généralement « Yann Mab Beltan » dans ces milieux, mais je ne suis pas druide. J'habite en Bretagne. Yann est un de mes noms. Mab Beltan (Ab-Beldan en orthographe bretonne moderne) signifie « fils du feu de Bel » : c’est sur ce tantad (feu de joie, littéralement « feu-père »), allumé dans la nuit de Kala-Hañv (du 30 avril au 1er mai), que nous avons juré notre fraternité. Ce qui, pour les francophones, s’appelle un « clan » (gouenn en breton, fine en gaélique, uenios en gaulois). Oh, et j’écris sur le journal en ligne « Un Tiers Chemin – Arts, Rites et Savoirs Traditionnels » sous le pseudonyme de « Chat Poron ». AgoraVox, Des Druides et celtisants contemporains parlent - AgoraVox le média citoyen
  • Si donc « druide » signifie indécidablement « très » ou « boisé » « connaisseur » – tout en sachant que le mot « savoir » et « bois » sonnent pareils dans les langues celtiques, et que les Celtes aimaient faire des jeux de mot – alors on comprend bien que l'association avec « la Nature » (elle-même un grand fantasme écologiste contemporain1) … on comprend bien que cette association « arborescente » est avant tout là pour évoquer « l'Arbre Cosmique », « l'Arbre du Monde », comme l'Yggdrasil dane2. Ce qui, somme toute, est de culture celtique, et plus généralement de topographie : le bas, les racines souterraines, ou monde sombre ; le milieu, terrestre comme le tronc à hauteur d'hommes, ou monde vital ; le haut, les branches célestes, ou monde pur. AgoraVox, Les Anciens Druides, des savants (presque) comme les autres - AgoraVox le média citoyen
  • Le dernier build de l'Alpha de World of Warcraft : Shadowlands introduit la possibilité de personnaliser les différentes formes des druides, et ce indépendamment les unes des autres. Millenium, WoW Shadowlands : Options de personnalisation du Druide, Coiffeur - Millenium
  • Traditionnellement, des milliers de druides, hippies et fêtards affluent vers le célèbre monument pour célébrer le solstice, mais l’événement de cette année a été annulé par les Anglais en raison de la pandémie de coronavirus. News 24, Des gardes de sécurité patrouillent Stonehenge pour éloigner les fêtards tandis que les druides se préparent à regarder le lever du soleil virtuel - News 24
  • Projection en plein air du film d'animation français de Louis Clichy, Alexandre Astier organisée par la MJC Centre Image de Montbéliard et réalisée par Écran Mobile de la Ligue de l'enseignement BFC. Durée : 1h26. À partir de 3 ans. Pas de repli : séance annulée en cas de mauvais temps. À la suite d’une chute lors de la cueillette du gui, le druide Panoramix décide qu’il est temps d’assurer l’avenir du village. Accompagné d’Astérix et Obélix, il entreprend de parcourir le monde gaulois à la recherche d’un jeune druide talentueux à qui transmettre le Secret de la Potion Magique. , «Asterix et le secret de la potion magique» : Cinema en plein air a Bethoncourt
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  • La célébration de l’équinoxe de printemps, le 22 mars, a été bousculée par le coronavirus. Mais les druides bretons se sont adaptés. Le Monde.fr, Etre druide au temps du coronavirus
  • On m’appelle généralement « Yann Mab Beltan » dans ces milieux, mais je ne suis pas druide. AgoraVox, Des Druides et celtisants contemporains parlent - AgoraVox le média citoyen
  • Si donc « druide » signifie indécidablement « très » ou « boisé » « connaisseur » – tout en sachant que le mot « savoir » et « bois » sonnent pareils dans les langues celtiques, et que les Celtes aimaient faire des jeux de mot – alors on comprend bien que l'association avec « la Nature » (elle-même un grand fantasme écologiste contemporain1) … AgoraVox, Les Anciens Druides, des savants (presque) comme les autres - AgoraVox le média citoyen
  • Le dernier build de l'Alpha de World of Warcraft : Shadowlands introduit la possibilité de personnaliser les différentes formes des druides, et ce indépendamment les unes des autres. Millenium, WoW Shadowlands : Options de personnalisation du Druide, Coiffeur - Millenium
  • Traditionnellement, des milliers de druides, hippies et fêtards affluent vers le célèbre monument pour célébrer le solstice, mais l’événement de cette année a été annulé par les Anglais en raison de la pandémie de coronavirus. News 24, Des gardes de sécurité patrouillent Stonehenge pour éloigner les fêtards tandis que les druides se préparent à regarder le lever du soleil virtuel - News 24
  • Accompagné d’Astérix et Obélix, il entreprend de parcourir le monde gaulois à la recherche d’un jeune druide talentueux à qui transmettre le Secret de la Potion Magique. , «Asterix et le secret de la potion magique» : Cinema en plein air a Bethoncourt

Images d'illustration du mot « druide »

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Traductions du mot « druide »

Langue Traduction
Anglais druid
Espagnol druida
Italien druido
Allemand druide
Chinois 德鲁伊
Arabe الكاهن
Portugais druida
Russe друид
Japonais ドルイド
Basque morroiak
Corse druidi
Source : Google Translate API

Synonymes de « druide »

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Druide

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