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Loup

Variantes Singulier Pluriel
Masculin loup loups

Définitions de « loup »

Trésor de la Langue Française informatisé

LOUP, LOUVE, subst.

I. − Subst. masc.
A. −
1. Mammifère carnassier (de la famille des Canidés) dont l'espèce commune se caractérise par un pelage jaunâtre, mêlé de noir, un museau effilé, des oreilles droites, des yeux jaunes, une queue touffue. Bande de loups; meneur de loups; piège à loups; chasser les loups; grand loup, vieux loup, grand vieux loup. La voix rauque et solitaire de quelques loups de la forêt voisine (Krudener,Valérie,1803, p. 134).Un traîneau, arrêté dans la neige, au milieu d'un cercle de loups aux dents luisantes, aux yeux de braise (Tharaud,An prochain,1924, p. 45).La grande majorité des Canidés sont plus ou moins carnivores (...). La chasse est soit solitaire (Renards), soit collective (Loups, Lycaons) (Zool.,t. 4, 1974, p. 1070 [Encyclop. de la Pléiade]):
1. La terreur du loup semble justifiée par l'aspect du grand fauve gris aux yeux dorés. Un loup d'Europe pèse de 40 à 60 kilos, parfois plus de 80, mais il est surtout, à poids égal, d'une puissance sans commune mesure avec celle d'un berger allemand (...). Solidement campé sur des pattes fines, nerveuses, il peut parcourir 150 kilomètres par jour... Rustica,5-12 nov. 1980, p. 51.
Expr. et loc.
Froid de loup. Froid rigoureux. Ils arrivaient au bois, par des froids de loup qui leur piquaient le nez et les lèvres (Zola,Curée,1872, p. 495).
Soleil des loups. Synon. littér. de lune.Dans la nuit large et fraîche où brillait le soleil des loups (...) des taches de lune tombaient (Genevoix,Raboliot,1925, p. 65).
Entre chien et loup (cf. chien1et entre I C).
Il fait noir comme dans la gueule du loup. Il fait très noir. (Dict. xixeet xxes.).
Vieilli. Savoir la patenôtre du loup, la prière aux loups. Connaître les paroles susceptibles de conjurer la menace du loup. Berger immobile, un taciturne qui connaissait toutes les étoiles et savait la prière aux loups (Genevoix,Raboliot,1925p. 140).Enfant loup (v. enfant rem.).
2. P. méton. Fourrure de cet animal. Veste en loup blanc (Jardin des modes,janv. 1951, p. 45).
3. P. métaph.
a) Personne qui évoque un loup par son aspect extérieur, ses traits physiques. − Capitaine Schreiner. C'était un petit loup nerveux, au nez pointu et aux yeux durs (Malraux,Espoir,1937, p. 491).
De loup (loc. adj.). Qui évoque un loup. Dents, yeux, etc., de loup. Foux, avec sa tête de loup à l'affût, les oreilles droites, le museau pointu, les yeux luisants (Erckm.-Chatr.,Ami Fritz,1864, p. 10).
Expr. et loc.
Appétit* de loup. M'épouvantant, par un appétit de jeune loup (Mallarmé,Corresp.,1864, p. 141).Faim* de loup. À pas* de loup.
À la queue du loup; aller queue à queue comme les loups. Synon. de (aller) à la queue leu leu.Se suivant à la queue du loup, deux longues files d'hommes et de femmes (Flaub.,Champs et grèves,1848, p. 306).
Dévorer, manger comme un loup. Dévorer, manger avec avidité. Leuwen mangeait comme un loup (...). Et moi, (...) je ne puis pas avaler un seul morceau (Stendhal,L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 166).
Vieilli. S'enrhumer, être enrhumé comme un loup. Edouard Fould, enrhumé comme un loup et très démoralisé (Mérimée,Lettres à une autre inconnue,1870, p. 102).
Être connu comme le loup blanc*.
Vieilli. [À propos d'un bâtard] Il est comme les loups, il n'a jamais vu son père. (Dict. xixeet xxes.).
b) [À propos d'une chose] Les loups du vent hurlent à ma porte (Renard,Journal,1897, p. 442).
4. P. anal., ZOOL. Mammifère carnassier voisin du loup commun ou lui ressemblant.
Loup aboyeur/américain, loup de(s) prairies. Synon. de coyote.Quelques loups de prairies, en troupes nombreuses, maigres, affamés (Verne,Tour monde,1873, p. 187).
Loup doré. Synon. de chacal. (Dict. xixeet xxes.).
Loup peint/tacheté. Synon. de lycaon. (Dict. xxes.).
Loup rouge:
2. Lorsque le Patagon prononça le mot «aguara», Glenarvan reconnut aussitôt le nom donné au loup rouge par les Indiens de la pampa. Ce carnassier, le «canis-jubatus» des naturalistes, a la taille d'un grand chien et la tête d'un renard; son pelage est rouge cannelle, et sur son dos flotte une crinière noire qui lui court tout le long de l'échine. Verne,Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 175.
B. − P. méton.
1. Représentation du loup, à valeur symbolique. Les signes militaires des cohortes, l'aigle, le dragon, le loup (Chateaubr.,Martyrs, t. 1, 1810, p. 280).
HÉRALD. Le loup passant se représente comme le lion passant, (...) c'est-à-dire dans l'attitude de la marche, la patte dextre levée (Adeline,Lex. termes art,1884).Au tour de ce blason (...) reconnaissez-vous un loup, qui primitivement a dû être d'or, et des tourteaux qui ont dû être de gueules? (Bourget,Cosmopolis,1893, p. 11).
2. JEUX. [Le loup étant figuré par des pers. ou par des pions sur un damier] Le plan d'un jeu appelé jeu du loup (E. de Guérin,Lettres,1837, p. 131).Il semble qu'on joue au «Loup, y es-tu?» des enfants (Gide,Retour Tchad,1928, p. 966).
C. − P. anal.
1. ASTRON., vx. Constellation australe. L'époque où le Soleil franchit le passage vers les signes inférieurs, à l'équinoxe d'automne, près duquel est le loup céleste, animal consacré à Mars (Dupuis,Orig. cultes,1796, p. 194).
2. COST. Masque couvrant le pourtour des yeux. Loup de satin, de soie. Ses yeux brillaient dans les trous de son loup de velours noir (Reider,MlleVallantin,1862, p. 48).On trouve partout [à Venise] des masques, ou plus exactement des demi-masques, des loups (...). Dans ce demi-visage noir, impassible, le regard vient directement de l'âge d'or (Giono,Voy. Ital.,1953, p. 152).
3. PÊCHE. Filet de pêche maintenu par trois perches en angle. (Dict. xixeet xxes.).
4.
a) MÉD., PATHOL. Lésion cutanée ulcéreuse. Synon. lupus.Une nouvelle éruption lui envahissait les épaules (...) posait sur le haut de son visage un affreux placard en ailes de chauve-souris, une espèce de loup rougeâtre et pustuleux (H. Bazin,Qui j'ose aimer,1956, p. 90).
b) IMPR., THÉÂTRE, TECHNOL. Défaut, malfaçon, lacune. On n'a pu empêcher qu'il y ait là un trou, un manque au milieu du drame, ce qu'on appelle un «loup» dans l'argot des acteurs et des mécaniciens (A. Daudet,Crit. dram.1897, p. 91).Il voyait tout, tous les défauts, tous les «loups» (Vialar,Zingari,1959, p. 71).
P. méton. Objet présentant un défaut. [L'expert] − Vous avez de bonnes choses (...) dans votre petit musée et vous allez flanquer, sous les yeux des amateurs, des loups sans nom! (La Varende,Bric-à-brac,1953, p. 51).
c) MÉTALL. Loup (de fonte). Masse minérale mal fondue qui risque de provoquer une obstruction. Les fours [à l'avant-creuset] ont l'inconvénient de ne pas entraîner assez facilement les matières gênantes, ce que l'on appelle les loups (Guillet,Métall. gén.,1923, p. 258).Surveiller la température de la fonte afin d'éviter la formation de loups de fonte dans le bain, qui mettent la poche hors service (Barnerias,Aciéries,1934, p. 27).
5. TECHNOLOGIE
a) Pince pour arracher les clous. (Dict. .ixeet xxes.).
b) HIST. MILIT. Machine de guerre défensive contre les béliers. Les tenailles à prendre les béliers s'appelant des loups (Flaub.,Salammbô, t. 2, 1863, p. 80).
6. TEXT. Appareil à grosses dents métalliques servant à battre et briser la laine. La préparation de la filature commence pour le cardé par le travail en vrac du «loup batteur» qui (...) est composé de deux arbres à bras conjugués venant battre la laine (...). A cette machine succède le «loup briseur» (...). Puis vient le loup à carder (R. Thiébaut,La filature,p. 81 (Q.S. no537) ds Rob. Suppl. 1970).
7. ZOOLOGIE
a) Poisson vorace de diverses espèces (anarrhique, brochet et bar notamment). Des monceaux de mulets bleuâtres et des loups écaillés d'argent, dont les ouïes portaient une même entaille écarlate (Maurras,Chemin Paradis,1894, p. 128).Bar commun (...) appelé aussi (...) Loup (...). Le ventre est blanc argenté (Coupin,Animaux de nos pays,1909, p. 195).
Rem. Loup est la var. méridionale du bar commun. Loup au fenouil.
b) Loup marin, loup de mer. Phoque de diverses espèces. Nous n'avons aperçu aucune loutre de mer; nous leur avons montré des échantillons de nos peaux (...): ils ne semblaient pas y mettre plus de prix qu'à celles des loups marins, dont ils font leurs bottes (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 111).Phoque proprement dit (...) appelé aussi Veau marin, Chien marin, Loup marin (Coupin,Animaux de nos pays,1909p. 40).
D. − P. métaph. [Gén. à propos de pers., parfois à propos de choses]
1. Personne avide, brutale, cruelle. Tu pouvais faire de moi un lion; le bon de mon coeur pouvait grandir sous tes caresses (...); la souffrance a fait de moi un loup féroce (Borel,Champavert,1833, p. 231).Charles, l'aîné (...) est un lion généreux et brave; François, le cadet, est un loup poltron et perfide. Le premier a la puissance du bien, le second celle du mal (Sand,Hist. vie, t. 1, 1855, p. 192).
Emploi adj., rare. Ç'a été un berger un peu loup, un pâtre un peu brigand: il y paraît bien à sa férocité d'empereur (Sainte-Beuve,Port-Royal, t. 1, 1840, p. 170).
En partic.
Vx, pop. Créancier. [Le] loup vient quelquefois guetter son débiteur (...) à la sortie de l'atelier (Boutmy,Typogr. paris.,1874, p. 44).Loup féroce aux débiteurs, très capable de voler dix sous dans le sang d'un homme (Zola,Argent,1891, p. 39).
[Notamment au xxes., dans le domaine de la politique, des affaires, du sport, du spectacle, etc.] (Jeune) loup. Jeune homme dynamique et ambitieux qui, parfois, n'hésite pas à employer des moyens peu recommandables pour réussir. Ce fameux Traité du Verbe (...) où vinrent (...) s'exercer les jeunes dents des loups en herbe du journalisme «littéraire» (Verlaine, Œuvres compl., t. 5, Biogr. (René Ghil), 1896, p. 402).John Kennedy, le jeune loup du Massachussets qui, après avoir été accusé de tricherie et de vol aux élections de 1960, est devenu le symbole et l'inspiration de tout ce dynamisme généreux (Libération,5 nov. 1980, p. 12, col. 3).Pierre, jeune cadre fourmillant d'idées plus séduisantes les unes que les autres, a le vent en poupe. (...) jeune loup au brillant avenir (Télérama, 7-13 mai 1981, p. 80).
Expr. et loc. proverbiales
Hurler* avec les loups.
[D'apr. Plaute, Asinaria, v. 495] L'homme est un loup pour l'homme. L'homme est impitoyable pour son semblable. L'homme est un loup pour l'homme sans la charité chrétienne (Cendrars,Lotiss. ciel,1949, p. 190).
Le loup mourra dans sa peau. L'homme mauvais ne peut pas s'amender. (Dict. xixeet xxes.).
Les loups ne se mangent pas entre eux. Les scélérats ne s'attaquent pas mutuellement. Les loups ne se mangent pas entre eux, mon petit, murmura le bandit (Gautier,Fracasse,1863, p. 173).
Qui se fait brebis*, le loup le mange; brebis* comptées, le loup les mange.
2. Personne qui représente un danger. Les menaces et les ruses hypocrites d'une meute de gens d'église et de loi, − loups et renards, aux yeux sanglants (Rolland,J.-Chr., Foire, 1908, p. 820).
En partic. [Le danger étant représenté par un homme vis-à-vis d'une femme, gén. p. allus. à des chansons pop.] Il chanta en la regardant profondément et sans cesser de sourire: − Qui craint le grand méchant loup? La petite rougit, sourit et chanta: − C'est pas nous! C'est pas nous! (Sartre,Mort ds âme,1949, p. 131):
3. − Te voilà! petit Parisien, me dit le père Dodu. Tu viens pour débaucher nos filles (...)? Tu les emmènes dans les bois pendant que le loup n'y est pas? − Père Dodu, c'est vous qui êtes le loup. − Je l'ai été tant que j'ai trouvé des brebis; à présent je ne rencontre plus que des chèvres, et qu'elles savent bien se défendre! Nerval,Filles feu, Sylvie, 1854, p. 619.
Expr. et loc.
Avoir vu le loup. Avoir affronté des dangers; en partic., fam., avoir perdu sa virginité. Elle (...) a déjà vu le loup (...), elle couchait à seize ans avec le garçon du marchand de vin (Zola,Fécondité,1899, p. 64).
Crier au loup. Avertir d'un danger (parfois en exagérant son importance). Combien de fois, entre 1908 et 1914, ai-je entendu de gens raisonnables nous dire: «Pourquoi criez-vous au loup chaque matin?» Parce que le loup est là (L. Daudet,Vers le roi,1920, p. 174).Au loup! [interj.] Des personnes notables n'hésitaient pas à leur jeter à la face le terrible «Au loup! Au loup!» qui les mettait hors la loi (Barrès,Colline insp.,1913, p. 212).
Enfermer le loup dans la bergerie*.
Se fourrer, se jeter dans la gueule* du loup.
Vx. Prendre, tenir le loup par les oreilles. Se trouver dans une situation critique; être prêt à s'emparer d'un malfaiteur, à écarter un danger. Tous ces mouvements devront s'exécuter Soudain et de concert, afin que le Borgia N'ait pas le temps d'agir et de se reconnaître. (...) nous tenons le loup par les oreilles. Et pourvu, chers seigneurs, que nous restions unis, Nous aurons le plaisir d'avoir bientôt sa peau (Barbier,Satires,1865, p. 160).
Fam. Quand on parle du loup, on en voit la queue. Quand on parle d'une personne redoutable (ou, p. ext., d'une personne quelconque), elle apparaît. (...) Tiens: quand on parle du loup... − On en voit la queue (...). On vit (...) déboucher d'un taillis (...) le museau de Lamuse comme un sanglier roux (Barbusse,Feu,1916, p. 65).
Vx. La lune est à l'abri des loups. Les personnes haut placées n'ont rien à craindre. (Dict. xixes.).
3. Personne solitaire, sauvage. Très probablement il refusera; c'est un sauvage, un loup (Halévy, Mar. d'am.,1881, p. 52).De ce garçon riant et amène d'autrefois la claustration avait fait un loup solitaire (Arnoux, Algorithme,1948, p. 43).
Expr. et loc.
Vivre comme un loup, vivre en loup. Vivre en sauvage, à l'écart. Il ne lisait rien, il ne voyait personne, il vivait comme un loup (Goncourt,R. Mauperin,1864, p. 275).
La faim chasse/fait sortir le loup du bois (cf. chasser1et bois).
4. Vieux loup. Personne d'expérience, habile, rusée. Lecamus, ce vieux loup du commerce, si fin et si perspicace (Balzac,Martyr calv.,1841, p. 250).Un vieux cabotin, une roulure de la province (...), un vieux loup de planche, aussi fort sur les tréteaux qu'un marin sur la mer (Huysmans,Marthe,1876, p. 11).Mon père l'épouvantait avec ses manières de vieux loup blanc, de «bête fausse» (...) et sa façon de guérir les entorses en faisant une croix dessus (Claudel,Otage,1911, ii, 1, p. 250).
En partic. (Vieux) loup de mer. Marin endurci et expérimenté. Vieux loup de mer, à qui nous avons parlé de ses navigations. − J'aime ces sortes d'hommes, tout action et expérience (Barb. d'Aurev.,Memor. 4,1858, p. 99).Il a l'air d'un ancien marin, d'un vieux loup de mer qui aurait vu des choses extraordinaires et traversé d'extravagants pays (Mirbeau,Journal femme ch.,1900, p. 375).V. bougon1ex. 4.
P. méton. Maillot de coton à rayures horizontales, bleu marine et blanches. Loup de mer coton belle qualité. Rayé blanc et marine clair (Catal. Madelios, été 1951, p. 8).
5. [Terme d'affection s'adressant à une pers.] Mon pauvre loup. Elle riait (...) appelant familièrement son compagnon: «Mon gros loup». (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Dimanches bourg. Paris, 1880, p. 322).Barna, mon loup, ma joie! (Mille,Barnavaux,1908, p. 240).Au revoir, chéri. (...) tu m'aimes, mon petit loup? (Arland,Ordre,1929, p. 409).
II. − Subst. fém.
A. −
1. Femelle du loup. Une louve au poil fauve qui lèche là-bas ses petits (Quinet,Ahasvérus,1833, 2ejournée, p. 158).L'angoisse du vieux loup étreint son coeur obscur, (...) Sa louve blanche, aux yeux flambants, et les petits Qu'elle abritait (...) Gisent, morts (Leconte de Lisle,Poèmes trag.,1886, p. 69).Un berger trouve dans les roseaux du Tibre deux enfants nouveau-nés qu'une louve nourrit de son lait (...) Remus et Romulus (A. France,Pt Pierre,1918, p. 248).
2. [P. réf. à la louve qui, selon la légende, allaita Remus et Romulus] Ils me disent qu'ils n'aiment pas l'antique ni les anciens. Mais ceux qui ont sucé le lait de la louve (j'entends le suc des vieux) ont un autre sang dans la veine et ils considèrent comme des fleurs blanches de l'esprit toutes ces miévreries pudibondes (Flaub.,Corresp.,1853, p. 174).Ma raison me dit d'être dur, et j'ai la pitié en moi comme un cancer. (...) non, je n'ai pas bu à la louve; je suis le fils de la femme (Montherl.,Songe,1922, p. 1390).
P. méton.
Statue représentant la louve romaine. Au centre, une louve de bronze y pique de ses mamelles pointues deux poupées noires assises sur un socle étroit, Romulus et Remus (Vercel,Cap. Conan,1934, p. 121).
Rome, le peuple romain. Il était écrit que la fortune de Rome passerait: la louve franchissait le col (Pesquidoux,Livre raison,1925, p. 173).
3. P. métaph. Personne qui évoque une louve par un aspect extérieur sauvage, féroce. Cette louve, cette vraie Corse au regard fauve (Michelet,Journal,1838, p. 273).
Loc. adj. De louve. Qui évoque une louve. Sous le chapeau [de Nadine], les yeux de louve, luisants et ardents, jetaient des étincelles de peur (Morand,Champions du monde,1930, p. 62).
B. − P. anal.
1. MARINE
a)
α) Synon. de loup I C 3. (Dict. xixeet xxes.).
β) Verveux ayant plusieurs ouvertures. La louve est disposée à l'embouchure des rivières et des estuaires (Gruss1952).
b) Conduit, glissière pour charger ou décharger les navires. (Dict. xixeet xxes.).
2. TECHNOL. Instrument servant à soulever les pierres de construction. Poser les pierres à la louve (Viollet-Le-Duc,Archit.,1872, p. 28).Un (...) système [de montage ] consiste à suspendre la pierre [de taille] par une louve, instrument en fer composé de deux branches en bras de levier articulées sur un axe (Robinot,Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 1, 1924, p. 83).
3. ZOOL., rare. Femelle du loup-cervier. P. métaph. Sais-tu ce que c'est qu'un enfant qu'on a? Hé! loup-cervier, n'as-tu jamais gîté avec ta louve? n'en as-tu jamais eu un louveteau? (Hugo,N.-D. Paris,1832, p. 552).
C. − P. métaph.
1. [Avec une idée de férocité, de force malfaisante]
a) [À propos de pers.] La presse aux mille voix, cette louve hargneuse (Hugo,Voix intér.,1837, p. 209).
En appos. à valeur adj. La vague horreur du lieu plaît à cette âme louve (Hugo,Fin Satan,1885, p. 875).
b) [À propos de choses] La faim, cette louve décharnée hurlant sans cesse à leur porte (Fabre,Xavière,1890, p. 177).Disputant aux maigres louves Du regret les brebis de tes heures laissées (Régnier,Jeux rust.,1897, p. 38).
2. [Avec une idée de moeurs libres, dépravées] Femme débauchée, prostituée. Les louves du trottoir, lancées parmi les promeneurs, le regard aigu, la bouche provocante (Bourget,Nouv. Essais psychol., 1885, p. 32).Jean Péloueyre s'intéressait à la quête des prostituées, dénombrait ce troupeau de maigres louves (Mauriac,Baiser Lépreux,1922, p. 186).Elle est revenue ici parce que certains étudiants lui plaisent (...). C'est ce que les Latins appelaient lupa, une louve, une bête sans cesse affamée (Green,Moïra,1950, p. 176).
REM. 1. Loup est utilisé comme élém. de lexie complexe: a) α) Chien-loup*. β) Enfant-loup (cf. enfant rem. b β). b) α)
Cul-de-loup, subst. masc.Endroit retiré. Tu me vois d'ici au pied de mon arbre, dans ma cabane: même pas un cul-de-loup enterré, rien qu'une petite hutte dressée avec des branches (Genevoix,Raboliot,1925, p. 138).
β) Dent de loup, V. dent D 2 b Arts décoratifs et technol. γ)
Gueule(-)de(-)loup,(Gueule de loup, Gueule-de-loup) subst. fém.Tuyau coudé, posé sur le haut d'une cheminée, etc. Ces gueules de loup qui versent les eaux du ciel dans la rue en longues cascades bruyantes (Soulié,Mém. diable, t. 2, 1837, p. 45).La gueule de loup est (...) un tuyau coudé à angle obtus, mobile autour d'un axe (...) et portant une flèche d'orientation qui prend la direction que le vent lui imprime (Robinot,Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 5, 1928, p. 92).
δ) Saut-de-loup*. ε) Tête-de-loup*. ζ) Ventre de loup. [Juron] Ventre de loup! comme il était en colère! (Mérimée,Chron. règne Charles IX,1829, p. 20).Ventre de loup! vous êtes bien heureux que je sois un tyran! (Sardou,Rabagas,1872, I, 12, p. 38).c) Bot. α) Gueule-de-loup*. β) Pied-de-loup*. γ) Vesse-de-loup*. 2.
Lupeux, subst. masc.Être surnaturel, malfaisant. Le lupeux est un être franchement désagréable (Sand,Prom. autour vill.,1860, p. 223).
3.
Lupiforme, adj.,rare. a) Qui rappelle l'aspect extérieur du loup (supra I A 1). Les hommes montraient des visages d'animaux, hircins, lupiformes, simiesques (L. Daudet,Sylla,1922, p. 190).b) Qui est de la nature du loup (supra I C 4 a) ou du lupus*. On rencontre quelquefois des dermatoses sporotrichosiques polymorphes, (...) lésions verruqueuses, lupiformes (Langeron dsNouv. Traité Méd. fasc. 4 1925, p. 503).
Prononc. et Orth.: [lu], fém. [lu:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. A. 1. Ca 1100 lu (Roland, éd. J. Bédier, 1751); ca 1200 esgarder comme un blanc leu (Escoufle, 7609 ds T.-L.); ca 1230 venir entre chien et leu (H. Paucele, D'Estormi, 90 ds A. de Montaiglon et G. Raynaud, Recueil gén. fabliaux, t. 1, p. 201), v. aussi queue* le(u) leu (à la); - allus. à la voracité, la rapacité, la cruauté du loup, appliquées au comportement de l'homme ca 1160 (Eneas, 5371 ds T.-L.); ca 1165 (Benoît de Ste-Maure, Troie, 9159, ibid.: Hector, ensi come li lous Qui de longues est fameillos, S'embat por sa preie saisir, Que rien ne la li puet tolir...); a) proverbes xiiies. (Isopet ds Lyon, 3361, ibid.: Vous avez fait dou lou bergier); ca 1317 (ds Proverbes fr., éd. J. Morawski, 1000: La fains enchace le louf dou bois); id. (ibid., 1900: Qui de louf parole, près en a la coue); xves. (ibid., 2126: Qui se fait brebis, le leu le mengcue); b) loc. av. 1467 (Jean Molinet, Débat de l'aigle, du harenc et du lyon, ds Faictz et dictz, éd. N. Dupire, t. 2, p. 629, 30: Tresbuché suis en la gueulle des leups); 1520 tenir le loup par les oreilles «être dans une situation périlleuse» (Michel de Tours, trad. Suétone, III, 109 rods Hug.); 1599 avoir veu le loup «avoir de l'expérience» (Marnix, Differ. de la Relig., I, I, 3, ibid.); 2. a) ca 1165 «homme cruel et avide» (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 8369, 15477 ds T.-L.); b) 1786 loup de mer «marin expérimenté, endurci, aux moeurs quelque peu sauvages» (d'apr. Jal1t. 2, p. 944 a); c) 1872 mon gros loup terme de tendresse (Larch.). B. 1. Ca 1225 désigne une affection corrosive, une sorte d'ulcère, de chancre (Péan Gatineau, St Martin, 8743 ds T.-L.: Il avoit la maladie Qui par tot est lous apelee ... La maladie qui mangiee Li ot la char et derungiee); 2. 1284 «sorte de grappin (engin de guerre)» (Jean de Meun, Art de chevalerie [trad. Végèce], éd. U. Robert, p. 136: coment ... lou [lupi] coulombes ... valent encontre les moutons); 3. 1453 ichtyol. leu (ds Z. rom. Philol. t. 94, 670); 1505 loup, loup de mer (Desdier Christol, Platine en françoys, fol. 87 voa d'apr. R. Arveiller ds Mél. Séguy, p. 71: on appelle ces poissons les loups pource qu'ilz devorent les aultres poyssons ainsi que les loups de terre font les brebis; 87 voa: du loup de mer); 4. 1680 «masque de velours porté par les femmes» (Rich.); 5. début xviiies. techn. «machine à carder la laine» (d'apr. Brunot t. 6, p. 415); 6. 1765 «filet de pêche» (Encycl. t. 9, p. 703 a); 7. a) 1807 arg. «dette faite chez un marchand» (d'apr. Esn.); b) 1832 id. Arts-et-Métiers Châlons «malfaçon, faute, pièce manquée» (id.); 1835 faire un loup «rater une pièce» (d'apr. G. Esnault ds Fr. mod. t. 18, p. 141); 1865 arg. comédiens «faute commise par les acteurs qui laissent la scène vide» (d'apr. Esn.). II. A. 1. 1174-77 love (Renart, éd. M. Roques, 5723: Hersant la love); ca 1265 allus. aux amours de la louve (Brunet Latin, Trésor, éd. J. Carmody, I, CXC, p. 167: Et quant li tens de sa [de la lue] luxure vient, plusor malle ensivent par la lue. Mais a la fin ele regarde en trestoz et eslit le plus lait qui gise o li); 2. id. «femme débauchée» (id. I, XXXV, p. 43-44: maintes ystores devisent que Romulus et Remus furent norris par une lue ... Il est voirs ke quant il furent nés, on les gieta sus une riviere... Entor cele riviere manoit une feme ki servoit a tous communalment, et teles femes sont apelees lues en latin. Cele feme prist les enfans et les norri molt doucement; et por ce fu il dit k'il estoient fius d'une lue). B. 1. 1460 technol. Tournai «trou fait aux pierres de taille pour introduire la louve propre à les soulever» (doc. Arch. de Tournai ds Gdf. s.v. traceure; v. aussi FEW t. 5, p. 462 b, note 16); 1552 louve de fer (Est. s.v. cheloma); 2. 1679 pêche «baril défoncé par où on jette les morues dans la cale du bateau» (Fournier, Hydrographie d'apr. FEW t. 5, p. 461 b); 1680 «filet rond pour prendre le poisson» (Rich.). I du lat. lupus «loup; espèce de poisson vorace; croc, grappin [en réf. à la robuste mâchoire du loup]». La forme rég. a.fr. leu a été remplacée par lou, prob. sous l'infl. combinée de la forme dial. de l'Ouest et du fém. louve (Pope, § 230, 343, 489; v. aussi FEW t. 5, p. 462 a); loup, par infl. étymol. En B, différentes acceptions dérivées du caractère de voracité, d'agressivité du loup; 4 s'explique prob. par la couleur sombre du masque et l'aspect quelque peu effrayant et mystérieux donné à celle qui le portait; 7 relève prob. de la notion de manque, de tort qui découle de celle d'agression, de rapacité. II du lat. lupa «louve; prostituée»; B 1 par allus. aux griffes de l'animal; 2 par allus. à son avidité, v. FEW t. 5, p. 462 b, notes 14 et 15. Fréq. abs. littér. Loup: 2301. Louve: 201. Fréq. rel. littér. Loup: xixes.: a) 2511, b) 4024; xxes.: a) 2664, b) 3884. Louve: xixes.: a) 259, b) 388; xxes.: a) 409, b) 178. Bbg. Lenoble-Pinson (M.). Le Langage de la chasse. Bruxelles, 1977, pp. 297-302. _ Quem. DDL t. 2, 5, 6, 14, 19, 20. _ Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 159; t. 3 1972 [1930], p. 30 (s.v. lupeux).

Article lié : Entre chien et loup : définition et origine de l’expression

Wiktionnaire

Nom commun - français

loup \lu\ masculin (pour la femelle, on dit : louve)

  1. (Zoologie) Mammifère carnivore de la famille des canidés, à l'allure d'un grand chien au pelage gris jaunâtre, aux yeux obliques et aux oreilles dressées, de nom scientifique Canis lupus lupus, et de même espèce (Canis lupus) que le chien domestique dont il est le pendant sauvage.
    • C’est ainsi que je sortis, après avoir remercié M. Goulden, qui m’avertit de ne pas rentrer trop tard, parce que le froid augmente à la nuit, et qu’une grande quantité de loups devaient avoir passé le Rhin sur la glace. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
    • Ils semblaient inquiets, quelques-uns paraissaient pris de folie, les loups surtout, qui arrivaient en bandes échevelées, puis disparaissaient en poussant de rauques aboiements. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
    • Très vite incriminés, les naturalistes ont procédé à une enquête visant à reconstituer la progression des loups depuis les Abruzzes jusqu’au Mercantour. — (Isabelle Mauz, Gens, cornes et crocs, page 221, Éditions Quae, 2005)
    • Comme il s’en revenait du champ le 13 septembre 1759, Joseph Nevoret est éventré et mangé par un loup carnassier à Viriat (Ain) : on était « environ le soleil couchant ». — (Jean-Marc Moriceau, Histoire du méchant loup : 3 000 attaques sur l’homme en France (XVe-XXe siècle), Fayard, 2007)
    • La malbête a encore attaqué ! répète-t-il. Le grand Berlot est blessé ! Tandis que le garçon raconte le combat acharné du solide moissonneur contre le loup enragé, les habitants de Mosnay se tournent vers la maison des Aufour en deuil. — (Xian Moriarty, Catherine Loiseau & Béatrice Ruffié Lacas, Monstres à toute vapeur, Lune Écarlate Éditions, 2014, page 51)
  2. (Familier) Terme d’affection.
    • Ils étaient évidemment des amoureux et sans doute des néoconjoints.
      Bientôt, je m’endormis au roucoulement de cette pseudo-ménagerie disparate, et au petit jour, je fus éveillé par des
      mon petit loup et des mon gros canard sans fin. — (Alphonse Allais, Le petit loup et le gros canard, dans Deux et deux font cinq, Paris, Paul Ollendorff, 1895,)
  3. (Pêche) Sorte de poisson ; loup de mer.
    • Les poissons qu'on y pêche sont d'un goût excellent; ceux qu'on estime le plus et qu'on rencontre le plus fréquemment, sont : le rouget, le maquereau, le loup, la sole, deux espèces de sardines enfin et sur-tout le mulet (vulgairement muge), dont nos pêcheurs distinguent aussi deux variétés. — (M. de Rivière, « Mémoire sur la Camargue », dans les Annales de l'agriculture française, 2e série, tome 34, Paris : chez Madame Huzard, avril 1826, p. 76)
    • Si le bar est communément appelé « loup « en Méditerranée, il existe bien un loup qui vit dans le sud des îles Britanniques (Anarhicas lupus). Le premier est d’une valeur gastronomique reconnue, tandis que le second est de bien moindre qualité. — (Pêche à pied en bord de mer, Éditions Artemis, 2005, page 146)
  4. Petit masque que l’on porte dans les bals masqués et qui ne couvre qu’autour des yeux.
    • Dans les bosquets obscurs du « Cabaret des raccourcis », un groupe d’apaches entourait Fantômas… du moins un homme vêtu de noir et masqué d’un loup. — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Fantômas, La Guêpe rouge, 1912, Éditions Robert Laffont, Bouquins, tome 5, page 690)
    • Le loup avec voilette en dentelle doublée constitue la touche finale du déguisement. — (Isabelle Hidair, Anthropologie du carnaval cayennais : une représentation en réduction de la société créole cayennaise, PubliBook, 2007, page 66)
  5. Sorte de masque porté par certains ouvriers pour protéger leur visage.
    • De place en place, quelque casseur de cailloux se redressait, et regardait à travers son loup de fil de fer cette carriole enragée et hurlante emportée dans la poussière. — (Guy de Maupassant, La maison Tellier, 1881, collection Le Livre de Poche, page 47.)
  6. (Technique) Gros défaut d’une pièce, entraînant sa mise au rebut ; malfaçon irrémédiable d'un ouvrage.
    • Arrivé à la cinquième période du travail, le puddleur doit avoir soin de bien nettoyer la sole, afin de ne pas y laisser du fer demi-affiné qui s'attacherait et formerait un loup. — (Lucien Ansiaux & Lambert Masion, Traité pratique de la fabrication du fer et de l'acier puddlé, texte, Liège, P. Gouchon & Paris, E. Lacroix, 1861, page 77)
    • Les loups sont la maladie la plus fréquente des fours à puddler. La fonte blanche bien travaillée donne rarement des loups, mais les meilleurs ouvriers peuvent obtenir des loups en travaillant sur fonte grise, […]. — (Benoit Valérius, Traité théorique et pratique de la fabrication du fer, Paris, L. Augustin Mathias & Bruxelles, chez l'auteur, 1843, page 196)
    • Si le [commandant du camp d'aviation] refuse de [donner à un avion expérimental] un pilote (et, vous savez, on essaie ici tout ce qui possède une hélice), vous pouvez parier que c'est un loup. — (William Faulkner, Sartoris, trad. René-Noël Raimbault & Henri Delgove, éd. Gallimard, 1937, rééd. Folio, p. 455-456)
  7. (Jeux) Jeu d’enfants où un des participants appelé loup doit toucher un de ses camarades qui devient le loup à son tour.
    • « Mais je veux jouer au loup », objecta Gérald. « Il veut jouer au loup », cria Géraldine, prenant soudain la part de son frère. « On veut jouer au loup ! » crièrent-ils de concert. — (Lucy Maud Montgomery, Anne au Domaine des peupliers, 1936, traduction Ruth & David Macdonald et John G. McClelland, 1989, éd. Québec Amérique, 2005, page 252)
  8. (Industrie textile) Sorte d’appareil de battage de la laine, avec des dents plus nombreuses.
    • Le louvetage termine l’épuration de la laine ; il est analogue à l’opération précédente ; seulement, le loup est armé d’un beaucoup plus grand nombre de dents, et il est animé d’une plus grande vitesse : il fait 6 à 800 tours par minute […] — (Jean Baptiste Dumas, Traité de chimie appliquée aux arts, Volume 8, 1846)
  9. (Armement) Verrou qui bloque le chien d’une arme à feu.
  10. (Métallurgie) Morceau de fonte qui obstrue le creuset.
  11. (Pêche) Filet que l’on tend sur trois perches de bois.
  12. (Orfèvrerie) Morceau d’ivoire brut servant de brunissoir, de polissoir.
  13. (Technique) Grosse pince destinée à l’arrachage des clous.
  14. (Héraldique) Meuble représentant l’animal du même nom dans les armoiries. Il est généralement représenté passant la queue relevée. À rapprocher de chien, goupil, levrette, lévrier et renard.
    • Tranché : au 1er d’argent au loup passant en bande d’or, au 2e de gueules au loup passant en bande d’argent, qui est d’Échenans → voir illustration « armoiries avec deux loups »
  15. (Sylviculture) Arbre supervital mal conformé.
    • Un chêne dominant n’est éliminé pour une question de forme que s’il s’agit d’un véritable « loup » (arbre flexueux, fourchu ou très branchu à moins de 5 m, sans dominance apicale…). En cas de doute sur le fait qu’il s’agisse bien d’un loup irrécupérable, il est conservé, les chênes ayant en effet une forte capacité à améliorer leur forme avec le temps. — (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3 → lire en ligne)
  16. (Figuré) Problème caché ou dissimulé.
    • Mais les syndicats ont vu le loup, caché derrière cette rationalisation de bon sens : la volonté de sortir les usines allemandes du système de cogestion qui donne aux syndicats un droit de regard sur la gestion et l’emploi dans les sites. — (Philippe Escande, Automobile : « En danger de mort, les constructeurs allemands rationalisent à tout-va », Le Monde. Mis en ligne le 18 novembre 2021)
  17. (Vieilli) Créancier.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

LOUP. n. m.
Quadrupède du genre Chien, sauvage et carnassier. Loup gris. Peau de loup. La chasse au loup. Fam., Il fait un froid de loup, Un froid très rigoureux. Fam., Être enrhumé comme un loup. Voyez ENRHUMER. Fam., Manger comme un loup, Manger beaucoup. Marcher à pas de loup, Marcher sans bruit et dans le dessein de surprendre. Fig. et fam., Être connu comme le loup blanc, Être extrêmement connu. Prov. et fig., La faim chasse le loup hors du bois, fait sortir le loup du bois. Voyez FAIM. Prov., fig. et pop., Quand on parle du loup on en voit la queue, se dit Lorsque quelqu'un survient au moment où l'on parle de lui. Prov. et fig., Il faut hurler avec les loups. Voyez HURLER. Prov. et fig., Qui se fait brebis, le loup le mange. Voyez BREBIS. Prov. et fig., Brebis comptées, le loup les mange, Les précautions ne garantissent pas toujours d'être trompé, l'excès de précaution est dangereux. Prov. et fig., Les loups ne se mangent pas entre eux, Les méchants s'épargnent entre eux. Fig., Entre chien et loup. Voyez CHIEN. Fig. et fam., Se mettre dans la gueule du loup, S'exposer à un péril évident qu'on pouvait éviter. Fig. et fam., Tenir le loup par les oreilles, Être dans une situation difficile, pressante, et ne savoir comment en sortir. Fig. et fam., Donner la brebis à garder au loup, Donner à garder quelque chose à une personne dont on devrait se méfier. Fig. et fam., Enfermer le loup dans la bergerie. Voyez BERGERIE. Saut de loup. Voyez SAUT. Loup marin. Un des noms vulgaires du phoque. Une peau de loup marin. Loup de mer se dit de Plusieurs poissons dont l'un, le Bar, est estimé pour sa chair délicate. Fig. et fam., Loup de mer, Vieux marin expérimenté et intrépide, ou Marin qu'un séjour constant sur mer a rendu un peu gauche et farouche. En termes d'Arts, Dents de loup, Découpure qui forme une suite d'angles aigus.

LOUP se dit aussi d'une Sorte de masque de velours noir qu'on portait autrefois pour cacher son visage ou pour le garantir du hâle. On ne le porte plus aujourd'hui que dans les mascarades. En termes d'Arts,

LOUP se dit d'un Appareil manqué à la fabrication, et en général de toute malfaçon.

Littré (1872-1877)

LOUP (lou ; le p ne se lie jamais : un lou enragé ; au pluriel, l's se lie : des lou-z enragés) s. m.
  • 1Animal du genre chien, à oreille droite, queue horizontale, pelage fauve, sauvage et carnassier. Il défend que son corps [de Polynice], sang d'Œdipe et de nous, Ait d'autre monument que le ventre des loups, Rotrou, Antig. III, 5. Le loup a beaucoup de force, surtout dans les parties antérieures du corps, dans les muscles du cou et de la mâchoire, Buffon, loup. Le chien est doux et courageux ; le loup, quoique féroce, est timide, Buffon, ib. Les chasseurs distinguent les loups en jeunes loups, vieux loups et grands vieux loups, Buffon, ib. Nous avons aperçu les grands ongles marqués Par les loups voyageurs que nous avions traqués, Vigny, la Mort du loup.

    Familièrement. Il fait un froid de loup, le temps est très rigoureux.

    Être enrhumé comme un loup, être fort enrhumé.

    Manger comme un loup, manger beaucoup. Ils ont mangé comme des loups, Scarron, Virg. IV.

    Marcher à pas de loup, marcher sans bruit et à dessein de surprendre.

    Loup gris, loup blanc, vieux loup renommé pour ses déprédations.

    Fig. Corbinelli est toujours un loup gris, comme vous savez, apparaissant, disparaissant, et ne pesant pas un grain, Sévigné, 22 avr. 1676. Je fis serment de ne jamais oublier la détestable nuit que ce vieux loup gris m'avait procurée en me menant loger chez lui, Lesage, Guzm. d'Alfer. III, 1.

    Il est connu comme le loup gris, comme le loup blanc, il est très connu.

    Il est décrié comme le loup blanc, se dit d'un homme très décrié.

    Fig. Être au vieux loup, s'est dit anciennement en parlant d'un terme vieilli. " Au vent sitôt ne se vira " ce mot est au vieux loup, Malherbe, Comment. sur Desportes, t. IV, p. 458.

    Courir un homme comme un loup gris, le poursuivre vivement.

    Il est comme les loups, il n'a jamais vu son père, se dit d'un bâtard, parce que, dit-on, les loups par jalousie déchirent celui qui a couvert la louve.

    Ces gens vont queue à queue, comme les loups, se dit quand des gens arrivent à la suite les uns des autres.

    Il a vu le loup, se dit d'un homme enrhumé, à cause d'une vieille erreur populaire qui faisait croire à une action malfaisante du regard du loup.

    Il a vu le loup, se dit aussi d'un homme aguerri, qui a vu le monde, qui a été aux occasions.

    Avoir vu le loup, en parlant d'une fille exprime qu'elle a eu des galanteries.

    Il a vu le loup, se dit aussi quelquefois d'un homme qui se tait subitement, voyant survenir celui dont il parlait. Lucrèce : Je crains ta folle humeur, garde-toi bien de rire ; Tu sais…Virginie : J'ai vu le loup, madame, c'est tout dire, Th. Corneille, Comt. d'Orgueil, IV, 2.

    Savoir la patenôtre du loup, savoir certaines paroles prétendues magiques pour empêcher que le loup n'étrangle les brebis.

    Entre chien et loup, voy. CHIEN. Mme de Sévigné a dit par une singulière ellipse : On soupe pendant le chien et le loup, Lett. 29 juin 1689.

    Fig. Tenir le loup par les oreilles, ne savoir quel parti prendre. Elle tient, comme on dit, le loup par les oreilles, Corneille, le Ment. IV, 7. L'hôtesse, ayant reconnu son erreur, Tint quelque temps le loup par les oreilles, La Fontaine, Berc.

    Donner la brebis à garder au loup, mettre quelque chose en une main infidèle.

    Enfermer le loup dans la bergerie, mettre quelqu'un dans un lieu où il peut faire aisément beaucoup de mal. Je viens, comme on dit, de mettre le loup avec la brebis, Brueys, Muet, II, 15.

    Enfermer le loup dans la bergerie, signifie aussi fermer une plaie, un abcès, sans qu'elle ait suffisamment suppuré. Je songe… que d'être toujours trompée sur cette guérison [de ma jambe], c'est une trop ridicule chose… il faut savoir s'il y a encore des loups dans la bergerie, et les en faire sortir, Sévigné, 15 avr. 1685.

    Saut de loup, voy. SAUT.

  • 2 Fig. Homme cruel, méchant. Quiconque est loup agisse en loup ; C'est le plus certain de beaucoup, La Fontaine, Fabl. III, 3. Puisqu'entre humains ainsi vous vivez en vrais loups, Traîtres, vous ne m'aurez de ma vie avec vous, Molière, Mis. V, 1. C'est ainsi que sont les hommes, naturellement loups les uns aux autres, Bossuet, Polit. VIII, IV, 2. Et même par sa mort leur fureur mal éteinte N'aurait jamais laissé ses cendres en repos, Si Dieu lui-même ici de son ouaille sainte à ces loups dévorants n'avait caché les os, Boileau, Épitaphe d'Arnauld. Faibles agneaux livrés à des loups furieux, Nos soupirs sont nos seules armes, Racine, Esth. I, 5. Fasse le ciel qu'ils [les jansénistes] n'aient jamais les bras longs ! ces loups seraient cent fois plus méchants que les renards jésuites, Voltaire, Lett. la Harpe, 2 juin 1768. Les Cimbres, qui marchèrent vers l'Italie et qui furent exterminés par Marius, étaient des loups affamés qui sortaient de leurs forêts avec leurs louves et leurs louveteaux, Voltaire, Dict. phil. Roi. C'est à moi de nourrir mes enfants, Et d'arracher mon peuple à ces loups dévorants, Voltaire, Henr. X. Puis-je voir mes troupeaux bêlants Qu'un loup impunément dévore, Sans penser à ces conquérants Qui sont beaucoup plus loups encore ? Voltaire, dans JULLIEN, p. 186. Quoique ces loups [les fanatiques] soient à craindre, la philosophie, avec un peu d'adresse, viendra à bout de leur arracher les dents, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 14 août 1767.
  • 3 Fig. La gueule du loup, le péril imminent. Se mettre à la gueule du loup. J'ai vite donné toutes les copies dont je me suis pu aviser, pour me tirer, moi, de la gueule du loup, Courier, Lett. II, 50.

    On a dit aussi la gueule au loup. Cette guerre me touche donc au dernier point ; il [Charles de Sévigné] est présentement dans l'armée du roi, c'est-à-dire à la gueule au loup, comme les autres, Sévigné, 2 juin 1672. …Un général portugais qui voulut porter la nouvelle lui-même de la bataille qu'il avait gagnée contre les Castillans, et laissa sa pauvre armée à la gueule au loup, Sévigné, 17 nov. 1675.

  • 4Loup du Mexique, ou loup rouge, espèce de chien.

    Loup noir, espèce de chien.

    Loup doré, chacal.

  • 5Nom vulgaire de phoques : le macrorrhin proboscidé, l'otarie de Péron. On distingue deux sortes de loups marins : ceux de la plus grosse espèce pèsent jusqu'à deux mille livres, et semblent avoir le nez plus pointu que les autres, Raynal, Hist. phil. XVI, 15.

    Loup de mer, nom du bars, poisson acanthoptérygien voisin des perches (labrax lupus), l'un des meilleurs des côtes de France.

    Loup de mer est aussi le nom donné, à cause de sa voracité insatiable, à l'anarhicas lupus, L. appelé par les Anglais sea-wolf.

    Fig. et familièrement. Loup de mer, nom qu'on donne quelquefois familièrement à de vieux et intrépides marins, peu habitués aux usages du monde.

    Les vieux brochets sont aussi parfois nommés loups par les pêcheurs.

  • 6Tribu d'aranéides qui chassent et attaquent leur proie à la course.
  • 7 Terme d'astronomie. Constellation appelée parfois la Bête, la Lance du Centaure ou la Panthère.
  • 8Espèce de masque de velours noir que les femmes ont porté pendant quelque temps pour se préserver du hâle ; il n'était point attaché, et elles le tenaient avec un bouton dans la bouche ; ainsi dit parce que d'abord il faisait peur aux petits enfants. Elle a levé son loup, comme par nonchalance, Et s'est pendant ce temps condamnée au silence, Hauteroche, Espr. follet, V, 2. Elles devaient changer d'habits l'une avec l'autre, mettre de grandes écharpes, et porter des loups, Hamilton, Gramm. 10. Les femmes parurent ne se plus soucier de leur visage, et commencèrent à le cacher ; elles prirent un loup, et n'allèrent plus que masquées dans les rues, aux promenades, en visite et même à l'église, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. IV, p. 116, dans POUGENS.
  • 9Nom donné autrefois à certains ulcères rongeants que l'on comparait à des loups dévorants.

    Nom vulgaire donné à une gastro-entérite compliquée d'hématurie, qui a été observée sur les vaches du département de l'Oise.

  • 10 Terme d'atelier. Défaut capital dans une pièce de bois.

    Faire un loup ; faire un travail qui ne peut pas servir, s'appliquer.

  • 11 Terme de librairie. Instrument de bois aplati pour dresser les paquets quand ils sont cordés.
  • 12Espèce de verrou ou de crochet qui arrête le chien d'une arme à feu.
  • 13 Terme de marine. Sorte de levier plus souvent nommé dent de loup.
  • 14 Terme de construction. Forte pince courbée avec laquelle on arrache les gros clous.
  • 15Morceau d'ivoire brut attaché à un manche, dont les orfévres se servent pour polir.
  • 16Portion de la machine à carder la laine.
  • 17Nom donné aux anciennes machines cylindriques ou coniques employées à ouvrir le coton en balles.
  • 18 Terme de pêche. Plusieurs genres de filets.
  • 19 Terme de métallurgie. Masse de fonte qui s'affine ou se refroidit dans un creuset, s'y coagule et l'obstrue. Ce minerai extra-réfractaire [un minerai de fer] est plus propre à donner des loups que des gueuses, Grandeau Et Laugel, Revue des sciences, p. 98.
  • 20Broderie, découpure à dents de loup, broderie, découpure qui forme une suite d'angles aigus.
  • 21Dent de loup, gros clou avec lequel on fixe les poteaux d'une cloison.
  • 22Gueule de loup, sorte de plante dont la fleur a été comparée à une gueule, dite aussi mufle de veau, antirrhinum majus, L. scrofularinées.

    Gueule de loup, sur une cheminée, voy. GUEULE, n° 6.

  • 23Tête de loup, grand manche de bois terminé par un balai rond, qui sert à nettoyer les plafonds.

PROVERBES

Il faut hurler avec les loups, il faut s'accoutumer aux manières de ceux avec qui l'on se trouve, quoiqu'on ne les approuve pas. Tous ces Normands voulaient se divertir de nous ; On apprend à hurler, dit l'autre, avec les loups, Racine, Plaid. I, 1.

Le loup mourra dans sa peau, il arrive rarement qu'un méchant homme s'amende.

Qui se fait brebis, le loup le mange, quand on est trop facile ou trop patient, on est sujet à être tourmenté, vexé, etc.

Brebis comptées, le loup les mange, quelque soin qu'on ait de garder ce qu'on a et d'en savoir le compte, on ne laisse pas quelquefois d'être volé ; ce proverbe signifie aussi : cela porte malheur de prendre le compte exact de ce que l'on possède.

Les loups ne se mangent pas, les méchants s'épargnent entre eux.

La guerre est bien forte quand les loups se mangent, se dit quand des gens de même profession sont en querelle.

Tandis que le loup chie, la brebis s'enfuit, proverbe grossier pour exprimer qu'il ne faut pas laisser échapper l'occasion qui se présente.

La faim chasse le loup hors du bois, la nécessité contraint les gens à faire, pour vivre, bien des choses contre leur inclination. Raison [besoin d'argent] où il n'y a pas un mot à répondre, raison qui ferme la bouche, raison enfin qui fait sortir le loup du bois, Sévigné, 14 oct. 1694. Alors la faim, qui chasse le loup hors du bois, me fit sortir de mon gîte pour aller acheter des vivres, Lesage, Guzm. d'Alfar. II, 4.

Quand on parle du loup, on en voit la queue, se dit lorsqu'un homme survient au moment où l'on parle de lui.

HISTORIQUE

XIe s. N'en mangeront [de nos corps] ne lu, ne porc, ne chien, Ch. de Rol. CXXX.

XIIe s. Unques od [avec] lou, ce m'est avis, Ne fu unquore autre lou pris, Benoit de Sainte-Maure, II, 3423.

XIIIe s. Les leus [elle] oït uller [hurler], et li huans [chat-huant] hua, Berte, XX. Quar cis siecles est si changiez, Que uns leus blans a toz mangiés Les chevaliers loiaus et preus, Rutebeuf, 231. Li lous le prent par grant aïr, As denz le houcepaigne et mort, Ren. 24488. Li leu qui mouton sembleroit, S'il o les brebis demorast, Cuidiés vous qu'il nes devorast ? la Rose, 11164. La grant ardeur de son courage Le fait semblant à loup ramage [sauvage], Du Cange, lupus. Adès i aura il du poil du leu [toujours y aura-t-il de la trahison], J. P. Sarrasin, dans JOINVILLE, p. 273, édit. de FR. MICHEL, 1858.

XIVe s. Car un proverbe dit par vraie autorité : Toujours reva li leus devers le bois ramé, Guesclin. 20969.

XVe s. Leur fault avoir ung aultre engin nommé loup, ou quel a ung fer courbe qui a très forts dens et agus, qui sont assis de telle maniere sur le mur qu'ilz viengnent engouler le tref du mouton [la poutre du bélier], et le tiendront si fort qu'il ne pourra tirer ne avant ne arriere, le Jouvencel, f° 87, dans LACURNE. Non pas vierge, non, mais ribaude, Qui fustes en avril sy baude, Le tiers jour, entre chien et leu, Mir. de Ste Genevieve. Necessité de querir à vivre fait saillir le loup du bois ; pour ce que necessité surmonte nature, Chartier, Espér. ou consolat. des 3 vertus.

XVIe s. Le prince de Condé, sachant les dispositions des premiers delateurs, n'estoit pas en petite peine, tenant. comme on dit, le loup par les oreilles, pour ce que la fuitte de la cour le mettoit en coulpe, sa demeure en danger, D'Aubigné, Hist. I, 95. Le duc de Parme, la jugeant [une armée] deux fois plus forte que le duc de Maienne ne lui avoit faite, lui reprocha qu'il lui avoit fait le loup plus petit qu'il n'estoit, D'Aubigné, ib. III, 239. Il y estoit connu comme le loup gris, Despériers, Contes, XX. Perdant la parole comme ceux qui ont vu le loup sans y penser, Yver, 586. Et s'il est autrement, que les loups [ulcères] me puissent manger les jambes, Sat. Mén. 49. Si aucun s'ingere de parler de paix, je le courroy comme un loup gris, ib. 97. Il ne faut pas tousjours arrester le cours de ventre : car ce seroit bien souvent enfermer le loup dans la bergerie, Paré, XX bis, 19. Il y a une autre espece d'araignée nommée loup, pource qu'elle ne chasse seulement aux mousches communes, Paré, XXIII, 35. Perrot, les loups m'ont veu, ma voix est enrouée, Je ne scaurois chanter, Ronsard, 743. Ores faisant semblant de vouloir combattre, ores s'esloignant tout à coup : retraicte de loup, monstrant toujours les dents, Brantôme, Prince d'Orange. Deux loups après une brebis, Cotgrave Le loup sçait bien que male beste pense, Cotgrave À mauvais chien ne peut on monstrer le loup, Cotgrave Le loup alla à Rome et y laissa de son poil, mais rien de ses coustumes, Cotgrave C'est une bonne prise que d'un jeune loup, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 180. Jeune homme en sa croissance a un loup en sa pance, Leroux de Lincy, ib. p. 181.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

LOUP. Ajoutez :
24Dans l'argot du théâtre, défaut qui produit un vide dans l'enchaînement des scènes ; c'est une extension de loup en termes d'atelier (voy. LOUP, n° 10). Les auteurs ont fort bien senti qu'il y avait là un loup, comme on dit en style de coulisse, et ils ont essayé de le faire disparaître dans une histoire de cabinet noir de lettres escamotées à la poste, Daudet, Journ. offic. 3 nov. 1874, p. 7342, 2e col.

On dit aussi qu'il y a un loup quand la scène reste vide dans le cours d'un acte.

HISTORIQUE

XVIe s. Ajoutez : Histoires au vieux loup, sottes histoires, Oudin, Curios. franç. p. 240, éd. de 1656. Discours au vieux loup, discours impertinents, Oudin, ib. p. 437. (comp. à LOUP, n° 1 : Ce mot est au vieux loup, de Malherbe).

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Étymologie de « loup »

Wallon, leu ; Berry, loube, des deux genres, loup et louve ; picard, leu ; provenç. lup, lop ; catal. llop ; espagn. lobo ; ital. lupo ; du lat. lupus ; grec, λύϰος ; lithuan. vilka ; slave, vlŭkŭ ; anc. pers. varka ; sanscr. vrĭka. Le slave vrĭka explique la transition de varka, forme primitive de vrĭka, en valka, vlaka, et, par affaiblissement de l'a, vluka ; de là ϝλύϰος, λύϰος, et le latin lupus, par changement de la gutturale en labiale.

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En ancien français leu, du latin lupus (« loup »), lui même issu du osque-ombrien, du proto-italique *lukʷos, métathèses du proto indo-européen *wĺ̥kʷos. Le féminin lupa a donné louve par l’intermédiaire de l’ancien français love[1]. La forme lou(p) est dialectale ou analogique de louve.
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Phonétique du mot « loup »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
loup lu

Fréquence d'apparition du mot « loup » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « loup »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « loup »

  • Il ne faut pas enfermer le loup dans la bergerie.
    Proverbe français
  • Amitié de cour, foi de renards et société de loups.
    Sébastien Roch Nicolas, dit Nicolas de Chamfort — Maximes et pensées
  • Le loup attaque de la dent, le taureau des cornes.
    Horace en latin Quintus Horatius Flaccus — Satires, I, 1, 52
  • Madame, il fait grand vent et j'ai tué six loups.
    Victor Hugo — Ruy Blas, II, 3, billet du roi à la reine
  • Amants agneaux deviennent maris loups.
    Isaac de Benserade — Poème sur l'accomplissement du mariage de Leurs Majestés
  • La pire débauche est celle des femmes froides. Les apathiques sont des louves.
    Edmond et Jules de Goncourt
  • Ce loup ne savait pas encor bien son métier.
    Jean de La Fontaine — Fables, le Loup et le Chien maigre
  • Chair de loup, sauce de chien.
    Proverbe français
  • Brebis mal gardée du loup est tôt happée.
    Proverbe français
  • Un gentleman est un loup patient.
    Henriette Tiarks
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Traductions du mot « loup »

Langue Traduction
Anglais wolf
Espagnol lobo
Italien lupo
Allemand wolf
Chinois
Arabe ذئب
Portugais lobo
Russe волк
Japonais
Basque otso
Corse lupo
Source : Google Translate API

Synonymes de « loup »

Source : synonymes de loup sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot loup au scrabble : 6 points

Loup

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