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Flot

Variantes Singulier Pluriel
Masculin flot flots

Définitions de « flot »

Trésor de la Langue Française informatisé

FLOT1, subst. masc.

A.− Masse liquide agitée de mouvements divers.
1. Lame d'eau de mer soulevée par l'action du vent et dont la surface présente un mouvement d'ondulation plus ou moins accentué. Les flots de la mer, de l'océan. Flots agités qui se brisent sur les rochers caverneux (Bern. de St-P., Harm. nature,1814, p. 197).Des Antilles étaient venus les bois rares, des oiseaux diaprés et des coquilles où le bruit des flots sur ces plages heureuses chantait (Gide, Voy. Urien,1893, p. 16):
1. Si tu traversais l'océan, (...) tu verrais du moins la vague venir sur la vague, et même quand tu serais saisi par l'épouvante de l'abîme, tu apercevrais encore quelque chose. Tu verrais les dauphins qui fendent les flots verts et silencieux... Nerval, Sec. Faust,1840, p. 205.
P. anal. Flots d'un lac, d'un fleuve. La rivière paraissait ici rouler ses flots au fond d'un abîme naturel aux bords rapides (Gracq, Argol,1938, p. 99).
Au plur., littér. et poét. La mer. Le bruit, la fureur des flots. Dans les vues maritimes, le roulant azur des flots est renfermé sous l'azur fixe du firmament (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 551):
2. ... étonnée, et loin des matelots, Elle crie, elle tombe, elle est au sein des flots. Elle est au sein des flots, la jeune Tarentine. Son beau corps a roulé sous la vague marine. Chénier, Bucoliques,1794, p. 168.
SYNT. Flot écumant, amer, grondant, mouvant; flots agités, azurés, bleus, clairs, mouvants, mugissants, noirs, orageux; l'écume, le murmure, la surface des flots; le flot berce, coule, emporte, monte, murmure.
2. Au sing., MAR. La marée montante. Étale* de flot (anton. étale de jusant). Synon. flux.Le flot entre avec beaucoup d'impétuosité dans la Seine (Ac.1835-1932).Ils sortirent avec le jusant, rentrèrent avec le flot (Voy. La Pérouse,t. 2, 1797, p. 176).Courant de flot (Chevrillon, Bret. hier,II, 1925, p. 5).
SYNT. Quart de flot, demi flot, trois quarts de flot; ancre de flot.
3. MÉD. Signe du flot. ,,Perception, par la main posée à plat sur un des flancs du malade de l'onde de choc provoquée par la percussion de l'autre flanc, traduisant l'existence d'un épanchement liquidien intrapéritonéal libre`` (Méd. Flamm. 1975). Flot transthoracique (Dévé dsNouv. Traité Méd.,fasc. 5, 1, 1924, p. 321).
B.− P. anal. [Pour indiquer une grande quantité] Flot(s) + adj.Un flot de, des flots de (+ un subst. désignant un élément concret ou non).
1. [L'accent est mis sur le mouvement d'ondulation] Masse mouvante, de matière souple qui ondule à la manière des flots. Flots de rubans, de dentelles (cf. Musset, Mouche,1854, p. 301).Leurs longs cheveux, séparés par une raie médiane, leur tombaient en un flot bouclé et doré sur les épaules (G. Leroux, Roul. tsar,1912, p. 154).
2. [L'accent est mis sur la masse de liquide en mouvement] Liquide produit et/ou versé en grande quantité. Verser des flots de vin. Un flot de larmes me monta jusqu'aux yeux (Du Camp, Mém. suic.,1853, p. 76).Un flot de liquides noirs sortit, comme un vomissement, de sa bouche (Flaub., MmeBovary,t. 2, 1856, p. 188):
3. Elles firent entrer modestement dans leurs petites bouches une quantité étonnante de gâteaux au beurre et de confitures avec des flots de thé et de lait. Gobineau, Pléiades,1874, p. 118.
Flot rouge, écarlate, de pourpre. Flot de sang (cf. Leconte de Lisle, Poèmes trag.,1886, p. 110).De part en part, des poumons étaient traversés, les uns d'un trou si mince, qu'il ne saignait pas, les autres d'une fente béante d'où la vie coulait en un flot rouge (Zola, Débâcle,1892, p. 334).P. ext. Flot de sang. Rougeur. Un flot de sang envahit les joues de la jeune fille (Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 159).
Flot de bile (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 336).Au fig. Déverser des flots de bile. ,,Invectiver quelqu'un, se plaindre violemment de quelque chose`` (Lar. Lang. fr.).
Flots d'encre (au fig.). Production littéraire très abondante. Ces femmes qui plongent leurs peines de cœur dans des flots d'encre, et versent sur le papier les trésors de pureté et de grâce que renferme leur imagination (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 207).
Ce qui, à la manière du liquide, se répand brusquement, se déverse, inonde. Un flot de fumée; soulever des flots de poussière. Ces flots d'or, d'azur, de lumière, Ces mondes nébuleux que l'œil ne compte pas (Lamart., Harm.,1830, p. 296):
4. D'ailleurs en cet instant le soleil parut, et un tel flot de lumière déborda par-dessus l'horizon qu'on eût dit que toutes les pointes de Paris, flèches, cheminées, pignons, prenaient feu à la fois. Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 562.
3. [L'accent est mis sur la masse agitée de mouvements divers] Un flot humain, d'hommes, de voitures. Fendre les flots d'un nombreux auditoire (Ac.1835-1932).Sur le quai, on se bousculait, un flot de monde prenait d'assaut les secondes classes, à cause d'une fête qui avait lieu au Havre, le lendemain (Zola, Bête hum.,1890, p. 173).
4. Au fig. et dans des métaph. figées. Tout ce qui est prodigué avec abondance en se répandant à la manière des flots. Flot d'images déversé par la télévision; flot intarissable d'injures, de paroles; flot de joie. Flots de poésie (M. de Guérin, Poèmes poés.,1839, p. 129).Il est demeuré chez elle, dans la conversation, quelque chose de l'ingénuité expansive et du flot de paroles de la causerie des petites filles entre elles (Goncourt, Journal,1896, p. 973).La Missa Solemnis n'épuisait point, pour Beethoven, le flot d'émotions et de pensées, que soulevait en lui l'idée de la messe (Rolland, Beethoven,t. 2, 1937, p. 331):
5. Et plus triste encore, était ce tumulte recommençant, cette facilité d'indifférence et d'oubli, ce flot de vie qui montait inconscient, insouciant, joyeux, effaçant la douleur récente comme un léger sillon imprimé sur le sable. Moselly, Terres lorr.,1907, p. 292.
Spéc. Mouvement violent et irrésistible. Le flot révolutionnaire. Être ballotté par le flot troublé de la vie (Ménard, Rêv. païen,1876, p. 96).Alluvions apportées par le flot montant de la démocratie (Proust, Guermantes 1,1920, p. 15).
Rem. Flot est utilisé dans ce sens par l'informat. Flot de données (Pil. 1969). Flot des travaux en entrée (Informat. 1972).
5. Loc. adv. À flots. À profusion, en abondance. Couler, jaillir, pénétrer, se répandre, tomber, verser à flots, var. à longs flots, à larges flots. La lumière s'épanche à flots sur leurs dômes [des hêtres], rejaillit sur les feuilles, ruisselle en nappes, d'étage en étage, jusque sur le gazon (Taine, Notes Paris,1867, p. 234).V. aussi bordereau ex. 1 et cœur ex. 53 :
6. ... mais les tonneaux crevés, Forcés, déclos, Laissent couler à flots Les vins cuvés. Péguy, Quatrains,1914, p. 532.
Au fig. La sève créatrice coule encore à flots trop chargés d'énergie dans les veines de ces enfants des siècles d'action (Bourget, Essais psychol.,1883, p. 43).
C.− À flot. [Dans qq. expr.] Être à flot. Avoir assez d'eau pour flotter et ne pas toucher le fond. Mettre ou remettre à flot un bateau. La marée baissant rapidement, il nous fallut beaucoup de travail et de temps avant de pouvoir nous remettre à flot (Crèvecœur, Voyage,t. 3, 1801, p. 263).
Au fig. et fam. Être, se maintenir à flot. Avoir assez de moyens pour surmonter les difficultés financières, le volume du travail à fournir. Remettre à flot (une personne, une entreprise). Fournir l'aide nécessaire ou les fonds pour faire sortir d'une situation difficile. Je ne puis encore parler, mais j'ai l'absolue certitude de tout remettre à flot avant la fin de l'autre semaine (Zola, Argent,1891, p. 361):
7. Voyez-vous M. Lainé? Son heure approche, j'espère qu'il nous tirera de là, si on peut nous en tirer; un ministère de la partie raisonnable de la Chambre des Pairs, qu'on ne pourra accuser de démocratie, peut seul nous remettre à flot. Lamart., Corresp.,1830, p. 39.
MAR. Bassin à flot (cf. bassin II C). Cf. Bourde, Trav. publ., 1929, p. 269.
TECHNOL. (flottage). Mettre du bois à flot. Le confier à un cours d'eau pour qu'il le descende en flottant. À flot perdu. En confiant les bûches une à une au courant.
P. méton., vieilli. Train de bois qui flotte. Flot particulier, flot de communauté (Littré). Attesté en ce sens ds Littré, Nouv. Lar. ill. s.v. flottage et Lar. 20e.
Prononc. et Orth. : [flo]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 « marée montante » (G. Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 223); 2. 1176-81 « masse d'eau en mouvement » (Chr. de Troyes, Chevalier charrette, éd. M. Roques, 851); 3. [1552 (Ronsard, Amours ds Œuvres complètes, éd. P. Laumonier, t. 4. p. 77 : les flotz de ses deux tresses blondes)]; 1794 flot (de cheveux, etc.) [A. Chénier, Bucoliques, p. 29]; 4. 1662 « quantité considérable de liquide versé » (Corneille, Sertorius, III, 1). Au sens 1, d'abord attesté en norm. et en agn., prob. de l'a. nord. flód « flux », v. Romania t. 54, 1928, p. 400; FEW t. 15, 2, p. 147a, 149a; aux sens 2-4, d'un rad. frq. *flot- « flux, action de couler à flots », cf. le m. néerl. vlot « id. » (Verdam), vloten « couler à flots » (ibid.). L'a. fr. a également connu un terme fluet « fleuve; flot » (mil. du xiies. ds T.-L.), de l'a. b. frq. *fluod « fleuve; flot » (FEW t. 15, 2, p. 152a). Bbg. Gohin 1903, p. 336. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 95, 107, 188, 189. − Quem. DDL t. 2.

FLOT2, subst. masc.

A.− ,,Houppes de laine qui font partie du harnachement d'un mulet`` (Littré).
HIPPISME. ,,Récompense aux lauréats d'épreuves consistant en une cocarde d'où tombent des rubans. Le flot se suspend sur le côté au frontal de la bride du cheval`` (St-Riquier-Delp. 1975). Tout de suite guéri de la misère quand un de ses poulains (...) ou bien qu'une des juments avait remporté un « flot » dans une compétition rurale (La Varende, Gentilsh.,1948, p. 96).Attesté ds Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.
B.− Région. (Lorraine). Nœud (de ruban). Chevaux, (...) la queue nouée en flot (Erckm.-Chatr., Ami Fritz,1864, p. 161).Sa cravate, dont le flot avait été fait avec art par Katel (Erckm.-Chatr., Ami Fritz,1864, p. 174).Flot de ruban(s). Ensemble de rubans liés ou non à une cocarde.
Prononc. : [flo]. Étymol. et Hist. 1. 1680 « houppe de laine employée comme ornement des têtières des chevaux » (Rich.); 2. 1807 en lorr. « nœud (de ruban) » (Michel (J.-F.) Expr. vic.). Déformation de floc2*, prob. d'apr. la prononc. et sous l'infl. de flot1* et de flotte2*.
STAT. − Flot1 et 2. Fréq. abs. littér. : 6 379. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 12 453, b) 12 392; xxes. : a) 9 612, b) 4 079.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - ancien français

flot \Prononciation ?\ masculin

  1. Variante de fro.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)

Nom commun 1 - ancien français

flot \Prononciation ?\ masculin

  1. Flot.
    • Et cil qui deust faire, par semblant, paor es floz de la mer, e les mons faire percier. — (Machab. II, 8, XIIe s.)
    • Al premier flot irad ariere, s'il a vent. — (Thomas le martyr, 124, XIIe s.)
    • Atant esvos torné le vent ; Li vespres ert [était] bien avesprés, Et li flos tost au port montés. — (Floire et Blanceflor, 1352, XIIIe s.)
    • Tel flot y out de gens qu'on non pout apruichier — (Girart de Ross. V. 1479, XIVe s.)
    • Malgré les flots de la discordable fortune — (Christine de Pisan, Histoire de Charles V, I, 5, XVe s.)

Nom commun 2 - français

flot \flo\ masculin

  1. (Équitation) Prix composé d’une cocarde en tissu munie de rubans récompensant les premiers d’un concours équestre.
    • Il vivait parmi ses herbages et ses clos (on ne disait pas encore paddocks), oh ! petitement et sans nul faste, comme l'on pouvait, c'est-à-dire assez mal, mais joyeusement : tout de suite guéri de la misère quand un de ses poulains montrait de bonnes qualités, ou bien qu'une des juments avait remporté un « flot » dans une compétition rurale. — (Jean de La Varende, Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, éd. Dominique Wapler, 1948, page 96)
  2. (Lorraine) (Ardennes) Nœud à deux boucles, utilisé pour nouer un ruban, pour lacer une chaussure, etc.
    • […]. Je rentrai mon ventre, Mariette m'expliqua :
      — Le nœud doit être fort serré, avec les boucles du flot longues et égales d'avec les pendants. Attachez mon tablier pour vous entraîner
      .— (Anonyme, « Maria la débutante », le 3 août 2000, sur le site de Marie-Souillon (http:/geocities.ws/souillon/))
    • Nouer un flot dans ses cheveux, défaire le flot de ses lacets de chaussures ou du bolduc noué autour d'un cadeau : rien à voir ici avec un flot tel que la langue française l'entend. — (Hervé Atamaniuk, ‎Marianne Hass & ‎Marielle Rispail, Le Platt lorrain, Guide de conversation, collection Pour les Nuls, Paris : First-Gründ, 2012)

Nom commun 1 - français

flot \flo\ masculin Note d’usage : Il est principalement d’usage au pluriel et il s’emploie quelquefois absolument pour désigner la mer, un fleuve, etc.

  1. Masse liquide en mouvement.
    • Des flots de sang.
    • Le sang coulait à flots de sa blessure, il coulait avec abondance.
    • Je me rappelai le vol dans le fameux « pot au noir », le long de la côte de l’Amérique du Sud, où je fus obligé de raser les flots jusqu’à tremper les roues du Nungesser-Coli dans la crête d’une haute vague. — (Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
    • D’un coup de rasoir, je lui coupai la tête, et le tronc, d’où un flot de sang s’échappait, gigota quelques secondes sur le parquet. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
    • Il regardait au bas de la falaise la Morava tenter avec peine de faire pénétrer ses eaux vertes dans les flots boueux du Danube. — (Vercors, La Marche à l’étoile, éditions de Minuit, 1943, éd. 1946, page 20)
    • Mais il a aussi la propriété de diminuer le mouvement des vagues à la surface, ce qui explique l’apaisement des flots dans cette zone qui est une aire de repos pour les bateaux en difficulté. — (Le Petit Futé France 2007, page 139)
    • Être à flot, se dit d’un navire qui ne touche point le fond, qui est porté par l’eau.
    • Il n’y a pas assez d’eau pour que cette barque puisse être à flot.
    • Remettre à flot.
    • Être à flot, être sorti d’une situation difficile, surtout d’embarras financiers.
    • Mettre ou remettre quelqu’un à flot, lui fournir de quoi se tirer d’affaire.
    • Celui qui met un frein à la fureur des flots,
      Sait aussi des méchants arrêter les complots.
      — (Jean Racine, Athalie, acte I, scène 1)
  2. Marée montante, par opposition à jusant, la marée descendante.
    • Le flot et le jusant courant au large, sans interruption, pendant 2 ou 3 heures après la haute ou basse mer sur la côte, circonstance dont il faut soigneusement tenir compte en franchissant les bancs. — (C. B. Matenas, Renseignements nautiques sur les côtes de France, d’Angleterre, d’Écosse, 1851, page 213)
    • Le flot entre avec beaucoup d’impétuosité dans la Seine.
    • Le flot remonte très loin dans ce fleuve.
  3. (Figuré) Masse ; grande quantité.
    • […], le dernier lutteur s'avance au pas de tir; il prononce le mot sacramental, vise rapidement, jette son coup... le pigeon est tombé ! hurrah ! des cris retentissent , des larmes coulent, mais les flots du champagne bien davantage. Le triomphateur est entouré, embrassé, soulevé : beaux louis battant-neuf, belle argenterie mate, et les shakhand des hommes, et le sourire des femmes, tout est à lui. — (« Variétés : La Côte d'Azur », dans le Journal de Monaco, n° 1560 du mardi 26 juin 1888, page 3)
    • C'est un recueil de ses chroniques théâtrales avec une préface de Courteline. J'y rencontre des pages de maître, noyées exprès dans un flot d'outrance volontaire et préméditée. — (Anatole Claveau, Les snobs, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e éd., page 38)
    • D’un bond, Giselle fut debout ; la vie lui revint à flots, elle saisit les deux mains de Léonora. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Mais enfin c’était un flot de luthéranisme qui envahissait l’Angleterre consentante. — (Berthe Gavalda, Les Églises en Grande-Bretagne, Que sais-je ?, Presses universitaires de France, 1959, page 7)
    • Les Pays-Bas sont sous le choc et les diplomaties européennes embarrassées par le flot d’indignation qui se déverse sur le Qatar, partenaire économique et militaire privilégié. — (Victime de viol, une touriste condamnée, Vosges Matin, 14 juin 2016)
    • Des flots d’encre ont coulé dans ce débat, on a beaucoup écrit pour et contre.
    • Des flots de bile, amères invectives dictées par la colère, l’indignation.
  4. (Figuré) Mouvements important, grande foule en mouvement, multitude.
    • L’aide tient tête à un flot envahissant de jeunes gens résolus, en chapeaux melons et cravates conquérantes, qui brandissent des carnets de notes ou soulèvent des appareils photographiques. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 32 de l’édition de 1921)
    • Contenir les flots de la multitude irritée.
    • La foule l’entraînait ; un premier flot l’emporta vers l’entrée, un second l’en éloigna.
    • Suivre le flot.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

FLOT. n. m.
Masse liquide en mouvement. Il est principalement d'usage au pluriel et il s'emploie quelquefois absolument pour désigner la Mer, un fleuve, etc. Les flots de la mer, d'un fleuve, d'un lac. Chaque flot qui vient se briser contre le rivage. Le vent soulève les flots. Fendre les flots. Le bruit des flots. Les rives que la Seine baigne de ses flots. Être à flot se dit d'un Navire, d'un bateau, etc., qui ne touche point le fond, qui est porté par l'eau. Il n'y a pas assez d'eau pour que cette barque puisse être à flot. On dit dans un sens analogue Mettre, remettre à flot. Figurément, Être à flot, signifie Être sorti d'une situation difficile, surtout d'embarras financiers; Mettre ou remettre quelqu'un à flot, Lui fournir de quoi se tirer d'affaire. Bassin à flot. Voyez BASSIN. Par extension, Le sang coulait à flots de sa blessure, Il coulait avec abondance. On dit dans un sens analogue À flots pressés. À longs flots. Des flots de sang. Des flots de lumière. Des flots de poussière, de fumée, etc. Par exagération, Des flots d'encre ont coulé dans ce débat, On a beaucoup écrit pour et contre. On dit aussi Des flots de bile, D'amères invectives dictées par la colère, l'indignation, l'envie.

FLOT se dit encore, au figuré, des Mouvements d'une grande foule, d'une multitude, et s'applique souvent aussi à la foule, à la multitude même. Contenir les flots de la multitude irritée. La foule l'entraînait; un premier flot l'emporta vers l'entrée, un second l'en éloigna. Fendre les flots d'un nombreux auditoire. Suivre le flot. Il désigne aussi le Flux et le reflux de la mer, la marée; et, plus ordinairement, le Flux, la marée montante seulement, par opposition à Jusant, qui signifie la Marée descendante. Le flot vient, monte jusque-là. Le flot entre avec beaucoup d'impétuosité dans la Seine. Le flot remonte très loin dans ce fleuve.

Littré (1872-1877)

FLOT (flo ; le t ne se lie pas dans le parler ordinaire ; au pluriel, l's se lie : les flo-z orageux) s. m.
  • 1Lame d'eau soulevée dans la mer par l'action du vent. Les flots écumeux. Chaque flot qui vient se briser contre le rivage. Le flot qui l'apporta recule épouvanté, Racine, Phèdre, V, 6. Celui qui met un frein à la fureur des flots, Racine, Athal. I, 1.

    Fig. Essayez, je vous prie, De calmer doucement les flots de sa furie, Mairet, Sophon. IV, 6. Nous l'avons vu retiré dans sa maison, où il conserva la tranquillité parmi les incertitudes des émotions populaires et d'une cour agitée ; et, résigné à la Providence, il vit sans inquiétude frémir à l'entour les flots irrités, Bossuet, le Tellier. Il [l'homme] a, comme la mer, ses flots et ses caprices, Boileau, Sat. VIII. Un bruit… Sur Joad, accusé de dangereux complots, Allait de sa colère [d'Athalie] attirer tous les flots, Racine, Ath. III, 4.

  • 2 Au plur. La mer. Il aperçut de loin au milieu des flots un vaisseau arrêté qui n'osait approcher de l'île, parce que tous les pilotes connaissaient que l'île de Calypso était inaccessible à tous les mortels, Fénelon, Tél. VII. Seriez-vous insensible au malheur d'un fils qui, cherchant son père à la merci des vents et des flots, a vu briser son navire contre vos rochers ? Fénelon, ib. I. Le vent impétueux qui soufflait dans ses voiles L'enveloppe ; étonnée et loin des matelots, Elle tombe, elle crie, elle est au sein des flots, Chénier, Élég. XX. Reine des flots, sur ta barque rapide Vogue en chantant, au bruit des longs échos ; Les vents sont doux, l'onde est calme et limpide ; Le ciel sourit : vogue, reine des flots, Béranger, le Prisonnier.
  • 3Il se dit aussi des lames d'eau soulevées dans un lac, dans un fleuve par le vent ou par toute autre cause. Les flots du lac de Genève. Le fleuve roulait ses flots avec rapidité.

    Les flots ou le flot d'un fleuve, se dit quelquefois simplement pour les eaux de ce fleuve. La Seine, au pied des monts que son flot vient laver, Boileau, Ép. VI.

  • 4La marée montante, par opposition au jusant, qui est la marée descendante. Le flot entre bien avant dans la Garonne. Sera réputé bord et rivage de la mer, tout ce qu'elle couvre et découvre pendant les nouvelles et pleines lunes, etc. jusques où le grand flot de mars se peut étendre sur les grèves, Ordonn août 1681.

    Quart de flot, demi-flot, et trois quarts de flot, le quart, le demi et les trois quarts du montant de la mer.

    Dans la Seine maritime, le mascaret se nomme flot ou barre.

  • 5Il se dit de ce qui ondule comme font les flots. Des cheveux qui tombent à longs flots. Les flots d'une noire chevelure.
  • 6 Fig. Il se dit de ce qui abonde comme un flot. Vomir des flots de sang. Tu verras des flots d'or rouler dans ta maison, Tristan, M. de Chrispe, IV, 2. Et nous épargnerons ces flots de sang romain Que versent tous les ans votre bras et ma main, Corneille, Sertor. III, 2. Quels flots de sang pour elle avez-vous répandus ? Racine, Iphig. IV, 4. L'onde approche, se brise et vomit à nos yeux Parmi des flots d'écume un monstre furieux, Racine, Phèdre, V, 6. Pareil à cet aiglon qui de son nid tranquille, Voyant près du soleil son père transporté Nager avec orgueil dans des flots de clarté, S'élève, bat les airs de son aile indocile, Retombe…, Gilbert, le Poëte malheureux. Versant des flots de larmes, je me séparai de la fille de Lopez, Chateaubriand, Atala. …Imprégné des flots de musc et d'ambre Qu'un fat exhale en se mirant, Béranger, Mon habit. À longs flots puisez l'allégresse Dans ces flacons d'un vin mousseux, Béranger, Mes cheveux.

    Par exagération. Des flots d'encre ont coulé dans ce débat, on a beaucoup écrit pour et contre.

    Des flots de bile, de violentes invectives dictées par la colère, l'indignation, le mépris. Ou bien quand Juvénal, de sa mordante plume Faisant couler des flots de fiel et d'amertume, Gourmandait en courroux tout le peuple latin, Boileau, Sat. VII.

    Poétiquement. Des flots d'harmonie, une musique ou une poésie qui charme et emplit l'oreille.

  • 7Les mouvements d'une grande foule ; la multitude elle-même. Et pour calmer enfin tous ces flots d'ennemis, Boileau, Sat. IX. Cotin, à ses sermons traînant toute la terre, Fend des flots d'auditeurs pour aller à sa chaire, Boileau, ib. Je doute que le flot des vulgaires humains…, Boileau, ib. X. Je n'ai percé qu'à peine Les flots toujours nouveaux d'un peuple adorateur, Racine, Bérén. I, 3. Madame, suivez-moi ; Ne craignez ni les cris, ni la foule impuissante D'un peuple qui se presse autour de cette tente… Ces flots tumultueux s'ouvriront devant vous, Racine, Iph. V, 2. Par les flots de ce peuple entraînée en ces lieux, Voltaire, Mér. V, 6.

SYNONYME

FLOT, VAGUE, HOULE. Le flot est l'eau de la mer soulevée, qu'il y ait ou non tempête. La vague est le flot d'une mer agitée. La houle est la vague qui continue à se soulever quand la tempête est calmée.

HISTORIQUE

XIIe s. Et cil qui deust faire, par semblant, paor es floz de la mer, e les mons faire percier…, Machab. II, 8. Li tien fluct sur mei trespasserent, Liber psalm. p. 56. Al premier flot irad ariere, s'il a vent, Th. le mart. 124.

XIIIe s. Atant esvos torné le vent ; Li vespres ert [était] bien avesprés, Et li flos tost au port montés, Fl. et Bl. 1352. Nous leur devons repondre de kemun feu [incendie], de kemun fluet [inondation], de kemun tempiest, Du Cange, fluentare.

XIVe s. Nous faisons savoir que nous tenons en fief de M. Jehan duc de Brabant l'avoerie et le [la] seignorie de Malines, le flot d'aiwe [ce qui est apporté par le flot], les chemins et le marchiet du seil, du poisson et des bestes, Du Cange, fluctus. Tel flot y out de gens qu'on non pout apruichier, Girart de Ross. V. 1479.

XVe s. Malgré les flots de la discordable fortune, Christine de Pisan, Hist. de Charles V, I, 5.

XVIe s. Le vent, s'il luy commande, Souffle tempestueux ; Et s'enfle en la mer grande Le flot impetueux, Marot, IV, 318. Durant ce gros alarme, l'ennemy ne pouvoit ouyr le flot de l'eaue, par où ils cheminoient, Du Bellay, M. 421. On connoist de quel costé est l'enfleure au mouvement du flot [fluctuation chirurgicale], et y a un son comme d'une bouteille à demy remplie, Paré, VI, 10. …Qu'il s'entend quand la mer monte et baisse, de plaine mer ou basse mer, à demy ou quart de flocq ou d'esbe, Ant. de Conflans, les Faits de la marine, dans JAL.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

FLOT, s. m. les FLOTS, (Mar.) se dit des eaux de la mer, lorsqu’elles sont agitées ou poussées par le vent.

Etre à flot, c’est avoir de l’eau suffisamment sous le navire, pour qu’il se soûtienne sans toucher.

N’être pas à flot, c’est toucher sur le fond.

Mettre à flot, c’est relever un bâtiment lorsqu’il a touché ; ce qui arrive lorsqu’il est échoüé à mer basse, & qu’elle vient à monter, & l’eau augmenter assez pour le faire flotter. (Z)

Flot, s. m. (Hydrogr. & Marine.) c’est ainsi que les Marins appellent le flux dans les marées, c’est-à-dire l’élevation des eaux de la mer ; & ils appellent jusant, l’abaissement ou reflux de ces eaux. Voyez Flux & Reflux, Marée.

Flot, terme de Riviere, se dit en matiere de bois flotté.

Il y a 2000 cordes de bois à flot.

Le flot commencera le mois prochain, pour dire que l’on jettera le bois à flot.

Le flot est fini il y a huit jours.

Flot, (Sellier.) houppes ou flocons de laine dont on orne la têtiere des mulets.

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Étymologie de « flot »

Provenç. fluctz ; ital. flutto ; du latin fluctus, qui tient à fluere, couler.

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(Nom 1) (XIIe siècle) De l’ancien bas vieux-francique *flôt (« flux, cours d’eau »), de fluod, « fleuve » ; apparenté à flotte (« radeau ») en suédois, vlot (« radeau ») en néerlandais, fleet (« flotte ») et flood (« inondation ») en anglais, Flotte (« flotte ») en allemand.
Littré[1] tire le mot du latin fluctus, mais l’étymon est germanique[2] et apparenté au latin pluit (« pleuvoir ») ; le \f\ germanique pour \p\ se retrouve dans fief, apparenté au latin pecus.
(Nom 2) (XVIIe siècle) Apparait avec le sens de « houppe de laine employée comme ornement des têtières des chevaux », variante de floc (« touffe de laine »), dialectalement prononcé \flo\.
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Phonétique du mot « flot »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
flot flo

Évolution historique de l’usage du mot « flot »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « flot »

  • Celui qui met un frein à la fureur des flots Sait aussi des méchants arrêter les complots. Jean Racine, Athalie, I, 1, Joad
  • Le flot, qui l'apporta, recule épouvanté. Jean Racine, Phèdre, V, 6, Théramène
  • […] Certes, la galère domine Le flot qui se ploie et s'incline, Cependant, le flot seul est maître. Sándor Petőfi, Un océan s'est soulevé
  • Le génie est un flot baigné par la folie. De Emile Augier / Maître Guérin , 
  • Je tiens le flot de la rivière comme un violon. De Paul Eluard / Le livre ouvert , 
  • Ce qu’apporte le flot s’en retourne avec le jusant. De Proverbe breton , 
  • Avant, l’argent coulait à flot, maintenant j’éponge mes dettes. De Vincent Roca / On n’a jamais vu une banane flamber au casino , 
  • Le cinéma pour moi est ce qui, sous une forme artistique, approche le plus du flot même de nos perceptions. De Jim Morrison / Personne ne sortira d’ici vivant , 
  • Changer de siècle ne signifie après tout qu'un jour de plus dans le flot ininterrompu de nos ridicules calendriers humains. De Monique Proulx , 
  • Parfois, il y a plus de grandeur à attendre que le flot vous emporte qu'à se débattre contre le courant. De Jacques Attali / La Vie éternelle , 
  • Qu’est-ce que Dieu fait donc de ce flot d’anathèmes Qui monte tous les jours vers ses chers Séraphins ? De Charles Baudelaire / Les Fleurs du mal , 
  • Les assassinats légaux n'empêchent pas le flot de la liberté de se soulever à de longs intervalles et d'entraîner toujours dans son impitoyable courant quelques-uns de ceux qui sont assez fous pour vouloir faire digue. De Victor Schoelcher , 
  • Marcher dans une foule signifie ne jamais aller plus vite que les autres, ne jamais traîner la jambe, ne jamais rien faire qui risque de déranger l'allure du flot humain. De Paul Auster / Moon Palace , 
  • Celui qui a fait un naufrage tremble devant des flots tranquilles. De Ovide , 
  • Un naufragé garde l’horreur des flots, même tranquilles. De Ovide / Les pontiques , 
  • Les flots passent les uns après les autres et se poursuivent éternellement. De Li Po , 
  • Sois comme un promontoire contre lequel les flots viennent sans cesse se briser. De Marc-Aurèle , 
  • O flots abracadabrantesques Prenez mon cœur, qu'il soit sauvé. De Arthur Rimbaud / Poésies , 
  • Ce mardi midi, au port de Lézardrieux, un vieux gréement est resté bloqué sur la porte du port à flot qui risque à nouveau d’être endommagée. Les sapeurs-pompiers de Paimpol sont intervenus mais il faudra attendre la marée montante, vers 22 h pour débloquer le bateau échoué en équilibre instable. Pompiers et plongeurs assisteront le renflouage pour limiter tout risque. Le maire Henri Paranthoën, présent sur les lieux, a regretté que le plaisancier n’ait pas tenu compte des informations sur l’écran qui précise la hauteur d’eau, dont il faut tenir compte en fonction du tirant d’eau de son bateau. Le Telegramme, À Lézardrieux, un bateau bloque la porte du port à flot - Lézardrieux - Le Télégramme
  • Celui qui met un frein à la fureur des flots Sait aussi des méchants arrêter les complots. Jean Racine, Athalie, I, 1, Joad
  • Le flot, qui l'apporta, recule épouvanté. Jean Racine, Phèdre, V, 6, Théramène
  • […] Certes, la galère domine Le flot qui se ploie et s'incline, Cependant, le flot seul est maître. Sándor Petőfi, Un océan s'est soulevé
  • Le génie est un flot baigné par la folie. De Emile Augier / Maître Guérin , 
  • Je tiens le flot de la rivière comme un violon. De Paul Eluard / Le livre ouvert , 

Images d'illustration du mot « flot »

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Traductions du mot « flot »

Langue Traduction
Anglais flow
Espagnol fluir
Italien flusso
Allemand fließen
Chinois
Arabe تدفق
Portugais fluxo
Russe течь
Japonais フロー
Basque osotasunean
Corse flussu
Source : Google Translate API

Synonymes de « flot »

Source : synonymes de flot sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « flot »

Combien de points fait le mot flot au Scrabble ?

Nombre de points du mot flot au scrabble : 7 points

Flot

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