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Dépit

[depi]
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Définitions de « dépit »

Dépit - Nom commun

  • Sentiment d'irritation et d'aigreur provoqué par une atteinte à l'amour-propre, souvent lié à une déception ou à un ressentiment tenace.

    La féodalité uzbek (les chefs tribaux, les H’ôzà, traditionnels pourvoyeurs de l'administration, le haut clergé sunnite) voyait avec dépit le pouvoir lui échapper.
    — Hélène Carrère d'Encausse, Réforme et révolution chez les Musulmans de l'Empire russe: Bukhara

Expressions liées

  • Dépit amoureux (amertume passagère éprouvée par l'amant déçu)
    Hier, ce matin encore, je le défendais contre toi-même. Sa passion l'égare, me disais-je; ce n'est qu'un dépit amoureux. Toutefois, comme il s'agissait de ton bonheur, j'ai pensé que la chose méritait réflexion.
    — Sandeau, Sacs et parchemins
  • Le dépit amoureux
  • Par dépit
    De plus tourmentées existent : celles qui se sont mariées par dépit; affreuse résolution que ces mariages
    — Gozlan, Notaire

Étymologie de « dépit »

Du latin despectus, dérivé de despicere signifiant « regarder de haut en bas, mépriser ». Ce mot est formé de la préposition de, et spicere, « regarder ». En ancien français, le mot devient despit signifiant « mépris ».

Usage du mot « dépit »

Évolution historique de l’usage du mot « dépit » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « dépit » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « dépit »

Antonymes de « dépit »

Citations contenant le mot « dépit »

  • Il faut bien sûr imaginer Paul, tout en force, le regard baissé déjouant pour l’instant la description, le menton saillant, la mâchoire prognathe, sa stature excédant la mienne, l’impossibilité dans laquelle il est toujours de faire oublier son corps en dépit des mouvements qui lui traversent l’âme, fréquemment d’ailleurs car Paul est un sensible, un sentimental, même, doublant chez lui le musculaire toujours trahi quelle que soit l’ampleur de la chemise, la coupe du pantalon, la délicatesse de certains gestes, passons sur certains gestes, le visage suscitant chez l’observateur un irrépressible besoin de poncifs, nez épais, lèvres fortes, sourire enfantin, gourmand, la manière dont ses mains battent l’air quand il s’échauffe, le verbe non point tant facile que haut, expéditif et désaccordé souvent, mais sincère, toujours, mieux vaut en rire, maintenant, et d’ailleurs il se tait, il ne répond pas, je dois répéter ma question, il lève enfin les yeux, de beaux yeux, surtout un beau garçon, non pas un beau regard, donc, c’est du reste dommage, avec un beau regard j’aurais compris que Sandra, je n’aurais sans doute rien eu à dire, je n’ai d’ailleurs rien dit, à quoi bon, que dire à une femme qui vous quitte pour un homme dont les yeux sont seulement beaux, on se prend à rêver au contraire d’un amant au charme secret, plus proche de celui qu’on croyait exercer, ou qu’on n’exerce plus, qu’importe, un homme qui puisse prétendre à quelque vraie relève, dont on puisse tirer sinon profit du moins fierté, mais non, c’est cet homme-là que Sandra avait choisi, contre tout attente, ou en réponse à son attente, comment savoir, un homme dont le poids s’aggravait maintenant de celui de son mensonge, peut-être plus pervers au fond que ce qu’on avait pensé, duplique derrière le muscle, noyant des trésors de rouerie dans l’eau bleutée de son regard.
    Christian Oster — Paul au téléphone – Éditions de Minuit 1996
  • D’autres avant lui nous avaient entraînés sur tous les océans et sur tous les fleuves. Mais personne que Loti n’a éclairé pour nous les ténèbres de ces cœurs sauvages : Yves, Ramuntcho, spahis, quartiers-maîtres, pêcheurs, êtres frustes, oiseaux farouches, grands albatros, qu’il a un instant capturés et retenus. Loti avait certes le droit, comme il le fit, de haïr le naturalisme : l’œuvre d’un Zola, d’un Maupassant, calomnie le paysan et l’ouvrier. Lui seul, à travers les grossièretés, les brutalités de surface, a atteint cette âme vierge du peuple, cette terre inconnue dont aucune culture n’a changé l’aspect éternel, cette mer qui, en dépit des pires violences, a sa douceur secrète, sa bonté sans ruse, ses longues fidélités.
    Mauriac — Le Roman
  • Devoir la vie à un malfaiteur, accepter cette dette et la rembourser, être, en dépit de soi-même, de plain-pied avec un repris de justice, et lui payer un service avec un autre service ; se laisser dire : Va-t'en, et lui dire à son tour : Sois libre; sacrifier à des motifs personnels le devoir…
    Victor Hugo — Les Misérables

Traductions du mot « dépit »

Langue Traduction
Anglais spite
Espagnol despecho
Italien dispetto
Allemand trotz
Chinois 尽管
Arabe رغم
Portugais despeito
Russe озлобленность
Japonais 悪意
Basque arren
Corse malgradu
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.