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Cri

Variantes Singulier Pluriel
Masculin cri cris

Définitions de « cri »

Trésor de la Langue Française informatisé

CRI, subst. masc.

A.− Son(s) généralement bref(s) et aigu(s), émis instinctivement par les cordes vocales sous l'effet de certaines émotions.
1. Expression phonique d'une sensation, d'un état physique ou moral, ressenti en profondeur très intensément.
a) Domaine physique :
1. En songe quelque temps son âme sommeilla. Comme un coup dans le cœur un cri la réveilla : C'était ce cri de soif, insensible à l'oreille, Auquel dans son repos une mère s'éveille, De ses pauvres petits le doux vagissement, Qui venaient à sa mort demander l'aliment : Lamartine, La Chute d'un ange,1838, p. 901.
b) Domaine moral :Un choc épouvantable eut lieu, suivi d'un immense cri de désespoir et d'effroi (Ponson du Terrail, Rocambole,t. 4, Les Exploits de Rocambole, 1859, p. 17):
2. On n'est pas maître du soulèvement de toutes les puissances de l'âme, d'une pareille lame de fond : un cri de détresse vient aux lèvres; je ne l'ai pas retenu. Je n'en ai pas honte... Bernanos, L'Imposture,1927, p. 341.
SYNT. a) Cri + adj. Cri aigu, déchirant, désespéré, douloureux, étouffé, général, guttural, joyeux, perçant, plaintif, rauque, sauvage, sourd, terrible. b) Adj. + cri. Faible, grand, horrible, léger, long, petit, seul cri. c) Cri + de + subst. Cri d'admiration, d'angoisse, de colère, de désespoir, d'effroi, d'épouvante, d'étonnement, d'horreur, de joie, de rage, de révolte, de soif, de souffrance, de surprise, de terreur, de triomphe, de victoire. d) Cri + verbe. Jaillir, monter, redoubler, s'élever. e) Verbe + cri. Arracher, entendre, étouffer, jeter, laisser échapper, répéter, retenir un/son cri.
2. Son de voix caractérisant un animé et, p. ext., une situation, un événement.
a) [À propos d'un être humain ou, p. ext., d'une situation propre à un être humain] Le son de la voix de celui qu'elle aimait, (...) le premier cri de l'enfant qu'elle portait dans son sein (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 413).Un cri de femme surprise (Zola, Nana,1880, p. 1207).
b) [À propos d'un animal] :
3. Quelques chiens aboyaient à la lune; la chouette poussait son cri funèbre, et les crocodiles vagissaient entre les roseaux du fleuve, imitant le cri d'un enfant en détresse. Gautier, Le Roman de la momie,1858, p. 287.
SYNT. Cri de bête, de chouette, de cigale, d'oiseau. PARAD. (Quasi-)synon. beuglement, braillement, braiment, glapissement, grognement, gueulement, hurlement, mugissement.
P. anal. [À propos d'une pers.] Pousser des cris de merluche, d'orfraie, de paon. Céline (...) poussa des cris de merluche (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 164).
3. P. anal.
a) [À propos d'un instrument de musique] :
4. ... ce cri de flûte à peu près effacé introduit dans la plainte des hautbois et des violoncelles comme un rappel des joies du monde qui la rend plus désespérée. Faure, L'Esprit des formes,1927, p. 212.
b) [À propos d'un objet métallique qui frotte contre un autre objet] Avec une valeur légèrement péj. Bruit aigre, peu harmonieux. Cri des ciseaux. Le chantonnement plaintif des pompes et des puits, le cri du silex sur les faux (Arland, Ordre,1929, p. 32).
Spéc. Bruit de l'étain qu'on plie. Une de ses propriétés les plus spéciales, le cri ou bruissement qu'il [l'étain] fait entendre lorsqu'on le plie (Berthelot, Orig. alchimie,1885, p. 230).
c) [À propos de diverses choses] (Quasi-)synon. bruissement, crissement.D'innombrables cuisines, d'où (...) s'échappe un cri de friture (Claudel, Connaiss. Est,1907, p. 31).
En partic. Cri de la soie. Le cri d'une étoffe de soie (Balzac, Curé vill.,1839, p. 250).
B.− Brèves paroles prononcées à pleine voix pour prévenir quelqu'un, pour exprimer quelque chose.
1. Appel ou avertissement, en cas de danger ou pour encourager à la lutte. Un grand bruit d'armes et le cri de guerre des Français : « Mont-Joye et Saint Denis » (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 1, 1821-24, p. 259):
5. ... le cri de trahison retentit jusqu'au bout des promenades : « Nous sommes perdus! ... Trahis! ... » On n'entendait que cela (...) c'était une clameur immense, épouvantable. Erckmann-Chatrian, Le Conscrit de 1813,1864, p. 210.
P. métaph. En vain le sensible Fénelon avoit jeté le premier cri d'alarme au commencement du siècle. « Qui pourra remédier, disoit-il, aux maux de nos églises » (Bonald, Législ. primit.,t. 1, 1802, p. 205).Il y a, sur la tombe d'une Américaine, ce beau cri de guerre de la foi : Resurgam (Goncourt, Journal,1860, p. 808).
Cri d'armes. Phrase de ralliement propre à une armée, une famille; p. méton. inscription sur les armoiries de cette phrase de ralliement. Les armoiries sont complétées par le cri qui se place à la partie supérieure de la composition (L'Hist. et ses méth.,1961, p. 754).
Expr. À cor et à cri (v. cor1).
P. ext. Bruit d'un instrument destiné à appeler, à avertir. Aussi longtemps que le clocher lancerait dans l'espace son cri d'appel (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1514):
6. Lentement empli du long cri d'une sirène, le vent, qui apportait la rumeur presque éteinte de la ville en état de siège et le sifflet des vedettes qui rejoignaient les bateaux de guerre, passa sur les ampoules misérables allumées au fond des impasses et des ruelles; ... Malraux, La Condition humaine,1933, p. 192.
2. Annonce faite publiquement à voix haute.
En partic. Annonce d'un marchand ambulant. Le cri des marchandes « d'oublies » (Dumesnil, Hist. théâtre lyr.,1953, p. 202):
7. ... j'ai retrouvé un à un, comme du fond de ma fatigue, tous les bruits familiers d'une ville que j'aimais et d'une certaine heure où il m'arrivait de me sentir content. Le cri des vendeurs de journaux dans l'air déjà détendu, les derniers oiseaux dans le square, l'appel des marchands de sandwiches, la plainte des tramways... Camus, L'Étranger,1942, p. 1192.
P. ext. Dernier cri (gén. en appos. avec une valeur d'adj. inv.). Dernière nouveauté consacrée par l'opinion publique. Vêtues à la française; les femmes très « mode » tout dernier cri (Jouhandeau, M. Godeau,1926, p. 294).Il paraît que Marconi a des disques dernier cri (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 147).
Spéc. Proclamation d'un magistrat. Faire le cri :
8. L'arrêt fut lu trois fois en présence du peuple, et chaque fois le cri fut fait par l'exécuteur de la haute-justice, c'est-à-dire par mon père. Balzac, Œuvres diverses,t. 1, 1850, p. 564.
3. Expression à voix haute d'une opinion, notamment d'une protestation, émanant généralement d'une foule. Ce fut comme la clameur montant d'une marée. Nana! Nana! Nana! Le cri roulait, grandissait, avec une violence de tempête, emplissant peu à peu l'horizon (Zola, Nana,1880, p. 1404):
9. Soldats tyrans du peuple obscur et gémissant, Et juges endormis aux cris de l'innocent; Ministres oppresseurs, dont la main détestable Plonge au fond des cachots la vertu redoutable. Chénier, Épître sur ses ouvrages, 1794, p. 203.
Cri (public). Opinion générale. A s'en tenir aux noms qui sont en ligne [pour l'Académie], et puisque le cri public ne proclame personne, M. Mazères semble avoir pour lui l'ancienneté des titres (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 1, 1863-69, p. 397).Cris séditieux, cris de sédition. Opinion portant atteinte à l'autorité et manifestée dans un lieu public :
10. ... on ne prêche plus aux citoyens que le repos et la confiance; le mot de liberté passe presque pour un cri de sédition... Robespierre, Discours,Sur le jugement de Louis XVI, t. 9, p. 91.
Expr. et loc. Crier, jeter, pousser les hauts cris (cf. Poincaré, Hyp. cosmogon.,1911, p. LIX).Arg. Aller au(x) cri(s). Protester. Chez les I.P.A. [Inspecteurs Principaux Adjoints] le Nantais [arrêté comme malfaiteur] allait au cri. Puisque j'vous dis que j'suis commerçant! Vous avez pas le droit (Le Breton, Razzia,1954, p. 100).Faire du cri. Faire du scandale. Le cri terrible qu'ils osaient [eux, des caves] lui faire certains jours [à lui, vieux teneur de loterie truquée]! (Simonin, Pt Simonin ill.,1957, p. 266).Ce n'est qu'un cri, il n'y a qu'un cri. Il n'y avait qu'un cri... de tous côtés on me répondait : « Oscar charmant jeune homme! » (Labiche, Choix d'un gendre,1869, 3, p. 363).
PARAD. (Quasi-)synon. clameur, huée, improbation, protestation, réclamation, récrimination, tapage, tumulte, vacarme.
P. métaph. Expression écrite ou figurative d'un idéal :
11. Dans une partie de la Phrygie chrétienne, d'humbles épitaphes font retentir le cri courageux du défi de la secte montaniste devant la persécution : « tombeau élevé par des chrétiens à des chrétiens ». L'Hist. et ses méthodes,1961, p. 462.
En partic. [À propos d'un artiste] Du Michelet encore! − Il a de beaux cris, dit Pierre (Morand, Homme pressé,1941, p. 108).
P. anal. Ce qui possède une expressivité puissante, propre à attirer vivement l'attention. Des nuances, des demi-teintes : Évite le cri des couleurs (Lorrain, Gris., Évangile, 1887, p. 115).Les façades blêmes des maisons endormies, épuisées de réclames électriques, de grimaces et de cris de lumière (Sem, Ronde de nuit,1923, p. 94).
4. Voix intérieure puissante, traduisant spontanément une opinion sincère, un élan de l'âme. Cri du cœur, de mort. Des hommes assez infortunés pour étouffer le cri de la conscience (Chateaubr., Génie,t. 1, 1803, p. 239).Vraie prière et cri de l'âme (Dupanloup, Journal,1864, p. 253).
Prononc. et Orth. : [kʀi]. Ds Ac. 1694-1932; Ac. 1694 et 1718 admettent également la graph. cry. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 950-1000 « son émis avec force par la voix de l'homme (en signe d'appel) » (Passion, éd. d'A. S. Avalle, 314); av. 1510 a cry et a cors (G. Coquillard, Monologue, éd. M. J. Freeman, 105); 1691 fig. (Racine, Athalie, V, 6 : de leur sang ... faire cesser les cris); b) 1120-35 en parlant des animaux (Ph. de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 789); 2. 1165-76 « réputation (le plus souvent défavorable), réprobation publique » (Chr. de Troyes, Cligès, éd. M. Roques, 5269); 3. ca 1230 « publication, proclamation publique, ban » (Gaydon, 199 ds T.-L.); p. ext. 2emoitié xiiies. [ms.] « appel, annonce d'un marchand des halles » (G. de La Villeneuve, Crieries de Paris, éd. Barbazan et Méon, II, 109); 1892 du dernier cri (Courteline, Conversion d'Alceste, Bonnes occasions, p. 228). Déverbal de crier*. Fréq. abs. littér. : 12 522. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 15 612, b) 22 521; xxes. : a) 22 246, b) 14 375. Bbg. Dokoupil (G.). Elle eut un cri. In : [Mél. Haskovee (P.M.)]. Brünn, 1936, pp. 110-115. − Gottsch. Redens. 1930, p. 99, 287, 455. − Goug. Mots t. 2 1966, p. 104. − Quem. Fichier. − Rog. 1965, p. 127, 180. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 140.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

cri \kʁi\ masculin singulier

  1. (Linguistique) Langue des Cris, appartenant à la famille algonquienne.
    • Les langues algonquiennes dominent l’est du Canada, de la Nouvelle-Écosse aux rives de la baie d’Hudson et même au-delà, le cri étant la plus parlée d’entre elles. […] Le cri et l’ojibwa sont, avec l’inuktitut, les seules langues indigènes dont les linguistes ne prévoient pas l’extinction prochaine. Pour certains d’entre eux, cri, attikamek, innu et naskapi ne sont que des dialectes d’une même langue. Mais les peuples qui les parlent tiennent à marquer leurs différences : Cris et Naskapis ont adopté l’écriture syllabique, alors que les autres utilisent l’alphabet latin. […] Le cri du Sud s’écrit différemment du cri du Nord. — (L’Actualité, 16 février 2007)
    • Aujourd’hui, dans les réserves, observe Louis-Jacques Dorais, c’est en cri, en innu ou en atikamekw que se fait l’enseignement, de la maternelle jusqu’à la deuxième ou troisième année. — (Contact, Le magazine des diplômés et des partenaires de l'Université Laval, printemps 2008)

Adjectif - français

cri \kʁi\ masculin

  1. (Géographie) Relatif aux Cris, à leur langue, à leur culture.
    • La Nation crie.
    • La Loi québécoise concernant les villages cris.
    • Un jeune chasseur cri revenait d'un très long voyage. — (Serge Bouchard, L'œuvre du Grand Lièvre Filou, Éditions MultiMondes, 2018. p. 87)

Nom commun 1 - français

cri \kʁi\ masculin

  1. Action de crier, son perçant ou puissant émis par la voix d’un être humain ou d’un animal.
    • Jeter, pousser les hauts cris.
    • Cette innovation fit jeter les hauts cris.
    • Ne faire qu’un cri, se dit d’un malade qui crie sans discontinuer.
    • Et puis le silence , ce grand silence qui plane au-dessus des solitudes islandaises , et que trouble seul le sifflement du vent ou le cri des pluviers dorés. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 81)
    • Les matches se disputaient au milieu d’un grand vacarme produit par les cris des parieurs comme les parties de chistera en Espagne. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Des nuits entières, durant un mois, j’ai entendu hurler des hommes que l’on torturait, et leurs cris résonnent pour toujours dans ma mémoire. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • Dans la loge de la vedette, à gauche, les chiens jappaient à petits cris aigus. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • On n’entend que des cris d’oiseaux de mer, goélands et macreuses, qui s’abandonnent aux caprices du vent. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, Hetzel, 1892, chap. 4)
    1. Se dit quelquefois au singulier des cris poussés par plusieurs personnes à la fois.
      • Un cri s’éleva dans l’assemblée.
      • Un cri général se fit entendre.
  2. Voix ordinaire des animaux, et particulièrement des quadrupèdes et des oiseaux.
    • Imiter le cri d’un oiseau.
    • (Figuré) Pousser des cris de paon, protester avec aigreur, avec indignation.
    • On n’entend plus que les cris des volailles et des porcs saignés ; les cheminées fument, tout Ramscapelle s’emplit de la joyeuse animation d’un marché oriental. — (Marguerite Baulu, La Bataille de l’Yser, Perrin & Cie, Paris, 1918, page 354)
    • Chasser à cor et à cri : (Chasse) → voir à cor et à cri
  3. (Par analogie) En parlant des marchands et ouvriers ambulants qui annoncent à haute voix leur genre de commerce ou d’industrie, le prix de ce qu’ils vendent, etc.
    • Les cris de Paris.
    • Le cri d’un remouleur.
  4. Se dit également de certaines phrases brèves que l’on prononce à très haute voix, pour donner quelque avertissement, pour exprimer quelque émotion vive, etc.
    • Le cri de « Sauve qui peut ! »
    • J’entendais les cris : « Au meurtre ! À l’assassin ! »
    • Des cris séditieux.
    • Le bon Piqueur doit sçauoir bien parler en cris, & langages plaisans aux chiens, crier, hucher, & houpper ses compagnons, forhuer en mots longs, & sonner de la trompe. — (René François, Essay des merveilles de nature et des plus nobles artifices, 1632, page 18)
    • À son arrivée dans Paris, Louis Pasteur ne ressemblait guère à cet étudiant, héros de Balzac, qui jetait à la grande ville ce cri plein de confiance : « À nous deux ! » — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 16)
    • Cri de guerre, cri d’armes, ou simplement Cri, : Se disait de certains mots qu’une nation, une ville, une maison illustre portait écrits sur ses drapeaux, sur les cottes d’armes, et que les gens de guerre, marchant sous ses bannières, avaient coutume de crier en allant au combat.
    • Le cri des Français était « Montjoie Saint-Denis ! »
    • Le cri de la maison de Bourbon : « Dame ! »
  5. (Figuré) Les plaintes et les gémissements des personnes qui sont dans l’oppression, dans l’affliction, etc.
    • Dieu entend les cris des veuves et des orphelins.
    • Les cris de l’opprimé.
    • Fermer l’oreille au cri de la misère.
    • Le cri de la douleur publique.
  6. (Figuré) Proclamation.
    • Et de par le roi, le cri fut fait à son de trompe, par tous les carrefours, que les aventuriers, gens de peu, faux mendiants et traîneurs de rues, vidassent les lieux, sur peine de la hart. — (Marcel Schwob, Les Boute-feux, dans Cœur double, Éditions Ollendorff, 1891, page 196)
  7. (Figuré) Revendication, demande pressante, toute opinion manifestée hautement ; et alors il s’emploie surtout en parlant de plusieurs personnes qui s’accordent à blâmer, à désapprouver quelqu’un ou quelque chose.
    • La véritable affaire n’était pas encore commencée. On n’entendait ni les cris antidynastiques qui étaient attendus ni le grondement orageux de La Marseillaise. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
    • L’État devrait prendre en compte le cri des professeurs.
    • Il n’y a qu’un cri sur telle personne, sur telle chose.
    • Un cri général s’éleva contre lui.
    • Les cris d’une cabale impuissante.
    • Le cri public : L’opinion publique, favorable ou contraire.
    • Braver le cri public.
  8. (Figuré) Se dit des mouvements intérieurs qui nous portent à faire une chose ou qui nous en détournent.
    • Le cri du cœur.
    • Étouffer le cri de la conscience.
    • Le cri de l’amour maternel.
    • Le cri de la nature.
    • Le cri du sang.
  9. (Jeux vidéo) (Dans Aaaah) Action de crier permettant au joueur de repousser et de faire tomber les autres.
    • Pour crier, c’est simple, Hurlez dans votre micro !
      Non, je blague, plus sérieusement, pour crier, il vous suffit d’appuyer sur Flèche de bas lorsque votre barre de cri est à fond !
      — (Sujet Les Tutos de Sentry, Famakna Food)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CRI. n. m.
Son aigu et perçant émis par la voix. Un cri de douleur. Cri de joie, d'allégresse. Cri d'horreur. Cri perçant. Jeter un cri. Pousser un grand cri. Les cris, les lamentations des femmes. Il fit un cri que nous entendîmes de très loin. Il se dit quelquefois au singulier des Cris poussés par plusieurs personnes à la fois. Un cri s'éleva dans l'assemblée. Un cri général se fit entendre. Fig. et fam., Jeter, pousser les hauts cris, Se récrier, se plaindre hautement. Cette innovation fit jeter les hauts cris. Ne faire qu'un cri, se dit familièrement d'un Malade qui crie sans discontinuer. Il se dit aussi de la Voix ordinaire des animaux, et particulièrement des quadrupèdes et des oiseaux. Son cri ordinaire est un rugissement prolongé. Le cri du pivert annonce de la pluie. La chouette a un vilain cri, un triste cri. Imiter le cri d'un oiseau. Fig. et fam., Pousser des cris de paon, Protester avec aigreur, avec indignation. En termes de Chasse, Chasser à cor et à cri. Voyez COR. Il se dit par analogie en parlant des Marchands et ouvriers ambulants qui annoncent à haute voix leur genre de commerce ou d'industrie, le prix de ce qu'ils vendent, etc. Les cris de Paris. Le cri d'un remouleur. Il se dit également de Certaines phrases brèves que l'on prononce à très haute voix, pour donner quelque avertissement, pour exprimer quelque émotion vive, etc. Un cri d'alarme se fit entendre. Dans ce danger pressant, il poussa un cri de détresse. Le cri de " Sauve qui peut! ". J'entendais les cris " Au meurtre! à l'assassin! ". Des cris séditieux. Cri de guerre, cri d'armes, ou simplement Cri, se disait de Certains mots qu'une nation, une ville, une maison illustre portait écrits sur ses drapeaux, sur les cottes d'armes, et que les gens de guerre, marchant sous ses bannières, avaient coutume de crier en allant au combat. Le cri des Français était " Montjoie Saint-Denis " ; le cri de la maison de Bourbon : " Notre-Dame ". Il se prend figurément pour les Plaintes et les gémissements des personnes qui sont dans l'oppression, dans l'affliction, etc. Dieu entend les cris des veuves et des orphelins. Les cris de l'opprimé. Fermer l'oreille au cri de la misère. Le cri de la douleur publique. Il se dit aussi figurément de Toute opinion manifestée hautement ; et alors il s'emploie surtout en parlant de Plusieurs personnes qui s'accordent à blâmer, à désapprouver quelqu'un ou quelque chose. Il n'y a qu'un cri sur telle personne, sur telle chose. Un cri général s'éleva contre lui. Les cris d'une cabale impuissante. Le cri public, L'opinion publique, favorable ou contraire. Braver le cri public. Il se dit encore figurément des Mouvements intérieurs qui nous portent à faire une chose ou qui nous en détournent. Le cri du cœur. Étouffer le cri de la conscience. Le cri de l'amour maternel. Le cri de la nature. Le cri du sang.

Étymologie de « cri »

(Nom 1) (Xe siècle) Déverbal de crier.
(Nom 2) (Date à préciser) Voir Cri.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Fréquence d'apparition du mot « cri » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « cri »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « cri »

  • Du porc, on ne perd que le cri.
    Proverbe limousin
  • Il y a deux cris dans l'homme, le cri de l'ange et le cri de la bête. Le cri de l'ange, c'est la prière ; le cri de la bête, c'est le péché.
    Jean-Marie Vianney — Sermons
  • Chacun de nous est un désert : une oeuvre est toujours un cri dans le désert.
    François Mauriac — Dieu et Mammon
  • La peur est un cri, la terreur est un murmure.
    Anonyme
  • L'horreur d'un accident qu'on découvre sur sa route provient de ce qu'il est de la vitesse immobile, un cri changé en silence (et non pas du silence après un cri).
    Jean Cocteau — La Machine infernale
  • Les yeux seuls sont encore capables de pousser un cri.
    René Char — Fureur et mystère
  • Le cri de détresse d'un seul gouverné ne vient pas à bout du tambour.
    Proverbe africain
  • Quand je crie : Seigneur ! Il existe l'espace de mon cri. Cela suffit : que puis-je souhaiter de plus ?
    Emil Michel Cioran — Cahiers 1957-1972
  • Chaque tourment possède son cri, la santé seule se tait.
    Erik Gustaf Geijer — Le paysan
  • Dans une souffrance aiguë, un cri de prière peut jaillir de n'importe quelles lèvres humaines.
    Albert Marie Besnard
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Synonymes de « cri »

Source : synonymes de cri sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « cri »

Combien de points fait le mot cri au Scrabble ?

Nombre de points du mot cri au scrabble : 5 points

Cri

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