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Moeurs
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Définitions de « moeurs »
Trésor de la Langue Française informatisé
MOEURS, subst. fém. plur.
Littré (1872-1877)
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1Habitudes considérées par rapport au bien ou au mal dans la conduite de la vie. De mauvaises mœurs.
La France devant [avant] ces orages, Pleine de mœurs et de courages Qu'on ne pouvait assez louer
, Malherbe, II, 4.Enfin chez les chrétiens les mœurs sont innocentes
, Corneille, Poly. IV, 6.Ô temps, ô mœurs ! j'ai beau crier, Tout le monde se fait payer
, La Fontaine, Fabl. XII, 6.La réformation des mœurs
, Pascal, Pens. XXIII, 44, édit. HAVET.La science des choses extérieures ne me consolera pas de l'ignorance de la morale au temps d'affliction ; mais la science des mœurs me consolera toujours de l'ignorance des sciences extérieures
, Pascal, ib. VI, 41.L'Église fera une assemblée d'hommes dont les mœurs extérieures soient si pures, qu'elles confondent les mœurs des païens
, Pascal, Pens. XXIV, 62.Jouissez de votre dépense, sans en faire une plus grande, qui serait superflue et contre les bonnes mœurs dont nous faisons profession
, Sévigné, 13 juin 1685.D'où lui viennent [à l'esprit] ces règles immuables qui dirigent le raisonnement, qui forment les mœurs, par lesquelles il découvre les proportions secrètes des figures et des monuments ?
Bossuet, Connaiss. IV, 9.Vous ne l'avez pas [la foi]… c'est pourquoi tout tombe en ruine dans vos mœurs
, Bossuet, Mar.-Thér.Nos fausses pénitences qui ne sont suivies d'aucun changement de nos mœurs
, Bossuet, ib.Ce sont de jeunes gens dont les mœurs sont assez réglées
, Lourd. Pensées, t. II, p. 370.Ses mœurs avaient toujours été telles que les forment un grand attachement à l'étude et l'heureuse privation du commerce du monde
, Fontenelle, Rolle.Il est vrai que ce vol [du calcul des infiniment petits] ne peut avoir été que très subtil, et qu'il ne faudrait pas d'autre preuve d'un grand génie que de l'avoir fait ; mais enfin il vaut mieux ne l'avoir pas fait, et par rapport au génie, et par rapport aux mœurs
, Fontenelle, Leibnitz.Les mœurs publiques devenues des scandales publics
, Massillon, Carême, Motifs de conv.Il ne faut pas être étonné, si les législateurs de Lacédémone et de la Chine confondirent les lois, les mœurs et les manières ; c'est que les mœurs représentent les lois, et les manières représentent les mœurs
, Montesquieu, Esp. XIX, 16.Il y a cette différence entre les lois et les mœurs, que les lois règlent plus les actions du citoyen, et que les mœurs règlent plus les actions de l'homme
, Montesquieu, Esp. XIX, 16.Il [Brutus] changera de mœurs en changeant de fortune
, Voltaire, M. de Cés. I, 1.Caton forma tes mœurs, Caton seul est ton père
, Voltaire, Mort de Cés. III, 2.Gouvernant sans conquête, et régnant par les mœurs
, Voltaire, Orphel. IV, 2.Avant que de parler de mœurs, commençons par déterminer les différentes idées qu'on attache à ce terme ; car, loin d'avoir des synonymes, il admet plusieurs acceptions : dans la plus générale, il signifie les habitudes naturelles ou acquises pour le bien et le mal
, Duclos, Consid. mœurs, ch. 1.Les mœurs, en parlant d'un particulier et de sa vie privée, ne signifient autre chose que la pratique des vertus morales, ou le dérèglement de la conduite, suivant que ce terme est pris en bien ou en mal
, Duclos, ib.Je désigne ces actions de l'être intelligent par les termes d'actions morales ou, plus brièvement, par celui de mœurs, pour les distinguer des actions purement machinales et de celles qui n'ont pas une liaison sensible avec la pratique ou le bonheur
, Bonnet, Œuv. mêlées, t. XVIII, p. 325, dans POUGENS.Certificat de vie et de mœurs, de vie et mœurs, de bonne vie et mœurs, certificat attestant qu'il n'y a rien à reprocher à une telle personne.
Faire information de vie et mœurs, se dit de l'autorité judiciaire ou autre qui prend des informations sur la conduite d'une personne.
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2 Absolument. Mœurs se dit pour bonnes mœurs. N'avoir point de mœurs, en avoir de mauvaises. Un homme, une femme sans mœurs.
Les mœurs sans épithète s'entendent toujours des bonnes mœurs
, Duclos, Consid. mœurs, ch. 1.La sainteté, la paix, les mœurs vont disparaître
, Voltaire, Olymp. II, 5.On n'est rien sans les mœurs
, Voltaire, Pélopides, II, 2.Pesez, monsieur, ce mot de mœurs ; j'ose vous dire que ni ma famille, ni mes amis, ni la famille des Calas, ni celle des Sirven, ni la petite-fille du grand Corneille ne m'accuseront de manquer de mœurs
, Voltaire, Lett. Dorat, 28 janv. 1767.Cet homme a des mœurs, c'est-à-dire il est sage, de conduite régulière.
Dans un sens plus restreint, avoir des mœurs, être d'une conduite régulière par rapport aux femmes.
Je connaîtrais un homme qui a des mœurs entre cent mille débauchés
, Rousseau, Ém. IV.Le vice auprès des mœurs n'est jamais sans effroi
, Ducis, Abufar, I, 2. -
3Il se dit de la manière de vivre, des usages, coutumes, préjugés, qui varient chez les différents peuples et dans les différents siècles. Autres temps, autres mœurs.
Il est bon de savoir quelque chose des mœurs de divers peuples, afin de juger des nôtres plus sainement, et que nous ne pensions pas que tout ce qui est contre nos modes soit ridicule et contre raison, ainsi qu'ont coutume de faire ceux qui n'ont rien vu
, Descartes, Méth. I, 8.La corruption de la raison paraît par tant de différentes et extravagantes mœurs
, Pascal, Pens. XXV, 90.Cette maxime, la plus générale de toutes celles qui sont parmi les hommes, que chacun suive les mœurs de son pays
, Pascal, ib. III, 8.Des siècles, des pays étudiez les mœurs
, Boileau, Art p. III.Les mœurs, plus que les lois, font et caractérisent une nation
, Duclos, Œuvr. t. VI, p. 59.Les amateurs de l'antiquité, ceux qui se plaisent à comparer les génies des nations, verront avec plaisir combien les mœurs, les usages du temps de Mahomet, d'Abubeker, d'Omar ressemblaient aux mœurs antiques dont Homère a été le peintre fidèle
, Voltaire, Mœurs, 6.Aux mœurs de l'Occident laissons cette bassesse
, Voltaire, Zaïre, III, 7.Étudiez nos mœurs avant de les blâmer ; Ces mœurs sont vos devoirs : il faut s'y conformer
, Voltaire, Alz. VI, 2.Les mœurs consistent dans la conformité d'un grand nombre de volontés
, Diderot, Opin. des anc. philos. (Thomasius).Cela est, n'est pas dans les mœurs de telle nation, c'est-à-dire cela est, n'est pas conforme aux usages de telle nation.
Cette intempérance qui n'est plus même de nos mœurs
, Massillon, Avent, Noël. -
4Les habitudes, les inclinations des individus. Cet homme a des mœurs simples, des mœurs douces.
Il était prêtre par son zèle, par la gravité de ses mœurs, par l'innocence de sa vie
, Bossuet, Bourgoing.Chaque âge a ses plaisirs, son esprit et ses mœurs
, Boileau, Art p. III.Que votre âme et vos mœurs, peintes dans vos ouvrages, N'offrent jamais de vous que de nobles images
, Boileau, ib. IV. -
5Les mœurs des animaux, les habitudes naturelles des différentes espèces d'animaux, les habitudes qui résultent de leur instinct.
Si un observateur aussi exact que M. de Manoncour ne nous avait pas fait connaître les mœurs de cet oiseau, il ne serait guère possible de le reconnaître à la simple inspection pour un fourmilier
, Buffon, Ois. t. VIII, p. 231. -
6 Terme de poétique. Ce qui est conforme aux habitudes morales des pays, des lieux, des personnages qui figurent dans un poëme, dans une pièce de théâtre, etc. (on dit aujourd'hui plus souvent couleur locale). Les mœurs sont bien gardées dans cette tragédie, dans ce poëme.
Vous savez en quel état se trouvait la scène française, lorsqu'il [Corneille] commença à travailler… les auteurs aussi ignorants que les spectateurs, la plupart des sujets extravagants et dénués de vraisemblance, point de mœurs, point de caractères,
Racine, Disc. à l'Acad. franç.On appellerait fausses les mœurs d'un poëme dans lequel un auteur aurait transféré aux Romains les usages, les coutumes, le culte religieux et tous les préjugés des Grecs,
Mercure, 1717, janv. p. 31.Cette pièce de Thompson, qui devait nous transporter dans les mœurs poétiques du moyen âge, qui devait montrer un roi d'Angleterre à la croisade, sous les murs de Ptolémaïs…
, Villemain, Littér. Tabl. du XVIIIe siècle, 2e partie, 2e leçon.Terme de peinture. Le costume, les usages des différents temps, des différents lieux. Les mœurs sont bien observées dans ce tableau.
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7 Terme de rhétorique. La partie de l'éloquence qui a pour objet de gagner la confiance des auditeurs.
Dans la rhétorique, la probité, la modestie, la bienveillance et la prudence, voilà les mœurs que l'orateur doit constamment montrer, et ce sont là les mœurs considérées dans l'orateur ; mais on doit les considérer aussi dans l'auditeur : si l'art prescrit à l'orateur de connaître les mœurs de ceux à qui il parle, c'est afin de proportionner son discours à leur intelligence, à leurs sentiments, de remuer les passions qui leur sont le plus familières
, Batteux, Éléments de littérature.Terme de musique. Partie de la musique grecque qui en fixait les convenances et l'utilité.
PROVERBES
Les honneurs changent les mœurs, c'est-à-dire un homme dont la fortune s'élève se méconnaît et néglige ses amis qui sont demeurés dans la pauvreté. Tienne qui voudra pour sentence Que les honneurs changent les mœurs ; Je crois plutôt que les honneurs Mettent les mœurs en évidence
, Pons, (de Verdun), Réflexion.
Une fille suit les mœurs de sa mère, c'est-à-dire l'exemple de sa mère la rend sage ou la pousse au désordre.
HISTORIQUE
XIIe s. La grace Deu vus fist enuindre e coruner ; Pur ce vous devez mult constraindre e guverner, E tute nostre vie en buens murs afermer, Que vus puissiez as autres buens essamples duner
, Th. le mart. 78. Cil fu bons emperere ; Deus li duna sa grace ; Saint Iglise l'eshauce ; il voit Deu face à face ; Li reis devreit ensivre et ses mors et sa trace
, ib. 91.
XIIIe s. Humles et frans, de boines mours, Très gentix et de grans honors
, Amadas et Ydoine, ms. 6987. Convenence qui est fete contre bonnes meurs… ne sunt pas à tenir
, Beaumanoir, XXXIV, 24. Qui porroit toutes ces mours traire El cuer à un riche jone home, Hon en feroit bien un preudome
, Rutebeuf, 52. Honors muent et varient les mors
, Prov. ruraus et vulgaus. Tiex [telles] mors avoir doivent et seulent [ont coutume], Qui parfetement amer veulent
, la Rose, V. 4717.
XIVe s. Amisté qui est selon bonnes meurs est amisté selon soy et est permanente et durable
, Oresme, Eth. 258. Il congnoist les meurs de son ami et scet en queles choses il se delette
, Oresme, ib. 290. Quant l'en veult user de astrologie pour avoir congnoissance des choses avenir, ce est contre philosophie et aussi contre bonnes meurs
, le Songe du vergier, I, 186.
XVe s. S'en soy meismes [il] ne povoit refrener Les meurs mauvais de sa condicion
, Deschamps, Des vertus nécess. au prince.
XVIe s. Les Grecs transporterent ce nom [barbare] aux meurs brutaux et cruelz, appelant toutes nations hors la Grece, barbares
, Du Bellay, J. Deffense de la langue franç. I, 1.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
MŒURS, s. f. (Morale.) actions libres des hommes, naturelles ou acquises, bonnes ou mauvaises, susceptibles de regle & de direction.
Leur variété chez les divers peuples du monde dépend du climat, de la religion, des lois, du gouvernement, des besoins, de l’éducation, des manieres & des exemples. A mesure que dans chaque nation une de ces causes agit avec plus de force, les autres lui cedent d’autant.
Pour justifier toutes ces vérités, il faudroit entrer dans des détails que les bornes de cet ouvrage ne sauroient nous permettre ; mais en jettant seulement les yeux sur les différentes formes du gouvernement de nos climats temperés, on devineroit assez juste par cette unique considération, les mœurs des citoyens. Ainsi, dans une république qui ne peut subsister que du commerce d’économie, la simplicité des mœurs, la tolérance en matiere de religion, l’amour de la frugalité, l’épargne, l’esprit d’intérêt & d’avarice, devront nécessairement dominer. Dans une monarchie limitée, où chaque citoyen prend part à l’administration de l’état, la liberté y sera regardée comme un si grand bien, que toute guerre entreprise pour la soutenir, y passera pour un mal peu considérable ; les peuples de cette monarchie seront fiers, généreux, profonds dans les sciences & dans la politique, ne perdant jamais de vue leurs privileges, pas même au milieu du loisir & de la débauche. Dans une riche monarchie absolue, où les femmes donnent le ton, l’honneur, l’ambition, la galanterie, le goût des plaisirs, la vanité, la mollesse, seront le caractere distinctif des sujets ; & comme ce gouvernement produit encore l’oisiveté, cette oisiveté corrompant les mœurs, fera naître à leur place la politesse des manieres. Voyez Manieres.
Mœurs, (Poétique.) ce mot à l’égard de l’épopée, de la tragédie ou de la comédie, désigne le caractere, le génie, l’humeur des personnages qu’on fait parler. Ainsi, le terme de mœurs ne s’emploie point ici selon son usage commun. Par les mœurs d’un personnage qu’on introduit sur la scene, on entend le fonds, quel qu’il soit, de son génie, c’est-à-dire les inclinations bonnes ou mauvaises de sa part, qui doivent le constituer de telle sorte, que son caractere soit fixe, permanent, & qu’on entrevoye tout ce que la personne représentée est capable de faire, sans qu’elle puisse se détacher des premieres inclinations par où elle s’est montrée d’abord : car l’égalité doit régner d’un bout à l’autre de la piece. Il faut tout craindre d’Oreste dès la premiere scene d’Andromaque, jusqu’à n’être point étonné qu’il assassine Pyrrhus même aux piés des autels. C’est, pour ainsi dire, ce dernier trait qui met le comble à la beauté de son caractere & à la perfection de ses mœurs.
Je ne sai de tout tems quelle injuste puissance
Laisse le crime en paix, & poursuit l’innocence.
De quelque part enfin que je jette les yeux,
Je ne vois que malheurs qui condamnent les dieux.
Méritons leur courroux, justifions leur haine,
Et que le fruit du crime en précede la peine.
Voilà les traits que Racine emploie pour peindre le caractere, le génie, les mœurs d’Oreste. Quelle conformité de ses sentimens, de ses idées intérieures avec les actions qu’il commettra ! Quelle façon ingénieuse de prévenir le spectateur sur ce qui doit arriver !
Aristote a raison de déclarer, qu’il faut que les mœurs soient bien marquées & bien exprimées ; j’ajoute encore qu’il faut qu’elles soient toujours convenables, c’est-à-dire conformes au rang, à l’état, au tems, au lien, à l’âge, & au génie de celui qu’on représente sur la scene ; mais il y a beaucoup d’art à faire supérieurement ces sortes de peintures : & tout poëte qui n’a pas bien étudié cette partie, ne réussira jamais.
Il y a une autre espece de mœurs, qui doit régner dans tous les poemes dramatiques, & qu’il faut s’attacher à bien caractériser : ce sont des mœurs nationales, car chaque peuple a son génie particulier. Écoutez les conseils de Despreaux :
Des siecles, des pays, étudiez les mœurs ;
Les climats font souvent les diverses humeurs.
Gardez donc de donner, ainsi que dans Clélie,
L’air, ni l’esprit françois à l’antique Italie ;
Et sous des noms romains faisant notre portrait,
Peindre Caton galant, & Brutus dameret.
Corneille a conservé précieusement les mœurs, ou le caractere propre des Romains ; il a même osé lui donner plus d’élévation & de dignité. Quelle magnificence de sentimens ne met-il point dans la bouche de Cornélie, lorsqu’il la place vis-à-vis de César ?
César, car le destin, que dans tes fers je brave,
Me fait ta prisonniere, & non pas ton esclave ;
Et tu ne prétends pas qu’il m’abatte le cœur,
Jusqu’à le rendre hommage, & te nommer seigneur.
De quelque rude coup qu’il m’ose avoir frappée,
Veuve du jeune Crasse, & du jeune Pompée,
Fille de Scipion, &, pour dire encore plus,
Romaine, mon courage est encore au-dessus.
La suite de son discours renchérit même sur ce qu’elle vient de dire ; & sa plainte est superbe :
César, de ta victoire, écoute moins le bruit ;
Elle n’est que l’effet du malheur qui me suit :
Je l’ai portée en dot chez Pompée & chez Crasse ;
Deux fois du monde entier j’ai causé la disgrace ;
Deux fois, de mon hymen le nœud mal-assorti
A chassé tous les dieux du plus juste parti :
Heureuse en mes malheurs, si ce triste hyménée,
Pour le bonheur de Rome, à César m’eût donnée,
Et si j’eusse avec moi, porté dans ta maison
D’un astre envenimé l’invincible poison !
Mais enfin, n’attends pas que j’abaisse ma haine ;
Je te l’ai déja dit, César, je suis Romaine :
Et quoique ta captive, un cœur comme le mien,
De peur de s’oublier, ne te demande rien.
Ordonne, & sans vouloir qu’il tremble ou s’humilie,
Souviens-toi seulement que je suis Cornélie.
Le grand Corneille n’a pas essuyé sur cela les reproches que l’on fait à Racine, d’avoir francisé ses héros, si on peut parler ainsi. Enfin, on n’introduit point des mœurs comme des modes, & il n’est point permis de rapprocher les caracteres, comme on peut faire le cérémonial & certaines bienséances. Achille, dans Iphigénie, ne doit point rougir de se trouver seul avec Clytemnestre.
Le terme de mœurs, veut donc être entendu fort différemment, & même il n’a trait en façon quelconque, à ce que nous appellons morale, quoiqu’en quelque sorte elle soit le véritable objet de la tragédie qui ne devroit, ce me semble, avoir d’autre but que d’attaquer les passions criminelles, & d’établir le goût de la vertu, d’où dépend-le bonheur de la société. (D. J.)
Mœurs, (Jurisprudence.) signifie quelquefois coutume & usage, on connoît par les formules de Marculphe quelles étoient les mœurs de son tems. Mœurs signifie aussi quelquefois conduite, comme quand on dit information de vie & mœurs. Voyez Information.
Mœurs ou Mors, (Géog.) petite ville, château, & comté d’Allemagne, au cercle de Westphalie, près du Rhin. Elle appartient au duc de Cleves & de Juliers, & est à 7 lieues N. O. de Dusseldorp. 5 S. E. de Gueldres. Long. 24. 15. lat. 51. 23. (D. J.)
Étymologie de « moeurs »
Provenç. mor, s. f. ; du lat. mos, moris, mores, habitude, mœurs, qui se rattache au sanscrit mâ, mesurer, faire.
Phonétique du mot « moeurs »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
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moeurs | mœyr |
Fréquence d'apparition du mot « moeurs » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Citations contenant le mot « moeurs »
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Les moeurs déréglées sont l'ivresse des mortels.
Proverbe oriental -
Les vertus farouches font les moeurs atroces.
Saint-Just — L'esprit de la révolution et de la constitution en France -
La musique adoucit les moeurs.
Proverbe -
On appelle bonnes moeurs les moeurs habituelles. Mauvaises moeurs, celles auxquelles on n'est point accoutumé.
Anatole France -
Le mensonge adoucit les moeurs.
Georges de Porto-Riche — Le passé -
La fortune ici-bas ne change point les moeurs.
Horace -
La scène fait désormais partie du paysage des fêtes. A peine chacun reparti chez lui, une partie des déçus des choix du père Noël se rue sur leur mobile pour mettre en vente les cadeaux non appréciés. Ce qui paraissait marginal il y a quelques années semble être entré dans les moeurs fin 2020.
Les Echos — Noël : la revente des cadeaux est entrée dans les moeurs | Les Echos -
Autant de pays, autant de moeurs.
Zénobios -
L’homme renfermé a de mauvaises moeurs.
Proverbe kongo -
Les moeurs font toujours de meilleurs citoyens que les lois.
Montesquieu
Traductions du mot « moeurs »
Langue | Traduction |
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Anglais | mores |
Espagnol | aduana |
Italien | costumi |
Allemand | zoll |
Chinois | 海关 |
Arabe | الجمارك |
Portugais | costumes |
Russe | таможня |
Japonais | 税関 |
Basque | ohiturak |
Corse | custumi |
Synonymes de « moeurs »
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Nombre de points du mot moeurs au scrabble : 8 points