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Tel

Variantes Singulier Pluriel
Masculin tel tels
Féminin telle telles

Définitions de « tel »

Trésor de la Langue Française informatisé

TEL, TELLE, adj. et pron. indéf.

I. − Adjectif
A. − [Marque une identité indéf.]
1. Tel + subst.[Indique que le locuteur ne veut pas − ou ne peut pas − spécifier l'identité de la pers. ou de la chose désignée] Je voudrais que telle amie fût tellement mienne que nulle de ses déterminations ne pût me surprendre (J. Bousquet, Trad. du sil., 1935, p. 14):
1. Il nous expliqua comment, sans telle mère, telle maison eût prospéré, comment tel fils avait ruiné son père, comment tel père avait détruit l'avenir et la considération de ses enfants. Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 697.
Rem. Avec un subst. non comptable, tel détermine une sous-espèce (telle eau, « telle sorte d'eau »): « Telle eau », c'est non seulement une eau en tant qu'elle a les qualités constitutives de l'espèce eau, mais c'est une eau qui a en outre d'autres qualités qui lui sont propres. Il en résulte que tel présente le substantif nominal sous l'aspect sinon pleinement déterminé et pleinement concrétisé, du moins plus concret que ne fait quelque (Dam.-Pich. t. 7 1940, § 2784, p. 10).
En partic. [Pour évoquer un lieu, une date indéterminée] Et c'est comme un somnambule que j'ai arrêté de me tuer à tel jour, à telle heure (Bourget, Disciple, 1889, p. 189).
Rare, postposé. Galerie chose, chambrée telle! (Verlaine, Œuvres compl., t. 4, Mes hôp., 1891, p. 306).
[En coord. avec lui-même]
Tel et tel + subst.Si telles et telles conditions sont réalisées, il est probable que tel phénomène se produira à peu près (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p. 249).
Tel ou tel + subst.Telle ou telle femme, tel ou tel art, telle ou telle passion est ma vie (Milosz, Amour. init., 1910, p. 57).
Rem. Tel et tel comme tel ou tel se mettent au même nombre que le nom qu'ils déterminent (v. ex. supra).
2. Vieilli. Un tel + subst.Synon. de tel + subst. (supra).On n'adoptait pas une proposition parce qu'elle était vraie, mais parce qu'elle était écrite dans un tel livre, et qu'elle avait été admise dans tel pays et depuis tel siècle (Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p. 114).Dès que cette existence est précisée, et déterminée à avoir lieu suivant un tel mode et dans un tel tems, elle est par cela même affirmée être réelle: car une chose ne peut être dite exister de telle manière, et dans tel moment, sans être dite exister (Destutt de Tr., Idéol. 2, 1803, p. 71).
3. [Avec valeur cataphorique; le cont. post. précise de quoi il s'agit, mais la pers. ou la chose en cause a valeur d'ex. parmi d'autres possibles] C'est ce qu'évoque tel dialogue: « Mon devoir m'impose de... − Le devoir, c'est un mot. − Oui, quand c'est vous qui l'employez » (Paulhan, Fleurs Tarbes, 1941, p. 94).
B. − [Marque la similitude]
1. [Proche de l'adj. qualificatif, tel, qui se rencontre dans toutes les fonctions de l'adj. qualificatif, désigne de façon indéf. une qualité ou les qualités partic. qui sont attachées à la pers. ou à la chose désignée; la qualité en cause ressort du cont. ou est attachée à la simple désignation de ce dont on parle] Synon. même, pareil, semblable.
a) [En fonction d'épith.] Un tel/de tels + subst.
[Antéposé] Elle dit partout qu'un tel mariage serait un scandale (Proust, Fugit., 1922, p. 579).Il me fait appeler quand je suis en pleine inspiration, me fixe des audiences à la seizième heure, sans se soucier si une telle heure coupe et désordonne tout mon après-midi de travail (Montherl., Malatesta, 1946, i, 4, p. 443).
[Postposé] Éric Vidame, depuis longtemps, ne répondait plus à des questions telles (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 60).
Rien de tel. Rien de cette sorte, de cette nature. Mais il est fort douteux que personne eût jamais exprimé rien de tel (Montherl., Célibataires, 1934, p. 791).On ne voit rien de tel, et rien de tel n'est possible à La Revue de Paris (Larbaud, Journal, 1935, p. 365).
b) [En fonction d'attribut du suj.] Mes dispositions étaient telles lorsque je fus nommé au Congrès (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 141).Moïse lui-même devait être tel quand il revint du Sinaï avec le prestige de la loi (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 146).Il est beau de voir rayonner, à travers la dignité cardinalice, l'âme ardente d'un humble prêtre. Tel nous est apparu le cardinal Pacelli, secrétaire d'État (Mauriac, Journal 2, 1937, p. 145).
[Avec un part. passé à valeur passive] Les renseignés ou prétendus tels soutenaient que dans les maisons on courait moins de risques d'attraper « les maladies » (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 270).Je ne trouve à ma construction rigoureuse et s'y adaptant, qu'une expression désordonnée, non voulue telle, mais telle (G. Bataille, Expr. int., 1943, p. 180).
Censé tel. Propager des actions orientées à l'intérêt général ou censées telles (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 178).
[Placé en tête de prop. avec invers. du suj., fréq. redoublé et désignant la même qualité] Tel a été, tel est, et tel sera toujours le sort des hommes de génie qui ont devancé leur siècle (Marat, Pamphlets, Charlatans mod., 1791, p. 271).Tu es simple et débonnaire. Tu es constante et unie, et on ne t'étonnera point avec des paroles exagérées. Telle tu fus et telle tu es encore (Claudel, Échange, 1954, ii, p. 758).
[En phrase nom. établissant un rapport consécutif] De l'œuf du coucou, pourquoi sortirait-il une tourterelle? Tel germe, tel arbre (Amiel, Journal, 1866, p. 182).
En partic. (dans des proverbes, dans des expr. sentencieuses). Tel père*, tel fils. Voyons si nous pourrons dire: tel valet, tel maître (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 114).
Rem. ,,Littré, s.v. tel 1o, réserve l'antéposition de tel au cas où le mot renvoie à ce qui précède. Il n'est pas incorrect pourtant de placer tel en tête de la phrase même quand il renvoie à ce qui suit: (...) Telle est la mission du prolétariat: faire surgir la suprême dignité de la suprême humiliation (A. Camus, L'Homme révolté, III, p. 254)`` (Grev. 1986, § 246c, p. 368).
c) [En fonction d'attribut de l'obj.] Ce que cette fille avait dit du fils de Milo le fit d'abord reconnaître pour un vampire: on l'exhuma et on le trouva tel (Mérimée, Guzla, 1827, p. 227).Ils n'appartenaient pas à une race sauvage. Mais ceux qui les croyaient tels leur parlaient néanmoins avec la plus entière bonne foi, comme si ces terribles eussent dû avoir la même (Proust, Temps retr., 1922, p. 824).
Tel..., tel. Tel je le voyais, tel le voyait un peuple immense, pétrifié par ce grand visage, comme par la tête de Méduse (A. France, Vie fleur, 1922, p. 340).
d) [En appos.] Intercalé dans la haie (...) tout prêt pour le mois de Marie, dont il semblait faire partie déjà, tel brillait en souriant dans sa fraîche toilette rose, l'arbuste catholique et délicieux [l'épine rose] (Proust, Swann, 1913, p. 140):
2. Mais bientôt s'avançant sans éclat et sans bruit, Le chœur mystérieux des astres de la nuit, Nous rendant les objets voilés à notre vue, De ses molles lueurs revêtoit l'étendue; Telle, en nos temples saints par le jour éclairés, Quand les rayons du soir pâlissent par degrés, La lampe, répandant sa pieuse lumière, D'un jour plus recueilli remplit le sanctuaire. Lamart., Médit., 1820, p. 68.
e) [Entrant dans des loc. compar. à valeur d'adj.]
En tant que tel. Par sa nature, dans son essence même. L'idée solide des Égyptiens, c'était l'idée de l'immortalité de l'âme humaine en tant que telle (P. Leroux, Humanité, 1840, p. 298).
Comme tel. À ce titre, dans cette qualité. Reconnu comme tel. Car c'est après tout un milieu et, comme tel, il exige dans une certaine mesure qu'on s'y adapte (Breton, Nadja, 1928, p. 129).Qu'est-ce qu'une pension, auprès de la sollicitude attentive d'un père pour son enfantcar je le considère comme tel, maintenant (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 78).
2. [La qualité énoncée par tel donne lieu à une compar.]
a) Tel que + sub. compar.
α) [Dans la princ. tel est épith.]
[Dans la compar. il est attribut du suj.] Arrien comme toujours a bien travaillé. Mais cette fois, il fait plus: il m'offre un don nécessaire pour mourir en paix; il me renvoie une image de ma vie telle que j'aurais voulu qu'elle fût (M. Yourcenar, Mémoires d'Hadrien, 1958, pp. 288-289).
[ou bien attribut du suj. réel] C'est un homme tel qu'il vous le faut (Ac.).
[ou bien attribut de l'obj.] La science grecque telle que l'enseignait l'université du second Empire (A. France, Vie fleur, 1922, p. 541).
β) [Dans la princ., tel est en appos.]
[Dans la compar. il est attribut du suj.] Telle qu'elle est, elle est pour moi la seule femme qui existe (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 370).Et cette eau, telle qu'elle est, je l'aime (Psichari, Voy. centur, 1914, p. 18).
[ou bien attribut de l'obj.] Souvent aussi des romanciers catholiques se sont laissé aller à altérer l'œuvre elle-même, telle que l'exigeaient les voies déterminées de l'art, en lui appliquant, pour la régler, des éléments étrangers (Massis, Jugements, 1923, p. 268).Telle qu'elle se montre, je ne peux que l'aimer jusqu'à souhaiter de ne plus la voir (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 176):
3. Tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change, Le poëte suscite avec un glaive nu Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu Que la mort triomphait dans cette voix étrange! Mallarmé, Poés., 1898, p. 70.
[Dans une série d'expr. plus ou moins tautologiques qui servent à accréditer une affirmation (tel que je vous vois = il est bien évident que je vous vois tel que je vous vois)]
Tel que je vous vois, tel que vous me voyez. Tel que vous me voyez, dit le beau chasseur, je pratique la chirurgie dans une bourgade voisine de Bagnières (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 257).Fort bien! Quant à moi, tel que vous me voyez, dès la pointe du jour, je suis là (Flaub., MmeBovary, t. 2, 1857, p. 2).[Reprenant un (ou plusieurs) adj. (et avec une valeur d'oppos.)] Sombre et triste, vieux et décrépit, tel que tu me vois aujourd'hui, j'ai été fort et vigoureux, brave et intrépide (Crèvecœur, Voyage, t. 2, 1801, p. 94).
Tel que je le connais. Tel que je le connais, je pense bien qu'il n'attirerait pas Raboliot dans ses guêtres (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 12).
Tel que je vous parle. Ces salopards!... Petit factorier à mes débuts, je les ai vus tel que je vous parle, s'en retourner après victoire dans leur village (Céline, Voyage, 1932, p. 176).
[La sub. compar. peut être ell.] Tels que la haute mer contre les durs rivages, À la grande tuerie ils se sont tous rués, Ivres et haletants, par les boulets troués, En d'épais tourbillons pleins de cla-meurs sauvages (Leconte de Lisle, Poèmes barb., 1878, p. 229).
b) Tel que + nom ou nominal
Qui est semblable, pareil à. Cependant des montagnards, se tenant par les mains, formaient un groupe diversement agité, tel qu'un vaisseau battu de la tempête et qui flotte sur ses ancres (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 79).Des gouttes d'eau pendaient encore, gonflées et telles que des larmes (Courteline, Train 8 h. 47, 1888, p. 188).
[Sans que] J'aurais éprouvé un bonheur immense à pouvoir aller jacasser partout, telle une gamine malicieuse (Frapié, Maternelle, 1904, p. 58).Ils rougirent et se dispersèrent telle une nuée d'étourneaux (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 129).
Qui a la nature, les qualités de quelqu'un ou de quelque chose. Les arguments et les mouvements d'éloquence pour lesquels ces messieurs sont payés ne sont pas faits pour des intelligences telles que la vôtre (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 38).Nous ne faisons pas, moi du moins, une guerre de sauvages... Surtout aux femmes! et aux femmes telles que vous! (Sardou, Rabagas, 1872, iii, 7, p. 128).
Tel par exemple ... que. Divers quartiers de Paris, tels, par exemple, que ceux de Sainte-Geneviève et de Saint-Germain-L'Auxerrois (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 545).
[Suivi d'une énumération] Rappellons-nous que d'autres mots tels que mon, ton, son, etc., sont ordinairement appellés pronoms qui pourtant modifient toujours, et ne remplacent jamais rien (Destutt de Tr., Idéol. 2, 1803, p. 45).Certains végétaux tels que le chou, les raves ou navets à racines charnues, probablement indigènes dans l'Europe occidentale, ont tenu de bonne heure leur place dans le régime alimentaire des peuples celtes et germaniques (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 140).
c) Tel compar. + subst. ou nomComme.
α) [Le subst. a valeur de suj.] Ses grands yeux noirs [de la jeune Espagnole] brillaient sous la noire mantille. Telle une double étoile au front des nuits scintille Sous les plis d'un nuage obscur (Hugo, Orient., 1829, p. 175).Le gaz pleure, tel un œil (Moréas, Cantil., 1886, p. 129).Il court tel un zèbre (Dam.-Pich. t. 7 1940, § 2791, p. 17).
β) [Le subst. a valeur d'obj.] On découvre peu à peu le nouveau Roi d'Espagne, tel un Roi de Pique, entouré de sa cour (Claudel, Soulier, 1944, Épil., 1, p. 1084).
d) [La compar. étant devenue fictive fonctionne entre tel et le subst. lui-même] Tel quel
Tel qu'il est, dans l'état où il se trouve au moment considéré. Vous ne m'avez pas demandé mon avis (...) si je vous l'avais donné tel quel, vous auriez pu me dire que vous ne me le demandiez pas (Renard, Corresp., 1896, p. 151).Une brune frénétique aux cheveux droits, en fichu jaune, venue telle quelle, en automobile, d'une place voisine (Colette, Naiss. jour, 1928, p. 61).
Péj. Quelconque, médiocre. Il y a un moment de l'année où (...) on fait beaucoup de musique telle quelle (Berlioz, Grotesques mus., 1859, p. 112).Me voici à Coulommiers (...). C'est une ville assez insignifiante, avec une église telle quelle, quelques ogives et une tour rococo. Les environs paraissent jolis. On est dans un bassin d'arbres (Hugo, Fr. et Belg., 1885, p. 18).
Pop. Tel que. Tel que, cela se couperait très mal (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1913, p. 362).Cette semaine, il n'a pas grossi, il est resté tel que (MmeAbh, le 11 déc. 1930 ds Dam.-Pich. t. 7 1940, § 2795, p. 19).
[Pour indiquer qu'une citat. est reproduite exactement ou pour confirmer ou renforcer une déclaration qui surprend] Et un vieil ami (...) a répondu (...): ,,M. Raynal, il est à la cabane Bambou.`` Tel que (A. Salmon, Souvenirs sans fin, 1903-08, p. 194 ds Grev. 1986, § 620, p. 988).
Rem. Tel s'accorde avec le plus proche des deux termes mis en compar.: Elle était encore là comme une bulle irisée qui se soutient. Tel un arc-en-ciel, dont l'éclat faiblit, s'abaisse, puis se relève (Proust, Swann, 1913, p. 352). Sous l'infl. de tel que..., on trouve parfois l'accord, non avec le terme qui suit tel, mais avec celui qui fait l'objet de la compar., même chez des aut. qui suivent ailleurs l'autre principe, ce qui semble montrer qu'ils sont peu attentifs à cet accord purement graphique, qui varie d'ailleurs souvent d'une édition à l'autre. Je m'étais approché jusqu'au premier rang et je regardais avec les autres cet attelage perdu qui nous revenait, tel une épave qu'eût ramenée la haute merla première épave et la dernière, peut-être, de l'aventure de Meaulnes (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 35). Il bandait ses muscles, tel une bête qui va sauter, mais il ne voyait rien qui ne fût calme (Saint-Exup., Vol de nuit, 1931, p. 88). Il est beaucoup plus rare que tel soit laissé inv., comme si c'était l'adv. ainsi: Dignes seulement d'être tirés à coups de pierres, tel jadis les hermaphrodites (Montherl., Songe, 1922, p. 42). Inversement, il arrive que, dans tel que, tel soit accordé avec ce qui suit, mais cet usage n'est pas à recommander: Quelque chose d'un peu plus léger que tout le reste, tels que des petits pots de crème ou des poires cuites (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 22).
C. − [Tel a une valeur intensive, il marque qu'une qualité est atteinte avec un degré si fort qu'elle entraîne une certaine conséquence]
1. [Tel est suivi d'une prop. corrél.] Sur le trottoir, devant lui, un homme couvert d'un vieux paletot marchait la tête basse, et avec un tel air d'accablement, que Frédéric se retourna, pour le voir (Flaub.,Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 212).Il ressentait, à remuer cette lie, une telle amertume, que son arrivée à la gare Saint-Lazare lui parut une délivrance (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 821).
a) [Tel figure en tête de phrase] Et tel était l'état de mon cœur, que j'eusse préféré mille fois m'avancer vers les plus arides solitudes (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 42).Telle était l'obscurité, qu'ils ne pouvaient se voir eux-mêmes (Verne,Île myst., 1874, p. 16).
b) [Tel entre dans la formation de loc. conj. exprimant la conséquence] Je le possède à un tel point que si j'acceptais (...) vous oublieriez, à chaque instant, la confidence funeste que je vous ai faite (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 320).Nous avons avisé de tout Martin, et de telle manière qu'il ne pût guère se dispenser d'intervenir (Gide, Voy. Congo, 1927, p. 811).
Rien de tel que. Rien n'est aussi efficace, aussi utile que. Car il n'est rien de tel qu'une pluie de huit jours pour les faire pousser (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p. 26).Pour intéresser un Anglais à une guerre, rien de tel que de lui suggérer qu'elle ressemble à un match de boxe (Maurois, Sil. Bramble, 1918, p. 10).
Vieilli. Il n'est (rien) tel que de + inf.Pour s'entendre il n'est tel que de s'aimer (A. France, P. Nozière, 1899, p. 46).Ah!... Il n'est rien tel que de vivre ensemble pour ne se voir jamais (Hermant, M. de Courpière, 1907, iii, 8, p. 26).
2. [Dans une phrase exclam., tel peut ne pas être suivi d'une prop. corrél.] M. de Lamartine était le sauveur. On baisait ses mains, ses habits... La peur était telle! (Dupanloup, Journal, 1852, p. 158):
4. ... au temps de MmeNerissaie de Lalande, qui avait son petit théâtre privé, de Francis Magnard, de Lesseps, de la comtesse de Sireuille, de Mllede Crémont, de tous ceux qui surent maintenir Paris dans un magnifique costume d'apparat et de gentillesse, de telles abominations n'eussent point été permises! Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 248.
D. − Vieilli. [Avec une valeur concess.] Tel qu'il soit. Quel qu'il soit. Un romancier, tel qu'il soit, ça revient toujours dans les mêmes trucs (MmeQt, le 29 juill. 1919 ds Dam.-Pich. t. 7 1940, § 2789, p. 16).
II. − Pron. indéf. [Tel désigne une pers. (ou un ensemble de pers.) que l'on ne veut pas (ou qu'on ne peut pas) désigner avec précision]
A. − Tel et tel; tel ou tel
1. Tel et tel. Les sarraux bis de tel et tel qui se vantent d'avoir combattu les Bleus avec les Vendéens du Bocage (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 172).Mais on le voit encore en effervescence chez tels et tels (Barrès, Cahiers, t. 5, 1907, p. 191).
2. Tel ou tel. Je te suis plus ami que tel ou tel (Bremond, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 416).Si l'on meurt, c'est que tel ou tel a fabriqué un « yorro » ou prononcé des incantations (Maran, Batouala, 1921, p. 110).
Rem. 1. La loc. tel ou tel entraîne d'ordinaire, en fonction suj., le sing. du verbe et de l'attribut: Il y a un côté de la guerre qu'il commençait, je crois, à apercevoir, lui dis-je, c'est qu'elle est humaine, se vit comme un amour ou comme une haine, pourrait être racontée comme un roman, et que par conséquent, si tel ou tel va répétant que la stratégie est une science, cela ne l'aide en rien à comprendre la guerre, parce que la guerre n'est pas stratégique (Proust, Temps retr., 1922, p. 982). Le plur. se trouve parfois: Comment ont réagi tel ou tel de mes exigeants confrères (G. Marcel, dans Les Nouv. litt., 20 nov. 1947 ds Grev. 1986, § 444a, p. 739). 2. Tel et tel qui évoque une pluralité, en fonction suj. entraîne d'habitude le plur. du verbe et de l'attribut: Devant lui seul, le raisonnement qui partout ailleurs exaspérait Augustin (si tel et tel croient sur la foi d'exégètes de métier, pourquoi pas toi?) (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 246). Le sing. reste possible, conformément à l'usage class. Tel et tel ironise parfois quand je remonte du puits mes souvenirs de jeunesse (R. Kemp, dans Les Nouv. litt., 25 juin 1959 ds Grev., loc. cit.).
B. − Littéraire
1. [Déterminé par une prop. rel. (tel fonctionne comme celui: tel qui, celui qui)] Je sais tel qui, à force de trahisons, de parjures et de sottises tout ensemble, n'a pu consommer sa ruine (Courier, Pamphlets pol., Pétition aux deux Chambres, 1816, p. 6).Tel qui semble si courageux et si patient n'a pas eu si grand mérite à vaincre, et tel qui a résisté peu de temps a déployé dans ce peu de temps une vaste énergie méconnue (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 418).
[Dans des tours assimilés à des vérités générales ou à des proverbes] Tel est pris qui croyait prendre; tel qui rit vendredi, dimanche pleurera. Et tel qui vendredi m'avait connu panier percé, s'étonnait de me retrouver fesse-mathieu dimanche (Milosz, Amour. init., 1910, p. 33).C'est la vie! on est girouette ou on ne l'est pas. Tel qui rit... (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, ii, 7, p. 44).
2. [En corrél. avec lui-même ou avec un autre pron.] Tel espérait et se consolait, tel s'affligeait (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 35).Tel mit dans l'affaire vingt mille francs, tel quinze, tel dix (Montherl., Célibataires, 1934, p. 756).Tel est exténué, tel autre est exalté par la chaleur, Keats ne pouvait bien travailler qu'en été, Shelley qu'en automne (Gide,Prétextes, Deux conférences,p. 12 ds Dam.-Pich. t. 7 1940, § 2785, p. 13).
3. [Suivi d'un compl. à valeur partitive] Tel de. Tel de ces opuscules d'un jour m'a coûté plus de peine, proportion gardée, que les plus longs ouvrages sortis de ma plume (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 269).Quand tel de ces messieurs monte à la tribune il est un simple épicier de X... (Barrès, Cahiers, t. 5, 1907, p. 131):
5. En attendant, Odette souffrait de ce que telle de ses amies, épousée par un homme qui était resté moins longtemps avec elle qu'elle-même avec Swann, et n'avait pas, elle, d'enfant, relativement considérée maintenant, invitée aux bals de l'Élysée, devait penser de la conduite de Swann. Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 468.
C. − [Comme substitut d'un nom propre de pers. qu'on ne veut pas ou qu'on ne peut pas nommer]
1. Un tel, une telle. Un tel et un tel sont morts, tu as besoin de les remplacer (Mérimée, Carmen, 1845, p. 67).Et je ne deviens pour moi-même un tel que par l'idée médiatrice de l'autre pour qui je suis un tel (G. Marcel, Journal, 1918, p. 145):
6. On choisit une date qui était prodigieusement incommode pour les uns tels et les uns tels, et pour le matin du mariage j'étais si malade que je pouvais à peine me traîner à l'église. Barrès, Cahiers, t. 3, 1904, p. 154.
Monsieur un tel, madame une telle. Monsieur un tel est très aimable (Chamfort, Max. et pens., 1794, p. 46).
[En un seul mot et avec une majuscule] Mademoiselle Unetelle qui se dévoue jour et nuit pour nos chers blessés (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 127).
2. Vieilli. [Empl. sans art.] Monsieur tel, madame telle:
7. Cependant, lorsque Messieurs tels, tels et Compagnie, furent arrivés en un pays étranger, ils furent étrangement surpris de recevoir une lettre du syndic de leurs créanciers, qui les avertissait sous main qu'il se trouvait à l'actif une somme deux fois plus forte qu'au passif. Balzac, Œuvres div., t. 1, 1825, p. 124.
[Avec répétition de tel] Dans tous les salons où vous la présenterez, elle aura moins de succès que madame telle ou telle qui a les traits moins corrects et le nez moins droit (About, Roi mont., 1857, p. 57).
Prononc. et Orth.: [tεl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Adj. notion de similitude A. Terme d'appel 1. a) de que conj. à valeur conséc. α) 938-950 en fonction d'épith. (Jonas, éd. G. de Poerck, 217: poscite li qe cest fructum qe mostret nos habet qel nos conservet et ad maturitatem [...] − ure lo posciome e tels eleemosynas ent possumus facere qe lui ent possumus placere); ca 1100 conséc. en parataxe (Roland, éd. J. Bédier, 3904); β) en fonction d'attribut 1174-87 (Chrétien de Troyes, Perceval, éd F. Lecoy, 7461: Tex fu li liz, qui voir an conte, C'onques ne por roi ne por conte Ne fu tex fez ne n'iert ja mes); fin xiies. (Conte de Flore et Blancheflor, éd. J. L. Leclanche, 733: Car la matere teus seroit Que nus hom a cief nel trairoit); ca 1200 (Guiot de Provins, Bible, 95 ds Œuvres, éd. J. Orr, p. 13); b) du rel. qui à valeur conséc. ca 1100 (Roland, 19: Jo nen ai ost qui bataille li dunne, Ne n'ai tel gent ki la sue derumpet); 1176 (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 3986), autres ex. ds A. Henry ds R. Ling. rom. t. 51, pp. 453-454; 2. a) de com α) fin xes. suivi d'un subst. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 395: Tal a regard [l'angele Deu] cum focs ardenz); β) ca 1050 introd. une compar. (St Alexis, éd. Chr. Storey, 5: Ja mais n'iert [li secles] tel cum fut as anceisurs); ca 1165 (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 7120: Chascuns s'arma [...] De teles armes come il ot), autres ex. ds A. Henry, ibid., p. 457; b) de que α) 1269-78 introd. une compar. (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 4698: Se cil est tels que je te conte?); β) suivi d'un pron. ou d'un subst. « semblable à, du caractère de » 1580 un tel desseing que le mien (Montaigne, Essais, I, 28, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 184); 1591, 29 juin de tels gens que vous (Lettres de Henri IV, éd. Bergey de Xivrey, t. 3, p. 410); 1762 (Rousseau, Émile, III ds Œuvres, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 4, 1969, p. 473: les professions [...] telles, par exemple, que celle de perruquier); 3. de quel introd. une compar. 1erquart xiiies. tel quel « tel que, ainsi que, dans l'état où » (Renclus de Molliens, Miserere, éd. A. G. van Hamel, LXXXV, 10: Quant de ten bel cors orguel kieus, Mieus te venist estre tieus quieus Est li plus bochus ke je vois); 1269 (Arch. nat. J 1124, pièce 4 ds Gdf.), de là, en phrase ell., ca 1350 tel quel v. A. Henry, ibid., p. 447, note 6 (Gilles li Muisis, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 196: Prouvendes teles queles); vers le mil. du xxes. 1955 (A. Billy ds Figaro, 22-23 mars in Grev., 460, rem. 4, note 1), on relève la forme incorrecte tel que; 4. de que introd. une complét. ca 1208 (Geoffroi de Villehardouin, Constantinople, éd. E. Faral, I, 1,11: Meis la fin fu telx qu'il envoieroient messages les meillors); av. 1220 (Henri de Valenciennes, Constantinople, 667 ds T.-L.: Et si taillierent entre els une pais tel, ke les doi partïes s'en iroient a Ravenyke). B. En fonction d'art. dém. indéf. [Moignet, p. 115], empl. seul ou redoublé 1. épith. a) 2emoit. xes. (St Léger, éd. J. Linskill, 138: Ciel Qui tal exercite vidist; 208); fin xes. (Passion, 302; 431); ca 1160 annonce ce qui suit (Roland, 3826: dei je tel plait tenir), v. A. Henry, ibid., pp. 446 et 452; b) 2emoit. xes. empl. avec le dém. cil (St Léger, 207: Ciest omne tiel); c) ca 1100 détermine des numéraux cardinaux (Roland, 2092: Telz .iiii. cenz i trovet entur lui; 2120); d) ca 1150 tel... tel avec ell. (Jeu d'Adam, éd. W. Noomen, 738: À tel mesfait, tel gueredon!); 2. attribut a) 2emoit. xes. (St Léger, 79: Quant ciel'irae tels esdevent); ca 1100 (Roland, 529; 1044); ca 1200 en tête de prop. avec invers. du suj. (Guiot de Provins, op. cit., 73, p. 12: Molt furent nei li philosophes − teius estoit lor generals nons − ), v. A. Henry, ibid., p. 448; b) ca 1180 tel... tel en phrase ell. (Marie de France, Fables, 81, 14 ds T.-L.: tel en pensé, tel en la buche); 1269-78 (Jean de Meun, op. cit., 9306: tele la mere, tel la fille), v. aussi Proverbes, éd. J. Morawski, 155 sqq. [ms. fin xiiies.]; 3. empl. comme pron. a) fin xes. tel, tele fém. empl. comme neutre « une telle chose » (Passion, 110: À cel sopar un sermon fiz; Chi cel non sab tal non audit); ca 1165 (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 16891: Onc, par Deu, tel ne vi), v. A. Henry, ibid., p. 463, note 3; b) ca 1100 évoque un subst. précédemment énoncé (Roland, 1044: Bataille avrez, unches mais tel ne fut; 2311). II. Adj. notion de degré, d'intensité A. empl. seul 1. 938-950 (Jonas, 163: per cel edre dunt cil tel dolor aveiet si debetis intelligere); 2emoit. xes. (St Léger, 65: Por ciel tiel duol rova.s clergier; 144); 2. ca 1050 empl. exclam. (St Alexis, 416: À tel dolur ed a si grant poverte, Filz, t'ies deduit par alïenes terres!). B. 1. Ca 1050 annonce une conséc. en parataxe (St Alexis, 139: À tel tristur aturnat sun talent, Unc puis cel di nes contint ledement); 2. ca 1100 terme d'appel de que introd. une conséc.; épith. (Roland, 722: Par tel aïr l'at trussée et brandie [sa hanste] Qu'envers le cel en volent les escicles); 1130-40 (Wace, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 1186); ca 1150 précédé de l'art. indéf. un (Charroi de Nîmes, éd. D. McMillan, 140); 1306 attribut (Joinville, St Louis, éd. N. L. Corbett,6: ses granz chevaleries et ses granz hardemens, lesquiez sont tiex que je li vis [...] mettre son corps en avanture de mort). III. Indéf.; désigne une pers., une chose déterminées, mais sans pouvoir fournir grande précision A. adj. 1. 2emoit. xes. (St Léger, 73: Ja fud tels om, Deu inimix, Qui l'encusat ab Chielpering); 1283 venir en tel lieu; estre a tel jor a Clermont (Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon,58; 92); 2. le subst. déterminé par tel est antécédent d'un rel. a) α) ca 1165 antécédent temp. (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 25098: ja vi jo ja tel jor Tel tens, tel semaine e teus ans Que la joie par ert si granz!); β) ca 1280 antécédent local [tel est précédé de un] en un tel pays ou (Adenet le Roi, Cleomades, éd. A. Henry, 6305); b) ca 1165 tel... dont (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 9272); xiiies. tel précédé de un (Auberee, 2 ds Nouv. Rec. des fabliaux, éd. W. Noomen, t. 1, p. 172: Un tel conte m'orra retrere, Dont je me sui mout entremis); 3. xiiies. tel introd. une concess. au mode subj. tex peust il estre (Lancelot en prose, éd. A. Micha, t. 8, LXIIIa, 10) 1551 telle qu'elle soit (Pontus, trad. Hébrieux, Dial., III, p. 117 ds Hug.), usage proscrit ds Rem. sur la lang. fr. de M. de Vaugelas, notes de Th. Corneille, Paris, Th. Girard, 1687, p. 701), v. aussi A. Henry, ibid., p. 459. B. Pron. désignant une pers. 1. pron. d'appel suivi d'une rel. a) régime ca 1100 tel... dunt (Roland, 1566: Tel as ocis dunt al coer me regrette); id. tel... que (ibid., 1590); b) suj. ca 1165 (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2936: Mes tex fait mal, qui ne le set), v. aussi Proverbes, 2326 sqq. [mss xiiie-xves.]; 2. tel i a loc. fonctionnant comme pron. indéf. « il y a des gens qui; certains » 1130-40 (Wace, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, ms. A, 197: Tels i avoit qui l'esgardoient); 3. 1174-76 redoublé tel... tel acc. masc. sing. « l'un... l'autre » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 2673; 2675); ca 1200 telui... telui datif masc. sing. (Poème moral, éd. A. Bayot, 275); 4. a) 1456-67 ung tel de ses gens; ung tel des siens (Cent nouvelles nouvelles, éd. F. P. Sweetser, V, p. 55, 52); b) 1609 monsieur un tel (La Petite bourgeoise, in Sigogne, Œuvres satyriques, 257-258 ds Quem. DDL t. 18); 1558 messieurs tel et tel (B. Des Périers, Nouvelles Récréations, éd. Kr. Kasprzyk, III, p. 25). Tel (sing. masc. cas suj. tieus, teus [tels anal.]; cas régime tel; fém. et neutre cas suj., cas régime tel. Plur. masc. cas suj. tel; cas régime teus, tels; fém. cas suj., cas régime teus, tels [les formes fém. tele, masc. cas régime telui, rare, sont anal.]) est issu du lat. talis « tel, de cette qualité, de cette nature, de ce genre », spéc. empl. pour annoncer ce qui suit (coepit cum talia vates, Virgile, Énéide, VI, 372); fréq. utilisé en corrél., notamment avec qualis « tel que » et avec le rel. qui introd. une conséc. et suivi du subj. À basse époque, on relève la répétition talis et talis (déb. iiies., Tertullien, Herm., 31: scena erat talis et talis); talis synon. de is, hic, ille (ve-vies.) et talis qui (+ subj.) « plus d'un, maint qui » (déb. vies. ds Blaise Lat. chrét.). Fréq. abs. littér.: 41 266. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 59 889, b) 44 366; xxes.: a) 55 454, b) 67 272. Bbg. Dhorne (F.). À propos de tel. B. Ét. Ling. fr. Tokyo. 1984, no18, p. 103; 1985, no19, pp. 22-43. − Gardner (R.), Greene (M. A.). A Brief description of Middle French syntax. Chapel Hill, 1958, pp. 18-19, 27, 29, 82-83. − Gondret (P.). Les Pron. et déterminatifs indéf. dans les phrases négatives en fr. du xiies. au xvies. Thèse, Paris, 1980, pp. 38-40. − Henry (A.). Tel en anc. fr. R. Ling. rom. 1987, t. 51, pp. 437-500. − Huot (H.). Construct. inf. du fr.: le subordonnant de. Genève, 1981, p. 258, 414, 417, 421, 429-430, 435, 441.− Jonas (P.). Les Syst. comparatifs à deux termes en anc. fr. Bruxelles, 1971, p. 114, 134, 144, 160, 166-179. − Kalepky (Th.). Tel ohne que im Vergleichsatze. Z. rom. Philol. 1908, t. 32, pp. 678-685; 1910, t. 34, pp. 523-525. − Ménard Synt. 1973, p. 33, 249, 258. − Offroy (G.). Contribution à l'ét. de la synt. québécoise d'après la lang. des journaux. In: Trav. de ling. québécoise. 1. Québec, 1975, p. 275. − Pierrard (M.). La Rel. sans antécédent en fr. moderne... Paris; Louvain, 1988, p. 64. − Quem. DDL t. 18. − Tilander (G.). Pourquoi vieux fr. (aus)si com, (au)tant com, tel com sont-ils devenus (aus)si que, (au)tant que, tel que en fr. mod. Studier i Modern Språkvetenskap. 1946, t. 16, pp. 31-56.

Article lié : « Tel », « telle », « tel que » ou « tel quel » ?

Wiktionnaire

Adjectif - français

tel \tɛl\

  1. Qui est pareil, semblable, qui est du même genre, de la même qualité.
    • Vers le sud, à cent mètres environ au-dessus des eaux, chevauchant, telles des Valkyries, les étranges montures dont la mécanique européenne avait été l’inspiratrice, les Japonais s’avançaient sur leurs monoplans rouges. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 312 de l’édition de 1921)
    • Les généraux renégats sont les représentants d’une classe qui, pour survivre en tant que telle, a renoncé à la nation chilienne et est sciemment devenue l’alliée de l’impérialisme nord-américain. — (Armando Uribe, Le livre noir de l’intervention américaine au Chili, traduction de Karine Berriot & Françoise Campo, Seuil, 1974)
    • L'acide arsénieux est un des poisons les plus violents; il agit comme tel sur toutes les classes des animaux et sur les plantes. — (Ad. Würtz & al., Dictionnaire de chimie pure et appliquée, Paris : L. Hachette & Cie, 1869, vol. 1 (A-B), page 411)
    • Il n’y a pas en ce pays-ci de telles coutumes.
    • Je ne vis jamais rien de tel.
    • Il tint à peu près tel discours.
    • Pour être heureux ou malheureux, il suffit de se croire tel.
  2. S’emploie aussi au commencement d’une phrase pour se référer à ce qu’on vient de dire.
    • Tel fut le discours qu’il tint.
    • Tel était alors l’état des affaires.
    • Tel est mon avis.
    • Tel fut le résultat.
  3. S’emploie suivi de « que » pour marquer le rapport, la ressemblance de deux choses que l’on compare ensemble.
    • Il est tel que son père.
    • C’est un homme tel qu’il vous le faut.
    • Cette étoffe est telle que vous la voulez.
    • Je ne suis pas tel que vous pensez.
    • Dans une affaire telle que celle-ci.
    • Les ouvrages destinés au théâtre, tels que les comédies, les drames, les tragédies, etc.
    • Les bêtes féroces, telles que le tigre, le lion, etc.
    • Un homme tel que lui : Un homme de son mérite, de son rang, etc.
    • Un homme tel que vous méritait bien cette distinction.
    • (On le dit aussi par une sorte de mépris : ) Qu’attendre d’un homme tel que lui ?
  4. Se construit encore avec « que » comme corrélatif et signifie si grand, si important.
    • Les colonnes qui supportent les voûtes de la chapelle de la Vierge sont d'une légèreté telle que pour un peu on crierait au miracle. — (Jean Bertot, Août 1893: la France en bicyclette de Paris à Grenoble et Marseille, Ancienne maison Quantin, 1894, page 42)
    • Le grand air de l’Océan mordait notre visage avec une violence telle que nous avons dû, à plusieurs reprises, étaler sur les joues et le nez de la vaseline, dont nous nous étions munis. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
    • Parfois, l'ampleur des travaux est telle que la route doit être provisoirement fermée et interdite à toute circulation. Un itinéraire de déviation est alors provisoirement mis en place. — (Réussissez votre code de la route, Activ Permis/MA éditions, 2008, page 78)
    • Ainsi l’espacement des dipôles fixe le nombre de lobes de réseau réels. Le choix de la distance entre éléments est en général tel qu'il n'existe qu'un lobe principal. — (Odile Picon & coll., Les antennes: Théorie, conception et applications, Paris : chez Dunod, 2009, p. 108)
    • (Au commencement d’une phrase : ) Telle est sa bonté qu’il se fait chérir de tout le monde.
  5. Répété, s’emploie pour marquer un rapport, une ressemblance entre deux personnes ou deux choses; il se dit surtout proverbialement.
    • Tel père, tel fils : Le plus souvent le fils tient de son père, se modèle sur lui.
    • Tel maître, tel valet : Ordinairement les valets suivent l’exemple de leur maître.
    • Telle vie, telle fin : D’ordinaire on meurt comme on a vécu.
  6. (Poésie) (Soutenu) S’emploie au commencement d’une phrase pour indiquer une comparaison et signifie « ainsi ».
    • Tel Hercule filant rompait tous les fuseaux.
    • (Quelquefois on répète l’adjectif lorsqu’on fait l’application de la comparaison : ) Tel un lion rugissant met en fuite les bergers épouvantés, tel Achille….
  7. Se dit des personnes, des lieux, des choses qu’on ne veut ou qu’on ne peut désigner que d’une manière indéterminée.
    • Il est allé s’établir dans telle ville.
    • J’arriverai à telle époque, tel jour, à telle heure.
    • Il me doit telle somme.
    • Ce tableau est de tel peintre.
    • Il m’a dit telle et telle chose.
    • Ils avaient ordre d’accepter telles conditions qu’il plairait à l’ennemi d’imposer.
    • Tel homme recherche ce que tel autre méprise.
  8. (Spécialement) Tel ... qui : Se dit d'une personne, généralement indéfinie, vivant une situation présentée comme un cas paradoxal.
    • Il y a telles gens qui s’enorgueillissent des travers dont ils devraient le plus rougir.
    • Tel homme est récompensé, qui méritait d’être puni.
    • Tel est pris qui croyait prendre.
    • Le ciel d’un jour à l’autre est humide ou serein
      Et tel pleure aujourd’hui qui sourira demain.
      — (André Chénier, Le Mendiant)
    • Tel homme passe sa vie sans ennui, en jouant tous les jours peu de chose, qu’on rendrait malheureux en lui donnait tous les matins l'argent qu'il peut gagner chaque jour, à condition de ne point jouer. — (Blaise Pascal, Pensées)

Nom commun 1 - français

tel \tɛl\ masculin

  1. (Construction) (Archéologie) Forme de monticule qui résulte de l'accumulation de matières et de leur érosion sur une longue période, sur un lieu anciennement occupé par les hommes.

Pronom indéfini - français

tel \tɛl\

  1. Quelqu’un, d’une façon indéterminée. Utilisé avec une proposition relative.
    • L’orage tombera sur tel qui n’y pense pas.
    • Tel fait des libéralités, qui ne paie pas ses dettes.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

TEL, TELLE. adj.
Qui est pareil, semblable, qui est du même genre, de la même qualité. Il n'y a pas en ce pays-ci de telles coutumes. Je ne vis jamais rien de tel. Il tint à peu près tel discours. Pour être heureux ou malheureux, il suffit de se croire tel. Un scélérat connu pour tel. Il était son ennemi ou du moins réputé pour tel. De telles raisons ne peuvent suffire. Une telle conduite vous fait honneur. Il s'emploie aussi au commencement d'une phrase pour se référer à ce qu'on vient de dire. Tel fut le discours qu'il tint. Tel était alors l'état des affaires. Tel est mon avis. Tel fut le résultat. Il s'emploie suivi de Que pour marquer le rapport, la ressemblance de deux choses que l'on compare ensemble. Il est tel que son père. C'est un homme tel qu'il vous le faut. Cette étoffe est telle que vous la voulez. Je ne suis pas tel que vous pensez. Dans une affaire telle que celle-ci. Les ouvrages destinés au théâtre, tels que les comédies, les drames, les tragédies, etc. Les bêtes féroces, telles que le tigre, le lion, etc. Un homme tel que lui, Un homme de son mérite, de son rang, etc. Un homme tel que vous méritait bien cette distinction. On le dit aussi par une sorte de mépris. Qu'attendre d'un homme tel que lui?

TEL se construit encore avec Que comme corrélatif et signifie Si grand, si important. Sa mémoire est telle qu'il n'oublie jamais rien. Il est d'une telle laideur, d'une telle difformité qu'on n'a jamais rien vu de semblable. Il y avait une telle multitude de gens qu'on ne pouvait pas se remuer. Il faisait un tel bruit qu'on ne pouvait rien entendre. Il en est affligé à un tel point qu'il en perd la raison. Au commencement d'une phrase, Telle est sa bonté qu'il se fait chérir de tout le monde.

TEL répété s'emploie pour marquer un Rapport, une ressemblance entre deux personnes ou deux choses; il se dit surtout proverbialement. Tel père, tel fils, Le plus souvent le fils tient de son père, se modèle sur lui. Tel maître, tel valet, Ordinairement les valets suivent l'exemple de leur maître. Telle vie, telle fin, D'ordinaire on meurt comme on a vécu. Il s'emploie en poésie et dans le langage soutenu, au commencement d'une phrase, pour indiquer une comparaison et signifie Ainsi. Tel Hercule filant rompait tous les fuseaux. Quelquefois on répète l'adjectif Tel, lorsqu'on fait l'application de la comparaison. Tel un lion rugissant met en fuite les bergers épouvantés, tel Achille....

TEL se dit en outre des Personnes, des lieux, des choses qu'on ne veut ou qu'on ne peut désigner que d'une manière indéterminée. Il y a telles gens qui s'enorgueillissent des travers dont ils devraient le plus rougir. Tel homme est récompensé, qui méritait d'être puni. Tel homme recherche ce que tel autre méprise. Il est allé s'établir dans telle ville. J'arriverai à telle époque, tel jour, à telle heure. Il me doit telle somme. Ce tableau est de tel peintre. Il m'a dit telle et telle chose. Ils avaient ordre d'accepter telles conditions qu'il plairait à l'ennemi d'imposer.

TEL s'emploie aussi comme pronom pour désigner Quelqu'un d'une façon indéterminée. L'orage tombera sur tel qui n'y pense pas. Tel fait des libéralités, qui ne paie pas ses dettes. Tel croit prendre, qui est pris.

UN TEL s'emploie d'une manière analogue pour désigner une Certaine personne indéterminée. Il est tantôt chez un tel, tantôt chez une telle. Monsieur un tel, madame une telle.

TEL QUEL signifie Tel qu'il est, dans l'état où il se présente, avec son mélange de qualités et de défauts. Je vous rends votre livre tel quel, votre somme d'argent telle quelle. Tel quel, ce livre mérite une récompense. Tel quel, ce candidat peut être reçu. Il signifie encore Aussi mauvais que bon, et même plus mauvais que bon, de peu de valeur, de peu de considération. Il y avait dans cette chambre un lit tel quel. C'est une maison telle quelle. Des gens tels quels. Il est familier.

DE TELLE SORTE QUE, EN TELLE SORTE QUE, loc. conjonctives. À un tel point que. Il s'est compromis de telle sorte qu'il lui sera bien difficile de se tirer d'embarras. Il a embrouillé l'affaire en telle sorte qu'on a peine à s'y reconnaître. On dit dans un sens analogue : De telle façon que, de telle manière que.

Littré (1872-1877)

TEL (tèl, tè-l') adj.
  • 1Qui est de même, de la même qualité. L'ordre que j'ai tenu en ceci a été tel : premièrement j'ai tâché de trouver…, Descartes, Méth. VI, 2. Cieux ! a-t-on vu jamais, a-t-on rien vu de tel ! Corneille, Pol. III, 2. Cliton : à ce compte il est mort ! - Dorante : Je le laissai pour tel, Corneille, le Ment. IV, 1. La première [roue] y meut la seconde ; Une troisième suit : elle [la montre] sonne à la fin ; Au dire de ces gens, la bête est toute telle, La Fontaine, Fabl. x, 1. Tel était l'état déplorable des catholiques anglais, Bossuet, Reine d'Anglet. Tel on l'avait vu dans les combats, résolu, paisible, occupé de ce qu'il fallait pour les soutenir, tel il parut à ce dernier choc [le moment de la mort], Bossuet, Louis de Bourbon. Le syrien Héliogabale, ou plutôt Alagabale, son fils [de Caracalla], ou du moins réputé pour tel, Bossuet, Hist. I, 10. Son langage le plus ordinaire est tel : retirons-nous de cette multitude qui nous environne, La Bruyère, Théophr XXVI. On l'a vu [Leibnitz] fort affligé à la mort du feu roi de Prusse et de l'électrice Sophie ; la douleur d'un tel homme est la plus belle oraison funèbre, Fontenelle, Leibnitz. Se fier à un perfide et à un scélérat connu pour tel, c'est une témérité qui n'est point pardonnable, Rollin, Hist. anc. Œuvr. t. v, p. 419, dans POUGENS. Il paraît difficile qu'il y ait moins de 150 millions d'âmes, ou soi-disant telles, à la Chine, Voltaire, Dial. 27. Telle est la condition malheureuse des tyrans : ils ne peuvent se confier ni dans les gens de bien qu'ils éloignent, ni dans les méchants qui leur restent, Diderot, Cl et Nér. I, 55. … Ferme dans ma route, et vrai dans mes discours, Tel je fus, tel je suis, tel je serai toujours, Chénier M. J. Disc. sur la satire.

    Tel en ce sens a, mis en tête ou à la fin de la phrase, une acception différente. Tel fut son langage, indique que le langage qu'on vient de rapporter fut tenu. Son langage fut tel, indique qu'on va rapporter le langage dont il s'agit.

  • 2Suivi de que, il marque le rapport, la ressemblance de deux choses que l'on compare. Il n'y a presque point d'homme qui veuille en toutes choses se laisser voir tel qu'il est, La Rochefoucauld, Réfl. div. p. 126, dans POUGENS. M. le cardinal de Retz est arrivé tout tel qu'il est parti, Sévigné, 28 avr. 1678. Je me trouvai toute telle à cet égard [à l'égard de M. de Chaulnes] que si nous avions eu la députation, Sévigné, 16 oct. 1689. La voilà cette princesse si admirée et si chérie, la voilà telle que la mort nous l'a faite, Bossuet, Duch. d'Orl. Il [l'homme] craint de se voir tel qu'il est, parce qu'il n'est pas tel qu'il devrait être, Fléchier, Duc de Montaus. Reconnaissez, Abner, à ces traits éclatants, Un Dieu tel aujourd'hui qu'il fut dans tous les temps, Racine, Athal. I, 1. Je vous renvoie vos deux lettres avec mes remarques, dont vous ferez tel usage qu'il vous plaira, Racine, Lett. à Boileau, 11 avril 1692. Les Scythes [tragédie] ne valent pas les Guèbres ; il s'en faut beaucoup ; mais, tels qu'ils sont, ils pourront être utiles à Lekain, et lui fournir trois ou quatre représentations à Paris, Voltaire, Lett. d'Argental, 30 août 1769. Il nous trouverait [nous Français] tels qu'il nous a laissés il y a vingt-cinq ans, faisant et disant beaucoup de sottises, D'Alembert, Lett. au roi de Pr. 22 avril 1775. On a dit que Pascal a deviné ce que deviendrait notre langue ; il serait mieux de dire qu'il est un de ceux qui ont le plus contribué à la rendre telle qu'elle est aujourd'hui ; il a fait ce qu'on veut qu'il ait deviné, Condillac, Art d'écr. IV, 5. La conscience, qui lui faisait [à J. J. Rousseau] sentir en lui plus de bien que de mal, lui donna le courage que lui seul peut-être eut et aura jamais de se montrer tel qu'il était, Rousseau, 2e dial.

    Il n'est rien tel, voy. RIEN, n° 14.

    Un homme tel que lui, un homme de son mérite, de son rang. Un homme tel que moi voit sa gloire ternie, Quand il tombe en péril de quelque ignominie, Corneille, Hor. v, 2. Un rival comme lui n'est pas fait, que je crois, Pour traverser les vœux d'un homme tel que moi, Destouches, Glorieux, III, 4.

    Il se dit aussi ironiquement et par mépris. C'est, répondit Épaminondas, qu'il ne convenait pas à un homme tel que vous, de vous intéresser à un homme tel que lui, Barthélemy, Anach. ch. 5.

  • 3 Familièrement. Tel quel, aussi mauvais et même plus mauvais que bon, de peu de valeur. La réputation telle quelle qu'ils [mes livres] me pourraient acquérir, Descartes, Méth. VI, 4. Et comme on nous fit lors une paix telle quelle, Corneille, le Ment. IV, 1. La voilà telle que la mort nous l'a faite ; encore ce reste tel quel va-t-il disparaître, Bossuet, Duch. d'Orl. Cet accord tel quel ne dura guère, Bossuet, Var. II, 45. À vous la gloire de ce faible et tel quel commencement de bonne volonté, Bossuet, Méd. sur l'Év. la Cène, 76e jour. L'abbé aime la compagnie telle quelle et la table, Diderot, Lett. à Mlle Voland, 10 août 1759. Pour peu que Corneille soit justifiable par des raisons telles quelles, dans les endroits où vous l'attaquez, vous êtes sûr d'avoir contre vous les pédants, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 27 janv. 1762.

    Pris au hasard. Ainsi les écrits de l'un ne donnant aucune prise aux desseins des autres, ils ont été contraints, pour satisfaire leur passion, de prendre une proposition telle quelle, et de la condamner sans dire en quoi, ni pourquoi, Pascal, Prov. III.

    On dit aussi : tel que tel, mais presque toujours avec l'idée d'une estime médiocre. Comment trouvez-vous son livre ? tel que tel. Il me fit un acte de contrition tel que tel, Scarron, Rom. com. II, 6.

    Tel quel signifie encore : sans changement, dans le même état. Je vous rends votre livre tel quel, sans y avoir fait aucun dommage.

  • 4Dans le style soutenu, tel s emploie pour exprimer une comparaison. Un roi magnanime [Mithridate] qui, dans les adversités, tel qu'un lion qui regarde ses blessures, n'en était que plus indigné, Montesquieu, Rom. 7.

    Employé pour exprimer une comparaison, il peut se répéter. Tel fruit, tel arbre, pour bien faire, La Fontaine, Fabl. IX, 4.

    PROVERBES

    Tel maître, tel valet, les valets suivent l'exemple de leurs maîtres.

    Telle vie, telle fin, on meurt comme on a vécu.

    En poésie, il s'emploie comme ainsi. Tel Hercule filant rompait tous les fuseaux, Boileau, Lutr. v.

    Quelquefois après tel que… on répète tel pour indiquer l'application de la comparaison, ou l'on met l'adjectif démonstratif ce, cet. Tel qu'est le juge du peuple, tels sont ses ministres ; et tel qu'est le prince de la ville, tels sont aussi les habitants, Sacy, Bible, Ecclésiastique, X, 2. En tel état que nous serons morts, en cet état immuable nous serons représentés au grand jour de Dieu, Bossuet, Sermons, Jugement dernier, 2. Tel que Dieu est à l'égard de toute la matière, tel a-t-il voulu que je fusse à "égard de cette petite partie de la matière qu'il a mise dans la dépendance de ma volonté, Bossuet, Lib. arb. 2. Telle qu'une bergère, au plus beau jour de fête, De superbes rubis ne charge point sa tête, … Telle, aimable en son air, mais simple dans son style, Doit éclater sans pompe une élégante idylle, Boileau, Art p. II.

  • 5Tel signifiant si grand, si fort, si élevé, etc. Un homme d'un tel orgueil est inabordable. J'achèverai devant le prisonnier ; Trouvez bon qu'un secret d'une telle importance, Puisque vous le mandez, s'explique en sa présence, Corneille, Héracl. IV, 3. Que le sort de tels esprits [les ambitieux comme Cromwell] est hasardeux ! Bossuet, Reine d'Anglet. Il ne faut pas manquer à de telles grâces, Bossuet, Anne de Gonz.

    Dans le même sens, avec que. J'ai telle opinion de sa justice que je le prendrai volontiers pour arbitre de notre différend, Guez de Balzac, Lett. VI, liv. v. L'amour qu'il me portait eut sur lui tel pouvoir, Qu'il voulut sur mon sort faire parler l'oracle, Corneille, Œd. II, 3. Que dites-vous d'Hermodore ? Qu'il est mauvais, répond Anthime ; qu'il est mauvais ; qu'il est tel, continue-t-il, que ce n'est pas un livre, ou qui mérite du moins que le monde en parle, La Bruyère, I. Monsieur mit telles gens en campagne, qu'il [Cosnac] fut découvert, Saint-Simon, 92, 207.

    On peut mettre après que la préposition de avec l'infinitif. Ils [les anges déchus] sont tombés à un tel point de misère, que de s'adonner à séduire les hommes, Bossuet, Sermons, Démons, 1.

    Tel, dans ce sens, peut se mettre en tête de la phrase. Telle enfin était son habileté [de Turenne], que, lorsqu'il vainquait, on ne pouvait en attribuer l'honneur qu'à sa prudence, et lorsqu'il était vaincu, on ne pouvait en imputer la faute qu'à la fortune, Fléchier, Turenne.

  • 6En un sens indéfini, indéterminé, en parlant de personnes ou de choses qu'on ne veut ou ne peut désigner précisément. Tout de bon, je suis tout autre que vous ne m'avez vu ; et telle personne s'est sauvée autrefois de mes mains, qui ne m'échapperait pas à cette heure, Voiture, Lett. 20. L'occasion nous rit dans un si grand dessein, Mais tel bras n'est à nous que jusques à demain, Corneille, Sertor. I, 1. Ils [les brames] ont en tête Que notre âme, au sortir d'un roi, Entre dans un ciron ou dans telle autre bête Qu'il plaît au sort, La Fontaine, Fabl. IX, 7. Mais, après quelques jours, le dieu l'attrapa bien, Envoyant un songe lui dire Qu'un trésor était en tel lieu, La Fontaine, ib. IX, 13. On se met en tête d'avoir une telle charge, on veut obtenir une telle permission, on prétend que telle préférence nous est due, et l'on s'obstine à l'emporter, Bourdaloue, Instr. paix avec le prochain, Exhort. t. II, p. 343. Bien que les magistrats lui aient permis tels transports de bois qu'il lui plairait, sans payer de tribut, La Bruyère, Théoph. XXIII. Une dame que je ne connais point, qui s'est dit votre parente, qui est faite de telle et telle manière, Marivaux, Marianne, 6e part. L'idée générale d'orange, par exemple, n'est dans son origine que l'idée de telle orange, Condillac, Traité sens. IV, 6.

    Un tel, une telle, une personne indéterminée qu'on ne peut nommer plus précisément. J'ai vu dans le palais une robe mal mise Gagner gros ; les gens l'avaient prise Pour maître un tel, qui traînait après soi Force écoutants…, La Fontaine, VII, 15. Et criez sans aucune pause, D'un ton rien moins que naturel : Monsieur l'huissier, pour le marquis un tel, Molière, Remerc. au roi. On dit communément : après un tel, qui sera chancelier ? qui sera primat des Gaules ? La Bruyère, XII. N'est-ce pas vous, monsieur, qui vous nommez un tel ? - Oui, je me nomme un tel ; mais j'ai, ne vous déplaise, Encore un autre nom, Regnard, le Bal, 13. Monsieur le commandant, veuillez faire arrêter et conduire en prison un tel de tel endroit, Courier, Lett. III.

    Au plur. On dit messieurs tels, mesdames telles et telles. On n'a point à souffrir mille rebuts cruels, On n'a point à louer les vers de messieurs tels, à donner de l'encens à madame une telle, Et de nos francs marquis essuyer la cervelle, Molière, Mis. III, 7.

    En ce sens, il s'emploie aussi sans article. Tel porte jusqu'aux cieux leur vertu sans égale [des Horaces et des Curiaces], Et tel l'ose nommer sacrilége et brutale, Corneille, Hor. III, 2. C'est de ces coups Qu'Amour fait ; témoin telle et telle ; Mais ceci soit dit entre nous, La Fontaine, Fabl. IX, 7. Nous savons en même temps que telle et telle dont les communions sont si fréquentes, ont néanmoins leurs défauts comme les autres, Bourdaloue, Dim. Oct. du St-Sacrement, Dominic. t. II, p. 331. Tel vient de mourir à Paris de la fièvre, qu'il a gagnée à veiller sa femme qu'il n'aimait point, La Bruyère, XI. Tel, connu dans le monde par de grands talents, honoré et chéri partout où il se trouve, est petit dans son domestique et aux yeux de ses proches, La Bruyère, XII. Telle sans aucun attrait pour la retraite se consacre au Seigneur par pure fierté, Massillon, Carême, Vocation.

    Tel sans article, s'emploie pour celui, et en ce sens il doit être toujours suivi d'un relatif. Et puis nous y pouvons apprendre Que tel est pris qui croyait prendre, La Fontaine, Fabl. VIII, 9. Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera, Racine, Plaid. I, 1. Tel eût été toujours vertueux, qui ne l'est plus, parce que son maître lui a donné trop d'autorité et trop de richesses, Fénelon, Tél. XXIV.

    PROVERBE

    Tel menace qui tremble.
  • 7De telle sorte que, en telle sorte que, loc. conj. Tellement, si bien, que… avec l'indicatif. Il a agi de telle sorte que ses amis mêmes l'ont abandonné. Il a embrouillé l'affaire en telle sorte qu'on ne peut plus le tirer d'embarras.

    On dit dans un sens analogue : de telle façon que… de telle manière que…

  • 8À tel point, tellement. Orgon : Quoi donc ! la chose est-elle incroyable ? - Dorine : à tel point Que vous-même, monsieur, je ne vous en crois point, Molière, Tart. II, 2.

REMARQUE

1. L'usage est de dire monsieur un tel, madame une telle, et non monsieur tel, madame telle.

2. Tel comme. Tel veut que après soi, et non pas comme : Faites-moi la part telle qu'il vous plaira, et non telle comme il vous plaira, Vaugelas, Nouv. rem. p. 60, dans POUGENS.

3. Tel que avec le subjonctif, dans le sens de quelque que, a été condamné par les grammairiens, en tête desquels est Vaugelas. Cependant on en trouve des exemples dans les meilleurs auteurs. Il y en a qui disent par exemple : Dieu est présent en tous lieux, tels qu'ils soient ; c'est mal parler, il faut dire : quels qu'ils soient, Vaugelas, Rem. t. II, p. 701, dans POUGENS. La puissance, telle qu'elle soit, qui fait continuer le mouvement, Descartes, Diopt. 2. Je crois que Brute même, à tel point qu'on le prise, Voulut plus d'une fois rompre son entreprise, Corneille, Cinna, III, 2. Voilà, mon père, un point de foi bien étrange, qu'une doctrine est hérétique telle qu'elle puisse être, Pascal, Prov. XVII. On ne met pas la main sur un [des livres apportés par Mme de Sévigné], tel qu'il soit, qu'on n'ait envie de le lire tout entier, Sévigné, 5 juin 1680. Nous vous demandons [à Dieu] que notre lumière, telle qu'elle soit, se perde dans la vôtre et s'évanouisse devant vous, Bossuet, Concupisc. 32. Un auteur, tel qu'il soit, se regarde sans hésiter comme le juge de tout autre auteur, Vauvenargues, le Critique borné. En cela seul [les flatteries à Néron] il [Lucain] a imité Virgile, qui avait eu la faiblesse de donner à Auguste un encens que jamais un homme ne doit donner à un autre, tel qu'il soit, Voltaire, Ess. poés. ép. IV. Vous me dites que votre amitié, telle qu'elle est, subsistera toujours pour moi, tel que je sois, Rousseau, Lett. à Mme d'Houdetot, 25 mars 1758. Ajoutons que cet usage date du XVIe siècle, comme on peut le voir à l'historique, et que rien dans la syntaxe n'oblige à condamner comme un solécisme tel que suivi d'un subjonctif. Il n'en est pas ainsi de tel dans le même sens précédant un adjectif, par exemple : Un système tel absurde qu'il soit ; ici il y a une faute ; car tel ne peut précéder un adjectif ; et cette locution doit être condamnée.

HISTORIQUE

XIe s. Nen ai [je n'ai] tel gent ki la sue [sienne] derumpet, Ch. de Rol. II. Tel as ocis dunt al coer [il] me regrette, ib. CXX. Tels quatre cens s'en asemblent à helmes, ib. CLIV.

XIIe s. Et s'il i va tex hom qui sagement lor die…, Sax. X. Oïl, par Dieu, tels est ma destinée, Couci, VI.

XIIIe s. Tel blasme amors, qui en toute sa vie Leal amour ne bonne ne connut, Quesnes, Romancero, p. 86. Il peut sa crois garder et estoier, Qu'encor l'a-il tele qu'il l'emporta [à la croisade], Hues D'Oisi, ib. p. 104. Li guerredons soit tex qu'ele me die : Amis, bien sai que ne me haez mie, Le Roi Jean de Brienne, ib. p. 141. Li empereres Baudoins chevaucha vers Salenique à tout tiex gens comme il avoit, Villehardouin, CXVIII. Si parla au conte Looys de Bloys et de Chartain, et fu tiels li consaus que il s'en istroient fors, Villehardouin, CXL. Il vous venra veoir prochainement emmi liu de vostre tere, ne jà ne serés teus que vous l'osés atendre, Chr. de Rains, p. 59. Renart respont : ainz n'oï tal ; Tiez se plaint n'a mie de mal, Ren. 309. Fai tant que tex envers tous soies, Cum tous envers toi les voudroies, la Rose, 5473. Tex juge fait le larron pendre, Qui miex deüst estre pendus, Se jugement li fust rendus, ib. 5608. Mais l'en puet tiex songes songier Qui ne sont mie mençongier, ib. 3.

XIVe s. Par ce que nous eslisons bonnes œuvres ou males, nous sommes tex ou quiex, c'est à dire bons ou malvès, Oresme, Éth. 65. Et quant les choses ne aviennent pas telles comment il esperoient, Oresme, ib. 88. On norist tel quaiel [petit chien], ce dist-on bien souvent, Qui saut le maistre au col mout anguisseusement, Baud. de Seb. II, 184.

XVe s. Si pouvoient estre les Anglois et les Bretons de la contesse de Montfort environ deux mille cinq cents hommes d'armes, et six mille archers, et quatre mille hommes de pied ; les François estoient quatre tels tant, et tous gens d'estoffe et bien appareillés, Froissart, I, I, 210. Quatre petiz liz telz comme quelz, Bibl. des ch. 6e série, t. I, p. 245. Ces trois chevaliers ne purent oncques entrer en leurs hostels pour eux armer ; mais ils firent autant d'armes que tels qui estoient armés, Froissart, I, I, 31. Ha Rohan ! ha Mauny !… ha, tels et tels ! je vous plains, Froissart, II, II, 183. Monseigneur Gaston porte une bourse à sa poitrine telle et telle, Froissart, II, III, 13. Et pria aucuns seignears de l'Empire, tels comme le comte de Hainaut, le duc de Lorraine…, Froissart, I, I, 80. Tel me veez, tel me prenez, Orléans, Chanson. Lesdits Bretons et Bourguignons furent ès terrouers de Montmartre… prendre et vendengier toute la vendange qui y estoit, jaçoit-ce qu'elle n'estoit point meure, et en firent du vin tel quel pour le boire, J. de Troyes, Chron. 1465. Adonc crient ceux qui se voient au-dessus : vive tel, vive tel, et meure tel ! Bouciq. II, 4. "… Et y viendra ma commere telle, et mon cousin tel, " qui à l'aventure ne lui est rien, mais c'est la manière de le dire, Les quinze joyes du mariage, p. 79.

XVIe s. Tel fait baston dont souvent est battu, Marot, J. p. 41, dans LACURNE. Ne cachez pas un cueur dur et rebelle Sous tel beauté, Marot, J. I, 352. Et toi, prelat, dont il est peu de tels, Marot, J. II, 187. Tel en mesdict qui pour soy la desire, Marot, J. II, 354. Puysque telle est ceste fatale destinée que par yceulx soye inquieté ezquelz plus je me repousoye…, Rabelais, Garg. I, 29. Si je le vous celois, je ne vous serois telle que je suis, Marguerite de Navarre, Lett. 99. Cette telle quelle faculté que j'ay de…, Montaigne, I, 34. Et mille tels exemples, Montaigne, I, 66. Une loy, telle qu'elle soit…, Montaigne, I, 120. Il desfeit plusieurs tyrans, avec une bien petite trouppe de gens et encore telz quelz, Amyot, Timol. et P. Aem. comp. 1. Il fut tel comme le poëte Euripide descrit Capaneus, Amyot, Pélop. 6. La bonne viande, telle qu'elle soit, ne peut faire profit au corps, s'elle n'est prinse en deue quantité, Paré, Introd. 14. De tel arbre tel fruit : c'est d'amour la nature, Ronsard, 804. Entre tels tel deviendras, Cotgrave Pour ce que bien souvent nous souffrons peines telles, Soustenans des plus grands les injustes querelles, D'Aubigné, Tragiques, édit. LALANNE, p. 96.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

TEL. - HIST.

XIVe s. Es tu ci, orde telle quelle ? Tien, menguë en male santé ; Que fust ore en terre planté Ton puant corps ! Théâtre franç. au moyen âge, Paris, 1839, p. 563.

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Étymologie de « tel »

Bourguig. tey, au fem. teille ; provenç. tal, tau ; espagn. tal ; ital. tale ; du lat. talis, qui est composé du thème pronominal ta, et du suffixe alis qui indique la dépendance, la ressemblance : fluvi-alis, cere-alis. Comparez τηλίϰος, dorien ταλίϰος, si grand, d'un tel âge.

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(Date à préciser) Du latin talis, même sens.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « tel »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
tel tɛl

Fréquence d'apparition du mot « tel » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « tel »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « tel »

  • Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change […].
    Stéphane Mallarmé — Poésies, Hommages et tombeaux, le Tombeau d'Edgar Poe
  • Pour faire face aux difficultés économiques engendrées par la crise sanitaire provoquée par le coronavirus, l'Union européenne a annoncé la mise en place d'un vaste plan de relance. Pour financer les 750 milliards d'euros qui seront prêtés aux États membres, quatre nouvelles taxes devraient être mises en place. Parmi elles, la taxe carbone aux frontières. Pour Matthieu Toret, avocat spécialiste des questions de fiscalité environnementale, la mise en place d'une telle taxe pourrait soulever plusieurs interrogations.
    Techniques de l'Ingénieur — La taxe carbone aux frontières, vraiment efficace pour financer le plan de relance européen ? | Techniques de l'Ingénieur
  • Le but est de collecter de signes de vie telle que nous la connaissons, en d'autres termes celle qui est basée sur une biologie analogue à celle que l'on trouve sur Terre. Mais de nouvelles recherches soutenues par le programme d'astrobiologie de l'agence spatiale ont permis de développer une définition nouvelle et plus large du vivant, rapporte The Guardian.
    Slate.fr — Il faudrait étendre la définition de la vie pour savoir s'il y en a sur Mars | Slate.fr
  • Il se trouve plus de différence de tel homme à tel homme que de tel animal à tel homme.
    Michel de Montaigne
  • Belleville-sur-Loire. Initiation au théâtre. Le Centre d’information au public de la centrale et la compagnie Nohain proposent un atelier initiation au théâtre. De 14 heures à 15?h?30 pour les 6-10 ans et de 16 heures à 17?h?30 pour les 10-16 ans. Inscription obligatoire au 02.48.54.50.92.
    www.leberry.fr — Notre agenda des sorties dans le Loiret, le Cher et l'Eure-et-Loir, ce lundi 3 août - Bourges (18000)
  • Tel père, tel fils.
    Libanios
  • Se justifier, tel est le premier devoir envers soi-même.
    Jacques Languirand — Tout compte fait
  • Tels sont les yeux, tel est le corps.
    Hippocrate
  • Pour être honnête, nous (au Japon) avons été battus. Oui, nous perdons. Honnêtement, je pense qu'un tel jeu devrait être fait au Japon.
    Jeuxvideo.com — Toshihiro Nagoshi (Yakuza) sur Ghost of Tsushima : "Je pense qu'un tel jeu devrait être fait au Japon" - Actualités - jeuxvideo.com
  • Un proverbe dit : Tel père, tel fils. Un autre : A père avare, enfant prodigue. Lequel croire ?
    Alphonse Allais
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Traductions du mot « tel »

Langue Traduction
Anglais phone
Espagnol teléfono
Italien telefono
Allemand telefon
Chinois 电话
Arabe هاتف
Portugais telefone
Russe телефон
Japonais 電話
Basque mugikorra
Corse u telefunu
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Synonymes de « tel »

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Antonymes de « tel »

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Tel

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